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Héritage CONGO aux ANTILLES-GUYANE

 
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Chabine
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MessagePosté le: Jeu 03 Nov 2005 23:28    Sujet du message: Héritage CONGO aux ANTILLES-GUYANE Répondre en citant

Cet article posté sur le site du CAPES créole m'a appris un fait historique que j'ignorais : l'arrivée en Martinique de plus de 10.000 Congolais après l'abolition de l'esclavage, dans la seconde moitié du XIXè siècle.

Tout Antillais sait que les Indiens sont arrivés aux Antilles à cette période, certains savent aussi que quelques Chinois sont également arrivés ici à la même période. Mais l'arrivée d'une immigration Africaine post-période esclavagiste est bien moins connue.

Cet article analyse l'apport des 3 cultures à la Martinique. Bien que l'apport Indien ait été supérieur en nombre, je trouve intéressant de s'intéresser à l'apport méconnu des Congolais.


http://www.palli.ch/~kapeskreyol/travaux/heritage.html


De l’héritage culturel congo, indien et chinois à la Martinique

par Gerry L'Etang


L’étude comparée des permanences culturelles laissées à la Martinique par les groupes congo, indien et chinois arrivés dans la plantation post-esclavagiste, laisse apparaître d’évidentes disparités. L’explication de ces différences est à rechercher dans la durée de ces immigrations, leur rapport au pays originel, leur homogénéité/hétérogénéité ethnique, leur niveau de dépendance à l’égard de l’habitation, leur position respective vis-à-vis du pouvoir colonial et leur relation à la population noire créole majoritaire.



Dans la seconde moitié du XIXe siècle, la Martinique fut concernée par de nouvelles immigrations. La plantocratie locale, soucieuse de renouveler la main d'œuvre après l'abolition de l'esclavage, suscita l'arrivée dans l'île de 37'008 engagés sous contrat : 25'509 Indiens, 10'521 Congos et 978 Chinois (2).

Ed. du Hailly donne une description des nouveaux venus, cantonnés à leur arrivée dans un bâtiment à l'embouchure de la Rivière Madame à Fort-de-France :

“ Le maussade préau qu'enclôt ce mur ne mériterait pas d'attirer notre attention s'il ne semblait investi du don magique en vertu duquel le tapis des contes arabes transportait son possesseur d'une extrémité du globe à l'autre. Aujourd'hui le visiteur pourra s'y croire au sein d'une tribu africaine du fond du golfe de Guinée. Autour des foyers en plein vent sont accroupis des nègres aux formes massives, aux chevelures laineuses et crépues; les femmes ont à peine de quoi voiler leur nudité, mais leurs bras et leur col sont ornés de verroterie; les enfans se roulent dans le sable à l'état de nature. Vienne le soir, et l'incertaine lueur des foyers éclairera des danses guidées par l'assourdissant et monotone tam-tam, des danses dont on ne songe plus à rire quand on y voit pour l'exilé le souvenir et comme le culte de la patrie absente.

Revenez à quelque temps de là visiter cette cour ; la peuplade noire aura fait place à des centaines d'enfans de Confucius, aux yeux bridés et narquois, accompagnés de femmes aux pieds mutilés, mais fières des grands peignes dorés et des longues épingles d'argent qui ornent les interminables tresses de leur chevelure. Le préau cette fois est devenu un faubourg de Canton.

Quelque autre jour, le sifflet du machiniste vous transportera sur les bords du Gange. Vous ne verrez autour de vous qu'Indiens, reconnaissables non moins à l'éclat profond des yeux et aux reflets bronzés de la peau qu'à la servilité caractéristique de l'attitude. Bien que ces malheureux ne représentent de l'extrême Orient que le côté sordide et misérable, on n'en est pas moins étonné de la pureté des lignes qui se révèlent sous ces formes chétives et grêles. A voir ces pauvres Indiennes s'envelopper dans un pagne troué avec des plis dignes parfois de la draperie antique, on sent je ne sais quel instinct du beau qui persiste sous ces haillons. Ce préau, où se succèdent des populations d'origines si diverses, sert en effet de dépôt provisoire aux convois d'émigrans à leur arrivée dans l'île, et ils y attendent que la répartition des travailleurs soit terminée entre les habitations de l'intérieur” (du Hailly, 1863 : 866).

A leur installation dans la plantation martiniquaise post-esclavagiste, ces contractuels apportèrent avec eux leurs pratiques culturelles. Victor Meignan décrit la coexistence sur une habitation de sanctuaires des trois communautés :

“Ici, dans une chambre sale et basse, se trouve un petit autel élevé à Bouddha par huit ou dix Chinois; plus loin est un temple hindou, et quel temple ! élevé à Brahma; puis, plus loin encore, on aperçoit des idoles africaines” (Meignan, 1878 : 97).

Un siècle et demi plus tard, que reste-t-il de ces apports? Et en cas de disparité quant à ces permanences, comment l'expliquer? S'il existe diverses recherches sur la transmission des traits culturels indiens à la Martinique, il y a peu d'études sur l'apport chinois et encore moins de travaux sur l'évolution des traits congos. Les Congos sont les oubliés de l'histoire sociale et de l'anthropologie martiniquaises (3). Ces manques rendent toute analyse aléatoire. De plus, l'appréciation des traits hérités des arrivants post-esclavagistes doit tenir compte de l'introduction ultérieure d'éléments culturels en provenance de certains de ces mêmes pays d'où furent issus ces immigrants. Les réponses aux questions posées nécessiteraient donc des recherches qui dépasseraient les prétentions de la présente communication. Dans l'état actuel des données disponibles et à titre exploratoire, quelques constats peuvent cependant être dressés et quelques pistes esquissées.



Des legs culturels congo, indien et chinois, l'héritage indien est manifestement le plus visible. Longtemps cristallisé autour du fait religieux, pratiques hindoues issues des villages tamouls du XIXe siècle, ce patrimoine est depuis une vingtaine d'années l'objet d'une reviviscence qui déborde la sphère proprement cultuelle pour dynamiser des pratiques en relation avec cette dernière: art culinaire, danse traditionnelle, iconographie. Le fait culturel indien à la Martinique présente par ailleurs des formes nouvelles, distinctes des apports populaires de l'immigration et en liaison avec les représentations actuelles de l'Inde dans les sociétés occidentales: techniques de relaxation, conceptions philosophiques, végétarisme, hindouisme élitaire, musique carnatique et hindoustani, danse classique, usages vestimentaires. Ces formes nouvelles sont adoptées à la fois par des descendants d'Indiens et par d'autres secteurs de la société (4).

Si les descendants des contractuels chinois ont pour leur part abandonné les usages culturels de leurs ancêtres, singulièrement leurs pratiques religieuses, ils ont en revanche conservé partiellement la spécialisation professionnelle que partageaient leurs ascendants à leur sortie de la plantation. Ces derniers anticipèrent en effet la rupture d'avec l'habitation pour devenir domestiques, employés ou artisans, avant d'ouvrir des commerces d'alimentation en milieu urbain (Fort-de-France et Saint-Pierre5 ). Par ailleurs, à la différence des autres, l'immigration chinoise déborda la période de l'après-abolition pour continuer jusqu'à nos jours. Ainsi allaient arriver entre 1925 et 1940, d'autres originaires de Chine qui s'établirent comme commerçants (Cardin, 1990 : 158). On compte parmi ces derniers une famille qui figure au tout premier rang des négociants de Martinique. Ils allaient être rejoints ultérieurement par d'autres commerçants et par des restaurateurs, qui diffusèrent dans l'île la cuisine chinoise internationale. Ils provenaient directement de Chine ou avaient transité par la Guyane, pays à minorité chinoise significative. Parmi ces arrivants récents, figurent quelques dévots du bouddhisme chinois, du confucianisme et du taoïsme.

L'héritage culturel congo, lui, ne peut être apprécié qu'en termes de traces. Ainsi le linguiste Robert Damoiseau a-t-il identifié chez deux descendants de Congos du sud de l'île, âgés respectivement de 106 et 68 ans, une cinquantaine de lexèmes africains, éléments principalement de kikongo (Damoiseau, 1980). A ces traces linguistiques s'ajoutent des marques résiduelles d'ordre magico-religieux (le Pon?6), culinaire (la soupe congo), toponymique (Morne l'Afrique au Diamant…) ou patronymique (N'guéla, Condé, Simba…).

La conservation du patronyme concerne toutefois la descendance de tous les groupes immigrés. Elle constitue même un invariant du système de l'engagement, engagement européen du XVII e siècle compris7. Contrairement aux esclaves qui ne reçurent d'Etat-civil (noms d'inspiration française, anagrammique ou mythologique8) qu'à leur affranchissement ou qu'à l'abolition, les fils d'engagés européens, indiens, chinois et congos conservèrent, eux, les noms de leurs parents immigrants. Certes, pour les lignées des trois derniers groupes cette préservation s'effectua au prix de l'abandon des systèmes de transmission anthroponymique en cours dans les sociétés de leurs ascendants. C'est ainsi qu'on passa pour les Indiens d'une nomination marquée par la caste à une nomination marquée par la filiation. Et il y eut parfois altération des noms initiaux. Il n'en reste pas moins que pour les générations issues de l'engagement, le maintien de l'onomastique, fut-il partiel, constitue un héritage caractéristique.


Indépendamment des apports culturels ou humains issus des mêmes zones mais postérieurs aux immigrations étudiées, l'héritage indien de la période contractuelle paraît donc plus substantiel que les autres. Le facteur numérique semble, à première vue, un élément d'explication du phénomène. L'immigration indienne aurait laissé les traces les plus évidentes parce qu'elle a été la plus nombreuse. A y regarder de près, cette explication se révèle insuffisante voire illusoire. Car aux chiffres de l'immigration, il faut en substituer d'autres : ceux des immigrants restés dans l'île à l'issue des retours dans les pays d'origine. Et il ressort de la comparaison de ces derniers relevés, que ceux qui semblent s'être le plus nettement acculturés sont en fait ceux issus de la communauté la plus importante numériquement au début du XXe siècle, à savoir les Congos.

Sur 10'521 Congos, il n'y eut en effet que deux à retourner en Afrique, dont un certain Tom Tobie, expulsé en 1858 pour “s'être livré à des voies de fait sur son employeur, M. Brafin, à Sainte-Anne, et qui avait mauvaise influence sur son atelier, qui avait tenté de s'évader de la colonie ” (David, 1973 : 132). Au 31 décembre 1900, secondes générations comprises, il restait 5 345 Congos, soit près de treize fois plus que les 430 Chinois - qui n'eurent qu'un rapatrié9 - encore présents à cette époque et davantage même que le nombre d'Indiens à la même période: 3'764. Ces derniers comptèrent, il faut le souligner, 11'951 rapatriés.

Le laminoir assimilationniste français ne saurait non plus représenter un principe explicateur de la disparité relevée. L'entreprise d'identification culturelle de la Martinique à la France, commencée dès les premiers temps coloniaux et dont les instruments essentiels furent l'Eglise puis l'école, intéressa au même titre les descendants des trois groupes immigrants. Ils furent tous évangélisés et fréquentèrent pareillement une école publique qui leur déniait tout particularisme. En fait, l'assimilation des secondes générations d'immigrés fut dans un premier temps, et pour l'essentiel, une assimilation à la culture créole majoritaire et non à la culture française dominante. C'est que le projet d'assimilation à la francité des fils d'engagés se heurtait, comme pour jadis les esclaves, aux contradictions d'une oeuvre coloniale qui entendait conjuguer identification culturelle et exploitation mais qui, en réalité, donnait priorité au second terme, obéissant en cela à la logique fondamentale du système colonial. C'est donc ailleurs, dans la nature et dans les modalités des immigrations respectives, qu'il faut rechercher les causes des différences observées dans la préservation des cultures d'origine des trois groupes étudiés.



L'immigration indienne fut exceptionnellement longue. Elle dura de 1853 à 1883. A ces trente années d'immigration proprement dite, il convient d'ajouter 17 ans au cours desquels les contractuels issus du sous-continent purent encore choisir de rentrer au pays. Les rapatriements s'étalèrent en effet de 1855 à 1900. Les durées des immigrations congo et chinoise furent en comparaison nettement moindres. De 1857 à 1862 pour la première, soit 5 ans; de 1859 à 1860 pour la seconde, soit une année10. Et il n'y eut pour ces dernières (à trois exceptions près) pas de rapatriement. Contrairement donc aux autres cultures immigrées, la culture indienne fut pendant 30 ans vivifiée par l'apport continu de nouveaux arrivants. Et pendant 47 ans, le lien à la civilisation originelle put être entretenu dans la perspective du retour. Pour les Congos et les Chinois par contre, la distance d'avec l'Afrique et la Chine fut d'emblée plus marquée, compte tenu de la faible durée de leurs immigrations et compte tenu du fait qu'ils s'établirent à la Martinique non pas à titre transitoire mais définitif.

D'autres différences opposent cette fois l'engagement indien et chinois à l'immigration congo. A l'opposé des engagements indien et chinois qui étaient majoritairement des recrutements d'adultes, l'immigration congo se singularisait par la jeunesse de ses sujets. Des divers relevés mentionnant l'âge des immigrants, compilés et analysés par Bernard David (1973), on peut tirer les enseignements suivants: pour les contractuels en provenance de l'Inde, la grande majorité d'entre eux avait moins de 25 ans à leur arrivée. Pour les engagés issus de Chine, l'âge courant était de 19 à 26 ans. Pour les Africains en revanche, les 10-24 ans représentaient 93% du groupe. Ce dernier groupe était donc constitué principalement d'adolescents et de jeunes. Aussi, parce que la jeunesse se caractérise à la fois par un manque d'acquis culturel et une porosité à l'environnement, la jeunesse des Congos est-elle un élément à verser à l'explication de leur assimilation11.

La relation des Congos au pays originel fut peut-être encore influencée par le sort singulièrement tragique qui les avaient conduits à le quitter. Prisonniers de droit commun libérés moyennant un engagement pour la Martinique, individus rejetés de leur tribu pour avoir enfreint des interdits coutumiers, esclaves d'autres Africains, réchappés de traites clandestines, les Congos étaient peut être encore plus au ban de leur société que ne l'étaient les autres engagés. Ces ruptures vis-à-vis de la terre natale furent probablement aussi des principes explicateurs de la rapidité de leur intégration à la société d'accueil.

Le contraste entre Indiens et Chinois d'une part et Congos d'autre part, tenait aussi au fait que les premiers participaient de cultures radicalement hétérogènes au regard de celle des insulaires. Ce qui était moins le cas des Congos qui partageaient avec la plupart des autochtones une origine africaine commune. Une partie des bossales déportés à la Martinique provenait d'ailleurs du même monde culturel bantou que les Congos. Ces derniers sont donc arrivés “sur un terrain préparé par leurs compatriotes de la traite des Noirs, qui l'avaient imprégné de leur culture, de leurs manières de faire : danses, gestes, etc. Leur dépaysement ne fut pas total ” (Marie, 1977 : 32). De plus, à l'arrivée des Congos, se trouvaient dans l'île d'autres Africains, derniers débarqués des traites esclavagistes (légale et clandestine)12 .

Le contraste tenait encore aux oppositions phénotypiques entre Indiens, Chinois et Créoles13, alors que dans le même temps, la proximité bio-génétique des derniers avec les Congos était évidente. L'indicateur biogénétique est un marqueur d'ethnicité fort. “Les phénotypes tels que la couleur de la peau et certains aspects morphologiques sont les signes les plus visibles de la différence [ … ]. L'opacité (la non-transparence) d'un groupe va varier selon de subtiles nuances où vont se marier des indicateurs d'ordre corporel” (Raveau, 1987 : 112). Dans une société comme la Martinique qui, pour des raisons politiques et sociales (classification des couleurs, stratégie du blanchiment), était particulièrement sensible au signe corporel14, la singularité phénotypique des Indiens et des Chinois fonctionna comme un facteur d'accentuation de leur différence. Toutefois, et paradoxalement, en cohérence avec la hiérarchisation des caractères somatiques dans la société d'accueil, la peau blanche des Chinois ou les cheveux raides des Indiens ont pu jouer comme des éléments d'inclusion, là où la peau noire des Congos pouvait représenter un facteur d'exclusion15. La visibilité des nouveaux arrivants allait cependant être relativisée à mesure que progressa le métissage. Les unions avec les Créoles, qui apparaissent dès la période d'immigration du fait des faibles contingents de femmes (particulièrement chez les Chinois), s'accrurent à compter du début du XXe siècle.

D'autres oppositions sont à relever au plan, cette fois, de l'homogénéité culturelle. Néanmoins, en l'état actuel des données il est difficile d'être précis. Ce qui est certain, c'est que les Indiens présentaient une remarquable homogénéité: 90 % étaient tamouls. L'écrasante majorité de l'engagement indien était donc composée de membres d'un même groupe ethnique, parlant la même langue et pratiquant (pour au moins 85 %) la même religion hindoue.

Pour ce qui est des Chinois, nous ne disposons que des noms des ports d'embarquement pour tenter de cibler leur origine ethnique. 552, soit 56%, embarquèrent à Shanghaï, et 426, soit 44%, partirent de Canton. En supposant que les embarqués étaient originaires des provinces où sont situés les ports en question (ce qui n'est pas certain), 56% des Chinois auraient été de langue wu (ceux de Shangaï). Quant aux 44% partis de Canton, ils auraient pu être de langue cantonaise ou hakka. Compte tenu de la tradition d'émigration hakka au XIXe siècle, on peut penser que ceux-ci étaient représentés parmi ceux qui quittèrent Canton.

Il est plus malaisé encore de cerner les caractéristiques ethniques des Congos, laquelle appellation désigne des populations issues de vastes régions de part et d'autre du fleuve Congo. 9'925, soit 94% engagés, arrivèrent du Congo-Brazaville et du Congo-Kinshasa; 254, soit 2%, du Serria-Leone; 159, soit 1,5% du Gabon; et 183, soit près de 2%, sont d'origine non identifiée. Ces immigrants étaient dans leur quasi totalité issus du monde bantou. Mais dans la mesure où ce grand groupe culturel se fragmente en des dizaines de sous-groupes ethniques parlant des idiomes différents et ne maîtrisant pas tous les langues véhiculaires de ces régions, on peut supposer que l'homogénéité Congos arrivés à la Martinique était pour le moins relative. Au final, et sous réserve d'informations complémentaires, il apparaît que des trois groupes d'engagés, le contingent indien présentait la plus forte cohésion ethno-culturelle.



Il convient maintenant d'observer le positionnement des engagés et de leurs descendants vis à vis du pouvoir colonial et les incidences culturelles de ce positionnement. Mais rappelons d'abord le contexte politique et social qui prévalait à l'époque de l'immigration. Menacés dans leurs profits et leur hégémonie par l'abolition de l'esclavage, les planteurs virent dans l'activation de nouveaux flux migratoires, la possibilité de pallier la désertion relative des habitations par les esclaves libérés. Mais en saturant la demande de travail, l'immigration représentait surtout un moyen de contenir les revendications d'augmentation salariale qui surgirent à la libération. Il s'agissait enfin, en introduisant massivement des individus que l'on souhaitait soumis à l'ordre colonial et manipulables, de briser l'espoir révolutionnaire de redistribution du pouvoir et des biens né avec l'accession à la liberté.

Après quelque temps d'espérance portée par les idéaux de la révolution française de 1848, la reprise en main de la force de travail s'affirma avec l'arrivée aux affaires de Louis-Napoléon Bonaparte, lequel, en décrétant l'immigration, témoigna de sa solidarité avec une plantocratie dont il était issu en lignée maternelle, et dont il partageait l'idéologie. “L'émigration [l'immigration] n'avait pas à sauver le pays mais le colon” (Lacascade, cité par Cardin, 1990 : 53).

Les Chinois se révélèrent totalement rétifs à l'ordre colonial. La moitié d'entre eux comparurent à un titre ou à un autre devant les tribunaux. “Les ateliers [chinois] se sont coalisés contre les habitants qui, peu habitués à la résistance, en ont fort vite été dégoûtés” (Jourjon, cité par Adélaïde-Merlande, 2000 : 74). Sortis précocement du jeu plantationnaire du fait de leur rupture hâtive d'avec l'habitation, évoluant dès lors aux marges de cette dernière, ils furent, de fait, peu concernés par les conflits qui traversèrent la société d'habitation.

[b]Les Congos, eux, furent au côté des Créoles dans toutes les grandes luttes politiques et sociales qui secouèrent le sud de la Martinique (où ils étaient nombreux)[/b] dans la seconde moitié du XIXe et au début du XXe siècle. Cette jonction avec les Créoles était une crainte des planteurs. Nonobstant l'idée selon laquelle l'Africain était “celui qui travaille le mieux” (Cochin, cité par Sméralda-Amon, 1996 : 323), nombre de propriétaires paraissaient “peu désireux de voir arriver des Africains dont la présence risqu [ait] d'augmenter la tension sociale” (David, 1978 : 54). Aussi, quand un planteur constata que les Congos était reçus en compatriotes, il s'inquiéta: “ils s'entendent parfaitement, malheureusement” Twisted Evil (cité par Renard, 1973 : 231). Ces craintes se révélèrent fondées. Des manifestations de solidarité eurent lieu, dirigées contre le tiers béké. La première de celles-ci, la plus importante, fut l'Insurrection du Sud, en septembre 1870.

Tout partit d'un acte raciste, aggravé par une décision de justice inique. Un Créole, Léopold Lubin, fut cravaché par deux Blancs qui lui reprochaient d'avoir omis de les saluer et tardé à s'écarter du passage de leurs chevaux. Lubin porta plainte et attendit vainement justice. En représailles, il cravacha sévèrement l'un de ceux qui l'avaient fouetté. Il fut condamné à cinq ans de bagne. Un assesseur du jury, le Béké Codé, se vanta d'avoir emporté la décision. Il fut la cible de la vindicte populaire. L'un de ses “dépeceurs [fut le] Congo Joseph Tang” (Anselin, 1994 : 147).

Cet acte fut l'épisode marquant d'une insurrection qui prit pour référence la révolution haïtienne, dans un contexte caractérisé par l'affaiblissement du pouvoir central du fait de la guerre franco-prussienne. La rébellion se fixa trois objectifs essentiels, dont un concernait spécifiquement les Congos:

- proclamer l'indépendance de l'île et établir une république martiniquaise,
- chasser les Blancs, s'emparer des terres et assurer leur restitution aux paysans (trois propriétés avaient déjà été partagées),
- libération des Africains (très nombreux dans le Sud) nouvellement arrivés de tous les engagements contractés (Lucrèce, 1981 : 76).

Partie de Rivière-Pilote, la révolte embrasa le sud de l'île, incendiant une cinquantaine d'habitations. Mais l'indiscipline et la désorganisation stratégique des rebelles, leur hésitation à attaquer les centres névralgiques de Saint-Pierre et Fort-de-France, leur armement dérisoire face à la détermination de colons surarmés, bien décidés à empêcher toute reproduction du modèle haïtien, eurent raison de l'insurrection.

La rébellion fit officiellement 23 morts: 4 du côté de l'autorité, 19 dans le rang des insurgés. Mais ce dernier chiffre fut contesté. D'aucuns parlèrent de plusieurs dizaines de tués parmi les rebelles. Il y eut 510 arrestations. 71 inculpés furent condamnés à la déportation ou aux travaux forcés (Renard, 1973 : 235) et 5 des principaux chefs de l'insurrection furent fusillés (Nicolas, 1996 : 91).

Le second cas concerne la grande grève de 1900, laquelle fut la première à intéresser toute la Martinique. A compter de 1884 s'amorça une longue crise sucrière en raison d'une surproduction internationale. Les planteurs répondirent par une limitation des coûts de production qui se traduisit par une diminution drastique des salaires et une augmentation des tâches. Dans le même temps, les produits alimentaires de base importés de France et des Etats-Unis renchérissaient. Le 5 février 1900, les ouvriers agricoles de trois habitations de Sainte-Marie (nord) refusèrent de reprendre le travail et entamèrent une grève marchante. Le principe était de rejoindre d'autres plantations afin d'en débaucher les cultivateurs. La grève s'étendit au sud et le 8 février dans l'après-midi, 400 grévistes atteignirent l'usine du François. Le maire, Homère Clément, les arrêta et entama des négociations. C'est alors qu'un détachement de 25 hommes ouvrit le feu contre toute attente. “Dix-sept ouvriers sont morts ce jour-là, tués sur place ou lors de leur transport à l'hôpital du Saint-Esprit” (Léotin, 2000 : 13). Homère Clément en réchappa, mais le crâne de son cocher fut fracassé. Parmi ceux qui tombèrent, trois portaient des noms congos : Mouboundo, Quinquéla, M'vondo16.

Le troisième cas a trait à un épisode de l'histoire politique martiniquaise, “La guerre du Diamant”, tiré de l'oubli par une publication de l'ethnologue Richard Price. Les faits se déroulèrent le 24 mai 1925, dans une commune du sud à forte minorité congo17. Ils furent une des conséquences tragiques des manœuvres électorales de la plantocratie, qui s'efforçait, avec le soutien de l'administration, d'entraver par la répression, la fraude et l'argent l'ascension du parti socialiste18.

“Au Diamant, les socialistes qui tenaient la majorité étaient près à renverser le maire sortant, Eleuthère, homme de la droite et béni-oui-oui du colonel de Coppens et des béké” (Price, 2000 : 16). Au terme du vote, l'urne fut enlevée par les gendarmes pour être dépouillée à Fort-de-France. Les partisans socialistes, craignant la fraude lors du dépouillement en leur absence, s'opposèrent vigoureusement à ce déplacement. S'ensuivit une fusillade sans sommation qui fit 10 morts et 11 blessés. Les victimes provenaient essentiellement de la foule des manifestants et des badauds, mais y figuraient aussi des partisans des Békés qui escortaient l'urne, et de Coppens lui-même, distillateur, conseiller général et représentant local de la plantocratie. Il y eut controverse sur les causes du décès de de Coppens: assassinat par des émeutiers, balle perdue provenant des gendarmes ou des militaires, tir intentionnel d'un caporal mitrailleur guadeloupéen et socialiste, on se perdit en conjectures.

Dix manifestants furent arrêtés et condamnés. Parmi eux, quatre descendants de Congos: Makessa, Makessa, Mayoulika, M'Bassé. La mémoire orale reconnut aux Congos un rôle déterminant dans l'affaire: “C'était ces Kongos qui ont commencé cette bagarre-là… Tous ces Kongos étaient pour ce nègre-là (Giscon). Ils étaient contre le colonel Coppens ” (cité par Price, 2000 ; 26).

Huit ans plus tard, un maraudeur et talentueux sculpteur, le fils de Congo Médard Aribot, fut condamné à la relégation à perpétuité en Guyane. Officiellement, il devait ce châtiment à ses larcins répétés. Mais l'opinion populaire prétendit qu'il payait-là la réalisation trop vraie d'un buste du colonel, “photo en bois” brandie par des émeutiers menaçants peu avant la tragédie.

Par-delà le préjugé de couleur et le souci de se démarquer de l'Afrique, traits prégnants dans la société d'accueil, il y eut donc alliance politique entre arrivants et natifs. Dans ce contexte de lutte, les Congos virent même certains stéréotypes qui leur étaient défavorables se retourner à leur profit. Ainsi la “sauvagerie” des Congos, préjugé auxquels adhéraient les Créoles, fut appréciée, recherchée, dès lors qu'il s'agissait de s'adjoindre des alliés que l'on pensait en mesure de répondre radicalement à l'injustice coloniale.

L'adhésion des Congos aux luttes du groupe majoritaire n'était toutefois que le prolongement d'une adhésion générale aux usages de ce groupe. Par volonté d'intégration, les Congos semblent avoir choisi de s'assimiler. Par exemple, là où les autres engagés manifestaient un refus du baptême (ce qui ne sera pas le cas de leurs descendants), les Congos se convertirent en masse au catholicisme. Du moins formellement: “J'ai vu sur une habitation la femme du propriétaire, essayant de faire revivre un antique usage colonial, réunir soir et matin ses émigrans [africains] pour une prière à laquelle venaient se joindre quelques élémens d'instruction religieuse. Les progrès étaient lents, et les plus savans au bout de quelques mois n'avaient guère dépassé le signe de la croix […]. Peut-être les Indiens se laisseraient-ils convertir moins aisément” (du Hailly, 1863 : 872).


Il en fut de même du mariage. Peu pratiqué parmi les esclaves, le mariage avait suivi une forte progression après l'abolition (tout en restant bien moins commun que le concubinage). “Si l'on compare les moyennes décennales qui ont précédé et suivi 1848, on verra que le nombre annuel des unions régulières est monté à la Martinique de 46 à 637” (ibid : 862). Les Congos accompagnèrent le mouvement en se mariant en nombre. “Aucun autre groupe n'adopta aussi bien les normes de la vie martiniquaise” (David, 1973 : 135).

Les Indiens réagirent eux aussi à l'arbitraire, aux violences, au non-respect des dispositions contractuelles et la misère dans laquelle ils furent, comme les autres engagés, plongés. Désertions, refus de travail, incendies de bagasse, suicides se produisirent dans des proportions considérables19. Pour autant, ces actes répétés de rébellion ne débouchèrent sur aucune entreprise intercommunautaire d'insoumission. Cette rencontre empêchée entre Indiens et Créoles s'explique, pour l'essentiel, par l'instrumentalisation par les propriétaires, des premiers contre les seconds.

Il s'agissait-là d'une répétition de l'Histoire. La manipulation des Mulâtres émancipés contre les esclaves participait du même principe: diviser pour régner. Cet objectif des engagistes leur faisait d'ailleurs préférer l'immigration indienne, moins susceptible à leur avis de déboucher sur une coalition entre dominés, du fait de la différence d'origine des arrivants.

Ainsi, en 1884, l'année même de l'arrêt de l'immigration pour cause de surproduction sucrière, les planteurs de Basse-Pointe décidèrent de baisser les salaires des cultivateurs créoles et s'appuyèrent pour ce faire sur la main d'oeuvre indienne (Adélaïde-Merlande, 2000 : 113). Et en 1885, dans le cadre d'une grève déclenchée à l'usine du François suite à une réduction de 20% des salaires, “on fait appel à des immigrants indiens pour passer au moulin les cannes déjà coupées” (ibid : 114). Enfin, les colons entretinrent la rivalité entre Créoles et Indiens en confiant préférentiellement aux Indiens les postes d'encadrement intermédiaire des plantations.

Consécutivement à ces manœuvres, fleurirent de nombreux discours dégradants de faiseurs d'opinion à l'endroit des Indiens. Ils provenaient notamment d'élus des Créoles opposés à une immigration qui n'en finissait pas. L'accumulation de ces discours joua en défaveur des Indiens, là où Congos et Chinois échappèrent à cette accumulation, en raison de la brièveté des périodes sur lesquelles s'étalèrent leurs arrivées20.

Tout ceci eut pour conséquence le rejet des Indiens par la majorité des autochtones. On peut mesurer l'ampleur de ce rejet à la production d'une oraliture créole flétrissant les Indiens (chansons, proverbes, contes, etc21), qui n'eut d'équivalent pour aucun autre groupe immigré. Mais les contradictions dans lesquelles furent placés les Indiens puis leurs descendants, ne devaient résister indéfiniment au poids des réalités.

En septembre 1948, éclata l'affaire des “Seize de Basse-Pointe”. Cet événement s'inscrivit dans une année particulièrement troublée au plan social. En février déjà, les gendarmes avaient tiré sur une foule de grévistes au Carbet, tuant trois d'entre eux, blessant une trentaine d'autres.

Sur l'habitation Leyritz à Basse-Pointe, alors que se tenait une assemblée générale de grévistes, un des deux administrateurs de la plantation, le Béké Guy de Fabrique - dont le frère présent à la réunion semblait menacé -, se rendit sur les lieux, armé et escorté de gendarmes. Il fut “mortellement blessé de plusieurs coups de coutelas” (Manville, 1992 : 86).

A l'issue du lynchage, quelques dizaines de grévistes prirent le maquis et tinrent quelque temps, aidés par la population. A leur arrestation, seize présumés coupables furent transférés à Bordeaux pour jugement. Parmi eux, plusieurs descendants d'Indiens, dont Moutoussamy, Moutoussamy et Julina. Deux ans plus tard, au terme d'un procès retentissant et grâce au soutien de la population de Basse-Pointe, de l'immigration antillaise en France, du Parti communiste et de syndicalistes, les inculpés furent acquittés.

Ulcérés par ce jugement, les Békés de Basse-Pointe licencièrent de nombreux travailleurs soupçonnés d'avoir participé au lynchage ou soutenu les inculpés. Figuraient parmi eux plusieurs descendants d'Indiens, qui partirent alors rejoindre d'autres descendants d'Indiens, cantonniers à Fort-de-France (Arsaye, 1998 : 73).

L'ostracisme du groupe majoritaire à l'égard de la descendance indienne, ne devait toutefois se terminer qu'avec la disparition, dans la décennie 1960, de l'habitation en tant que cellule de base de la société. Les tensions entre groupes découlaient des relations de concurrence instituées et entretenues par le colon au sein de la plantation. Avec la fin de celle-ci, les raisons d'une opposition ayant pour origine l'utilisation des Indiens comme briseurs de grèves disparurent. La marginalisation de l'Indien, qui était liée au système plantationnaire et qui avait pour fondement la pérennisation du rapport de domination du Béké, se désagrégea avec la faillite du système en question.

Ces longues années durant lesquelles les Indiens puis leurs descendants ne purent s'intégrer véritablement à la société martiniquaise, eurent des conséquences au plan de la préservation de leur héritage culturel. La culture indienne allait sortir confortée de cette entente empêchée. Maintenus à l'écart, les Indiens n'eurent d'autre choix que de cultiver les traits qui étaient les leurs et de sauvegarder leur différence. Ce qui les stigmatisait encore davantage aux yeux des Créoles. En substance, le rejet de l'Indien contribua à la préservation de son patrimoine culturel.

Par un retournement de conjoncture, ces permanences culturelles indiennes traditionnellement niées ou méprisées, représentent aujourd'hui un enjeu pour la société globale. Confrontée à la dissolution des traits créoles du fait du basculement pour cause d'assistance économique généralisée dans une modernité non produite et non contrôlée, face à l'assimilation accélérée aux cultures française et étasunienne, la société martiniquaise est aujourd'hui en perte d'identité et en quête de particularismes à opposer à l'absorption en cours. Et ces différences, elle les trouve dans une culture créole revisitée, c'est-à-dire intégrant notamment l'apport indien22.

Pour la descendance indienne, cette évolution est synonyme d'intégration et de valorisation. Mais parce que les traits légués par l'immigration, marqués par l'adaptation au monde révolu de l'habitation, ne sont pas eux-mêmes à l'abri de la dissolution, les héritiers, pour conforter le legs autant que pour le renouveler, puisent de plus en plus dans le stock culturel indo-indien. La représentation civilisationnelle de l'Inde, aujourd'hui des plus positives, les y incite d'autant plus.



La disparité entre les héritages étudiés s'expliquerait donc par un faisceau de causes et par des réponses différenciées à la manipulation coloniale. Les parcours de ces trois groupes nous montrent, s'il en était besoin, que la transmission des traits culturels s'établit en fonction des conditions, des situations, dans lesquelles se trouvent placés les groupes qui portent ces traits. La transmission culturelle s'opère quand qu'il existe des bases objectives et un contexte qui la permettent. Elle est tributaire de l'histoire, de la sociologie, de la politique. Elle n'est pas une reconduction mécanique.

Gerry L'Etang
maître de conférences en anthropologie à l'Université des Antilles et de la Guyane membre du GEREC-F




Références bibliographiques
Adélaïde-Merlande, Jacques, 2000, Les origines du mouvement ouvrier en Martinique. 1870-1900, Karthala (rééd.), Paris

Anselin, Alain, 1994, “L'enlèvement de Taye”, Présences de l'Inde dans le monde, L'Harmattan, Paris, p. 197-162.

Arsaye, Jean-Pierre, 1998, Mémoire d'Au-Béro, quartier indien de Foyal, Ibis rouge, Petit-Bourg.

Benoist, Jean / Desroches, Monique / L'Etang, Gerry / Ponaman, Gilbert Francis, 2001, Pratiques indiennes, pratiques hindoues : espace religieux, identité culturelle et esthétique à la Martinique et à la Guadeloupe, Rapport de l'appel d'offre “ethnologie de relation esthétique” du Ministère de la culture (Mission du Patrimoine ethnologique), Aix-en-Provence.

Bernabé, Jean / Chamoiseau, Patrick / Confiant, Raphaël, 1989, Eloge de la créolité, Gallimard, Paris.

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Cardin, Jean-Luc, 1990, L'immigration chinoise à la Martinique, L'Harmattan, Paris.

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Durand, Guillaume, 2001, Les patronymes attribués aux affranchis avant 1848 et aux nouveaux libres après 1848 en Martinique, Mémoire pour le DEA Caraïbe, Amérique latine et du nord, UFR des lettres et sciences humaines, Université des Antilles et de la Guyane, Schoelcher.

Lacascade, Pierre, 1907, Esclavage et immigration, la question de la main-d'œuvre aux Antilles, Michalon, Paris.

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Manville, Marcel, 1992, Les Antilles sans fard, L'Harmattan, Paris.

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Mismer, Charles, 1890, Souvenirs de la Martinique et du Mexique pendant l'intervention française, Hachette, Paris.

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Renard, Raymond, 1973, La Martinique de 1848 à 1870, Groupe universitaire de recherches inter-caraïbes / Centre universitaire des Antilles et de la Guyane (rééd.), Paris.

Singaravélou, 1987, Les Indiens de la Caraïbe, tome 1, L'Harmattan, Paris.

Sméralda-Amon, Juliette, 1996, La question de l'immigration indienne dans son environnement socio-économique martiniquais, 1848-1900, L'Harmattan, Paris.





Notes
Conférence donnée à la Maison franco-japonaise de Tokyo, le 21 avril 2003.

Sauf indication contraire, tous les chiffres mentionnés dans cet article sont tirés de l'ouvrage de B. David sur le peuplement de la Martinique (1973).

Aux chiffres de l'immigration officielle, il faut rajouter 119 Indiens arrivés de la Caraïbe anglaise, et 6 Chinois en provenance vraisemblablement des mêmes îles. Il convient enfin de mentionner pour mémoire, la venue à la même période de quelques centaines de Madériens et d'Européens, qui n'est pas prise en compte dans cette étude.

En 1848, la population de Martinique comptait à la veille de l'abolition 121'130 habitants, répartis comme suit : 9'542 Blancs, 38'729 affranchis et 72'859 esclaves.

L'assertion communément admise selon laquelle il ne resterait rien ou presque des traits culturels congos mériterait d'être vérifiée par une étude systématique.

Pour une étude récente sur l'évolution des traits culturels indiens aux Antilles, on consultera J. Benoist / M. Desroches /G. L'Etang /F. Ponaman (2001).

Sur les Chinois à Saint-Pierre, on peut signaler cette note: “Comment le bruit avait-il pu se répandre quelque part en Chine que les Antilles étaient un pays exploitable ? Une rafale de Fils du Ciel passa et occasionna des pertes considérables sur la place de Saint-Pierre. Quelques-uns d'entre eux, ayant perdu au jeu tout ce qu'ils avaient, se suicidèrent en laissant juste la somme nécessaire pour faire rapatrier leur dépouille en Chine, et les autres abandonnèrent la place ” (Delmond, 2001 : 71).

Ou encore :“A Saint-Pierre, il y avait beaucoup de commerces appartenant aux Chinois. C'était eux qui cassaient les prix et qui vendaient à meilleur marché” (cité par L'Etang, 1993 : 44).

Le Pon consiste à ensorceler le vagin d'une femme afin d'obtenir que le pénis de son amant pourrisse ou… se casse. L'individu à l'origine de la “mise du Pon” (éventuellement un mari trompé) pourrait, dans le même temps, entretenir sans risque des rapports sexuels avec la concernée.

Cette pratique attribuée aux Congos pourrait avoir d'autres origines. On la retrouve avec quelques variantes dans d'autres îles de la Caraïbe, notamment en Haïti.

De 1635, début de la colonisation, jusqu'au commencement du XVIIIe sciècle, arrivèrent à la Martinique des engagés européens (français pour la plupart), volontaires ou forcés. Les survivants aux trente-six mois que durait cet engagement à la rigueur esclavagiste, représentèrent l'essentiel de la base sociale à partir de laquelle se constitua la communauté plantocratique békée.

Des recherches récentes de G. Durand (2000, 2001) mettent cependant au jour la résurgence significative à l'abolition de noms africains lors de l'établissement des actes d'individualité conférant un Etat-civil aux nouveaux libres. Certains de ces noms ont perduré jusqu'à aujourd'hui.

100 des 978 immigrants chinois furent toutefois transférés en Guyane, peu après leur arrivée dans l'île.

Ces deux immigrations furent arrêtées prématurément. Pour la chinoise, ce fut en raison de son coût prohibitif, de l'opposition des autorités chinoises, de l'absence de relais coloniaux français en Chine et de l'insoumission des recrutés. Pour la congo, c'est parce qu'elle rappelait trop la traite. Bon nombre de Congos étaient en effet des esclaves rachetés et "libérés" moyennant leur départ pour les Antilles. Les Anglais obtinrent l'arrêt de cette immigration en permettant en échange l'émigration vers les colonies françaises des ressortissants de l'Inde britannique.

A la Guadeloupe, où 6'046 Congos furent introduits par la même maison Régis de Marseille qui avait en charge leur acheminement à la Martinique, se manifesta un souci d'introduction d'Africains jeunes à des fins assimilationnistes. “On émit le vœu que la limite supérieure de l'âge des immigrants fut fixée à 30 ans au lieu de 36. Mais ce simple souhait s'accompagnait du discours suivant:

“[…] L'homme de 36 ans sera toute sa vie ce qu'il est à cet âge, il lui sera difficile sinon impossible de rompre avec son passé et de se plier à un régime nouveau, à des habitudes nouvelles, il n'a plus rien à gagner au contact de la civilisation et non seulement il restera sous le ciel où il aura été transporté ce qu'il était sur la terre natale, mais en conservant loin de son pays les mœurs de sa tribu, les habitudes de sa vie demi-sauvage, il sera pour ses compagnons d'immigration un fâcheux exemple et un obstacle au progrès” (cité par Blanche, 1980 : 153).

En 1848, les nés en Afrique représentaient 16% de la population esclave de l'île (Durand, 2000 : 7).

Ce substantif est employé dans cet article pour désigner les Noirs et métis nés à la Martinique et de culture créole.

Sur la hiérarchisation sociale des couleurs aux Antilles, on consultera l'ouvrage de J.-L. Bonniol (1992).

A en croire une chanson créole d'avant 1902, des Congos pouvaient même partager ce préjugé de couleur. La chanson Ti Rose congo met en scène une jeune fille congo, “négrophobe enragée […] qui s'oublia pourtant un jour de “gande dèche” dans les bras de Guims, noir comme elle, qui s'était fait une fortune en revandant de la glace” (Coridun, 1980 : 7Cool.

Cette fusillade du François eut un certain retentissement international. Ainsi, en décembre 1911, Lénine assiste à Paris aux obsèques de Paul Lafargue, homme politique français, écrivain et gendre de Karl Marx. Après la cérémonie, un étudiant socialiste lui est présenté. Et Lénine de lui demander : “Vous êtes de la Martinique? Le pays des vaillants ouvriers du François?” (cité par Léotin, 2000 : 23).

Le Diamant est une des communes de Martinique les plus marquées par la présence congo. Ils y étaient 500 au XIXe siècle, soit 25% de la population (Marie, 1973 : 34).

Ce même 24 mai 1925, moururent Louis Des Etages et Charles Zizine, conseillers généraux socialistes tués par une même balle tirée par un gendarme un jour d'élections.

On consultera sur ce point A. Corre (1889).

Certains discours à l'endroit des Chinois et des Congos furent, pour des raisons diverses, au moins aussi négatifs que ceux tenus à l'encontre des Indiens. On se reportera par exemple à la description d'un racisme forcené d'un convoi de Congos par un certain Ch. Mismer (1890 : 47). Mais ces discours n'eurent ni la récurrence ni les effets des discours anti-indiens.

Pour l'analyse d'une de ces chansons, on se reportera à G. L'Etang (2000).

Le fait culturel créole martiniquais, constitué initialement du brassage d'éléments amérindiens, européens et africains, en contexte esclavagiste et en espace caribéen, allait se complexifier suite aux immigrations post-esclavagistes et aux nouvelles arrivées (notamment levantines) qui se succédèrent à la fin du XIXe et au long du XXe. Pour une revendication de la pluralité de ces apports et de leur synthèse, on consultera J. Bernabé / P. Chamoiseau / R. Confiant (1989).
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon


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Pakira
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MessagePosté le: Ven 04 Nov 2005 00:49    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Cet article posté sur le site du CAPES créole m'a appris un fait historique que j'ignorais : l'arrivée en Martinique de plus de 10.000 Congolais après l'abolition de l'esclavage, dans la seconde moitié du XIXè siècle.

Tout Antillais sait que les Indiens sont arrivés aux Antilles à cette période, certains savent aussi que quelques Chinois sont également arrivés ici à la même période. Mais l'arrivée d'une immigration Africaine post-période esclavagiste est bien moins connue.

Cet article analyse l'apport des 3 cultures à la Martinique. Bien que l'apport Indien ait été supérieur en nombre, je trouve intéressant de s'intéresser à l'apport méconnu des Congolais.


Je le savais.C'est pas seulement aux antilles,mais en Guyane aussi.Y'a même la fameuse histoire de D'Chimbo Cool
_________________
"tout nèg a nèg

ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg

nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg

sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!

a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti

avan yé sotil koté y fika
AFRIKA!!!"

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MessagePosté le: Ven 04 Nov 2005 04:18    Sujet du message: Répondre en citant

Pakira a écrit:
Citation:
Cet article posté sur le site du CAPES créole m'a appris un fait historique que j'ignorais : l'arrivée en Martinique de plus de 10.000 Congolais après l'abolition de l'esclavage, dans la seconde moitié du XIXè siècle.

Tout Antillais sait que les Indiens sont arrivés aux Antilles à cette période, certains savent aussi que quelques Chinois sont également arrivés ici à la même période. Mais l'arrivée d'une immigration Africaine post-période esclavagiste est bien moins connue.

Cet article analyse l'apport des 3 cultures à la Martinique. Bien que l'apport Indien ait été supérieur en nombre, je trouve intéressant de s'intéresser à l'apport méconnu des Congolais.


Je le savais.C'est pas seulement aux antilles,mais en Guyane aussi.Y'a même la fameuse histoire de D'Chimbo Cool


Sa TO ka di MO ??? Confused Donne des détails, au lieu de faire ton intéressant... Wink

La présence de communautés très organisées de Nègres marrons en Guyane est relativement connue (Boni, Saramaka, Bushinengues, c'est tout ce que je connais... Confused), mais s'agit-il des mêmes que ceux qui sont arrivés dans la périoe citée dans l'article (c-à-d 2nde moitié du 19è ?) ?

Allez, donne-nous plus de détails sur la survivance des cultures africaines dans ton vaste et méconnu pays Wink

Pour ma part, et pour revenir à la Martinique, je suis heureuse de constater que la rivalité tant décriée entre Africains et Antillais ne résiste pas à l'analyse des faits historiques... même si ceux-ci peuvent porter à caution : les congolais déportés vers les Antilles et la Guyane étaient-ils des repris de justice ou, plus probablement... des résistants à la colonisation du Royaume Congo, qui battait alors son plein, à la fin du XIXè siècle ??? Propagande colonialiste, quand tu nous tiens... Confused il suffit de constater la combativité des congolais récemment arrivés en Martinique pour en avoir le coeur net...
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"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
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MessagePosté le: Ven 04 Nov 2005 06:09    Sujet du message: Répondre en citant

A l'occasion de la fête des morts, les kongo de Guadeloupe ont honoré la mémoire des parents disparus avec les chants de leurs ancêtres venus aux Antilles après l'abolition de l'esclavage pour travailler dans les champs de canne à sucre. Ces chants puisés dans la mémoire collective trouvent leur source chez les Congolais du Congo-Brazzaville, dans la région de Brazzaville.
Il s'agit particulièrement de la famille Massembo, très célèbre à Pointe à Pitre où ses membres vivent en marge, cultivant les rites cérémoniels africains. L'intégration de cette famille arrivée sur le tard en Guadeloupe s'est faite difficilement. Désormais leurs chants rituels constituent un fabuleux spectacle qui attire beaucoup de monde en Guadeloupe.

La famille Massembo a déjà fait parler d'elle. C'était en 1993, sous Lissouba, au Congo-Brazzaville lorsqu'elle décida d'effectuer un retour en Afrique à l'occasion du Festival Malaki Ma Kongo réunissant tous les Kongo d'Afrique Centrale et de la diaspora, sous l'initiative du metteur en scène Massengo-ma-Mbongolo.

Le retour au pays tourna mal. Le festival finit en queue de poisson à cause de la première guerre civile. Les Kongo de Guadeloupe eurent néanmoins le temps d'aller rendre visite à leurs cousins dans la localité de Massembo-Loubaki.
Les danses des Kongo des Antilles miment sans failles celles qui se dansent dans le Pool au Congo-Brazzaville. Il faudra une étude linguistique approfondie pour mesurer les similitudes entre les chants magiques des kongo du Congo et ceux de leurs cousins d'Amérique.
Il faut dire qu'en dépit de la proximité dans le temps, le lien parental n'est pas toujours facile à établir entre les esclaves noirs des Caraïbes et leurs ancêtres d'Afrique.
Les Massembo font donc partie des rares descendants qui ont pu retrouver la souche africaine d'où étaient partis leurs aïeuls.

La famille Massembo de Guadeloupe

http://www.congopage.com/phpBB/viewtopic.php?t=6040
--------------------------------------------------------------------------------
Interviewée récemment, Mme Massembo racontait que, lors de son voyage en Afrique, pas loin du village Massembo, il y a un village appelé "Anzala" et ce nom de familles, Anzala, existe en Guadeloupe.

Malheureusement, cette tradition ancestrale, perpétuée depuis si longtemps, pourrait disparaisse car la nouvelle génération des Massembo semble désintéressée.
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Pakira
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MessagePosté le: Ven 04 Nov 2005 15:44    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Sa TO ka di MO ??? Donne des détails, au lieu de faire ton intéressant...


ok Mr. Green

Y'a toujours eu un problème de peuplement en Guyane.Les Africains qu'ils ont (re)fais venir ,n'étais pas aussi nombreux qu'aux antilles.C'est à base de 1500 à 2000,pas plus.Et la plupart d'entre eux étaient envoyer dans les placers(tout comme les indiens) pourt exploiter l'or,où les conditions de travaille étaient terribles pour eux,(je parle même pas des indiens qui sont pour la plupart mort ou qui sont repartis Confused ).

Pour D'chimbo:

Citation:

D'CHIMBO dit "le Rongou" (1828 - 1862)




D'CHIMBO, Africain de la tribu des Rongous, né au GABON (Congo Français) vers 1828, débarqua à la GUYANE le 26 Septembre 1858, comme immigrant, sous le numéro 1144. Engagé à la Compagnie des Mines d'or de I'APPROUAGUE, condamné à trois mois de prison pour coups et blessures, vol et vagabondage, il s'échappa de la geôle de CAYENNE le 28 Janvier 1860 et tint pendant près d'un an et demi la brousse, dans l'Île de Cayenne, ne vivant que de rapines, dévalisant les habitants, assaillant à main armée les passants isolés, les femmes surtout, et commettant quantité de vols, de viols et d'assassinats. Petit mais trapu et prodigieusement musclé, les dents de devant limées en pointe, tatoué sur la poitrine, le ventre et le dos, couturé sur tout le corps de cicatrices de coups de sabre et de coups de feu, D'Chimbo joignait à une force herculéenne une agilité incroyable. Il carbetait dans les parties les plus impénétrables de la brousse, sous le vent des sentiers qu'il surveillait sans être vu, fonçait sur ses victimes avec une impétuosité sans nom et disparaissait dans le "niaman" avec une prestesse telle que toute poursuite était vaine. Armé seulement d'un mauvais sabre d'abatis, il se jouait des coups de fusil qu'on lui tirait et passait pour invulnérable.
Sa tête ayant été mise' à prix, D'Chimho, après avoir échappé à toutes les battues ordonnées sur les intenses de la population terrorisée, finit par se faire prendre, le 6 Juin 1861, à deux heures du matin, sur l'habitation "La Folie" où il était venu chercher du feu. Il fut capturé après une lutte terrible, par les deux immigrants ANGUILAYE et TRANQUILLE, Rongous comme lui.
D'après la légende populaire, TRANQUILLE, ne réussit à le blesser d'un coup de fusil que grâce à un "piaye" : ayant fait bouillir ses balles avec des filaments de maripa. Ligotté, ramené à Cayenne dès le lever du jour, réintégré à la geôle, D'Chimbo fit des aveux partiels au juge d'instruction, Monsieur Frédéric BESSE.
Il comparut le 19 Août 1861 devant la Cour d'Assises, présidée par Monsieur BAUDOIN, et fut condamné à mort le 22 Août. Son exécution eut lieu le 14 Janvier 1862 sur la place du marché, à Cayenne. En allant à l'échafaud, comme le Révérend Père GUYODO, Curé de Cayenne, l'exhortait à se repentir et lui dépeignait les félicités célestes, D'Chimbo répondit "Dabo, pis ça si bon, pou kiça to pa ra pran'mo plas"
(D'abors, puisque c'est si bon, pourquoi ne prends-tu pas ma place ?)


http://perso.wanadoo.fr/redris/HTML/dchimbo.html

@ Dabo, pis ça si bon, pou kiça to pa ra pran'mo plas.

Bon,la plupart des sources sont de l'administration coloniale,donc on n'a pas des points de vue vraiment objectif sur le personnage Cool Néamoins certains écrivain guyanais l'on réhabilité:http://perso.wanadoo.fr/redris/HTML/stephenson.html.

Citation:
La présence de communautés très organisées de Nègres marrons en Guyane est relativement connue (Boni, Saramaka, Bushinengues, c'est tout ce que je connais... ), mais s'agit-il des mêmes que ceux qui sont arrivés dans la périoe citée dans l'article (c-à-d 2nde moitié du 19è ?) ?


C'est exact les bushnengue c'est pas la même chose.Ils se sont battus contre les hollandais et fuient les plantations du Surinam,et se sont réfugiés tout le long de la Vallée du Maroni,dans l'ouest et l'intérieur de la Guyane.Chez les bushinengue,il y a : les Alukus ou Boni;les Saramaka;Les Paramaka,Les N'Djuka.

Pour le moment c'est tous ce que j'ai trouvé d'interessant sur le net:

http://www.mcg973.org/culturesmarrones.htm

Citation:
L'histoire des peuples bushinengue, présents sur les deux rives du fleuve Maroni trouve son origine aux 17ème et 18ème siècles au Surinam.

Ces peuples ont élaboré la culture originale et ont développé des formes esthétiques qui leurs sont propres. Riche et variée, la culture bushinengue revêt de multiples aspects

Les collections du Musée permettent de rendre compte des origines africaines des esclaves importés au Surinam et en Guyane. Des textes et des documents rappellent la brutalité de l'esclavage au Surinam, cause principale des révoltes donnant naissance aux groupes marrons.

Dans le cadre du futur musée régional, sera évoquée la diversité linguistique et culturelle des Marrons de l'ouest (Kwinti, Saramaka, Matawai) et de l'est (Aluku, Ndjuka, Paramaka), née des révoltes successives.

Pour ces peuples déracinés, ''l'occidentalisation'' depuis leur arrivée au Nouveau Monde, s'est faite peu à peu à travers notamment des relations qu'ils ont entretenues avec les populations côtières, par exemple à travers l'importation d'objets ou l'exportation de travailleurs temporaires, etc... On note aussi l'influence importante des amérindiens dans le domaine de la vie matérielle : vêtements, techniques d'horticulture et de préparations alimentaires, exploitation de la forêt, etc.




Pour autant les origines africaines de ces peuples n'ont pas été oubliées : l'influence des diverses cultures africaines d'où venaient les ancêtres des Marrons reste importante et essentielle sur les traits principaux de leur vie sociale et spirituelle : organisation politique, parenté, division sexuelle, mariage, transe et divination, rôle des ancêtres dans la vie quotidienne...

L'art bushinengue est unique. L'existence de choix conscients de la part des artistes en matière de forme, de symétrie, de couleurs, de patine, etc., pour chacun de leurs moyens d'expression artistique est remarquable. Les objets présents dans les collections du MCG rendent sensibles les catégories esthétiques des Marrons, leurs préférences pour telle ou telle forme plastique, ou encore les distinctions qu'ils font entre une esthétique "masculine" et une esthétique "féminine". De la même manière, on remarque les différences régionales reconnues en matière d'esthétiques.

Il est intéressant également de constater à quel point les cultures marrones perçoivent les phénomènes d'innovation et d'improvisation, et la façon dont une production variée et changeante naît de l'activité créatrice de chaque artiste, évoluant de génération en génération, d'une façon propre à chaque moyen d'expression.

Les Bushinengue en sont conscients et élaborent à ce sujet un discours qui constitue une véritable "histoire de l'art", avec des périodes nommées, des maîtres connus, et des changements stylistiques par le passé et aujourd'hui.

Une grande partie des collections rassemblées, et surtout les objets en bois et les textiles sont classés selon les catégories stylistiques reconnues par les Marrons eux-mêmes.

Cet aspect des sociétés bushinengue peut être abordé à partir de n'importe quel élément de leur culture. En effet, tout en ayant en commun nombre de traits culturels, les Bushinengue de l'ouest et les Bushinengue de l'est ne mangent pas les mêmes repas, ne dansent pas les mêmes danses, ne racontent pas le même genre de contes, n'entrent pas en transe pour les mêmes divinités, et ne partagent pas le travail entre hommes et femmes de la même façon.

Cette diversité culturelle, toujours dans le cadre de leurs origines communes, peut être mise en évidence à partir d'exemples pris dans des domaines de l'art et de la vie matérielle montrant les innombrables variations des costumes, des techniques artisanales et des styles artistiques.


^^^concernant l'art tembe aller sur:http://perso.wanadoo.fr/artiste.peintre.francky.amete/




_________________
"tout nèg a nèg

ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg

nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg

sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!

a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti

avan yé sotil koté y fika
AFRIKA!!!"

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MessagePosté le: Ven 04 Nov 2005 21:50    Sujet du message: Répondre en citant

A propos des Massembo, leur histoire m'a permis de comprendre certains mensonges sur l'histoire du yovodah, je l'ai dit là :

http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?p=38343&highlight=#38343

Citation:
Mboté !

Sur les razzias opérés par les négriers, on retrouve une chanson d’alerte qu’utilisaient les Kongo pour avertir les villageois de l’arrivée des Blancs (qui étaient nommés Nkadia-Mpémba, ce qui veut à peu près dire le diable badigeonné de kaolin, pour info le kaolin est de couleur blanche) perpétrant les razzias.
Je n’ai retenu que quelques bribes de cette chanson, mais elle dit à en substance « Attention ! Cachez vous, mettez vous à l’abri le Blanc arrive… »
Cette chanson est arrivée aux Antilles, plus précisément à la Guadeloupe via les Noirs Congos. A ce propos, il y a un film dont je vous met le synopsis qui parle de cette histoire :

Noirs congos Documentaire de 26' réalisé en 2000 par Jacques Mathou

1848, après l'abolition de l'esclavage aux Antilles, des milliers de congolais débarquèrent encore des bateaux négriers jusque dans les années 1860.
Ces esclaves destinés à la production de canne à sucre, bénéficiaient cependant du statut de travailleurs sous contrat. Exploités par les colons blancs, méprisés par les Noirs affranchis dont ils prenaient la place, ils eurent du mal à s'intégrer dans la société créole antillaise. Ils le firent au prix d'un abandon progressif de leurs traditions, de leur langue, de leur culture et de leur identité.

Quelques familles firent de la résistance et décidèrent, de rester fidèles à la tradition ancestrale. Parmi elles la famille MASSEMBO. Parce qu'ils ont su rester groupés en communauté, agrandissant leur domaine de génération en génération, les MASSEMBO ont pu préserver quelques traditions et cérémonies sacrées qui témoignent, après plus de 140 ans, de leur volonté de ne pas se dissoudre dans le mirage de l'assimilation.

Retour au Congo
Jacques Mathou
2001, 26 min, vidéo, couleur, v.o.f.
Production et contact
France Mexique Cinéma
104-106 rue Oberkampf
75011 Paris, France
Tél./Fax : (33) 1 43 57 99 77
Courriel : frameci@aol.com

Marie-France Massembo est l'arrière petite-fille d'un des derniers congolais déportés en Guadeloupe en 1860. 150 ans après, elle revient au Congo à la recherche de ses origines et de sa lointaine famille.
Elle trouve un pays meurtri par les guerres civiles successives et oublieux de la période esclavagiste. Elle trouve aussi des hommes et des femmes qui l'accueillent comme une sœur retrouvée. Ensemble, ils entonnent les chants Kicongo que les Massembo de Guadeloupe se sont transmis depuis 150 ans pour honorer leurs ancêtres et dont ils avaient perdu la signification.
C’est donc parmi ces chants qu’on retrouve celui sur l’alerte quand le Blanc s’approchait

Questions : Si les négriers ne s’adonnaient pas aux razzias, comment les Pétré-Grenouilleau et autres expliquent t-ils l’existence de tels chants d’alerte sur l’arrivée du Blanc ?

La région d’origine des Massembo est dans ce qu’on appelle aujourd’hui la région du Pool au sud ouest de Brazzaville càd à environ 500 km de la côte. Comment de tels signaux aient pu exister si loin de côtes ?

Si les Noirs Congos arrivés aux Antilles à la fin de la traite ont emporté avec eux ces chants, n’est-ce-pas à dire que jusqu’à la fin de cette traite il y eut des razzias de la part des négriers ?

_________________
La véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales. F. Fanon
L'ignorance est un danger que tout homme doit éviter. S. NKOUA

Visitez le blog de Théo http://kouamouo.ivoire-blog.com/
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MessagePosté le: Ven 04 Nov 2005 23:07    Sujet du message: Répondre en citant

NOTRE HISTOIRE EST LIEE


Quelques dates suffiront pour vous en convaincre :

Arrow 1434 : Henri le Navigateur, prince de Portugal, initie les premières expéditions autour de l’Afrique, qui aboutirent au doublement du cap de Bonne-Espérance par Bartolomeu Dias en 1488 et à la découverte de la route des épices (l’océan Indien) par Vasco de Gama (1497-1498).

Arrow 1454 : Bulle papale autorisant la Traite des Nègres d'Afrique
Citation:
Extrait de la Bulle du Pape Nicolas V, 8 janvier 1454.
"Nous avions jadis, par de précédentes lettres, concédé au Roi Alphonse, entre autres choses, la faculté pleine et entière d’attaquer, de conquérir, de vaincre, de réduire et de soumettre tous les sarrasins (c-a-d les Nègres), païens et autres ennemis du Christ où qu’ils soient, avec leurs royaumes, duchés, principautés, domaines, propriétés, meubles et immeubles, tous les biens par eux détenus et possédés, de réduire leurs personnes en servitude perpétuelle (...) de s’attribuer et faire servir à usage et utilité ces dits royaumes, duchés, contrés, principautés, propriétés, possessions et biens de ces infidèles sarrasins (nègres) et païens (...) Beaucoup de Guinéens et d’autres Noirs qui avaient été capturés, certains aussi échangés contre des marchandises non prohibées ou achetées sous quelque autre contrat de vente régulier, furent envoyés dans les dits Royaumes "



Arrow En 1482, après les premières reconnaissances effectuées par des navigateurs portugais, l'explorateur Don Diégo Cao atteint l'embouchure du Congo.
Lorsque les Portugais prirent contact avec le royaume du Kongo dans les années 1480, ils s’allièrent avec le souverain qui se convertit au christianisme. Toutefois, le commerce des esclaves, introduit de force par les Portugais, attisa les conflits locaux (à cette époque, près de la moitié des esclaves envoyés vers les Amériques étaient originaires de cette région).
Les contacts avec le royaume du Kongo suscitent des tensions. La traite opéra une gigantesque ponction démographique et déstabilisa considérablement les entités politiques et les sociétés d'Afrique centrale en général.

Arrow 1492 : "Découverte" de l'Amérique par les Européens (70 ans après les Chinois, qui avaient découvert la Caraïbe en 1421, suite aux grandes expéditions de Zheng Hé, lancées en 1405). Début du génocide des Amérindiens et du saccage du continent américain, encore en cours...

Pendant la colonisation des Amériques, l'exploration et l'affaiblissement de l'Afrique se poursuivent

Arrow la fin du XVIIIe siècle, l’intérêt scientifique et la recherche de nouveaux marchés stimula une période d’exploration. L’explorateur britannique James Bruce atteignit la source du Nil Bleu en 1770 ; son compatriote Mungo Park visita Ségou sur le Niger (1796) ; le Français René Caillié atteignit Tombouctou en 1828 et l’Allemand Heinrich Barth visita la même cité quelque temps plus tard à partir de Tripoli et du lac Tchad ; le missionnaire britannique David Livingstone explora le Zambèze et, en 1855, découvrit les chutes Victoria ; en 1863, les explorateurs britanniques John Hanning Speke, venant du sud, et Samuel Baker, venu du nord, résolurent en partie le mystère des sources du Nil. À la suite de ces explorateurs arrivèrent les missionnaires chrétiens puis les marchands européens

Arrow 1830 à 1888 : Abolitions de l'esclavage aux Amériques

Arrow XIXè siècle : C'est dans le contexte de ruine économique et politique résultantes de la traite négrière qu'intervinrent les grandes explorations africaines.

Avec le développement des intérêts privés en Afrique, l’engagement européen s’intensifia. Les Français entamèrent la conquête de l’Algérie et du Sénégal dans les années 1830. L’occupation systématique de l’Afrique tropicale commença au cours de la seconde moitié du siècle dans le sillage des explorations. Les premières missions européennes qui pénétrèrent à l’intérieur se heurtèrent aux États en voie de constitution, mais le continent avait été ravagé par la traite des Noirs et l’importation de fusils. Les chefs africains ne purent s’opposer à la pénétration européenne, qui avait abandonné l’économie de traite (échange des produits de la cueillette contre des biens manufacturés sans valeur) pour la recherche de matières premières destinées à alimenter les usines européennes.

En 1876, le roi des Belges Léopold II fonda l’Association internationale africaine, une société privée chargée de l’exploration et de la colonisation au Congo à son seul profit. Son principal agent fut l’explorateur et journaliste américain Henry Stanley. En 1884, la rivalité entre les puissances européennes à la recherche de nouveaux territoires aux frontières inexistantes menacèrent les relations internationales.

Arrow À la conférence de Berlin (1884-1885), les puissances occidentales auxquelles s’était joint la Turquie définirent leurs sphères d’influence, laissant la délimitation des frontières encore inconnues à une date indéterminée. L’accord principal concernait surtout la liberté de navigation sur les fleuves Congo et Niger. En fait, sans le formuler explicitement, les puissances de l’époque se partageaient ce que le roi Léopold II avait appelé le « gâteau africain ». Au cours des quinze années suivantes, de nombreux traités furent négociés entre les nations européennes, appliquant ou modifiant les clauses de la conférence. La crise de Fachoda, en 1899, marqua le renoncement de la France aux territoires faisant partie de la vallée du Nil, et le triomphe de la politique impérialiste britannique dite « du Cap au Caire ».

Aucun État africain n’avait été invité à la conférence de Berlin. Les décisions prises se heurtèrent à une résistance lors de leur application partout où la situation le permettait. Les Français firent face à une révolte en Algérie (1870) et mirent longtemps à contrôler le Sahara (1881-1905 ; 1920 en Mauritanie). Dans l’ouest du Soudan, Samory Touré et Ahmadou, fils et successeur d’El-Hadj Omar, tentèrent, en vain, de garder leur indépendance. Le Dahomey fut occupé par les forces françaises en 1892 et le Ouaddaï, au Tchad, fut la dernière région à tomber aux mains des Français (bataille de Kousséri contre Rabah, 1900).

Les Britanniques connurent une résistance similaire avec les Boers d’Afrique du Sud au cours des périodes 1880-1881 et 1899-1902 (voir Boers, guerre des). Des émeutes se déclarèrent dans le pays ashanti (Côte-de-l’Or) entre 1893 et 1900, ainsi qu’en Sierra Leone (1897). La conquête des États haoussa dans le nord du Nigeria se heurta à une forte résistance (1901-1903, révolte de Sokoto en 1906).

Les Allemands, qui avaient colonisé, dans les années 1880, les actuels États de la Tanzanie, du Burundi et du Rwanda sous l’appellation d’Afrique-Orientale allemande, tentèrent d’exterminer les Hereros de Namibie (1904-1908) et, dans l’actuelle Tanzanie, durent faire face à la révolte des Maji-Maji (1905-1906). Seule l’Éthiopie de l’empereur Ménélik II (qui régna de 1889 à 1909) résista à la conquête européenne (victoire d’Adoua sur l’Italie, 1896).


Bref, j'ai pioché dans différentes sources historiques pour vous permettre de reconstituer les liens. Vous pouvez poursuivre, c'est en accès libre sur le web.

Le dépeçage actuel de l'Afrique n'est que la suite logique d'un processus entamé il y a maintenant 6 siècles.
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
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MessagePosté le: Sam 05 Nov 2005 00:05    Sujet du message: Répondre en citant

Référence historique sur Grioo : "Diaspora : Histoire et Mythologie des origines"
http://www.grioo.com/article.php?aid=2531
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
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MessagePosté le: Sam 05 Nov 2005 05:04    Sujet du message: Vol créole nous montre l'exemple Répondre en citant

Les gars, pour une fois qu'on peut citer le forum de Volcréole qui nous donne le bon exemple : j'ai trouvé ce topic sur leur site

Nos Ancêtres les Kongos
http://www.volcreole.com/forum/message-517538.html

Vous y trouverez des articles très détaillés sur l'Histoire du Royaume Kongo, la réligion, l'art kongo, quelques références musicales, puis la mention de la manifestation culturelle Congolaise de la Toussaint, citée par Crépue Gwada (massive !!! ), le GRAP A CONGO.

Nos amis volcréoliens ne s'arrêtent pas là : vous pouvez aussi trouver les chapitres suivants :

* Nos ancêtres les Garifunas
* Nos ancêtres les Yorubas
* Nos ancêtres les Mandingues
* Nos ancêtres les Taïnos
* Nos ancêtres les Karibs


Les forumistes ont abondamment participé et enrichi les différents topics, démontrant, contrairement aux adeptes de la division, qu'il existe une grande curiosité dans la communauté antillaise pour notre histoire et nos origines... "Nos ancêtres les Kongos", c'est vrai que ça nous parle déjà nettement plus que "Nos ancêtres les Gaulois"... Confused

En tous cas, franchement, pour une fois, ça mérite vraiment un grand coup de chapeau à Vol créole :

_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
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MessagePosté le: Sam 05 Nov 2005 07:02    Sujet du message: Répondre en citant

Merci encore pour les articles, j'avoue que j'ai appris pas mal de choses

sinon je suis agrablement surpris de voir que ce genre de problematique ineresse les gens sur volcreole, je pensais que c'etait un site uniquement dedié au divertissement

en tous cas BIG UP a eux
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MessagePosté le: Sam 05 Nov 2005 08:20    Sujet du message: Répondre en citant

Je viens de lire le sujet sur "Nos ancêtres les Kongos". C'est vrai qu'il est édifiant mais il y'a énormément de faits historiques douteux, beaucoup de contradictions par rapport à d'autres informations que j'ai pu avoir dans le passé ainsi que je ressens une certaine tendance à en rajouter aux faits connus. Par exemple, je crois avoir lu tout ce qui existe sur la prophétesse KIMPA VITA (nom que j'entends donner à une de mes filles...) et jamais je n'ai lu que Jean son prétendu amant fut blanc ou que l'enfant qu'on l'accusa d'avoir enfanté fut métis. Dommage que les sources ne soient pas indiquées.

Ensuite il existe plusieurs versions de l'origine du nom KONGO. Les deux plus répondues c'est que Kongo signifie "rive" et de là viendrait le nom du peuple puisque c'est autour des rives du fleuve Kongo que ces gens se reposèrent de leur long exil.
Une autre version repose sur le nom officiel et complet du royaume qui est KONGO DIA NTOTILA. "Ntotila" signifie ramassage. Dia est une conjonction qui est l'équivalent français "de de, du, des, à". Certains analystes traduisent alors kongo dia ntotila par "le pays du ramassage", c'est à dire, le pays où tout est si abondant qu'il suffit de rammaser. En somme, le pays de l'abondance. Si on retient cette dénomination, KONGO lui seul alors signifie bien rive, rendu ici par pays. Mais le problème est que rive a également un synonyme plus utilisé en langue Kongo que "kongo": Ghambu.

Une autre théorie est plus curieuse. Mais, imagination où réalité elle si détonnante qu'elle mérite d'être racontée ici.
Certains chercheurs n'ont pas hésité non plus à faire venir le peuple Kongo du... centre de l'Europe. Si si. Il paraitrait que ce peuple fut à l'origine juif. Un des peuples qui avec Akhenaton priait le dieu unique, et furent expulsé d'Egypte à la fin du règne de leur protecteur annonçant le retour du polythéisme. Après l'Egypte, ces proto-juifs élurent domicile en Europe germanique, où ils auraient converti nombre locaux sur place. ce sont ces locaux qui deviendront la communauté juive que l'on connait aujourd'hui et qui sont majoritairement blancs. Après des mésententes avec les germaniques paiens, ces braves juifs (leurs maitres noirs et les convertis blancs) descendirent vers le 6è siècle av JC vers le sud jusqu'en Palestine, où ne furent acceptés que les blancs parce que les Noirs étaient pris pour une armée d'égyptiens allant se vanger contre les perses qui venaient de renverser la monarchie égyptienne. Or ces noirs avaient quitté l Egypte depuis 1000 ans plus tôt. Il durent tout de même quitter la palestine pour ne pas se faire massacrer et redescendirent vers des terres plus noires, en évitant, l'Égypte occupée, repénétrèrent en Afrique par l'est, stationnèrent autour des grands lacs vers le Mont Kundelungu (actuel RCD) avant de trouver le territoire que l'on sait qui a fait leur renommé.
Ils ont alors appelé ce pays d'un nom venant de leur langue (qui ressemblait donc à l'ancien germanique pays où ils vécurent plusieurs siècles) à savoir KÖNING VAN TOTALITEI qui signifierait, justement, royaume de la totalité, donc "pays de l'abondance"... transformé plus tard par l'usage en KONGO DIA NTOTILA. La langue kongo viendrait donc du germanique primitif.

Bref entre fantasmes et réalité, la vérité est difficile à trouver. Mais enfn, je tenais à préciser que si l'assertion "Kue Ngo" (chez la panthère) donnée par ce site est littéralement plausible, j'avoue que c'est la première fois que j'en entends parler.

Et enfin, que le foyer originel des Kongos (ou des bantous en général prétend t-on souvent, surtout chez les historiens de la RDC) soit la région des Grands lacs comme le dit cet article, j'en doute très très très fort, au point même d'affirmer que c'est faux... (pas le temps de détailler). Le foyer originel des Kongo (comme de tous les bantous) est de plus en plus reconnu comme étant au Cameroun, dans la région de Douala. Je reviendrai peut-être une fois expliquer pourquoi et deceller d'autres sources de doute qui m'ont tiqué du peu que j'ai lu de cet article. Mais en tout cas je suis heureux de commencer à trouver ce genre de sujet sur des sites consacrés "antilles". Et peut-être que mon commentaire ci dessus aurait mieux fait de s'y trouver.

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MessagePosté le: Sam 05 Nov 2005 09:56    Sujet du message: Répondre en citant

Chabien, Crépue Gwada !!!
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MessagePosté le: Dim 06 Nov 2005 04:07    Sujet du message: Répondre en citant

marvel a écrit:

Une autre théorie est plus curieuse. Mais, imagination où réalité elle si détonnante qu'elle mérite d'être racontée ici.
Certains chercheurs n'ont pas hésité non plus à faire venir le peuple Kongo du... centre de l'Europe.


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Des chercheurs drogués peut-etre ? Si non drogués, certainement des chercheurs de pietre calibre.

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Si si. Il paraitrait que ce peuple fut à l'origine juif. Un des peuples qui avec Akhenaton priait le dieu unique, et furent expulsé d'Egypte à la fin du règne de leur protecteur annonçant le retour du polythéisme. Après l'Egypte, ces proto-juifs élurent domicile en Europe germanique, où ils auraient converti nombre locaux sur place. ce sont ces locaux qui deviendront la communauté juive que l'on connait aujourd'hui et qui sont majoritairement blancs.


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Ah bon ? parce que les juifs portent des noms comme goldmann, rosenstein et goldenberg ce sont des germaniques ? Et les levy ? elkabach ? sharon ? shamir ? Evidemment qu'a force de vivre en europe ( ça remontre au plus a 2000 ans et ne remontre en aucun cas a l'epoque dont tu parles ), des elements indigenes se sont joints a la population juive. Il reste cependant que les juifs sont quasiment identique a des peuples comme les libanais, les syriens et les palestiniens. Rien de surprenent vu que ce sont des cousins tres proches. C'est ce que dit la genetique moderne et ce que constate un oeil le moindrement observateur .
Au fil des siecles passés en europe le melange juif/nonjuif est arrive mais dans une proportion insignifiante , ce qui fait que la population juive européenne a largement gardé ses caractéristique levantines.

Personellement cette theorie de juifs nois a l'origine je n'y crois pas un mot. C'est de la bidonnerie pure .


=====================================

Après des mésententes avec les germaniques paiens, ces braves juifs (leurs maitres noirs et les convertis blancs) descendirent vers le 6è siècle av JC vers le sud jusqu'en Palestine, où ne furent acceptés que les blancs parce que les Noirs étaient pris pour une armée d'égyptiens allant se vanger contre les perses qui venaient de renverser la monarchie égyptienne. Or ces noirs avaient quitté l Egypte depuis 1000 ans plus tôt. Il durent tout de même quitter la palestine pour ne pas se faire massacrer et redescendirent vers des terres plus noires, en évitant, l'Égypte occupée, repénétrèrent en Afrique par l'est, stationnèrent autour des grands lacs vers le Mont Kundelungu (actuel RCD) avant de trouver le territoire que l'on sait qui a fait leur renommé.
Ils ont alors appelé ce pays d'un nom venant de leur langue (qui ressemblait donc à l'ancien germanique pays où ils vécurent plusieurs siècles) à savoir KÖNING VAN TOTALITEI qui signifierait, justement, royaume de la totalité, donc "pays de l'abondance"... transformé plus tard par l'usage en KONGO DIA NTOTILA. La langue kongo viendrait donc du germanique primitif.

==========================================

Bel example d'etymologie on ne peut plus bidon. Drole de germanique qui ressemble a un melange d'allemand, de hollandais avec un mot d'origine latine la dedans en plus, LOL . Quand a la langue congo, elle semblait etre une langue bantoue tout ce qu'il y a de plus bantou, non ? germanique promitif, LOL . En plus en -1600 les peuples germaniques ça n'existait meme pas.

==========================================

Bref entre fantasmes et réalité, la vérité est difficile à trouver. Mais enfn,



je tenais à préciser que si l'assertion "Kue Ngo" (chez la panthère) donnée par ce site est littéralement plausible, j'avoue que c'est la première fois que j'en entends parler.

============================================

Ces assertions sont on ne peut plus fantaisistes. c'est vraiment RISIBLE.

============================================



Et enfin, que le foyer originel des Kongos (ou des bantous en général prétend t-on souvent, surtout chez les historiens de la RDC) soit la région des Grands lacs comme le dit cet article, j'en doute très très très fort, au point même d'affirmer que c'est faux... (pas le temps de détailler). Le foyer originel des Kongo (comme de tous les bantous) est de plus en plus reconnu comme étant au Cameroun, dans la région de Douala.
==============================================

C'est en effet le plus souvent situé dans la region du cameroun et de l'est du nigéria actuel.

===============================================



Je reviendrai peut-être une fois expliquer pourquoi et deceller d'autres sources de doute qui m'ont tiqué du peu que j'ai lu de cet article. Mais en tout cas je suis heureux de commencer à trouver ce genre de sujet sur des sites consacrés "antilles". Et peut-être que mon commentaire ci dessus aurait mieux fait de s'y trouver.

Marvel
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Marvel
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MessagePosté le: Dim 06 Nov 2005 05:59    Sujet du message: Répondre en citant

Hola, monsieur, je ne fais que rapporter des théories, comme je le dit (Une autre théorie est plus curieuse. Mais, imagination où réalité elle si détonnante qu'elle mérite d'être racontée ici...) Pas la peine de vous en prendre à moi comme si j'en étais l'instigateur.
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Dim 06 Nov 2005 07:48    Sujet du message: Répondre en citant

Marvel a écrit:
Hola, monsieur, je ne fais que rapporter des théories, comme je le dit (Une autre théorie est plus curieuse. Mais, imagination où réalité elle si détonnante qu'elle mérite d'être racontée ici...) Pas la peine de vous en prendre à moi comme si j'en étais l'instigateur.

Ceci dit, Marvel, nous gratifier de ce truc après la critique si pertinente que tu as faite du "Nos ancêtres les Kongo", ça la fout mal. Un peu comme si tu mettais tout cela sur le même plan : discussion sur l'histoire du Kongo d'une part, et ... couillonnades d'autre part!!!
Vivement la suite, la vraie, que tu as promise, en laissant "Köning Van Totalitei" à ses bouffons.
Marvel a écrit:
Je reviendrai peut-être une fois expliquer pourquoi et deceller d'autres sources de doute qui m'ont tiqué du peu que j'ai lu de cet article. Mais en tout cas je suis heureux de commencer à trouver ce genre de sujet sur des sites consacrés "antilles".

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antilles-guadeloupe
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MessagePosté le: Dim 06 Nov 2005 13:33    Sujet du message: les noms antillo-africain Répondre en citant



Dernière édition par antilles-guadeloupe le Sam 10 Déc 2005 20:10; édité 1 fois
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ARDIN
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MessagePosté le: Dim 06 Nov 2005 13:47    Sujet du message: Re: les noms antillo-africain Répondre en citant

antilles-guadeloupe a écrit:
des noms de familles africaine en guadeloupe reste depuis des siècle :

- songo
- wana
- coumba


En as tu d'autres?
Et quelles sont les manifestations culturelles attestees Kongo? par exemple, comment se manifeste la ceremonie du culte des morts
Si tu as des infos, Merci.
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l'Hommage a Cheikh Anta Diop sur PER-ANKH
l'Hommage a Mongo Beti sur PER-ANKH
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Chabine
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MessagePosté le: Dim 06 Nov 2005 13:57    Sujet du message: Re: les noms antillo-africain Répondre en citant

ARDIN a écrit:
antilles-guadeloupe a écrit:
des noms de familles africaine en guadeloupe reste depuis des siècle :
- songo
- wana
- coumba

En as tu d'autres?
Et quelles sont les manifestations culturelles attestees Kongo? par exemple, comment se manifeste la ceremonie du culte des morts
Si tu as des infos, Merci.


En Martinique :
- Womba
- N'golio
- N'bour (probablement transformé en Nobour)
- Yokessa
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
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Nkossi
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MessagePosté le: Mer 09 Nov 2005 21:57    Sujet du message: Répondre en citant

Marvel a écrit:
Ensuite il existe plusieurs versions de l'origine du nom KONGO. Les deux plus répandues c'est que Kongo signifie "rive" et de là viendrait le nom du peuple puisque c'est autour des rives du fleuve Kongo que ces gens se reposèrent de leur long exil.

Une autre version repose sur le nom officiel et complet du royaume qui est KONGO DIA NTOTILA. "Ntotila" signifie ramassage. Dia est une conjonction qui est l'équivalent français "de de, du, des, à". Certains analystes traduisent alors kongo dia ntotila par "le pays du ramassage", c'est à dire, le pays où tout est si abondant qu'il suffit de ramasser. En somme, le pays de l'abondance. Si on retient cette dénomination, KONGO lui seul alors signifie bien rive, rendu ici par pays. Mais le problème est que rive a également un synonyme plus utilisé en langue Kongo que "kongo": Ghambu.
(...)
Bref entre fantasmes et réalité, la vérité est difficile à trouver. Mais enfin, je tenais à préciser que si l'assertion "Kue Ngo" (chez la panthère) donnée par ce site est littéralement plausible, j'avoue que c'est la première fois que j'en entends parler.


Bon , on va oublier la thèse sur l’origine européenne, soyons un peu sérieux.

Retenons les 2 premières versions :
Quelques observations : Quand nous parlons le kikongo et ses variantes par exemple le Kilari issu du contact entre les Kongos et les Tékés (on met ki ou tchi devant le nom du peuple pour désigner sa langue), on ne désigne pas le fleuve Congo par ce nom Congo mais toujours par « Ndzadi » càd grand fleuve, c’est assez frappant car tous les autres fleuves sont appelés par leurs noms exemple pour dire « Allons au fleuve djoué » (un fleuve qui coule à Bzv ), on dira « Toko ku djoué », pour le fleuve Djiri on dira « toko ku djiri »… mais quand il s’agit de dire « Allons au fleuve Congo », on dira tjs « Toko ku Ndzadi ».
C’est d’ailleurs ce ndzadi qui par déformation a donné « Zaïre ».
On peut se demander si, avant de devenir un nom commun pour désigner un grand fleuve, le nom « Ndzadi » n’était pas un nom propre à ce fleuve là. C’est assez plausible vu que dans le coin, il n’y a pas d’aussi grand fleuve avec un tel débit.
Ce qui peut se faire poser la question de l’antériorité de l’appellation kongo entre le peuple et le fleuve !

Pour ma part, je retiens la deuxième version. Kongo dia Ntotila, « Kongo de l’abondance » où il suffit de se baisser pour « ramasser », par contre je ne sais pas s’il faut s’attacher à traduire kongo par « rive », car outre ghambu, le terme le plus utilisé pour rive est « Nshimu ».

J’ai longtemps cru que le nom du roi de Kongo Nzinga Kuwu était une déformation de Nzinga Nkuyu comme nous l’a dit un jour notre maître d’école (Nkuyu = le diable, le terrible), mais finalement non. Un internaute a éclairé ma lanterne :
"Le nom Nzinga, provient du verbe "zinga" qui signifie nouer, attacher, lier, unir, réunir rassembler. Mais zinga, est aussi le nom masculin qui signifie étang, bassin d’eau. Nzinga signifie donc celui qui rassemble, qui unifie. D’où le clan Kinzinga parmi les nombreux clans kongo, càd l’unité du clan. Quant à Nkuwu, il signifie puissance, force, pouvoir. Nzinga Nkuwu signifie donc celui qui réunit en sa personne toute la puissance, tous pouvoirs sans limite. Le pouvoir et la puissance dans l’unité et l’union de la famille, du clan ou du peuple.
Etant chef de clan, il est le protecteur, le régulateur et l’organisateur de la société dont il a l’obligation de préserver l’unité afin de garantir la puissance, le pouvoir et le force pour le plus être collectif.
Et Nzinga Nkuwu est celui là."
http://africamaat.com/affiche_forum.php3?id_article=85 »

Quelques vocables : un mushi kongo = une personne du royaume du Kongo, comme pour dire qu’elle est de cette contrée, originaire de Kongo ; bishi Kongo en est le pluriel
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La véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales. F. Fanon
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Chabine
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MessagePosté le: Jeu 24 Mai 2007 04:46    Sujet du message: Répondre en citant



Mise à jour d'un sujet qui m'avait passionnée dès le départ Razz On y cite davantage de noms de familles d'ascendance Congo. Et si on prenait ça comme point de départ d'un rapprochement entre les deux branches, de chaque côté de l'Atlantique ? Si des Congolais nous lisent et reconnaissent leur patronyme, pourquoi pas lancer un pont des racines, de la famille et de l'amitié Antilles/Afrique ? Ce serait chouette, non ?

http://madjoumbev2.free.fr/congo.html

LES CONGOS EN MARTINIQUE

les travailleurs congos ont participé aux grandes luttes sociales , en particulier la grève de 1900.

Le 14 mars 1857 , le gouvernement français signa un traité avec la maison Régis de Marseille pour le recrutement d'individus libres africains à destination de la Guadeloupe et de la martinique.C'est ainsi que commence l'immigration de travailleurs congos dans notre pays. La maison Régis possèdait , au temps de la traite , une dizaine de factories entres la Côte d'or et le delta du Niger ; puis elle s'installe à M'Boma , à l'embouchure du fleuve Congo. Le marché de M'Boma vendait jusqu'à 200 esclaves par jour , au XVIIIe siècle. Les immigrants congos venus après l'abolition sont originaires , pour la plupart , des rives du fleurve , issus du monde bantou.
L'immigration était nécessaire au lendemain de 1848 ; la main d'oeuvre manquait sur les habitations et les grands propriétaires envisageaient une modernisation et une augmentation de la production sucrière.

On fit appel à des populations venues d'Asie ( Indiens et Chinois ) mais aussi à des populations africaines appelées nègres congos.Cette
immigration est moins connue que l'immigration de travailleurs indiens , car elle a été de courte durée ( 1857-1862 ) ; en conséquence , elle a porté sur un nombre relativement faible ( 10 500 Congos arrivés en Martinique ) , car elle rappelait trop les conditions de la traite négrière
.
Les Congos se sont peu à peu fondus dans la population martiniquaise , mais il nous emble important de marquer ce cent cinquentenaire car ils nous ont laissé quelques acquis culturels.

Le décret du 13 février 1852 fixe les conditions de l'immigration aux colonies , les travailleurs et de ceux qui les emploient ; des dispositions de police et de sûreté portent sur la répression du << vagabondage >> , c'est -à -dire des déplacements de travailleurs qui ont rompu leur engagement.

Les Congos signent un engagement de 10 ans. On a noté seulement deux rapatriements. l'immigration congo se caractérise par son extrême jeunesse ( 93 % ont encore 10 et 24 ans ) , ce qui peut expliquer le manque d'acquis culturels et le faible apport au sein de la population créole. La jeunesse de cette immigration est compréhensible , car il s'agit d'avoir des travailleurs en pleine en pleine force utile.
Les deux tiers étaient des hommes.

Comme les Indiens , ils effectuaient un court séjour dans un dépôt , avant d'être répartis par groupes sur les habitations , selon les demandes des propriétaires. L'engagiste fournit le logement , les vêtements , la ration alimentaire ( morue , poisson ou viande salée , riz farine de manioc ). L'immigré bénéfécie aussi d'un petit jardin pour les légumes : La journée de travail est de 12 heures , entrecoupée d'un ou de deux moments de repos.

Les Européens expliquaient avec force préjugés ce nouveau recours au réservoir africain : << L'Africain ne semble-t-il pas être l'homme que la nature a façonné pour le travail de la terre sous le soleil du tropique ? En le faisant naître dans des régions brûlantes , elle l'a rendu insensible à la chaleur de nos climats...l'Afrique seule pouvait fournir des femmes en nombre suffisant et travaillant à l'égal des hommes , à la différence des femmes indiennes de complexion délicate et aux formes exiguës. Il étaient important que les femmes viennent , car plus dociles , elles pouvaient se plier facilement aux exigences d'une position nouvelles >> .

Pourtant , la mortalité était forte en dépit de la jeunesse de la population . Deux ans après l'arrêt de l'immigration , il y avait 7 000 Congos sur les 10 000 introduits. une épidémie de fièvre jaune avait frappé l'ensemble de la population martiniquaise.

L'intégration des Africains au reste de la population n'a pas été chose facile au début , le préjugé de couleur lié au statut social de l'individu marquant fortement les esprits , y compris au sein de la population noire créole . mépris , moqueries , isolement persistaient , la population créole considérant les immigrants de fraîche date comme des êtres de condition servile , hommes de main du béké. mais les Congos ont participé aux nombreuses luttes sociales , en particulier dans le Sud. Ils n'éatient pas totalement dépaysés , retrouvant d'anciens esclaves nés en Afrique et déportés en martinique au temps de la traite.


Lors de l'Insurrection du Sud , des milliers d'hommes et de femmes sont engagés dans la lutte. Parmis eux des travailleurs immigrants , surtout des Congos. Le commandant Mourat écrit au gouverneur : << La classe noire était tout entière dans le mouvement.Eugène Lacaille a soulevé les Congos en leur promettant leur libération des engagements contractés >> .

Dans une adresse au gouverneur , les propriétaires du Vauclin précisent que dans cette commune << les incendies à déplorer sont l'oeuvre d'Indiens et d'Africains appartenant aux propres habitations incendiées >>.

Lors de la grève de 1900 , parmi ceux qui tombèrent , trois portaient des noms Congo : La liste au François porte deux Africains. l'un d'eux , surnommé Ti Paul Pierre est âgé de 60 ans. Son vrai nom est QUINQUELA . Il fut ateint mortellement alors qu'il cheminait à proximité de l'usine avec un paquet d'herbe sur la tête.

L'autre c'est M'VONDO Paul . La liste du Robert compte un fils d'Africaine : MOUBOUNDO Jean Dominique.Est-ce l'Africain que le lieutnant Khan affirme avoir abattu alors qu'il l'attaquait du coutelas ?


Les Congos ont conservé leur patronyme. On les trouve plus nombreux dans le Sud.
Le Diamant est la commune la plus caractéristique. les familles occupent le Morne l'Afrique , un quartier reculé , boisé , escarpé , donné aux affranchis par le Comte de Dizac ; les nouveaux arrivants s'y installent . Ils s'agit aujourd'hui de terres arides et rocailleuses , mais le Diamant était un important centre cannier comptant huit sucreries au milieu du XIX e siècle.

Les descendants de ces familles sont encore là : Makessa , Matha , Zoumba , Simba , Ouemba , M'Basse , Condy et Condé , Foutou ,
Maloungila , Aribo , Thésée , Batta , Dambo , N'Guela , Moanda
... Ces mêmes familles ont essaimé sur les Anses d'Arlets , Trois Ilets , Rivières Salée , Sainte-Luce , Marin ( La Duprey ) .

La famille Thésée est bien connue aux Trois Ilets , possédant de redoutables combattants de danmyé. On trouve quelques fammiles au Gros Morne ( Yokessa , Womba ) , à Trinité ( Louisia , Couta , N'Goala ). Les Congos nous ont laissé des noms d'animaux ( djenmbo , matoutou , mabouya , gongolo , jenga ) , des noms de plante ( gonbo , kankanbou , malanga , makandja ) , et d'autres termes ( banboula , agoulou , ti bangyo , djouboum ).


Les Congos n'ont pas laissé beaucoup de traces en termes de rites ou de symboles. Ils étaient éparpilés un peu partout en martinique , même si on observe une certaine concentration au Sud.

Notre situation est un peu différente de celle de la Guadeloupe ou la famille Massembo occupe le quartier Cambrefort à Capesterre Belle eau. Mais les Congos ont conservé une solide réputation de gros travailleurs , manoeuvres à tout faire , meneurs infatiguables lors des grandes luttes sociales.

( article réalisé partir des recherches d'Emma Marie et Jean -Claude Louis-Sydney )
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Chabine
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MessagePosté le: Jeu 24 Mai 2007 05:04    Sujet du message: Répondre en citant

Chabine a écrit:
Les Congos nous ont laissé des noms d'animaux ( djenmbo , matoutou , mabouya , gongolo , jenga ) , des noms de plante ( gonbo , kankanbou , malanga , makandja ) , et d'autres termes ( banboula , agoulou , ti bangyo , djouboum ).


Alors je connais pas tout, mais j'essaie de traduire certains termes (les frères Kongolais, on compte sur vous pour le reste Wink )

- Djembo : ça ressemble au Guimbo guadeloupéen, qui veut dire chauve-souris (d'où la fameuse chanson de Carnaval : "Guimbo la (pilipipip !) an zafè ay' " Laughing Razz Mr. Green )

- Matoutou : nom du plat de crabes dégusté à Pâques (préparé au colombo, sorte de curry, vive "la créolité" Laughing ), donc j'imagine que ça désigne l'animal utilisé dans ledit plat ; Matoutou-falaise désigne une mygale

- Mabouya : désigne une espèce de lézard albinos, jaune, avec des yeux rouges, réputé pour sortir la nuit et se coller sur toi s'il te saute dessus ; par extension, a désigné dans une certaine chanson de kompa haïtien la femme qui danse en remuant beaucoup son postérieur et en se collant au danseur ("Fanm' ka dansé kon Mabouya !" Laughing Razz Laughing )

- gongolo : je sèche...

- jenga : idem...

- goMbo : légume vert fort apprécié en Afrique, et également ici (je ne vous fais pas un dessin, hein Wink )

- kankanbou : oh la la, je sèche, mais normalement, je devrais savoir ce que c'est Embarassed

- malanga : racine épicée, mais je ne suis pas sûre Embarassed

- makandja : ça je sais, c'est une variété de grosse banane dessert Razz (c'est ça que feu mon Papy aimait manger le soir avec une bonne tranche de camenbert, ah la la, les "bienfaits de la colonisation"... Laughing )

- banboula : alors là, à part l'acception du terme en français de France, je sèche, jamais entendu ici Confused

- agoulou : signifie VORACE !!! Twisted Evil Razz Laughing Comment j'ai pu répondre aussi vite ? Euh........

- ti bangyo : connais pas le terme, par contre BANGUIO est un nom de famille qui s'en rapproche Confused

- djouboum : onomatopée utilisée par le chanteur lead de Kassav' Jean-Phillipe Marthélly Mr. Green Ah non, c'est pas djouboum, mais BOUDOUM ! Laughing Bref, je sais pas, quoi... Razz


Sinon, y'a une série d'émissions sur le Kongo Martiniquais qui passe ces jours-ci sur le radio APAL (Asé Pléré Annou Lité), mais je connais pas le détail de la programmation Confused

Bon, je compte sur vous pour les traductions qui manquent Wink
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Jeu 24 Mai 2007 06:26    Sujet du message: Répondre en citant

Médju M'Kba, "Létyopi atè Matnik : nannan Lafrik adan palé kréyol moun Matnik", éd Lafontaine, 1999

Dans cet ouvrage on trouve beaucoup de lexique créole d'origine africaine, notamment :

Banboula = "sanblé éti moun ka dansé épi tanbou bèlè" : assemblée de personnes, en vue de danser (et chanter) le bèlè.
En Kikongo = "festin"...

Matoutou : "en Fongbè, atoutou = mets à base de crabes mélangés à de la farine de maïs". En Kikongo matoutou = "souris"

etc.
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sam!
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MessagePosté le: Jeu 24 Mai 2007 09:34    Sujet du message: Pinaise Répondre en citant

Chui trop contente d'être tombée sur ce poste, depuis le temps que j'attends de tomber sur ces références (oui parce que chercher j'ai un peu le flegme)..J'adoooore ce sujet!!

Fin de post inutil.... Laughing
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Chabine
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MessagePosté le: Jeu 24 Mai 2007 21:23    Sujet du message: Re: Pinaise Répondre en citant

sam! a écrit:
Chui trop contente d'être tombée sur ce poste, depuis le temps que j'attends de tomber sur ces références (oui parce que chercher j'ai un peu le flegme)..J'adoooore ce sujet!!

Fin de post inutil.... Laughing

Pa ni pwoblèm, sam!, ce n'est pas un post initil, si ça t'a fait plaisir, c'est sympa de nous le dire Wink

Sé nou mem nou mem, mets-toi à l'aise Cool

PS : tu voulais dire que tu as LA FLEMME (quoique tu peux garder le flegme aussi, c'est pas incompatible... Laughing )
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Steve Biko
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MessagePosté le: Mar 29 Mai 2007 21:17    Sujet du message: Répondre en citant

Exact Chabine, chez moi au bord de l'océan atlantique? Djembo signifie chauve souris.
Je suis très touché par ce post. J'en ai la chair de poule.
Parmi les noms que tu cites dans ton texte, il y en a un qui a retenu mon attention; c'est Ouemba. Chez moi il existe un nom qui se rapproche de celui-là. Louemba.
Sur un site internet, je suis tombé un jour sur le message d'une jeune antillaise qui faisait des recherches sur ses origines. Son nom de famille était Cali. Ce jour là j'avais compris que j'avais de la famille de l'autre côté de l'atlantique puis que dans ma famille nous avons des Cali.
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MessagePosté le: Mar 29 Mai 2007 23:45    Sujet du message: Répondre en citant

Chabine a écrit:
Chabine a écrit:
Les Congos nous ont laissé des noms d'animaux ( djenmbo , matoutou , mabouya , gongolo , jenga ) , des noms de plante ( gonbo , kankanbou , malanga , makandja ) , et d'autres termes ( banboula , agoulou , ti bangyo , djouboum ).


Alors je connais pas tout, mais j'essaie de traduire certains termes (les frères Kongolais, on compte sur vous pour le reste Wink )

- Djembo : ça ressemble au Guimbo guadeloupéen, qui veut dire chauve-souris (d'où la fameuse chanson de Carnaval : "Guimbo la (pilipipip !) an zafè ay' " Laughing Razz Mr. Green )

- Matoutou : nom du plat de crabes dégusté à Pâques (préparé au colombo, sorte de curry, vive "la créolité" Laughing ), donc j'imagine que ça désigne l'animal utilisé dans ledit plat ; Matoutou-falaise désigne une mygale

- Mabouya : désigne une espèce de lézard albinos, jaune, avec des yeux rouges, réputé pour sortir la nuit et se coller sur toi s'il te saute dessus ; par extension, a désigné dans une certaine chanson de kompa haïtien la femme qui danse en remuant beaucoup son postérieur et en se collant au danseur ("Fanm' ka dansé kon Mabouya !" Laughing Razz Laughing )

- gongolo : je sèche...

- jenga : idem...

- goMbo : légume vert fort apprécié en Afrique, et également ici (je ne vous fais pas un dessin, hein Wink )

- kankanbou : oh la la, je sèche, mais normalement, je devrais savoir ce que c'est Embarassed

- malanga : racine épicée, mais je ne suis pas sûre Embarassed

- makandja : ça je sais, c'est une variété de grosse banane dessert Razz (c'est ça que feu mon Papy aimait manger le soir avec une bonne tranche de camenbert, ah la la, les "bienfaits de la colonisation"... Laughing )

- banboula : alors là, à part l'acception du terme en français de France, je sèche, jamais entendu ici Confused

- agoulou : signifie VORACE !!! Twisted Evil Razz Laughing Comment j'ai pu répondre aussi vite ? Euh........

- ti bangyo : connais pas le terme, par contre BANGUIO est un nom de famille qui s'en rapproche Confused

- djouboum : onomatopée utilisée par le chanteur lead de Kassav' Jean-Phillipe Marthélly Mr. Green Ah non, c'est pas djouboum, mais BOUDOUM ! Laughing Bref, je sais pas, quoi... Razz


Sinon, y'a une série d'émissions sur le Kongo Martiniquais qui passe ces jours-ci sur le radio APAL (Asé Pléré Annou Lité), mais je connais pas le détail de la programmation Confused

Bon, je compte sur vous pour les traductions qui manquent Wink


Dans le sud du Congo-Bzv, "chauve-souris" se dit "Nguembo" en Munukutuba...proche de "Djembo" et de "Guimbo"...coincidence Question Smile
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Steve Biko
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MessagePosté le: Mer 30 Mai 2007 00:50    Sujet du message: Répondre en citant

Mais Munukutuba est la langue nationale, mais il y a aussi tous les dialectes au sud du Congo-BZV. Chez moi Chauve-souris se dit "djembo". C'est d'ailleurs aussi un nom.
_________________
"Soit tu es vivant, soit tu es mort et quand tu es mort, tu ne peux plus t'en soucier. Et ta façon de mourir peut elle même être une chose politique (...) car si je n'arrive pas dans la vie à soulever la montagne de l'apartheid, sûrement, l'horreur de la mort y parviendra"
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Steve Biko
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MessagePosté le: Mer 30 Mai 2007 00:54    Sujet du message: Répondre en citant

"Gongolo" dans un dialecte parlé au sud du Congo-BZV signifie : chenille.
_________________
"Soit tu es vivant, soit tu es mort et quand tu es mort, tu ne peux plus t'en soucier. Et ta façon de mourir peut elle même être une chose politique (...) car si je n'arrive pas dans la vie à soulever la montagne de l'apartheid, sûrement, l'horreur de la mort y parviendra"
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Chabine
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MessagePosté le: Mer 30 Mai 2007 01:01    Sujet du message: Répondre en citant

m@st@ @ce a écrit:
Chabine a écrit:
Chabine a écrit:
Les Congos nous ont laissé des noms d'animaux ( djenmbo , matoutou , mabouya , gongolo , jenga ) , des noms de plante ( gonbo , kankanbou , malanga , makandja ) , et d'autres termes ( banboula , agoulou , ti bangyo , djouboum ).


Alors je connais pas tout, mais j'essaie de traduire certains termes (les frères Kongolais, on compte sur vous pour le reste Wink )

- Djembo : ça ressemble au Guimbo guadeloupéen, qui veut dire chauve-souris (d'où la fameuse chanson de Carnaval : "Guimbo la (pilipipip !) an zafè ay' " Laughing Razz Mr. Green )


Dans le sud du Congo-Bzv, "chauve-souris" se dit "Nguembo" en Munukutuba...proche de "Djembo" et de "Guimbo"...coincidence Question Smile


Steve Biko a écrit:
Exact Chabine, chez moi au bord de l'océan atlantique? Djembo signifie chauve souris.


"Papalampalampamp, avancé !
Papalampalampamp, sé guimbo ki la !
Guimbo la (pilipipip !) an zafè ay' "


Laughing Laughing Laughing
Bon ben nous sommes d'accord sur le DJEMBO, alors ! Wink
(si le DJ Maryjane arrivait à nous retrouver la bande sons dans sa méga-discothèque, ce serait tip top
Steve Biko a écrit:
Je suis très touché par ce post. J'en ai la chair de poule.

Contente d'avoir fait plaisir aux
C'est vrai que si j'arrivais à retrouver les patronymes de mes ancêtres africains, je n'en mènerais pas large non plus... Embarassed

Steve Biko a écrit:
Parmi les noms que tu cites dans ton texte, il y en a un qui a retenu mon attention; c'est Ouemba. Chez moi il existe un nom qui se rapproche de celui-là. Louemba.
Sur un site internet, je suis tombé un jour sur le message d'une jeune antillaise qui faisait des recherches sur ses origines. Son nom de famille était Cali. Ce jour là j'avais compris que j'avais de la famille de l'autre côté de l'atlantique puis que dans ma famille nous avons des Cali.

J'ai lancé l'appel, à nous d'établir ce pont au dessus de l'Atlantique
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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MessagePosté le: Mer 30 Mai 2007 01:53    Sujet du message: Répondre en citant

Steve Biko a écrit:
Mais Munukutuba est la langue nationale, mais il y a aussi tous les dialectes au sud du Congo-BZV. Chez moi Chauve-souris se dit "djembo". C'est d'ailleurs aussi un nom.


Dis moi Steve, "Djembo" c'est en lari, en bembé ou en vili... Question
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Steve Biko
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MessagePosté le: Mer 30 Mai 2007 09:57    Sujet du message: Répondre en citant

C'est en vili mon cher. Tu n'as jamais vu des originaires de Pointe Noire (Congo-BZV) des gens qui portent ce nom.
Par contre Chabine, tu m'excuseras, "gongolo" chez moi désigne un mille-pattes et non une chenille.
_________________
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Steve Bantu Biko
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MessagePosté le: Mer 30 Mai 2007 10:57    Sujet du message: Répondre en citant

Steve Biko a écrit:
C'est en vili mon cher. Tu n'as jamais vu des originaires de Pointe Noire (Congo-BZV) des gens qui portent ce nom.
Par contre Chabine, tu m'excuseras, "gongolo" chez moi désigne un mille-pattes et non une chenille.


Tu sais, avec les guerres la plupart des originaires de Pointe-Noire ne sont pas vili...
Sinon je connais des noms de famille "Ndjembo"...
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Steve Biko
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MessagePosté le: Mer 30 Mai 2007 13:10    Sujet du message: Répondre en citant

Tu sais mon cher avec les guerres, les laris se sont barrés dans la forêt, ce sont désormais les cobras qui font la loi dans le pool. Même le premier lari ne se nomme plus Kolélas mais Olélas. Idem pour mes camarades de loubomo. Là-bas, ce sont les angolais qui doivent occuper l'espace. J'espère que ma réponse te va bien comme ça. Quand aux Nordos, il faudra un jour trouver des moyens efficaces pour ... afin que les gens reprennent une vie civilisée.
A Pointe-Noire mes parents y vivent encore et les os de leurs ancêtres se sont fondus avec la terre et sont devenus poussière. Voilà pourquoi tu trouveras toujours des Vilis à Pointe-Noire. Mais je n'ai rien contre ceux qui sont partis de chez eux, poussés parfois par la misère pour aller trouver des conditions de vie meilleure à Pointe-Noire.
_________________
"Soit tu es vivant, soit tu es mort et quand tu es mort, tu ne peux plus t'en soucier. Et ta façon de mourir peut elle même être une chose politique (...) car si je n'arrive pas dans la vie à soulever la montagne de l'apartheid, sûrement, l'horreur de la mort y parviendra"
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owambo
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MessagePosté le: Jeu 07 Juin 2007 13:04    Sujet du message: Patronymes africains en MArtinique Répondre en citant

Pour connaître les patronymes Martiniquais provenant d'Afrique, je recommande le livre suivant:
LES NOMS DE FAMILLE D'ORGINE AFRICAINE DE LA POPULATION MARTINIQUAISE D'ASCENDANCE SERVILE de Guillaume Durand et Kinvi Logossah aux editions l'Hramattan: http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=13075

Une de mes aieules portait le nom BAZOLO. ce nom se trouve d'ailleurs dans la liste du livre cité ci-dessus.

Elle serait venue avec safille comme travailleuse "sous contrat" au milleu du 19e siecle. J'ai demandé à des Congolais si ils connaissent, ils ont dit que c'est un nom Kongo-Lari de la région du Pool et que ça veut dire "ceux qui sont aimés". Ca fait vraiment plaisir pour un Antillais de retrouver ses racines africaines.
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Eddy
Grioonaute


Inscrit le: 19 Déc 2006
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MessagePosté le: Mer 12 Sep 2007 14:44    Sujet du message: Répondre en citant

Chabine a écrit:
(...)

Lors de la grève de 1900 , parmi ceux qui tombèrent , trois portaient des noms Congo :

L'autre c'est M'VONDO Paul .
(...)


M'vondo est un nom assez répandu au Cameroun, Gabon et en Guinnée Equatoriale.
Le président actuel du Cameroun se nomme par exemple Biya Bi M'vondo Paul.

Steve Biko a écrit:
(...)
Je suis très touché par ce post. J'en ai la chair de poule.
(...)


Moi également j'ai la chair de poule. On a beau savoir que nos soeurs et nos frères ne sont pas apparus dans les îles outre-mer par opération du St Esprit, ca me fait toujours tout bizarre quand je tombe sur des évidences concrètes, genre des patronymes, des us, des coutumes, que l'on retrouve içi sur le continent et là-bas sur les îles.
Je n'oublierai jamais cet épisode final de Racine, où Alex Haley nous racontait ses péripéties en Gambie, et le saisissement, la chair de poule, quand le griot dans le flot de ses paroles, évoqua en passant, cet aieul, kounta, disparu alors qu'il était allé chercher un tronc pour confectionner un tambour.
Ce jour j'étais scottché sur mon siège, parcouru de frissons.
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Nkossi
Bon posteur


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Messages: 722

MessagePosté le: Mar 13 Nov 2007 16:44    Sujet du message: Re: Patronymes africains en MArtinique Répondre en citant

owambo a écrit:
Pour connaître les patronymes Martiniquais provenant d'Afrique, je recommande le livre suivant:
LES NOMS DE FAMILLE D'ORGINE AFRICAINE DE LA POPULATION MARTINIQUAISE D'ASCENDANCE SERVILE de Guillaume Durand et Kinvi Logossah aux editions l'Hramattan: http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=13075

Une de mes aieules portait le nom BAZOLO. ce nom se trouve d'ailleurs dans la liste du livre cité ci-dessus.

Elle serait venue avec safille comme travailleuse "sous contrat" au milleu du 19e siecle. J'ai demandé à des Congolais si ils connaissent, ils ont dit que c'est un nom Kongo-Lari de la région du Pool et que ça veut dire "ceux qui sont aimés". Ca fait vraiment plaisir pour un Antillais de retrouver ses racines africaines.

Bazolo vient du verbe Ku Zola = Aimer, désirer, vouloir... On y tire aussi le terme Luzolo = Amour.
Littéralement Ba zolo ou Ba Zololo en Kongo-lari ou Ba Zola en Munukutuba l'une des 2 langues nationales du Kongo-BZv (l'autre c'est le Lingala ou langue du fleuve) veut dire "Ils aiment, ils désirent, ils veulent".
En fait comme nom ça renvoit à un enfant tant désiré par ses parents... voilà voiliu Wink
_________________
La véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales. F. Fanon
L'ignorance est un danger que tout homme doit éviter. S. NKOUA

Visitez le blog de Théo http://kouamouo.ivoire-blog.com/
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