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Haïti , à quand le décollage ?
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Gnata
Super Posteur


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MessagePosté le: Jeu 15 Déc 2005 17:24    Sujet du message: Haïti , à quand le décollage ? Répondre en citant

Je suis Africain , et depuis tjrs nous avons appris que Haïti a été la première nation noire a se liberer de l'esclavage , ce pays etait devenu pour moi un genre de mythe .

Lorsque je suis arrivé au Canada et que j'ai rencontré mon premier Haïtien , ca a été un genre de révélation ( aussi bizare que cela puisse être ) , je me demandais en le regardant , comment peut-on être descendant de guerriers pareils ( ouais , vous devez trouvez ca tordu comme impression , mais bon, c'est comme ca !!)
je l'avoue j'admirais ce peuple pour ce qu'il a osé posé comme acte , et je l'admire encore aujourd'hui ...mais en même temps , quelle gâchis !

Pourquoi après un tel exploit y a t-il eu tant de retard ? c'est tjrs un véritable crève coeur de voir le drame que vit Haïti à la télé , que faut-il faire pour y remedier ? Qui a la solution ? les Haïtiens ? l'extérieur ?

Je sais qu'en Afrique il y a des problèmes , mon pays la Côte-d'Ivoire est en guerre , mais ca ne change pas mon impression qu'il faut absolument qu'Haïti sorte de sa torpeur pour devenir ce qu'il a été pour les Noirs de ce monde càd le CHEMIN .

Il faut qu'Haïti s'en sorte , je considère que c'est un peu une histoire de fierté pour Nous .
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Cathy
Super Posteur


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MessagePosté le: Jeu 15 Déc 2005 17:30    Sujet du message: Répondre en citant

Gnata, intéressant que tu poses le débat concernant Haïti, le manque d'intérêt des Africains pour ce pays m'a toujours étonné. Je dois filer à mon cours de gym mais nous parlerons plus tard de tout cela. Je t'enterai de t'exposer les raisons du retard économique d'Haïti, les difficultés qui ont suivi sa libération. J'espère que les internautes haïtien prendront part au débat. Tu peux patienter avec ceci : http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?t=4323
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"- A quoi est due la chute d'Adam et Eve ?
- C'était une erreur de Genèse."
(Boris Vian / 1920-1959)

http://alliance-haiti.com/
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Yedidia
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MessagePosté le: Jeu 15 Déc 2005 18:23    Sujet du message: Répondre en citant

Oui bonne interrogation...
Qu'est -il arrivé à Haïti?
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" Vitam impendere vero "
... si possible!
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B'hulu
Grioonaute


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MessagePosté le: Jeu 15 Déc 2005 19:05    Sujet du message: Bonne question Répondre en citant

Excellent sujet en effet. Je suis également africain vivant au Québec, je m'implique beaucoup sur les problèmes haïtiens, tout en considérant que nous avons des problèmes communs (versus Afrique). Toutefois, je me suis vite désillusionné une fois rendu là-bas (Haïti) en 2001! J'ai été à la fois très triste et étonné de constater que plus de deux siècles d'indépendance, aux côtés des pays développés, que le pays reste dans cet état là, au moment où il y a des milliers d'haïtiens vivant aux USA comme au Canada ont très bien réussi leur vie; on y compte de nombreux professeurs d'université et des cadres dans divers secteurs d'activités, etc. Alors, pourquoi Haïti ne décolle-t-il toujours pas? L'inititateur de ce sujet a bien raison de se questionner (...).
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La vie est un long fleuve tranquille.
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Panafricain
Super Posteur


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MessagePosté le: Jeu 15 Déc 2005 19:16    Sujet du message: Répondre en citant

Effectivement, il importe de savoir ce qui s'est passé si on ne veut pas que dans 150 ans, on en soit encore à se demander pourquoi l'Afrique est toujours sous-développée...
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Cathy
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MessagePosté le: Jeu 15 Déc 2005 21:50    Sujet du message: Répondre en citant

Pourquoi Haïti est-elle dans cette situation économique ? La tragédie d'Haïti s'est jouée en plusieurs actes; pour ce soir:


Acte 1: la Dette de l'indépendance

lorsque le 1er janvier 1804 les troupes Dessaliniennes victorieuses, proclame définitivement l'indépendance d'Haïti aux Gonaïves, nul haïtien ne s'attendait à ce que la France réclame une indemnité de 150 millions de francs or aux haïtiens en remboursement aux colons français que l'indépendance aurait dépossédés!

En 1925, Haïti commence donc a payer sa dette à la France. Boyer, le président de l'époque édita "un code rural" qui avait pour but de rembourser la dette en exportant le café. La dette fut entièrement payé en 1910. Durant cette période, la pression de la France sur Haïti fut constante et déstabilisante. Il faut souligner que cette dette fut entièrement payé par les paysans et non par les classes privilégiées.

Le 10 décembre 2003, Christiane Taubira interpelle l'assemblée nationale sur la dette haïtienne en ces termes : "« Je demande que la France convienne que ses relations bilatérales avec Haïti, conçues dans l'injustice et l'arbitraire, doivent être rétablies dans l'esprit de vérité et de justice … "

Pour en savoir plus sur la dette de l'indépendance :

http://www.gwadaoka.org/dettefrancehaiti_dalembert.html
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Gnata
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MessagePosté le: Jeu 15 Déc 2005 23:17    Sujet du message: Répondre en citant

cathy , c'est donc aux Gonaïves qu'Haïti fut décrétée libre !
C'est quand même fou , parceque c'est dans ce même coin qu'a frappé la tempête dévastatrice qui a rasé cette partie le pays .

Dis-moi , j'ai une amie qui a comme nom de famille "GUERRIER" , connais-tu l'historique ou la généalogie de ce nom de famille, son nom m'a tjrs intrigué ?

Sinon je te dirais qu'au lieu d'un systématique manque d'intérêt , c'est plutôt semblant de manque d'intérêt pour Haïti par certains Africains , tu serais étonnée de savoir combien ce pays nous tient à coeur .

Je me rappelle qu'en Afrique quand nous voyions les boats people Haïtiens accostés aux States remplis de femmes et d'enfants , nous coulions des larmes ( oui , des larmes ! ) , c'est un sentiment un peu complexe à expliquer mais bon c'est comme ca !

La photo de Toussaint l'Ouverture de nos manuels d'histoire du cours élémentaire est encore encrée dans mon esprit, je me souviens encore de cette autre image d'hommes et de femmes torses nus tuer un cochon et faire un rite sacrificiel pour remercier les esprits de leur avoir donné la Liberté , l'image etait frappante ...

bref qu'on le veuille ou pas l'Histoire moderne des Noirs a commencé en Haïti , maintenant il faut faire un autre pas , celui d'avoir un pays digne de nos Gens , et ca c'est le plus dur à faire .

Cathy , J'ai lu qu'il y avait une dette imposée par la France à Haïti ! est-elle échue ? sinon pourquoi Taubira interpelle encore la france à ce sujet ?

Haïti a une culture politique plus longue que la plupart des pays Kamites , pourquoi ne pas à chaque ne pas ,repertorier les erreurs pour ne plus en commettre ?

J'ai suivi l'épisode de J-B Aristide , je fus surpris de constater que beaucoup d'haïtiens ne voulaient pas comprendre qu'il est dangeureux d'exfiltrer de force un president démocratiquement élu , même si celui-ci est fautif de quelquechose , pourquoi ne pas attendre la prochaine election supervisée par qui on veut ?

Est-ce juste les problèmes politiques qui sont à base de ce retard ?
et que font les intellectuels Haïtiens ?

J'attends impatiemment tes autres Actes donc
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Cathy
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MessagePosté le: Ven 16 Déc 2005 00:17    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
cathy , c'est donc aux Gonaïves qu'Haïti fut décrétée libre !
C'est quand même fou , parceque c'est dans ce même coin qu'a frappé la tempête dévastatrice qui a rasé cette partie le pays .


Oui, c’est bien aux Gonaïves que le pays prit sa liberté, c’est au Gonaïves que Dessalines écrasa les dernières résistances française. Gonaïves frappée par la nature (le typhon Alfa, Jeanne, Cyclone Georges, Cyclone Ivan…) Gonaïves où fut également assassiné la reine amérindienne Anacaona par les espagnols. N’y voit aucun signe du destin. C’est la situation géographique des Gonaïves (Nord-Est du Golfe de la Gonâve)



qui en fait la cible privilégiée des intempéries ! Le déboisement d’Haïti n’est pas étranger au problème.


Gonaïves à conservé sa beauté


Jean Jacques Dessalines, l'un des pères fondateurs de la nation haïtienne

http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?t=4474

Citation:
Dis-moi , j'ai une amie qui a comme nom de famille "GUERRIER" , connais-tu l'historique ou la généalogie de ce nom de famille, son nom m'a tjrs intrigué ?


J’ai déjà entendu ce nom de famille également, mais je suis incapable de te parler de l’histoire de ce patronyme. J’ai vu des tentatives moribond de pseudo généalogistes haïtiens sur Internet. Mais bon, tout reste à faire…

Citation:
Sinon je te dirais qu'au lieu d'un systématique manque d'intérêt , c'est plutôt semblant de manque d'intérêt pour Haïti par certains Africains , tu serais étonnée de savoir combien ce pays nous tient à coeur .

Je me rappelle qu'en Afrique quand nous voyions les boats people Haïtiens accostés aux States remplis de femmes et d'enfants , nous coulions des larmes ( oui , des larmes ! ) , c'est un sentiment un peu complexe à expliquer mais bon c'est comme ca !

La photo de Toussaint l'Ouverture de nos manuels d'histoire du cours élémentaire est encore encrée dans mon esprit, je me souviens encore de cette autre image d'hommes et de femmes torses nus tuer un cochon et faire un rite sacrificiel pour remercier les esprits de leur avoir donné la Liberté , l'image etait frappante ...


(main sur le cœur) Ouf ! tu me rassure là

Citation:

bref qu'on le veuille ou pas l'Histoire moderne des Noirs a commencé en Haïti , maintenant il faut faire un autre pas , celui d'avoir un pays digne de nos Gens , et ca c'est le plus dur à faire .

Là dessus nous sommes d’accord, après la longue règne despotique des Duvaliers (papa et bébé doc), l’espoir anéantie par Aristide, espérons que le prochain président saura gouverner le premier état noir du nouveau monde.

Citation:

Cathy , J'ai lu qu'il y avait une dette imposée par la France à Haïti ! est-elle échue ? sinon pourquoi Taubira interpelle encore la france à ce sujet ?


Pour que la France restitue cette somme. Aristide l’avait également réclamée


Citation:
Haïti a une culture politique plus longue que la plupart des pays Kamites , pourquoi ne pas à chaque ne pas ,repertorier les erreurs pour ne plus en commettre ?

Les intellectuels qui ont tentés de le faire ce sont retrouvés en position allongé avec une balle dans la tête.



Citation:
J'ai suivi l'épisode de J-B Aristide , je fus surpris de constater que beaucoup d'haïtiens ne voulaient pas comprendre qu'il est dangeureux d'exfiltrer de force un president démocratiquement élu , même si celui-ci est fautif de quelquechose , pourquoi ne pas attendre la prochaine election supervisée par qui on veut ?


Les Haïtiens ont été extrêmement déçues par Aristide, je te parle du peuple, des paysans, des chômeurs… ne demande pas à un homme affamé de penser.

Citation:

Est-ce juste les problèmes politiques qui sont à base de ce retard ?
et que font les intellectuels Haïtiens ?


Les intellectuels Haïtiens, je ne parle pas de ceux qui déblatèrent sur les beautés noires de Baudelaire (franchement qu’est ce qu’il en a à foutre le pauvre paysan qui se casse le dos la journée durant, que Baudelaire se soit tapé Jeanne Duval ???) dénoncent, cf l’excellent roman de gary victor « A l’angle des Rues parallèles » ou encore « je sais quand Dieu vient se promener dans mon jardin » Frankétienne… , nos regrettés Jacques Roumain, Jean Price Mars, et tant d’autres encore.
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Dernière édition par Cathy le Ven 16 Déc 2005 15:06; édité 2 fois
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Gnata
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MessagePosté le: Ven 16 Déc 2005 01:18    Sujet du message: Répondre en citant

Cathy , si je recapitule donc , Haïti est dans cet état parceque dès le début la France ( encore elle ! ) lui a imposé une dette , puis est venu de faux espoirs comme les Duvalier et J-B Aristide , mais the cornerstone was la pauvrété et l'illétrisme as usual saupoudré d'éliminations de certains esprits libres .

Well, ya pas plus explosif que ce genre de mixture pour stagner ( et crois-moi , dans ce domaine Haïti n'a pas la palme , regardes en Afrique ) !

Entre la dette francaise forcée et l'avènement des Duvalier que s'est-il passé ?

Je sais que je t'emmerde un peu avec mes questions ,et que je peux faire l'effort de chercher sur le web , mais ca fait moins impersonnel quand tu te le fais expliquer , j'ai l'impression que ca reste plus Laughing

Vois-tu , je veux être en mesure de savoir les raisons de ce gâchis , dès qu'on connaît les causes de quelquechose ca apparaît moins fatidique !

c'est sur que j'aurai voulu plus de personnes en même temps pour mon information ( ca diversifirait mes sources ) , mais puisque tu le seul , je ne peux que te remercier encore pour la peine que tu prends pour m'informer .
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Cathy
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MessagePosté le: Ven 16 Déc 2005 01:26    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne t'ai parlé que du premier acte de la pièce qui a causé la chute d'Haïti : Pillage des ressources minières, dette de l'indépendance et dette moderne;les présidents successifs ont une bonne part de responsabilités dans l'anéantissement du pays ( les duvaliers sont partis les poches pleines, Aristide est accusé d'avoir détourné environ 20 millions de dollards par l'intermédiaire de société miroir). Mais la série ne fait que commencer.Nous n'avions pas parlé de l'occupation américaine....

A plus tard pour l'acte 2
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Marvel
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MessagePosté le: Ven 16 Déc 2005 03:11    Sujet du message: Répondre en citant

Ce sujet est un des plus beaux que je n'ai jamais vu sur ce forum. Félicitations Gnata.

En fait, les africains ne se désintéressent pas à Haïti, mais Haïti fait peur. C'est le specte permanent de l'intellectuel africain. Je m'explique. Nous ne sommes indépendants que depuis 45 ans. Notre grand frère Haïti l'est depuis 2 siècles, et, ce n'est pas un modèle. Nous tremblons de peur de tomber dans les erreurs haïtiennes qui risqueraient de nous faire croire que c'est l'Afrique entière qui est maudite.
Je suis entrain de terminer un livre sur la servitude que nous inflige le franc CFA. Le raisonnement du mec est bon, et sa comparaison des différentes situations socioéconomiques et politiques africaines tient la route. Mais pas un instant il ne cite Haïti. Parce que Haïti dément toutes les théories, mêmes les mieux ficellées. On peut nous dire que nous souffrons en Afrique francophone à cause du CFA et que les pays anglophones qui sont plus libres vont nous dépasser à cause de ça d'ici 50 ans. Mais quand on voit Haïti qui a 200 ans, qui n'a pas de CFA et qui ne fait pas mieux, toutes nos théories tombent à l'eau.
Quand on analyse la question de la difficulté de naissance des nations africaines postcoloniales, on trouve les mêmes raisons partout: pays formés à l'insu des concernés et pour l'intérêt de l'économie coloniale, survivance des identités régionales réfractaires à l'idéal de nation (tribalisme pour faire court), divisions religieuses, nouveauté de l'idée d'Etat dont le manque de culture administrative parce que jusque là une seule génération a eu à gérer le pays, absence de renouvellement des classes dirigentes, convoitise occidentales à cause de nos richesses etc... Ça se tient. Mais Haïti alors? Au bout de 200 ans, la nation ne nait toujours pas. Il n'y a pas d'ethnie là bas pour tout expliquer, ni de nouveauté administrative, ni de richesses faramineuses. Alors on évite encore de parler d'Haïti. Et cela est valable pour tout.
Quand est-ce que vont s'arrêter les coups d'Etat en Afrique? Réponse : A Haïti ça n'a jamais cessé. Donc jamais?
Et l'esprit superticieux et illogique des africains qui nous empêche souvent de faire des actions "cartésiennes"? Réponse: Haïti est encore plongé dans la sorcellerie jusqu'au cou, donc rien ne laisse présager que l'Afrique s'en départira dans 100 ans.
Ce n'est pas qu'Africain du continent, les antillais ont la même trouille d'Haïti. Je demande souvent aux antillais les raisons profondes qui refroidissent les options indépendantistes. Réponse: quand on regarde Haïti, on fouille rapidement ses poches pour s'assurer que la Carte Nationale d'Identité Française est bien là. Des exemples comme ça je pourrais en donner en pagaille.

L'échec d'Haïti est l'échec de tous les Noirs. Psychologiquement elle nous travaille. on en vient même à douter de l'importance d'une lutte si au final c'est pour en arriver là 2 siècles plus tard.
Moi j'aimerai bien comprendre, pourquoi Haïti n'a pas capitalisé. Trouve-nous hère Cathy tous les copié-collés sur la pensée politique haïtienne et sur l'histoire économique et social de ce cher pays, pour nous éclairer.

Merci.

Quoi que c'est aux forums Histoire ou Politique qu'aurait du se trouver ce débat que j'aurai raté si je n'avais pas vu ma soeur Cathy y poster.
_________________
Révélons de l'Afrique et des Noirs ce qu'ils ont de positif. Pour le reste, les impérialistes occidentaux et leurs valets aliénés ou consentants s'en chargent déjà.
L'Afrique, j'y crois!
Marvel
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Chabine
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MessagePosté le: Ven 16 Déc 2005 03:48    Sujet du message: Répondre en citant

En attendant l'acte 2 promis par cathy, je me glisse dans le débat pour donner une info qui me semble importante, concernant le drame de la déforestation, si souvent évoqué en cas de catastrophes naturelles... On vous explique alors doctment que, mais oui, Haïti est tellement pauvre que ce sont les paysans Haïtiens EUX-MÊMES qui ont déboisé leur propre pays, pour en faire du charbon de bois... Vous trouverez cette explication à la con chez tous les français soi-disant connaisseurs de la question...

Et bien NAN ! Ce sont les allusions de l'écrivaine haïtienne Marie Chauvet, dans sa trilogie "Amour, Colère, Folie" qui m'ont donné la clef : ce sont les Américains qui ont fini de RATIBOISER (piller, en créole, tiens tiens, quelle proximité avec le sujet... Shocked ) les forêts d'Haïti. Elle évoque clairement ce problème dans le roman "Amour" (qui est tout sauf romantique, soi-dit en passant), et qui situe dans les années 50/60 les agissements d'affairistes véreux sur l'Île.

Après avoir mené ma petite enquête, voilà ce que j'ai fini par trouver sur le sujet :

http://www.cadtm.org/article.php3?id_article=953
Citation:
Comment peut-on expliquer la catastrophe humanitaire provoquée par l’ouragan Jeanne ?

Cette catastrophe est liée à un ensemble de phénomènes. Elle est d’abord due au processus de déforestation qui fait que Haïti est passé en quarante ans de 23% de couverture forestière à moins de 2% maintenant. Ceci s’explique par le processus de pillage séculaire depuis l’arrivée des armées espagnoles. On ne cesse de détruire les arbres en Haïti. Durant le XIXe siècle, la découpe des arbres en Haïti a été un des moyens de paiement de la dette de l’indépendance contractée en 1825. Nous avons vécu cette situation tout à fait paradoxale d’un pays qui gagne son indépendance, qui gagne une guerre très longue et très douloureuse contre l’armée de Napoléon et fonde une république, et qui doit payer pour son indépendance et indemniser pendant près de cent ans les anciens propriétaires d’esclaves et de plantations (voir encadré ci-dessous).


Le RATIBOISAGE a donc commencé dès les débuts de la colonisation... Evil or Very Mad Evil or Very Mad Evil or Very Mad
Il a continué sous l'occupation américaine, entre autres exactions (je ne maîtrise pas cette période, donc je préfère laisser à cathy le soin de détailler).

Voici un article qui confirme les allégations de Marie Chauvet :
http://www.alterpresse.org/article.php3?id_article=2021
Citation:
On l’a beaucoup répété, les glissements de terrain et les inondations sont largement liés au fait que les forêts ont pratiquement disparu. De fait, la couverture forestière est passée de 20% au début des années 60 à moins de 2% aujourd’hui. Beaucoup se plaisent, là encore, à culpabiliser le peuple haitien Evil or Very Mad . La triste réalité est que la population, qui vit dans la pauvreté que l’on sait, ne peut avoir accès qu’au charbon de bois, comme source d’énergie. (72% des besoins sont couverts par ce biais). Mais, assez curieusement, ceux qui donnent des lecons condescentantes d’écologie à des démunis qui se battent pour survivre, n’évoquent jamais la responsabilité de l’impérialisme dans la déforestation.

Joseph RONEY, haitien résidant en Belgique, indiquait, par exemple, dans une interview accordé à l’hebdomadaire "Solidaire" que :

"La plus grande forêt en Haiti a été dévastée au début des années 60 pour le compte d’une société privée qui était la propriété des dignitaires du régime parmi lesquels l’épouse du fameux dictateur Duvalier. Il s’agit de la forêt des pins qui se situait au sud de Port-au-Prince. On a coupé tous les arbres de cette forêt au profit des sociétés américaines qui fabriquaient de l’huile de résine destinée à l’aéronautique."


Bref, aucune malédiction divine ne pèse sur Haïti, la misère et la violence qui y règnent aujourd'hui ont été savamment orchestrées dès l'insolente indépendance de la 1ère Nation Noire des Amériques (rappelons-nous quand même, que de grands Nations Africaines existaient AUSSI avant l'arrivée des premiers Européens au XVè siècle). Je dirais même qu' Haïti a été le cobaye idéal du pillage des pays, non pas pauvres mais appauvris, orchestré par les puissances Occidentales selon les modalités post-coloniales encore en vigueur aujourd'hui, et dont le FMI n'est que le dernier avatar (la logique est la même depuis le début).

Et si j'ai choisi de vous parler de la DEFORESTATION, c'est que le même danger guette l'Afrique actuellement...
http://www.globalwitness.org/campaigns/forests/

Allez, pour la bonne mesure, pour ceux, nombreux, aux Antilles françaises colonisées et en Afrique, qui veulent comprendre le destin d'Haïti, je vous ai concoté un best of d'articles ô combien édifiants :

http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=1833
Relations Canada-France- Haïti

http://www.legrandsoir.info/article.php3?id_article=1427
Les Etats-Unis et Haïti depuis les années 90

http://www.bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=4862
Haïti - le silence satisfait de la métropole (sic !!! Shocked ça fait quand même deux siècles qu'Haïti est indépendant !!! Evil or Very Mad )

http://www.aristide.org/articles/fr/disinformationscandaleuse.htm

http://www.cmaq.net/fr/node.php?id=18322

Des détails que je méconnaissais sur le caractère profondémment humaniste de la Révolution Haïtienne :
http://www.alterpresse.org/article.php3?id_article=2023

Autre article sur le pillage orchestré d'Haïti :
http://www.alterpresse.org/article.php3?id_article=2025

Une page, en anglais, dont le titre dit tout :
The Role Of The United States In The Fate Of Haiti
http://www.saxakali.com/caribbean/benari.htm

Historique d'un pillage de 5 siècles :
http://oclibertaire.free.fr/ca138-f.html#AnchorE

Je vous préviens, ça va vous filer une sacrée rage de lire tout ça... Evil or Very Mad Evil or Very Mad Evil or Very Mad
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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Chabine
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MessagePosté le: Ven 16 Déc 2005 04:15    Sujet du message: Répondre en citant

marvel a écrit:
Haïti fait peur. C'est le specte permanent de l'intellectuel africain.


Pas seulement à l'intellectuel, à tout le monde, je crois.

marvel a écrit:
Mais Haïti alors? Au bout de 200 ans, la nation ne nait toujours pas. Il n'y a pas d'ethnie là bas pour tout expliquer, ni de nouveauté administrative, ni de richesses faramineuses. Alors on évite encore de parler d'Haïti. Et cela est valable pour tout.
Quand est-ce que vont s'arrêter les coups d'Etat en Afrique? Réponse : A Haïti ça n'a jamais cessé. Donc jamais?

EXCELLENTE QUESTION (oui oui, tu ne rêves pas, c'est bien moi qui te parle).
Lis les articles que j'ai postés plus haut, tu verras comment on peut "divinement" orchestrer une misère effroyable, en représailles :
- à l'insolence de ces Nègres esclaves qui ont réussi à arracher leur Indépendance
- au toupet qu'ils ont eu, en plus, de vouloir instaurer dès le départ la Révolution la plus véritablement Humaniste et achevée du monde (contrairement à... exemple pris au hasard, la si "glorieuse" Révolution Française, dont les beaux idéaux se disqualifient d'emblée par l'oubli d'émancipation des esclaves dès 1789...)
- à l'ingénuosité dont ont su faire preuve les Haïtiens de tous temps, et qui leur auraient largement suffi à s'en sortir (voire plus) sans les manoeuvres criminelles des vautours Occidentaux

marvel a écrit:
Et l'esprit superticieux et illogique des africains qui nous empêche souvent de faire des actions "cartésiennes"? Réponse: Haïti est encore plongé dans la sorcellerie jusqu'au cou, donc rien ne laisse présager que l'Afrique s'en départira dans 100 ans.

Le JOUR où tous les Africains et Afro-descendants se départiront de cette mystifcation néfaste de leurs spiritualités traditionnelles, stigmatisées par les colons sous toutes les latitudes comme étant des pratiques malfaisantes ("sorcelleries" !), le JOUR où nous renoueront sans complexes avec la face puissante et lumineuse de cette spiritualité qui a fait la gloire des civilisations africaines passées, ça va faire mal... Twisted Evil Le jour où nous comprendrons qu'il n'y a pas de sorciers malfaisant, mais des êtres en harmonie avec eux-mêmes, et capables d'être les magiciens de leur propre vie. Chacun et tous ensemble.
Comment croyez-vous que les Chinois et les Indiens ont bâti la puissance économique qui explose aujourd'hui ? En se basant sur leur spiritualité, qui induisait un rapport au monde harmonieux, une philosophie positive et une force mentale qui les pousse inexorablement vers l'avant aujourd'hui (avec le risque qu'ils perdent de vue l'essentiel rapport à la nature, la machine économiqe s'emballant).


marvel a écrit:
Ce n'est pas qu'Africain du continent, les antillais ont la même trouille d'Haïti. Je demande souvent aux antillais les raisons profondes qui refroidissent les options indépendantistes. Réponse: quand on regarde Haïti, on fouille rapidement ses poches pour s'assurer que la Carte Nationale d'Identité Française est bien là. Des exemples comme ça je pourrais en donner en pagaille.


Pfff !!! Ne m'en parle pas, malheureux ! Rolling Eyes Et encore, note que je te trouve indulgent avec les Antillais sur la question d'Haïti. Nos cerveaux sont tellement lavés par les médias français qui se complaisent à nous donner en pâture indéfiniment la misère de ceux que nous n'avons jamais cessé de considérer comme nos frères (malgré certaines tensions récentes savamment orchestrée par... bref, vous savez comment ça marche, chez vous c'est pareil Mad ) que la plupart d'entre nous restent paralysés d'effroi devant tant de souffrances, et celà congèle les convictions indépendantistes de plus d'un, en effet.

J'ai encore la rage au coeur au souvenir des images désolantes d'après la tempête Jeanne, l'année dernière... Les médias français, toute honte bue, se complaisant à filmer les cadavres flottant à côté de ceux des animaux noyés, refusant ainsi toute dignité à ce grand peuple jusqu'après la mort (avait-on vu les morts américains après Ivan ? NON, car eux avaient droit à la dignité... celà dit, depuis, nous avons eu Katrina, et je n'ai jamais vu autant de cadavres flotter...). Les journalistes de commenter, le nez pincé, les débordements liés à la distribution d'aide humanitaire, sur fond d'images de survivants courant après les camions et se battant pour attraper une bouteille d'eau... Qui ne ferait pas de même, dans la même situation ? Vivant dans une région cyclonique, je peux vous dire que je me suis sentie proche d'eux, cette année là, alors qu'Ivan nous avait épargnés de peu !!! Mais comme c'est des Haïtiens, pour les médias français, il n'ont pas droit à la dignité... Evil or Very Mad Evil or Very Mad Evil or Very Mad

Mais il suffit de se pencher sur l'Histoire de la Grande Île pour comprendre que la situation actuelle n'est nullement du ressort du Saint-Esprit... Evil or Very Mad S'il faut chercher des "sorciers malfaisants", il faut plutôt aller du côté de Paris ou de Washington... Mad

marvel a écrit:
L'échec d'Haïti est l'échec de tous les Noirs. Psychologiquement elle nous travaille. on en vient même à douter de l'importance d'une lutte si au final c'est pour en arriver là 2 siècles plus tard.

HAÏTI interpelle en effet tous les Africains et Afro-descendants. C'est l'épouvantail éternel. Il est temps de cesser d'en avoir peur et de comprendre les raisons concrètes, objectives et parfaitement compréhensibles, pour la plupart exogènes, du désastre actuel.

marvel a écrit:
Moi j'aimerai bien comprendre, pourquoi Haïti n'a pas capitalisé. Trouve-nous hère Cathy tous les copié-collés sur la pensée politique haïtienne et sur l'histoire économique et social de ce cher pays, pour nous éclairer.

Merci.


En attendant cathy, j'espère que tu commenceras à trouver quelques réponses avec les liens que je t'ai fournis. Tu verras, on comprend tout de suite mieux... Evil or Very Mad Evil or Very Mad Evil or Very Mad
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
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MessagePosté le: Ven 16 Déc 2005 04:34    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne peux résister à l'envie de vous poster la totalité de cet article dont j'ai donné le lien plus haut, j'aimerais bien que les frères et soeurs haïtiens confirment ces faits historiques (la source est la formation martiniquaise férocement indépendantiste Asé pléré Annou Lité - littéralement : "assez pleuré, allons lutter" - elle n'est peut-être donc pas exempte d'un certain... "romantisme" révolutionnaire... Confused)

http://www.alterpresse.org/article.php3?id_article=2023

Quelle malédiction pèse sur Haiti ?
III - Gloire à la grande Haiti

mercredi 22 décembre 2004

Extrait d’un dossier publié par le mensuel martiniquais "Asé Pléré Annou Lite" (APAL) [1] dans son numéro 250 / novembre 2004 [2]

Soumis à AlterPresse en novembre 2004 et mis en ligne en 6 segments séparés [3]

C’est Haiti qui a inauguré, en 1791, le cycle des abolitions de l’esclavage. C’est son armée d’esclaves noirs qui a infligé aux troupes de Napoléon Bonaparte l’une de leurs plus cuisantes défaites. Ces deux événements suffiraient à lui conférer sa grandeur historique. Mais celle-ci lui vient surtout du caractère universel de la Révolution haitienne que l’occident n’a eu de cesse d’occulter.

UNE RÉVOLUTION EXPORTATRICE DE LIBERTÉ

1- Tout de suite après l’indépendance en 1804, Dessalines entreprit en Mai 1806, le projet de libérer la Martinique, la Guadeloupe et Marie Galante. Il commencait à armer au cours de l’année 1805 de nombreux petits bâtiments et déléguait des émissaires pour provoquer des révoltes d’esclaves dans les colonies francaises, anglaises et espagnoles. Roberjot Lartigue., agent francais en service à Saint-Thomas, en témoigne.

2- En 1805, le fondateur de l’indépendance haitienne a recu, conseillé et aidé MIRANDA pour libérer la Bolivie.

3- Alexandre PETION a recu à deux reprises (1815 et 1816) Bolivar, l’a aidé en hommes et en munitions dans sa lutte pour libérer le Vénézuéla : "En 1815, Haiti se convertit non seulement en important fournisseur d’approvisionnement mais aussi en première base navale. Le gouvernement d’Haiti s’engagea à accorder toutes aides et facilités à la condition que soit proclamée la liberté générale des esclaves au Vénézuéla. Pétion s’engagea à dépécher le "Wilberforce", puissant navire de guerre haitien en assistance aux patriotes pour patrouiller devant les côtes vénézuéliennes.

UNE REVOLUTI0N PROF0NDÉMENT HUMANISTE

1- La constitution haitienne de 1816, en son article 44, reconnait la nationalité Haitienne à quiconque, africain ou asiatique, viendrait s’établir en Haiti.

2- Haiti a accueilli comme haitiens les polonais enrôlés dans le corps expéditionnaire de Bonaparte et qui se fondent dans la population haitienne comme citoyens à part entière.

On les retrouve surtout à Casale, une commune du Nord.

3- Haiti a offert l’asile politique aux anciens "Montagnards" de la Convention Francaise à partir de la réaction Thermidorienne. Leurs descendants vivent encore à Jacqmel. Ainsi, Billaud-Varennes est venu se réfugier en Haiti où il est mort, entouré de la considération générale. Il en fut de même du fils de Camille DESM0ULIN et de plusieurs membres de sa famille.

4-Haiti a accueilli des américains noirs au 19 ème siècle en deux vagues successives.

5- Haiti a pris fait et cause pour la Grèce et manifesté publiquement " à la face de l’univers" la solidarité nationale haitienne avec la lutte des grecs pour leur liberté et leur indépendance en 1821, 1822.

6-Haiti a défendu à la Société Des Nations (SDN) l’Abyssinie (l’Ethiopie du Négus) agressée par l’Italie fasciste de Mussolini.

Tout a été fait pour gommer de l’histoire les avancées positives rendues possibles par la libération autant que les initiatives visionnaires des gouvernants haitiens après l’Indépendance.

DESSALINE : SOCIALISTE AVANT L’HEURE

Après avoir annulé tous les titres de propriété frauduleux et douteux des affranchis qui pré tendaient avoir des filiations aux colons chassés ou assassinés, l’empereur s’écria : "Et les pauvres nègres dont les pères sont en Afrique, ils n’auront rien ?" Plus tard, il imposa que la constitution de 1806 stipule : " la propriété appartient à la nation haitienne." Et ,sentant venir la conspiration, il met en garde : "Avant la prise contre Leclerc, les hommes de couleur, fils de blancs, ne recueuillaient point la succession de leurs pères ; comment se fait-il que depuis qu’on a chassé les colons, leurs enfants réclament leurs biens...Prenez garde à vous nègres et mulâtres. Nous avons combattu contre les blancs. Les biens que nous avons acquis en versant notre sang appartiennent à nous tous ; j’entends qu’ils soient partagés avec équité."

CHRISTOPHE : PROMOTEUR DE L’EDUCATION

1- Il est comparé a un Frédéric II de Prusse. Bâtisseur, il fait construire l’extraordinaire palais "Sans Souci" et la citadelle Laferrière, fierté du peuple Haitien, considérée comme la huitième merveille du monde, classée par l’UNESCO comme patrimoine de l’humanité.

2- Il mena avec succès une politique d’extension systématique de l’instruction publique et a beaucoup mis l’accent sur la discipline et l’éducation avec l’aide de ses amis anglais Wilberforce et Clarkson.

3- Sous le règne de Christophe, des petits haitiens allaient déjà à l’école de mèdecine. Et le royaume fabriquait ses propres armes.

4- Il fit introduire dans son royaume des charrues modernes à titre expérimental. vers 1818. Il avait foi dans l’indépendance économique et favorisa ainsi un idéal d’auto suffisance. Son secrétaire, Vastey, écrit :"Une nation doit être capable de suppléer elle-même à tous ses besoins principaux. Si elle dépend pour sa subsistance de marchés étrangers, elle n’a plus dans ses mains le contrôle de son indépendance."

LE DEVELOPPEMENT DE L’AUTOSUFFISANCE ALIMENTAIRE

1- De l’indépendance à l’occupation américaine , Haiti demeurait, en dépit de tout, un pays essentiellement riche de son agriculture : une agriculture qui misait sur la qualité des produits. La preuve le café haitien, variété des Matheux dite café de Saint-Marc, réputé le meilleur du monde pendant longtemps, servait à bonifier les autres cafés, comme cela était enseigné à l’Ecole Coloniale de Paris en 1901 par le professeur C. Raoul. Le Rhum Barbancourt étant considéré par les connaisseurs comme le meilleur du monde.

2- L’économie haitienne reposant sur la paysannerie (75% d’agriculteurs) a toujours été jusqu’à l’occupation américaine, voire un peu après, tout-à-fait autosuffisante.

3- Les riz haitiens ( "la crête", "riz jaune","madan gougousse") cultivés dans les plaines de l’Artibonite, de grande qualité, ont été supplantés par les riz de Miami, imposés par les étas-uniens, le plus souvent sous couvert d’aide.

4- Haiti, jusqu’à tout récemment, a été le premier exportateur de mangues de qualité vers les USA.

5- Haiti est le premier pays de la région à inaugurer (1949- 1950) le tourisme de qualité, avec ses grands hôtels de luxe, ainsi que le tourisme historico-culturel avec ses monuments et son folklore. C’était " Vive la différence" sous la présidence de Dumarsais Estimé.

LE GENIE DU PEUPLE HAITIEN

Qui connait réellement la société haitienne admettra surement que sa population a toujours su faire preuve d’un formidable génie pour résister aux épreuves : 0n pense à sa capacité à optimiser le rendement des cultures diversifiées sur les parcelles de terre, on pense aux capacités inventives dans l’artisanat et la production de biens nécessaires à la vie quotidienne. D’autre part, il serait intéressant d’étudier les facteurs qui expliquent

comment un peuple à qui l’on refuse le droit à l’instruction puisse produire une telle pléthore d’intellectuels de très haut niveau. La haute conscience de son identité et un héritage culturel cultivant la dignité y sont certainement pour quelque chose ;

L’art haitien( littérature, peinture, sculpoture, ferronerie, musique, théatre) se passe de présentation . Une chose est sure est qu’il a largement influencé la culture de l’ensemble caribéen et même au-delà.

1-Littérature : Citons quelques noms illustrant la littérature haitienne qui s’exprime en quatre langues ( francais, créole, anglais, espagnol)

Anténor Firmin (De l’égalité des races humaines, réponse à Gobineau, qui a défrayé la chronique en France lors de sa parution) ; Hannibal Price ( Programme : "La réhabilitation de la race noire par la République d’Haiti") ; Demesvar Delorme ; Louis Joseph Janvier( "Aimer son pays et sa race de furieuse amour") ; Etzer Villaire, Jean-Price Mars ( précurseur de la négritude) ; Jacques Roumain ; Jacques Stephen Alexis, Marie Chauvet, René Depestre ; Magloire Saint-Aude, Edwige Danticat ; Dany Laferrière ; Gary Victor, Maurice Sixto (maitre de l’audience, genre typiquement haitien).

2- Peinture : La peinture "naive" haitienne est internationalement connue. 0utre qu’il convient de s’interroger sur le choix de ce qualificatif manifestement connoté (en effet ! Evil or Very Mad ), il faut insister sur le fait qu’elle ne représente qu’un pan de la peinture Haitienne.

Entre l’école du Cap-Haitien avec les frères 0bin et le mouvement Saint-Soleil avec les paysans de Kenskoff menés par Tiga et dont André Malraux a largement fait la publicité à travers le monde, il y a tellement de variantes, de recherches, d’invention, de modernité et d’originalité ! Citons quelques noms remarquables : Bernard Wah ; Préfète Duffaut ; André Pierre, Bernard Séjourné ; Valcin I et II ; Stevenson Magloire ; Jean Michel Basquiat ; Hervé Télémaque ; Jacques Enguerand Gourgue ; Jean René Jérôme ; Marie-Rose Desruisseau.


[1] partenaire d’AlterPresse

[2] APAL remercie particulièrement Mr Jean Desrosier DESRIVIERES qui a largement contribué à la réalisation de ce dossier.

[3] Les autres segments de ce dossier :

I - A propos de la deforestation

II - Quelques verités sur le vaudou

IV - Domination étrangère et dictatures

V - Le pillage impérialiste

VI - Reconnaissance, justice, solidarité.
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MessagePosté le: Ven 16 Déc 2005 04:49    Sujet du message: Répondre en citant

Allez, avant que Marin ne vienne casser mes élans lyriques d'espoir que m'inspire, malgré tout, la lutte du peuple haïtien, je vous poste la chanson de mon artiste Haïtien préféré, le nounours chéri de tous les Martiniquais Wink , BEETHOVA OBAS (affectueusement surnommé TOV, ici), qui décrit très bien la situation que nous avons évoquée plus haut.

Cette chanson a été chantée pour la 1ère fois devant le public parisien au Bataclan, vers 1992, je crois. Il était l'invité du groupe Malavoi, il a commencé à la chanter seul sur scène, et en 30 secondes, la magie a tellement opéré que tout le monde reprenait le refrain en choeur dans la salle :


SI

Si jodi m'pran bato
Pou'm neye kou cun krapo
Nan mitan vag lamnè
Pou m kabre la mize

Si ti moun pa grandi
Si pa menm ret peyi
Si tout bagay kwochi
Menm si w pa janm sezi

Si tet mòn mwen kale
Si'm aprann pou m bliye
Si'm manje nan trata
Si'm pran ranyon pou dra

Si ti nèg lonje kwi
Devan biwo "Loni"
Si lavi'n san zavni
Si Ayiti mouri

Lavwa:
Se paske'w detripe, L
Ou pete blad tete, L
Se paske'w esksplawte, L
Ou kreve de grenn je L

Ou s'oun papa lante
Ma drapo lisite
Alos de syek an syek
Je vel vinn pi akrek


Traduction dans la langue du colon
(édulcoré par rapport à la version originale, mais que voulez-vous... Rolling Eyes )

Si aujourd'hui
Pour tromper la misère
Je quitte ma terre, je prends la mer
Malgré la peur, malgré la mort,

Si les enfants n'ont pas d'enfance
S'il n'y a plus de repère
S'il n'y a même plus de pays
Si tu n'en a rien à faire

Si mes montagnes sont chauves
Si l'érosion monte jusqu'à ma mémoire
Si les poubelles sont mon garde-manger
Si je ne rêve plus de citadelle.

Si l'échine courbée
Nous tendons nos sébiles à la face du monde
Si nous n'avons plus d'avenir
Si Haïti se meurt,

C'est que tu l'as éventrée,
Egorgée, exploitée,
Sacrifiée
Sur l'autel du veau d'or

Toi le "Papa bon coeur"
Le fils de Lucifer
Qui dessine la marelle séculaire
Des métèques de chez nous.

_________________
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MessagePosté le: Ven 16 Déc 2005 09:35    Sujet du message: Répondre en citant

Dans le cadre de ma recherche sur Maryse Condé pour le post "la femme dans la littérature négro-africaine", je suis tombée sur cet article qui donne quelques éléments supplémentaires à la réflexion et comme on est dans "culture"... Je laisse l'ensemble de l'interview même si juste une partie est concernée directement par la question.

http://www.lire.fr/entretien.asp/idC=46903/idTC=4/idR=201/idG=8

Aimé Césaire: «La culture, c'est tout ce que l'homme a inventé pour rendre le monde vivable et la mort affrontable»

par Patrice Louis
Lire, juin 2004




Quand un Martiniquais, père des intellectuels antillais, reçoit une Guadeloupéenne, reine des lettres, la rencontre ne peut décevoir. Les 90 ans d'Aimé Césaire ont été célébrés l'an dernier. Parmi les manifestations d'hommages, un colloque organisé par Maryse Condé s'est tenu à l'université de New York et comptait parmi les invités Breyten Breytenbach ou Edouard Glissant. Y fut présenté le film d'entretiens qu'Aimé Césaire a accordés à Patrice Louis, journaliste parisien installé en Martinique et auteur d'un A, B, C...ésaire (éd. Ibis rouge, 2003). A l'issue des travaux, Maryse Condé, qui partage sa vie entre les Etats-Unis et son île natale, émit le vœu de revoir le frère aîné en écriture qu'elle n'avait pas revu depuis vingt ans. Pourtant proches, les deux îles françaises de la Caraïbe peuvent paraître séparées par l'immensité d'un océan...

Le «Métro(politain)» fut chargé de la mission. Le jour dit, l'écrivaine atterrit le matin à l'aéroport, qui devrait porter dès que possible le nom d'Aimé Césaire, où l'attendait le messager. Direction: l'ancienne mairie de Fort-de-France, où le poète, longtemps élu, a conservé un bureau. Une heure durant, les deux Antillais nourris d'Afrique ont échangé, l'auteure de Ségou se muant en intervieweuse du chantre de la négritude - le journaliste tenant le rôle du scribe...




MARYSE CONDÉ. Je commencerai par une question d'actualité. Haïti a occupé une place considérable dans votre œuvre. Que pensez-vous des événements qui s'y passent?
AIMÉ CÉSAIRE. C'est pathétique! L'histoire d'Haïti est glorieuse. Je n'ai jamais oublié que cette île a conquis la liberté voilà deux cents ans: on ne la lui a pas donnée. Les Haïtiens se sont battus pour l'avoir. Mais il faut insister sur le fait qu'ils l'ont conquise pas seulement pour eux mais pour nous tous. Nous devons leur en être reconnaissants. Cependant, je dois dire que, à part cet épisode, il y a eu vraiment des moments extrêmement pénibles, au point que, malgré cette liberté conquise, le malheur veut que jamais les Haïtiens n'aient pu trouver une organisation raisonnable capable d'assurer une sorte d'équilibre. Ils ont fait un très mauvais héritage. Bien sûr, ils ont conquis la liberté, mais la société n'a pas changé de manière aussi profonde qu'on l'aurait souhaité. D'abord, il y eut les Blancs, les maîtres esclavagistes, et puis le peuple... nous. Il se trouve que la classe intermédiaire qui a remplacé les Blancs a conservé beaucoup d'habitudes, et de mauvaises habitudes. Ils ont un peu pris leur place et n'ont pas joué le rôle que nous attendions et espérions. Haïti cherche son équilibre et ne l'a toujours pas trouvé.

M.C. Pensez-vous qu'on peut écrire La tragédie de Jean-Bertrand Aristide comme vous avez écrit La tragédie du roi Christophe?
A.C. Je connais très peu Aristide. Je suis allé en Haïti en 1945. Le président Lescaut était alors au pouvoir. Cela m'a permis de voir à ce moment-là Léon Lalo, Camille Broussan - Depestre était encore très jeune. J'ai connu cette génération-là. J'étais là, juste au moment où André Breton passait et donnait cette conférence sur le surréalisme qui a eu beaucoup d'influence. «Il me paraît évident que le destin de ce pays est inséparable de ses croyances et de ses idéaux séculaires, dès l'instant où ceux-ci se montrent encore si vivaces. Ce qui lui a donné la force de supporter d'abord, puis de secouer tous les jougs, ce qui a été l'âme de sa résistance, c'est le patrimoine africain qu'il a réussi à transplanter ici et à faire fructifier malgré ses chaînes.» (André Breton, 1945) Après, j'ai suivi la situation avec attention, mais je n'ai pas voulu retourner en Haïti au moment de Duvalier. Je me rappelle que, pendant mon séjour, un type vraiment très intéressant qui connaissait tous les pavés de Cap-Haïtien - j'oublie son nom, je suis vieux et je perds la mémoire - m'a présenté un monsieur à l'air réservé, un peu timide... C'était le docteur Duvalier! J'étais loin de penser qu'un jour Duvalier allait devenir le tyran qu'il a été. C'est un peu la même chose pour Aristide: je l'ai vu quand il revenait des Etats-Unis. Il est passé ici, en Martinique. Nous avons même organisé une conférence en son honneur! Il a parlé. C'était un intellectuel, un catholique, ancien curé, plein de réserve. Mais je n'ai pas senti en lui une doctrine. J'ai surtout vu un homme très réservé, peut-être (je n'en suis pas sûr) un peu replié sur lui-même. Quelle était sa doctrine? Je ne sais pas. Que voulait-il faire? Je ne sais pas. Quel était son caractère et avait-il l'énergie nécessaire pour conduire ce pays qui n'est pas facile? Je ne m'en suis pas bien rendu compte, à l'époque, mais c'était à voir. Et puis, des bruits circulaient. J'ai été tout à fait étonné lorsqu'on m'a dit qu'il employait des méthodes que nous croyions disparues à tout jamais. Quoi qu'il en soit, il ne me semble pas qu'Aristide ait réalisé grand-chose pour le peuple d'Haïti. Si le progrès a consisté à remplacer simplement les «tontons macoutes» par les «chimères»...

M.C. L'écrivain haïtien Jean Métellus parle beaucoup de la malédiction d'Haïti. Croyez-vous à cette malédiction?
A.C. Non, mais il y a le poids de l'Histoire. Au fond, Haïti - comme les autres Antilles, d'ailleurs, mais là, c'est beaucoup plus tragique - n'est pas entièrement guérie des maux hérités de l'époque coloniale, qui était malheureusement une époque colonialiste. Le peuple haïtien est intelligent, les élites sont nombreuses, mais ce qu'il y a de remarquable, c'est que les esprits les plus brillants de cette élite ont émigré. Ils sont à l'extérieur et n'ont jamais trouvé leur place en Haïti. Je me rappelle en avoir connu plusieurs lorsque j'étais au lycée Louis-le-Grand, à Paris - les noms m'échappent parfois et parfois je n'ai pas tellement envie de les prononcer -, et quand je les ai revus à Haïti, ils avaient l'air malheureux et donnaient l'impression d'être un peu marginalisés.


M.C. A regarder l'état du monde, pensez-vous toujours que la poésie est l' «arme miraculeuse» qui pulvérise les barrières entravant les libertés?
A.C. Je ne sais pas si elle est miraculeuse...

M.C. C'est vous qui l'avez dit.
A.C. Pour moi, la poésie est très importante, elle est même fondamentale. A tort ou à raison, j'ai toujours pensé que l'arme pour nous - on n'y croyait pas suffisamment -, c'est la culture. Je ne dis pas la civilisation, qui est un mot très XIXe siècle. On opposait alors la civilisation et la sauvagerie. Mais les ethnologues et l'expérience nous ont appris qu'il y a la culture. Je définis la culture ainsi: c'est tout ce que les hommes ont imaginé pour façonner le monde, pour s'accommoder du monde et pour le rendre digne de l'homme. C'est ça, la culture: c'est tout ce que l'homme a inventé pour rendre le monde vivable et la mort affrontable. En tant que Martiniquais, j'ai toujours pensé qu'il y avait quelque chose qui n'était pas apprécié à sa juste mesure à la Martinique et dans les Antilles. Oh, ce n'est pas un reproche! Il y a l'Histoire, il y a les Etats. Nous avons été dominés par l'idée de l'esclavagisme et il fallait lutter contre. On appartient à son époque et il faut admettre que la IIIe République a inventé une doctrine que nous avions tout à fait adoptée. C'était la doctrine dite de l'assimilation, qui consistait, pour être civilisé et ne plus être un sauvage, à renoncer à un certain nombre de choses et à adopter un autre mode de vie. Tout cela est tout à fait respectable mais c'est très XIXe siècle et très vite, déjà au lycée - avec votre frère Auguste* - je savais bien que cela était respectable mais insuffisant. Cette doctrine ne répondait plus aux besoins du XXe siècle! C'était le XIXe siècle, c'était le romantisme, c'étaient les illusions du passé. Il ne faut pas être ingrat: il est évident que cela a rendu d'énormes services, mais dans le monde moderne, il fallait autre chose. C'est pourquoi j'ai été très vite conquis par une idée qui n'avait alors pas encore toute sa place - même si elle n'était pas inconnue - dans nos comportements et nos philosophies: l'identité. Lorsque les Martiniquais disaient «assimilation», quand j'ai été élu député, ils me demandaient de revenir de France avec la Martinique département français. J'avoue que j'ai été troublé. J'ai hésité. Et je suis persuadé, chère Maryse Condé, que celle qui est devant moi, que je revois encore assise, réfléchissant, dans son bureau de la rue des Ecoles, avec Alioune et Christiane Diop, me comprendra. J'ai hésité. Finalement - et ce fut un drame pour moi - j'ai compris. L'assimilation, ça signifie l'aliénation, le refus de soi-même. C'est terrible... Mais vous pensez bien que les gens de Fort-de-France et des banlieues n'entendaient pas cela du tout: ils prononçaient le mot «assimilation» et lui donnaient un sens bien particulier. J'ai accepté de défendre cette thèse parce que j'ai compris - et c'est évident - qu'il y a les mots mais aussi ce qu'il y a derrière les mots. En réalité, le pauvre type qui venait s'accrocher à moi pour me demander l'assimilation, pour que la Martinique devienne un département français, ce n'est pas l'assimilation qu'il voulait. Il voulait l'égalité avec les Français. Voilà pourquoi on s'est rabattus sur l'idée de départementalisation, qui ne suppose pas forcément l'assimilation: un département, c'est une mesure d'ordre administratif. Mais, pour moi, l'équilibre essentiel devait se faire à propos de l'identité. D'où l'importance de la culture. Je reviens à votre question: pourquoi les mots de la poésie sont-ils des «armes miraculeuses»? Parce que j'ai pensé que c'est de là que, miraculeusement, devait venir le salut. C'était cela, pour moi, le miracle.

M.C. Vous avez dit aussi que, tant qu'il y aurait des nègres sur terre, la négritude vivra. Est-ce toujours vrai?
A.C. Oui, c'est parfaitement vrai. Et je le maintiens. Qu'est-ce que cela signifie? On a beaucoup bavardé à ce sujet. Pour moi, la négritude est la culture, la poésie. Pourquoi? J'aime beaucoup tout ce que j'ai appris au lycée, à la Sorbonne. J'y crois beaucoup. Je suis très admirateur des Latins et plus encore des Grecs, mais je sais aussi qu'il y a les Egyptiens et que les Grecs et les Romains doivent beaucoup à l'Egypte, à l'Ethiopie, à tout ce monde-là. Donc à l'Afrique. J'en ai très vite pris conscience. Je tiens à la culture, et pas à une culture étriquée, classique, sanctionnée par les examens et les diplômes européens. C'est pour moi tout autre chose. Qu'est-ce que la poésie? Pourquoi m'y suis-je attaché? Pourquoi ai-je été poète et surréalisant? C'était sans le vouloir, je ne l'ai pas fait exprès; ce n'est pas pour être d'une école que je me suis rallié. Et, quand André Breton m'a rencontré, je me suis rendu compte qu'en réalité je faisais du surréalisme sans le savoir... Mais pourquoi? Ce qui me frappait dans la société antillaise, c'était l'apparence, l'adaptation plus ou moins adroite, tout un côté que je ne supportais pas, mais je savais que dans l'homme antillais il y avait autre chose que cette apparence. Il y a plus profond que ça. Et la poésie, c'est la réalité profonde qui apparaît. Vous savez qu'à l'heure actuelle on cherche beaucoup tout ce qu'il y a en dessous de la croûte terrestre. Eh bien, ce que je voulais faire, c'était chercher ce qu'il y a en dessous de la croûte mondaine, académique. Qu'est-ce qui le révèle? Quand brusquement vous avez l'image poétique qui éclate, faites attention! On dirait maintenant - je ne connais pas très bien la géographie - que c'est un geyser... Attention à l'image poétique: elle est révélatrice du monde le plus profond. Voilà pourquoi elle est miraculeuse.

M.C. Pensez-vous que, grâce à la négritude, les Martiniquais et les Guadeloupéens ont changé?
A.C. Non, je ne demande pas qu'ils changent mais qu'ils prennent conscience de leur réalité profonde.

M.C. L'ont-ils fait?
A.C. Oui, je crois. Je crois qu'il y a eu des progrès. Mais ce n'est pas facile, vous savez, pas facile du tout. Je crois que la conscience d'une identité a fait de grands progrès chez nous.

M.C. Regardez l'Afrique d'aujourd'hui: guerres civiles, luttes, maladies, destructions de peuples entiers. Que pourriez-vous dire à un jeune Antillais pour qu'il garde foi en l'Afrique?
A.C. Je pense, tout simplement, que c'est la jeunesse qui doit dire ce qu'elle va faire. Nous avons fait une expérience, mais j'ai bien conscience qu'un cycle est terminé, qu'il y a un autre monde à inventer. Pour l'inventer, il faut faire le bilan de ce qui a été fait et de ce qui existe. Le temps des idéologies sommaires est épuisé. Il faut autre chose. Il faut une autre Afrique. Mais rassurez-vous: il faut aussi un autre monde.

M.C. Qui fera naître cette autre Afrique?
A.C. C'est cette jeunesse. C'est la jeunesse nouvelle. Nous avons lutté pour la décolonisation et nous retrouvons une Afrique divisée, un nouveau tribalisme. Voyez l'état du Congo, du Liberia, de la Côte d'Ivoire. Ce n'est pas douloureux, ça? Je me rappelle quand j'étais à l'Assemblée nationale avec Houphouët-Boigny: nous le critiquions souvent très amicalement. Houphouët, en réalité, avait entrepris quelque chose et croyait l'avoir réussi. Peut-être parce qu'il avait des moyens tout à fait insuffisants ce n'était pas forcément la bonne direction, mais il y avait une expérience. Houphouët-Boigny voulait l'ivoirité. Il devait employer des moyens diplomatiques qui ont réussi tant qu'il est resté en vie, mais après le problème n'est pas résolu pour autant. Et le Sénégal: je sais toutes les difficultés que Léopold Sédar Senghor a rencontrées...

M.C. Vous n'avez pas répondu à la question: comment peut-on garder foi?
A.C. Je ne connais pas la méthode. On a la foi ou on ne l'a pas, mais moi, je refuse de désespérer de l'Afrique. Ce serait refuser d'espérer, tout simplement. C'est enraciné, fondamental. Je connais tous les malheurs qui sont arrivés. Je ne les nie pas, je suis extrêmement lucide, mais je refuse de désespérer parce que désespérer, c'est refuser la vie. Il faut garder la foi.

M.C. Quand on voit que la Martinique et la Guadeloupe sont toujours des départements après un combat tel que le vôtre, qu'est-ce qui peut nous faire croire que demain sera meilleur?
A.C. Vous avez l'air de croire que nous sommes prisonniers de cet habit de circonstance. Mais cela a été un moyen parmi d'autres! Il faut tenir compte de cette expérience, de ce qu'elle a apporté et, en même temps, de ses insuffisances. Lorsque les Martiniquais et les Guadeloupéens (toute cette population qui était à peu près comme Haïti, sans ressources, sans logement, sans travail) sont devenus les habitants des départements français, j'ai vu la désertification de la Martinique: ces pauvres gens se précipitaient vers Fort-de-France et venaient me voir. Et vous croyez qu'il fallait rester immobile? Que faire? Ils demandaient des indemnités, la sécurité sociale, etc. Des progrès étaient faits du point de vue social en métropole: et pourquoi pas chez nous? C'est cela qu'ils voulaient, en réalité. Je crois qu'effectivement ça a aidé, il ne faut pas le nier. Des progrès réels ont été réalisés. Je pensais déjà un peu, je soupçonnais - mais maintenant j'en suis persuadé - que c'était tout à fait insuffisant. Il fallait commencer par là, mais il faut maintenant aller plus loin et trouver des institutions nouvelles qui comprendront le sens profond de l'histoire de ces peuples. Dans l'immédiat, il faut amener l'homme antillais à prendre ses responsabilités devant l'Histoire. Ce n'est pas simplement «victime-victime»! Non. Maintenant le moment est venu de la responsabilité. Au fond, Mme Girardin, ministre de l'Outre-Mer, n'avait pas tellement tort quand elle nous a dit à propos du référendum de décembre dernier: «Vous commencez à nous embêter! Répondez: qu'est-ce que vous voulez?» A mon avis, cela a été très mal mené, mais peu importe. En tout cas, cela indique que l'homme antillais est maintenant au pied du mur. «Hein! Allez! Choisissez!»

M.C. Lors du colloque Césaire de décembre dernier à New York, j'ai traité du thème «Aimé Césaire et l'Amérique». J'avoue que j'ai eu beaucoup de mal. Pouvez-vous clarifier vos rapports avec les Etats-Unis, où, contrairement à ce que l'on croit, vous vous êtes rendu à plusieurs reprises. En 1945, vous y avez rencontré André Breton. Et j'ai découvert dans le livre de Patrice Louis que vous êtes allé en Floride en 1946. Vous y êtes retourné en 1987 à l'invitation de Carlos Moore. L'Amérique, c'est quoi pour vous?
A.C. Je n'ai pas de réponse... Comment ne pas penser à l'Amérique? C'est quand même un sacré monde, une force, une puissance, une expérience. Mais, je ne vous le cache pas, ce qui m'a toujours intéressé en Amérique - je ne sais pas si c'est dépassé -, ce sont les nègres américains, le mouvement nègre. C'était pour moi essentiel. Toute notre génération a été profondément marquée par cette expérience. Quand j'étais étudiant en philosophie, c'était pour nous un autre chemin que celui que nous connaissions en France. L'Amérique, c'était le nègre moderne mais resté nègre. C'était Langston Hughes, Countee Cullen, la Black Renaissance. Cela me paraissait une très grande expérience. Il y avait là un mouvement en profondeur.

M.C. Vous avez traduit des poèmes de Sterling Brown. Pourquoi?
A.C. But I have forgotten all my english. [Aimé Césaire joue à accentuer son anglais scolaire.] I have learned at school when I was a boy. I can read a little but I can't speak. I don't understand.

M.C. Dans votre œuvre, y a-t-il une influence américaine?
A.C. Oui: l'attitude devant la vie, devant la civilisation. J'ai senti qu'il y avait là une vérité, une profondeur. Sortir de l'académisme français. Liberté, Egalité, Fraternité: très bien. Mais pourquoi n'a-t-on jamais vu pour nous la fraternité? Nous ne l'avons jamais eue. Nous avons la liberté, comme on peut l'avoir dans le monde. Il y eut un effort pour l'égalité. Mais la fraternité, où est-elle? Je crois qu'on ne pourra jamais l'avoir, la fraternité. Si tu ne me reconnais pas, pourquoi veux-tu que nous soyons frères? Moi, je te respecte, je te reconnais, mais il faut que toi tu me respectes et me reconnaisses. Et là, on s'embrasse. C'est ça, pour nous, la fraternité.

M.C. Est-ce qu'Aimé Césaire a un héritier?
A.C. Je ne me suis jamais posé la question. Je n'ai aucune prétention particulière. J'ai dit ce que je pensais, j'ai dit ce que je croyais. Je ne sais pas si j'ai raison ou si j'ai tort, mais je reste fidèle à cela et à l'Afrique fondamentale. On m'a beaucoup déformé, transformé, caricaturé. Je crois simplement en l'homme. Je ne suis pas du tout raciste. Je respecte l'homme européen. Je connais son histoire. Je respecte le peuple français. Je respecte tous les hommes quels qu'ils soient, mais je pense aussi qu'il faut leur faire la leçon et leur dire que l'homme nègre, ça existe et que lui aussi il faut le respecter. Pourquoi ai-je dit «négritude»? Ce n'est pas du tout que je crois à la couleur. Ce n'est pas du tout ça. Il faut toujours resituer les choses dans le temps, dans l'Histoire, dans les circonstances. N'oubliez pas que quand la négritude est née, à la veille de la Seconde Guerre mondiale, la croyance générale, au lycée, dans la rue, était une sorte de racisme sous-jacent. Il y a la sauvagerie et la civilisation. De bonne foi, tout le monde était persuadé qu'il n'y avait qu'une seule civilisation, celle des Européens - tous les autres étaient des sauvages. Bien sûr, il y a des gens plus ou moins brutaux ou plus ou moins intelligents. Lisez Gobineau. Même dans Renan, j'ai été effaré, j'ai trouvé des pages absolument extraordinaires. Bien entendu, l'opinion publique déforme, vulgarise. Même les nègres... Je me rappelle encore, un jour où j'étais près de la bibliothèque Sainte-Geneviève: un grand type vient vers moi, un homme de couleur. Il me dit: «Césaire, je t'aime bien, mais il y a une chose que je te reproche. Pourquoi parles-tu comme ça de l'Afrique? C'est une bande de sauvages. Nous n'avons plus rien à voir avec eux.» Voilà ce qu'il m'a dit. C'est terrible! Même les nègres en étaient convaincus. Ils étaient pénétrés de valeurs fausses. C'est contre cela qu'il s'agissait, et qu'il s'agit, encore, de réagir. Et puis un beau jour, Léopold Sédar Senghor a dit: «On s'en fout! Nègre? Mais oui, je suis un nègre! Et puis après!» Et voici comment est née la négritude: d'un mouvement d'humeur. Autrement dit, ce qui était proféré et lancé à la figure comme une insulte amenait la réponse: «Mais oui, je suis nègre, et puis après!»

M.C. Cette année paraît une nouvelle traduction anglaise des Damnés de la terre de Frantz Fanon. Pour vous, celui qui sembla un visionnaire pour les luttes du tiersmonde garde-t-il sa pertinence et son actualité?
A.C. Je n'ai pas suivi Frantz Fanon parce que c'était une autre génération et qu'il a été ni plus ni moins que mon élève, donc je ne l'ai pas très bien connu. Mais j'ai toujours vu que c'était une chose extrêmement importante. Il y a des choses fondamentales qui sont toujours vraies. Maintenant, il faut tenir compte des circonstances dans lesquelles il a vécu. Pour un Antillais, tout n'est pas dans Frantz Fanon parce que la vie a voulu que, pays colonisé, les Antilles n'ont pas été primordiales pour lui. Toute son activité, sa foi, son énergie, il les a mises au service de l'Algérie, d'un autre monde. Son œuvre est très importante. Elle vaut aussi pour nous. Que pensait-il des Antilles? Il n'a pas eu le temps de nous le dire de manière très complète. En tout cas, c'est une réflexion considérable... Concrètement, Fanon n'a pas pu s'occuper de la question antillaise. Ce n'est pas un reproche. Les Antilles n'ont pas toujours été prêtes non plus à entendre son message. C'est un reproche que je ferais aux Antillais.

M.C. Pensez-vous que cette globalisation dont on parle tant affectera la littérature? Déjà, comme le dit le poète Monchoachi, on ne sait plus où commence et où finit la Caraïbe. Selon vous, quels seront les effets de ces exils et de ces migrations?
A.C. C'est pour cela, précisément, qu'il faut garder la foi, et garder la négritude. A l'heure actuelle, la France est à peu près, par rapport au monde, ce que la Martinique est par rapport à la France. C'est ça la mondialisation. Les Français commencent aussi à réagir. Et c'est vital. Je suis persuadé que, dans la mondialisation et l'uniformisation, l'identité n'est pas morte. Elle se réveillera. Ce n'est pas si facile que ça, bien sûr, mais l'Europe sentira ce besoin de se ressaisir comme les Antilles sentiront le besoin de se repersonnaliser.

M.C. Ecrivez-vous vos Mémoires?
A.C. Mes Mémoires? Non, ma chère Maryse, je n'ai pas le temps... Je n'ai jamais eu l'intention d'écrire mes Mémoires. Ce n'était pas mon but essentiel. J'ai toujours réagi à ma manière. Je peux aussi dire «Merde!». C'est tout. Ce n'est pas une œuvre, ça. Il y a des choses qui me sont insupportables et qui me paraissent fondamentales. Je n'ai pas voulu être maire de Fort-de-France, pas du tout mais j'ai répondu à ce qui me paraissait alors un besoin, une exigence. A 91 ans, je suis vraiment très vieux. Ce que je voudrais, c'est que la foi ne soit pas perdue. Il y aura d'autres expressions, elles seront différentes mais à partir d'une chose fondamentale...

M.C. Et que vous avez fondée...
A.C. Non, j'ai pris conscience simplement de ce que je suis et, je crois, de ce que nous sommes. Je ne connais pas la forme que cela prendra exactement mais je sais que c'est cela la chose fondamentale.

M.C. Vous avez une foi que ma génération n'a pas. Nous, nous sommes plutôt désespérés parce que nous avons l'impression que rien n'a été fait, que la Guadeloupe et la Martinique restent au même stade, qu'il n'y a pas de progrès profonds. On est toujours des départements, on a des passeports français... Comment faites-vous pour garder ce dynamisme que nous n'avons pas?
A.C. Du dynamisme? Je n'en ai pas, je n'en ai plus. Mais j'y crois. C'est cela la foi peut-être, non? Ce n'est pas forcément la raison...

M.C. Ne serait-il pas plus juste de remplacer le mot «foi» par le mot «espoir»?
A.C. J'ai toujours un espoir parce que je crois en l'homme. C'est peut-être stupide. La voie de l'homme est d'accomplir l'humanité, de prendre conscience de soi-même. De vieux souvenirs me reviennent: à Louis-le-Grand, nous avions des professeurs assez étonnants: Louis Lavelle, une sorte d'existentialiste très chrétien, et le père Cresson, un kantien qui a écrit des livres chez Armand Colin. Moi, je ne suis pas kantien; le kantisme, c'est très occidental. Pour lui, l'œuvre de Kant se ramenait à trois questions fondamentales: «Qui suis-je?» (sur les bancs de la Sorbonne, il m'est arrivé de me le demander, et j'ai très bien compris qui j'étais); «Que dois-je faire?» (c'est cela la morale, une question que je me pose à moi-même); et «Que m'est-il permis d'espérer?» Il n'a pas dit: «Qu'est-ce que j'espère?» Et pour moi, ce dernier point, c'est tout.

*Auguste Boucolon, frère aîné de Maryse Condé, condisciple d'Aimé Césaire et premier agrégé de grammaire guadeloupéen.
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Cathy
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MessagePosté le: Ven 16 Déc 2005 12:01    Sujet du message: Répondre en citant

Salut Gnata,


En attendant l'acte 2, je t'invite a lire le post de Chabine, et de Dialli. Je n'ai pas lu les posts de Marveil et de MRD , je t'invite a faire de même, ils sont célèbres sur ce forum pour leurs afro-pessimismes.

MRD va simplifier les choses au maximum en ramenant le problème d'Haïti à un manque d'amour de soi.

Marvel lui, parfois je me demande ce qu'il prend avant d'écrire; je lis ces posts vers 00H00, ainsi le lendemain au réveil, j'ai une impression de cauchemars (je t'adore Marvel mon frère chéri Mr. Green , mais franchement, sur quoi te bases-tu pour dire tous ce que tu viens de dire? Tu sais très bien que le petit MDR est une éponge alors arrêtes de raconter des conneries quand il est là!). Voilà fin de mes recommandations

Diali, Chabine merci pour votre présence dans ce débat.
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"- A quoi est due la chute d'Adam et Eve ?
- C'était une erreur de Genèse."
(Boris Vian / 1920-1959)

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iwdi
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MessagePosté le: Ven 16 Déc 2005 12:40    Sujet du message: Répondre en citant

Haiti est une fierté de tous les noirs.Ni sa pauvreté ni son arriération ne modifieront l'admiration et la fascination que j'ai en tant qu'africain pour Haiti.Car ce sont EUX et ils resteront les 1ers noirs à botter le cul des maitres.
Je sais qu'un jour Haiti s'en sortira et retrouvera toute sa grandeur.
Je propose que Haiti soit membre de l'Union africaine.
Malgré les difficultés de l'Afrique on a quand même des grands pays comme le Nigeria ou l'Afrique du sud qui peuvent envoyer des soldats et des policiers pour aider notre Haiti à retrouver le calme.
Parce que les ennemis de ce pays utilise tjs la mafia locale pour creer le desordre et empêcher ainsi la bonne gouvernance dans ce pays.

Nous devons écrire a Alpha Oumar Konaré( president de la commission de l'UA ) pour lui dire de faire une visite en Haiti et d'apporter notre soutien à ce pays qui nous est si cher.

NOUS DEVONS MILITER POUR QUE HAITI SOIT MEMBRE DE L 'UNION AFRICAINE
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Chabine
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MessagePosté le: Ven 16 Déc 2005 13:18    Sujet du message: Répondre en citant

iwdi a écrit:
Haiti est une fierté de tous les noirs.Ni sa pauvreté ni son arriération ne modifieront l'admiration et la fascination que j'ai en tant qu'africain pour Haiti. Car ce sont EUX et ils resteront les 1ers noirs à botter le cul des maitres.
Je sais qu'un jour Haiti s'en sortira et retrouvera toute sa grandeur.
Je propose que Haiti soit membre de l'Union africaine.
Malgré les difficultés de l'Afrique on a quand même des grands pays comme le Nigeria ou l'Afrique du sud qui peuvent envoyer des soldats et des policiers pour aider notre Haiti à retrouver le calme.
Parce que les ennemis de ce pays utilise tjs la mafia locale pour creer le desordre et empêcher ainsi la bonne gouvernance dans ce pays.

Nous devons écrire a Alpha Oumar Konaré( president de la commission de l'UA ) pour lui dire de faire une visite en Haiti et d'apporter notre soutien à ce pays qui nous est si cher.

NOUS DEVONS MILITER POUR QUE HAITI SOIT MEMBRE DE L 'UNION AFRICAINE


C'est déjà la position de l'organisation militante TRANSAFRICA FORUM, basée aux USA, mais qui a l'oeil sur tout le monde Africain, que ce soit aux USA, en Afrique même ou dans la diaspora. Les membres éminents de son Board sont Danny GLOVER, comme Chairman, et Harry BELAFONTE. HAITI fait partie de leurs priorités, ce qui ne les a pas empêchés de garder un oeil (inquiet) sur les événements ayant affecté la communauté noire en France.

http://www.transafricaforum.org/index.html

Leur devise :

"We believe the success of Afro-Americans is bound up with the emancipation of all African peoples and also other dependent peoples and laboring classes everywhere."
Declaration of the 5th Pan-African Congress (1945)

_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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asher001
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MessagePosté le: Ven 16 Déc 2005 13:21    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'ai pas lu tous les posts; tout ce que je peux vous dire, j'ai une longue histoire d'amour avec Haiti depuis mon enfance et cet amour pour Haiti n'a pas cessé depuis.
Même si haiti traverse bcp de pbls, nous devons être fier du peuple Haitien qui sont de véritables résistants comme bcp d'africains;
En france les haitiens sont parmi les noirs de la diaspora les plus entreprenants. Mon amour pour le peuple haitien demeure inébranlable.
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Chabine
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MessagePosté le: Ven 16 Déc 2005 13:55    Sujet du message: Répondre en citant

asher001 a écrit:
Je n'ai pas lu tous les posts; tout ce que je peux vous dire, j'ai une longue histoire d'amour avec Haiti depuis mon enfance et cet amour pour Haiti n'a pas cessé depuis.
Même si haiti traverse bcp de pbls, nous devons être fier du peuple Haitien qui sont de véritables résistants comme bcp d'africains;
En france les haitiens sont parmi les noirs de la diaspora les plus entreprenants. Mon amour pour le peuple haitien demeure inébranlable.


Aux Antilles, il y a eu des tensions en Guadeloupe à cause d'un fou qu'on a laissé prêcher la haine envers les Haïtiens pendant des années sur une TV privée, sans que le CSA n'y trouve rien à redire... Mad La tension ne risque pas de s'améliorer avec la propagande sarKKKozyste anti-immigrés qu'il est en train d'importer ici.

Mais en Martinique, jamais je n'entends citer les Haïtiens dans les affaires de délinquance. Quoique la population puisse en penser (pas terrible, souvent, soyons honnêtes, la propagande française est efficace), on loue toujours leur force et leur tenacité au travail. TOUJOURS.

Comme on dit ici : Railli chien mé di dan'y blan... (on peut ne pas aimer le chien, on est obligé de reconnaître que ses dents sont blanches).

Par contre, dès qu'on commence à s'intéresser à l'Histoire et à la Littérature Haïtienne, c'est généralement irrésistible, et il n'y a plus de propagande qui tienne.
_________________
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Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
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Cathy
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MessagePosté le: Ven 16 Déc 2005 15:05    Sujet du message: Répondre en citant

Pour comprendre la situation d'Haïti, je vous invite a lire Christophe Wargny, historien et ancien conseiller de Jean Bertrand Aristide

Haïti n'existe pas, 1804-2004 : deux cents ans de solitude




Citation:
Haïti a disparu. Effacé. De notre mémoire, de la mémoire. Haïti est une réalité pour les Haïtiens, une réputation pour les autres, et encore ... Une image, la pire, ankylose sanglante ou prurit de misère. Haïti a-t-elle jamais existé ?

Comme si Haïti n'avait pas, la première, il y a deux siècles, conquis son indépendance. A la barbe de la France, en prenant au mot ses idéaux civilisateurs. Impuissante et défaite par une révolution de gueux emmenés par Toussaint Louverture. Comme si la métropole n'avait pas subi la pire humiliation : être boutée hors de la colonie la plus riche du monde par une horde de nègres libérés. Une révolution qui n'aura jamais la place de l'américaine ou de la française ! Comme si elle était à jamais marquée du sceau brûlant de la culpabilité, du mépris, de la dérision et de la déraison réunis. Qui croira que d'anciens esclaves puissent être éclairés ?

Haïti 1804 : première république noire indépendante. Le monde de 2004 préfère l'anniversaire du sacre de Napoléon et occulte, une fois de plus, le destin unique et singulier de la « Perle des Antilles ». Qui s'interroge sur le destin d'un pays mis en quarantaine et en coupe réglée par l'ancien et le Nouveau monde, unis pour l'empêcher d'exister ? Unis aussi à une « élite » locale, cynique, à ses satrapes et à ses mercenaires. Ensemble, ils maintiennent une société coloniale au XXIe siècle.

Pourquoi Haïti, terre de tous les paroxysmes, est-elle aujourd'hui plus ravagée, plus meurtrie, plus exsangue que jamais ?

1804-2004 : drôle d'anniversaire d'une indépendance glorieuse.

Christophe Wargny entreprend ici un nouveau voyage en Haïti. Revisite une histoire et ses acteurs, qu'il connaît bien. En compagnon et en ami d'Haïti, en historien qui met au jour les dénis de justice, les falsifications de l'Histoire. Et l'inconscience de ceux qui ont aujourd'hui la responsabilité du naufrage.

Christophe Wargny : Historien. Il est maître de conférence en sciences de l'information et de la communication au Conservatoire national des arts et métiers. Ancien directeur des Editions Syros Alternatives, il est l'auteur de plusieurs ouvrages et collaborateur du Monde diplomatique pour les relations Nord-Sud et les Caraïbes.


L'ouvrage est disponible sur Amazon
Et sur commande à notre librairie Aniwbé
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Benny Da B'
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MessagePosté le: Ven 16 Déc 2005 16:26    Sujet du message: Répondre en citant

Après la sortie de ce livre en 2004 j'ai assisté à une conférence de cet auteur. Sans avoir lu le livre, le titre m'avait beaucoup intrigué et j'y suis donc allé.

Ce qu'il veut dire quand il dit Haiti n'existe pas c'est que apres sa revolution haiti a été puni de manière totale par la france et d'autres puissances encore coloniale de l'époque. On a totalement nié l'existence même de ce pays. Un peu comme si les puissances de l'epoque avait voulu dire à Haiti, OK vous avez voulu etre indépendant alors vous allez etre désespérement seul.

Haiti est devenu un "trou noir" en fait...on en parlait plus, plus de relations extérieures, etc... Ca fait écho aussi au mythe napoléonien qui était en train de se construire et ca faisait tache dans le decor.

De même, les puissances de l'époque n'avait encore aucun interet à ce que cela se sache ce qui c'était passé là bas.

Non content d'avoir fait payer une dette faramineuse ! On a indemnisé les propriétaires colons à l'époque...et bien que l'indépendance ait été en 1804, je crois me souvenir que haiti a remboursé sa dette jusqu'au début de la première guerre mondiale !! 110 ans de remboursement !

Bref, c'est assez interressant de voir que même sans les armes on peut tuer un pays, nier en fait même qu'il existe !

Sur son passé de conseiller d'Arisitide, il a répondu à quelques questions là dessus et nous a dit que le Aristide qui était revenu des USA dans les hélicos US après son premier passage au pouvoir était un homme bien différent du premier Aristide. Apparement, il y a du avoir de deal et du lavage de cerveau de haut vol pendant ses années US.
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Cathy
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MessagePosté le: Ven 16 Déc 2005 16:51    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Benny pour cet éclairage supplémentaire, ainsi comme l'indique Wargny, les grandes puissances souhaitèrent l'étouffement d'Haïti, Haïti était un mauvais exemple; Ciel qu'aviendrait-il si les esclaves de la Guyane, de la Martinique, du Brésil, des Etats Américains...Enfin si les esclaves apprenaient que les Haïtiens ont prient les armes et ont acculés l'ennemie, qu'adviendra t-il? Et l'opinion international? N'a t'on pas laissé entendre que les nègres sont de grands enfants incapable de se gouverner? Ils parlent de former un état noir, uniquement dirigé par des noirs! Il faut à tout prix noyer Haïti dans l'ignominie. Bloquons cette force, isolons les.

Et effectivement, Aristide, prête issu de la masse, était l'espoir de tout et chacun. Revenu de son exil l'homme a complètement changé. Que s'est -il exactement passé? On ne le saura jamais.
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"- A quoi est due la chute d'Adam et Eve ?
- C'était une erreur de Genèse."
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Marvel
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MessagePosté le: Ven 16 Déc 2005 17:15    Sujet du message: Répondre en citant

Merci beaucoup Chabine. C'est très instructif.
Cathy t'es pas obligé de provoquer des polémiques sur un tel sujet. Comme je fuis maintenant la polémique comme la peste... je vais vous lire dans le silence.
_________________
Révélons de l'Afrique et des Noirs ce qu'ils ont de positif. Pour le reste, les impérialistes occidentaux et leurs valets aliénés ou consentants s'en chargent déjà.
L'Afrique, j'y crois!
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Gnata
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MessagePosté le: Sam 17 Déc 2005 03:35    Sujet du message: Répondre en citant

Thanx guys for these teachings !
Cathy , j'apprends avec stupeur que les combats qu'on croit gagner doivent se comforter dans le Temps , il ne fallait pas qu'Haïti s'endorme sur ses lauriers , quand bien même ils étaient énormes .
Haïti avait acquis son indépendence par les armes , mais n'a pas gagné les autres victoires qui lui auraient permis de devenir , what Haïti was meant to be , THE WAY ( excusez l'angliscisme , c'est beaucoup plus imagé ) .

Je retiens MARVEL qui disait en substance qu'Haïti défie toutes les lois de LHistoire des peuples , l'affaire est plus complexe que je l'imagnais alors !

Pourquoi après 54 ans l'Inde , la Chine ,L'Iran et à quelques années près le Japon s'en sortent mieux que Nous ? Est-ce la volonté de leurs populations ? Les Japonais sont connus pour leur fierté , les Chinois aussi , les Indiens pour leur agressivité en Technologie , les Iraniens leur Revolution qui continue même encore aujourd'hui , bref , touts ces peuples ont une particularité dans leurs habitudes .
Les Haïtiens sont-ils moins patriotiques ? moins fiers ?

La première victoire fut la plus décisive , se libérer du colon est un exploit , nous le tentons aujourd'hui dans mon pays la Côte-d'Ivoire , et nous en payons le prix humain , politique , économique et social que ca vaut c'est à dire des bouleversements incroyables , l'Immigration Africaine qui était considérée comme unique dans ce pays est reportée par LEUR presse comme comme la plus malménée de toute la planète ,

Ces GENS ( toujours eux! ) grace à leur puissante machine d'information réussissent l'incroyable exploit de monter nos propres voisins , l'Union Africaine et pleins d'Africains contre nous et pourtant ...
incroyable n'est-ce pas , mais à vous lire sur Haïti , plus rien ne devrait me scandaliser .

Bref , je peux comprendre de quoi il est question quand vient le temps pour un peuple de se liberer de l'Éternel et indécrottable parasite qu'est la France , ce pays n'en a pas encore fini avec Haïti après près de 200 ans , comment puis-je croire que de petits pays comme le mien ou le Togo échappent à cette quadrature du cercle ?

Cathy j'attends tes autres actes , mais on peut commencer par donner quelques bribes de solutions ( nous sommes là aussi pour ca !) ,

Commencons par le commencement , tu parlais de pauvrété , le proverbe veut que " Celui qui a le ventre vide n'ait point d'oreilles , encore moins de cerveau " , on pourrait commencer par l'autosuffisance alimentaire coûte-que-coûte , puis tomber dans un domaine en lequel je crois plusque fermement , l'Instruction , plus un peuple est instruit ,( je ne parle pas d'élites qui s'élitisent , mais de peuple dont le taux d'instruction est élévé ) plus les acquis qu'il acquiert au fils des luttes demeurent et restent des devises ,
mais bon toutes ces idéés sont plus facile sur un clavier , encore faudrait-il trouver les personnes pour le faire .

Haïti ne doit absolument pas juste rester le lointain mythe du peuple Noir libéré .
Voyez-vous Nous aussi avons été éduqué aux Lois des sciences juridiques , économiques et financières , nous devrions être capable de les appliquer , j'ai vu un reportage sur des Haïtiens qui travaillaient dans les champs de canne à sucre en République Dominicaine , j'avais l'arme à l'oeil ( Dieu seul sait que je ne coule pas de larmes pour un rien ) c'est pas possible que tout ca arrive comme ca !

Il faudrait un de ces jours que les Haïtiens qui sont en Haïti même arrêtent de se tourner vers les Haïtiens de la diapora càd les Haïtiens-américains , canadiens , francais ect... j'ai l'impression qu'on attend d'eux ce qu'ils ne sont pas tjrs capable de donner à ce pays , soitent ils y foutent la merde , ou ils ne font carréement rien , comme certains Africains qui se cachent en France ou en Europe pour jeter la chienlit sur leur soi-disant pays .

Reflexions pour reflexions , continuons à reflechir chers amis ... ca ne nous coûte rien de le faire .
Ps :excusez mes fautes , je suis tjrs pressé !
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Cathy
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MessagePosté le: Sam 17 Déc 2005 15:03    Sujet du message: Répondre en citant

marvel a écrit:
Merci beaucoup Chabine. C'est très instructif.
Cathy t'es pas obligé de provoquer des polémiques sur un tel sujet. Comme je fuis maintenant la polémique comme la peste... je vais vous lire dans le silence.


Marvel, je souhaite que tu interviennes, tu sais très bien que j'aime te titiller un peu Twisted Evil , Cependant, j'attends une intervention constructive de ta part. Par exemple, lorsque tu dis qu'Haïti est plongée dans la sorcellerie jusqu'au cou, il faudra que tu me prouves cela. Un haïtien t'a -t'il transformé en chien? Un sorcier haïtien a t'il tenté de te bouffer? Marvel ce que je trouve surprenant chez toi c'est ce double visage. Comment un type peut -il par moment dire des choses rationnelles, pour ensuite tomber dans des conneries digne d'un fou? Rolling Eyes Tu as peut-être raison après tout, la sorcellerie doit certainement existée, tu en es la preuve!

Gnata, il ne faut pas prendre l'histoire d'Haïti avec simplicité, elle est très complexe. L'une des plus complexe de la Caraïbes et des terres Kemits. Il ne faut pas croire que les Haïtiens restent les bras croisés...Lorsque je suis partis en Haïti j'ai été surprise du dynamisme de ce peuple.

Mais comment faire lorsqu'un pays est incapable de fournir du travail à ces jeunes diplômés? La fuite des cerveaux haïtiens vers le Canada est impressionnant.

Mais ne t'inquiète pas, les haïtiens mettent des stratégies en place pour lutter contre la pauvreté ou l'illetrisme.

Ne nous faisons pas d'illusion, la Diaspora haïtienne est l'avenir d'Haïti.

A plus tard pour la suite.
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Dernière édition par Cathy le Dim 18 Déc 2005 10:09; édité 1 fois
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Cathy
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MessagePosté le: Dim 18 Déc 2005 09:51    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Gnata, tu as fait une bonne analyse: l'haitien devrait arreter d'attendre le messie de la diaspora car ceux ci n'ont d'haitien que l'origine une fois quitté le pays. Certains aiment dire les membres de la diaspora sont riches dans tel ou tel pays mais oublient d'aller analyser combien se sentent "haitien" et investissent aux pays. Je ne parlent pas des "pauvres" haitien qui envoient de l'argent par westen union afin que leur famille ne sombrent pas un peu plus mais de ceux qui ont soit disant reussi a l'etranger....
Le seul Haitien que je connaissent qui fassent quelque chose pour le pays est Wycelf Jean: c surement pour cela qu'il est le seul a pouvoir se vanter de pouvoir aller a cité soleil... tous les autres repetent a qui veut l'entendre que Haiti est dangereux et qu'ils attendent le calme pour investir.


Faux. De nombreux haïtiens investissent ou pensent a investire au pays. Seulement, les difficultés que peuvent rencontrer ces investisseurs sont énormes. Alors comment s'y prennent-ils? Ils s'organisent pour la plupart en association, ce qui rende leur démarche plus souple. Hier encore j'étais en entretien avec le président d'une assos. Cette assos met en place en Haïti des bibliothèques pour permettre au plus démuni d'accéder à la lecture, des écoles dans les lieux reculés, pour permettre à ceux qui n'ont les moyens économiques d'accéder à l'éducation... a pour projet de construire une hôpital…Cette association intervient également à Saint-Domingue en organisant des manifestations culturelles basées sur l'échange pour renforcer l'amitié entre ces deux peuples.

Il y à deux semaines, j''ai rencontré le consul haïtien d'Espagne, ce dernier à pour projet par l'intermédiaire de son assos, l’exploitation des énergies propre en Haïti, et pour ce faire, il compte sur la vivacité de la diaspora. Ceci n'est que quelques exemples qui illustrent la volonté de la diaspora haïtienne de sortir Haïti de son gouffre; Pierre après pierre, l'haïtien souhaite reconstruire son état. A ceux qui prétendront que ces actions sont anodines et unitiles, je répondrai : vous, a part discutailler sur les prétendus haïtiens qui s'enrichissent et qui oubli leur origine, que faites-vous? Combien de riches haïtiens vivant l'étranger connaissez-vous?

A ceux qui critiquent ces petites assos Haïtiennes qui, jours après jours tentent avec les moyens dont ils disposent, d'apporter un peu de vie à Haïti, je leur répondrai, s'ils ont pu permettre à une vie, une seul vie de se prolonger, et bien ils ont faient plus que ceux qui leur vie durant, tiront des réflexions néfastes sur une prétendu incapacité pour l'haïtien de trouver son estime. "Agir sans débattre vaut mieux que débattre sans jamais agir!" Cf Phénix

Le peuple haïtien a son particularisme, son histoire peut être un excellent catalyseur, mais peut être également un frein. Car lorsque l'Haïtien se fige sur les victoires du passé, il oublie tout simplement de réaliser que la gloire s'y est figée. Le travail des Makandal, Toussaint, Dessalines n'ont pas été pérénisé. Depuis Dessalines...les racines se sont pourri...

Haïti est une continuité du continent mère en Amérique. Cependant, tenter de résoudre les problèmes de l'un ou de l'autre en se basant sur l'expérience de l'un ou de l'autre serait à mon sens, une erreur des plus graves. Haïti a des spécificités qui font d'elle un cas unique dans le monde noir. La solution concernant Haïti ne peut venir que de l'haïtien.




http://haitiechanges.free.fr/diaspora.htm
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Chabine
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MessagePosté le: Dim 18 Déc 2005 21:50    Sujet du message: Répondre en citant

Marin.R.Delany a écrit:
Hotep,

c bien ce que je disais... on va de colloque en colloque pour pour parler d'une "nature" qui n'est que mimétique et non consciente.


Y'en a qui vont bien de forum en forum pour nous arroser de leur afro-pessimisme, c'est guère mieux... Shocked

Tu proposes quoi, au juste ? De positif, hein, parce que le négatif, raz la casquette, franchement ! Evil or Very Mad

Pour quelqu'un qui fustige en permanence le manque d'estime de soi qui mine les Afro, je trouve que tu as une bien singulière façon de relancer la dynamique... Confused
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"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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Soundjata Kéita
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MessagePosté le: Dim 18 Déc 2005 23:57    Sujet du message: Répondre en citant

Cathy, ta conclusion me laisse des plus perplexes après cette brillante défense. Aussi je trouve la fin de ta plaidoirie des plus bancales.

cathy a écrit:
Haïti est une continuité du continent mère en Amérique. Cependant, tenter de résoudre les problèmes de l'un ou de l'autre en se basant sur l'expérience de l'un ou de l'autre serait à mon sens, une erreur des plus graves. Haïti a des spécificités qui font d'elle un cas unique dans le monde noir. La solution concernant Haïti ne peut venir que de l'haïtien
Déjà, je dénote une certaine contradiction entre la première phrase et ce qui suit.
Comme je l'avais rappelé sur ce forum il y a quelquetemps, le principal frein des diasporants et des haitiens en général, c'est bel et bien leur incapacité de saisir les enjeux de leur propre histoire dans le contexte générale de l'histoire du peuple noir en général.
Tu ne peux pas comprendre Haiti si tu n'as pas saisi les réalités de leurs ancêtres du continent.
Les haitiens ne sont pas une génération spontanée de noirs nés dans les cales des bateaux négriers.
Ils ont eus des parents qui vivaient dans les grands empires "médiévaux", qui ont eux mêmes des parents issus de la Matrice commune à l'ensemble du peuple noir, à savoir la valée du Nil.

Des gens courageux comme Alix Balin (qui a bien connu Cheikh Anta Diop) l'ont parfaitement compris, ce dernier ayant fait des pieds et des mains pour proposer des collogues à Port-au-Prince pour rappeler aux Haitiens qu'il tire leur puissance culturelle et spirutuelle de leurs ancêtres de Kamita.

Contrairement à ce que tu t'imagines, plus les haitiens en sauront sur l'Histoire spécifique de leur propre pays, plus ils se rendront compte de l'importance de cette dernière pour l'ensemble du peuple noir.

Ainsi, toutes les réponses aux questionnements fondamentales qu'ils se posent leurs viendront immédiatement.

En effet, il ne faut pas perdre de vue que l'Histoire d'Ayiti, comme celle de tout Muntu Kamit discéminé sur cette planète, démarre avec celle des premiers hommes.
On ne saurait donc faire l'économie de réduire celle des Ayitiens à leur arrivée dans l'Univers Concentrationnaire d'Amérique.


Je n'en dirais pas plus, car il n'appartient qu'à chacun et chacune d'entre nous d'opérer son propre retour spirituel, intellectuel et culturel, afin de renouer définitivement avec nos ancêtres à qui nous avons trop longtemps tournés le dos.


Hotep, Soundjata
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La vérité rougit l'oeil, mais ne saurait le transpercer


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Ciiman
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MessagePosté le: Lun 19 Déc 2005 04:28    Sujet du message: L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L¬L Répondre en citant

Cette chanson
m'a toujours attriste
sans que j'en comprenne toute
les paroles,
Merci Chabine

Chabine a écrit:
Cette chanson a été chantée pour la 1ère fois devant le public parisien au Bataclan, vers 1992, je crois. Il était l'invité du groupe Malavoi, il a commencé à la chanter seul sur scène, et en 30 secondes, la magie a tellement opéré que tout le monde reprenait le refrain en choeur dans la salle :


SI

Si jodi m'pran bato
Pou'm neye kou cun krapo
Nan mitan vag lamnè
Pou m kabre la mize

Si ti moun pa grandi
Si pa menm ret peyi
Si tout bagay kwochi
Menm si w pa janm sezi

Si tet mòn mwen kale
Si'm aprann pou m bliye
Si'm manje nan trata
Si'm pran ranyon pou dra

Si ti nèg lonje kwi
Devan biwo "Loni"
Si lavi'n san zavni
Si Ayiti mouri

Lavwa:
Se paske'w detripe, L
Ou pete blad tete, L
Se paske'w esksplawte, L
Ou kreve de grenn je L

Ou s'oun papa lante
Ma drapo lisite
Alos de syek an syek
Je vel vinn pi akrek


Traduction dans la langue du colon
(édulcoré par rapport à la version originale, mais que voulez-vous... Rolling Eyes )

Si aujourd'hui
Pour tromper la misère
Je quitte ma terre, je prends la mer
Malgré la peur, malgré la mort,

Si les enfants n'ont pas d'enfance
S'il n'y a plus de repère
S'il n'y a même plus de pays
Si tu n'en a rien à faire

Si mes montagnes sont chauves
Si l'érosion monte jusqu'à ma mémoire
Si les poubelles sont mon garde-manger
Si je ne rêve plus de citadelle.

Si l'échine courbée
Nous tendons nos sébiles à la face du monde
Si nous n'avons plus d'avenir
Si Haïti se meurt,

C'est que tu l'as éventrée,
Egorgée, exploitée,
Sacrifiée
Sur l'autel du veau d'or

Toi le "Papa bon coeur"
Le fils de Lucifer
Qui dessine la marelle séculaire
Des métèques de chez nous.


On ne peut etre insensible au sort
de Haiti.
Je suis assez d'accord avec Soundjata,
meme si chaque peuple doit
determiner les solutions qui
lui conviennent,
Je pense d'Haiti
qu'elle ne sera jamais completement
sortie de la merde
tant que l'Afrique y demeurera,
et vis versa
_________________
(>8 ¬ ° }
If you will suck my soul...
...I will lick your funky emotions
(<8 ¬ p }
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Gnata
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MessagePosté le: Lun 19 Déc 2005 20:52    Sujet du message: Répondre en citant

Cathy , concernant les Haïtiens de la diaspora , j'avoue que je fais un peu dans l'extrapolation en voulant que les problèmes que vivent mon pays avec sa diaspora soient les mêmes qu'Haïti , autant pour moi , mais ...dans mon for intérieur je doute que la diaspora Haïtienne comme la nôtre soit celle qui fera de ce pays ce qu'il aurait dû être , la diaspora Haïtienne est la plus vielle diaspora Noire au Canada et en Amérique , mais pourtant le pays n'est pas mieux loti que le Kenya ou même la Côte-d'Ivoire ! Les conclusions coulent d'elles-mêmes , ne crois-tu pas !

Pour developper un pays , je ne crois absolument pas en sa diapora , je crois plutôt aux citoyens qui y tiennent résidence permanente , si ceux-là qui sont restés là-bas ne font rien , personne ne le pourra .

J'étudie ici au Canada en Actuariat avec 2 amis Ivoiriens , quand ces gars reviennent de vacances , j'ai droit à chaque fois à des histoires d'horreurs du style , les fonctionnaires travaillent 2 heures et passent 6 heures à recevoir les petites collègiennes mineures ,
avant de te faire servir dans un immeuble gouvernemental , tant que tu ne donnes pas de "pourboire" tu n'est même pas régardé ,
des pompiers après un accident qui débarquent 2 heures plus tard pretextant qu'ils n'avaient pas de carburant , des citoyens prêts à corrompre n'importe qui même un juge !
Une jeunesse qui donnerait tout pour quitter le pays !
bref , qui peut bien changer tout ca ? quelle disaopra ? qui s'oubliera de la sorte pour des millions de gens qui ne sauront pas de quoi tu parles ( ce qui est normal ) ?
surtout quand toi qui leur fait la lecon ne vis pas leur vie de tous les jours ? ils te diront que tu te fous d'eux et que parceque tu es bien tu joues avec eux !

Si ceux qui vivent là-bas ne se decident pas à changer , presonne ne le fera , tout ce que tu peux faire , c'est de faire ce qui est bon , peut-être par mimétisme certains te suivront , sinon oublies-ca !

Concernant ce que dit le frère Delany.r. , dans l'Université que je fréquente , il y a plein d'Haïtiens ( trop peu cependant par rapport à leur ratio dans la population Canadienne ) , mais je dois avouer qu'ils se tiennent entre eux un peu trop ( à mon goût ) .

Beaucoup d'Haïtiens ( en fait la quasi-majorité ) en savent très peu sur l'Afrique , ca énerve au début , mais après tu comprends la situation ( situation que je ne vais pas débattre ici ) , Il y en a beaucoup qui approchent les Africains , les Asiatiques et les Leuco , mais il y a d'autres qui ne veulent rien savoir des Africains , ni des Leuco ect... mais bon c'est comme ca un peu partout , il existe des exceptions , sinon le mythe de l'Africain ventripotent en guenille mourant de faim dépassé , la plupart sont corrects !
L'histoire d'haïti est liée à celle de l'AFrique , tout comme celle de l'AFrique est liée à d'Haïti , mais il faut avouer qu'aucune de ces deux entités n'influencent l'autre , parceque tous nous nous ignorons royalement, rare est l'Haïtien moyen ou l'Africain moyen qui pensent que ces destins sont liés , les intellectuels eux le disent , mais ne savent pas comment il se pratique , bref nous ne sommes pas plus avancés !

Tout ce qu'on doit faire dans ce cas , c'est utiliser la théorie de l'Inégalité du Triangle ( C'est un vrai axiome en géométrie , mais dont l'interprétation littéraire est de moi ) , càd puisque nous savons que la somme des valeurs absolues est supérieures a la valeur absolue de la somme ( |x| +|y| >= |x+y| ) , donc il faut que chacune individuellement de ces entités ( AFrique ou Haïti ) essaie de se developper de son côté , la somme donnerait alors quelquechose de plus grand que d'essayer de le faire en même temps .

L'union fait donc la force dans la mesure où chacun fourni l'éffort nécessaire pour lui-même d'abord !
Qu'en pensez-vous ?
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Cathy
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MessagePosté le: Mar 20 Déc 2005 11:04    Sujet du message: Répondre en citant

Salut Gnata, je prends le temps de te répondre, mais j'avoue que j'ai été plus qu'agacée par des affirmations sans fondements!

Citation:
Cathy , concernant les Haïtiens de la diaspora , j'avoue que je fais un peu dans l'extrapolation en voulant que les problèmes que vivent mon pays avec sa diaspora soient les mêmes qu'Haïti , autant pour moi , mais ...dans mon for intérieur je doute que la diaspora Haïtienne comme la nôtre soit celle qui fera de ce pays ce qu'il aurait dû être , la diaspora Haïtienne est la plus vielle diaspora Noire au Canada et en Amérique , mais pourtant le pays n'est pas mieux loti que le Kenya ou même la Côte-d'Ivoire ! Les conclusions coulent d'elles-mêmes , ne crois-tu pas !


Ecoute, nous n’allons pas polémiqué cent cinquante ans là dessus ; il à été prouvée, et reprouvé que les diasporas permettaient à leurs pays d’origine d’aller mieux en y introduisant des devises. Je ne vais pas m’éterniser sur un élément aussi basique ! Prenons un exemple pour illustrer ces propos : Tu prends par exemple un malien qui envoi chaque moi 100 euros dans son pays ; Arrivée au pays, cette somme permet à l’épouse de ce dernier d’alimenter un petit commerce, les bénéfices de ce petit commerce va permettre à cette femme non seulement de nourrir sa maisonnée, d’envoyer les gosses à l’école, de nourrir la maîtresse d’école. De reconstruire sa bicoque ect…

Citation:
Pour developper un pays , je ne crois absolument pas en sa diapora , je crois plutôt aux citoyens qui y tiennent résidence permanente , si ceux-là qui sont restés là-bas ne font rien , personne ne le pourra


Parce que tu penses que si un individu avait le choix entre la richesse et la pauvreté, il aurait choisis la deuxième solution Rolling Eyes ? Tu penses donc que le continent Africain et Haïti est dans cet état car sa population refuse de travailler ? Car c’est exactement ce que tu viens de dire ! J’ai déjà entendu ce genre de conneries mais de la part de leucodermes stupides « Les africains sont des paresseux, voilà pourquoi l’Afrique est pauvre » mais je ne pensais pas l’entendre d’une kamit ! Il est primordial que nous prenions le temps de réfléchir avant de lancer connerie sur connerie. En Haïti, la journée d’un haïtien commence vers les 5 h 00 du matin, pour finir aux environs de 18h00. Et qu’aura t-il dégager de sa journée de labeurs ? Juste de quoi subsister un jour. Le coût des produits alimentaires est extrêmement élevé en Haïti. La monnaie utilisé est le gourde Haïtien(très très faible étouffé par le dollars) et le dollars ; les prix s’affichent en dollars.


Citation:

J'étudie ici au Canada en Actuariat avec 2 amis Ivoiriens , quand ces gars reviennent de vacances , j'ai droit à chaque fois à des histoires d'horreurs du style , les fonctionnaires travaillent 2 heures et passent 6 heures à recevoir les petites collègiennes mineures ,
avant de te faire servir dans un immeuble gouvernemental , tant que tu ne donnes pas de "pourboire" tu n'est même pas régardé ,
des pompiers après un accident qui débarquent 2 heures plus tard pretextant qu'ils n'avaient pas de carburant , des citoyens prêts à corrompre n'importe qui même un juge !
Une jeunesse qui donnerait tout pour quitter le pays !
bref , qui peut bien changer tout ca ? quelle disaopra ? qui s'oubliera de la sorte pour des millions de gens qui ne sauront pas de quoi tu parles ( ce qui est normal ) ?
surtout quand toi qui leur fait la lecon ne vis pas leur vie de tous les jours ? ils te diront que tu te fous d'eux et que parceque tu es bien tu joues avec eux !

Si ceux qui vivent là-bas ne se decident pas à changer , presonne ne le fera , tout ce que tu peux faire , c'est de faire ce qui est bon , peut-être par mimétisme certains te suivront , sinon oublies-ca !


Désolée, encore une fois, je pense qu’il ne faut pas comparer Haïti à l’Afrique ; les mœurs sont différentes. En Haïti les gens n’ont pas le temps d’aller au galipette avec de jeunes mineurs. De plus là bas, la pression social est très forte. Je n’ai jamais entendu parler de ce genre d’histoire et je refuse de jeter l’opprobe sur mon pays histoire de faire dans le sensas. En Haïti, au jour d’aujourd’hui, les jeunes filles concervent leur vertus pour le mariage. Et puis franchement dire que l’économie d’un pays va mal parce que les hommes pensent avec leur bas ventre c’est un peu limite !


Citation:

Concernant ce que dit le frère Delany.r. , dans l'Université que je fréquente , il y a plein d'Haïtiens ( trop peu cependant par rapport à leur ratio dans la population Canadienne ) , mais je dois avouer qu'ils se tiennent entre eux un peu trop ( à mon goût ) .


As-tu été au devant d’eux ? Lorque des étrangers arrivent dans un pays, leur premier réflexe est de se rassembler entre eux, tu ne vas certainement pas le repprocher aux haïtiens!

Citation:

Beaucoup d'Haïtiens ( en fait la quasi-majorité ) en savent très peu sur l'Afrique , ca énerve au début , mais après tu comprends la situation ( situation que je ne vais pas débattre ici ) , Il y en a beaucoup qui approchent les Africains , les Asiatiques et les Leuco , mais il y a d'autres qui ne veulent rien savoir des Africains , ni des Leuco ect... mais bon c'est comme ca un peu partout , il existe des exceptions , sinon le mythe de l'Africain ventripotent en guenille mourant de faim dépassé , la plupart sont corrects


Ah oui ? Beaucoup d’Haïtien ou quasi-majorité en savent très peu sur l’Afrique et cela t’énerve ? Mais toi, que sais-tu d’Haïti ? Que savent les Africains d’Haïti ? Combien d’Africain ont participé à ce débat ?

Citation:

L'histoire d'haïti est liée à celle de l'AFrique , tout comme celle de l'AFrique est liée à d'Haïti , mais il faut avouer qu'aucune de ces deux entités n'influencent l'autre , parceque tous nous nous ignorons royalement, rare est l'Haïtien moyen ou l'Africain moyen qui pensent que ces destins sont liés , les intellectuels eux le disent , mais ne savent pas comment il se pratique , bref nous ne sommes pas plus avancés !

Tout ce qu'on doit faire dans ce cas , c'est utiliser la théorie de l'Inégalité du Triangle ( C'est un vrai axiome en géométrie , mais dont l'interprétation littéraire est de moi ) , càd puisque nous savons que la somme des valeurs absolues est supérieures a la valeur absolue de la somme ( |x| +|y| >= |x+y| ) , donc il faut que chacune individuellement de ces entités ( AFrique ou Haïti ) essaie de se developper de son côté , la somme donnerait alors quelquechose de plus grand que d'essayer de le faire en même temps .


"L’histoire d’Haïti et celle de l’Afrique est liée" NON,NON,et NON! Les anglais se reconnaissent-ils dans les Etasuniens??? Les fils d'Haïti viennent d'Afrique, comme tout les autres Kamits du monde. Mais encore une fois, dire que leur destin est liée est de la pure spéculation! Haïti à une histoire forte, très forte. Les haïtiens sont des peuples résistants, un peuple plein de bravoures, ils ont le choix entre deux solutions : Vaincre ou mourrir, et ils ont choisis de vaincre. De leurs entrailles sont sortis des fils qui se sont battu contre la toute puissance France et qui l'ont anéantis. Les haïtiens sont des descendants de guerriers, ils marcheront toujours la tête haute. L'Afrique et Haïti ont une histoire originelle commune, mais depuis chacun a choisit sa philosophie; tandis que l'une se laisse encore asservir par la France, l'autre veille: "La liberté ou la mort" la phrase lancée au moment de l'insurection retentit encore dans le subconscient de l'Haïtien. Ils n'attendront jamais que leur mère se relève pour passer à l'action, en tout cas, c'est tout le mal que je leur souhaite.

Je ne connais pas la théorie de l’Inégalité du Triangle, mais tout ce que je sais, c’est qu’Haïti doit dans un premier temps se débarrasser du spectre Etasunien, régler ses problèmes avec sa voisine la république Dominicaine pour enfin pouvoir penser à une stratégie de développement. Et pour finir, détrompes toi, les Haïtiens savent très bien d’où ils viennent. Demande à MRD, si à l’école primaire on ne leur apprend l’histoire de l’esclavage, d’où pouvaient venir ses esclaves d’après toi ? Beaucoup de groupes musicaux, de poètes, de romancier chantent la mère Afrique.

Si il y à bien une chose qui m’agace, c’est bien le parlé dans le vide, le parlé sans preuve. Je prendrai encore le temps de répondre à Soundjata et à MRD et ensuite je me retire du débat.

Citation:

L'union fait donc la force


C’est la devise du pays, mais tu te contredis quand tu l’utilises ! la diaspora unit est une force pour Haïti. Leur effort additionné avec l’effort de ceux resté au pays permet à l’économie haïtienne d’avancé.
_________________


"- A quoi est due la chute d'Adam et Eve ?
- C'était une erreur de Genèse."
(Boris Vian / 1920-1959)

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Cathy
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MessagePosté le: Mar 20 Déc 2005 13:49    Sujet du message: Répondre en citant

MRD, sais-tu ce qui me désole chez toi? Ta faculté de divaguer, le dénie de ta personne. Mais je t'en excuse, le grand froid du nord doit certainement te geler les neurones. La maladie d'Alzeimer te menace. En guise de réponse, je vais te mettre face à tes contradictions :

le 20 décembre 2005 Marin.R.Delany à dit a écrit:
Gnata arrete ton Afro pessimisme: il est en effet connu que l'Haitien est la diaspora la plus riche aux States et Cananda et qu'il attend que son pays aille mieux pour y investir.


Alors que le 18 décembre 2005 Marin.R.Delany disait a écrit:


Gnata, tu as fait une bonne analyse: l'haitien devrait arreter d'attendre le messie de la diaspora car ceux ci n'ont d'haitien que l'origine une fois quitté le pays. Certains aiment dire les membres de la diaspora sont riches dans tel ou tel pays mais oublient d'aller analyser combien se sentent "haitien" et investissent aux pays. Je ne parlent pas des "pauvres" haitien qui envoient de l'argent par westen union afin que leur famille ne sombrent pas un peu plus mais de ceux qui ont soit disant reussi a l'etranger....
Le seul Haitien que je connaissent qui fassent quelque chose pour le pays est Wycelf Jean: c surement pour cela qu'il est le seul a pouvoir se vanter de pouvoir aller a cité soleil... tous les autres repetent a qui veut l'entendre que Haiti est dangereux et qu'ils attendent le calme pour investir.


le 20 décembre"Marin.R.Delany affirme:

.
Citation:
Hotep,
De plus, au dernier colloque ou j'ai été, il y avait ce politique qui disait que les associations investissaient bcp en Haiti... c surement la faute a pas de chance si cela ne porte pas son fruit qui sait....


Alors que quelques jours plus tôt, tu pestais contre ces colloques organisés, (je te cite) par les leuco, nos admirés!:

Citation:
Hotep,
c bien ce que je disais... on va de colloque en colloque pour pour parler d'une "nature" qui n'est que mimétique et non consciente


Dimanche dernier tu pestais contre la diaspora, le jour d'après tu te félicites qu'un membre de la diaspora ait toutes ses chances de remporter les élections présidentielle en Haïti.

Je conclurais donc en disant que soit dimanche tu étais déprimés et que tu voyais les choses de façon obscurcit tout comme ton mental du moment, soit tu as lu le bon bouquin entre temps ce qui a eu pour mérite de rendre tes analyses plus pertinente. Ou dernier cas, dimanche ton cerveau s'est retrouvé prisonnier d'une tempête de neige! Sur ce, bonne journée.
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Gnata
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MessagePosté le: Mar 20 Déc 2005 15:51    Sujet du message: Répondre en citant

Cathy , il ne faut pas te deranger à t'agacer pour si peu ,ma chérie ,
nous discutons , nous reflechissons , et il arrive que les choses ne soient pas comme on le veut , mais il n'y a pas à se scandaliser outre mesure , aussi ,je suis rarement borné aux explications d'autrui , surout quand ils viennent de quelqu'un d'interessant comme toi , donc si tu me vois en tête de mule essayant de forcer dans une direction que tu sais par expérience être fausse , just tell me , ne t'enfuit pas comme ca , tu me garderas rancunes pour rien , ce qui t'agacerais encore plus et moi je n'aurais pas les informations sur Haïti que je veux , well , personne ne gagne dans l'affaire .

Je me dois donc de rectifier le tir , oublions l'histoire de la diaspora haïtienne qui ne peut pas aider son pays , parceque je ne sais rien de la diaspora haïtienne , alors que toi tu en sais long plusque moi .

Concernant le parallélisme des histoires ,j'avoue que je ne peux dissocier l'Histoire de l'AFrique à celle d'Haïti , ni celle de la Jamaïque , ni celle de St Lucia , ect.. désolé , parceque c'est justement cette unicité qui fait que je suis capable de couler des larmes quand je vois certaines choses concernant Haïti à la télé ,et que je suis capable de vouloir en savoir long sur ce pays ... (well, je me comprends !)

Concernant l'amalgamme des Haïtiens qui ne savaient rien de L'Afrique , j'aurais dû écrire que ceux que j'ai rencontré pensaient que l'AFrique était un pays et que contrairement à moi (qui avait appris l'histoire d'haïti au primaire ) , eux n'avaient rien appris de l'Histoire de l'Afrique ,ni au Canada ( pour ceux qui y sont nés ) ou en Haïti ( pour ceux qui y sont nés ) .

Mais mon but n'est pas de savoir ces broutilles , de fait, quand je ne reçois pas tes actes comme promis ,je commence à divaguer et à faire des amalgammes , alors au lieu de t'agacer ou de vouloir fuire , innode-moi d' Actes !

Bien à toi !
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Chabine
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MessagePosté le: Mar 20 Déc 2005 16:02    Sujet du message: Répondre en citant

Toute diaspora consciente d'appartenir à un peuple est susceptible d'aider ceux qui sont restés au pays. Voir la diaspora chinoise, et son rôle dans le décollage actuel de la Chine.

Ca ne suffit pas mais ça peut devenir un atout indéniable. En outre, bien des Haïtiens n'ont pas d'autre choix, c'est bien gentil de juger ceux qui partent, moi je n'irais pas vivre en Haïti au jour d'aujourd'hui.

Bref, sortons des jugements de valeurs et cherchons des voies.

Par contre, je suis d'accord avec Soundjata quand il parle de retour aux sources (culturellement, spirituellement), perso, je n'ai jamais autant avancé dans la compréhension de ma société que depuis que j'échange avec des frères africains sur Grioo Wink

Nos histoires ont bifurqué, et je suis très imprégnée de mon américanité, mais sans comprendre notre africanité, il est très difficile de s'en sortir. C'est mon avis perso.

Contente de te voir revenir à de meilleurs sentiments, gnata. Cathy, Marin, et si vous nous faisiez profiter de vos opinions sur la question Haïtienne (plutôt que de vos désaccords perso qui peuvent se régler en MP ? Je ne fais pas partie de la Minustah, hein !... Confused)
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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Cathy
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MessagePosté le: Mar 20 Déc 2005 16:18    Sujet du message: Répondre en citant

Ok, merci Chabine pour ta médiation (et tes apports de qualités). Gnata, désolée pour mon coup de gueule, MDR très bien d'être rentré à la maison.


Gnata, désolée si j'avance doucement dans notre échange, mais je fais en fonction de mon temps disponible. Nous parlerons plus en détail de l'acte 2, j'ai parlé de l'occupation américaine. Pour l'instant, je te confie cette lecture : http://www.alliance-haiti.com/histoire/gouvernements-americain.htm

En 1994, même cénario, sous prétexte de rétablir l'ordre; je viens, je pille et je me taille:
Citation:
En septembre 1994, une force d'occupation américaine de 20.000 hommes débarquait sur l'île caraïbéenne d'Haïti et remettait au pouvoir Jean-Bertrand Aristide, le président élu qui avait été renversé trois ans plus tôt dans un coup d'état sanglant. Il y a deux semaines, l' «Opération Restaurer la Démocratie » a connu une fin peu glorieuse. Alors que des gangs, composés en large mesure de membres de l'armée haïtienne dissoute, terrorisent la population au grand jour et que la violence de nature politique s'intensifie à l'approche des élections parlementaires prévues pour le mois prochain, les 300 derniers soldats américains en poste en Haïti ont plié bagage.

Lorsque les marines américains sont arrivés en Haïti, ils ont été accueillis presqu'en libérateurs par une population ayant subi les effets combinés de trois années de dictature militaire et d'un embargo économique dirigé par les Etats-Unis. Les dernières troupes américaines, par contraste, se sont retirées sans tambour ni trompette que ce soit en Haïti ou à Washington. Il n'y a pas si longtemps, le président américain Bill Clinton parlait du développement démocratique et du renouveau économique d'Haïti comme étant un objectif majeur de la politique étrangère de son administration. Maintenant, il en fait rarement mention. La question se pose : pourquoi l'Administration Clinton, l'establishment des services de sécurité américains et les médias de la grande entreprise sont-ils sont réticents à dresser un bilan public de l'intervention américaine en Haïti?


Une catastrophe sociale

Les quelques articles qui ont paru dans la presse nord-américaine sur Haïti tracent un portrait dévastateur. « Soixante pourcent de la population du pays le plus pauvre de l'hémisphère occidental est encore illettrée et survit avec moins d'un dollar par jour », a rapporté le Washington Post en septembre dernier. Intitulé « Une nation dans le besoin : après cinq ans de présence américaine, la démocratie ne se porte pas bien en Haïti », le reportage du Washington Post reconnaît que l'intervention dirigée par les Etats-Unis n'a pas réussi à jeter les bases pour un quelconque développement économique ou démocratique d'Haïti. « Le système judiciaire historiquement corrompu et peu efficace fait toujours face à de sérieux problèmes.

« Alors que l'intervention internationale tire à sa fin, elle laisse derrière elle un état faible et financièrement coincé, incapable de satisfaire aux besoins élémentaires de son peuple. À peine un quart de la population a accès à de l'eau potable, et la plupart des Haïtiens n'ont ni électricité ni téléphone. Près de la moitié des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition, et les dépenses annuelles per capita pour la santé sont de $21, comparativement à $38 en Afrique sub-saharienne. »

Un rapport plus récent du Toronto Star évalue ainsi les conséquences de l' « Opération Restaurer la Démocratie » : « La misère est aussi profonde, les détritus continuent de s'accumuler, les gens sont toujours aussi malades et la situation politique reste aussi fragile qu'elle l'était, disons, il y a cinq ans. Sur toutes les questions cruciales, les choses continuent d'empirer. Il n'y a pas de junte militaire certes, mais il y a la répression politique, la peur, de continuels troubles politiques et l'émergence d'un autre genre de Tontons Macoutes, l'ancienne machine à tuer de la dictature des Duvalier. » L'article soulève la question clé : « Pourquoi les conditions ne se sont-elles pas améliorées malgré un haut niveau d'assistance et de participation étrangères? »

Dans la mesure où des politiciens et diplomates américains, canadiens et occidentaux fournissent la moindre réponse à cette question, c'est pour blâmer le peuple haïtien lui-même. Selon Michael Duval, représentant permanent du Canada à l'ONU, « la responsabilité de la reconstruction d'Haïtiet du maintien d'un environnement politique sécuritaire et stable revient surtout au peuple et au gouvernement d'Haïti ».

Ces sermons cyniques visent à brouiller les pistes historiques. Au cours du vingtième siècle, les Etats-Unis ont utilisé leur puissance militaire et économique pour empêcher tout changement socio-économique radical en Haïti. Washington a appuyé à maintes reprises des dictatures qui servaient à préserver les privilèges d'une mince élite locale, tout en maintenant les masses haïtiennes dans la misère.

La dictature de trois décennies de la famille Duvalier était un allié majeur des Etats-Unis dans le cadre de la guerre froide dans les Caraïbes et en Amérique centrale. L'armée haïtienne qui a été dissoute durant l' « Opération Restaurer la Démocratie » avait été créée par les Etats-Unis durant une précédente occupation militaire américaine, de 1915 à 1934.


Les véritables motifs de Washington

Pour comprendre le résultat de la plus récente intervention américaine en Haïti, il faut d'abord se pencher sur ses véritables motifs. Dès le départ, il faut rappeler qu'une section importante de l'élite politique s'opposait à toute action contre le régime militaire haïtien, préférant exercer la domination américaine sur Haïti par les moyens traditionnels.

Les Républicains ont dénoncé Aristide comme étant un radical atteint de démence, et ils ont continué à s'opposer à son retour à la présidence même après qu'il ait ouvert les bras à une armée américaine d'occupation et ait accepté d'implanter les diktats du FMI. La furieuse opposition des Républicains à Aristide confirme la rumeur que la CIA, sinon l'administration Bush elle-même, a donné le feu vert à son renversement en 1991.

Plusieurs raisons expliquent pourquoi le successeur de Bush, Bill Clinton, a décidé de renverser, ou plutôt écarter en douce, le gouvernement militaire haïtien. Cependant, la question centrale qui réside au cur de toutes ces raisons était de trouver la meilleure façon de maintenir la domination économique et géopolitique américaine dans le monde de l'après-guerre froide.

Au lendemain du coup d'état de 1991, le parti démocrate de Clinton avait critiqué l'administration Bush pour avoir renvoyé chez eux des réfugiés haïtiens qui cherchaient à s'enfuir en Floride. À son arrivée au pouvoir, Clinton ne pouvait continuer cette pratique impitoyable sans porter préjudice à sa crédibilité tant au niveau national qu'international. Il lui fallait par conséquent un changement dans la scène politique haïtienne qui servirait, si ce n'est à stopper le flot des réfugiés haïtiens dans les eaux américaines, du moins à fournir à la nouvelle administration américaine un prétexte pour les renvoyer.

L'administration Clinton s'est tournée vers Aristide, qui vivait alors en exil à Washington et s'efforçait de convaincre le congrès et la maison blanche qu'il ne représentait aucune menace aux intérêts américains. Tandis que des ultra-droitistes tels le sénateur républicain Jesse Helmes continuaient de condamner l'ex-prêtre catholique comme étant un « communiste », le département d'état américain s'échauffait à l'idée qu'Aristide et ses conseillers, recrutés alors en grande partie parmi les intellectuels haïtiens vivant aux Etats-Unis et au Canada, pourraient mieux servir les objectifs américains que le régime militaire instable de Port-au-Prince.

En 1993, les Etats-Unis ont réuni Aristide et les dirigeants du régime militaire à Governor's Island pour des négociations face-à-face. Alors que le chef de la junte, Raoul Cédras, était prêt à donner de vagues assurances que les militaires se retireraient éventuellement du pouvoir, lui et les autres généraux ont bondi à toute suggestion qu'Aristide soit remis au pouvoir. Une entente était censée avoir été conclue, mais le régime militaire n'a pas tardé à la renier. Lorsqu'un navire militaire américain, le USS Harlem, a cherché à s'accoster à Port-au-Prince, le personnel américain a été chassé par un gang envoyé par la junte militaire.

Ce tour pris par les événements a poussé la Maison blanche à se résoudre à se débarrasser des généraux. L'attitude de défi de la junte haïtienne menaçait de couper court à la crédibilité internationale de la nouvelle administration. Cela se passait au moment où les Etats-Unis cherchaient à profiter de l'effondrement de l'URSS pour déployer leur force de frappe et s'ériger en gendarme dans le nouvel ordre mondial, tentative qui avait déjà été sérieusement contrariée par l'échec de l'intervention américaine en Somalie. Comme en Somalie, une intervention américaine en Haïti pouvait être présentée sous une façade démocratique et servir à légitimer l'utilisation de la force militaire américaine aux yeux des Américains et de l'opinion publique mondiale.

Deux autres facteurs ont sans aucun doute joué un rôle majeur dans la décision de l'administration Clinton, après l'échec de l'accord de Governor's Island, d'intensifier la pression sur la junte et de préparer une occupation à part entière d'Haïti.

Premièrement, il y avait des craintes réelles que les militaires commençaient à perdre leur emprise sur Haïti et que le pays serait bientôt secoué par des soulèvements sociaux.

Deuxièmement, il y avait le rôle d'Aristide lui-même : sa popularité parmi le peuple haïtien, à cause de son opposition courageuse à la dictature des Duvalier et de ses successeurs, combinée à une servitude manifeste envers Washington.

La transformation d'Aristide en un pion américain, prêt à donner sa bénédiction à l'occupation d'Haïti par une puissance étrangère qui avait été le principal soutien de la dictature des Duvalier, était le résultat logique de sa politique antérieure. Lors du coup d'état de 1991, Aristide avait ordonné à ses partisans en Haïti, surtout dans les quartiers ouvriers, de s'abstenir de toute « violence », ou en d'autres mots, d'accepter la prise du pouvoir par les militaires.

Il les a conseillés de faire plutôt confiance aux Nations Unies et à la « communauté internationale », avant tout le Canada, la France et les Etats-Unis, pour que ceux-ci fassent pression pour un retour de la démocratie. Ainsi, dès le début, les espoirs d'Aristide pour un retour au pouvoir étaient liés aux intrigues de la diplomatie des grandes puissances. Cela signifiait qu'il devait prouver à l'impérialisme qu'il serait un meilleur garant de l'ordre social que ses opposants militaires.

Durant les négociations et les manuvres qui ont ultimement résulté en son retour au pouvoir, Aristide a fait d'autres concessions, acceptant de servir d'instrument pour briser le contrôle de l'état haïtien - c'est-à-dire les militaires et le gouvernement mené par Cédras - sur une bonne partie de l'économie. Les investisseurs étrangers pourraient ainsi avoir un plus grand accès aux ressources et aux marchés haïtiens.

En 1993, durant les négociations de Governor's Island, Aristide avait accepté un programme dicté par le FMI qui exigeait le maintien de bas salaires, la privatisation des entreprises d'état, et l'élimination des tarifs et autres mesures de contrôle sur les importations. Un an plus tard, il était forcé de donner un engagement encore plus détaillé qui allait dans le même sens. Ce marchandage n'était pas un secret. En avril 1995, le premier ministre haïtien d'alors, Smarck Michel, a expliqué que la politique économique de son gouvernement n'était pas définie par le cabinet, mais par « deux documents précis qui faisaient partie de toutes les négociations qui ont assuré le retour du président ».


Suppression des preuves de la complicité américaine

Le fait que l' « Opération Restaurer la Démocratie » n'avait rien à voir avec ce qu'elle prétendait être a été clairement démontré par les efforts déployés par les Etats-Unis pour protéger les dirigeants du coup d'état et rassurer leurs partisans au sein de l'élite haïtienne. Comme condition pour son retour au pouvoir, Aristide a dû accepter que les trois années du pouvoir militaire soient comptabilisées comme une partie intégrante de son propre mandat présidentiel. (La constitution du pays l'empêchait déjà de briguer un second mandat consécutif.)

Washington de son côté a tout fait pour satisfaire les dirigeants militaires. Avant que le premier soldat américain débarque en Haïti, l'ancien président américain Jimmy Carter s'est rendu à Port-au-Prince pour conclure une entente qui assure qu'aucune confrontation ne prenne place entre soldats américains et haïtiens. Il a également arrangé un départ sécuritaire et profitable pour le chef du coup d'état, le général Cédras, ainsi que ses complices. Non seulement Cédras a-t-il pu aller impunément en exil doré à Panama, mais les Etats-Unis ont aussi dégelé ses comptes bancaires et même accepté de lui verser des milliers de dollars par mois pour louer ses villas de Port-au-Prince durant l'occupation.

La toute première opération menée par la force d'occupation américaine a été de prendre contrôle du quartier général du FRAPH, une force paramilitaire établie par les dirigeants du coup d'état. L'armée américaine a vite fait de saisir plus de 150.000 pages de documents détaillant les opérations du FRAPH.

Ces documents, qui forment un véritable catalogue de la terreur commise par le FRAPH en collaboration avec les militaires, ont été par la suite transférés à l'ambassade américaine, où ils demeurent jusqu'à ce jour. Washington a rejeté les demandes des autorités haïtiennes et de l'ONU pour qu'ils soient rendus au gouvernement haïtien. Néanmoins, il a été révélé que le chef du FRAPH, Emmanuel Constant, était au service de la CIA.
De son côté, le département d'état américain a admis l'existence de liens entre les Etats-Unis et le FRAPH, en se déclarant prêt à rendre les documents du FRAPH à condition de pouvoir éliminer les références à un « petit nombre » de citoyens américains.

Grand cas a été fait par les partisans de l' « Opération Restaurer la Démocratie » de la dissolution de l'armée haïtienne et son remplacement par une nouvelle Police nationale. Mais une section importante de l'armée a été incorporée à la nouvelle force.

Fait tout aussi significatif, la force d'occupation américaine s'est montrée peu désireuse de désarmer les soldats renvoyés du service. Et Aristide, dans le cadre de l'entente qui l'a remis au pouvoir, se devait de s'opposer à toute tentative de mobiliser les masses contre les partisans armés de la réaction. Selon l'Agence haïtienne de presse, « beaucoup reprochent à la force multinationale de n'avoir pas adopté des mesures adéquates pour désarmer les membres de l'ancienne armée, [et] les para-militaires ».

L'article du Toronto Star cité plus haut rapporte ceci : « La Police nationale haïtienne forte de 6.000 membres, entraînée initialement par la Police Montée [du Canada] sous l'égide des Etats-Unis, a été problématique. Elle a été impliquée dans des actes de bastonnade, des meurtres extrajudiciaires, la corruption et le trafic de la drogue. En mai dernier, l'ancien chef de la police Jean Coles Rameau a été arrêté après que la police ait mis les menottes à 11 hommes, pour ensuite les aligner contre un mur [dans un quartier ouvrier à l'ouest de la capitale] et les abattre de balles à la tête. Trois étaient soupçonnés d'être des gangsters, les autres étaient des passants.Un rapport de la coalition nationale pour les droits des Haïtiens fait état d'arrogance endémique de la part de la police. Des officiers paradent dans l'île comme les miliciens Tonton Macoutes de François Duvalier et de son fils Jean-Claude 'Baby Doc', ou les troupes de choc du dirigeant du coup d'état, le général Raoul Cédras. »

L'impact de l' « ajustement structurel » du FMI

La politique économique poursuivie par Aristide et son successeur, René Préval, sur les ordres du FMI, est l'antithèse de la véritable démocratie. Non seulement a-t-elle servi à perpétuer le contrôle de l'économie haïtienne par une minuscule élite, mais elle a accru la pauvreté et l'inégalité sociale, dans un pays où existe déjà un immense fossé entre les riches et les pauvres.

Une revue en profondeur de l'économie haïtienne, écrite en 1997 par Lisa McGowan et intitulée Ajustement Structurel et le mythe de l'Aide en Haïti, documente l'impact catastrophique des diktats du FMI sur les masses haïtiennes. « Le haut niveau de conformité par les gouvernements Aristide [et Préval] aux demandes du FMI et des pays donneurs », rapporte McGowan, « n'a apporté presqu'aucun avantage au peuple haïtien, et a très peu donné en termes d'investissements privés ».

Sur la privatisation, elle écrit : « Avant même que le président Aristide ne retourne en Haïti, l'aide des pays donneurs dépendait explicitement de son engagement à privatiser neuf entités sur une liste de plus de 40 entreprises d'état. La liste de priorité comprenait les compagnies d'électricité et de téléphone, une cimenterie et une minoterie, l'aéroport et les ports de la nation, une usine de fabrication d'huile de cuisine et deux banques d'état ».

« De nombreux citoyens haïtiens », continue McGowan, « voientles entreprises d'étatcomme étant une source clé de génération de revenuspour leur pays si dépourvu de ressources. Ce point de vue est entré en collision avec les calendriers et les priorités des pays donneurs ».

En septembre 1995, la résistance populaire et parlementaire à la privatisation était telle que le cabinet s'est abstenu de signer une lettre d'intention à la Banque mondiale qui engageait Haïti à mettre en vente encore plus d'entreprises d'état. Cela a entraîné la chute du gouvernement du premier ministre Smarck Michel.

Mais un an plus tard, après une visite en Haïti de Michel Camdessus, le directeur des opérations du FMI, une loi de privatisation était adoptée par le parlement. Le successeur d'Aristide à la présidence, son ancien premier ministre René Préval, a organisé la vente de feu de la cimenterie et de la minoterie au coût de centaines d'emplois. La compagnie de téléphone, l'aéroport et les ports d'Haïti, qui emploient ensemble plus de 7.500 travailleurs, sont les prochains sur la liste. Le gouvernement Préval a également coupé des milliers d'emplois dans le gouvernement par des retraites anticipées, bien que le taux réel de chômage en Haïti dépasse largement les 50 %.

Pour rassurer le FMI, la compagnie d'électricité a réduit son personnel et augmenté les tarifs de 21 % en novembre 1994. Puis, deux mois plus tard, le gouvernement Aristide annonçait une série d'incitatifs spéciaux pour attirer les investissements étrangers en Haïti. Ces incitatifs comprenaient une réduction des taux sur le téléphone et l'électricité, ainsi que les frais de douane.

Mais la principale carte d'Haïti dans la course pour attirer les investissements étrangers reste les bas salaires. Comme l'explique McGowan, « à US$2,40 par jour, le vrai salaire minimum vaut 40 % de moins aujourd'hui qu'en 1980, et est le plus bas de l'hémisphère ».

Mais pour le FMI, même ce salaire de misère est trop élevé. Il a fait abolir l'article 137 du code haïtien du travail, qui stipulait que le salaire minimum devait être augmenté chaque fois que l'inflation dépassait 10 % par année . « La loi de gel salarial exigée par le FMI signifie qu'avant de pouvoir augmenter les salaires de ses employés, le gouvernement devra d'abord licencier du personnel », écrit McGowan.

Malgré ces mesures, les investisseurs continuent d'ignorer Haïti, à cause de son manque d'infrastructures, sa force de travail peu formée et les craintes de troubles politiques. Au même moment, les réformes du FMI ont eu un impact dévastateur sur la paysannerie, qui constitue les deux tiers de la population d'Haïti. Selon McGowan, l'élimination des tarifs a placé les paysans haïtiens «en compétition directe avec les fermiers subventionnés et mécanisés d'autres pays, bataille qu'ils ne peuvent tout simplement pas gagner ».

« Il y a dix ans », continue McGowan, « les paysans produisaient presque tout le riz consommé en Haïti. Au cours de la dernière décennie cependant, ils ont reçu coup sur coup par les politiques commerciales et fiscales imposées dans le cadre de l'ajustement structurel.Le résultat est qu'Haïti ne produit aujourd'hui qu'environ 50% de ses besoins en riz ».

Résumant l'impact de l' « ajustement structurel » du FMI, McGowan déclare : « Au lieu d'aider l'économie haïtienne à surmonter ses distorsions, l'effet combiné des politiques du FMI a été d'imposer une camisole de force financière qui comprime l'activité économique générale. De telles politiques continuent de servir les intérêts d'un petit nombre de créditeurs, quelques investisseurs et consommateurs étrangers et une petite classe d'élites haïtiennes aux dépens du peuple haïtien ». (Le texte complet de son rapport se retrouve sur l'internet à l'adresse suivante : http://www.igc.org/dgap/haiti97.html).

Si les conditions des masses haïtiennes n'ont fait qu'empirer durant l'occupation américaine, c'est parce que les buts de cette entreprise - empêcher toute révolte populaire visant à restructurer radicalement la vie économique, raccommoder et renforcer un appareil d'état qui maintien la domination d'une mince élite locale, et ouvrir l'économie haïtienne à la domination effrénée du capital international - sont incompatibles avec une véritable démocratie et un véritable développement économique.

La vraie démocratie ne peut être établie que par le bas, par un mouvement qui articule le besoin des masses pour de vastes et profonds changements socio-économiques et qui, sous la direction de la classe ouvrière haïtienne, planifie et organise sa lutte dans le cadre d'une offensive internationale de la classe ouvrière contre le capital global.
Source : http://www.wsws.org/francais/News/2000/fevrier00/17fev00_haiti.shtml

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"- A quoi est due la chute d'Adam et Eve ?
- C'était une erreur de Genèse."
(Boris Vian / 1920-1959)

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Gnata
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MessagePosté le: Mar 20 Déc 2005 16:26    Sujet du message: Répondre en citant

Cathy , les Anglais ont une certaine affinité avec les Américains , tout comme les Québecois du Canada ont une certaine affinité avec la France , à la limite les Européens dans leur grande majorité ont une certaine affinité d'avec Les USA , c'est un peu comme ca que Haïti devarit " potentiellement " avoir une affinité avec l'Afrique et vice-versa !

C'est pour cette même raison d'affinité que nous allons manifesté quand un juge canadien se permet d'attribuer des coutumes ( qui n'ont jamais existé en Haïti ) à cette communauté , c'est pour cette même raison d'affinité que nous faisons des pétitions pour dire ici aux médias de ne pas confondre les gangs de rues , la prostitution à la commuanté Haïtienne ou Jamaïcaine .

Nos Histoires semblent p-e différentes par les localisations , mais c'est parcequ'elles ont cette affinité-là que je serais tjrs entrain d'être heureux pour une Yolande James ( première descendente Haïtienne député de l'assemblée NAtionale Québecoise ) ou de voir des visages Kamit d'Haïtiens , de Jamaïcains ou de Trinidadéens à la télé Canadienne .

Nous comprenons-nous mieux , maintenant ?
Si c'est Ok , passons à tes Actes !
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Cathy
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MessagePosté le: Mar 20 Déc 2005 16:41    Sujet du message: Répondre en citant

Ecoute, avant de poursuivre j'aimerai soulever un voile, je dis que l'haïtien vient d'Afrique, mais, dire que son histoire est entièrement liée à l'histoire Africaine, que son destin est lié à celle de l'Afrique est une ineptie (a mon sens)

C'est comme si que tu me disais que toi et moi, parceque noires toutes les deux, nous avions le même destin. Sans tenir compte du faite que tu évolue au Canada, moi en France, que mes parents m'ont inculqué si et que les tiens ça. Sans tenir compte de mon patrimoine culturelle, de mes valeurs famillial, des mes concepts religieux,il y à 400 ans mes ancêtres sont arrivés d'Afrique, mais l'histoire la plus récente imprégné dans mon cerveau, l'histoire qui m'interresses avant tout, est celle d'Haïti, Toussaint Louverture me parle plus que Chaka, Dessalines me parle dans ma langue.

Je veux dire qu'aujourd'hui, je connais de mieux en mieux mon histoire, j'arrive à me situer un peu plus dans le monde kamitique, mais cependant, je me sent plus proche d'un haïtien qu'un frère Africain. Si d'aventure je venais à faire alliance avec un africain, je me rapprocherai un peu plus du continent, car mes enfants ont seraient issue; ce qui serais un retour aux sources.

Ma mère me dit toujours "tu as cinq doigt, mais tous non pas la même longueur. Ce qui signifie que chaque individu a son histoire.
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Gnata
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MessagePosté le: Mar 20 Déc 2005 16:51    Sujet du message: Répondre en citant

Cathy ,la compréhension triomphe , et c'est une bonne chose .
Je lis L'acte 2 et je te reviens plus tard .

Chabine , j'ai lu hier dans le journal qu'un Américain-haïtien a été autorisé à se presenter aux presidenetielles , je te reviendrai la dessus , mais permet que je te donne un avis éclair ,
je pense ( à mon humble avis ) que si ce candidat a été parachuté candidat par delà votre constitution , cela créera des précedents dont personne ne peut prevoir l'étendu, les trubles politiques perdurent ainsi , crois-moi on s'y connaît un peu dans mon pays .

Quelquesoit les qualifications du Monsieur ou sa richesse , s'il n'est pas présidentiable parcequ'étant americain ( donc ayant une autre nationalité) , je trouve dangeureux de le lui permettre quand votre constitution ne le premet pas . On ne change pas les Lois pour une seule personne , ca crée des précedents graves ... je te revendrait .
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