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L'Afrique mise sur l'algue verte pour mieux se nourrir

 
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Chabine
Super Posteur


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Messages: 3040

MessagePosté le: Mer 08 Mar 2006 15:03    Sujet du message: L'Afrique mise sur l'algue verte pour mieux se nourrir Répondre en citant

L'Afrique mise sur l'algue verte pour mieux se nourrir
LE MONDE | 05.03.06 | 14h49 • Mis à jour le 05.03.06 | 14h49


Sous le soleil matinal, l'eau couleur olive scintille dans le grand bassin. Depuis une heure, Fati et Na sont tout à leur récolte. Litre après litre, elles versent l'eau sur un linge blanc, filtre improvisé dans lequel s'amasse une pâte verte spongieuse : de la spiruline, une algue microscopique qui vit au fond des lacs mais peut être cultivée dans des fermes telles que celle-ci, située à Ouahigouya, dans le nord du Burkina Faso.

Environ 25 000 personnes, principalement des enfants, meurent chaque jour par manque de nourriture, ou à cause de maladies liées à la malnutrition, selon la Food and Agricultural Organization (FAO).

On estime que le tiers des enfants africains souffrent de malnutrition. Les pays les plus touchés - où plus de 35 % des moins de 5 ans ont un retard de croissance, selon l'Unicef - sont le Burkina Faso, le Burundi, la République démocratique du Congo, l'Erythrée, l'Ethiopie, la Guinée équatoriale, Madagascar, le Mali, le Niger, le Nigeria, la République centrafricaine, la Tanzanie et la Zambie.

Près de 72 % des terres cultivablers de l'Afrique subsaharienne et 31 % de ses pâturages sont dégradés, entraînant, selon des études des Nations unies, des pertes énormes de production.

Le continent africain comptait 906 millions d'habitants en 2005. Cette population dépassera 1,3 milliard en 2025, d'après les estimations du Population Reference Bureau.

Baptisée cyanobactérie Arthrospira platensis par les scientifiques, cette algue pourrait bien, dans les prochaines décennies, transformer le quotidien de certaines populations malnutries de la planète. Et pour cause. Riche en vitamines (A, B12, E) et en minéraux (fer, calcium, magnésium), elle présente une impressionnante teneur en protéines : de 50 % à 70 % de sa matière sèche, presque deux fois plus que le soja. A tel point que l'Agence spatiale européenne compte l'utiliser dans ses longues missions de trois cents ou quatre cents jours, "comme le retour sur la Lune en 2018 ou les vols sur Mars en 2035", explique Christophe Lasseur, chef du projet spatial Melissa. "Se cultivant facilement, la spiruline est directement comestible et pourra être produite sur la Lune ou Mars. C'est sur elle que reposera en partie la survie de l'équipage."

A partir du 4 mars, cette algue est l'objet d'un premier colloque panafricain réunissant à Agharous (Niger) "algoculteurs", médecins et chercheurs d'une dizaine de pays. L'enjeu est d'autant plus important que, selon un récent rapport de l'Association américaine pour l'avancement de la science, sans nouveaux investissements, notamment agricoles, "le monde comptera 100 millions de personnes sous-alimentées supplémentaires en 2015".

En Afrique, en tout cas, associations et gouvernements n'hésitent plus à miser sur cette culture simple et bon marché, accessible aux petites exploitations, qui demande 4 fois moins d'eau et 20 fois moins d'espace que le soja pour un rendement en protéines équivalent. Des fermes expérimentales se sont développées au Mali, au Bénin, au Niger. La récolte se fait tous les trois jours : filtrée et essorée, l'algue, déjà prisée par les Aztèques et les populations du lac Tchad depuis des centaines d'années, est ensuite séchée et réduite en poudre.

Au Burkina Faso, après le lancement de dix fermes pilotes, le gouvernement s'est engagé dans un vaste projet de 3 600 m2 de culture, qui sera finalisé en 2010. Si les études futures se révèlent concluantes, le ministère de la santé pourrait élever la spiruline au rang de médicament.

Au Sénégal, c'est Viviane Wade, la femme du chef de l'Etat, Abdoulaye Wade, qui mène campagne : fin 2005, son association Education Santé a fait don de 45 tonnes de farine enrichie en spiruline pour soigner 10 000 enfants nigériens.

Enfin, parce qu'à l'avenir cette expansion pourrait être limitée par la raréfaction de l'eau douce, "le président de Madagascar, Marc Ravalomanana, un ancien entrepreneur agroalimentaire, soutient un projet expérimental de culture de spiruline dans l'eau de mer à Tuléar", souligne Nardo Vicente, responsable scientifique de l'Institut océanographique Paul-Ricard.

Les défenseurs de la spiruline ne sont pas cantonnés en Afrique. "Au Chili, après de longues recherches, des universitaires de Santiago ont obtenu l'aide gouvernementale et exploitent depuis cinq ans la spiruline dans les eaux saumâtres du désert de l'Atacama", précise M.Vicente, qui a développé une station pilote à but pédagogique en Camargue. "La suite du projet va dépendre du financement que nous accordera l'Institut océanographique. En Europe, il manque encore une volonté politique." Néanmoins, le Centre de formation professionnelle et de promotion agricole de Hyères (Var) propose, depuis la rentrée 2005, des sessions spécifiques qui vont "s'ouvrir à l'international", se réjouit le responsable, Claude Villard. Déjà, une centaine d'élèves reçoivent chaque année un certificat et partent enseigner à l'étranger la culture artisanale de la spiruline.

Au Centre de récupération nutritionnelle d'Ouahigouya, au Burkina Faso, Diane, infirmière, constate jour après jour les effets bénéfiques de l'algue, distribuée gratuitement aux enfants malnutris, qui "prennent 100 grammes par jour grâce aux 2 petits grammes verts qu'on mélange à leur bouillie de mil". Et d'insister sur le potentiel de cet apport. "Connaissez-vous beaucoup de plantes qui renforcent ainsi des organismes affaiblis ?" Mais pour le docteur Francis Monet, de la délégation burkinabée de l'Organisation mondiale de la santé, "la spiruline relève de la médecine traditionnelle. Pour être reconnue comme médicament, il faudrait qu'elle ait une action spécifique sur une maladie donnée. Pour l'instant, nous la considérons comme un simple complément nutritionnel".

Or, même à ce niveau, la spiruline, cultivée majoritairement de façon artisanale, a du mal à s'imposer face au Plumpy'nut, cette pâte à base d'arachide brevetée et produite en France. "Nous avons là un concentré technologique qui répond aux besoins de l'enfant malnutri, explique Geza Harczi, de Médecins sans frontières. Nous ne sommes fermés à aucune option mais, pour le moment, il n'y a pas d'études scientifiques qui prouvent l'efficacité de la spiruline." Même position de Ludovic Bourbé, directeur technique d'Action contre la faim, qui ne demande qu'à se laisser convaincre, preuves scientifiques à l'appui.

Néanmoins, Gilles Raguin, responsable de la lutte contre la malnutrition au Programme alimentaire mondial (PAM), souligne qu'après plusieurs années de méfiance, "on parle aujourd'hui de la spiruline de façon plus positive. Si, à court terme, elle n'est pas prête à entrer dans les standards des grandes organisations internationales, elle a désormais leur bienveillance".

Une évolution lente qui se nourrit de la multiplication des initiatives de terrain. "Tout cela commence à bouillonner, note M. Vicente. Des projets concrets se développent dans le Sud au fur et à mesure que les dirigeants prennent conscience que la spiruline peut permettre à leur pays de sortir du marasme."

Sophie Blitman
Article paru dans l'édition du 05.03.06
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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Katana
Bon posteur


Inscrit le: 23 Déc 2005
Messages: 669

MessagePosté le: Mer 08 Mar 2006 15:48    Sujet du message: Répondre en citant

Alors même que l’Afrique n’a jamais entrepris (contrairement aux occidentaux) d’étudier la totalité de sa faune et sa flore pour essayer d’y découvrir quels sont toutes les denrées comestibles.

Alors même que les directives du FMI et de la banque mondiale obligent nos paysans à planter des semences uniquement destinées aux exportations (produits bloqués aux frontières des pays occidentaux) et impropres à la consommation en Afrique.

Alors que forcés à cultiver ces nouvelles semences, nos paysans perdent leur savoir faire ancestral et peinent à le transmettre à leurs enfants.

On nous explique que cette algue verte va régler les problèmes de nutrition en Afrique…

Je l’ai déjà écrit sur grioo mais, Au stade atteint par les moyens de production agricole, la terre pourrait nourrir normalement 12 milliards d’êtres humains, autrement dit fournir à chaque individu une ration équivalant à 2700 calories par jour. Or, nous ne sommes qu’un peu plus de 6 milliards d’individus sur terre, et chaque année 826 millions souffrent de sous alimentation chronique et mutilante… La faim persistante et la sous-alimentation chronique sont faites de main d’homme. Elles sont dues à l’ordre meurtrier du monde. Quiconque meurt de faim est victime d’un assassinat.

Tous les enfants, hommes, femmes, vieillards, noirs ou blancs qui meurent de faim sur terre, meurent parce que quelqu’un, quelque part, souhaite que cela se passe ainsi…

Wait and see...

En tous cas, l'Afrique ne doit pas se spécialiser uniquement dans la culture de cette algue pour laisser "les autres" venir se servir d'autres produits...

Il faut surveiller cela de très près...
_________________
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JP Bemba
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