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Le Code Noir, par Louis XIV en 1685

 
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mer 07 Juin 2006 03:19    Sujet du message: Le Code Noir, par Louis XIV en 1685 Répondre en citant

http://www.passion-histoire.net/phpBB_Fr/viewtopic.php?t=8328
C'est un sujet que j'ai initié ailleurs, où il a été verrouillé. Mais comme il me tient aux trippes, je me permets de le rapatrier ici, où il me semble que nous aurions pu en discuter sous toutes ses coutures...

L'Edit de Mars 1685, ou Le Code Noir
Ce texte de loi, promulgué par "Le Roi Soleil", établit en Droit le fait par des Blancs (Français, sujets du roi) de posséder des Nègres en tant que "choses mobiliaires". Il ne dit rigoureusement rien quant aux circonstances (dites de la "traite négrière") par lesquelles une telle chose advient.

Mais ce faisant, ce texte entérine juridiquement la possibilité pour tout Blanc chrétien de réduire tout Nègre à la condition de bois d'ébène ; c'est-à-dire de l'éradiquer du genre humain, et de le consacrer comme "chose" : de le chosifier. La condition d'être-chrétien a pour effet, dès le premier article du texte, de chasser tous les juifs des îles ; comme "ennemis déclarés du nom chrétien".


Le code noir règle juridiquement les relations de propriété, et entre propriétaires, de bois d'ébène ; de même que les conditions d'exploitation de ce bois d'ébène dans les colonies sous autorité du Roi de France.

Citation:
PREAMBULE
Louis, par la grâce de Dieu roi de France et de Navarre : à tous, présents et à venir, salut.

Comme nous devons également nos soins à tous les peuples que la divine providence a mis sous notre obédience, nous avons bien voulu faire examiner en notre présence les mémoires qui ont été envoyés par nos officiers de nos îles de l'Amérique, par lesquels ayant été informés du besoin qu'ils ont de notre justice
- pour y maintenir la discipline de l'Eglise catholique, apostolique et romaine,
- pour y régler ce qui concerne l'état et la qualité des esclaves dans nos dites îles et désirant y pourvoir et leur faire connaître qu'encore qu'ils habitent des climats infiniment éloignés de notre jour ordinaire, nous leur sommes toujours présent, par l'étendue de notre puissance, mais encore par la promptitude de notre application à les sécourir dans leur nécessité.

A ces causes, de l'avis de notre Conseil, et de notre certaine science, pleine puissance et autorité royale, nous avons dit, statué, et ordonné, disons, statuons, et ordonnons, voulons et nous plaît ce qui ensuit.


Nota : Pour qu'ils puissent en être chassés, il fallait que les juifs fussent auparavant résidents des îles, où ils prospéraient particulièrement dans les activités qu'y pratiquaient tous les autres Blancs, notamment l'exploitation de bois d'ébène. C'est d'ailleurs l'état florissant de leurs affaires qui suscita la jalousie des autres exploitatnts blancs ayant intrigué, en vue de les en faire partir...

Références biblio.
- Louis SALA-MOLINS, "Le code noir ou le calvaire de Canaan", PUF, 1998, 6ème édition (1ère édition, 1987)

- Sous la direction de Aggée Célestin LOMO MYAZHIOM, "Esclaves noirs maîtres blancs. Quand la mémoire de l'opprimé s'oppose à la mémoire de l'oppresseur", éd. Homnisphères, Paris, 2006

- "Louis XIV, le Code Noir", Introduction et notes de obert CHESNAIS. édition L'Esprit Frappeur, 1998

- Bassidiki Coulibaly, "Du crime d'être "noir", un milliard de "Noirs" dans une prison identitaire", éd. Homnisphères, 2006
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mer 07 Juin 2006 03:29    Sujet du message: Répondre en citant

Préambule a écrit:
pour y maintenir la discipline de l'Eglise catholique, apostolique et romaine,


Le Code Noir mobilise aussi bien le registre politique que le registre religieux, en tant qu'il dit le Droit en s'appuyant sur la Bible. La question de la réduction de Nègres en bois d'ébène n'est aucunement un cas de conscience pour les élites religieuses, politiques, intellectuelles européennes de l'époque ; à quelques rarissimes exceptions près. La malédiction de Cham, les bulles papales des siècles antérieurs, ont instillé culturellement un racisme anti-nègre inconscient de soi ; confortablement installé dans ses certitudes blanco-bibliques.

Cet édit un signe crucial de la collusion séculaire du religieux avec le politique en Europe, en vue de perpétrer ce crime que l'on nomme improprement "traite négrière"; ou en tout cas pour en instituer idéologiquement la possibilité. D'ailleurs, dans les faits des personnes physiques ou morales religieuses exploiteront d'importantes quantités de bois d'ébène ; tandis que l'Etat des pays négriers soutiendra matériellement et financièrement "la traite".

En ce sens, le Code Noir est le pendant politico-juridique des Bulles papales qui l'ont précédé de deux siècles. Ce texte juridique est dans la filiation axiologique du Traité de Tordecillas, et d'une série de textes analogues produits par les Européens, en vue de régler les conséquences juridiques de leurs rapports aux autres hommes non-européens.

Toutes sortes de textes ne démontrant aucun souci de Justice-Egalité-Fraternité à l'égard des Autres, bien au contraire, loin s'en fut ; mais qui ont concouru à fabriquer au fil de siècles une "culture de la suprématie blanche" (cf. Sophie BESSIS, "L'Occident et l'autre"...), dont les Occidentaux réchignent trop longtemps à se départir...

En tout état de cause, le Code Noir (et autres similaires) est très probablement le texte de droit le plus abject à avoir été jamais produit ; en tant qu'il établit juridiquement la possibilité que des êtres humains puissent posséder d'autres êtres humains au titre de "biens meubles", de choses animées...
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mer 07 Juin 2006 04:01    Sujet du message: Répondre en citant

Robert Chesnais a écrit:
Le dépouillement des archives judiciaires des Antilles montre que très rares ont été les propriétaires à avoir été inquiétés, encore moins condamnés aux amendes prévues, pour avoir outrepassé leurs droits, même dans les cas ayant entraîné la mort de l'esclave. [ "Le Code Noir", éd. L'esprit Frappeur, 1998, p12]

Contrairement à ce qu'avancent d'aucuns, le Code Noir n'améliore pas la condition du bois d'ébène ; ni en Droit, ni encore moins en Fait. Ce texte INSTITUTIONNALISE la condition de bois d'ébène.

Rien n'empêchait le Roi d'interdire, au moins en principe, le fait par ses sujets de traiter des Nègres par milliers comme du bétail dans les colonies de la Couronne. Notons d'ailleurs que l'esclavage était réputé interdit en Métropole. En réalité, sa pratique était pudiquement voilée par le terme de "servage". Mais s'il a légiféré comme il l'a fait, c'est parce que Le Roi Soleil trouvait conforme à la morale (chrétienne) et à la justice (française) le fait par des Blancs de réduire des Nègres en "choses mobiliaires".

En conséquence, on ne peut pas dire que Louis XIV "limite" les droits des propriétaires sur leurs bois d'ébène ; puisque ces droits n'existaient pas (ne sont reconnus par aucune loi) avant que cet édit de mars 1685 ne les leur accorde. Le Roi de France LEGALISE la pratique consistant pour des Blancs à traiter des Nègres comme des animaux, ou comme des chaises ; en tout cas comme des "choses mobiliaires".

Or, qu'est-ce que légaliser (ou établir un droit), sinon DElimiter le cadre juridique à l'intérieur duquel une pratique ou un usage est conforme à la volonté souveraine du législateur? Auquel cas, le Code Noir ne limite rien ; il délimite un nouveau droit de propriété : il ne peut procéder autrement, puisqu'il est de la nature même de tout droit que d'être fini, c'est-à-dire d'être délimité...
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mer 07 Juin 2006 04:32    Sujet du message: Répondre en citant

Certaines dispositions du Code Noir seront particulièrement négrocides :


Citation:
Art. 44 Déclarons les esclaves être meubles, et comme tels entrer en la communauté […]

Les esclaves sont considérés juridiquement au même titre que des objets mobilisables ou des animaux. Ce que précise encore l'article 46 :
Citation:
art. 46 : Dans les saisies des esclaves seront observées les formalités prescrites par nos Ordonnances et les coutumes pour les saisies des choses mobiliaires [...] et généralement que la condition des esclaves soit réglée en toutes affaires, comme celle des autres choses mobiliaires, aux exceptions suivantes.

En effet, "choses mobiliaires" ou "biens meubles" sont des expressions rigoureusement synonimes en droit. Ce sont des objets susceptibles d'appropriation (privée), et que l'on peut plus facilement déplacer (comme une chaise ou une vache, à la différence d'un bâtiment ou d'un terrain).

Citation:
Art 31 Ne pourront aussi les esclaves être partie ni être en jugement ni en matière civile, tant en demandant qu’en défendant, ni être parties civiles en matière criminelle, sauf à leurs maîtres d’agir et de défendre en matière civile, et de poursuivre en matière criminelle la réparation des outrages et excès qui auront été commis contre leurs esclaves.


Citation:
Art. 26 Les esclaves qui ne seront point nourris, vêtus et entretenus par leurs maîtres selon que nous l’avons ordonné par ces présentes pourront en donner l’avis à notre procureur général et mettre les mémoires entre ses mains, sur lesquels et même d’office, si les avis lui en viennent d’ailleurs, les maîtres seront poursuivis à sa requête et sans frais, ce que nous voulons être observé pour les crimes et traitements barbares et inhumains des maîtres envers leurs esclaves.


En tant que bien meuble, c'est très logiquement que l'esclave n'a aucune capacité juridique. Il ne peut être ni demandeur, ni défendeur.
Par conséquent, tous les articles qui feignent de reconnaître des droits à cette chaise humaine (ou à ce bétail) consistent en ignobles fumisteries : c'est comme si une loi prévoyait qu'une vache, ou une chaise, peut attaquer son propriétaire en justice pour l'avoir maltraitée. Seul le "Roi Soleil" peut réaliser une telle prouesse, qui est au fond une hydre juridique...

Citation:
Art.33 L’esclave qui aura frappé son maître, sa maîtresse ou le mari de sa maîtresse ou leurs enfants avec contusion ou effusion de sang, ou au visage, sera puni de mort.

Art.35 Les vols qualifiés, même ceux des chevaux, cavales, mulets, bœufs et vaches qui auront été faits par les esclaves, ou par les affranchis, seront punis de peines afflictives, même de mort si le cas le requiert.

Art. 38 L’esclave fugitif qui aura été en fuite pendant un mois à compter du jour que son maître l’aura dénoncé en justice, aura les oreilles coupées et sera marqué d’une fleur de lis sur une épaule ; et s’il récidive une autre fois à compter pareillement du jours de la dénonciation, aura le jarret coupé et il sera marqué d’une fleur de lis sur l’autre épaule ; et la troisième fois il sera puni de mort.


La peine de mort est omniprésente dans le Code Noir : ainsi, ce fait récurrent et banal de donner la mort au Nègre dans les colonies s'inscrit en droit comme un transfert de préorogatives des propriétaires vers le Roi (via ses agents). Mais pour les victimes, le tarif est le même ; qu'elles le paient au Propriétaire ou au Roi : Blanc c'est Blanc, dans le système négrier. C'est quelqu'un que sa blancheur autorise à tuer impunément du Nègre pour maintes et diverses raisons...


Citation:
Art. 40 L’esclave puni de mort sur la dénonciation de son maître, non complice du crime par lequel il aura été condamné, sera estimé avant l’exécution par deux principaux habitants de l’île qui seront nommés d’office par le juge ; et le prix de l’estimation sera payé au maître […]


Comme le bois d'ébène n'a aucune capacité juridique, son propriétaire peut l'accuser de tout et obtenir facilement gain de cause. Le dit propriétaire peut donc faire exécuter sa bête pour quelque fallacieux motif, et s'en faire rembourser "le prix de l'estimation". Il va s'en dire que d'innombrables propriétaires abuseront de stratagèmes "négrocidaires" pour se faire rembourser leurs assassinats de Nègres...

Citation:
Art.27 Les esclaves infirmes par vieillesse, maladie ou autrement, soit que la maladie soit incurable ou non, seront nourris et entretenus par leurs maîtres ; et en cas qu’ils les eussent abandonnés, lesdits esclaves seront adjugés à l’hôpital ; auquel les maîtres seront condamnés de payer six sols par chacun jour pour la nourriture et entretien de chaque esclave.


Quand une chaise est hors d'usage, on s'en sépare dans une benne à ordures. Au besoin, on en achète une autre.

Quand une bête humaine est hors d'usage, le propriétaire ne va pas s'en encombrer, comme une bouche inutile à nourrir (même aussi chichement que l'étaient les Nègres surexploités). Il ne va pas non plus payer des frais inutiles d'entreposage dans un mouroir (dit "hôpital" du XVIIème siècle), ce qui grèverait le budget de son exploitation négrière ; et donc en réduirait la rentabilité économique.

Donc la seule solution efficace consistait à éliminer physiquement le bétail humain hors d'usage. Aussi, bien souvent les esclaves "infirmes par vieillesse, maladie, ou autrement" étaient-ils purement et simplement éliminés par les propriétaires, qui les remplaçaient, au besoin, par de nouvelles acquisitions de bétail humain. D'où cette espérance de vie particulièrement éphémère du bois d'ébène dans les plantations antillaises...

En conséquence, cet article 27 est pour le moins inconséquent. Sauf s'il vise seulement à sauver les apparences. Comme l'une de ces nombreuses dispositions "cosmétiques" d'un texte de loi réduisant des êtres humains à la condition de bien meuble, et qui tente, par de niaises contortions, d'atténuer les effets nécessairement criminogènes de son exploit...

En somme : Le Roi Soleil était un criminel négrocide, à l'instar d'un Léopold II ou d'un Napoléon Bonaparte, qui en sont les dignes héritiers...
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Gnata
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Messages: 1127

MessagePosté le: Mer 07 Juin 2006 21:09    Sujet du message: Répondre en citant

Salut Ogo ,

J'ai lu en diagonale la littérature en question ( le code Noir ) et aussi les tentatives d'un certain Duduche19 ( ton ombre Laughing) sur Passion-histoire.net , en l'espèce les raisons selon lesquelles il fallait combler un vide juridique et par soucis d'avoir une legislation qui donne des droits et des devoirs aux propriétaires d'esclaves atténuent (si on peut appeller ca comme ca ) la cruauté de l'entreprise en question , de fait même , c'est une brèche dans laquelle les autres intervenants se sont lancés pour relativiser l'ignominie de cet edit , il n'est pas surprenant , lorsque qu'une polémique surviendra , que certaines têtes pensantes francaises choisissent de marcher dans les voies du sieur Duduche19 , juste pour nous montrer qu'après tout le Roi-soleil a eu le merite de donner des droits à des hommes-meubles .

Je ne sais pas si avant le Code Noir nous avons des recits ou des références ( s'il y en a ) sur la manière dont les Noirs étaient traités , ca permettrait d'en faire une comparaison ( aussi morbide soit-elle ) sur l'avant et après le code Noir , histoire de voir si effectivement il y a eu changement de traitements après le Code Noir .
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"Always be intolerant to ignorance but understanding of illiteracy (..)in those homely sayings (mother wit) was couched the collective wisdom of generations" I know why the caged bird sings, p99, Maya Angelou
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ramrod
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MessagePosté le: Jeu 08 Juin 2006 08:36    Sujet du message: Répondre en citant

Serait-il possible de réintroduire Duduche dans le forum de Grioo, je sais qu'il a été banni de ce dernier tout comme je l'ai été du forum Passion-Histoire. Le mieux serait que les modos le laisse recréer un compte pour que le débat puisse prendre place ici, vous ne pensez pas?! Wink
En tout cas, pour ma part, ca me démange de reprendre le fil de la conversation laissée là-bas! Twisted Evil
Un modérateur pourrait-il me donner son accord afin que j'invite duduche à se réinscrire ici Question
Bien sûr, qu'on peut contourner les bannissement en trichant sur les adresses mail et les pseudos, mais là c'est un cas particulier, faut qu'il nous revienne sous ce même pseudo!
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Soundjata Kéita
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MessagePosté le: Jeu 08 Juin 2006 20:01    Sujet du message: Répondre en citant

Ce serait bien que le sujet ne dérive pas dans un puéril débat "Passion Histoire VS Grioo.com".
Chaque forum à sa sensibilité, et surtout son automonie propre. Grioo est libre de virer les révisionnistes négrophobes, de la même manière que Passion Histoire est libre d'assumer de protéger la liberté d'expression de ces mêmes révionnistes au détriments de ceux qui y sont qualifiés "d'afrocentristes" plus rapidement qu'à leur tour.
Il n'appartient donc qu'à tout un chacun et toute une chacune d'en tenir compte lorsqu'il/elle s'inscrira sur l'un d'eux, un point c'est tout.
De plus, il serait grand temps que nous apprenions à discuter de notre propre histoire en fonction de nos propres préoccupations épistémiques au lieu d'attendre qu'un élément extérieur ne débarque pour déféquer une énième fois sur notre tête, pour réagir et jouer les vierges effarouchées. Quittons définitivement cette mentalité de suiviste et assumons d'être à la pointe de la connaissance dans tous les domaines nous concernant de près ou de loin.
Nous avons assez perdu de temps à refaire l'éducation des autres, alors que notre priorité est d'édifier les notres dans la sérénité.

Bref, merci de reprendre le débat là où nous l'avons laisser.


Il serait intéressant de connaître la nature des autres "codes noirs", hispaniques par exemple.
Donc si quelqu'un a eu l'occasion de lire "Les Codes Noirs Hispaniques", édité par l'UNESCO :

histoire de nous en toucher un mot, nous lui en serons gré.


Hotep, Soundjata
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Pakira
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Messages: 1750

MessagePosté le: Ven 09 Juin 2006 18:47    Sujet du message: Répondre en citant

Ogo,pourquoi tu pers ton temps avec les gars de passion histoire?

Citation:
Le dépouillement des archives judiciaires des Antilles montre que très rares ont été les propriétaires à avoir été inquiétés, encore moins condamnés aux amendes prévues, pour avoir outrepassé leurs droits, même dans les cas ayant entraîné la mort de l'esclave. [ "Le Code Noir", éd. L'esprit Frappeur, 1998, p12]


Le code noir était une fumisterie.Par exemple,ils disent que les juifs n'avaient pas le droit de posséder des esclaves,mais il ya en Guyane un célèbre esclavagiste JEAN VIDAL,qui était juif et grand maître de la franc maçonnerie.
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"tout nèg a nèg

ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg

nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg

sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!

a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti

avan yé sotil koté y fika
AFRIKA!!!"

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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Ven 09 Juin 2006 20:54    Sujet du message: Répondre en citant

Pakira a écrit:
Ogo,pourquoi tu pers ton temps avec les gars de passion histoire?

Citation:
Le dépouillement des archives judiciaires des Antilles montre que très rares ont été les propriétaires à avoir été inquiétés, encore moins condamnés aux amendes prévues, pour avoir outrepassé leurs droits, même dans les cas ayant entraîné la mort de l'esclave. [ "Le Code Noir", éd. L'esprit Frappeur, 1998, p12]


Le code noir était une fumisterie.Par exemple,ils disent que les juifs n'avaient pas le droit de posséder des esclaves,mais il ya en Guyane un célèbre esclavagiste JEAN VIDAL,qui était juif et grand maître de la franc maçonnerie.

Réponse par Mp Arrow
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mer 21 Juin 2006 06:19    Sujet du message: Répondre en citant

gnata a écrit:
Salut Ogo ,
Je ne sais pas si avant le Code Noir nous avons des recits ou des références ( s'il y en a ) sur la manière dont les Noirs étaient traités , ca permettrait d'en faire une comparaison ( aussi morbide soit-elle ) sur l'avant et après le code Noir , histoire de voir si effectivement il y a eu changement de traitements après le Code Noir .

Cette recherche serait intéressante en-soi, mais n'est pas indispensable pour répondre à la question que tu te poses : le Code Noir a-t-il eu pour conséquence d'améliorer la situation quotidienne du bois d'ébène?
La réponse est évidemment négative :
- d'abord ce n'en est pas l'objet. Lequel objet est expressément exposé dans le préambule

- ensuite, en réduisant juridiquement des êtres humains en "choses mobiliaires", ce texte les éradique du genre humain : il les assassine, ou les NEANTISE, juridiquement. En sorte que cette question de savoir s'ils sont mieux traités après une telle réduction devient dérisoire ; ou en tout cas accessoire...

- enfin, en 1685 l'exploitation de bois d'ébène dans les colonies françaises est encore récente, et porte sur des volumes encore moindre ; comparativement à ce qu'ils seront des décennies plus tard. Or, à mesure que le nombre de bois d'ébène augmente dans lesdites colonies, autant s'accroît les risques de révoltes, subversions, résistances. La réduction de tels risques supposant une plus grande vigilance et sévérité des propriétaires de bois d'ébène ; notamment avec l'introduction de chiens dressés pour gober du Nègre tenté par le marronnage. Lesquels marronnages seront d'autant plus fréquents que les Nègres connaitront de mieux en mieux leur nouvel environnement (des "anté Isles"/Antilles), au fil des années d'expérience en captivité. Ce système criminel de l'économie négrière de plantation ira en empirant (plus viols, mutilations, lynchages, etc.) ; soit inexorablement vers sa fin...
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mer 21 Juin 2006 06:34    Sujet du message: Répondre en citant

A la question de savoir quels sont les ressorts idéologiques du Code Noir, diverses réponses sont colportées. Personnellement, je retiens la croyance des Européens de l'époque en une "suprématie blanche". Laquelle leur donnerait "naturellement" des droits sur tout, sur tous les autres ; particulièrement sur les Noirs. La Bible étant l'une des principales sources de cette idéologie suprémaciste qui s'est depuis sécularisée, et s'autoreproduit même encore de nos jours.

L'extrait de texte ci-après me semble aller dans ce sens :

Citation:
[…] Le noir considéré comme couleur du maléfice est inscrit dans la civilisation occidentale bien avant que la dite civilisation n’entre en contact avec les « Noirs ».

[…] Le « Noir », le « Nègre », le « Black », n’est pas seulement l’autre : c’est le tout autre. L’Afrique n’est pas seulement un autre continent, c’est le continent radicalement autre tant pour les Anciens grecs que pour les « Occidentaux » d’aujourd’hui.

[…] Indéniablement, il existe un cotinuum de racisme « anti-noir » entre les antiquités grecque et romaine et tous les racismes « anti-noir » jusqu’à l’époque contemporaine, avec un remarquable pic au siècle des Lumières (XVIII), siècle qui, comme on peut plus l’ignorer, a « rationnellement » et déraisonnablement rejeté « les Noirs » dans les ténèbres.

[…] les Noirs avaient déjà un casier judiciaire surchargé auprès des chrétiens, étaient déjà jugés et condamnés. Ils ont commis un crime inexpiable, le crime d’être « Noirs ».

[ Bassidiki Coulibaly, "Du crime d'être "noir"", pp104-108]

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Bonaparte
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MessagePosté le: Jeu 13 Juil 2006 11:05    Sujet du message: Répondre en citant

La simplicité de réflexion de l'Etre Humain (quelle que soit sa couleur) l'amène a condamé un comportement sans en comprendre le contexte.

Bien sûr les noirs ont depuis longtemps été considérés comme des choses et non des Etres pensants, bien sûr Louis XIV était trsè dur en ce sens.

Mais quelle est aujourd'hui la condition de la Femme en Iran ? Que fait-on aux Homosexuels en Arabie-Saoudite ?

Ce que la France a pû faire, et bien sûr elle l'a fait, il y a 100 ou 200 ans, se passe aujourd'hui mais différemment dans d'autres communautés. La civilisation est une chaîne qui avance lentement et même si beaucoup reste à faire, nous avançons.

La traite des noirs est purement inadmissible, fusse aujourd'hui ou sous Louis XIV.

Mais par pitié, attendez de voir la chenille devenir papillon avant de l'écraser. Même si cela est long, très long...
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Gnata
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MessagePosté le: Ven 14 Juil 2006 14:23    Sujet du message: Répondre en citant

Bonaparte a écrit:

Mais par pitié, attendez de voir la chenille devenir papillon avant de l'écraser. Même si cela est long, très long...


Shocked Shocked Shocked l'entomologiste que tu es devrais être en mesure d'expliquer une idée au bas peuple que nous sommes , sans obligatoirement passer par ses chers insectes , que veux-tu dire exactement ?!
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Dim 16 Juil 2006 02:15    Sujet du message: Répondre en citant

Bonaparte a écrit:
La simplicité de réflexion de l'Etre Humain (quelle que soit sa couleur) l'amène a condamé un comportement sans en comprendre le contexte.

Bien sûr les noirs ont depuis longtemps été considérés comme des choses et non des Etres pensants, bien sûr Louis XIV était trsè dur en ce sens.

Mais quelle est aujourd'hui la condition de la Femme en Iran ? Que fait-on aux Homosexuels en Arabie-Saoudite ?

Ce que la France a pû faire, et bien sûr elle l'a fait, il y a 100 ou 200 ans, se passe aujourd'hui mais différemment dans d'autres communautés. La civilisation est une chaîne qui avance lentement et même si beaucoup reste à faire, nous avançons.

La traite des noirs est purement inadmissible, fusse aujourd'hui ou sous Louis XIV.

Mais par pitié, attendez de voir la chenille devenir papillon avant de l'écraser. Même si cela est long, très long...

Quel est le sexe des "anges" sur Mars?

Ce topic est dédié au Code Noir, de Louis XIV en 1685" : on ne peut y traiter de tout et de n'importe quoi. La situation des femmes en Iran en 2006 regarde les Iraniennes et Iraniens. Je suppose qu'ils s'en occupent.

Bref, il y a des procédés de diversion plus subtiles que celui-là...
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Bonaparte
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MessagePosté le: Lun 17 Juil 2006 15:16    Sujet du message: Répondre en citant

Le code noir sous Louis XIV correspond à un contexte bien particulier.

Vous voulez parler de Louis XIV; le plus grand roi français (et injuste et dur il est vrai) ? Mais quelle facilité d'émettre des commentaires et observations depuis votre PC en l'an 2006.

Bon ben moi je vais parler de la condition de la marmotte dans les Alpes du Sud sous Clovis, ouais pas mal.

Ok, je Arrow
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godless
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MessagePosté le: Mar 18 Juil 2006 02:30    Sujet du message: Répondre en citant

Bonaparte a écrit:
Le code noir sous Louis XIV correspond à un contexte bien particulier.

Vous voulez parler de Louis XIV; le plus grand roi français (et injuste et dur il est vrai) ? Mais quelle facilité d'émettre des commentaires et observations depuis votre PC en l'an 2006.

Bon ben moi je vais parler de la condition de la marmotte dans les Alpes du Sud sous Clovis, ouais pas mal.

Ok, je Arrow
Le code noir sous Louis XIV correspond à un contexte particulier, je veux bien.
Les "hauts faits" et "la grandeur" d'un roi comme Louis XIV aussi. Pourquoi en parle-t-on alors? Pourquoi l'enseigne-t-on? En oubliant fort opportunément dans la litanie de des faits et gestes positifs ou négatifs de ce règne ce qui apparait comme une part d'ombre honteuse?
Ce code noir a marqué les esprits, a marqué les mentalités, et a marqué durablement les rapports maîtres esclaves du royaume puis de la république de France.
Que les descendants des "biens meubles" évoquent ce passé peu glorieux et refoulé, quoi de plus normal?
Qu'un silence plus que pudique soit jeté dessus par la France, cela par contre dénote la difficulté à assumer ce qui reste une tâche sur l'honneur de cette "patrie des droits de l'homme", qui s'est comme d'autres, accomoder de la déshumanisation de certains pour leur refuser ces droits dont on nous rebat les oreilles...

J'attends le topic sur la marmotte du sud sous Clovis, car vous serez surpris, il y aurait en effet bcp à dire... Wink
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Jeu 20 Juil 2006 20:02    Sujet du message: Répondre en citant

TRICKYRICKY a écrit:
Ambroise Kom, Université de Yaoundé.
Citation:
Sur le plan idéologique, force est de reconnaître que Le Code Noir malgré ses aspects monstueux, fût, en son temps, un progrès par rapport à l'animalité précédemment affirmée du Noir.

Hervé Cronel, Conseiller culturel près de l'Ambassade de France / Yaoundé.
Citation:
Osons le dire : lors de sa proclamation en mars 1685, deux ans après la mort de Colbert, Le Code Noir représente un progrès. Dabord c'est un code...Ensuite...Il prépare lui même les conditions de sa destruction.

Le Code noir et l'Afrique, colloque de l'université de Yaoundé, 1989, éd. nouvelles du Sud, Paris, 1991.

Heu, ça ressemble beaucoup à des arguments d'autorité, tout ça. Qu'est-ce qui dans le Code Noir fonde ces personnes à dire ce qu'elles ont dit Question
Chacun ici peut désormais disposer d'un exemplaire de ce document, vendu 3€, et montrer références à l'appui ce qu'il prétend...

En outre, il y a cette remarque de Nelly SCHMIDT :
Nelly SCHMIDT a écrit:
Consulter le Code noir édicté en France en 1685 ou toutes les réglementations européennes équivalentes pour connaître quels étaient les droits et les devoirs des maîtres comme des esclaves relève de l'utopie, voire de la mystification.

Ces documents de réglementation officielle du régime esclavagiste ont certes un intérêt juridique et philosophique. Ils ne peuvent en revanche contribuer à une meilleure compréhension de la réalité. chaque propriétaire de plantation était maître de la vie et de la mort de ses esclaves, dans la plus grande quiétude juridique. Les assemblées de planteurs et les tribunaux locaux entérinaient leurs propres coutumes et pratiques, sans en référer à la règle conçue à Versailles.

L'analyse de ces documents indique toutefois quelles étaient les craintes des colons et des autorités coloniales face aux esclaves, qui représentèrent dans certaines colonies insulaires plus de 75% de la population totale.

L'interminable série des châtiments prévus pour chaque type d'infraction des esclaves à la règle est particulièrement significative de la hantise des phénomènes de résistance qu'éprouvaient administrations coloniales et planteurs. [...] ("L'abolition de l'esclavage", pp51-52)

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GUIDILOU
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MessagePosté le: Jeu 20 Juil 2006 21:31    Sujet du message: Répondre en citant

Code Noir voir http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?t=6554
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Ven 21 Juil 2006 06:29    Sujet du message: Répondre en citant

TRICKYRICKY a écrit:
Par contre il semble plutôt difficile de trouver des informations (contenu) sur les "équivalents" non français. Quid donc des "réglementations européennes équivalentes" (et américaines), les autres "codes noirs"?

Dans cette même page, un peu plus haut, il y a la référence aux "codes noirs hispaniques" :
Sundjata Kéita a écrit:
Il serait intéressant de connaître la nature des autres "codes noirs", hispaniques par exemple.
Donc si quelqu'un a eu l'occasion de lire "Les Codes Noirs Hispaniques", édité par l'UNESCO :

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RICHYRICH
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MessagePosté le: Ven 04 Aoû 2006 01:17    Sujet du message: qu’est-ce que l' esclavage ? Répondre en citant

from Topic Les Traites négrières, selon OPG...
http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?t=7271

OGOTEMMELI a écrit:

* Au préalable, qu’est-ce que l' esclavage ?

C’est une forme particulière de servitude humaine, parmi beaucoup d’autres.

L’esclave est un non-citoyen (ou un citoyen déchu) contraint de travailler gratuitement pour un maître, souvent ad vitam, et dont la non-citoyenneté est héréditaire. En général, l'esclave est originellement un allogène.

En tant que non-citoyen, l’esclave n’est pas considéré comme un membre de droit de la société politique : c'est un non-ayant droit de cité. Et bien entendu étant contraint, il n’est pas libre, puisqu’il est sous l’empire du maître. Souvent, il lui est interdit d'aller et venir librement.

Cet esclave n’en demeure pas moins un être humain, reconnu notoirement comme tel, quoique soumis à un autre être humain, dit maître. D’où une différence radicale avec le bois d’ébène, juridiquement déchu d’humanité, réduit à la condition de « chose mobilière » appartenant à un propriétaire.

En conséquence : toute servitude humaine n’est pas de l’esclavage. L’esclave domestique est celui qui est employé au domicile du maître, soit pour des travaux domestiques, soit à des fins sexuelles.


RICHYRICH a écrit:
Citation:
qu’est-ce que l' esclavage ?

C’est une forme particulière de servitude humaine, parmi beaucoup d’autres.

L’esclave est un non-citoyen (ou un citoyen déchu) contraint de travailler gratuitement pour un maître, souvent ad vitam, et dont la non-citoyenneté est héréditaire. En général, l'esclave est originellement un allogène.

En tant que non-citoyen, l’esclave n’est pas considéré comme un membre de droit de la société politique : c'est un non-ayant droit de cité. Et bien entendu étant contraint, il n’est pas libre, puisqu’il est sous l’empire du maître. Souvent, il lui est interdit d'aller et venir librement.

Cet esclave n’en demeure pas moins un être humain, reconnu notoirement comme tel, quoique soumis à un autre être humain, dit maître. D’où une différence radicale avec le bois d’ébène, juridiquement déchu d’humanité, réduit à la condition de « chose mobilière » appartenant à un propriétaire.

En conséquence : toute servitude humaine n’est pas de l’esclavage. L’esclave domestique est celui qui est employé au domicile du maître, soit pour des travaux domestiques, soit à des fins sexuelles.

Cette définition aura permis de comprendre que le bois d'ébène, si il fût une main d'oeuvre servile, ne mérite pas pour autant le statut sinon l'appellation d'esclave dans la mesure où l'esclave est par définition un être humain ce que ne fût pas le bois d'ébène, chose mobilière.
Néanmoins, cette définition, justifiée dans le cas français, car le Code Noir attribue ce statut à l'article 44, peut-elle l'être dans le cas suédois, par exemple? Nous avons vu en effet qu'un code suédois s'était substitué au Code Noir dans leur unique colonie caraïbe et que ce code stipulait la nature humaine de l'esclave dans son article 10 http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?p=89142&highlight=#89142
Peut-on généraliser cette spécificité française?


OGOTEMMELI a écrit:
Citation:
As well as to prevent the abufe of an unlimited power and Authority of tyrannical Mafters, are our Motives which induce us by these Prefents to make the following Ordinance.

Dans le cas français, le principe de l'inhumanité du captif nègre est fermement posé dans le Code noir. Mais, chronologiquement, la réalité des îles dévança le dit principe, et elle le dépassait largement en férocité.

Il semble que c'est cette férocité réelle, effective, dans sa colonie que l'ordonnance suédoise de 1787 tente, entre autres, de "regulate". Mais, comme l'a dit Nelly Schmidt, en substances, seul l'examen des faits (en l'occurrence, de la situation effective des Nègres dans la colonie suédoise) permettrait d'établir une distinction, le cas échéant, avec la condition de bois d'ébène.

Pour autant, avant un tel examen, je préjuge que la situation ne devait pas être radicalement différente chez les Suédois, notamment en raison de la concurrnce économique acharnée que se livraient les colonies entre elles, dont la prospérité reposait essentiellement sur la surexploitation du travail de Nègre...

En outre, je ne vois où l'article 10 "sitpule la nature humaine de l'esclave". Il dispose qu'il faut traiter humainement le Nègre, c'est-à-dire que le maître devrait cesser de se comporter comme une bête féroce à l'égard de son Nègre. Ce qui peut se dire d'un maître vis à vis de son chien, sans pour autant que l'humanité du chien soit ainsi "stipulée" Rolling Eyes

Bref, vu d'ici, sans plus d'éléments d'apprécaition, rien ne montre que la situation du Nègre était différente dans la colonie suédoise de ce qu'elle était partout ailleurs ; avec ou sans Code Noir...


RICHYRICH a écrit:
Je vous l'accorde, ma question ainsi formulée était particulièrement maladroite Embarassed ...d'autant plus que l'article 10 du Code suédois en question a son équivalent dans le Code Noir français (dont il s'inspire largement) :
Citation:
Art. 26. Les esclaves qui ne seront point nourris, vêtus et entretenus par leurs maîtres, selon que nous l’avons ordonné par les présentes, pourront en donner avis à notre procureur, et mettre leurs mémoires entre les mains, sur lesquelles, et même d’office, si les avis lui viennent d’ailleurs, les maîtres seront poursuivis à sa requête, et sans frais ; ce que nous voulons être observé, pour les crimes et traitements barbares et inhumains des maîtres, envers leurs esclaves.
...et effectivement rien de tout cela ne "stipule" la nature humaine du nègre.
Par contre, dans l'état actuel de sa formulation, votre définition de l'esclavage (ou plutôt votre non définition de l'esclavage en ce qui est de son application au bois d'ébène),
Citation:
Cet esclave n’en demeure pas moins un être humain, reconnu notoirement comme tel, quoique soumis à un autre être humain, dit maître. D’où une différence radicale avec le bois d’ébène, juridiquement déchu d’humanité, réduit à la condition de « chose mobilière » appartenant à un propriétaire.
s'appuie (sauf erreur d'interprétation de ma part) sur l'aspect juridique de sa considération et si cela est valable vis à vis du Code Noir français cela ne l'est pas dans le cas de l'ordonnance suédoise où il n'y a pas d'équivalent à l'Article 44...sans bien sûr et pour autant perdre de vue, dans un cas comme dans l'autre, la réalité des îles au delà des codes.


OGOTEMMELI a écrit:
RICHYRICH a écrit:
Par contre, dans l'état actuel de sa formulation, votre définition de l'esclavage (ou plutôt votre non définition de l'esclavage en ce qui est de son application au bois d'ébène), [...] s'appuie (sauf erreur d'interprétation de ma part) sur l'aspect juridique de sa considération et si cela est valable vis à vis du Code Noir français cela ne l'est pas dans le cas de l'ordonnance suédoise où il n'y a pas d'équivalent à l'Article 44...sans bien sûr et pour autant perdre de vue, dans un cas comme dans l'autre, la réalité des îles au delà des codes.

Heu, pas vraiment : le code noir entérine un fait attesté bien de décennies avant son entrée en vigueur ; il ne le crée pas, et n'en est donc pas la cause, a fortiori principale. Ce Code est "juste" une circonstance aggravante, au moins potentiellement, de la condition de bois d'ébène : celle-ci existe indépendamment de celui-ci. Et peut donc exister dans le cadre des colonies suédoises, même sans ce fameux article 44.

Encore une fois : d'abord les faits, surtout les faits, seulement ces faits déterminent et caractérisent la condition de bois d'ébène. Il reste donc à connaître desdits faits dans le cas de la colonie suédoise, pour pouvoir en juger en connaissance de cause...


Je vous suis dans le fond pas dans la forme...

Je serais même d'accord de ne considérer que les faits;
mais une dernière fois ce n'est pas ainsi que vous l'avez formulé : "D’où une différence radicale avec le bois d’ébène, juridiquement déchu d’humanité, réduit à la condition de « chose mobilière » appartenant à un propriétaire". Cette définition ne prend en compte explicitement que l'aspect juridique (Code Noir) et non les faits...aspect juridique tel que vous l'aviez évoqué ici :
OGOTEMMELI a écrit:
Certaines dispositions du Code Noir seront particulièrement négrocides :
Citation:
Art. 44 Déclarons les esclaves être meubles, et comme tels entrer en la communauté […]

Les esclaves sont considérés juridiquement au même titre que des objets mobilisables ou des animaux. Ce que précise encore l'article 46 :
Citation:
art. 46 : Dans les saisies des esclaves seront observées les formalités prescrites par nos Ordonnances et les coutumes pour les saisies des choses mobiliaires [...] et généralement que la condition des esclaves soit réglée en toutes affaires, comme celle des autres choses mobiliaires, aux exceptions suivantes.

En effet, "choses mobiliaires" ou "biens meubles" sont des expressions rigoureusement synonimes en droit. Ce sont des objets susceptibles d'appropriation (privée), et que l'on peut plus facilement déplacer (comme une chaise ou une vache, à la différence d'un bâtiment ou d'un terrain).


D'autre part vous écrivez :
OGOTEMMELI a écrit:
Heu, pas vraiment : le code noir entérine un fait attesté bien des décennies avant son entrée en vigueur ;
or
OGOTEMMELI a écrit:
gnata a écrit:
Salut Ogo ,
Je ne sais pas si avant le Code Noir nous avons des recits ou des références ( s'il y en a ) sur la manière dont les Noirs étaient traités , ca permettrait d'en faire une comparaison ( aussi morbide soit-elle ) sur l'avant et après le code Noir , histoire de voir si effectivement il y a eu changement de traitements après le Code Noir .

Cette recherche serait intéressante en-soi, mais n'est pas indispensable pour répondre à la question que tu te poses : le Code Noir a-t-il eu pour conséquence d'améliorer la situation quotidienne du bois d'ébène?
La réponse est évidemment négative :
- d'abord ce n'en est pas l'objet. Lequel objet est expressément exposé dans le préambule
- ensuite, en réduisant juridiquement des êtres humains en "choses mobiliaires", ce texte les éradique du genre humain : il les assassine, ou les NEANTISE, juridiquement. En sorte que cette question de savoir s'ils sont mieux traités après une telle réduction devient dérisoire ; ou en tout cas accessoire
(...)
Question

...quant à connaître dans les faits le cas de la colonie suédoise, "pour pouvoir en juger en connaissance de cause"...après quelques démarches personnelles...il semble que tout le travail reste à faire : encore une recherche intéressante en-soi!
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Ven 04 Aoû 2006 05:30    Sujet du message: Répondre en citant

RICHYRICKY a écrit:
Je vous suis dans le fond pas dans la forme...

Je serais même d'accord de ne considérer que les faits;
mais une dernière fois ce n'est pas ainsi que vous l'avez formulé : "D’où une différence radicale avec le bois d’ébène, juridiquement déchu d’humanité, réduit à la condition de « chose mobilière » appartenant à un propriétaire". Cette définition ne prend en compte explicitement que l'aspect juridique (Code Noir) et non les faits...aspect juridique tel que vous l'aviez évoqué ici :

Dans une discussion sur le Code noir, il m'a paru opportun de proposer une définition essentiellement juridique du bois d'ébène selon le dit code. Mais j'insiste encore que cette définition juridique n'épuise pas toute la réalité socio-historique de la condition de bois d'ébène ; même si quant au fond elle l'entérine : le meurtre social du Nègre est validé par une mise en bière juridique ; mais ce Nègre crévait déjà dans les plantations...

Ensuite, j'ai effectivement reconduit cette définition juridique ailleurs, comme une spécificité de la condition de bois sous l'empire du code noir et autres textes similaires. Mais si l'on ne tenait compte que des faits : le bois d'ébène est un Nègre déporté d'Afrique en tant que bétail anthropomorphe, exploité souvent jusqu'à la mort par un propriétaire (généralement) blanc dans "l'univers concentrationnaire des Amériques" (lors de la conjoncture historique dite du Yovodah).

Peut-être ainsi tomberons-nous d'accord sur la forme. En tout cas, je ne suis pas seul habilité exclusivement à proposer une définition ; et accepte volontiers toutes améliorations. C'est aussi l'un des buts de la discussion...
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RICHYRICH
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MessagePosté le: Ven 04 Aoû 2006 10:38    Sujet du message: Répondre en citant

Un sujet récurrent en tout cas...

from topic Sur l'origine de l'esclavage http://grioo.com/forum/viewtopic.php?t=1837
OGOTEMMELI a écrit:
[...]
Ardin a écrit:
P.S: Il est a noter que le mot «esclave» ici est employe par pauvrete de langage par C.A.D lui-meme, pour ceux qui risqueront de ceder a la tentation de se livrer a une comparaison avec la situation de l’esclave regit par le Code Noir par exemple.
C'est ce que j'ai appelé "distorsion épistémique", lorsque des mots de langues étrangères sont abusivement mobilisés pour exprimer des réalités que leur locuteurs ignorent. Au vu de cette analyse de CAD, il est indéniable que l'institution du "Djam" est structuralement différente de celle de l'"esclave". En conséquence, il n'y a pas eu d'esclave en Afrique anté-coloniale (donc pas de traite intra-africaine), pas plus qu'il n'y a eu de djam en Europe médiévale. En revanche, il y a eu des variétés de servitudes humaines en Afrique comme en Europe, distinctes les unes aux autres.
[...]

from topic TRAITE DES NOIRS, OU YOVODAH?
http://grioo.com/forum/viewtopic.php?t=2829
OGOTEMMELI a écrit:
[...]
Or, en général, les mots choisis pour dire une « chose » ne sont pas anodins.
[...]
Un djam n’est pas un esclave, et un esclave n’est pas un bois d’ébène ; un djam est encore moins un bois d’ébène. Réduire l’une de ces catégories à l’autre, ou toutes les autres à l’une, c’est commettre une erreur épistémologique radicale ; laquelle erreur peut avoir des conséquences rédhibitoires sur la compréhension de « la singularité des expériences historiques ». Sauf à poser, ou insinuer, que toute expérience historique a vocation à repéter un paradigme particulier, érigé en aune indépassable…
L’esclave est un captif, souvent allogène, privé de droits civiques : un non-ayant droit de cité. Au premier millénaire avant l’ère chrétienne, l’achat/vente d’esclaves est attesté dans le monde méditerranéen, essentiellement à des fins d’exploitation domestique, notamment sexuelle. A cette même époque, les régions plus au nord de la Méditerranée abritent des micro-nations, protoceltiques, de culture encore lithique, plus ou moins sédentaires, dont je ne peux dire si elles pratiquaient ou pas l’esclavage.
Quant au bois d’ébène, c’est un Nègre idéologiquement, puis juridiquement, déchu d’humanité. Ce n’est donc pas seulement une forme de servitude humaine (comme djam, esclave ou serf), c’est une réduction d’humain en objet, une chosification. Tandis que l’esclave a un maître, le bois d’ébène a un propriétaire : le maître contrôle la vie de l’esclave, en détermine le cours à sa guise ; le propriétaire dispose de sa chose, de plein droit comme d'ailleurs d'un "bien meuble". De toutes les servitudes connues, la condition de bois d’ébène est assurément la pire. Elle seule expose son objet à être donné à manger aux chiens, brûlé vif, lynché, violé impunément dans une conjoncture judiciaire où ces occurrences, fréquentes, généralisées, n’emportent aucune culpabilité de leurs auteurs, bien au contraire. Aussi, connaissant (au moins dans ses grandes lignes) plus de dix mille ans d'histoire de l'Afrique, j'affirme qu'aucune catégorie sociétale ressemblant de près ou de loin au bois d'ébène n'y a jamais été attestée. Qu'en conséquence, il n'y a jamais eu en Afrique noire anté-Yovodah de commerce endogène d'êtres humains réduits à la condition de bêtes!
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samba
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MessagePosté le: Mar 28 Oct 2008 03:21    Sujet du message: Répondre en citant

Dans son Toussaint Louverture, Aimé Césaire signale l'existence d'un code noir en créole publié à Saint Domingue en 1793 par les Commissaire de la République Sonthonax et Polvérel avant la proclamation de la liberté générale. Peut-on avoir quelques données là-dessus.
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Dim 14 Déc 2008 08:30    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Pour qu'ils puissent en être chassés, il fallait que les juifs fussent auparavant résidents des îles, où ils prospéraient particulièrement dans les activités qu'y pratiquaient tous les autres Blancs, notamment l'exploitation de bois d'ébène. C'est d'ailleurs l'état florissant de leurs affaires qui suscita la jalousie des autres exploitatnts blancs ayant intrigué, en vue de les en faire partir...

En fait, Rosa Amélia Plumelle-Uribé nous revèle que les choses n'étaient pas aussi simples ; qu'une fois le Code Noir promulgué, Louis XIV s'est déméné ensuite pour maintenir les Juifs à Saint-Domingue, sa plus grosse proie coloniale, car leur contribution à l'économie négrière de plantation était inestimable et irremplaçable :
Citation:
[...] à l'article 1er du Code noir le roi dit : "enjoignons à tous nos officiers de chasser hors de nos îles tous les Juifs qui y ont établi leur résidence, auxquels, comme ennemis déclarés du nom Chrétien, nous commandons d'en sortir dans trois mois, à compter du jour de la publication des présentes, à peine de confiscation de corps et de biens".

[Pierre] Pluchon [cf. Nègres et Juifs au XVIIIè siècle] qui regrette cette bavure du roi, est soulagé de nous faire savoir que : "Ce texte, enregistré deux ans plus tard par le Conseil Supérieur du Petit-Goâve, à Saint-Domingue, sera suivi, le 1er septembre 1688, d'un ordre du Roi appelant à la conciliation. Il ordonna que les administrateurs n'obligent pas les religionnaires et nouveaux convertis à s'approcher des sacrements par la force, mais par la douceur. Après l'affirmation péremptoire du principe exclusif, vient la première dérogation."

Le roi abroge l'ordre d'expulsion des Juifs de Saint-Domingue. Et pour cause ! Les esclavagistes juifs possèdent un savoir-faire précieux concernant la canne-à-sucre et son utilisation dans la production du rhum. Et comme les affaires sont les affaires, sa majesté très catholique avait compris que, pour la bonne santé économique du Royaume, il valait mùieux laisser de côté ces querelles religieuses que la real politique déconseille vivement.

Et de fait, dans des ports négriers tels que Nantes, la Rochelle ou Bordeaux, les hommes d'affaires, catholiques, protestants et juifs participant à cette entreprise de déshumanisation, semblent avoir géré leurs intérêts financiers en assez bonne intelligence.

[Rosa amlia Plumelle-Uribé, Traite des blancs, traites des Noirs, pp.111-112]

Par conséquent, il n'est même pas possible de se réfugier derrière l'article premier du Code Noir pour inférer éhonteusement que les Juifs n'avaient pas participé au Yovodah ; comme l'ont fait tant de journalistes bidons, notamment dans le fameux dossier de propagande médiatique intitulé "La Vérité sur l'esclavage"...

Pourtant il leur aurait suffit de lire à ce sujet de nombreux rabbins cités par Plumelle-Uribé :
- Ralph G. Benett, Histoire des Juifs des Caraïbes
- Marc Lee Raphael, Jews and judaism in the United States : a documentary History
_________________
http://www.afrocentricite.com/
Umoja Ni Nguvu !!!

Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
comme Patrice Lumumba,
comme Walter Rodney,
comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
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