KODJO75 Grioonaute
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Posté le: Mar 23 Nov 2004 02:40 Sujet du message: A ne pas rater sur France 3: Documentaire "Tuez les tou |
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"Tuez les tous!", un documentaire pour comprendre le génocide rwandais
16/11 08:10 Pour leur premier documentaire, les trois jeunes réalisateurs de
"Tuez les tous!" ou "Rwanda: histoire d'un génocide +sans importance+", diffusé
le samedi 27 novembre sur France 3 à 23 heures font preuve d'une maîtrise et
d'une maturité étonnantes sur un sujet si difficile.
Etudiants, Raphaël Glucksmann, David Hazan et Pierre Mezerette expliquent à
propos du dernier génocide du XXème siècle : "Nous avions 15 ans et nous ne
comprenions pas que cette histoire était aussi la nôtre". Dix ans après, guidés
par Annick Kayitesi, une rescapée, ils ont analysé mais aussi appréhendé dans sa
globalité cette "parenthèse barbare".
Et parce qu'il "n'y a pas de sujet plus grave que celui du génocide", comme le
souligne Hervé Brusini, directeur délégué à l'information de France 3, ce
document qui comporte des mises en cause, notamment sur le rôle de la France,
sera suivi d'un débat. L'année 2005, souligne-t-il, étant aussi l'anniversaire
de la libération des camps de la Shoah.
Très didactique et clair, procédant d'une volonté affirmée d'aller au-delà de
l'émotion et de replacer les faits dans leur contexte politique et historique,
"Tuez les tous!" est une enquête précise, un film engagé en même temps
qu'"utile".
Un million de Rwandais, Tutsis et Hutus modérés, ont été exterminés par les
Hutus entre avril et juillet 1994 dans ce petit pays d'Afrique orientale,
ex-colonie belge. A l'origine de tout, un clivage social à caractère racial
entre la majorité Hutue et la minorité Tutsie.
La France, même si elle a retiré ses troupes en août 1993, s'est trouvée
impliquée dans la formation de l'armée et des milices Hutu, futurs génocidaires
de 1994. De ce document, étayé par de nombreux témoignages dont ceux d'Hubert
Védrine (secrétaire général de l'Elysée de 1991 à 1995) et de Bernard Kouchner,
ancien ministre, il ressort que la France a privilégié la défense de son
influence en Afrique, voulant barrer la route au FPR (Front patriotique
rwandais), et n'a jamais considéré comme une priorité la nécessité d'arrêter le
génocide. "C'était une erreur criminelle", reconnaît aujourd'hui Bernard
Kouchner, même si la France n'a jamais exprimé de regrets publics comme a pu le
faire Bill Clinton.
La "radio des mille collines" diffusant ses appels à la tuerie, la logique de la
"propagande en miroir" (tuer l'autre avant qu'il ne vous tue), le "hutu power",
l'attentat contre le président Habyarimana, la reconnaissance du gouvernement
provisoire, l'inertie occidentale, le fait que les Etats-Unis ne voulaient pas
parler de "génocide" à l'ONU, l'opération Turquoise de la France qui permet à
l'armée Hutu de se replier en bon ordre vers le Zaire...
Aujourd'hui, le pays compte 500.000 tueurs, dont la majorité n'a pas été punie
et 300.000 rescapés. "Ce qui s'est passé dépasse l'entendement", déclare un
rescapé des massacres à la machette, les yeux dans le vide. "Personne ne m'a
demandé pardon, ils ont été libérés", constate un autre. Un "génocidaire"
avoue, sans grande émotion : "En moi, il n'y avait plus d'humanité. J'étais
comme un chien enragé".
Les rescapés sont face à leurs bourreaux, leurs voisins. Selon les chiffres
cités, soixante pour cent des filles tutsies ont été violées pendant le
génocide et les survivantes ont souvent contracté le sida. |
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