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La situation en Ayiti

 
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Chabine
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MessagePosté le: Sam 11 Déc 2010 00:25    Sujet du message: La situation en Ayiti Répondre en citant

Bon, comme promis, j'ouvre un topic à ce sujet, mais pour l'instant, je ne suis pas capable d'échanger là dessus. Il arrive un moment où les mots n'ont plus de sens. Jugez par vous mêmes Crying or Very sad

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=86555&PubDate=2010-12-09

Citation:
Port-au-Prince, ville morte au temps de la « démoncratie »


A l'heure où le Conseil électoral provisoire annonce qu'il va revérifier les procès verbaux de l'élection présidentielle, Port-au-Prince est sur ses genoux. La ville malade, qui a connu tremblement de terre, tornade, cyclone et choléra, s'asphyxie. La démocratie vire en « démoncratie » pour tout empirer.


Haïti: Port-au-Prince s'est réveillée, le jeudi 9 décembre, sous un ciel bas et gris. Depuis ce matin, il pleut. Il fait un temps « démoncratique ». Une sale pluie fine tombe sur les carcasses de pneus brûlés la veille. La population est terrée chez elle, l'oreille collée au poste de radio. Les rues sont mortes. Les flots de voitures qui rendent la circulation métropolitaine impraticable ont disparu dans le paysage. La grande cohorte de motos qui pétarade à toute heure du jour sur l'asphalte est rare. Les chauffeurs de véhicules de transport en commun ne s'aventurent pas dans les rues ; rare sont les taxis à l'horizon. Ils sont rationnels, ces chauffeurs qui gagnent leur vie au quotidien, car les pompes à essence ne fonctionnent pas. Un monde très réduit de gens reste dans le périmètre de leur quartier. Se hasardent à aller plus loin que le bout de la rue, ceux qui ont un pressent besoin.

Tous les secteurs de la vie nationale sont touchés par cette crise politique qui menace de réveiller tous les vieux démons de la Cité. C'est comme si des vacances étaient imposées à la population. Les citoyens actifs viennent rejoindre la majorité écrasante des inactifs qui constituent notre triste réalité de pays que l'Occident taxe d'entité chaotique ingouvernable.

L'informel supplée

L'école, l'université, les bureaux publics ont fermé leurs portes. Le commerce, l'industrie, les banques, bref, l'activité économique est paralysée. L'informel supplée dans ces circonstances.

La mère de famille se ravitaille prestement dans le petit marché du coin qui se réduit comme une peau de chagrin. A Lalue, le marché de Trou Sable toujours remplit à ras bord est méconnaissable. Le panier de la ménagère n'a pas de choix entre tel produit et tel autre. On achète ce qu'on trouve. Les supermarchés n'ont pas ouverts leurs portes. On revient bredouille après avoir longtemps marché pour trouver ces lieux de ravitaillement où les produits alimentaires sont exposés sur des rayons. En fin de compte, plus d'un retournent vers les marchés par terre.

L'avenue John Brown est désespérément vide. Quelques motos filent à toute vitesse. Une patrouille de police soulève la poussière noire des pneus calcinés. Sur le trottoir, adultes et jeunes jouent aux dominos devant les magasins contraints de fermer leurs portes. Dans quelques rues adjacentes, des jeunes jouent au football. Pas une pharmacie n'offre son service à la population à Lalue.

Poubelles et sanitaires élevés en barricade

A l'avenue Lamartinière qui longe l'Institut français d'Haïti, deux poubelles sont jetées au beau milieu de la voie publique. Les véhicules sont obligés de ralentir leur course. Au carrefour qui croise les avenues Christophe et Lamartinière, deux autres poubelles à ordure sont renversées sur la chaussée.

Au Champ de Mars près des villages de tentes entre les places Pétion et Dessalines, des sanitaires, toilettes hygiéniques en plastique, obstruent le passage des véhicules.

A l'heure du choléra, les manifestants insouciants ont oublié que les selles sont un vecteur de contamination, car le vibrion cholérique gagne du terrain à Port-au-Prince. Des jeunes sinistrés rencontrés sur place émettent des opinions controversées sur l'attitude des manifestants qui jouent à mettre en danger les camps de sinistrés.

« Dans toute lutte, il y a risque. Si ces toilettes renversées sur le béton nous permettent d'arriver à notre but, nous n'aurons pas mis en danger la santé de la population pour rien. Il faut des actions coup de poing. Les gens au pouvoir en Haïti sont sourds. Ils n'entendent pas et ne voient pas », dit l'un d'entre eux. « Ce sont des enragés qui ont fait cela. Des malpropres. Je n'ai pas réagi parce que je sais que le choléra ne me touchera pas », réplique un autre sans-abri se définissant comme étudiant en sciences économiques.

L'épidémie de choléra ne chôme pas. Le vibrion cholérique avance. Joint au téléphone ce matin, le directeur général de l'hôpital de l'Université d'Etat d'Haïti, le Dr Alix Lassègue, a signalé que le centre de traitement de déshydratations sévères et la clinique de consultation de diarrhées aiguës de l'HUEH continuent de recevoir des patients. « Ce matin, nous avons accueilli trente-cinq personnes. Elles sont à présent en consultation », a dit le DG de l'HUEH.

Près du Palais national, du côté du musée du Panthéon national, deux troncs d'arbre bloquent l'accès à cette voie. Un tracteur dépêché sur les lieux a pu dégager la chaussée. Tapis dans un coin, des groupes de jeunes attendent le départ de cet engin pour replacer leur barricade. On joue au chat et à la souris dans ce jeu démocratique.

A la grand-rue, un piéton peut marcher sans crainte au beau milieu de la voie. D'un bout à l'autre de la grand-rue si dense en trafic de voitures et en circulation piétonne, en temps normal, un calme inquiétant règne.

Au bicentenaire, du côté de Médecins sans Frontières, les malades du choléra arrivent. L'épidémie n'ajourne pas ses effets meurtriers. Plus de 2 000 personnes sont mortes de choléra en Haïti depuis le début de ce fléau baptisé « maladie des mains sales ».

Sur la place Jérémie, l'environnement des villages de tentes s'enlaidit davantage. Une carcasse de voiture bloque le passage.

A l'avenue Christophe, voie qui longe la FOKAL, des traces de pneus jonchent l'asphalte. Plus loin, un véhicule et des détritus sont mis en travers de la route. Tout ce qui peut être jeté, renversé sert de barricade sur cet artère.

A quelque jet de pierre de l'église Sacré-Coeur de Turgeau à l'Avenue Charles Sumner, des ouvriers, travaillant à débarrasser les propriétés privées des décombres de maisons détruites par le séisme, profitent de l'occasion pour manifester leur ras-le-bol. Armés de brouette, ils déversent les matériaux au beau milieu de la voie publique.

Il pleut sur Port-au-Prince. La ville a l'air de retenir son souffle. Il y a comme quelque chose de pourrit sous ce ciel qui nous menace.


Claude Bernard Sérant
serantclaudebernard@yahoo.fr

_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
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Chabine
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MessagePosté le: Sam 11 Déc 2010 00:45    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=86554&PubDate=2010-12-09

Citation:
La poudrière haïtienne: le changement et la continuité s'affrontent violemment


Haïti: Entre le visage d'une nouvelle droite populiste qui s'affirme à travers Michel Martelly et les tentatives désespérées du statu quo prônant une continuité qui a du plomb dans l'aile, Haïti s'essouffle et les intérêts supérieurs de la nation paraissent, comme toujours, subordonnés aux appétits claniques et mesquins de ses leaders.

Des acteurs dépassés?

En effet, l'homme qui a vraisemblablement profité des violentes manifestations qui ont ponctué la folle journée du 8 décembre en Haïti avait finalement fait entendre sa voix. Michel Martelly, au détriment duquel Jude Célestin a accédé au second tour, du bout des lèvres, en créole, a appelé ses partisans au clame tout en restant mobilisés. Mirlande Manigat, arrivée en tête, a également fait une adresse à la nation en invitant le peuple à la vigilance.

La force de feu de Michel Martelly a contraint René Préval à sortir de ses gonds. En début d'après-midi, le chef de l'État sortant, René Préval, dont la crédibilité est réduite en peau de chagrin surtout après la publication des résultats du scrutin, a lancé un appel similaire en rappelant aux candidats à la présidentielle de faire valoir leurs contestations, comme il est indiqué dans la loi électorale.

Calme ce jeudi

Les radios locales captées à Montréal ce jeudi à l'Agence de presse MÉDIAMOSAÏQUE ont fait état d'une accalmie apparente en début de matinée. Une situation qui contraste avec la grogne qui embrasait le pays la veille où l'on a dénombré des pertes en vies humaines. On y compte au moins 5 morts et un nombre indéterminé de blessés, selon plusieurs sources.

À cela s'ajoutent bien évidemment les pertes matérielles. Dans plusieurs départements du pays, notamment dans le Sud, on rapporte la destruction totale ou partielle de plusieurs édifices publics: la douane, le parquet, le bureau des impôts, etc. Dans la capitale, ce jeudi encore dans la matinée, les principales artères de la ville étaient encore jonchées de barricades et de pneus enflammés.

Les médias ne pouvaient s'expliquer, dans certains cas, la passivité ou même l'absence de la police nationale haïtienne. Même la force policière et militaire des Nations-Unies (MINUSTAH), sur place depuis 2004 pour stabiliser la situation politique du pays, n'était pas, non plus, à la hauteur de sa tâche, ont-ils souligné.


La carte de la communauté internationale

À noter que cette agitation populaire aurait pu être moins spectaculaire si la communauté internationale n'avait pas elle aussi exercé de forte pressions sur le pouvoir en place. En effet, moins de deux heures après la publication des résultats écartant Michel Martelly au profit de Jude Célestin pour le second tour, les Américains avaient clairement désapprouvé ce que les Haïtiens appellent «la magouille» du Conseil électoral provisoire.

Mettant de côté la langue de bois diplomatique d'usage, l'administration Obama par la voix de son ambassade à Port-au-Prince, a carrément appelé le pouvoir ou plus précisément le CEP à refaire ses devoirs. Les USA se disent «préoccupés» par les résultats de ces élections qu'ils trouvent «incohérents» avec les chiffres publiés par plus de cinq mille observateurs nationaux et étrangers accrédités par le CEP.

Les «Blancs», pour répéter les Haïtiens, qui ont tout fait pour garder René Préval au pouvoir, semblent ne pas être prêts à avaler cette dernière pilule du président sortant, accusé à tort ou à raison de vouloir s'assurer une retraite paisible et dorée via l'élection de son dauphin, gendre pour certains, Jude Célestin, à la tête de la plus vielle nation de la Caraïbe.


MediaMosaique


Pour mieux connaître le candidat Michel Martelly (rien à voir avec celui de Kassav', hein...) :



Sans commentaires... Confused
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MessagePosté le: Sam 11 Déc 2010 23:33    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.alterpresse.org/spip.php?article10391

Citation:

Haïti-Élections : Que cesse cet éternel chassé-croisé pour le pouvoir !

vendredi 10 décembre 2010

Par Claude C. Pierre et Gary Victor *

Soumis à AlterPresse le 9 décembre 2010

DÉCLARATION

En notre qualité de citoyens haïtiens, écrivains, intellectuels, nous protestons énergiquement contre les agissements fourbes et délétères de tous ceux, Haïtiens et étrangers qui plongent notre pays dans le chaos au nom d’une prétendue démocratie purement formelle déniant au peuple d’Haïti le droit de choisir ses dirigeants et de prendre en main son propre destin.

Après les turpitudes de ces dernières années orchestrées par des acteurs malveillants et malhabiles, aucune autorité politique ou force d’argent d’ici ou d’ailleurs ne peut prétendre détenir la vérité, ni nous faire la leçon aujourd’hui, et nulle voix n’est autorisée à s’arroger le droit d’imposer à la nation, en dehors de la Loi-Mère, une solution qui, de toute manière, au vu de ces derniers mois, prouve sa totale vacuité.

Nous refusons d’accepter qu’un pouvoir, quel qu’il soit, veuille transformer, par la duperie ou la force, nos institutions en foyer de délinquance avec, de surcroit, l’appui de certains secteurs d’une communauté internationale inepte, dépourvue d’état d’âme.

Il est temps que cesse cet éternel chassé-croisé pour le pouvoir entre clans rivaux dans la médiocrité, la délinquance, la corruption, conduisant à la dépréciation et à la destruction de l’État, à la banalisation de la démence et à l’exclusion de larges secteurs, au détriment de tout un peuple résistant et combatif qui ne demande qu’à vivre dans la paix et dans la dignité dans sa patrie.

Nous citoyens haïtiens, écrivains et intellectuels nous exigeons que nos hommes et femmes de pouvoir fassent preuve des qualités d’hommes et de femmes d’État et qu’ils se penchent enfin, au bénéfice du peuple, sur les grands dossiers qui interpellent la nation : l’exclusion sociale, la perte de la souveraineté nationale, la pauvreté chronique, les traumatismes et séquelles du séisme du 12 janvier 2010, les ravages du choléra.

Fait, à Port-au-Prince, le jeudi 9 décembre 2010

* Claude C. Pierre, poète-professeur

Gary Victor, écrivain

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MessagePosté le: Mer 12 Jan 2011 00:38    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.lenouvelliste.com/article.php?PubID=1&ArticleID=87399&PubDate=2011-01-04

Haïti : Le 12 janvier 2011 et nous


Haïti: Dans une semaine, c'est l'anniversaire du tremblement de terre. C'est le 12 janvier. Jamais auparavant Haïti n'avait connu autant de victimes d'un fléau unique en une si courte durée. Jamais les Haïtiens n'avaient fait preuve d'autant de solidarité. Ni n'avaient reçu autant d'attention des étrangers. Et de la communauté internationale. Tellement d'attention qu'ils n'ont jamais eu le temps de vraiment pleurer leurs morts, comme il convient. Sauf quelques rares exceptions. Nous n'avons pas pleuré nos morts, comme il convient, parce qu'ils étaient trop nombreux. Parce qu'il y en avait encore beaucoup ensevelis sous les décombres. Parce qu'il y avait trop de monde autour de nous. Parce qu'il y avait trop de victimes. Trop de morts-vivants. Jamais dilemme n'était plus grand : pleurer des morts déjà morts ou des vivants presque morts.
Nous n'avons pas pleuré nos morts comme il convient et nous n'en sommes pas fiers. Nous ne sommes pas contents non plus. Nous n'aimons pas pleurer en public. Surtout pas devant les étrangers. Et nous n'avons pas été confortables avec l'idée de pleurer devant le monde entier. Or le monde entier était venu nous assister. Et nous regarder pleurer. Voyeurs malgré eux, mais voyeurs quand même. En dépit des apparences, nous n'aimons pas nous donner en spectacle. Ce n'est pas parce que certains d'entre nous le font à longueur de journée qu'il faut conclure que les Haïtiens n'éprouvent aucune gêne à livrer leurs émotions en public.
Autant dire qu'elle est devenue bien encombrante cette présence plurielle et massive d'amis étrangers venus nous porter secours. Ils sont venus en trop grand nombre et ils ne sont pas repartis. Ils sont venus avec trop de propositions. Trop de moyens. Trop de promesses. Ils prennent trop de décisions. Ils sont venus avec trop de savoir. Et pas assez de savoir-faire. Ils sont tellement nombreux à nous embrasser qu'ils ont fini par nous embarrasser. Que dis-je ? A force de nous étreindre et de nous embrasser, ils sont sur le point de nous étouffer. S'en rendent-ils compte au moins ?

Le 12 janvier 2011 donc, plusieurs organisations présentes en Haïti vont essayer de profiter de l'anniversaire du séisme pour se faire mieux connaitre des Haïtiens et en même temps pour convaincre leurs supporteurs financiers de l'importance des activités qu'elles ont menées en Haïti au cours de l'année écoulée. Elles insisteront aussi sur la nécessité de continuer à apporter leur contribution pour les années à venir. A défaut de réalisations concrètes et visibles liées à la reconstruction, notamment l'absence de logements pour le million de sans-abris, le peu de progrès réalisés dans le déblaiement, ces organisations, de concert avec certaines autorités locales, se préparent à exposer le 12 janvier leur vision pour cette moitié d'île. Elles accorderont interviews sur interviews et distribueront des vidéos-cassettes décrivant les prouesses de leurs organisations et les sacrifices consentis par leur staff pour venir en aide aux Haïtiens. Il y en a qui rappelleront pour la énième fois qu'Haïti est le pays qui reçoit le plus fort volume d'assistance au monde. Juste après l'Afghanistan. Et toutes réitéreront avec des chiffres nouveaux ou recyclés leur soutien au peuple haïtien.

Pour certaines ONG, la lutte contre le choléra sera aussi à l'ordre du jour le 12 janvier, même s'il y a eu quelque déception du fait que ce fléau ait apparu là où on ne l'attendait pas. En effet, la logique du désastre voudrait que le choléra apparaisse d'abord dans les camps pour se répandre ensuite dans le reste du pays. Et plusieurs organisations avaient préventivement annoncé cette explosion dans les camps. Mais c'est le contraire qui s'est produit. Le choléra est parti de l'Artibonite et - pas des camps des sinistrés- et se répand dans le reste du pays, comme avec une vengeance. Il est important que l'ONU/MINUSTAH accepte les conséquences inhérentes aux conclusions scientifiques sur l'origine de ce fléau en Haïti. Jusqu'à présent, on semble vouloir trop banaliser cet aspect.
Je trouve normal que des organisations qui ont effectivement oeuvré toute l'année en Haïti utilisent la période de l'anniversaire du séisme pour parler de leurs activités. Et même pour faire de la propagande et des plaidoyers pro domo. La seule chose que je prends la liberté de leur demander, c'est de ne pas organiser des activités publiques de commémoration, de célébrations ou d'inaugurations de quelque nature que ce soit le 12 janvier 2011. Je suggère qu'elles choisissent pour leurs manifestations n'importe quelle date de janvier, sauf le 12. L'idée, c'est de laisser la date du 12 aux Haïtiens pour qu'ils puissent enfin communier seuls avec leurs morts. Que nos amis étrangers nous laissent seuls pour un jour au moins. Pour un seul jour. Qu'ils nous laissent seuls le 12 janvier 2011 et, pendant quelques années, tous les 12 janvier à venir. Je voudrais insister là-dessus : je ne demande qu'un jour par année, à partir de 2011 pour nous permettre de pleurer nos morts, de communier avec eux, de réfléchir sur ce qui nous arrive. D'essayer de comprendre comment et pourquoi nous sommes arrivés là où nous sommes. Nous avons besoin de retrouver un peu de paix ce jour-là. Seuls avec les nôtres.

J'espère que nos amis étrangers comprendront. Que les ambassades comprendront. Que les multilatéraux tout comme les bilatéraux comprendront. Que les ONG comprendront. Que la MINUSTAH, l'ONU, l'OEA, le CARICOM et « tous les amis d'Haïti » comprendront. Nous avons besoin d'être seuls pour nous retrouver. Des compatriotes m'ont même dit qu'ils ont une certaine nostalgie du temps où nous étions tout seul. Cela n'allait pas très fort, c'est vrai. Mais, cela ne va pas fort non plus aujourd'hui que nous ne sommes pas seuls. Nous aimerions nous approprier totalement le 12 janvier. C'est en quelque sorte le seul geste de souveraineté qui soit réellement à notre portée pour le moment. Je compte aussi sur Bill Clinton et son équipe pour comprendre. De même que sur P.J Patterson.
Bonne année 2011.


Ericq Pierre
Economiste
rochasse091@yahoo.com
5 janvier 2011
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