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Jean-Marc Nobilo: actuel DTN de la Côte d’Ivoire

 
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Jofrere
Super Posteur


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Messages: 1327
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MessagePosté le: Jeu 14 Avr 2011 11:10    Sujet du message: Jean-Marc Nobilo: actuel DTN de la Côte d’Ivoire Répondre en citant

http://www.cahiersdufootball.net/article.php?id=4055
Ancien entraîneur du Havre et fieffé globe-trotter, Jean-Marc Nobilo est l’actuel DTN de la Côte d’Ivoire. Il se confie sur sa carrière atypique et la situation ivoirienne...

Globe-trotter, Jean-Marc Nobilo aime les destinations plus (Réunion, île Maurice, Emirats Arabes Unis, Liban, Bénin) ou moins (Hazebrouck, Le Havre, Angers) exotiques. La dernière en date : la Côte d’Ivoire. Rencontre avec le nouveau directeur technique national des Eléphants qui, depuis début mars, suit le conflit entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara depuis sa maison familiale de Saint-Jean-d'illac. En Gironde…

Quel regard portez-vous sur la situation en Côte d’Ivoire?
Je pensais qu’une solution moins sanglante aurait été trouvée…

Le 17 février, en plein conflit, vous vous engagez comme DTN de la fédération ivoirienne. Vous n’aviez pas l’impression de faire une connerie?
Non, je n’ai jamais regretté ma décision. On parle quand même de la Côte d’Ivoire: sur le plan football, c’est le deuxième pays africain, le vingt-sixième au classement FIFA. De plus, je savais que la fédération cherchait quelqu’un ayant non seulement une expérience d’entraîneur de haut niveau mais aussi de formateur et de manager…

Un poste fait sur-mesure…
Sur les quinze dernières années, j’ai eu des expériences dans le monde amateur, en Ligue 2 mais aussi à la tête de différentes sélections nationales. Quelque part, je remplissais tous les critères.

Comment se sont passés vos débuts?
J’ai pris mes fonctions début janvier avec une première mission au Rwanda: qualifier les -17 ans pour le Mondial au Mexique. C’est fait. Après, je suis rentré quinze jours en France. En Côte d’Ivoire, j’y étais du 1er février à début mars. J’ai pu commencer à travailler sur les missions que le président Anouma m’a confiées: redynamiser et restructurer la direction technique nationale, améliorer les compétitions de jeunes, classer les centres de formation, améliorer la formation des entraîneurs et préparer les -17 et les -20 ans pour 2013. À un certain moment, la situation est devenue de plus en plus délicate. Et la fédé m’a demandé de rentrer en France afin de trouver des stades disponibles pour organiser des matches de préparation de l’équipe des -17 ans, en vue du Mondial mexicain.

À ce moment-là, le contexte de crise ne vous inquiète pas?
Si, évidemment, mais quelque part, j’étais bien conscient de la situation. Dans la vie, il faut faire des choix. Si tu pars du principe que ton métier c’est le football, tout en faisant abstraction de considérations politiques ou religieuses, ça se passe bien. Dans ce genre de situation, c’est vrai que ça peut aller très vite. Ceci dit, j’ai l’impression que le football est toujours un peu épargné.

Comment ça?
Personnellement, je suis là pour apporter une plus-value au football ivoirien. Après, des contextes difficiles, j’en ai vécu d’autres : comme le fameux 11 septembre. Ce jour-là, j’étais aux Emirats Arabes Unis. Il y avait aussi Michel Hidalgo. Tout le monde était inquiet. Ma famille me demandait de rentrer alors qu’en vérité, j’étais bien plus en sécurité là-bas que sur un vol d’Air France…


« Ce que j’aime dans ce métier, c’est la relation qui s’installe entre le formateur et le joueur »


Quand on regarde votre parcours, on s’aperçoit que vous avez la bougeotte…
Mon père était militaire de carrière et, plus jeune, on a beaucoup bougé. Notamment dans les anciennes colonies. Après mes études, je suis devenu prof de sport et j’ai passé 5-6 ans dans le Nord. Les gens y sont très sympas mais vous voyez, le film Les Ch'tis n’est pas une caricature. C’est la réalité…

Réunion, Maurice, Emirats Arabe Unis, Liban, Bénin et maintenant Côte d’Ivoire, quel est le lien qui vous unit avec le continent africain?
En fait, c’est le choix d’une vie. J’ai opté pour la formation et ce qui m’intéressait, c’était de pouvoir concilier travail, culture et vie de famille. Pourquoi l’Afrique? Mais c’est formidable de travailler avec les Africains. (Il rit) Attention, je ne parle pas des hommes politiques africains mais des footballeurs et des éducateurs… Ils ont naturellement envie et, contrairement aux idées reçues, les joueurs africains ne sont pas difficiles à gérer. Ils associent deux qualités: compétiteurs et joueurs. Après, cette relation avec l’Afrique, je la dois aussi un peu à Philippe Troussier qui m’a mis le pied à l’étrier.

Votre passage à la tête de la sélection du Bénin n‘a duré que trois mois. Quelles en sont les raisons?
Je n’avais pas signé de contrat. Mais bon, pendant trois mois, j’étais responsable de l’équipe A, de la CHAN, sélection réunissant les meilleurs joueurs locaux, et des -23 ans. Il y avait les Sessègnon, Chrysostome, Omotoyossi… Eh bien en passant du temps avec tous ces joueurs, j’ai retrouvé chez eux cette flamme, cette envie, cette adhésion autour d’un projet, d’une méthode que j’ai connus il y a une quinzaine d’années en France. Aujourd’hui, en France, les jeunes n’ont que des droits et plus aucun devoir.

À vous entendre, la relation entre le joueur et le formateur n‘a pas évolué dans la meilleure direction…
J’ai dit à beaucoup de collègues français qu’il leur restaient encore cinq années pour en profiter. Pour se faire plaisir. Aujourd’hui déjà, un jeune de quatorze ans, avec les parents derrière, ne vous écoute plus vraiment. Il veut tout, tout de suite. Ce que j’aime dans ce métier, c’est la relation qui s’installe entre le formateur et le joueur. Le premier fait profiter le second de son expérience, de son savoir-faire. Et celui-ci, de par sa réceptivité et son travail, va franchir différents paliers. Cette progression est une manière de rendre quelque chose à son formateur.

Une forme de reconnaissance…
Au Havre, j’ai “sorti” quelques joueurs comme Boumsong, Chimbonda, Souleymane Diawara, Masure, Kana-Biyik, Alassane, Nestor et j’en passe. Sur l’ensemble de ces gamins, il y en a deux ou trois qui me passent de temps en temps un coup de fil. Anin, qui est maintenant à Sochaux, mais aussi Diawara m’appellent pour me dire: “Alors coach, comment ça va?” Diawara! Pourtant, lui c’est une star, il pourrait me zapper… Mais à mes yeux, ce n’est pas une question de reconnaissance mais d’éducation. Il faut vivre avec son temps: la notion de reconnaissance n’existe plus.


« Je ne suis pas du genre à attendre mon chèque… »


À l’été 2007, vous êtes nommé entraîneur du Havre. Pour votre première saison, en permettant au club de retrouver la Ligue 1, vous êtes élu meilleur entraîneur de Ligue 2. Puis, le 15 décembre 2008, vous démissionnez. Que s’est-il passé?
Le succès connu en Ligue 2, les médias l’ont bien relayé. Quelques mois plus tard, on se traîne à la dernière place du classement. Et forcément, les louanges laissent place aux critiques. Pourtant, j’essayais de mettre des choses en place. Tant sur le plan tactique que relationnel avec les joueurs. Comme ça ne marchait pas et que je ne suis pas du genre à attendre mon chèque, je suis allé voir le président Louvel avec qui j’avais de bonnes relations et je lui ai présenté ma démission. Le tout pour le bien de l’équipe et du club.

À cinquante ans, vous voilà donc DTN. Le terrain ne vous manque pas trop?
À ce poste, votre mission est de permettre à une fédération de progresser. Notamment dans ses structures. C’est un travail davantage administratif. Alors oui, d’une certaine manière, le terrain me manque. Mais bon, je vais être également en charge de l’équipe nationale des -20 ans. Cela me permettra d’avoir ma dose d’adrénaline…



De tous les postes que vous avez occupés, lequel a votre préférence?
À cinquante balais, celui qui offre le meilleur compromis, c’est sélectionneur. Pendant deux trois semaines, tu es sur le terrain à superviser des adversaires, voir tes joueurs, préparer les stages, travailler ta communication auprès des médias. Le reste du temps, tu travailles sur d’autres dossiers.

C’est François Zahoui, l’actuel sélectionneur de Côte d’Ivoire, qui va être content…
Pourquoi? Je parlais de ma préférence en fonction des postes que j’ai occupé par le passé. Cela ne veut pas dire que je veux reprendre une sélection. N’allez surtout pas me mettre mal avec François… J’ai signé un contrat de deux ans avec une option supplémentaire de deux ans en tant que DTN et je pense qu’au vu de la situation que traverse le pays, il va falloir booster le football qui, en Côte d’Ivoire comme dans tout pays africain, doit être source de joie mais aussi de création d’emplois. C’est pourquoi je tiens énormément à cette mission!

Quand allez-vous retourner au pays?
J’attends que la situation se règle. Je suis en contact tous les deux trois jours avec mes dirigeants. Pour l’instant, je suis un peu dans l’expectative…

L’arrivée d’Alassane Ouattara au pouvoir peut-elle avoir une influence sur la destinée de la fédération ivoirienne présidée par Jacques Anouma, ancien directeur financier de Laurent Gbagbo?
Je ne sais pas. À vrai dire, mon expérience me laisser penser que le football est à part. Par exemple, Abidjan était une ville pro-Gbagbo. En tant que Français, vu la politique pro-Ouattara adoptée par la France, j’aurais eu toutes les raisons de m’inquiéter. Pourtant, quand j’arrivais à un barrage, il suffisait que le chauffeur dise “C’est le DTN français” pour qu’on nous laisse passer. Et au passage, j’avais même le droit à des encouragements… C’est-ce qui me fait dire que le football est un passeport universel. Et la Côte d’Ivoire n’est pas une exception. Cela me fait penser au Liban. Le Liban, c’est vraiment spécial! Un jour, alors qu’on s’entraîne à Bouirg, un quartier situé non loin de l’aéroport, je demande à mon assistant qui est musulman pourquoi les gens me regardent aussi bizarrement. Et là, il me répond: “Ici, ça fait vingt ans qu’ils n’ont pas vu un chrétien!” Et quand ils en voyaient un, ils le kidnappaient. Pourtant, moi, je n’ai jamais eu le moindre souci. Et pourquoi? Parce que je ne m’occupais que de football. Et pourtant, dans le vestiaire, j’avais des Chiites, des Sunnites, des Druzes, des Kurdes ou bien encore des Alawites. Niveau débat, il y aurait eu de quoi faire…


« Le Havre restera le grand moment de ma petite carrière sportive »


D’où vous vient ce côté globe-trotter?
J’aurais bien aimé être prof d’histoire-géographie. Quand je pense à toutes les connaissances que cela demande… Alors, comme je travaille dans le foot, j’essaie d’en profiter pour me cultiver. Ma formation de prof d’histoire-géo, je la fais par le biais de mes voyages.

Est-il possible de vous retrouver un jour dans un club français?
Intégrer un club formateur qui se souviendrait que j’ai fait monter une équipe en Ligue 1 avec une bande de jeunes, et lancé un gars comme Hoarau, pourquoi pas…

Ce serait donc Le Havre…
J’y ai passé huit années. Le Havre restera le grand moment de ma petite carrière sportive. Tout ce que j’ai connu après relève davantage de l’expérience humaine et de la découverte du monde. Mais bon, avant de revenir en France, j’irais bien faire un tour en Asie. Du côté de l’Inde.

Vous ne voyez jamais à long terme…
Je n’ai rien contre ceux qui font métro-boulot-dodo. Mais moi, j’aime quand ça bouge, que je ne sais pas de quoi sera fait le lendemain. Et puis dans le football, la durée de vie d’un entraîneur est de dix-huit ou vingt mois. Je suis bien placé pour le savoir…
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