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"LE GUIDE DES MORTS EST LE PERE DES ROIS"

 
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OGOTEMMELI
Super Posteur


Inscrit le: 09 Sep 2004
Messages: 1498

MessagePosté le: Lun 03 Jan 2005 18:03    Sujet du message: "LE GUIDE DES MORTS EST LE PERE DES ROIS" Répondre en citant

"LE GUIDE DES MORTS EST LE PERE DES ROIS"

A elle seule, cette proposition d’Alain ANSELIN ouvre une nouvelle voie, afrocentrique, à la réflexion politique. De quoi occuper des générations d’étudiants, particulièrement négro-africains, en science politique…

Flash-back
Comme, je suppose, beaucoup ici, j’ai fait mes études universitaires en France. Entre autres, des études de science politique, où j’ai fréquenté les « textes fondateurs » ; tels ceux de Thomas HOBBES. Un philosophe né le 05 avril 1588 à Malmesbury, décédé le 04 décembre 1679 à Hardwick. Il est l’homonyme de son propre père qui s’appelait également Thomas HOBBES.
Dans son ouvrage majeur intitulé « Le citoyen ou les fondements de la politique », il expose ce qui selon lui fonde la politique. Un texte (1ère édition en 1642) qui en ferait le « fondateur de la philosophie politique moderne », d’après certains commentateurs.
Or, que dit Hobbes ? Que rien ne dispose naturellement les hommes à se constituer en société politique. Toutefois, ils sont contraints par la « droite raison » à constater que « l’état de nature » est en puissance un état de « guerre perpétuelle » de tous contre tous : « avant que les hommes se fussent mutuellement attachés les uns aux autres par certaines conventions, il était permis à chacun de faire tout ce que bon lui semblait contre qui que ce fût, et chacun pouvait posséder, se servir, et jouir de tout ce qui lui plaisait. » Cette situation du droit de chacun sur tout conduit inéluctablement à la guerre.
Mais la "droite raison", qui en l’homme entend les voix de la nature, permet de prendre conscience de cette menace qu’encourt le droit à la vie, un droit naturel dont dispose l’homme en tant qu’être vivant. La crainte de cette menace, de la possibilité d’une "guerre perpétuelle", pousse les hommes à entrer en société, en contractant des "alliances et des ligues soutenues par des articles qu’on a dressées et cimentées par une fidélité qu’on s’est promise".
La société politique de HOBBES n’existe donc que parce qu'elle est explicitement voulue, jugée utile à l’épanouissement du droit naturel, du droit de vivre, qui ne peut s’exercer adéquatement que dans la paix. Pour autant, ce qui caractérise la société c’est moins le fait qu’elle soit voulue que le fait qu’elle soit nécessaire, "à cause de la nécessité que nous avons les uns des autres".
Toutefois, l’auteur préfère voir en la société un acte de volonté librement consenti, même si de fait elle est nécessaire, c’est à dire qu’elle ne peut pas ne pas être, et n’a donc pas besoin d’être expressément voulue pour être. Ce biais semble provenir de l’opposition nature/société abusivement réduite à l’opposition guerre/paix, où l’état de nature serait un état de guerre et l’état de société, un état de paix. Or l’expérience montre qu’aussi bien la paix que la guerre sont des produits de l’échange sociétal, et qu'en particulier les guerres n’ont jamais été aussi nombreuses et destructrices que depuis la multiplication et l’élargissement des échanges sociétaux.
Ainsi non seulement l’homme à l’état de nature de HOBBES n’existe pas, mais à supposer qu’il existe, il ne peut être caractérisé par une prétendue propension à faire la guerre plus que la paix, c’est à dire à se détruire plutôt qu’à se construire. Certes, là où il n’ y a pas d’alliance il y a la guerre en puissance, mais l’alliance n’exclut pas la guerre; pas plus qu’elle ne garantit perpétuellement la paix. Où l’on peut voir que « les fondements » de HOBBES sont bien loin d’épuiser les questions du pourquoi et du comment de la politique ; en Occident même où ces questions se sont posées à l’auteur, a fortiori en Afrique dont il ignore tout de la tradition politique millénaire.
Or, c’est cette tradition africaine que mobilise Alain ANSELIN, dont il extrait que « le guide des morts est le père des rois ».


Fondements afrocentriques de la politique

Ici la réflexion (politique) se veut plus concrète, s’appuyant sur des documents (archéologiques, linguistiques, etc.) attestés pour tenter de comprendre le processus historique réel (et non seulement idéel) ayant amené les hommes à se constituer en société politique : « A la fin du Nagada I, vers -3700 / -3500, les établissements humains installés au carrefour des routes et des fleuves sont déjà centralisés autour des « aînés », vers qui l’affluence des offrandes destinées aux cultes des ancêtres qu’ils gèrent les constitue en ressources de pouvoir –en tribut. […] Le contrôle des cultes et de leur logistique asseoit le pouvoir de dynasties de lignages aînés […] Les cultes des ancêtres qui clé-de-voûtent les sociétés villageoises, et fournissent leur paradigme au contrôle des cités naissantes au carrefour des routes et des rivières, mobilisent la céréaliculture sur la production d’offrandes funéraires nécessitant des récipients, jarres, bols, cruches, tables d’offrandes, et des ateliers et des artisans à une échelle qui dépasse celle des villages –et exige le développement de l’agriculture et ses surfaces, le recul de la pêche et de la chasse comme mode de production. C’est de ces centres cultuels et « commerciaux » que partent les biens de consommation funéraires, et avec eux, les idées du pouvoir et des dieux qui s’y élaborent, destinés à des centres, à des sociétés et à leurs « aînés », que leur moindre importance clientélise peu à peu. »
[Alain ANSELIN, « La Cruche et le Tilapia, une lecture africaine de l’Egypte ancienne », Revue TYANABA, éd. de l’UNIRAG, 1995, pp30-31.]

En Afrique, la sédentarisation est attestée depuis environ -10000. Et tout se passe comme si des hommes , d’abord tous nomades, vont progressivement se rassembler autour de complexes funéraires, s’enraciner auprès de tombes d’illustres aînés disparus ; qui deviendront plus tard « ancêtres » à l’issue de longs cheminements rituels.
La socialisation est donc originellement une tentative humaine pour « apprivoiser », conjurer la mort, la conséquence d’un élan spontané de solidarité entre (sur)vivants, en vue de surmonter cet événement tragique qu’est la mort. Et l’on peut constater indéniablement que le culte des morts est toujours au cœur des institutions et pratiques culturelles négro-africaines.
Or, qui sinon l’aîné peut le mieux assurer les prestations d’intermédiation entre les vivants et les morts : par son grand âge, il a démontré sa viabilité, son intelligence et autres capacités à vivre le plus longtemps ; ce en quoi il est exemplaire pour les autres vivants. Et par ce même grand âge, l’aîné est le vivant le plus près de la mort, partageant avec elle une intimité quasi-quotidienne, qui le fonde à communiquer avec ceux qu’elle a déjà accueillis.
Ainsi, se retrouvant au cœur de la socialisation, l’aîné va aussi se retrouver au carrefour de la circulation des biens, services, personnes, idées, valeurs, etc. Et cette position sociétale centrale lui procure un pouvoir simultanément, ontologiquement, religieux et profane.
En conséquence, aux fondements de la politique en Afrique, il n’y a pas la prise de conscience craintive de ce que « l’homme est un loup pour l’homme », il y a le libre rassemblement des uns avec les autres, en vue de s’imprégner profondément (du sens) de la vie, c’est-à-dire de mieux appréhender (le sens de) la mort.
_________________
http://www.afrocentricite.com/
Umoja Ni Nguvu !!!

Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
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Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
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OGOTEMMELI
Super Posteur


Inscrit le: 09 Sep 2004
Messages: 1498

MessagePosté le: Mer 20 Juil 2005 06:17    Sujet du message: Répondre en citant

Je reviens sur ce topic que j'avais perdu de vue, car il me plairait beaucoup de poursuivre dans cette voie de réflexion ; bien sûr avec ceux qui voudraient bien m'y rejoindre. En tout cas, si j'étais étudiant en Sciences Politiques dans une Université Afrocentrique, ce serait assurément ce dont je ferais un Mémoire, puis une Thèse. A moins que dans une telle Université, même les étapes du cursus d'apprentissage soient radicalement différentes de ce dont nous sommes aujourd'hui accoutumés. Puissent au moins nos fils connaître une Afrique où existerait à foison ce type d'institution, dont je ne lui connais aucun exemplaire à ce jour.
Mais pour cela, il faut que nos générations, dites du "Soleil des Indépendances" (en gros la majorité des Africains et Afrodescendants, nés depuis les années 1960) redoublent d'effort à concrétiser, en différents domaines, les idées de l'Afrocentricité, de CAD, Obenga, Asanté, etc.

Bref, pour en revenir précisément au sujet : l'examen des données archéologiques et linguistiques disponibles a permis à Alain ANSELIN de démontrer qu'en Afrique, il y a plus de dix mille ans, des hommes se sont mis ensemble pour faire société à partir de préoccupations d'ordre spirituel : l'instauration de liens "invisibles" (spirituels, sentimentaux, affectifs, mémoriels, etc.) réguliers, voire permanents, entre les vivants et les morts.
Par là-même, ces hommes ont conçu la vie comme procédant des interactions entre le vivant et le non-vivant ; comme l'énergie que dégagent lesdites interactions. Si bien que faire société, cela revient fondamentalement à se rassembler, en vue de gérer au mieux collectivement l'énergie-vie ; c'est-à-dire le produit des interactions vivant/mort : la mort est l'événement catalyliseur des processus historiques négro-africains de socialisation. La société négro-africaine originelle est d'abord une société spirituelle, religieuse ; qui pour vivre sa spiritualité va se pourvoir en infrastructures et autres ressources matérielles, dans le cadre d'une économie inaugurale dite Economie Funéraire. Dans cette conjoncture des origines de la socialisation, le Guide des Morts est le leader social par excellence, et c'est un Ancien, Prêtre, Sage.

Conséquences (non exhaustives) :
- nous sommes ici à des années lumières de l'épistémologie politique consacrée, dans un univers paradigmatique proprement négro-africain qu'il est impossible de rencontrer dans un ouvrage classique d'histoire de la politique. Ainsi sommes-nous encore en présence d'une innovation intellectuelle majeure de l'Afrocentricité...
- quand vous voyez tant d'Africains et Afrodescendants courir de lieux de culte en lieux de culte, vous pouvez comprendre qu'au fond ils cherchent (en vains?) les traces des ancêtres, comme attirés par des forces qui les transcendent...
- la Renaissance afrocentrique ne pourra pas faire l'économie d'une renaissance spirituelle négro-africaine ; sauf à laisser des centaines de millions de Nègres-Zombies en proies trop faciles de tant et tant de charlatans...
- l'enseignement des institutions et pratiques spirituelles négro-africaines anciestrales devra être une des priorités cruciales de la réfondation des programmes scolaires en Afrique et en Diaspora : Nommo, Amma, Nzambé, Gnamien, etc. devront être réactivés dans le paysage spirituel à venir.
- Penser la société comme étant radicalement une institution spirituelle permet d'ouvrir d'immenses perspectives sur la connaissance du fonctionnement des sociétés négro-africaines, et d'en tirer des enseignements en vue d'une restructuration politique afrocentrique de l'Afrique...
- on comprend pourquoi la Mâât a occupé une telle place prépondérante dans la cimentation des liens sociétaux à Kmt. Et pourquoi les Sud-Africains ont remobilisé le UBU NTU, en vue d'ouvrir une nouvelle ère politique post-apartheid.
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Gnata
Super Posteur


Inscrit le: 14 Juil 2005
Messages: 1127

MessagePosté le: Mer 10 Mai 2006 21:49    Sujet du message: Répondre en citant

Ogotemmeli a écrit :
Citation:
Et pourquoi les Sud-Africains ont remobilisé le UBU NTU, en vue d'ouvrir une nouvelle ère politique post-apartheid


Peux-tu nous en dire plus sur le UBU NTU ?

Ta comparaison entre Hobbes ( donc partant la société Occidentale ) son rapport à la société et la vison négro-africaine de cette même société est frappante , en te lisant je pensais que tu tombais dans la caricature en figeant les visions de part et d'autres , mais à y voir de près si les Occidentaux ont eux-mêmes applaudis ce Hobbes comme le père de leur philosophie politique , c'est qu'ils se sont reconnus dans ses conceptes ou tout est guerre perpétuelle et... accalmies entre les guerres.

La vision négro-africaine de la conception de la société est tout autre ,c'est sûr , mais se pourrait-il que nous soyons plus penché à le constater parceque nos sociétés Africaines étaient très restreintes ? rares étaient les royaumes Africains qui avaient les démographies européenes par le passé , certaines variables telles que la démographie ect... et tout ce que cela peut produire comme changements pouvaient-elles influer sur les conceptions de ce qu'est Une Société ? .

Citation:
En tout cas, si j'étais étudiant en Sciences Politiques dans une Université Afrocentrique


À part aux États-Unis à Howard , et quelques Black Colleges encore et tjrs aux USA , rares sont les Universités Africaines où il existe même une faculté de Sciences politiques desiderata de nos pères de la Nation pour ne pas se coltiner des callés en politiques qui leur créeraient tous les problèmes .
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"Always be intolerant to ignorance but understanding of illiteracy (..)in those homely sayings (mother wit) was couched the collective wisdom of generations" I know why the caged bird sings, p99, Maya Angelou
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M.O.P.
Super Posteur


Inscrit le: 11 Mar 2004
Messages: 3224

MessagePosté le: Jeu 11 Mai 2006 10:03    Sujet du message: Répondre en citant

gnata a écrit:

À part aux États-Unis à Howard , et quelques Black Colleges encore et tjrs aux USA , rares sont les Universités Africaines où il existe même une faculté de [b]Sciences politiques desiderata de nos pères de la Nation pour ne pas se coltiner des callés en politiques qui leur créeraient tous les problèmes [/b].


Au cameroun ils existent des facultes de sciences politiques dans les universites.

On y soutient des theses de doctorat.

Exemple:
http://www.ethnonet-africa.org/p95biblio.php?num_pays=2&cat=5&page=1

Citation:
Sindjoun, L. 1994.Construction et déconstruction locales de l'ordre politique. La socio-genèse de l'Etat. Thèse de doctorat d'Etat, science politique. Yaoundé, Cameroun: Université de Yaoundé II-Soa.


Arrow P.S. A Ogotemmeli
Les Universites camerounaises renforcent actuellement leurs effectifs d'enseignants.


http://www.quotidienmutations.net/mutations/35.php?subaction=showfull&id=1147317832&archive=&start_from=&ucat=35&


Citation:
Universités d’Etat : Le corps enseignant bientôt renforcé
--------------------------------------------------------------------------------
183 demandes de recrutement et changement de grade à l’examen depuis hier.
Claude Tadjon


--------------------------------------------------------------------------------
Dans les universités d’Etat du Cameroun, le ratio enseignant / étudiant reste fort déséquilibré et se situe, selon le directeur du Développement de l’enseignement supérieur au ministère de l’Enseignement supérieur, Norbert Ndong, au taux d’un enseignant pour 100 étudiants, notamment dans les universités de Yaoundé et Douala. Cette déclaration qui confirme l’insuffisance des enseignants au niveau supérieur dans les universités d’Etat, a été faite en marge de la cérémonie d’ouverture de la 16ème session du comité consultatif des institutions universitaires qui s’est déroulée hier à l’Ecole normale supérieure de Yaoundé, sous la présidence du ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo.

C’est pour tenter de corriger ce ratio que cette session du comité consultatif des institutions universitaires, instance créée par le décret présidentiel du 19 janvier 1993 portant statut spécial des personnels de l’Enseignement supérieur et qui regroupe des enseignants des universités ayant pour mission de procéder au recrutement et à la promotion de leurs collègues, a été convoquée. Au cours de ces assises, 183 dossiers, parmi lesquels 103 postulants au grade de chargé de cours, 56 au grade de maître de conférence et 24 à celui de professeur, sont inscrits à l’ordre jour et vont être examinés jusqu’au 12 mai prochain.

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Katana
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Inscrit le: 23 Déc 2005
Messages: 669

MessagePosté le: Jeu 11 Mai 2006 14:05    Sujet du message: Répondre en citant

Un « disciple » de Frantz Fanon (Iranien je crois) regrettait amèrement que les « pays du sud » n’aient pas créé des instituts d’étude de la civilisation occidentale, car s'ils avaient compris ceci :
gnata a écrit:
à y voir de près si les Occidentaux ont eux-mêmes applaudis ce Hobbes comme le père de leur philosophie politique , c'est qu'ils se sont reconnus dans ses conceptes ou tout est guerre perpétuelle et... accalmies entre les guerres.

ils n’en seraient peut-être pas là où ils en sont à ce jour.

C’est une donnée politique majeure que, pour notre malheur, nous avons du mal à intégrer.

Et Les élites occidentales sont tellement imprégnées des Théories de Hobbes, qu'elles se prolongent effectivement et naturellement, dans tous les domaines.
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GUIDILOU
Bon posteur


Inscrit le: 11 Sep 2005
Messages: 730

MessagePosté le: Jeu 11 Mai 2006 17:00    Sujet du message: Répondre en citant

L' opposion majeure entre nos visions , je l' ai souvent résumée par ces deux paroles :


Nit nit ay garabam (wolof) : l' Homme est le remède de l' Homme / Homo homini lupus est.(latin) : l' homme est un loup pour l' homme .


Voir http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?t=1641&postdays=0&postorder=asc&start=40
GUIDILOU a écrit:
Le second choc c'est en lisant dans un dico (page des proverbes ) "l'Homme est un loup pour l' Homme " phrase qui contredisait l' enseignement de ma mère "l' Homme est le remède de l' Homme " . J' avais treize ans à l' époque . Depuis j' ai pris de la distance avec la culture occidentale ou plutôt pratiqué " une intimité de la distance " comme disait une connaissance .
.


Ce sont deux "systèmes axiomatiques "différents .
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"Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)

"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)

" Tout ce que je sais c' est que je ne sais rien." (Socrate)
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Gnata
Super Posteur


Inscrit le: 14 Juil 2005
Messages: 1127

MessagePosté le: Jeu 11 Mai 2006 21:53    Sujet du message: Répondre en citant

Guidilou a écrit :
Citation:
Nit nit ay garabam (wolof) : l' Homme est le remède de l' Homme / Homo homini lupus est.(latin) : l' homme est un loup pour l' homme
.

Effectivement les deux proverbes n'auraient pas été mis choisi que ca !

Katana a écrit :
Citation:
Et Les élites occidentales sont tellement imprégnées des Théories de Hobbes, qu'elles se prolongent effectivement et naturellement, dans tous les domaines.


Les théoriciens en économie même s'y mettent pour confirmer grâce à des accrobaties simplistes et autres batteries de chiffres et de statistiques que la guerre est bonne pour l'économie d'un pays !
Malheureusement personne ne prend le temps d'étudier cette civilisation Occidentale de manière épistémologique , ca nous aiderait sûrement .
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Teo Van
Grioonaute régulier


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Messages: 495
Localisation: Afrique Sub Saharienne.

MessagePosté le: Jeu 11 Mai 2006 22:39    Sujet du message: Répondre en citant

gnata a écrit:

Les théoriciens en économie même s'y mettent pour confirmer grâce à des accrobaties simplistes et autres batteries de chiffres et de statistiques que la guerre est bonne pour l'économie d'un pays !
Malheureusement personne ne prend le temps d'étudier cette civilisation Occidentale de manière épistémologique , ca nous aiderait sûrement .


Bonjour GNATA,

CHEIKH ANTA DIOP l'a fait:

Dans Unité culturelle de l'Afrique noire, il présente les fondements de la société européenne comme étant l'anti thèse du fondement des sociétés Africaines. Dans la première partie de ce livre il fait une étude comparée du matriarcat et du patriarcat. Dans le seconde partie il met en évidence les autres aspects culturels typiques des 2 civilisations.
Pour mieux montrer leur essence différentes et antagonistes.

C'est un livre très documenté, avec beaucoup de reférence d'autres auteurs.

Aux Editions Présence africaine. C'est un bouquin à conseiller.
A lire avec un stylo et un bloc note à coté.

Dans Afrique noir Précoloniale, il consacre les 3 premiers chapitres à l'étude des sociétés occidentales.
Il montre ses fondements depuis ses origines aryennes dans les steppes Eurasiatiques jusqu'au premiers Etats européens.

C'est aux Editions présence Africiane. Un bouquin à conseiller à quiconque veut apprendre sur l'histoire comparée en l'europe et l'Afrique. Le livre est très documenté, avec de bonnes reférences.
A lire avec un stylo et un bloc noté à coté.


Voilà GNATA. Le boulot a été fait. Mais il n'a pas été divulguer et entretenu.
Il n'a pas servit de fondement afin que nous puissions comprendre les essences de la pensée qui gouvernent les actions des descendants d'Aryens. Et aussi que nous puissions nous en détacher.
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Katana
Bon posteur


Inscrit le: 23 Déc 2005
Messages: 669

MessagePosté le: Jeu 11 Mai 2006 22:53    Sujet du message: Répondre en citant

Teo Van a écrit:
CHEIKH ANTA DIOP l'a fait:

Dans Unité culturelle de l'Afrique noire, il présente les fondements de la société européenne comme étant l'anti thèse du fondement des sociétés Africaines. Dans la première partie de ce livre il fait une étude comparée du matriarcat et du patriarcat. Dans le seconde partie il met en évidence les autres aspects culturels typiques des 2 civilisations.
Pour mieux montrer leur essence différentes et antagonistes.

C'est un livre très documenté, avec beaucoup de reférence d'autres auteurs.

Aux Editions Présence africaine. C'est un bouquin à conseiller.
A lire avec un stylo et un bloc note à coté.

Dans Afrique noir Précoloniale, il consacre les 3 premiers chapitres à l'étude des sociétés occidentales.
Il montre ses fondements depuis ses origines aryennes dans les steppes Eurasiatiques jusqu'au premiers Etats européens.

C'est aux Editions présence Africiane. Un bouquin à conseiller à quiconque veut apprendre sur l'histoire comparée en l'europe et l'Afrique. Le livre est très documenté, avec de bonnes reférences.
A lire avec un stylo et un bloc noté à coté.


Voilà GNATA. Le boulot a été fait. Mais il n'a pas été divulguer et entretenu.


Excellent,

Merci pour ces infos Teo Van
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Gnata
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Messages: 1127

MessagePosté le: Jeu 11 Mai 2006 23:58    Sujet du message: Répondre en citant

Katana a écrit :
Citation:
Excellent,

Merci pour ces infos Teo Van


Tu m'enlève les mots de la bouche Katana .
Ainsi donc le travail a déjà été fait par le grand CAD , je crois vraiment que nous avons un véritable problème de divulgation nous concernant ,Merci Téo Van pour les références , je n'ai pas encore fini Nations Nègres et Cultures , mais c'est sûr que Unité culturelle de l'Afrique noire sera le suivant !
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Marvel
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Inscrit le: 12 Juil 2005
Messages: 581

MessagePosté le: Dim 14 Mai 2006 23:29    Sujet du message: Re: "LE GUIDE DES MORTS EST LE PERE DES ROIS" Répondre en citant

Un des problèmes des œuvres militantes, c’est souvent de réduire un auteur dans un sens qui n’est pas très conforme, dans le but d’appuyer sa propre argumentation. Bon comme promis à Djehuty qui s'impatiente, j'y suis...

OGOTEMMELI a écrit:
"LE GUIDE DES MORTS EST LE PERE DES ROIS"

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Comme, je suppose, beaucoup ici, j’ai fait mes études universitaires en France. Entre autres, des études de science politique, où j’ai fréquenté les « textes fondateurs » ; tels ceux de Thomas HOBBES. Un philosophe né le 05 avril 1588 à Malmesbury, décédé le 04 décembre 1679 à Hardwick. Il est l’homonyme de son propre père qui s’appelait également Thomas HOBBES.
Dans son ouvrage majeur intitulé « Le citoyen ou les fondements de la politique », il expose ce qui selon lui fonde la politique. Un texte (1ère édition en 1642) qui en ferait le « fondateur de la philosophie politique moderne », d’après certains commentateurs.
Or, que dit Hobbes ? Que rien ne dispose naturellement les hommes à se constituer en société politique. Toutefois, ils sont contraints par la « droite raison » à constater que « l’état de nature » est en puissance un état de « guerre perpétuelle » de tous contre tous : « avant que les hommes se fussent mutuellement attachés les uns aux autres par certaines conventions, il était permis à chacun de faire tout ce que bon lui semblait contre qui que ce fût, et chacun pouvait posséder, se servir, et jouir de tout ce qui lui plaisait. » Cette situation du droit de chacun sur tout conduit inéluctablement à la guerre.
Mais la "droite raison", qui en l’homme entend les voix de la nature, permet de prendre conscience de cette menace qu’encourt le droit à la vie, un droit naturel dont dispose l’homme en tant qu’être vivant. La crainte de cette menace, de la possibilité d’une "guerre perpétuelle", pousse les hommes à entrer en société, en contractant des "alliances et des ligues soutenues par des articles qu’on a dressées et cimentées par une fidélité qu’on s’est promise".


Hobbes est un peu plus radical que ça. Pour lui, l'homme qui entre dans l'état de société est un homme vaincu. Il fuit l'état de nature comme une maison qui a pris feu où nul ne peut survivre. Car s'il y'avait un choix, certains hommes aussi rares soient-ils auraient choisi de vivre cette vie de nature. Mais, ne doit-on pas faire l'historique de ce débat pour mieux le comprendre et saisir à quoi Hobbes répond en fait?
Je vais essayer.

Au départ, c’est Antiphon (un contemporain de Socrate) qui affirmait que la loi humaine contredit souvent la loi naturelle et qu'il faut préférer la naturelle. Exemple: l’homme doit manger, et les effets de la nature sont là pour l’en satisfaire. Voilà la loi naturelle. Mais la loi humaine va créer des notions telles que la propriété, qui condamne certains hommes à mourir de faim. Alors il faut se servir dans la nature quand on a faim, quitte a violer la loi humaine de la propriété de l'arbre sur lequel tu cueilles ton fruit.
Antiphon finira par prêcher la désobéissance à toute forme de pouvoir pour un retour à la nature. Il finira sa vie en prison, accusé d'anarchie et de complot. Mais Antiphon aura ouvert le débat (en tout cas chez les grecs) sur la nature humaine et son adéquation avec un état organisé, ce que nous appellerons « l’état de société »par opposition à « l’état de nature », tout en respectant ses droits que la nature lui a donné. C'est la naissance de la philosophie dite du droit de la nature.

Les penseurs qui vont se succéder préféreront s’attarder à la réflexion sur la meilleure société pour les hommes, étant entendu que l'état de nature est définitivement passé "même pour les peuplades les plus barbares. Hippodame, Socrate, Xénophon ou encore Platon et le reste des antiques grecs estiment tous que le peuple étant ignorant, le laisser gouverner ne peut que conduire à la catastrophe et donc il vaut mieux choisir une élite pour assurer la conduite de tous. Le pouvoir devant revenir au groupe ou à l’individu le plus capable, exerçant dans l’intérêt général. (Rappelant qu'à l'époque Athenes était une "démocratie" et tous ces savants la méprisaient.)
Aristote va définitivement cristaliser le débat sous cette argumentation:
La quête permanente de l'homme est le bonheur. Il l'atteint lorsqu'il s'affranchit des contingences matérielles. Il pourra se livrer enfin aux choses de l'esprit (la vénération des morts par exemple). Pour atteindre ses objectifs, l'homme doit vivre en société, dans la Cité qui va lui assurer nombre de ces éléments. L’homme est donc un animal politique « Zoon politikon o anthropos » (citation dont je me demande toujours pourquoi on la traduit en latin…) c’est à dire, fait pour vivre sous une organisation étatique, en état de société donc (polis = cité en grec).
Aristote ne sera jamais remis en cause durant plus de 1500 ans. Donc dire que la civilisation occidentale se serait bâtie sur une notion de peur du voisin est inexacte. C’est une notion qui n’apparaîtra que très tardivement et on le verra, qui aura un avenir assez limité.

Vers la fin du Moyen âge, la naissance des villes en Europe voit croître un nouveau pouvoir, la bourgeoisie, qui concurrence l’aristocratie qui régnait sans partage jusque là. Aristocratie mise en place par cette philosophie grecque omnibulé par l'élite, l'éducation élitiste voir l'hérédité chez les élites. Ces bourgeois sont des capitalistes sauvages qui réduisent les gens à l’esclavage pour produire toujours plus de richesses à leur profit. Contrairement aux aristocrates à qui on prête d'être animés par le devoir et l’honneur face au peuple et à Dieu. Pour les contrer, les penseurs réfléchissent à donner toujours plus de pouvoir au monarques ou plus précisément à l’Etat, de manière à ce qu’il légifère avec plus d’autorité. C’est dans cette ambiance que Machiavel (1469 - 1527) écrira « Le prince », considéré à tort comme un guide de la dictature, mais qui est en réalité l’acte de naissance de ce que doit être l’Etat, dans sa toute puissance, dans sa suprématie sur les hommes, son zèle, ses lois, sur les religions ou sur la morale. Il dira dans ce livre: « Cupidité, rapacité, dol, vol, libertinage, débauche, fourberie, perfidie, trahison... qu'importe, puisque tout cela n'a pas à être jugé à la commune mesure des vies privées quand il s'agit d'un prince, mais selon l'idéal d'un Etat à faire ou à maintenir.»
C’est le début de ce qu’on appelle l’absolutisme princier, ou la monarchie absolue ou encore l’Etat totalitaire.

Comme chacun sait, Machiavel sera vivement critiqué. Notamment par Grotius (1583-1645) qui rappellera que l’Etat (ou la société) n’appartient pas au prince mais c’est l’homme poussé par un mobil inné (appetitus socialis) qui crée la société réglée. Il lui parait logique à Grotius que les premiers hommes qui ont choisi cette forme de vie passèrent certainement un contrat entre eux, avant même la naissance du pouvoir politique. Un contrat que la logique et la raison nous permet de comprendre comme faisant la part belle à leur bonheur plutôt qu’aux intérêts flous d’un État qui n’existait pas encore. C’est ce contrat social qu’il faut respecter.

Alors Hobbes, AUSSI usant de la logique et de la raison, va se demander, pourquoi l’homme primitif solitaire a t-il décidé de vivre en société. Ou mieux, de quitter l'état originel de nature qui l'a vu naitre?
Pour lui, effectivement, l’égoïsme est le propre de l’homme. Il cherche à entrer en société pour utiliser les autres afin d’atteindre une satisfaction personnelle. Je vous donne un exemple :
Lorsque vous voyagez et que la nuit vous surprend en brousse, vous cherchez à dormir, même sous la belle étoile, le plus près possible des gens, d’un village. Pas parce que vous êtes irrésistiblement attiré par eux, mais parce que vous estimez que si vous avez un besoin ils peuvent vous secourir, ou si on vous attaque, vous pouvez crier et être entendu. C’est pas parce que vous croyez apporter quelque chose à ces villageois près de qui vous allez dresser votre couche de voyage ou que vous avez un appétit irrésistible à voir des gens près de vous. C’est donc un rapprochement égoïste et non altruiste qui conduit les hommes a aller vers d’autres hommes.
Pour Hobbes, dans la société de nature, personne ne possède rien de sûr. N'importe qui, solitaire ou en groupe peut piller, tuer ou enlever qui lui est plus faible, avant de se faire détrousser lui-même par plus fort. (moi ca me parait logique). Le grand danger dans l'état de nature n'est pas la nature : on peut avoir un toit, des peaux pour se couvrir, des barrières pour protéger son bétail ou mettre sa famille à l'abri contre les bêtes sauvages. Tout ceci est possible. Mais la pire des bêtes que craint l'homme c'est l'homme. D’où, l’homme est un loup pour l’homme. Ainsi, la seule loi qui règne dans l’état de nature c'est celle de la conservation de soi-même.
Par conséquent, ces hommes vont fuir l’état de nature comme, dit-il, une maison prise par le feu.
Puis Hobbes ne prétend pas non plus qu’une fois dans l’état de société la paix est immédiatement assurée. Ho non. Absolument pas. Selon son propre exemple « pourquoi fermons-nous nos maisons à clé lorsque nous voyageons, alors qu’elles sont restées au milieux de nos frères ? » Pour lui la paix se construit. Mais ceci est un autre débat que l’article en cause ici ne soulève pas et que dnc nous n’aborderons pas.

Eh ben je trouve que c’est exactement cela, les objectifs du panafricanisme ou de la lutte afrocentrique. C’est de s’unir pour résister contre les égoïsmes collectifs extérieurs :les autres États ou unions, qui ne reculent devant rien pour nous nuire, nous voler, nous exploitrer… tant que nous sommes dispersés et non reliés par un contrat commun entre gens de même nature, c’est à dire entre noirs! C’est aussi de nous donner des lois communes pour ne plus craindre à l’intérieur d’entre nous, c’est à dire les individus, les ethnies ou les grands groupes de noirs que l’histoire a créé.

Philosophiquement, je ne crois pas que cela ait pu être différent en Afrique. « Je nous aime bien », mais nous ne sommes pas des anges nous plus pour imaginer qu’on ce soit attiré par une quête spirituelle.
Et si on en revient à l’histoire, nous n’avons pas inventé le culte des morts non plus. L’enterrement est considéré comme le premier acte religieux, mais c’est Cro-magnon qui nous l’a appris il y’a plus de 20.000 ans. En tout cas il a pratiqué les rites religieux avant nous. Et comme nous avons été voisin, nous les lui avons sûrement pris.

Permettez donc que reste sceptique vis-à-vis de cette analyse. Mais, ne le prenez pas mal. Nous sommes (comme a dit Soundjata) en recherche et non en glorification de trouvailles indiscutables, et il est donc normal que certaines de nos théories soient remises en cause par nous-mêmes.

Finissons sur Hobbes pour dire que pour lui Hobbes (et c’est là que je m’en éloigne) le but final de sa démonstration est de dire que le prince a tous les droits, puisqu’on a fuit l’état de nature pour se jeter aux pieds du plus fort, capable de nous protéger et de réprimer nos pulsions naturelles qui sont contraire à la paix, et nous conduire vers des lendemains qui chante. Le courant hobbesien a donné naissance à l’absolutisme princier (les Louis XIV, Napoléon et compagnie) et aux totalitarismes du XXè siècle (bolchevisme, hitlérisme, maoïsme etc…).

Mais il est vite contredis. Notamment par John Locke (1632-1704) pour qui l’état de nature n’est pas nécessairement bon ou fatalement mauvais. Il affirme néanmoins que le grand problème de cet état c’est le manque de justice. En outre, si le but de chaque individu est sa conservation personnelle, le but de la collectivité est la conservation collective. C’est donc à cela que devrait aspirer la société.

Quant à Rousseau, de l’avis de beaucoup, il surpasse Hobbes et Locke réunis en rejetant en bloc l’idée d’un état de nature qui serait guerrier. Dans son Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes (que je vous recommande chaudement, suivi du « contrat social »), il poétise : « Je vois l'homme se rassasiant sous un chène, se desaltérant au premier ruisseau, trouvant son lit au pied du même arbre qui lui a fourni son repas [...] les seuls biens qu'il connaisse dans l'univers sont la nourriture, une femelle et le repos. Les seuls maux sont la douleur et la faim. Il n'a nul besoin des autres hommes et n'en connait aucun individuellement. » Comme l’homme trouve facilement tout ce qui lui suffit, il est pleinement heureux. Pour lui l’état de nature est un état bienheureux.
Mais hélas, les hommes possèdent une faculté essentielle qui conduit aussi à leur perte: la faculté de se perfectionner. Alors il tentera d’accumuler des biens pourtant présent dans la nature, pour ne pas avoir à chasser tous les jours par exemple. L’accumulation des biens commence en ce moment là, mais atteint son paroxysme lors de l’invention de l’agriculture et de la métallurgie. Ces deux arts vont engendrer la propriété individuelle du sol, l'inégalité, la richesse et la misère, les rivalités, la passions et les plus affreux désordres. Forgerons et cultivateurs les hommes deviennent avares ambitieux, méchants... dit Rousseau.
Diop se montrera farouchement opposé à l’idée de la propriété du sol dans l’ère primitif. Mais je pense que c’est parce qu’il est « rouge » qu’il veut croire que le bien commun est la nature première de l’homme. C’est discutable, parce qu’une fois que l’on cesse d’être ramasseur et cueilleur jouissant des grâces de la nature, et que l’on travaille – l’agriculture – on connaît la valeur de son effort et on n’a pas très envi de partager avec ceux qui paressent.
Pour Rousseau, l’organisation en état de société est une invention de riches propriétaires car ce sont les riches qui ont à perdre du vagabondage et d’un environnement sans loi.
Mais, chose important qui mérite d’être soulignée, la société civile est pour Rousseau une décadence de l'état originel de l'homme. Pas une élévation ni un progrès, mais une décadence inévitable comme la vieillesse pour le corps humain. Une fois le gouvernement est devenu habituel, les riches devinrent les maîtres et les pauvres des esclaves.
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MessagePosté le: Lun 15 Mai 2006 00:00    Sujet du message: Re: "LE GUIDE DES MORTS EST LE PERE DES ROIS" Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
Fondements afrocentriques de la politique
Ici la réflexion (politique) se veut plus concrète, s’appuyant sur des documents (archéologiques, linguistiques, etc.) attestés pour tenter de comprendre le processus historique réel (et non seulement idéel) ayant amené les hommes à se constituer en société politique : « A la fin du Nagada I, vers -3700 / -3500, les établissements humains installés au carrefour des routes et des fleuves sont déjà centralisés autour des « aînés », vers qui l’affluence des offrandes destinées aux cultes des ancêtres qu’ils gèrent les constitue en ressources de pouvoir –en tribut. […] Le contrôle des cultes et de leur logistique asseoit le pouvoir de dynasties de lignages aînés […] Les cultes des ancêtres qui clé-de-voûtent les sociétés villageoises, et fournissent leur paradigme au contrôle des cités naissantes au carrefour des routes et des rivières, mobilisent la céréaliculture sur la production d’offrandes funéraires nécessitant des récipients, jarres, bols, cruches, tables d’offrandes, et des ateliers et des artisans à une échelle qui dépasse celle des villages –et exige le développement de l’agriculture et ses surfaces, le recul de la pêche et de la chasse comme mode de production. C’est de ces centres cultuels et « commerciaux » que partent les biens de consommation funéraires, et avec eux, les idées du pouvoir et des dieux qui s’y élaborent, destinés à des centres, à des sociétés et à leurs « aînés », que leur moindre importance clientélise peu à peu. »
[Alain ANSELIN, « La Cruche et le Tilapia, une lecture africaine de l’Egypte ancienne », Revue TYANABA, éd. de l’UNIRAG, 1995, pp30-31.]


Oui, oui oui… mais -3700, il y’a tout de même 40.000 ans d’état de nature avant ça! On critique Hobbes pour sa vision de l’état de nature en répondant sur l’état de société africaine ? Car dès qu’on parle d’établissement humain et de carrefours commerciaux on est déjà dans l’état de société. Et ceci sans avoir expliqué ce qu’était l’état qui avait précédé cela. Affirmerez-vous que le commerce existait déjà dans l’état de nature? Attention à votre réponse. Locke aussi l'affirme, mais pour lui c'est normal, il est le père du liberalisme. il veut démontrer que vendre et acheter est un droit naturel et sacré de l'homme. Pour moi c'est échanger des biens qui se pratiquaient peut-être mais pas le commerce, qui suppose lui des termes d'échange et un peu plus qu'une pratique accidentelle. En tout cas dans l'état de nature. Pour parler de commerce, il faut de la production, de la protection et des carrefours humains. Or l'homme à l'état de nature ne possède aucun de ces moyens qui sont les effets d'une société!

Citation:
En Afrique, la sédentarisation est attestée depuis environ -10000. Et tout se passe comme si des hommes , d’abord tous nomades, vont progressivement se rassembler autour de complexes funéraires, s’enraciner auprès de tombes d’illustres aînés disparus ; qui deviendront plus tard « ancêtres » à l’issue de longs cheminements rituels.


J’ai une petite réserve ici aussi. Pour qu’il y’ait des nomades, il faut bien une organisation, un chef qui conduit les hommes, des éclaireurs, des fonctions partagées… bref des règles de vie communautaires. En d’autres termes, une société! Un groupe nomade, c'est un village qui se déplace. Et un village est une société organisée par des lois. Il faut bien s'entendre à la base qu'on ira à gauche et pas à droite. Il faut que quelqu'un le dise et que d'autres l'écoutent. Donc il y'a une autorité. Donc il y'a déjà un contrat social. Ainsi, le nomadisme ne peut pas être le départ puisque l’homme n’est pas né en groupe. Au début il y’a des solitaires. Les troupeaux humains ne dépassent pas une famille, ou deux familles de deux sœurs avec leurs descendances. Le mariage n’existe pas, donc la compagnie du père n’est pas impérative.

Citation:
La socialisation est donc originellement une tentative humaine pour « apprivoiser », conjurer la mort, la conséquence d’un élan spontané de solidarité entre (sur)vivants, en vue de surmonter cet événement tragique qu’est la mort. Et l’on peut constater indéniablement que le culte des morts est toujours au cœur des institutions et pratiques culturelles négro-africaines.
Or, qui sinon l’aîné peut le mieux assurer les prestations d’intermédiation entre les vivants et les morts : par son grand âge, il a démontré sa viabilité, son intelligence et autres capacités à vivre le plus longtemps ; ce en quoi il est exemplaire pour les autres vivants. Et par ce même grand âge, l’aîné est le vivant le plus près de la mort, partageant avec elle une intimité quasi-quotidienne, qui le fonde à communiquer avec ceux qu’elle a déjà accueillis.


Ceci serait plausible pour expliquer le contrat social africain, sur quoi il a pu se bâtir. Sur ce point j’approuve l’article qui m’en apprend une bien bonne. Effectivement, toutes les sociétés n’ont peut-être pas eu à leur sources, les mêmes motivations qui ont aboutis à la création d’une société. Toutefois, la critique du pauvre Hobbes sur son état de nature ne trouve toujours pas d’explication ou de théorie démontrant un autre état de nature chez les noirs.

Citation:
En conséquence, aux fondements de la politique en Afrique, il n’y a pas la prise de conscience craintive de ce que « l’homme est un loup pour l’homme », il y a le libre rassemblement des uns avec les autres, en vue de s’imprégner profondément (du sens) de la vie, c’est-à-dire de mieux appréhender (le sens de) la mort.

Ces philosophes primitifs me paraissent tout simplement surréalistes. La region a peut-être servi de ciment politique et d'affermissement de la mission sociale du groupe, mais pour en arriver là, comme dirait Aristote (finalement ils ont tous un peu raison qquelque part) l'homme a du se débarrasser de plusieurs contraintes matérielles, grâce à la socialisation et à la cohabitation avec d'autres hommes. Cette religion (le guide des mort) est donc de l'aveu meme de cet article un évènement tardif dans la socialisation. Il ne peut être la socialisation elle-même.
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MessagePosté le: Lun 15 Mai 2006 22:44    Sujet du message: Répondre en citant

Tout d'abord, je me réjouis vivement qu'un tel topic ait été tiré de l'oubli. J'y suis (re)venu par hasard, en suivant un tout autre fil où ce lien a été inséré par Chabine. J'y reviendrai donc plus longuement...
gnata a écrit:
Ogotemmeli a écrit :
Citation:
Et pourquoi les Sud-Africains ont remobilisé le UBU NTU, en vue d'ouvrir une nouvelle ère politique post-apartheid

Peux-tu nous en dire plus sur le UBU NTU ?

Selon Fatou Kiné Camara, le droit occidental est fondé sur la loi du talion : tu commets une faute, tu la paies ; à un tarif variable selon sa gravité. Si bien que, même en étant coupable et parfaitement convaincu de l'être, tu as toujours intérêt à déjouer l'appareil judiciaire, afin de trinquer le moins possible. Sous quelques réserves tout de même : en droit français, par exemple, la mise à l'épreuve, les condamnations avec sursis, etc. visent plutôt à accorder quelque chance au coupable...

Mais les sud-Africains ont procédé différemment pour s'extirper de l'apartheid et ses torrents de ressentiments, haines, rancunes, etc. Ils ont proposé LE PARDON (sous certaines conditions) à ceux qui consentaient à avouer leurs fautes, et qui demandaient expressément d'en être pardonnés. Ce faisant, ces Sud-AF. mobilisaient une "vertu" essentielle en droit traditionnel africain, inspirée de leur Ubuntu (voir à ce sujet un article sur Afrikara)...

Gnata a écrit:
La vision négro-africaine de la conception de la société est tout autre ,c'est sûr , mais se pourrait-il que nous soyons plus penché à le constater parceque nos sociétés Africaines étaient très restreintes ? rares étaient les royaumes Africains qui avaient les démographies européenes par le passé , certaines variables telles que la démographie ect... et tout ce que cela peut produire comme changements pouvaient-elles influer sur les conceptions de ce qu'est Une Société ? .

Heu! Quand des Africains construisaient les premières pyramides, les Blancs les mieux lotis en Europe habitaient des Oppidia (qu'ils disputaient d'ailleurs aux ours et autres bêtes féroces).

En tout cas, je suis convaincu (en me fondant sur Diop-Maes) que la population ancienne de l'Afrique était beaucoup plus nombreuse que celle de l'Europe jusqu'à l'orée du XVIème siècle, avant le Yovodah ; contrairement à ce que tu sembles penser. Aux environs de -10000, alors que le Sahara était verdoyant, l'Europe connaissait la Glaciation Würmienne (environ -11000).

Donc, oui la pression démographique détermine dans une certaine mesure les phénomènes de socialisation : c'est en devenant de plus en plus nombreux que les groupes humains vont éprouver la nécessité d'élaborer des institutions et pratiques de vivre-ensemble. D'ailleurs, à ma connaissance, les populations nomades sont structuralement moins nombreuses que les populations sédentaires. Et chronologiquement, ces dernières semblent avoir procédé de l'expansion démographique des premières (plus exactement de certaines parmi les nomades...).

En outre, il ne faut pas négliger le facteur écologique : l'exiguïté géographique de l'Europe, au regard de l'immensité de l'Afrique est également un facteur explicatif de la singularité de leur trajectoire politique respective.
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MessagePosté le: Lun 15 Mai 2006 23:23    Sujet du message: Re: "LE GUIDE DES MORTS EST LE PERE DES ROIS" Répondre en citant

Ce serait vraiment dommage de se (re)coltiner du Hobbes/Machiavel, plutôt que d'essayer de considérer une perspective afrocentrée de la politique ; à l'instar de la tentaive d'Anselin...
marvel a écrit:
Oui, oui oui… mais -3700, il y’a tout de même 40.000 ans d’état de nature avant ça! On critique Hobbes pour sa vision de l’état de nature en répondant sur l’état de société africaine ? Car dès qu’on parle d’établissement humain et de carrefours commerciaux on est déjà dans l’état de société. Et ceci sans avoir expliqué ce qu’était l’état qui avait précédé cela. Affirmerez-vous que le commerce existait déjà dans l’état de nature? Attention à votre réponse. Locke aussi l'affirme, mais pour lui c'est normal, il est le père du liberalisme. il veut démontrer que vendre et acheter est un droit naturel et sacré de l'homme. Pour moi c'est échanger des biens qui se pratiquaient peut-être mais pas le commerce, qui suppose lui des termes d'échange et un peu plus qu'une pratique accidentelle. En tout cas dans l'état de nature. Pour parler de commerce, il faut de la production, de la protection et des carrefours humains. Or l'homme à l'état de nature ne possède aucun de ces moyens qui sont les effets d'une société!

Heu!!! La société est dans la nature. C'est donc aussi un phénomène DE la nature (humaine). En tant que tel, la société est également un ETAT (particulier) DE LA NATURE. Si on veut aller par là, on va s'épuiser en sophismes et rhétoriques ; sans aller à l'essentiel : existe-t-il une façon africaine de faire de la politique, de vivre en société ? Celle-ci est-elle différente de ce qu'en conçoit un Hobbes, ou plus généralement la tradition occidentale de philosophie politique ?

Ensuite, le débat devient encore plus intéressant si l'on parvient à descendre d'un cran pour considérer et COMPARER des pratiques politioques historiquement attestées en Europe et en Afrique ; en vue de voir si elles sont différentes, et en quoi consisterait cette différence.
de telles préoccupations restent aux antipodes de ce prétend J-F Bayard, ponte africaniste français de la politique africaine, pour qui l'afrique n'a pas de (grande) tradition politique...

En tout cas, là résidait ma préoccupation dans ce topic : montrer en citant Anselin que l'Afrique possède une tradition politique millénaire ; qu'au demeurant cette tradition est inaugurale. Et elle gagnerait à être remobilisée, à un moment crucial de l'histoire de l'Afrique où nous parlons de Renaissance politique (afrocentrique....).

Citation:
Citation:
En Afrique, la sédentarisation est attestée depuis environ -10000. Et tout se passe comme si des hommes , d’abord tous nomades, vont progressivement se rassembler autour de complexes funéraires, s’enraciner auprès de tombes d’illustres aînés disparus ; qui deviendront plus tard « ancêtres » à l’issue de longs cheminements rituels.


J’ai une petite réserve ici aussi. Pour qu’il y’ait des nomades, il faut bien une organisation, un chef qui conduit les hommes, des éclaireurs, des fonctions partagées… bref des règles de vie communautaires. En d’autres termes, une société! Un groupe nomade, c'est un village qui se déplace. Et un village est une société organisée par des lois. Il faut bien s'entendre à la base qu'on ira à gauche et pas à droite. Il faut que quelqu'un le dise et que d'autres l'écoutent. Donc il y'a une autorité. Donc il y'a déjà un contrat social. Ainsi, le nomadisme ne peut pas être le départ puisque l’homme n’est pas né en groupe. Au début il y’a des solitaires. Les troupeaux humains ne dépassent pas une famille, ou deux familles de deux sœurs avec leurs descendances. Le mariage n’existe pas, donc la compagnie du père n’est pas impérative.

Je n'ai pas dit que la société nomade n'est pas une société. Je dis que la sédentarisation est très ancienne en Afrique, et qu'elle est le signe, la conséquence, d'une expansion démographique des sociétés pré-sédentarisation.

Citation:
Ceci serait plausible pour expliquer le contrat social africain, sur quoi il a pu se bâtir. Sur ce point j’approuve l’article qui m’en apprend une bien bonne. Effectivement, toutes les sociétés n’ont peut-être pas eu à leur sources, les mêmes motivations qui ont aboutis à la création d’une société. Toutefois, la critique du pauvre Hobbes sur son état de nature ne trouve toujours pas d’explication ou de théorie démontrant un autre état de nature chez les noirs.

"L'état de nature" de Hobbes n'est qu'une construction idéelle reposant sur aucune observation socio-historique documentée. On peut briller dans les salons avec de telles mignardises théoriques. Ou bien descendre sur le terrain pour les confronter aux données empiriques...

Citation:
Citation:
En conséquence, aux fondements de la politique en Afrique, il n’y a pas la prise de conscience craintive de ce que « l’homme est un loup pour l’homme », il y a le libre rassemblement des uns avec les autres, en vue de s’imprégner profondément (du sens) de la vie, c’est-à-dire de mieux appréhender (le sens de) la mort.

Ces philosophes primitifs me paraissent tout simplement surréalistes. La region a peut-être servi de ciment politique et d'affermissement de la mission sociale du groupe, mais pour en arriver là, comme dirait Aristote (finalement ils ont tous un peu raison qquelque part) l'homme a du se débarrasser de plusieurs contraintes matérielles, grâce à la socialisation et à la cohabitation avec d'autres hommes. Cette religion (le guide des mort) est donc de l'aveu meme de cet article un évènement tardif dans la socialisation. Il ne peut être la socialisation elle-même.

L'importance de la spiritualité dans nombre de sociétés anciennes (y compris non-africaines) est un fait largement avéré. Chez les Amérindiens, chez les Indous, et bien entendu chez les Kmtw. Donc cela n'a rien de "surréaliste" : il a existé des sociétés dans lesquelles les besoins spirituels étaient dotés d'une plus grande valeur que les préoccupations matérielles. Non que ces dernières fussent laissées pour compte ; mais que l'harmonie spirituelle (cosmique/cosmogonique) du monde était éprouvée comme une condition PREALABLE à la bonne réalisation des fins matérielles.

D'ailleurs : la dichotomie matérielle/spirituelle devient arbitraire et inopérante dans ce type de société...

Pour info : l'historiographie afrocentrique enregistre trois grandes révolutions sociales en Afrique. Elles sont toutes spirituelles; et donc politiques : la révolution osirienne, puis atonienne. Et également les sécessions des régions septentrionales de Kongo-Dina-Nza, lorsque Mwene Kongo renonça à la religion des ancêtres pour embrasser celle des Blancs, jusqu'à ordonner de brûler les objets de culte individuel et collectif...

Citation:
Philosophiquement, je ne crois pas que cela ait pu être différent en Afrique. « Je nous aime bien », mais nous ne sommes pas des anges nous plus pour imaginer qu’on ce soit attiré par une quête spirituelle.
Et si on en revient à l’histoire, nous n’avons pas inventé le culte des morts non plus. L’enterrement est considéré comme le premier acte religieux, mais c’est Cro-magnon qui nous l’a appris il y’a plus de 20.000 ans. En tout cas il a pratiqué les rites religieux avant nous. Et comme nous avons été voisin, nous les lui avons sûrement pris.

Heu! Ce n'est pas vrai que Cro-Magnon a posé le "premier acte religieux". On a voulu inférer cela de l'ancienneté des peintures rupestres européennes. Mais, non seulement certaines datations de ces peintures sont contestées (grotte de Chauvet) , mais aussi et surtout celles de l'Afrique australe (Grotte de Bomblos) datent de beaucoup plus longtemps ; environ 70000 ans ; contre au mieux 20000 ans pour les plus anciennes datations de rupestres européennes...

Bref, le sujet n'était pas l'invention du culte des morts. Mais son importance millénaire dans la façon dont les Africains conçoivent la vie ; telle que ce culte détermine certrains comportements collectifs, politiques...
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MessagePosté le: Mar 16 Mai 2006 01:59    Sujet du message: Re: "LE GUIDE DES MORTS EST LE PERE DES ROIS" Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
Ce serait vraiment dommage de se (re)coltiner du Hobbes/Machiavel, plutôt que d'essayer de considérer une perspective afrocentrée de la politique ; à l'instar de la tentaive d'Anselin...

Laughing Laughing Laughing Mais tout le monde ne connaît pas Hobbes, mon cher ami. C’est trop facile de mettre à sa bouche des mots et des sens qui ne sont pas les siennes pour appliquer sa propre critique et demander ensuite aux gens de ne pas le lire. Et sur un autre versant du débat, on prend du Rousseau, saupoudré d’Aristote pour affirmer que « voici notre voie ». Enfin !!! Je ne cherche pas à décrédibiliser les gens. Ce sujet je l’avais vu et zappé, et pourtant mes réserves y étaient déjà les mêmes. C’est le genre de débat qui ont manqué de me faire trucider parce que Diop a dit que Bacchus a dit (sur le matriarcat). Mais avez-vous seulement lu Bacchus? On me répond "il ne faut pas". Dans ce cas faut pas le citer non plus, et surtout en prenant des libertés.

OGOTEMMELI a écrit:
Heu!!! La société est dans la nature. C'est donc aussi un phénomène DE la nature (humaine). En tant que tel, la société est également un ETAT (particulier) DE LA NATURE. Si on veut aller par là, on va s'épuiser en sophismes et rhétoriques ; sans aller à l'essentiel : existe-t-il une façon africaine de faire de la politique, de vivre en société ? Celle-ci est-elle différente de ce qu'en conçoit un Hobbes, ou plus généralement la tradition occidentale de philosophie politique ?


Non. Etat de nature est une expression consacrée qui signifie quelque chose de précis. Comme pour identité remarquable en math ne signifie pas n’importe quelle gueule que l’on reconnaît. L’état de nature c’est quand l’homme n’a pas encore créé de règles sociales en dehors de celles imposées par les faits, comme la mère à l’enfant (D'ou on part du fait que le matriarcat est le premier régime qui a regné sur terre. Il ne peut logiquement en être autrement).
Plus loin tu exposeras le manques de démonstration de Hobbes. C’est là ou réside je crois le principal mal entendu entre toi et lui. Le droit de la nature (expression consacrée, svp) est un sujet qui relève de la philosophie plutôt que l’histoire cartésienne. Des donnés structurelles telles que la connaissance des aspirations humaines ou du fonctionnement de la nature permettent d’ébaucher une thèse pour comprendre comme cela a pu se passer pour l’homme, de ses débuts jusqu’à l’érection de systèmes complexes. Et c’est même cela la vraie définition de l’utopie qui n’est pas un gros rêve irréaliste comme l’usage populaire a déformé ce mot, mais une construction philosophique RIGOUREUSE en partant de faits biens réels et de la connaissance de la nature humaine. C’est du domaine de la recherche fondamentale, et non de la recherche appliquée. Et c’est tellement rigoureux que ça donne des fois des résultats prouvés à postériori par la recherche appliquée. Rousseau en imaginant l’agriculture comme première cause de sédentarisation n’en avait aucune preuve. Mais c’est sa logique et la raison qui l’ont poussé à de telles conclusions, pas trop fausses comme on le constate. En revanche, même dans l’histoire la plus démonstrative, la part philosophique reste importante, notamment pour relier deux découvertes, on s’imagine un scénario. Par exemple, relier une tombe, un village, et un soucis de questionnement sur la mort des aînés.
Lorsque je parle de philosophes primitifs c'est une manière d'ironiser sur la philosophie dans l'état de nature. Ce n'est logiquement pas possible. Après la création d'une société oui. Meme 3700 ans av notre ere c'est deja une société si les signes sont la (commerce, des chefs designés furent-ils ainés etc...).

OGOTOMMELI a écrit:
le débat devient encore plus intéressant si l'on parvient à descendre d'un cran pour considérer et COMPARER des pratiques politioques historiquement attestées en Europe et en Afrique ; en vue de voir si elles sont différentes, et en quoi consisterait cette différence.


En dehors du titre, je n'avais pas vu ce sens là dans le propos. Mais effectivement, ce serait interessant d'aller dans ce sens la.
Pour le reste, je crois qu'on est d'accord.
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mar 16 Mai 2006 21:05    Sujet du message: Re: "LE GUIDE DES MORTS EST LE PERE DES ROIS" Répondre en citant

marvel a écrit:
OGOTEMMELI a écrit:
Ce serait vraiment dommage de se (re)coltiner du Hobbes/Machiavel, plutôt que d'essayer de considérer une perspective afrocentrée de la politique ; à l'instar de la tentaive d'Anselin...

Laughing Laughing Laughing Mais tout le monde ne connaît pas Hobbes, mon cher ami. C’est trop facile de mettre à sa bouche des mots et des sens qui ne sont pas les siennes pour appliquer sa propre critique et demander ensuite aux gens de ne pas le lire. Et sur un autre versant du débat, on prend du Rousseau, saupoudré d’Aristote pour affirmer que « voici notre voie ». Enfin !!! Je ne cherche pas à décrédibiliser les gens. Ce sujet je l’avais vu et zappé, et pourtant mes réserves y étaient déjà les mêmes. C’est le genre de débat qui ont manqué de me faire trucider parce que Diop a dit que Bacchus a dit (sur le matriarcat). Mais avez-vous seulement lu Bacchus? On me répond "il ne faut pas". Dans ce cas faut pas le citer non plus, et surtout en prenant des libertés.


0) Au début de mon exposé, j'ai indiqué que j'avais fait des études universitaires de science po. en France. Peut-être aurais-je dû préciser jusqu'au troisième cycle : en conséquence, je n'ai pas pu échapper aux méga-doses de Hobbes, Machiavel, La Boétie et consorts. C'est donc par rapport à ça que j'ai émis le voeux ici de ne pas en refaire des tonnes ; d'autant que, expressément, ce n'était pas le sujet. Si tu y tiens, ce serait plus adéquat d'ouvrir un autre topic dédié à ces auteurs...

1) Tu es injuste d'insinuer que j'ai cité Hobbes en "prenant des libertés". Or, j'ai bel et bien mentionné l'ouvrage dont sont extraites les citations que j'ai faites. Ce qui permet à chacun de vérifier si lesdites citations sont tronquées. Je remets le références plus complètement : "Thomas Hobbes, "Le citoyen ou les fondements de la politique", éd. GF- Flammarion, Paris, 1982.
En revanche, ton interprétation de Hobbes n'est pas la seule possible ; même si tu as l'air de considérer que cela coule de source limpide. Outre que tu n'as produit aucune source biblio...

2) Gérard Mairet a été un de mes prof de philo. po. Et il est l'auteur, entre
autres, de "Les grandes oeuvres politiques. Introduction à la théorie politique", éd. Livre de Poche, 1993.
Il y passe en revue toute la tradition européenne de philosophie politique, depuis Protagoras jusqu'à Patocka. C'est une très bonne entrée en matière, ne serait-ce que pour comprendre les principaux concepts, enjeux et interprétations...

3) Sur le fond : je soutiens, après Anselin, que la tradition politique négro-africaine est la plus ancienne historiquement attestée. Et que cette tradition possède ses propres raisons d'être, que n'épuise pas toute la science d'un Hobbes ; fût-il le "père" de la politique moderne, celle depuis La Renaissance (comme on dit de Smith qu'il est le père de l'économie politique).

En sorte que même si je méconnaissais Hobbes et toute la tradition de philo. Po. dont il est emblématique, cela ne serait pas rédhibitoire pour connaître "les fondements" de la politique en Afrique Noire ; notamment tels que Anselin tente de les comprendre. Et évidemment c'est cette tentative d'Anselin qui me préoccupe au plus haut point ici (qui me fait littéralement bander...) ; plutôt qu'une énième tarte à la Hobbes : tant d'années que j'en ai bouffée ad nauseam...

C'est pourquoi j'essaie de te résister quand tu m'accules à revoir mes classiques occidentaux, tandis que j'aimerais tellement que l'on s'essaie à établir nos propres bases de philosophie politique afrocentriques...
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mar 16 Mai 2006 21:44    Sujet du message: Re: "LE GUIDE DES MORTS EST LE PERE DES ROIS" Répondre en citant

marvel a écrit:
OGOTEMMELI a écrit:
Heu!!! La société est dans la nature. C'est donc aussi un phénomène DE la nature (humaine). En tant que tel, la société est également un ETAT (particulier) DE LA NATURE. Si on veut aller par là, on va s'épuiser en sophismes et rhétoriques ; sans aller à l'essentiel : existe-t-il une façon africaine de faire de la politique, de vivre en société ? Celle-ci est-elle différente de ce qu'en conçoit un Hobbes, ou plus généralement la tradition occidentale de philosophie politique ?


Non. Etat de nature est une expression consacrée qui signifie quelque chose de précis. Comme pour identité remarquable en math ne signifie pas n’importe quelle gueule que l’on reconnaît. L’état de nature c’est quand l’homme n’a pas encore créé de règles sociales en dehors de celles imposées par les faits, comme la mère à l’enfant (D'ou on part du fait que le matriarcat est le premier régime qui a regné sur terre. Il ne peut logiquement en être autrement).


Mairet, op cit. , p122 :
Gérard MAIRET a écrit:
L'état de nature est le lieu de la guerre de tous contre tous. Pour rendre intelligible cette proposition de Hobbes qu'on doit bien se garder de tenir pour contingente ou anecdotique, il faut d'abord se référer à l'anthropologie générale qui la soutient.

Pour Hobbes, l'homme est un être de désir, mieux, il est désir. Acquérir de l'ascendant sur autrui, c'est-à-dire du pouvoir, tel est le désir fondamental qui anime tout homme. [...] La nature est le lieu de l'égalité, et c'est cette égalité fondamentale, par laquelle chacun peut désirer ce que bon lui semble, qui est la cause de la guerre généralisée.

En effet, si chacun fait ce qu'il peut faire, obtient ce qu'il désire, il ne se peut pas qu'un désir ne rencontre un autre désir. En ce sens, la condition naturelle de l'homme -qui coïncide avec sa définition- est pour Hobbes d'être condamné à désirer le désir d'un autre. Puisqu'il n'y a pas, en droit comme en fait, de limite assignable à l'étendue de mon désir, il est dès lors inévitable que la lutte soit le statut de l'égalité, la guerre étant le statut de la nature elle-même.



Citation:
Plus loin tu exposeras le manques de démonstration de Hobbes. C’est là ou réside je crois le principal mal entendu entre toi et lui. Le droit de la nature (expression consacrée, svp) est un sujet qui relève de la philosophie plutôt que l’histoire cartésienne. Des donnés structurelles telles que la connaissance des aspirations humaines ou du fonctionnement de la nature permettent d’ébaucher une thèse pour comprendre comme cela a pu se passer pour l’homme, de ses débuts jusqu’à l’érection de systèmes complexes. Et c’est même cela la vraie définition de l’utopie qui n’est pas un gros rêve irréaliste comme l’usage populaire a déformé ce mot, mais une construction philosophique RIGOUREUSE en partant de faits biens réels et de la connaissance de la nature humaine. C’est du domaine de la recherche fondamentale, et non de la recherche appliquée. Et c’est tellement rigoureux que ça donne des fois des résultats prouvés à postériori par la recherche appliquée. Rousseau en imaginant l’agriculture comme première cause de sédentarisation n’en avait aucune preuve. Mais c’est sa logique et la raison qui l’ont poussé à de telles conclusions, pas trop fausses comme on le constate. En revanche, même dans l’histoire la plus démonstrative, la part philosophique reste importante, notamment pour relier deux découvertes, on s’imagine un scénario. Par exemple, relier une tombe, un village, et un soucis de questionnement sur la mort des aînés.
Lorsque je parle de philosophes primitifs c'est une manière d'ironiser sur la philosophie dans l'état de nature. Ce n'est logiquement pas possible. Après la création d'une société oui. Meme 3700 ans av notre ere c'est deja une société si les signes sont la (commerce, des chefs designés furent-ils ainés etc...).

Si Hobbes a bel et bien dit ce que j'ai dit qu'il a dit, et à l'appui de quoi je viens de citer Mairet ; alors je maintiens qu'il est possible de concevoir la politique autrement que comme lui : une lutte perpétuelle entre individus sous l'emprise de leurs pulsions désirantes des désirs les uns des autres. Une "lecture africaine de l'égypte nagadéenne" faite par Anselin ouvre des perspectives paradigmatiquement différentes de celle-ci...

Désolé, Marvel, mais j'arrète là avec Hobbes ; et poursuivrai volontiers avec Anselin...


Citation:
OGOTOMMELI a écrit:
le débat devient encore plus intéressant si l'on parvient à descendre d'un cran pour considérer et COMPARER des pratiques politioques historiquement attestées en Europe et en Afrique ; en vue de voir si elles sont différentes, et en quoi consisterait cette différence.

En dehors du titre, je n'avais pas vu ce sens là dans le propos. Mais effectivement, ce serait interessant d'aller dans ce sens la.
Pour le reste, je crois qu'on est d'accord.

Vraiment désolé : il n'est pas indispensable de connaître Hobbes dans les moindres détails subtiles de sa science infuse OCCIDENTALOCENTREE pour envisager une connaissance INTRINSEQUE de l'expérience politique africaine millénaire, dont cette science ne tient aucun compte ; ou qu'avec Jean-françois BAYARD elle tient pour nulle et non avenue...
Pardonne-moi si cette une outrecuidance d'avoir prétendu savoir un peu de quoi je parle lorsque je parle de Hobbes.

Car, au fond du tréfond, c'est d'Alain Anselin que je voulais parler...
Veux-tu bien me rejoindre sur ce sujet, du "guide des morts est le père des rois"? Ou (merci Guidilou) de l'homme comme remède pour l'homme?
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MessagePosté le: Mer 17 Mai 2006 21:51    Sujet du message: Répondre en citant

Je crois que la réponse à tes deux dernières interventions se trouve déjà dans les posts que j'ai fait. Je ne vais donc pas en rajouter.

OGOTOMMELI a écrit:
0) Au début de mon exposé, j'ai indiqué que j'avais fait des études universitaires de science po. en France. Peut-être aurais-je dû préciser jusqu'au troisième cycle : en conséquence, je n'ai pas pu échapper aux méga-doses de Hobbes, Machiavel, La Boétie et consorts.


Que dire... si non bienvenue au club! Wink
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MessagePosté le: Jeu 18 Mai 2006 22:28    Sujet du message: Répondre en citant

OGO a écrit :
Citation:
Ce serait vraiment dommage de se (re)coltiner du Hobbes/Machiavel, plutôt que d'essayer de considérer une perspective afrocentrée de la politique ; à l'instar de la tentaive d'Anselin...


Ce topic a l'avantage de montrer que nous voulons dépasser les paradigmes tout faits que le colon a déposé toutes dans nos sociétés sans nous avoir d'abord consulté , il merite p-e plus de developpements .
Il serait bon OGO que tu mettes ici la perspective de Anselin ou la tienne pour qu'elle soit discutée ( si c'est pas déjà fait ) , ca poussera chacun à émettre des opinions !

J'avais pris la liberté ( tout non-diplômé de Sciences politiques que je suis Crying or Very sad ) dans un topic précedent d'élaborer un genre de pratique politique basée sur nos sociétés Africaines où le chef ( si tant qu'il est celui qui represente le peuple ) ne serait plus le volubile avocat fortuné avec des amis puissants de la haute finance , mais bien le plus sage d'entre nous ayant plus de disposition pour autrui .

J'avais donc énoncé et préconisé que les partis politiques disparaissent purement et simplement pour faire place à de simples personnes qui ne "vendaient que leur vertu" ( par opposition à la langue de bois habituelle ) pour être élu , j'avais préconisé que nos villes soient morcellées à volonté pour qu'il y ait plus de proximité entre l'élu et ses électeurs ( une petite centaine max de personnes ), nous aurions des milliers de députés certes , un inconvenient surmontable .

Une commission neutre , du style commission élctorale aura ses moyens propres de communications où les prétendants à un fauteuil de pouvoir ( de disposition pour ses electeurs devrais-je dire ) pourrons énoncer leur plans pour leurs électeurs , nulle affiches ou pubs pour les futurs élus ( ce serait même interdit ) .
L'élu devra vivre parmis ses electeurs , chacun saura qui il est exactement avant de lui confier sa voix , ect...

J'arrête mon délire là , pour ne pas devier du topic en question , mais pour éviter les problèmes politiques , sociaux que vivent l'occident de maintenant , il est donc impératif et imporant , sans prétention aucune , que nous ressassions tout ce que nos sociétés avaient et ont encocre ( enfin ce qui nous est resté ) pour sortir de ces problèmes actuels et futurs ...
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"Always be intolerant to ignorance but understanding of illiteracy (..)in those homely sayings (mother wit) was couched the collective wisdom of generations" I know why the caged bird sings, p99, Maya Angelou
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