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Lecture de la Génèse de la Bible
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Auteur Message
M.O.P.
Super Posteur


Inscrit le: 11 Mar 2004
Messages: 3224

MessagePosté le: Mar 02 Jan 2007 13:33    Sujet du message: Répondre en citant

Pascal-Yannick a écrit:
Muana Kongo a écrit:

Pour le nouveau testament, il y a les septante, qu'on essaie de faire passer pour l'originale, mais j'en doute fort. Cela dit, elle diffère de manière phénoménale de la version "grand-public".J'ai d'autres références de livres et d'articles à ce sujet, dont un bon nombre au format electronique, mais il y en a tellement... Dis-moi les thèmes précis auxquels tu t'ontéresses en priorité, et je t'enverrai ça par mail!
J'ai aussi des études plutôt étonnantes de la part de défenseurs des juifs et de la bible (qui malgré leur "bonne volonté" démasquent nombre de choses intéressantes sur les procédés de falsification de ces textes et d'imposture. Ainsi, l'une de ces études, tout en tentant de démontrer que le personnage du moïse israëlite a existé, ainsi que l'exode qui en même temps démontre, mlgré les efforts de l'auteur, que tout cela n'est qu'ne succession d'emprunts, tout comme le nom d'Israël!!! et d'hébreux!!!, je t'en dirai plus plus tard, par mail )


Bonne anné MK pourrais-tu m'envoyer les textes relatifs aux septante,Quram et aux noms "Israël" "Hébreux"?Merci d'avance.


Bonne annee a vous tous,
ces textes m'interessent egalement.
_________________
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kiba_rayjay
Grioonaute


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Messages: 2
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MessagePosté le: Dim 05 Aoû 2007 14:09    Sujet du message: Répondre en citant

Hotep chers amis,
la lecture des différents posts de ce topic très interessants (bien qu'un peu court ...) m'a amené à chercher sur le net des interprétations alternatives des écrits bibliques, en particulier la genèse car c'est l'un dees chapitres qui portent le plus à controverse.

Je suis donc tombé sur un texte qui n'a à priori rien à avoir avec la religion, mais dans le quel l'auteur se propose de faire une interprétation "terre à terre" sans préjugés aucun sur le chapitre concernant Adam et Eve, la pomme et le serpent.
C'est un peu une sorte de lecture toute bete et en prenant au mot le texte sans se laisser influencer par une quelconque interprétation de tel ou tel courant du christianisme.
La conclusion qu'elle en tire (l'auteur est une femme) est assez originale et bien plus cohérente à mon humble avis que bien des fantasmagories qu'on entendues ici ( cf Mr Ambila)
Very Happy Very Happy
C'est un peu long a lire mais ça vaut vraiment le coup.
Bonne lecture à tous.



LE TEXTE :

Le dogme du péché originel, qui associe ce péché au fait d'être sexué et qui est à l'origine des tabous sexuels dans notre civilisation, a été élaboré à partir d'une interprétation par l'église de Rome du récit biblique de la création d'Adam et Eve. Cette interprétation étant à la base de tout le concept de culpabilité tel qu'il est véhiculé depuis des siècles dans le monde judéo-chrétien, ce texte a une dimension symbolique fondamentale en Occident, dimension qu'il n'a pas dans les autres civilisations dont les religions s'inspirent de textes différents. Il importe donc de s'y référer pour pouvoir comprendre sur quoi repose ce concept de culpabilité en comparant l'interprétation qui en a été faite avec le contenu du texte lui-même.

1. Interprétation officielle :

La doctrine du péché originel fut formulée d'abord par saint Augustin, puis sanctionnée par divers synodes d'Afrique et, en 431, par le concile œcuménique d'Ephèse. Selon cette doctrine, Adam et Eve auraient été chassés du paradis terrestre pour avoir désobéi à Dieu en mangeant du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal qu'il leur avait interdit. Après qu'ils aient mangé de ce fruit sur la suggestion de Satan, ils ont pris conscience du fait qu'ils étaient nus, ont découvert qu'ils étaient des êtres sexués et Dieu les en a punis en les bannissant du paradis terrestre, eux et leur descendance.

Il en découlait qu'Adam et Eve étaient coupables d'avoir désobéi à Dieu, que leur prise de conscience de leur sexualité était répréhensible et que leur faute s'étendait aux générations suivantes; cette culpabilité collective étant attribuée à l'humanité tout entière, les autorités qui prétendaient représenter Dieu étaient censées, selon elles, continuer d'exercer sur le genre humain la condamnation et le châtiment divin.

2. Le récit biblique de la création d'Adam et Eve :

Pour pouvoir comprendre en quoi consiste la distorsion à laquelle ce texte a donné lieu, il convient de comparer cette interprétation avec le texte lui-même afin de confronter le niveau des mots à celui des faits. Pour plus de concision, les passages cités se limitent à ceux qui traitent de la création de l'homme et de sa chute.

"Premier récit de la création.

Dieu dit : "Faisons l'homme à notre image, comme notre ressemblance, et qu'ils dominent sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toutes les bêtes sauvages et toutes les bestioles qui rampent sur la terre."

Dieu créa l'homme à son image,

à l'image de Dieu il le créa,

homme et femme il les créa.

Dieu les bénit et leur dit : "Soyez féconds, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la; dominez sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel et tous les animaux qui rampent sur la terre." Dieu dit : "Je vous donne toutes les herbes portant semence, qui sont sur toute la surface de la terre, et tous les arbres qui ont des fruits portant semence : ce sera votre nourriture." (Genèse, 1/26-29)



Second récit de la création. Le paradis.

Au temps où Yahvé Dieu fit la terre et le ciel, il n'y avait encore aucun arbuste des champs sur la terre et aucune herbe des champs n'avait encore poussé, car Yahvé Dieu n'avait pas fait pleuvoir sur la terre et il n'y avait pas d'homme pour cultiver le sol. Toutefois un flot montait de la terre et arrosait toute la surface du sol. Alors Yahvé Dieu modela l'homme avec la glaise du sol, il insuffla dans ses narines une haleine de vie et l'homme devint un être vivant.

Yahvé Dieu planta un jardin en Eden, à l'orient, et il y mit l'homme qu'il avait modelé. Yahvé Dieu fit pousser du sol toutes espèces d'arbres séduisants à voir et bons à manger, et l'arbre de vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance du bien et du mal. (Gn, 2/4-9)

Yahvé Dieu prit l'homme et l'établit dans le jardin d'Eden pour le cultiver et le garder. Et Yahvé Dieu fit à l'homme ce commandement : "Tu peux manger de tous les arbres du jardin. Mais de l'arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne mangeras pas, car, le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement."

Yahvé Dieu dit : "Il n'est pas bon que l'homme soit seul. Il faut que je lui fasse une aide qui lui soit assortie." Yahvé Dieu modela encore du sol toutes les bêtes sauvages et tous les oiseaux du ciel, et il les amena devant l'homme pour voir comment celui-ci les appellerait : chacun devait porter le nom que l'homme lui avait donné. L'homme donna des noms à tous les bestiaux, aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes sauvages, mais pour un homme, il ne trouva pas d'aide qui lui fut assortie. Alors Yahvé Dieu fit tomber un profond sommeil sur l'homme, qui s'endormit. Il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. Puis, de la côte qu'il avait tirée de l'homme, Yahvé Dieu façonna une femme et l'amena à l'homme. Alors celui-ci s'écria :

A ce coup, c'est l'os de mes os

et la chair de ma chair!

Celle-ci sera appelée "femme",

car elle fut tirée de l'homme, celle-ci!"

C'est pourquoi l'homme quitte son père et sa mère et s'attache à sa femme, et ils deviennent une seule chair.

Or tous deux étaient nus, l'homme et la femme, et ils n'avaient pas honte l'un devant l'autre. (Gn, 2/15-25)



La chute.

Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs que Dieu avait fait. Il dit à la femme : "Alors, Dieu a dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ?" La femme répondit au serpent : "Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin. Mais de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit : Vous n'en mangerez pas, vous n'y toucherez pas, sous peine de mort." Le serpent répliqua à la femme : "Pas du tout! Vous ne mourrez pas! Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux, qui connaissent le bien et le mal." La femme vit que l'arbre était bon à manger et séduisant à voir, et qu'il était, cet arbre, désirable pour acquérir l'entendement. Elle prit du fruit et mangea. Elle en donna aussi à son mari, qui était avec elle, et il mangea. Alors leurs yeux s'ouvrirent et ils connurent qu'ils étaient nus; ils cousirent des feuilles de figuier et se firent des pagnes.

Ils entendirent le pas de Yahvé Dieu qui se promenait dans le jardin à la brise du jour, et l'homme et la femme se cachèrent devant Dieu parmi les arbres du jardin. Yahvé Dieu appela l'homme :"Où es-tu ?" dit-il. "J'ai entendu ton pas dans le jardin, répondit l'homme; j'ai eu peur parce que je suis nu et je me suis caché." Il reprit : "Et qui t'a apprit que tu étais

nu ? Tu as donc mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger!" L'homme répondit : "C'est la femme que tu as mise auprès de moi qui m'a donné de l'arbre, et j'ai mangé!" Yahvé Dieu dit à la femme : "Qu'as-tu fait là ?" et la femme répondit : "C'est le serpent qui m'a séduite et j'ai mangé."

Alors Yahvé Dieu dit au serpent :

"Parce que tu as fait cela,

Maudit sois-tu entre tous les bestiaux et toutes les bêtes sauvages.

Tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la terre

tous les jours de ta vie.

Je mettrai une hostilité entre toi et la femme,

entre ton lignage et le sien.

Il t'écrasera la tête et tu l'atteindras au talon."

A la femme, il dit :

"Je multiplierai les peines de tes grossesses,

dans la peine tu enfanteras tes fils,

Ta convoitise te poussera vers ton mari et lui dominera sur toi."

A l'homme il dit : "Parce que tu as écouté la voix de ta femme et que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais interdit de manger,

Maudit soit le sol à cause de toi!

A force de peines tu en tireras subsistance

tous les jours de ta vie.

Il produira épines et chardons

et tu mangeras l'herbe des champs.

A la sueur de ton visage

tu mangeras ton pain,

jusqu'à ce que tu retournes le sol,

puisque tu en fus tiré.

Car tu es glaise et tu retourneras à la glaise.

L'homme appela sa femme "Eve", parce qu'elle fut la mère de tous les vivants. Yahvé Dieu fit à l'homme et à sa femme des tuniques de peaux et les en vêtit. Puis Yahvé Dieu dit : "Voilà que l'homme est devenu comme l'un de nous, pour connaître le bien et le mal! Qu'il n'étende pas maintenant la main, ne cueille aussi de l'arbre de vie, n'en mange et ne vive pour toujours!" Et Yahvé Dieu le renvoya du jardin d'Eden pour cultiver le sol d'où il avait été tiré. Il bannit l'homme et il posta devant le jardin d'Eden les chérubins et la flamme du glaive fulgurant pour garder le chemin de l'arbre de vie."

(Gn, 3/1-24) (Traduction sous la direction de l'Ecole Biblique de Jérusalem.)

3. Nouvelle interprétation en fonction du texte lui-même :

a) La connaissance du bien et du mal :

- Apparition de la notion de culpabilité relative à la nudité :

Si nous nous référons maintenant au texte original en cherchant à le comprendre en fonction de ce qui est écrit exactement, nous pouvons lire que l'apparition du sentiment de culpabilité d'Adam et Eve n'est nullement liée au fait qu'ils ont désobéi à Dieu : le texte dit qu'après avoir mangé du fruit de la connaissance du bien et du mal, ils se sont soudain sentis honteux d'être nus et se sont couverts avec des feuilles, ce qui n'est pas du tout la même chose. Car ceci veut dire que l'origine de leur culpabilité n'est nullement liée à une condamnation divine, elle est la conséquence du fait qu'ils ont acquis la connaissance du bien et du mal, suite à quoi ils ont associé leur nudité à la notion de mal, qui n'existait pas auparavant.

- L'interdit sur la nudité, un interdit non fondé posé par le serpent :

En fonction de quoi, après avoir acquis la connaissance du bien et du mal, se sont-ils sentis honteux d'être nus ? D'où vient le sentiment de honte ? "La honte est le play-back, l'exposition à la désapprobation." (William Burroughs). Ceci implique que leur honte a été provoquée par le fait que quelqu'un a exprimé sa désapprobation devant leur nudité et l'a associée à la notion de mal. Dans la mesure où un tel discours ne provenait pas de Dieu et où Adam et Eve étaient en compagnie du serpent, ce jugement de valeur ne pouvait provenir que de ce dernier. En conséquence de quoi l'association entre la nudité et la notion de mal correspond non pas aux critères de Dieu, mais à ceux du serpent, de même que la notion de culpabilité.

- L'interdit sur la connaissance du bien et du mal, un interdit fondé, posé par Dieu :

Pourquoi Dieu leur avait-il interdit cette connaissance ? Parce que lui seul, de par le fait qu'il connaît tout, est en mesure de juger en connaissance de cause. Etant le créateur des humains, il est le mieux placé pour savoir ce qui leur convient le mieux, ce qui leur est bénéfique ou nuisible, et pour les conseiller sur ce qu'il importe de faire ou de ne pas faire dans telle ou telle situation, et ceci, dans leur propre intérêt. Lui seul peut effectuer des évaluations correctes en fonction de l'ensemble des données dont il dispose et à partir des critères d'évaluation adéquats. Car il n'est possible d'évaluer correctement quelque chose qu'à partir du moment où l'on dispose de l'ensemble des éléments le concernant, faute de quoi le jugement porté est fondé sur des opinions, non sur des faits. Il ne pouvait donc exister aucune connaissance au-dessus de Dieu qui puisse rendre les humains capables d'établir des jugements fondés et équitables indépendamment de lui. Le pouvoir de juger étant un attribut divin, aucun être hormis Dieu ne pouvait légitimement se l'approprier. Il s'agissait donc d'un savoir qu'Adam et Eve n'étaient pas en mesure d'intégrer ni de maîtriser du fait des limites de leur organisme et de leurs connaissances, d'un savoir qui ne leur était pas destiné car il leur était nuisible. En conséquence, l'interdit posé par Dieu à son encontre était un interdit fondé alors que celui qu'ils ont plaqué sur leur nudité, s'il correspondait aux critères de la connaissance du bien et du mal, ne correspondait nullement à ceux de Dieu, il n'avait pas lieu d'être.

b) Conséquences de la connaissance du bien et du mal :

- Inversion des valeurs : perte de la capacité d'aimer :

Autrement dit, en acquérant cette connaissance du bien et du mal contre laquelle Dieu les avait mis en garde, Adam et Eve ont considéré comme interdit quelque chose que Dieu leur avait permis, puisque le fait d'être nu ne constituait pas un délit au paradis terrestre pas plus qu'une source de honte; ils ont opéré une inversion des valeurs à partir de laquelle ils ont éprouvé un sentiment de culpabilité qui n'avait pas lieu d'être envers leur nudité.

Que représente la nudité ? Le fait d'être sexué. A quoi sert d'être sexué ? Cela sert d'une part à exercer la fonction de reproduction et d'autre part à actualiser le sentiment amoureux, l'acte amoureux étant l'acte à travers lequel s'exprime une relation d'amour, et ceci indépendamment du fait de procréer. Cette relation d'amour constitue le fondement nécessaire à la procréation, à une vie harmonieuse entre parents et enfants, car sans amour, les relations de couple ou familiales deviennent invivables. Or, à travers l'interdit posé sur la nudité, Adam et Eve ont associé au mal et à la honte la fonction de leur organisme qui leur permettait d'actualiser la relation d'amour, relation voulue par Dieu puisqu'il avait conçu leur organisme à cet effet.

De ce fait, toutes les particularités de cet organisme avaient leur raison d'être, elles existaient pour être utilisées conformément à leur fonction, et ceci indépendamment de ce que pouvait en penser le serpent, qui n'était nullement qualifié pour exprimer une opinion fondée sur le sujet, ou de ce qui pouvait apparaître en fonction des critères de la connaissance du bien et du mal. En conséquence de quoi cette connaissance leur a interdit ce que Dieu leur avait permis, les empêchant d'actualiser sereinement la relation d'amour, et leur a permis ce qu'il leur avait interdit, cette inversion des valeurs les condamnant à des relations de domination/soumission.

- Perte de la capacité de symboliser, des capacités de réflexion :

En acquérant cette connaissance, Adam et Eve ont imaginé qu'il existait quelque chose comme "le bien" et "le mal"; ils ont cru que ces mots abstraits avaient une signification en soi, indépendamment des domaines sur lesquels ces notions sont plaquées, indépendamment des critères d'évaluation des gens qui les utilisent et indépendamment du niveau des faits au sujet desquels ils sont employés.

Le texte nous dit qu'après avoir créé Adam, Dieu lui avait donné l'usage du langage, le pouvoir de nommer les animaux, ce qui veut dire qu'il l'avait doté de la faculté de maîtriser les symboles, qui sont des signes servant à désigner des choses; de ce fait, il l'avait rendu capable de symboliser. Or, en acquérant la connaissance du bien et du mal, Adam et Eve sont devenus incapables de faire la différence entre un langage symbolique, composé de mots qui représentent des choses qui ont une existence réelle, et un langage composé d'abstractions, de mots qui ne représentent rien d'effectif indépendamment de la personne qui les emploie, ce qu'était la connaissance du "bien" et du "mal". En d'autres termes, cette connaissance leur a fait perdre leur capacité de symboliser. A partir de là, ils ont accordé du crédit aux paroles du serpent, et ont cru qu'il existait quelque chose comme "le mal", opposé au "bien", que leur nudité était liée à ce mal et devait être, à ce titre, cachée. Ils se sont alors empressés de se couvrir, tentant de se dissimuler devant Dieu, ce qui était impossible et totalement irréaliste, et sans s'interroger un instant sur les raisons pour lesquelles leur nudité pouvait soudain devenir répréhensible alors qu'elle ne l'était pas auparavant, ni se demander en quoi elle pouvait offusquer la vue du serpent. Ils ont cru que le fait d'être sexué constituait une faute, et qu'ils étaient coupables en raison de leur constitution. Ainsi en perdant leur capacité de symboliser, ils se sont départis de leurs capacités de réflexion, ils sont devenus esclaves d'un verbe imposé.

- Perte de la conscience et de la responsabilité :

Après avoir acquis cette connaissance et la notion de culpabilité, quand Dieu leur demande comment ils ont appris qu'ils étaient nus, Adam rejette la faute sur Eve qui la rejette à son tour sur le serpent. En réalité, Eve a cédé aux incitations de ce dernier en s'imaginant, comme il le lui disait, qu'elle allait devenir comme Dieu. Ainsi le fait qu'elle l'ait suivi était liée à son désir d'acquérir une connaissance qui lui permettrait d'égaler Dieu. Quant à Adam, il a suivi Eve parce qu'il a attribué plus de crédit à ce qu'elle lui disait qu'aux injonctions que Dieu lui avait faites. En réalité, en considérant leur attitude en terme de faute et en se déchargeant de celle-ci sur autre qu'eux-mêmes, ils se voilent les motivations réelles auxquelles ils ont obéi, se montrant incapables d'assumer la responsabilité de leur attitude. En devenant coupables, ils sont devenus inconscients et irresponsables.

- Perte de la liberté :

Dans la mesure où Dieu les avait avertis des conséquences qui surviendraient s'ils mangeaient du fruit de cet arbre, ils avaient en main tous les éléments pour pouvoir décider de l'attitude à adopter à son sujet. Dieu les avait laissés libres de tenir compte ou pas de ce qu'il leur avait dit, il ne les obligeait pas à lui obéir, il leur a donné le choix de le faire ou de ne pas le faire.

De la même façon, il leur avait également donné le choix de ne pas obéir au serpent, aussi pouvaient-ils parfaitement ne pas accorder foi aux paroles de ce dernier, car celui-ci ne les forçait pas à acquérir la connaissance du bien et du mal, et le fait qu'il cherche à les tromper n'impliquait pas qu'ils soient pour autant tenus le croire. Ils ne l'ont fait que parce qu'ils ont douté de Dieu, et poussés par le désir d'acquérir une connaissance censée leur permettre de l'égaler. Ils ont voulu s'approprier le pouvoir du paradis terrestre, décider eux-mêmes de ce qui était bien et mal, autrement dit faire leurs propres lois sans tenir compte de celles de Dieu.

Le fait que Dieu les ait laissés libres de leur attitude signifie qu'il voulait instaurer avec eux une relation de confiance. Il les avait créés pour qu'ils gèrent le paradis terrestre en sa compagnie et sous sa direction. De ce fait, pour pouvoir y vivre de façon satisfaisante, Adam et Eve devaient le faire conformément à la fonction pour laquelle ils avaient été créés, cette fonction consistant à établir avec Dieu une relation de reconnaissance mutuelle et de collaboration à travers la gestion commune du paradis terrestre. En outre, dans la mesure où la création appartient à Dieu et où lui seul en possède une connaissance totale et exacte, il est le mieux placé pour savoir comment il convient de s'y comporter. De ce fait, Adam et Eve ne possédaient pas les capacités nécessaires pour gérer leur planète indépendamment de leur créateur, une telle alternative ne correspondait pas à leur raison d'être, aussi leur prétention à vouloir eux-mêmes juger du bien et du mal ne pouvait-elle être que vouée à l'échec.

En plaçant l'arbre de la connaissance du bien et du mal à leur portée, Dieu a voulu éprouver Adam et Eve, pour voir s'ils avaient confiance en lui et s'ils étaient dignes de sa confiance. Or ils ont choisi d'accorder plus de crédit au serpent qu'à leur Créateur, faisant abstraction du fait que ce serpent était, au même titre qu'eux, une créature, et qu'il était dépourvu d'autorité au paradis terrestre. En rejetant Dieu, qui les avait créés libres, ils sont tombés sous le joug du serpent; ils se sont laissés asservir mentalement et physiquement. En acceptant de se laisser diriger par un autre que Dieu, ils ont perdu leur liberté.

- Apparition du premier système de contrôle :

En d'autres termes, en choisissant de céder aux incitations du serpent plutôt que de se conformer à ce que Dieu leur avait dit, Adam et Eve se sont laissés enfermer mentalement dans une pseudo-connaissance basée sur des notions opposées de "bien" et de "mal", des abstractions dénuées de sens, sans lien avec une nocivité effective. Ils ont attribué une existence objective à une culpabilité qui n'existait qu'en fonction de ces notions et des critères du serpent, ils ont associé à la honte la dimension physique de la relation d'amour, devenant incapables d'établir d'autres relations que des relations de conflit, puis ils ont attribué à Dieu l'origine de la culpabilité qu'ils éprouvaient, le vivant comme leur persécuteur. Ils se sont crus coupables et leur situation leur est apparue comme désespérée. Ce faisant, en se laissant berner par le serpent, ils se sont laissés enfermer dans le premier raisonnement par opposition, dans le premier interdit basé sur la notion de crime sans victime, la première inversion des valeurs, la première problématique de culpabilité et la première problématique existentielle, autrement dit dans le premier système de contrôle.

4. Le personnage du serpent : éclairage des éléments du Coran :

En ce qui concerne le personnage du serpent, qui est présenté par les autorités ecclésiastiques comme le diable, incarnation du mal absolu, le récit de la Genèse ne nous dit pas pourquoi il a agi comme il l'a fait à l'égard des humains, pourquoi il a cherché à les tromper. Car, dans la mesure où ceux-ci ne lui avaient rien fait, il n'avait a priori pas de raison de vouloir leur nuire. Le texte ne dit pas non plus pour quelles raisons la désapprobation du serpent s'exprime à l'encontre de la nudité d'Adam et Eve, de leur sexualité, de préférence à toute autre partie ou fonction de leur organisme.

En plus du récit de la Genèse, l'histoire d'Adam et Eve est reprise dans plusieurs passages d'un autre texte sacré, le Coran, qui est à l'origine de la religion musulmane. Ce texte, qui se réfère à la Bible, relate une version similaire de la création de l'homme, tout en y ajoutant un certain nombre d'éléments supplémentaires éclairant les motivations du serpent.

a) Eléments du Coran relatifs à la création d'Adam et Eve :

- Sourate II :

28."Lorsque Dieu dit aux anges : Je vais établir un vicaire sur la terre, les anges répondirent : Veux-tu établir un être qui commette des désordres et répande le sang pendant que nous célébrons tes louanges et te sanctifions sans cesse ?

- Je sais, répondit le Seigneur, ce que vous ne savez pas.

29. Dieu apprit à Adam les noms de tous les êtres, puis, les amenant devant les anges, il leur dit : Nommez-les moi, si vous êtres sincères.

30. Loué soit ton nom, répondirent les anges; nous ne possédons d'autre science que celle que tu nous as enseignée; tu es le savant, le sage.

31. Dieu dit à Adam : Apprends-leur les noms de tous les êtres, et lorsqu'il l'eut fait, le Seigneur dit : Ne vous ai-je pas dit que je connais les secrets des cieux et de la terre, ce que vous produisez au grand jour et ce que vous cachez ?

32. Lorsque nous ordonnâmes aux anges d'adorer Adam, ils l'adorèrent tous, excepté Eblis; celui-ci s'y refusa et s'enfla d'orgueil, et il fut au nombre des ingrats.

33. Nous dîmes à Adam : Habite le jardin avec ton épouse; nourrissez-vous abondamment de ses fruits, de quelque côté du jardin qu'ils se trouvent; seulement n'approchez pas de l'arbre que voici, de peur que vous ne deveniez coupables.

34. Satan a fait glisser leur pied et les a fait bannir du lieu où ils se trouvaient. Nous leur dîmes alors : Descendez de ce lieu; ennemis les uns des autres, la terre vous servira de demeure et de possession temporaire.

35. Adam apprit de son Seigneur des paroles de prière; Dieu agréa son repentir; il aime revenir à l'homme qui se repent; il est miséricordieux.

36. Nous leur dîmes : Sortez du paradis tous tant que vous êtes; un livre destiné à vous diriger vous viendra de ma part; la crainte n'atteindra pas ceux qui le suivront, et ils ne seront point affligés.

37. Mais ceux qui ne croiront pas, qui traiteront nos signes de mensonge seront livrés au feu éternel."

- Sourate VII :

9. "Nous vous avons établis sur la terre, nous vous y avons donné la nourriture. Combien peu vous êtes reconnaissants.

10. Nous vous créâmes et nous vous donnâmes la forme, puis nous dîmes aux anges : Inclinez-vous devant Adam; et ils s'inclinèrent, excepté Eblis qui n'était point de ceux qui s'inclinèrent.

11. Dieu lui dit : Qu'est-ce qui te défend de t'incliner devant lui, quand je te l'ordonne? Je vaux mieux que lui, dit Eblis; tu m'as créé de feu et lui, tu l'as créé de limon.

12. Sors d'ici, lui dit le Seigneur, il ne te sied pas de t'enfler d'orgueil en ces lieux. Sors d'ici, tu seras au nombre des méprisables.

13 - Donne-moi du répit jusqu'au jour où les hommes seront ressuscités.

14. - Tu l'as, reprit le Seigneur.

15. Et parce que tu m'as égaré, reprit Eblis, je les guetterai sur ton sentier droit.

16. Puis je les assaillirai par devant et par derrière; je me présenterai à leur droite et à leur gauche. La plupart d'entre eux ne te seront point reconnaissants.

17. Sors d'ici, lui dit le Seigneur, couvert d'opprobre et repoussé au loin, et qui te suivra... je remplirai l'enfer de vous tous.

18. Toi, Adam, habite avec ton épouse le jardin, et mangez de ses fruits partout où vous voudrez; seulement n'approchez point de l'arbre que voici, de peur que vous ne deveniez coupables.

19. Satan mit en œuvre ses suggestions pour leur montrer leur nudité qui leur était cachée. Il leur dit : Dieu ne vous a interdit cet arbre qu'afin que vous ne deveniez pas deux anges, et que vous ne soyez immortels.

20. Il leur jura qu'il était leur conseiller fidèle.

21. Il les séduisit en les aveuglant; et lorsqu'ils eurent goûté de l'arbre, leur nudité leur apparut, et ils se mirent à la couvrir avec les feuilles du jardin. Le Seigneur leur cria alors : Ne vous ai-je point défendu cet arbre ? ne vous ai-je point dit que Satan est votre ennemi déclaré ?

22. Adam et Eve répondirent : O notre Seigneur! nous sommes coupables, et si tu ne nous pardonnes pas, si tu n'as pas pitié de nous, nous sommes perdus.

23. Descendez, leur dit Dieu, vous serez ennemis l'un de l'autre. Vous trouverez sur terre un séjour et une jouissance temporaires.

24. Vous y vivrez et vous y mourrez, et vous en sortirez un jour.

25. O enfants d'Adam! nous vous avons envoyé des vêtements pour couvrir votre nudité, et des ornements précieux; mais le vêtement de la piété vaut encore mieux. Tels sont les enseignements de

Dieu : peut-être les hommes les méditeront-ils.

26. O enfants d'Adam! que Satan ne vous séduise pas comme il a séduit vos pères qu'il a fait sortir du jardin, il leur ôta leur vêtement pour leur faire voir leur nudité. Lui et ses suppôts vous voient d'où vous ne les voyez pas. Nous les avons donnés pour patrons à ceux qui ne croient pas."

- Sourate XV :

26. "Nous avons créé l'homme de limon, d'argile moulée en forme.

27. Avant lui nous avions déjà créé les génies du feu subtil.

28. Souviens-toi que Dieu dit aux anges : Je crée l'homme de limon, d'argile moulée en formes.

29. Lorsque je l'aurai formé et que j'aurai soufflé en lui de mon esprit, prosternez-vous devant lui en l'adorant.

30. Et les anges se prosternèrent tous,

31. Excepté Eblis; il refusa d'être de ceux qui se prosternaient.

32. Dieu lui dit alors : O Eblis! pourquoi n'es-tu pas avec ceux qui se prosternent ?

33. Je ne me prosternerai pas devant l'homme que tu as créé de limon, d'argile moulée en formes.

34. Dieu lui dit : Alors sors d'ici; tu es lapidé.

35. La malédiction pèsera sur toi jusqu'au jour de la foi.

36. Il répondit : O Seigneur! donne-moi du répit jusqu'au jour où les hommes seront ressuscités.

37. Dieu lui dit : Le délai t'est accordé

38. Jusqu'au jour du terme marqué.

39. Seigneur, dit Eblis, puisque tu m'as circonvenu, je comploterai contre eux sur la terre, et je chercherai à les circonvenir tous,

40. Excepté tes serviteurs sincères.

41. Dieu répondit : C'est précisément le chemin droit;

42. Car tu n'as aucun pouvoir sur mes serviteurs, tu n'en auras que sur ceux qui te suivront et qui s'égareront.

43. La géhenne est le séjour qui leur est promis à tous.

44. Elle a sept portes; à chacune se tiendra une troupe d'entre eux."

- Sourate XVII :

62. "Souviens-toi que nous avons dit : Dieu environne les hommes de tous côtés. Nous ne t'avons accordé la vision que nous t'avons fait voir, et l'arbre maudit dans le Coran, que pour fournir un sujet de dispute aux hommes, et pour les intimider; mais cela ne fera que rendre leur perversité bien plus grande.

63. Nous dîmes aux anges : Prosternez-vous devant Adam, et ils se prosternèrent, Eblis seul excepté. Me prosternerai-je, dit-il, devant celui que tu as créé de limon ?

64. Il ajouta : Que t'en semble ? Si tu me donnes du répit jusqu'au jour de la résurrection, j'exterminerai, un petit nombre excepté, la postérité de celui que tu as élevé au-dessus de moi.

65. Eloigne-toi. Ceux qui te suivront d'entre les hommes, vous aurez tous la géhenne pour récompense; ample récompense de vos crimes.

66. Attire par ta voix ceux que tu pourras; fonds sur eux avec tes cavaliers et tes piétons; sois leur associé dans leurs richesses et leurs enfants, et fais-leur des promesses (Satan ne saurait faire des promesses que pour aveugler les hommes).

67. Mais tu n'auras aucun pouvoir sur mes serviteurs. Il leur suffira d'avoir Dieu pour patron."

- Sourate XX :

114. "Déjà nous avions fait un pacte avec Adam, mais il l'oublia; nous ne lui avons pas trouvé de résolution ferme.

115. Et lorsque nous dîmes aux anges : Prosternez-vous devant Adam, ils le firent, excepté Eblis; il s'y refusa. Nous dîmes à Adam : Celui-ci est ton ennemi et l'ennemi de ton épouse. Prenez garde qu'il ne vous chasse du paradis et que vous ne soyez malheureux.

116. Tu n'y souffriras ni de la faim, ni de la nudité.

117. Tu n'y seras point altéré de soif ni incommodé de la chaleur.

118. Satan lui fit des suggestions : O Adam! lui dit-il, veux-tu que je te montre l'arbre de l'éternité et d'un royaume qui ne vieillit pas ?

119. Ils mangèrent (du fruit) de l'arbre, et leur nudité leur apparut, et ils se mirent à coudre des vêtements de feuilles du paradis. Adam désobéit à son Seigneur, et s'égara.

120. Puis Dieu en fit son élu, revint à lui et le dirigea sur le chemin droit.

121. Il dit à Adam et Eve : Descendez du paradis tous, les uns animés d'inimitié contre les autres. Un jour la direction du chemin droit vous viendra de moi.

122. Celui qui la suivra ne s'égarera point et ne sera point malheureux.

123. Mais celui qui se détournera de mes avertissements mènera une vie misérable." (Traduction de Kasimirski.)

b) La méprise de Satan, histoire du premier dépit amoureux :

Dans le Coran, le personnage du serpent est représenté sous les traits d'Eblis, de Satan. Nous apprenons à son sujet qu'avant la création de l'homme, il était le plus élevé des anges, le plus proche de Dieu. Il a pris ombrage de la création d'Adam et a refusé de s'incliner devant lui comme Dieu le lui demandait, prétendant qu'étant un être de nature spirituelle, créé de feu, il n'avait pas à honorer une créature matérielle, un humain créé d'argile, qu'il considérait comme inférieur. Devant son refus, Dieu l'a alors sommé de quitter le paradis terrestre, suite à quoi Satan lui a demandé un répit qui lui a été accordé jusqu'au jour de la résurrection. Il a ensuite accusé Dieu de l'avoir trompé et a juré de tromper à son tour les humains pour les couper de leur créateur, de les opposer les uns aux autres et de les exterminer, à l'exception de ceux qui resteraient fidèles à Dieu, sur lesquels il n'aurait aucun pouvoir.

Le Coran dit ensuite que Dieu a donné à Adam et Eve tous les éléments de leur situation. Il les a établis au paradis terrestre, leur disant qu'ils n'y souffriraient ni de la faim ni de la soif, ni de la chaleur, ni de la nudité, et qu'ils pouvaient en jouir comme bon leur semblait à l'exception d'un arbre maudit, qui correspond à l'arbre de la connaissance du bien et du mal de la Genèse, et dont ils ne devaient pas s'approcher sans quoi ils deviendraient coupables et malheureux. Il les a ensuite mis en garde contre Satan, les prévenant qu'il était leur pire ennemi et qu'il chercherait à leur mentir, à leur montrer leur nudité pour les chasser du paradis terrestre.

Ensuite Satan a attiré Adam et Eve, il leur a dit que Dieu leur avait menti et les a incités à manger du fruit de l'arbre en leur disant qu'il leur donnerait une connaissance qui les rendrait semblables aux anges, sous-entendant que la condition d'ange était supérieure à celle d'humain, et les rendrait immortels, les amenant à penser à tort qu'ils ne l'étaient pas, suite à quoi ils en ont mangé et ont réalisé qu'ils étaient nus; ils se sont alors imaginés qu'ils étaient coupables et que Dieu les chassait du paradis terrestre. Dieu leur a dit ensuite qu'il leur enverrait une direction et que ceux qui la suivraient échapperaient à la peur et à l'affliction, mais que ceux qui s'en détourneraient auraient les suppôts de Satan pour patrons et auraient l'enfer pour récompense, enfer dont il est dit qu'il a sept portes.

Il ressort de ces éléments que les raisons qui ont poussé Satan à se comporter de cette façon n'étaient nullement liées au fait qu'il représenterait le mal absolu mais au fait qu'il est devenu jaloux d'Adam. Il se considérait comme la créature la plus importante au regard de Dieu et entendait le rester, aussi a-t-il vécu Adam comme un concurrent, ce que celui-ci n'était pas, et sa création comme une trahison de la part de Dieu, alors qu'il n'en était rien, de même que le fait qu'il lui demande s'incliner devant lui, comme une insulte. Or cette demande n'avait en soi rien d'insultant pour Eblis car, dans la mesure où Dieu avait fait Adam à son image, ce n'était pas tant devant la personne d'Adam qu'il lui demandait de s'incliner que devant Adam en tant que créature divine, et en tant qu'image de Dieu, ce que Satan n'a pas compris. Ainsi ce n'était pas Adam pour lui-même que Dieu avait demandé à Satan d'adorer, il lui demandait d'honorer la créature et, à travers elle, de rendre hommage à son Créateur, qui était également le sien.

Il est alors entré en conflit avec Dieu sur cette base, conflit qui ne reposait sur rien d'autre que ses craintes non fondées : peur de perdre la relation privilégiée qu'il avait avec Dieu, peur d'être rejeté par lui. Sa jalousie à l'égard d'Adam a été provoquée par le fait que celui-ci disposait d'un corps physique, dont il était dépourvu en tant qu'entité spirituelle. Il s'est senti menacé par ce corps humain et tout particulièrement par sa nudité, la fonction primordiale de la sexualité consistant à permettre aux humains d'actualiser physiquement le sentiment amoureux, entre eux d'une part et avec leur Créateur d'autre part, ce qui était intolérable à Satan.

Il s'est servi de la connaissance du bien et du mal pour opposer leurs dimensions physique et spirituelle et les inférioriser à travers la première. Il leur a fait croire qu'il leur était supérieur, instaurant la première relation hiérarchique de dominance et, exposant leur nudité à sa désapprobation, il les a humiliés à travers elle.

En les infériorisant à travers leur fonction sexuelle, il a également infériorisé à leurs yeux l'œuvre de Dieu, leur faisant croire qu'ils avaient été créés imparfaits et coupables de nature. Il leur a imposé une vision d'eux-mêmes scindée en deux dimensions opposées, physique et spirituelle, en conflit l'une avec l'autre, séparées par un interdit inventé de toute pièce. Il a associé en eux l'acte amoureux à des sentiments de peur et de honte, limitant doctrinalement la relation d'amour à l'acte de procréation, à sa seule fonction de perpétuation de l'espèce, et réduisant par-là même leur relation à Dieu au seul niveau spirituel. Ce faisant, il les a rendus incapables de s'unir physiquement à leur Créateur et d'instaurer avec lui une relation personnelle, individuelle, ce pourquoi ils avaient été créés, cette relation étant leur raison d'être primordiale. Ainsi, en criminalisant l'acte amoureux, Satan a criminalisé l'amour divin.

En introduisant une scission, une brèche, entre leurs dimensions spirituelle et matérielle, Satan a fait croire à Adam et Eve que leur existence se limitait à celle de leur organisme physique. Il a prétendu qu'ils étaient mortels et que la connaissance du bien et du mal leur procurerait l'immortalité. En fait, de par leur dimension spirituelle, ils étaient immortels, mais sous l'effet de la connaissance du bien et du mal, ils se sont coupés de cette dimension, ils se sont identifiés à leur corps, à leur identité terrestre, ils ont limité leur perception de la réalité au monde tridimensionnel de matière/espace/temps, ils ont cru que leur vie s'arrêterait avec celle de leur organisme et, confrontés à la perspective de leur destruction physique, ils ont découvert l'angoisse existentielle, ils sont devenus prisonniers de la peur de la mort.

En opposant doctrinalement leurs dimensions physique et spirituelle, Adam et Eve ont acquis d'eux-mêmes l'image d'êtres inférieurs, de créatures composées d'un "corps" "et" d'une "âme" en conflit l'un avec l'autre, alors que ces dimensions constituaient à l'origine un tout. Ils ont cru également, en acquérant le sentiment de culpabilité, qu'ils étaient, de par leur dimension physique "honteuse", indignes de leur Créateur et qu'ils étaient condamnés, de leur vivant, à être éloignés de lui, leur retour vers Dieu ne pouvant alors s'effectuer qu'après la mort, une fois l'âme séparée de sa contrepartie "inférieure".

En conséquence, le sentiment d'indignité qu'ils ont acquis les a rendus mentalement incapables d'établir avec Dieu la relation pour laquelle ils avaient été créés, de s'unir à lui, cette incapacité reposant uniquement sur les faux postulats du discours de Satan et de la connaissance du bien et du mal, sur des barrières mentales engendrant des croyances sans lien avec les faits. En se coupant ainsi de Dieu, ils ont oublié qu'ils étaient des êtres d'origine divine, dotés d'un organisme qui constituait un tout physico-spirituel destiné à vivre sur la planète en compagnie de Dieu, organisme équipé pour appréhender tout à la fois le monde physique et le monde divin, et non pas l'un indépendamment de l'autre. A travers cette vision dualiste d'eux-mêmes, eux et leurs descendants ont privilégié "soit" la dimension physique, "soit" la dimension spirituelle, alors que l'une et l'autre étaient complémentaires, leur développement spirituel étant lié à une utilisation de leur organisme conforme à sa fonction, ce qu'empêchaient les postulats de la connaissance du bien et du mal.

De ce fait, cette connaissance leur a interdit l'accès aux portes du monde divin, aux voies que Dieu avait placées dans leur organisme afin qu'ils puissent développer leurs organes internes et avec eux, leurs capacités divines, le développement de ces capacités étant lié à l'ouverture des portes du monde divin. Ce faisant, ils ont perdu leur capacité à aimer, leur responsabilité, leur immortalité, leurs capacités de réflexion, de décision, de création, leur liberté et leurs facultés permettant d'appréhender le monde divin. Ils se sont ainsi départis de l'ensemble des attributs divins dont Dieu les avait dotés.

Attribuant à Satan la supériorité, l'autorité et la toute-puissance dont celui-ci se prévalait faussement au paradis terrestre, ils l'ont laissé prendre la direction de la planète. Ils se sont laissés tromper par une logique par opposition qui leur a fait inverser les valeurs, enfermer dans des relations hiérarchiques de domination/soumission, ils se sont soumis à des interdits inutiles et sans fondement, se sont laissés envahir par des sentiments de peur et de haine, emprisonner dans des conflits et une double problématique de culpabilité et existentielle. Ainsi se sont constitués les mécanismes de la structure mentale à la base du système de contrôle qui a transformé le paradis terrestre en un enfer.

c) Des interprétations des textes sacrés à travers la connaissance du bien et du mal:

Puis, quand Dieu a ensuite fait parvenir aux humains les textes à travers lesquels il témoignait de son existence et du fait qu'il ne les avait pas abandonnés, des écrits qui contenaient des informations sur leur origine, des règles de comportement permettant d'instaurer des relations harmonieuses et de sortir du système de contrôle, des exemples destinés à leur faire connaître l'existence des niveaux de réalité du monde divin et qui leur permettaient d'entrer à nouveau en relation avec leur Créateur, alors que ces textes étaient écrits dans langage symbolique décrivant les niveaux de réalité des mondes physique et spirituel existant réellement, ils ont été monopolisés par les autorités dogmatiques qui les ont interprétés non pas dans l'optique dans laquelle ils avaient été écrits, selon le sens que leur auteur leur avait donné, mais en fonction de la connaissance du bien et du mal, dans le sens de l'inversion des valeurs. Ainsi sont apparus la notion de péché originel, fondée sur le faux postulat d'une culpabilité collective, celles de paradis et d'enfer comme récompense et châtiment divin dans la vie de l'au-delà de la mort et le concept de Dieu persécuteur, directeur du système de contrôle, qui ont donné lieu à l'évolution des religions juive, chrétienne et musulmane, sous l'influence de gens mentalement prisonniers de la connaissance du bien et du mal, qui ont persécuté et occulté, en les qualifiant d'hérétique, de diabolique ou d'idolâtre, toute autre interprétation que la leur.



5. Un sens des textes sacrés sur la base des données de la physique du XX° siècle :

Le fait est que, si l'on considère les notions de paradis et d'enfer décrites dans les textes sacrés en fonction des données de la physique quantique et de la théorie de la relativité permettant d'appréhender l'existence d'un monde multidimensionnel, le sens du mot paradis ne se limite plus à la vie après la mort, il signifie l'union de l'être humain à Dieu et le développement du corps de résurrection qui découle de cette union.

Autrement dit, il signifie pour l'espèce humaine le passage de la condition humaine, limitée au monde physique, telle que nous l'avons vécue jusque là, à la condition divine, libérée des limites du monde physique. Ce passage du stade de sous-humain à celui d'humain complet représente alors une mutation sans précédent, autorisant tout à la fois la vie dans le monde physique et dans le monde divin. Nous acquérons alors la maîtrise d'un organisme multidimensionnel, conçu pour appréhender et évoluer dans non plus deux dimensions, comme du temps d'Aristote, ni trois, comme du temps de Descartes, mais dans quatre dimensions, les trois dimensions de matière/espace/temps du monde physique et la quatrième dimension du monde divin, de non-matière/non-espace/non-temps, en relation les unes avec les autres et complémentaires les unes des autres.

Le paradis pour l'être humain signifie alors non plus l'accès, après la mort, à un lieu situé "dans le ciel" et éloigné de la terre par des distances concevables en termes d'espace, mais le fait de rétablir la relation avec Dieu, durant l'existence terrestre, en apprenant à développer les sens internes du corps spirituel et ceci le plus simplement du monde, en utilisant les portes d'accès contenues dans l'organisme, lesquelles sont à portée de main et de neurone de tout individu disposant d'un corps humain et capable d'en faire un usage adapté, conforme à sa fonction.

De la même façon, l'enfer ne désigne pas un lieu situé géographiquement au-dessous de la terre ni en son centre, peuplé de diables qui alimentent un feu dans lequel brûlent les damnés, il désigne le fait d'être coupé de Dieu, de même que la déshumanisation qu'entraîne cette coupure; il représente l'état de la planète soumise aux effets du système de contrôle, dont les différents mécanismes, conséquences de la logique par opposition liée au rejet de Dieu par l'homme, constituent les "portes" dont parle le verset 44 de la sourate XV dans le Coran. L'enfer désigne la destruction de l'homme et de son milieu par l'homme, l'état de désordre, d'oppression et de guerre quasi permanente qu'il a fait régner jusqu'ici sur sa planète, sous l'influence des barrières mentales qui le maintiennent à un stade d'évolution fixé.

Le jour de la résurrection ne signifie plus alors littéralement un jour où les corps physiques sortirons des tombeaux, mais, le terme de "tombeaux" désignant les corps matériels coupés de leur dimension spirituelle, le jour où les hommes, développant leur corps spirituel, accèdent de leur vivant à leurs capacités divines et à la conscience de leur éternité.

Tout comme la "fin des temps" ne signifie pas la fin du monde, mais la fin de l'ancien monde fondé sur les oppositions, la fin des différentes conceptions de temps inhérentes aux modes de pensée et aux cultures des diverses civilisations, de même que la fin de la conception du temps inhérente à la peur de la mort. "Le temps est ce qui finit" (William Burroughs). Une fois disparue la croyance en la mort comme une fin de la vie, la notion de temps limité à la séquence de vie allant de la naissance à la mort disparaît. Cette fin des temps signifie la reconnaissance par l'humanité à l'échelle de la planète, de l'existence de la dimension du monde divin et l'accès au non-temps, l'existence de ce monde n'étant plus du niveau de la croyance ni de l'opinion, mais une question de faits constatables, compréhensibles, explicables et démontrables sur la base des données de la physique du XX° siècle, le niveau scientifique n'étant plus opposé au niveau spirituel, mais capable de l'intégrer, de l'inclure comme donnée et de ce fait, complémentaire.

Cette fin de la dualité, fin de l'affrontement des forces, qui implique une mutation fondamentale de l'être humain, aboutit à l'Homme Divin. Elle se répercutera également dans son milieu physique, au sein de toutes les espèces vivantes. Elle correspond à l'avènement du Royaume de Dieu sur terre dont parlent les Ecritures : Dieu peut alors descendre littéralement sur terre et prendre en main la direction de la planète.

Au niveau religieux, elle signifie la fin des conflits à travers la reconnaissance et la complémentarité de toutes les religions ayant existé, chacune étant adaptée à la culture et au niveau d'évolution des peuples auxquelles elles ont été transmises, et chacune mettant en lumière un ensemble d'aspects du monde divin, ce monde, en raison de sa complexité et de sa multi-dimensionnalité, ne pouvant être appréhendé par un seul mode de pensée ni englobé dans une seule religion.

Au niveau mondial, cette mutation signifie la restitution du gouvernement de la planète terre à son Créateur, seul propriétaire légitime, l'adoption d'un modèle politique correspondant à l'application, au niveau législatif, des articles de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen, permettant des relations de liberté, d'égalité et de fraternité, et d'un modèle de comportement compatible avec une vie sociale harmonieuse, le modèle défini par Dieu et transmis à Moïse sur les tables de la loi, les dix commandements. Cette mutation planétaire se traduit alors par une mutation structurelle et relationnelle entre les peuples, l'abandon des rapports de force et des conflits, au bénéfice de relations de respect et de reconnaissance mutuelle, et d'une collaboration basée sur la complémentarité, l'interdisciplinarité et l'ouverture pour une gestion commune de la planète permettant de répondre de manière satisfaisante aux besoins humains.

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ps : pour ceux qui veulent lire l'article en entier voila la source :

http://www.geocities.com/interzonelibrary/dptsg6Genese.html
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Pascal-Yannick
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MessagePosté le: Lun 13 Aoû 2007 14:59    Sujet du message: Répondre en citant

Il me semble que le concile oeucuménique d'Ephèse de 431 se tint pour rejeter deux hérésies:le Nestorianisme et le Péliagianisme.Sauf erreur de ma part il n'y est pas question du péché originel.
Le péché originel qui a fait coulé tant d'encre est une conception erronée étrangère aux pères de l'Eglise primitive,en fait on parle de nature humaine déchue,qui se transmet à la descendance par la semence;un petit parallèle en raisonnant par l'absurde:si Adam et Eve avaient obéi à Dieu leurs enfants auraient hérité de la plénitude de l'Image de Dieu.Il en est de même de la nature humaine déchue.Ce qui est en cause c'est le Mais Dieu sait que,le jour où vous en mangerez,vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux,qui connaissent le bien et le mal..D'après les pères de l'Eglise,le mal n'a pas d'essence c'est un vide,un non être;raison pour laquelle ils combattaient le manichéisme.Si on reprend le "créons l'Homme à notre image et à notre ressemblance." on peut tirer deux principales conclusions:l'Homme est la seule créature que as été faite du néant à l'image de Dieu(dignité que même les anges ne détiennent pas).L'Homme tiré du néant ne peux se suffire à lui-même c'est en se tournant vers son prototype Dieu dont il est l'image qu'il atteint son épanouissemment.Mais Dieu respecte notre liberté,la preuve est que l'Homme pouvait accéder au fruit défendu.Pour en revenir au péché il est défini comme un rattage, un non accomplissement d'un but à atteindre et c'est ce qui s'est passé pour l'Homme qui voulait être "égal à Dieu".En cédant à la tentation l'Homme a laissé la porte ouverte à:
-la décentralisation de sa vocation de se tourner vers Dieu,il s'est excentré autour de son "moi" son égocentrisme.
-Ayant raté sa vocation,l'Homme s'est fait une cible des pensées du malin à telle enseigne qu'un autre "moi" l'illusionne s'impose comme norme, le séduit irrésistiblement sans respecter sa liberté de part cette proximité et cette porte ouverte.
En fait l'Homme croit s'épanouir se glorifier "etre Dieu" avec la compagnie de cet "autre moi"mais en suivant le mal l'Homme s'éloigne de Dieu qui est son essence et donc meurt.Il détruit son intellect sa conscience bref il devient un tombeau puant la mort.(cf Les Voies de la connaissance de Dieu Saints Macaire d'Egypte,Isaac le Syrien et Syméon le Nouveau théologien)
Telle est la doctrine de l'Eglise primitive loin des innovations occidentales avec son humanisme erroné sa théorie des limbes et j'en passe car je n'enfinirai pas avec ces innovations.Les pères de l'Eglise n'étaient pas freudiens.
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Et la vérité vous rendra libre.
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