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NEGROPHOBIE

 
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nehem
Grioonaute régulier


Inscrit le: 27 Mai 2004
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MessagePosté le: Mer 22 Juin 2005 17:49    Sujet du message: NEGROPHOBIE Répondre en citant

A propos du collectif répondant à Négrologie : un avertissement de l'éditeur de Négrophobie (éditions les Arènes)

Citation:
Imaginons un instant qu’un journaliste décide d’écrire un essai délicatement intitulé "Bougnoulogie" qui comporte – entre autres – ces lignes : « Le monde arabe est un paradis naturel de la cruauté […]. Des Arabes se massacrent en masse, voire – qu’on nous pardonne ! – se “bouffent” entre eux […]. Ils sont habités par un refus d’entrer dans la modernité autrement qu’en passagers clandestins ou en consommateurs vivant aux crochets du reste du monde. […] Si 6 millions d’Allemands pouvaient, par un échange standard démographique, prendre la place des Marocains, le désert fleurirait. »

Peut-on concevoir qu’il se trouve en France un éditeur réputé pour décider de publier un tel ouvrage, qui reléguerait aussitôt les pamphlets antimusulmans d’Oriana Fallaci au rang de bluettes ? Que cet essai soit salué par la critique ? Que des hommes politiques de premier plan tressent des couronnes à son auteur ? Qu’il obtienne un prix littéraire décerné par un média de service public ? Peut-on imaginer que se propagent sans réactions de telles énormités où le mépris le dispute aux descriptions apocalyptiques, ravalant « les Arabes » au niveau d’une sous-humanité ?
C’est pourtant ce qui est arrivé en France.

L’auteur du livre, Stephen Smith, est alors rédacteur en chef au Monde, après avoir passé dix ans à Libération. L’éditeur est l’une des plus vieilles et prestigieuses maisons d’édition françaises, Calmann-Lévy, à l’histoire douloureuse (elle a été «aryanisée » pendant la guerre). Le président du jury du prix Essai France Télévisions, Bernard Pivot, est une figure respectée et populaire entre toutes, qui n’a jamais commis d’impair en quarante ans de critique littéraire.

Il n’est, bien sûr, pas question des « Arabes », dans le livre de Stephen Smith, mais d’une autre boîte à fantasmes : les « Africains » .

Et là, tout change. En France, dès qu’il s’agit d’Afrique « noire », ce qui paraît inimaginable devient aussitôt acceptable. Pourquoi ? C’est tout l’enjeu de ce livre. Pourquoi des dizaines de milliers de lecteurs français (avec un jury littéraire prestigieux en guise de cerise sur le gâteau) acceptent-ils sans broncher d’avaler un discours racialiste, des simplifications ridicules (600 millions d’hommes traités comme un seul) et l’agitation du spectre du « Noir », où l’indigène prend bien évidemment les traits d’une brute sanguinaire et anthropophage, tandis que la femme fait une apparition sous les traits d’une dactylo paresseuse ? Pourquoi tout ce que notre pays compte de vigies antiracistes et d’associations des droits de l’Homme sont-elles restées muettes face à des pages qui auraient pu paraître telles quelles dans La Revue coloniale en 1883 et être saluées par le Congo de Léopold II ? Quelle nostalgie d’empire nous habite donc dès lors qu’il s’agit de l’Afrique ?

À ces questions, les initiés de la Françafrique sont tentés d’en ajouter une autre : à quoi sert ce livre ?
Car l’auteur de Négrologie, Stephen Smith, n’est pas n’importe quel journaliste. Depuis le génocide des Tutsi au Rwanda, le rédacteur en chef des pages Afrique du Monde n’a eu de cesse de jeter un rideau de fumée sur la culpabilité française dans ce crime, flirtant avec le négationnisme, déminant les dossiers chauds, distillant les faux scoops et les révélations qui arrangent Paris. Prémonition ou connivence? La fréquentation assidue des sources ministérielles et des services secrets l’a transformé en une étrange boussole. Ses articles et ses ouvrages annoncent régulièrement les inflexions de la stratégie de l’État français. Il en est ainsi d’un certain journalisme « africaniste » à la française.
Les mots ont un sens et un poids. Ils sont autant de traces pour remonter à la source.

En ce sens, au-delà de la protestation morale, la question est politique. L’outrance de Négrologie s’accorde avec la métamorphose de la politique élyséenne. Le pré carré africain est mort. Vive l’apocalypse ! Depuis le génocide des Tutsi, la France a été impliquée dans la guerre en République démocratique du Congo, dans les massacres au Congo-Brazzaville, dans les détournements angolais, dans les trucages électoraux au Tchad, dans le putsch récent au Togo et dans les affrontements en Côte d’Ivoire…

Il est vain de nier les tensions, et parfois la deliquescence, affectant certains pays africains. Mais pendant le malheur, les affaires continuent. Durant toute la guerre d’Angola, l’une des plus meurtrières de ces dernières décennies dans le monde, pas une goutte de pétrole n’a manqué … Une certaine France installe ses comptoirs et ses réseaux, profitables et protégés, au milieu d’un chaos politique et économique dans l’avènement duquel la République porte une lourde responsabilité. Il arrive même qu’elle se dissimule derrière les fauteurs de troubles.
Mais il faut cacher ce que le citoyen français ne saurait voir : les conséquences de quarante ans d’opposants assassinés, de dictateurs choisis et promus par l’Élysée, d’officines, d’affairisme, de « guerre révolutionnaire » et de propagande d’État…
Le mistigri de l’anti-américanisme ne suffit plus. La ficelle est usée jusqu’à la corde. Il ne reste plus qu’à ressortir le poison du racisme et à transformer la représentation de tout un continent en pandémonium. «Voilà pourquoi votre fille est muette. »


Boubacar Boris Diop, Odile Tobner et François-Xavier Verschave offrent des clés pour décortiquer ce journalisme si particulier des grands médias français lorsqu’il est question d’Afrique « noire ». Ils récusent les apprentis sorciers du racisme institutionnel. En ce sens, ils sauvent un honneur que la Françafrique et ses « ingénieurs de l’âme » ont perdu depuis longtemps.

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Nehem
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nehem
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MessagePosté le: Mer 22 Juin 2005 18:17    Sujet du message: Autre présentation de NEGROPHOBIE Répondre en citant

Citation:
Négrophobie
Boubacar Boris Diop
Odile Tobner
François-Xavier Verschave


Réponse aux "Négrologues", journalistes françafricains et autres falsificateurs de l'information.

Dès lors qu’il s’agit d’un pays d’Afrique « noire », la République a pris l’habitude de s’octroyer tous les droits. Et d’abord celui de mentir. L’information est devenue une arme. De RFI au Monde, son traitement est surveillé, filtré, parfois même organisé.

L’un de ces « ingénieurs de l’âme » s’appelle Stephen Smith, maître des faux scoops qui arrangent Paris. Responsable de la rubrique Afrique au Monde après avoir tenu celle de Libération, il est aussi l’auteur d’un best-seller inquiétant, Négrologie, qui ressuscite les pires clichés coloniaux.

Trois auteurs de référence ont mêlé leurs plumes pour décortiquer le discours pervers de Négrologie, qui joue avec le feu du racisme pour mieux masquer la face honteuse de la République. Ils mettent à nu, preuves à l’appui, dix ans de désinformation, à Libération et au Monde.



Date de publication : juin 2005
200 pages
Prix : 19,80 €
Disponible

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Nehem
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TjenbeRed
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MessagePosté le: Mer 06 Juil 2005 09:49    Sujet du message: Re: Autre présentation de NEGROPHOBIE Répondre en citant

nehem a écrit:
Négrophobie
Boubacar Boris Diop
Odile Tobner
François-Xavier Verschave


Date de publication : juin 2005
200 pages
Prix : 19,80 €
Disponible


Tout d'abord, un mot sur mon nouveau pseudo en remplacement de "François T". J'ai demandé à Grioo de le modifier pour éviter les confusions avec "francois" qui seul mérite des éloges pour son site. A part ça, je reste le même (ou à peu près).

Ce livre sera mon prochain achat.

Mon rêve : que LE MONDE et LIBERATION ouvrent les yeux !
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"Qui a peur de peuples noirs développés ?"
(Mongo BETI, La France contre l'Afrique)


Pour éviter tout malentendu, je précise que je suis blanc.
Pour les "anciens" du Forum, mon prénom n'est pas François. Enfin, je ne suis pas lié à l'association "Tjenbé Rèd".[/color]
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TjenbeRed
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MessagePosté le: Jeu 14 Juil 2005 01:28    Sujet du message: Re: Autre présentation de NEGROPHOBIE Répondre en citant

nehem a écrit:
Négrophobie
Boubacar Boris Diop
Odile Tobner
François-Xavier Verschave


Date de publication : juin 2005
200 pages
Prix : 19,80 €
Disponible


Je viens d'en commencer aujourd'hui la lecture. C'est effectivement un ouvrage qui me semble à conseiller, ce que j'ai fait presqu'immédiatement auprès d'un guichetier de la SNCF qui n'en demandait pas tant (qu'il me pardonne !).

Une proposition d'action concrète : que diriez-vous de distribuer des tracts qui seraient réalisés à partir de copies de la 1ère et de la 4ème pages de couverture de ce type d'ouvrage (pas seulement celui-là) ?

L'idéal serait peut-être de se mettre à plusieurs pour financer à moindre coût quelques centaines ou milliers de photocopies, voire de véritables tracts d'imprimeurs.

Qu'en pensez-vous ?
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(Mongo BETI, La France contre l'Afrique)


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Nkossi
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MessagePosté le: Sam 16 Juil 2005 18:36    Sujet du message: Répondre en citant

Ce bouquin, que j'ai terminé a le mérite de nous donner une clé pour comprendre la virulence des propos de Smith : Faire accepter, via la réforme du Conseil de Sécurité de l'ONU, l'idée d'une souveraineté limitée , une sorte de tutelle légale aux "Etats en faillite" (failed states cf. Hubert Védrine).
_________________
La véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales. F. Fanon
L'ignorance est un danger que tout homme doit éviter. S. NKOUA

Visitez le blog de Théo http://kouamouo.ivoire-blog.com/
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zebiwelobo
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MessagePosté le: Sam 16 Juil 2005 19:40    Sujet du message: je m'aime nègre Répondre en citant

Négrologie

Je suis africain, donc je suis nul
je suis noir, donc je suis incapable
je suis nègre, donc je suis esclave

Certains pour se faire entendre et se faire respecter utilisent sur terre la violence comme arme d'intimidation, de représailles(c'est une solution comme une autre). Moi l'africain, présenté comme l'idiot du village planétaire, je continue et je persiste à penser que le meilleur don que je puisse faire à l'humanité tout entière, c'est l'homme lui même. Donc je refuse la violence, et je pratique en lieu et place la "Maat" vérité et Justice. Ma philosophie, pour certains est la preuve de ma naïveté, mais elle continue d'inspirer la rhétorique formelle de ceux qui soit disant dirigent le monde. Alors je pose la question à Stephan Smith qui doit être rassuré après qu'il ait écrit son livre négrologie, puisqu'il n'y aura pas de "fatwa" nègre contre lui : l'intelligence pour l'homme consiste-t-elle à conserver une puissance économique, militaire et culturelle construite aux dépens des autres peuples par le feu et le sang ? Si c'est cela être intelligent, alors je revendique ma négritude. NONO
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ARDIN
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Messages: 1863
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MessagePosté le: Sam 23 Juil 2005 18:35    Sujet du message: Que les Noirs de France meditent Répondre en citant

Salut a tous!
Je vous livre ici mes impressions sur le bouquin(pas celles d’une critique professionnelle)

Quand on a une bonne connaissance de l’Afrique, on peut se passer de la lecture de ce bouquin si on se limite a Odile Tobner et Boubacar Boris Diop(Surtout lui).
Verschave est celui qui donne a ce livre l’etiquette "a lire absolument "

Chez Odile Tobner, on retrouve, l’argumentation habituelle contre le discours ethnocentre sur l’afrique. Elle a simplement bien argumente ses propos quoique empreints de beaucoup d’emotivite. On ne peut pas lui reprocher ca. J’ai moi meme eu l’occasion de parcourir quelques pages du fameux livre de Smith, c’etait insoutenable, revoltant!

Boubacar Boris Diop: Je l’ai trouve aussi pertinent que Mme Tobner, mais je reste encore a convaincre car en general sa pensee est en dents de scie.

Par contre, Verschave est celui qui rend ce livre incontournable, il decrypte les methodes de travail de Stephen Smith, en expert.
Il nous le presente d’abord comme etant le journaliste indispensable a la republique en matiere de desinformation, de propagande, l’intox le journaliste le mieux informe sur l’Afrique, celui que les politiques creditent sur ses questions. Et c’est sur le genocide rwandais qu’il s’est rendu le plus indispensable dans l’exercice du secourisme et du dedouanement de l'etat francais sur son implication face a ce genocide; au mepris de la deontologie.

En illustration, je vous propose trois morceaux choisis:

Arrow A la page 151, a propos du genocide rwandais, la partie intitulee: 2004: Torpiller l’impact du dixieme anniversaire.

Citation:
Le general Romeo Dallaire dirigea le reliquat de forces de l’ONU au Rwanda durant le genocide: il fut le plus souvent contraint a l’inaction par les defaillances de la mecanique onusienne, et il faillit en devenir fou. Le 22 janvier 2004, il publie son temoignage: J’ai serre la main du diable. La faillite de l’humanite au Rwanda. Il vient de donner une conference de presse a Paris le 16 fevrier. Stephen Smith y assiste et, dans le Monde du surlendemain, tire a boulets rouges sur le general: «A quelques semaines de la commemoration, le 7 avril, du dixieme anniversaire du debut du genocide au Rwanda, l’ancien commandant des casques bleus a Kigali, le general Romeo Dallaire, a violemment critique la communaute internationale pour sa non-assistance , en 1994, a la minorite tutsie menacee d’extermination».
le monde ne voulait rien savoir du Rwanda, a t-il declare, le lundi 16 fevrier, lors d’une conference de presse a Paris. Les Rwandais ne comptent pas dans les enceintes ou les grands de ce monde prennent les decisions. Chacun se souvient de la centaine de morts, victimes d’un bombardement, sur le marche de Sarajevo. Mais les 800.000 morts tutsis sont presque oublies aujourd’hui. […] Il ya ceux qui comptent – les Yougoslaves blancs, europeens – et ceux qui ne comptent pas – les Noirs en plein cœur de l’Afrique.

«Est ce le motif de son sejour a Paris, la promotion de son livre-temoignage qui vient de paraître en France, qui explique la virulence du propos? Le fait est que l’ancien chef des 2500 casques bleus qui ont assiste, l’arme au pied, au debut du genocide a emis des jugements sans appel, a la limite de la decence.
Je suis sur, a-t-il ainsi affirme, qu’il y aurait plus de reactions dela communaute internationale si quelqu’un voulait exterminer les quelques 300 gorilles de montagne qui restent au Rwanda que si l’on voulait eliminer la population de ce pays
C’est un homme profondement blesse qui parle. A la tete d’un contingent militaire qui n’avait pas le mandat d’employer la force pour proteger les civils, le general Dallaire a assiste, impuissant, a un meurtre de masse. Pour l’ONU, le Rwanda etait une mission de basse priorite, explique-t-il, en exonerant les Nations Unies d’une responsabilite qui, selon lui, revenait au Conseil de securite et, surtout, a ses cinq membres permanents. L’indifference initiale se fit de plus en plus obstruction apres le debut des massacres, quand il eut fallu intervenir de toute urgence. […] Romeo Dallaire dit avoir vainement plaide pour l’instauration de multiples sites proteges. Or, pour cela, il lui aurait fallu un mandat coercitif et des troupes. En lieu et place, apres le retrait du contingent belge, il a ete abandonne a la tete d’une force croupion de 270 soldats de la paix. […]

«L’homme qui affirme avoir vu venir le genocide, et qui l’a vecu pendant cent jours sans possibilite d’intervenir, n’avait-il jamais songe, en 1994, a demissionner avec eclat, a mettre la communaute internationale face a sa volonte defaillante, en plein genocide? [b]En plusieurs occasions, je me suis pose la question, reconnaît Romeo Dallaire, mais un general canadien qui abandonne une mission de l’ONU en difficulte, cela n’aurait valu que 15 secondes sur les reseaux mondiaux d’information. L’outrance, dans le defaitisme anticipateur comme dans les accusations a posteriori, revele un militaire qui etait aux ordres, loyal jusque dans l’absurdite meurtriere de sa mission impossible»
Stephen Smith accuse souvent Survie de ne denoncer les tortures imposees a l’Afrique que pour cultiver son «fonds de commerce».
C’est ce meme reproche qu’il assene implicitement a Dallaire, accuse par ailleurs d’outrance, d’indecence, de defaitisme. Survie a elle aussi assiste a la conference de presse du general Dallaire, un homme certes «profondement blesse» (on le serait a moins), mais tout a fait lucide et d’une humanite poignante. Probablement l’un des plus humains de tous les occidentaux impliques dans cet innommable. Ses propos ont ete d’une haute tenue. Au point que meme les extraits qu’a selectionnes Stephen Smith – croyant discrediter le temoin – tiennent beaucoup mieux la route que leur commentaire(Hubert Vedrine a eu le meme genre de commentaire sur le general Dallaire lors de son «droit de reponse» au film «Tuez les tous!»… de Raphae Glucksmann, David Hazan et Pierre Mezerette, le 27 octobre 2004 sur France3)
C’est pourquoi je n’en dirai pas davantage, invitant plutot le lecteur a lire le livre-temoignage du general.
Stephen Smith ne citera evidemment jamais les passages du livre de Dallaire les plus accusateurs quant au role de la France.
N’en reprenons qu’un seul. Le 12 aout 1994, cinq mois apres le debut du genocide, pratiquement acheve depuis cinq mois apres le debut du genocide, pratiquement acheve depuis cinq semaines, Dallaire va rencontrer le general Augustin Bizimungu, chef d’etat-major de l’armee genocidaire repliee au Zaire:«Il etait entoure de quelques officiers superieurs zairois, de quelques officiers francais et[…d’un] enorme lieutenant-colonel […] que l’on disait largement implique dans le genocide»(Il s’agit tres probablement d’Anatole Nsengiyumva, un des promoteurs de Kangura, l’organe de propagande du Hutu Power).
Confortablement installe avec ses conseillers francais sur une colline qui surplombe le lac Kivu, le general Bizimungu [b]«semblait parfaitement dans son element»
(pp. 621-622). Ainsi des officiers francais continuaient d’«entourer» un des principaux responsables du genocide cinq mois apres son declenchement, sept semaines apres l’arrivee de la savatrice operation Turquoise! Voilà qui aurait perturber le dixieme anniversaire de ce genocide…. Si on l’avait explique aux Français


Arrow A la page 172: Des opposants «manipulateurs»

Citation:
En ce mois de mais 1999, Stephen Smith a vraiment fait tres fort contre les opposants aux dictatures francafricaines. Le 12 mars, l’opposant djiboutien Abdi Houfaneh Liban mourait dans sa cellule, faute de soins. Desperes par les conditions de detention inhumaines qu’ils subissaient,quarante-quatre prisonniers politiques engagent le 29 mars une greve de la faim, imites a Bruxelles et Paris par vingt-cinq de leurs parents et amis en exil. Les medias francais se mettent enfin a parler de cette enclave de non-droit, le ministre de la Cooperation Charles Josselin vient voir les grevistes de la faim en banlieue parisienne. Ils obtiennent la promesse d’une visite des prisons de Djibouti par des organisations humanitaires et de droits de l’Homme(Croix-Rouge, Observatoire international des prisons, FIDH). Ils arretent donc leur mouvement le 2 mai. Le surlendemain, Stephen Smith les attaque dans Liberation: «Pour les besoins de la cause, les opposants djiboutiens ont eux-memes manipule les faits pour susciter l’emotion en France.
[…] Vendredi [30 avril], le gouvernement djiboutien a accepte que trois medecins choisis par l’ambassade de France, un Djiboutien et deux Français, se rendent a la prison pour y examiner, hors de la presence des gardes, tout prisonnier qui en exprimerait le souhait. Sur plus de 500 detenus, de droit commun ou pour mobile politique, seuls six se sont alors presentes et, de l’avis unanime des medecins, aucun ne necessitait une hospitalisation. Quant a Ali Ahwa, le tuberculeux a l’article de la mort, il serait soigne depuis plusieurs mois et hors de danger»
.
Stephen Smith veut faire croire a la liberte d’action de medecins choisis par l’ambassadeur de France – propagandiste ostensible du regime. Ces medecins sont venus dans la prison accompagnes de magistrats, d’avocats et… d’une equipe de la television gouvernementale. Ils ont declare avoir ete requisitionnes pour constater la greve de la faim et voir la sante de quelques grevistes. Les representants des prisonniers leur ont demande d’examiner les malades et blesses dont la privation de soins avait provoque la greve de la faim. Les medecins ont refuse: de venir dans la cour de la prison, devant les cameras….Mais ils n’ont pou empecher Stephen Smith de faire leur proces dans Liberation. Le fait que Djibouti soit la premiere base militaire francaise en Afrique explique-t-il ce parti pris en faveur des geoliers?


Arrow A la page 176, on peut lire ceci a propos du Congo-Brazzaville.

Citation:
Au peril de sa vie, le journaliste Henrik Lindell avait ramene un reportage exceptionnel sur le nettoyage ethnique au sud de ce pays. Cette serie de crimes contre l’humanite qui embarasse tant le potentat neocolonial Denis Sassou Nguesso. Un vrai scoop: il est pratiquement le seul journaliste occidental a avoir fait cet enquete. Il va voir Stephen Smith pour proposer ce reportage a Liberation. Ce dernier l’ecoute attentivement, notant tous les contacts. Sitot Lindell parti, il s’envole pour Brazzaville, fait le tour des contacts, rentre au journal et publie le 10 juillet un reportage tres minimaliste («Les civils congolais sortent des forets»), qui relativise les responsabilites, mais surtout deflore completement le sujet, interdisant a Henrik Lindell de proposer son scoop a un quotidien ou un grand media audiovisuel.(Un article paraitra finalement dans Temoignage chretien le 15 juillet 1999. On peut mesurer la difference avec Liberation du 10 juillet)

Que retiendra le public francais informe donc par le seul Stephen Smith:
- Que les exactions sont commises par des miliciens Cobras certes proches du regime, mais indisciplines, alors qu’ils sont enroles et payes par le pouvoir (Lindell a vu les non-grades recevoir chacun 72.000 CFA);
- Que de leur cote les miliciens Ninjas opposes au pouvoir se tiennent aux barrages autour(«bouchons»); or a ces barrages autour de Brazzaville, ou se pratiquaient meurtres et viols collectifs, il n’yavait que des miliciens Cobras.

Bien sur, Stephen Smith n’explique pas que les services secrets, les forces speciales, les instructeurs et les mercenaires francais sont a fond derriere Sassou, comme ils l’etaient au Rwanda en 1994 avec Habyarimana et le Hutu Power.
Il n’explique pas non plus a la suite de quelles provocations les rebelles ont repris les armes. Il ya eu, entre autres, a l’automne 1998, l’assassinat d’une delegation oecumenique de paix de six personnes, qui fit grand bruit. Le regime attribua cet assassinat aux rebelles, ce qu’a avalise par deux fois Stephen Smith(In Liberation, 16/11/ et 31/12/98. Il est a noter que les crimes de Denis Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville vont etre le point de depart d’un divorce entre l’episcopat d’Afrique Centrale et la Francafrique. Les missionnaires spiritains, en particulier, ont pris conscience des incroyables criminalites economiques(le vol d’argent du petrole, les escroqueries sur la dette) et politique (guerre civile, milices, mercenaires) dont la conjonction a ravage ce pays. Progressivement, les eveques de la region ont developpe un discours contestataire du fonctionnement des petrodictatures francafricaines, appuyes en cela par les grandes ONG catholiques. Etonnament, Stephen Smith a obtenu de placer en une du Monde, le 10 mai 2001, un article feroce sur les defaillances du clerge du Congo-Kinshasa…. )
Or tres tot il est apparut que c’etait un commando sassouiste. Jamais Stephen Smith n’a rectifie cette desinformation pourtant tres lourde de consequences. Allez donc lui faire confiance pour le reste….

Trois jours apres avoir torpille le reportage d’Henrik Lindell, Stephen Smith publie le 13 juillet une longue interview non critique de Denis Sassou Nguesso, criminel contre l’humanite en pleine action. Occasion lui est donnee de se dedouaner des graves accusations dont il est l’objet, tout en concedant quelques derapages dans ses rangs. Et de se montrer maitre dans l’art de l’«accusation en mirroir»: lui, le putschiste, invite ses adversaires politiques «a renoncer a la violence»… Mais celui dont la restauration criminelle a mobilise toute une partie de la Francafrique, de Chirac a Bongo en passant par la tour Elf est il un putschiste? Non, selon l’intervieweur Smith, qui le presente comme le vainqueur «d’une guerre civile declenchee par son successeur elu, Pascal Lissouba»…. On se demande pourquoi ce president elu(meme s’il n’est pas un saint) aurait declenche une guerre civile pour prendre un pouvoir qu’il detenait, et comment un opposant politique ordinaire aurait pu gagner sa guerre contre un president legitime s’il ne l’avait preparee de longue date. Il suffisait d’en provoquer le declenchement: forme a l’ecole des services secrets francais et est-allemands, Denis Sassou Nguesso n’a pas usurpe sa reputation de maitre en artifices et coups tordus(sur les conditions du declenchement de cette guerre civile, cf. Noir Silence, op.cit., pp.53-57.)
Le cout-circuitage de Lindell double de l’interview de Sassou releve d’un art similaire


Maintenant, passons a la conclusion:

Citation:
A scruter depuis dix ans la production de cette plume de combat, on a l’impression d’un fer de lance ou d’une avant-garde, plus que d’un irregulier ou d’un electron libre. Tous les slogans et les occultations inities par la propagande militaro-francafricaine sont rodes dans les articles de Stephen Smith.
Pourquoi? Par quelle osmose? Je ne puis repondre a ces questions, car nous n’avons pas acces a certaines arriere-cuisines du journalisme francais, ou s’echangent des «informations» entre inities, correspondants et conseillers. Il reste deux constats factuels: La francafrique est foncierement raciste; elle a besoin pour perdurer d’une propagande tres elaboree et de relais dans les medias dominants. Le statut, les livres et les pseudo-scoops de Stephen Smith concourent a ce systeme biaise, qui denature l’idee que l’on peut se faire du journalisme, rebelle a toute emprise


Il se trouve que le journal le Monde(particulierement) pratique "ce journalisme" depuis les annees 50, les memes quasi similaires ont ete utilisees pour discrediter les mouvements independantistes et soutenir les dictateurs. Smith n'est qu'un maillon de la chaine, sans doute le plus performant a l'heure actuelle contre les interets des africains.
Cette mecanique dure depuis presque 60 ans, et avec Verschave parti, elle risque encore de se performer et se perpetuer pour longtemps si nous ne nous reveillons pas.
_________________
l'Hommage a Cheikh Anta Diop sur PER-ANKH
l'Hommage a Mongo Beti sur PER-ANKH
l'Hommage a Aime Cesaire sur PER-ANKH

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Tchoko
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MessagePosté le: Dim 24 Juil 2005 14:48    Sujet du message: Re: Que les Noirs de France meditent Répondre en citant

ARDIN a écrit:

Chez Odile Tobner, on retrouve, l’argumentation habituelle contre le discours ethnocentre sur l’afrique. Elle a simplement bien argumente ses propos quoique empreints de beaucoup d’emotivite. On ne peut pas lui reprocher ca. J’ai moi meme eu l’occasion de parcourir quelques pages du fameux livre de Smith, c’etait insoutenable, revoltant!

Pour avoir relu les deux principaux "Smith" (Négrologie et Comment la France a perdu l'Afrique (remake de négrologie + retour sur l'évolution des relations franco africaines) ), l'argumentation de Tobner m'a laissé sur ma fin et j'ai retrouvé un discours, comme je l'ai dit tantôt, quelques fois passionnel. Et c'est justement cette légère passion qu'on retrouve dans beaucoup d'argumentaires de spécialistes afrocentristes, qui ont tendance à diminuer (in)consciemment le taux de pénétration du discours.

ARDIN a écrit:
Boubacar Boris Diop: Je l’ai trouve aussi pertinent que Mme Tobner, mais je reste encore a convaincre car en general sa pensee est en dents de scie.

Dents de scie semble être aussi un mot convenable, surtout au niveau de la partie où il parle du courant afropessimiste et fustige une certaine classe d'intellectuels africains de l'époque, en indexant les Kabou, Kourouma, etc, etc...Même si à mes yeux, je ne vois pas pourquoi il les met tous (des gens qui n'ont à priori rien à voir) dans le même sac.

ARDIN a écrit:
Par contre, Verschave est celui qui rend ce livre incontournable, il decrypte les methodes de travail de Stephen Smith, en expert.

Verschave donne effectivement des informations essentielles, mais quand on a lu la plupart de ses oeuvres (même comme ça n'a rien à voir avec Smith) Françafrique ou Noir Silence par exemple, on se rend compte que la désinformation est le propre des occidentaux et leurs médias.

Verschave insistera d'ailleurs beaucoup sur le Rwanda, dont les épisodes tragiques et la manière dont ça été traité semblent l'avoir un peu perturbé. Il semblait avoir tout un sac à déverser sur la question, même si des propos centrés sur la personne de Smith et non réellement sur son travail (quoi que les deux sont liés) ont tendance aussi, à me déranger un peu inconsciemment.

Sinon, le travail de Verschave, montrait qu'il était parmi les trois auteurs, le vrai spécialiste des processus de désinformation : je crois que sa partie est d'ailleurs la plus dense du livre, 100 pages quoi...

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MessagePosté le: Jeu 28 Juil 2005 07:57    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.quotidienmutations.net/cgi-bin/alpha/j/25/2.cgi?category=all&id=1122497136

JEUDI, 28 JUILLET , 2005 - 04:45
Culture_Sup : Espace livres : Un miroir pour Stephen Smith
Négrophobie : réponse à une livre qui n’avait pas manqué d’outrances.
Serge Alain Godong



Espace livres
Un miroir pour Stephen Smith
Négrophobie : réponse à une livre qui n’avait pas manqué d’outrances.

Nombreux sont ceux des Africains – surtout des communautés d’Europe et d’Amérique du Nord – qui, à la parution il y a deux ans de Négrologie, terrible pamphlet de Stephen Smith consacré au destin du continent "noir", avaient approuvé l’impitoyable oraison funèbre dressée par le rédacteur en chef d’alors des pages Afrique au quotidien Le Monde. Lesquels Africains affirmaient en effet que, quoi qu’on aurait pu en dire, le constat qui y était dressé était peut-être dur à entendre, mais qu’il était pour l’essentiel vrai et somme toute bénéfique pour une prise de conscience de tous et de toutes sur l’ensemble du continent.
Désir sincère, à l’époque, de rendre hommage à une œuvre dont les tares n’avaient pas semblé occulter le besoin nécessaire de vérité qu’éprouvent les consciences d’un continent longtemps soumis à toutes sortes de mystifications. Stephen Smith ainsi honoré hier – il reçut d’ailleurs pour ce livre, le prix France Télévisions – qu’on est tout de même obligé de regarder de manière un peu plus suspicieuse aujourd’hui.

A la lumière des 200 pages qui viennent de lui être consacrées aux éditions Les Arènes, à Paris, par trois personnages parfaitement décidés à le renvoyer dans les sombres pages de sa négrologie : Boubacar Boris Diop, romancier et essayiste sénégalais, ancien directeur de publication du Matin, à Dakar ; Odile Tobner, épouse du défunt écrivain camerounais Mongo Béti ; et l’inévitable François-Xavier Verschave, ex-président de l’association Survie, décédé le 04 juillet dernier.
Trois auteurs donc pour mettre en lumière tout cela, écrivant à six mains, avec tout le venin d’une encre qui refuse de raconter l’Histoire seulement comme certains voudraient l’entendre, aux confins de leurs bons sentiments et de leurs certitudes qui ne varient pas. Cette "histoire" à travers laquelle le l’ancien journaliste du Monde apparaît comme la main active d’une équipe de manipulateurs et de falsificateurs de l’information, courant sur une pensée quasi idéologique dans la France des temps modernes, qui s’attache à raconter la responsabilité du retard actuel de l’Afrique sous le seul angle de la faillite de ses fils et filles : dès lors, parler de l’esclavage comme d’une affaire à laquelle ont activement participé les Africains eux-mêmes, bien avant les Arabes ; parler des Arabes comme ceux qui ont "traité" les Africains au moins autant que les Européens ; et pour le clou, dire que tout se passerait certainement différemment sur cette vaste terre si ses habitants n’avaient pas le malheur d’être presque tous persécutés par cette terrible "âme noire" qui les tourmente.

Psychanalyse
Négrophobie a donc le mérite de revenir à la source du raisonnement de Smith, presque de manière psychanalytique, pour voir comment celui-ci s’élabore, comme il s’expose, travestit la vérité, la déforme souvent sous des prismes divers, au bénéfice de l’effet qu’il veut produire. Ainsi, on a beau faire des efforts pour tenter de comprendre, on n’arrive pas à vraiment à cerner les motivations qui ont pu conduire l’auteur de Négrologie, à écrire, il y a deux ans : "Si l’on remplaçait la population – à peu près équivalente du Nigeria pétrolier par celle du Japon pauvre, ou celle de la République démocratique du Congo par celle de la France, il n’y aurait guère de souci à se faire ni pour le géant d’Afrique noire ni de l’ex-Zaïre. De même, si six millions d’Israéliens pouvaient prendre la place des Tchadiens à peine plus nombreux, le Tibesti fleurirait et une Mésopotamie africaine naîtrait sur les terres fertiles, entre le Logone et le Chari".

Aussi, Odile Tobneset et ses deux compagnons ont-ils raison, à travers la cinglante réponse qu’ils donnent au livre de Stephen Smith, de dénoncer ce qu’ils décrivent bien comme étant, non pas seulement l’expression de la voix d’un seul homme isolé, mais bien celle de tout un peuple qui se contente de perpétuer une vision de l’Afrique, allègrement répandue par une presse à court d’idées neuves et d’opinions justes sur le sujet. La revue des dix chapitres de Négrologie sur laquelle revient Odile Tobner permet de revisualiser les lieux et les phrases souvent passés inaperçus lors d’une première lecture, aux travers desquels le journaliste du Monde glisse sa haine ; la deuxième partie, écrite quant elle par le Sénégalais Boris Diop, tend à expliquer la mécanique du "racisme ordinaire" chez Smith ; alors que la dernière, menée par François-Xavier Verschave, tient, point par point, à revenir sur les incohérences éditoriales successives de ce "négrologue", uni avec les services secrets français qu’avec toutes les personnes qui mènent les coups fourrés de la "françafrique". Avec une seule façon de faire passer le message : ne plus jamais croire ce que dit le journal français de "référence" sur le sujet de l’Afrique ; et surtout, ne plus jamais croire – ni lire – ce qu’en dit son "journaliste de référence" sur le sujet.
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ARDIN
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MessagePosté le: Jeu 28 Juil 2005 12:18    Sujet du message: Répondre en citant

Tchoko a ecrit:
Citation:
Dents de scie semble être aussi un mot convenable, surtout au niveau de la partie où il parle du courant afropessimiste et fustige une certaine classe d'intellectuels africains de l'époque, en indexant les Kabou, Kourouma, etc, etc...Même si à mes yeux, je ne vois pas pourquoi il les met tous (des gens qui n'ont à priori rien à voir) dans le même sac.


Tchoko, je tiens juste a preciser a propos de Boubacar Boris Diop, que j’ai parle de pensee en dents de scie, non pas par rapport a ce qu’il dit dans "Negrophobie", mais plutot en general, car il me donne l’impression qu’il n’a pas la maitrise de ses convictions, ce qu’il dit dans Negrophobie est en contraste avec ce qu’il a dit par exemple dans la preface du livre d’Anne-Cecile Robert(l’Afrique au secours de l’Occident) qui suggere entre autres, que le pretendu "retard" de l'Afrique ne serait que l'expression d'une formidable resistance culturelle a un modele economique devastateur.
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Yom
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MessagePosté le: Jeu 28 Juil 2005 13:05    Sujet du message: Répondre en citant

ARDIN a écrit:
Tchoko, je tiens juste a preciser a propos de Boubacar Boris Diop, que j’ai parle de pensee en dents de scie, non pas par rapport a ce qu’il dit dans "Negrophobie", mais plutot en general, car il me donne l’impression qu’il n’a pas la maitrise de ses convictions, ce qu’il dit dans Negrophobie est en contraste avec ce qu’il a dit par exemple dans la preface du livre d’Anne-Cecile Robert (l’Afrique au secours de l’Occident) qui suggere entre autres, que le pretendu "retard" de l'Afrique ne serait que l'expression d'une formidable resistance culturelle a un modele economique devastateur.


A ce propos, qu'as tu pensé de ce livre d'Anne-Cécile Robert? J'avais noté le titre assez provocateur.
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ARDIN
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MessagePosté le: Jeu 28 Juil 2005 14:22    Sujet du message: Répondre en citant

Yom a ecrit:
Citation:
A ce propos, qu'as tu pensé de ce livre d'Anne-Cécile Robert? J'avais noté le titre assez provocateur.


En effet, le titre est assez provocateur, elle fait d’ailleurs executer le scenario en permettant a un africain de prefacer le livre d’une europeene(je ne sais pas si ca s’est deja produit avant).
Franchement, vu le potentiel intellectuel dont regorge l’Occident, en dehors de Sartre(et encore), Salas-Molins, verschave, chez les francais, qui remettent en cause les valeurs de la civilisation occidentale, ceux qui se livrent a cet exercice comme Anne-Cecile Robert sont trop timides et complaisants a mon gout, c’est du foutage de gueule!!!
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nehem
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MessagePosté le: Ven 29 Juil 2005 12:12    Sujet du message: Répondre en citant

ARDIN a écrit:
Franchement, vu le potentiel intellectuel dont regorge l’Occident, en dehors de Sartre(et encore), Salas-Molins, verschave, chez les francais, qui remettent en cause les valeurs de la civilisation occidentale, ceux qui se livrent a cet exercice comme Anne-Cecile Robert sont trop timides et complaisants a mon gout, c’est du foutage de gueule!!!

L'air de rien, il y a des remises en causes beaucoup plus radicales, autour de Latour & Stengers (Il faut lire "nous n'avons jamais été modernes"), qui attaquent les choses à la racine. Par comparaison, Verschave ne remet pas vraiment en cause les valeurs occidentales, il s'attaque surtout à la politique occidentale ! combat oh combien important, mais clairement différent. On est là sur un autre plan...
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Panafricain
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MessagePosté le: Dim 31 Juil 2005 21:46    Sujet du message: Répondre en citant

Ardin, well je n'ai pas encore lu Négrophobie, mais c'est (evidemment une bonne initiative). L'idée de faire un livre répondant à celui de Smith devait être appliquée.
Le seul regret qu'on peut avoir c'est que ce livre (quelque soit sa qualité) ne beneficiera jamais de la même couverture médiatique que celui de Smith, qui va dans le sens de ce que l'opinion dominante en occident aime entendre.
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ARDIN
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MessagePosté le: Lun 01 Aoû 2005 18:04    Sujet du message: Répondre en citant

Panafricain a ecrit:
Citation:
Le seul regret qu'on peut avoir c'est que ce livre (quelque soit sa qualité) ne beneficiera jamais de la même couverture médiatique que celui de Smith, qui va dans le sens de ce que l'opinion dominante en occident aime entendre.


Quand on est conscient des enjeux qui se jouent sous nos yeux, on ne peut pas formuler un regret, ni s’emouvoir qu’il ne beneficie pas de la meme couverture mediatique que le livre de Smith(de la part des medias francais), c’est de bonne guerre.
Par contre, c’est a nous qu’il revient de promouvoir ce livre quelque soit les moyens a notre disposition.
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