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Un pas en avant, deux pas en arrière

 
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Auteur Message
Abiola
Grioonaute régulier


Inscrit le: 13 Avr 2006
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MessagePosté le: Jeu 23 Nov 2006 17:52    Sujet du message: Un pas en avant, deux pas en arrière Répondre en citant

Permettez-moi de reprendre les mots de Lénine pour introduire un sujet particulièrement actuel et particulièrement affligeant. Il s'agit de la décomposition croissante de l'opposition politique africaine.

La chute du Mur de Berlin et le Congrès de la Baule, les innombrables conférences nationales levèrent au sein des masses africaines, de formidables vents d'espérance. Le multipartisme institué, les libertés politiques "rétablies", tout semblait indiquer de grands changements. Seulement, nous sommes en 2006 et la situation s'est clairement dégradée pour un certain nombre de nos pays.

Un rapide tour d'Afrique nous donne une grande impression de scepticisme, voire d'inquiétude. Les Wade, Conté, Gnassingbé, Bongo, Sassou, Bozizé, Kabila, Tandja, Déby, Boni, Biya etc. sont-ils les dirigeants qui nous ferons remonter la pente, sortir du gouffre ? Nous n'y croyons pas, la population non plus.

Avec ces dirigeants eux-mêmes dirigés (par le Capital international), incompétents pour la plupart, sans vision pour la totalité, on pourrait s'attendre à une opposition forte, déterminée et radicale. Qu'avons-nous ? Eh bien, les prétendants sont incroyablement nombreux et insignifiants dans leur majorité. C'est ainsi que pour tout choix, il y a Bemba, Idrissa Seck, Kolela, Ngouolondélé, Olympio, Akitani, Condé etc. et bien sûr nos différents amis rebelles en tout genre...
Avons nous là les forces qui d'une part seront capables de mettre fin aux démocratures débilisantes, d'autre part seront à même d'engager des réformes radicales en vue d'engager l'Afrique sur la voie de l'épanouissement matériel et moral ?

Si nous n'y croyons pas, la population, désabusée, résignée, y croit encore moins. En ce sens, on a bien un recul. L'impression que l'espoir s'éteint, que la population a perdu confiance en l'avenir d'où le développement d'attitudes fatalistes ou léthargiques. De plus en plus de gens préfèrent s'endormir dans les Eglises d'Eveil...
En ce sens, l'opposition africaine n'a pas assuré sa mission historique et persiste dans des attitudes de trahison et d'inconséquence. Certes l'opposition subit la répréssion de la part des régimes corrompus et réactionnaires. Certes elle souffre d'un manque de moyens. Mais tout de même, n'a t-elle pas avec elle une puissance supérieure à toutes armées du monde ? N'a t-elle pas, pour l'épauler dans une lutte de libération véritable, l'écrasante majorité du peuple derrière elle ? Quand on voit certains opposants togolais se rallier à l'idée inepte d'un gouvernement d'union nationale alors que des dizaines de personnes sont mortes pour changer les choses, quand on voit l'état de décomposition de l'opposition gabonnaise ou guinéene...quand on voit, le désert idéologique qui régne dans les cerveaux des "opposants", alors on a mal au coeur et on a peur. Peur pour l'Afrique, tout simplement.

Nous avons des opposants de salon, sans programmes, sans idées. C'est pourquoi notamment, on peut constater la personnalisation du débat en dehors de toute logique programmatique : Bemba contre Kabila, Wade contre Seck etc...ce ne sont pourtant pas des matchs de boxe !
Ces gens sont des copies conformes des dictateurs en place, éléments d'une certaine bourgoiesie compradore. La seule différence est que certains résident dans des palais présidentiels alors que les autres se contentent de villas résidentielles; en attendant...

C'est donc sur ce point que je voudrais particulièrement insister. Lénine (encore lui Laughing ) disait quelque chose de semblable : pas de révolution sans théorie révolutionnaire.
Que pensez-vous de la faiblesse actuelle de l'opposition africaine ? Est-ce dû principalement aux attaques du pouvoir, à la faiblesse tactique et organisationnelle ou d'abord, à l'étonnant vide idéologique qui y règne ?
Les exemples des pays respectifs seraient très illustratifs.
_________________
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Africaines Africains, l'édification de la véritable union africaine est notre devoir et notre seule chance de salut sur cette terre.
Un vrai guerrier ne recule pas devant son devoir sous prétexte que la tâche est surhumaine, impossible...il se bat !
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Abiola
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Messages: 340

MessagePosté le: Jeu 23 Nov 2006 18:24    Sujet du message: Répondre en citant

Un extrait d'un texte du BDP - Gabon nouveau, structure que je viens de découvrir à l'instant même qui du premier abord, à déjà le mérite d'être intéressante.

Citation:

Amateurisme politique et idéologique de l’opposition

L’amateurisme politique est le deuxième fléau qui a gangréné toute possibilité de changement et d’alternance politique au Gabon. L’amateurisme politique dont nous parlons ici est celui qui résulte de l’improvisation, de l’impréparation et du manque de stratégies véritables de prise de pouvoir, le tout coiffé par une absence stupéfiante de principes idéologiques. Autrement dit, c’est le manque d’idéologie politique réelle au sein des partis qui, jusqu’à présent, se sont réclamés de l’opposition qui a, en fin de compte, mené à leur déchéance et finalement, à leur ralliement au régime.

Ceci semble découler d’un fait simple : depuis 1990, les partis politiques gabonais n’ont véritablement jamais su pourquoi ou pour qui ils se battaient. Sans principes idéologiques partagés à la fois par les leaders et les masses, il a toujours existé une discordance évidente entre ces leaders et leurs militants. Ainsi, tandis que les leaders se battaient pour leur positionnement personnel sur l’échiquier politique national, les masses elles déambulaient par monts et par vaux, sans véritable sens de la direction dans laquelle leurs partis s’engageaient. J’en veux pour preuve le fait que, de toutes les négociations qui se sont faites entre les partis dits de l’opposition et le régime Bongo, aucune réelle importance n’a été donnée aux éléments véritablement importants que sont la réforme constitutionnelle, la réduction des pouvoirs du président de la république et l’établissement des principes d’état de droit qui s’imposent. Au contraire, les négociations entre pouvoir et opposition se sont toujours limitées à des considérations superficielles et personnelles comme le financement des partis politiques et autres conneries qui, à la base, ne risquaient pas du tout de remettre en cause la pérennité du régime Bongo. C’est finalement parce que les partis d’opposition se sont toujours trompés d’objectifs que, d’élection en élection, Omar Bongo a pu se maintenir au pouvoir sans coup férir.

Et comme le combat de ces groupes dits d’opposition ne se résumait à rien d’autre qu’à leur désir de promotion personnelle, ils se sont souvent vite ralliés au régime, sans avoir, au préalable, obtenu le moindre avancement que ce soit qui puisse améliorer le quotidien d’une nation en souffrance. Ils se sont tous contentés de faire de la politique cinéma et rien d’autre. Du coup, c’est Omar Bongo qui s’est, à chaque fois, retrouvé conforté par les renoncements à répétition d’une opposition alimentarisée.

Autrement dit, quand un parti base son combat sur une idéologie réelle, il est impossible de voir un tel parti faire cause commune avec un parti défendant une idéologie contraire. Par exemple, voir l’UPG, le RNB ou le PGP faire cause commune avec le PDG devrait vouloir dire que, entre le PDG et ces groupes, une entente qui rapproche les idéologies aura été faite. Rapprocher les idéologies n’est pas forcément une mauvaise chose quand, dans le rapprochement, chacun perd un peu de quelque chose pour produire quelque chose de nouveau, et donc, quelque chose de positif pour le pays. Malheureusement, au Gabon, les alliances ne se basent pas sur de tels principes. Quand il y a alliance, le parti d’opposition renonce tout simplement à continuer son combat pour l’état de droit au Gabon, devenant ainsi le complice des bassesses bongoïstes qui tuent la nation. Et c’est cela qui confirme le caractère fantaisiste des oppositions politiques façon Gabon. On s’oppose, non pas sur la base de ce que l’on croit juste pour le pays, mais parce que l’on souhaite se faire une place au soleil.

Sur la base donc de ces observations, une seule conclusion s’impose : avec la récente capitulation de Pierre Mamboundou, il n’y a tout simplement plus d’opposition politique au Gabon.

Autrement dit, le renoncement de Pierre Mamboundou marque la fin d’une longue lignée d’opposants de la vieille génération, qui comme Omar Bongo, a toujours vu le pouvoir comme une affaire personnelle et non comme une affaire d’état. Ainsi, qu’il s’agisse d’Omar Bongo, de Pierre Mamboundou ou de Mba Abessole, on retrouve toujours les mêmes tares : soif de pouvoir pour le pouvoir, soif d’argent pour l’argent, goût exagéré pour les honneurs et la grande vie, et aucune pensée réelle pour le bien du peuple.

Certes, des opposants comme Mamboundou aiment à rejeter les raisons de leur échec sur le peuple, en prétextant que le peuple gabonais est trop passif et n’est pas encore prêt. Mais ils oublient en fait que ce sont eux qui sont la cause de cette passivité : ils n’ont jamais su, et peut-être même jamais voulu, mobiliser ce peuple en vue de la solution finale, la seule qui puisse libérer les esprits et relancer les principes de justice et d’équité qui ont été pendant 40 ans confisqués par Omar Bongo.

Cette génération d’opposants et d’hommes politiques, c’est-à-dire, la génération de Bongo, de Mba Abessole et de Mamboundou, née sous l’ère des colons qui leur ont enseigné le goût de la mesquinerie, de la duplicité et de la dictature, a donc échoué sur toute la ligne. La question est maintenant de savoir si la nouvelle génération de Gabonais, elle, aura su tirer les enseignements qu’il faut de l’échec de leurs aînés, pour enfin se doter d’une opposition capable de faire autrement.

Pour ma part, et pour le BDP-Gabon Nouveau de façon générale, les leçons sont toutes très évidentes. Si les 16 dernières années ont été décevantes, elles restent néanmoins riches d’enseignements. Il suffit donc d’éviter de faire comme les autres. Et ceci passe forcément par une approche radicaliste.

Eviter de faire comme les autres c’est, donc, commencer à bâtir, dès maintenant, une conscience politique nationale qui enseignera aux uns et aux autres les principes suivants :

1) Rien de bon ne peut plus se passer au Gabon tant qu’Omar Bongo est au pouvoir

2) Le changement au Gabon ne viendra plus par les urnes.

3) Pour que le Gabon change, il faut à la nation adopter des stratégies radicales allant des méthodes subversives les plus simples aux méthodes insurrectionnelles les plus violentes, avec au passage le refus de toute compromission.


Au fait, connaissiez vous le BDP - Gabon Nouveau ?
_________________
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OGOTEMMELI
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Inscrit le: 09 Sep 2004
Messages: 1498

MessagePosté le: Ven 24 Nov 2006 21:48    Sujet du message: Répondre en citant

Abiola a écrit:
Que pensez-vous de la faiblesse actuelle de l'opposition africaine ? Est-ce dû principalement aux attaques du pouvoir, à la faiblesse tactique et organisationnelle ou d'abord, à l'étonnant vide idéologique qui y règne ?

Peut-être bien que c'est dû à tout cela ensemble.

Cette génération d'hommes politiques africains qui a été produite, pour l'essentiel, par la matrice colonialiste, réagit fondamentalement selon des mécanismes coloniaux, avec des réflexes de colonisé. De ce point de vue, l'opposition n'est aucunement différente de la "majorité Rolling Eyes ". Cette opposition n'aspire qu'à l'alternance dans un cadre institutionnel immuable, qui garantisse les immenses ressources de l'irresponsabilité, de l'impunité, de la médiocrité, de la prévarication, etc.

Tout mouvement politique ayant tenté de mettre réellement en danger ce système, plutôt que de prendre seulement la place de ses bénéficiares du moment, a été sévèrement combattu ; avec la complicité active, le soutien direct (ou indirect) des parrains étrangers : Lumumba, Moumié, Ouandié, Cabral, Sankara ont été "nettoyés", afin que pousse la seule vacuité intellectuelle, idéologique, stratégique...

Le système politique néocolonial africain élimin(ait)e systémiquement tout ce qui pouvait entraver son hégémonie, jusqu'à ce qu'il devienne désormais de moins en moins viable, ou en tout cas de moins en moins pérenne.
_________________
http://www.afrocentricite.com/
Umoja Ni Nguvu !!!

Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
comme Patrice Lumumba,
comme Walter Rodney,
comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
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Teo Van
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Messages: 495
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MessagePosté le: Sam 25 Nov 2006 13:35    Sujet du message: Re: Un pas en avant, deux pas en arrière Répondre en citant

Abiola a écrit:

Que pensez-vous de la faiblesse actuelle de l'opposition africaine ? Est-ce dû principalement aux attaques du pouvoir, à la faiblesse tactique et organisationnelle ou d'abord, à l'étonnant vide idéologique qui y règne ?


Comme l'a dis ci dessus OGO , Peut être est ce du à tout celà ensemble.

Je me permetrais d'aborder les choses dans une autre perspective.

Et si "les attaques du pouvoir , la faiblesse tactique et organisationnelle ou l'étonnant vide idéologique" n'était pas les causes de la faiblesse des Partis d'opposition en Afrique , mais les conséquences de cette faiblesse.

Suivant la présentation que tu as faites: Causes "attaque du pouvoirs, mauvaise organisation, vide idéologique" ==> Conséquence " Faiblesse de l'opposition".

Disons que les causes sont autres et donc les observations de faiblesse et vides idéologiques sont conséquences et symptomes.

L'objectif d'un parti d'opposition est de conquérir le pouvoir , d'y accéder et de l'exercer.
Analysons de plus prêt "L'accession au pouvoir et Exercice du pouvoir.

Comment accède t on au pouvoir en Afrique ? "je suis tenté d'élargir géographiquement parceque ce phénomène ne s'observe pas uniquement en Afrique" Pourquoi étrangement tous les chefs d'Etats Africain ou presque sont Franc Maçon ou appartiennent à des bizarerie pareilles.

Comment exerce t on le pouvoir en Afrique ? "je suis également tenté d'élargir géographiquement". Aujoud'hui la methode d'exercice du pouvoir est unique (à quelques exceptions prêt). Cette methode consiste en la transformation des Etats en de grandes entreprises , et les citoyens en Ouvrier de ce système. C'est le libéralisme économique.

On le constate, à écouter les partis politiques au pouvoir ou à l'oposition , il n y a pas de différence dans le langage. En France (permettez le moi) la différence entre la gauche et la droite , c'est l'insertion de le politique du caleçon dans le débat publique.

Ceci étant ce ne sont pas que les partis d'oppoition qui sont faibles.. il en est de même des partis au pouvoirs.

Pourtant au début ils n'étaient pas forcement faibles. ils étaient vierges de toutes fréquentations corrompues.
Mais lorsqu'ils se sont institués en partis politiques et ont décidés de conquérir le pouvoir (y accéder et l'exercer) , il a fallut asceptiser le discours , rencontrer les lobbys divers et variés, entrer dans une loge... leur faire allégeance.

Ce seraient donc les Arcanes du pouvoir politique qui affaiblissent les partis politiques d'oppositions ou au pouvoir. C'est la cause

Le vide idéologique , les attaques du pouvoir , le manque d organisation , ne sont sont les conséquences. Et non les causes.

Les partis politiques d'opposition (en phase de conquète et d'exercice du pouvoir) n'ont aucune idéologie parceque nous sommes en situation de pensée unique (comme je l'ai exprimé plus haut)
Ils aboient mollement concernant les décisions prises par les partis au pouvoir , pas parcequ'ils pourraient faire autrement , mais uniquement pour justifier leur existance.
Le parti au pouvoir en retour pour appaiser la frustration de son incapacité à orienter le pays vers une ère nouvelle culturelle et économique , se défoule dans le domaine sécuritaire. La repression c'est son dernier espace d'expression libre. "un clin d'oeil à la chine qui est la plus grosse dictature au monde mais la plus fréquentable... tout le monde lorgne sur le modèle chinois sans se poser la question fondamentale de l'absudité du système politique qui tient ce pays "un communisme capitaliste libérale"

La politique dans sa phase (conquète et exercice du pouvoir) est un jeu ou politique d'opposition et au pouvoir s'échangent des coups d'impuissants.

En résumé à ta question.

Les causes = Arcanes du pouvoir , Pensée Unique.
Conséquences = Faiblesse de partis politique d'opposition.
Symptôme de la faiblesse = Désorganisation , vide idéologique , échanges de coups.

Il n y a rien a attendre des partis politques.

Une note d'ouverture..

Les oppositions en Afrique , C'est chaque famille d'Africain , chaque Homme et Femme.
C'est se réapproprier sa culture , sa langue et comprendre qu'elle n'est pas antagoniste vis à vis des autres langues Africaines et comprendre l'unicité culturelle du peuple Africain.
C'est connaître son histoire.
C'est changer sa façon de consommer.
_________________
Nicolas Sarkozy « La France, économiquement, n’a pas besoin de l’Afrique. Les flux entre la France et l’Afrique représentent 2% de notre économie ».
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Abiola
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MessagePosté le: Mer 29 Nov 2006 13:47    Sujet du message: Répondre en citant

Teo Van a écrit:

Et si "les attaques du pouvoir , la faiblesse tactique et organisationnelle ou l'étonnant vide idéologique" n'était pas les causes de la faiblesse des Partis d'opposition en Afrique , mais les conséquences de cette faiblesse.


Si j'ai bien compris, dans l'ensemble, Martin.R.Delany , Ogotemmeli et toi pointez du doigt le carcan du libéralisme qui impose alors une uniformisation et le "décervellement" des partis politiques classiques. Cela rend vide leurs discours et partant de là, leurs actions.

Teo Van a écrit:

Les causes = Arcanes du pouvoir , Pensée Unique.
Conséquences = Faiblesse de partis politique d'opposition.
Symptôme de la faiblesse = Désorganisation , vide idéologique , échanges de coups.

En fait, on pourrait dire qu'il s'agit d'un cercle vicieux puisque la Pensée Unique alimente la faiblesse des partis politiques, et la faiblesse des partis alimente la Pensée Unique.
Cela étant dit, je ne suis pas d'accord avec la distinction plus haut établie entre conséquences et symptômes. Je trouve que la désorganisation, le vide idéologique etc. sont des éléments constitutifs de la faiblesse des partis. Si bien qu'en supprimant un à un chacun de ces maux, on finit par supprimer la faiblesse des partis (de l'opposition en l'occurence). En effet, les deux principaux déterminants d'un parti politique sont ses idées et ses actions, c'est à dire l'idéologie et l'organisation. Ces deux déterminants doivent être correctement pris en compte, sinon c'est l'échec du parti.

Cela m'amène à ne pas être d'accord avec ceci :
Teo Van a écrit:

Il n y a rien a attendre des partis politques.

Le système étant un cercle vicieux, briser l'un des points du cercle revient à sortir du cercle. A quel point peut-on s'attaquer pour le moment ? Surement pas au carcan du libéralisme. Nous n'avons aucune prise sur point là.
En revanche, il est largement possible de changer radicalement la situation de nos partis. Plus fort idéologiquement, les partis de type nouveau disposeront d'un véritable océan de sympathisants. Cette masse de sympathisants fournira à son tour des militants et des ressources, éléments d'une organisation puissante. L'organisation enfin, permettra de diffuser l'idéologie de manière toujours plus large, donc de gagner toujours plus de sympathisants. C'est un cercle vertueux. Et si la victoire consiste en l'accession au pouvoir, alors c'est un cercle victorieux.

Citation:

une note d'ouverture..

Les oppositions en Afrique , C'est chaque famille d'Africain , chaque Homme et Femme.
C'est se réapproprier sa culture , sa langue et comprendre qu'elle n'est pas antagoniste vis à vis des autres langues Africaines et comprendre l'unicité culturelle du peuple Africain.
C'est connaître son histoire.
C'est changer sa façon de consommer.

C'est certainement des principes sur lesquels nous sommes - je crois - tous d'accord. Ce sont de véritables principes de libération. Mais si tu as pu en prendre connaissance voire les appliquer, c'est parce-que tu y as eu accès. Et justement. N'est-ce pas là le rôle d'une organisation, de l'organisation, de permettre la diffusion de ces principes au sein du peuple ?
Après, on peut parler de partis, de mouvements ou d'autres choses, ce ne sont que des mots.
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Jofrere
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MessagePosté le: Ven 01 Déc 2006 16:02    Sujet du message: Répondre en citant

Salut Abiola,
je trouve le sujet que tu as lancé particulièrement intéressant. Au delà de l'indigence du débat politique entre partis que tu soulignes, je pense qu'il faudrait élargir le sujet aux autres instruments du débat politique que sont les journaux d'opinion, les revues et les livres.
Le débat politique se nourrit du débat intellectuel. je préciserais juste que le débat politique n'est fondamentalement pas le débat intellectuel puisque les hommes de pouvoir sont essentiellement des hommes d'action.
J'ai l'impression que dans la plupart des pays africains, le lecteur a face à lui une presse totalement inféodée au régime en place et dans le meilleur des cas une presse d'opposition non moins partisane à l'égard du ou des partis d'opposition.
Un journal d'opposition est là par définition pour s'opposer, mais il a aussi le devoir de s'adresser à l'ensemble du pays et d'informer en transcendant précisément les clivages.
Concernant le débat idéologique lui même, je me suis aussi souvent surpris, y compris sur ce site, de notre difficulté à pouvoir mener des débats réellement contradictoires sans tomber dans l'invective ou le copinage, sans faire du débat une afaire personnelle. le débat d'idées.
Concernant ce qui a été dit, je ne crois pas que le problème vienne d'une pensée unique mondiale néo-libérale, courant de pensée qui serait de fait celui de nos dirigeants et de leurs opposants. Si c'était le cas, bien qu'en désaccord, j'en serais heureux, puisque le débat porterait alors un domaine qui n'est que trop souvent éludé dans nos débats, le domaine socio-économique.
Ce ne sont pas les dénonciations qui manquent dans notre littérature, c'est un exercice de style auquel tout le monde s'est plié. dénoncer la corruption, la malhonnêteté des dirigeants, c'est bien mais ce n'est pas suffisant. Il faut donner une vision alternative, un modèle de substitution. A suivre les débats on est souvent effaré par le simplisme des idées.
Là je mets la faute sur les intellectuels qui n'ont jusque là pas réussi à vulgariser leurs écrits. Afin que le débat se poursuive à tous les niveaux.
Pour finir je prendrais l'exemple du panafricanisme pour illustrer ce propension qu'on a à sacrraliser les choses. Dans le débat africain, on ne peut constater une forme de bienpensance, pour employer un mot à la mode, qui s'articule autour de quelques sentences bien affirmées. Il suffit de prendre devant ses yeux n'importe quel débat concernant l'Afrique pour s'en rendre compte. Des propos qui à force d'être systématiquement assénés, sans discernement, ont depuis longtemps perdu de leur substance et ne servent qu'à faire obstruction dans le débat. Par exemple, il n'est pas contradictoire d'aimer l'Afrique et de pas être panafricaniste. Certains pourraient par exemple préconiser une simple zone d'échange économique. On peut évidemment ne pas partager ce point de vue, mais il faut alors le combattre dans le champ rationnel.

Bref j'attend des débatteurs africains, moins d'égo et plus de don de soi, moinsmanichéisme et plus d'ouverture, moins de conformisme et plus d'audace.
vive le débat
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