Kennedy Bon posteur
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Posté le: Mer 28 Sep 2005 18:14 Sujet du message: la jamaique fait mieux que la france |
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septembre 2005 - N° 0004 - International
Atlas de la petite entreprise
La jamaïque, où les démarches des entrepreneurs sont facilitées, se place juste devant la France dans le Doing business de la Banque mondiale.
Lorsqu’on lui apprend la nouvelle, le consul honoraire de la Jamaïque à Nice ne peut retenir un fou rire. Ainsi donc, la Jamaïque coiffe la France au poteau dans l’édition 2006 du rapport de la Banque mondiale intitulé Doing business ! Classée 43 e sur 155 pays passés au crible, l’île des Caraïbes devance l’Hexagone d’une place dans le classement des pays dont l’environnement est accueillant pour les entreprises ! Evadne Coye, ambassadrice de la Jamaïque à Bruxelles, reste, elle, très professionnelle : « La Jamaïque a suivi les recommandations des institutions internationales pour éviter d’être marginalisée par la mondialisation. »
Selon les paramètres retenus par la Banque mondiale, cette île qui abrite 2,6 millions d’habitants, avec un revenu annuel par tête de 2 900 dollars, devance une France riche de ses 59,8 millions d’habitants et de ses 30 090 dollars annuels par personne. Mais comment fait-elle ?
Si l’on reprend plusieurs critères du classement, la Jamaïque fait mieux que la France pour la simplicité des procédures de création d’entreprise, d’enregistrement de la propriété, d’obtention du crédit, d’import-export, d’exécution des contrats et de fermeture d’entreprise. Les difficultés en France à embaucher et à licencier plombent le pays qui, sur ce point, figure parmi les plus mauvais élèves de la classe mondiale. En revanche, l’Hexagone fait mieux que la Jamaïque en matière de paiement des impôts : cette tâche occupe un entrepreneur 72 heures par an à Paris, contre 414 heures à Kingston.
Jean-Pierre Colnard, chef de la mission économique régionale qui couvre la Jamaïque, confirme que le climat est vraiment propice aux affaires dans le pays : « Nous avons trois grandes entreprises françaises présentes en Jamaïque depuis l’an 2000 : Bouygues, Vinci par sa filiale Sogea-Satom et Total. Et ça marche : elles ne subissent pas de retard de paiements. »
Certes, les auteurs du rapport ménagent les susceptibilités françaises : « Le crime organisé et les déséquilibres macroéconomiques – deux composantes non prises en compte par l’étude – font que la Jamaïque est une destination moins attractive pour les investissements que la France », indiquent-ils.
Il n’empêche. A Paris, le mauvais classement de la France a provoqué une jolie polémique. Outre la Jamaïque, la France est aussi battue par la Namibie et le Botswana. Petite satisfaction, elle devance d’une place le Kiribati, minuscule république de l’océan Pacifique.
Critiques critiquables
Clara Gaymard, qui dirige l’Agence française pour les investissements internationaux, s’étonne : « La France s’est classée au troisième rang mondial pour les investissements étrangers derrière la Chine et les Etats-Unis en 2004. Il y a pour le moins un fort décalage entre le point de vue d’entrepreneurs étrangers, qui se félicitent de la sécurité juridique apportée par le droit français, et la vision théorique de ces analyses. »
On peut, certes, critiquer les paramètres choisis, la méthodologie de l’analyse, un classement qui mélange pays riches et pays en voie de développement, l’extrême valorisation du droit anglo-saxon. Mais force est de constater que Clara Gaymard se trompe de cible. Jamais les auteurs de Doing business n’ont cherché à tenir compte des volumes des investissements étrangers. La Chine n’arrive d’ailleurs qu’en 91 e position. En fait, la Banque mondiale se place du point de vue du petit entrepreneur qui veut établir une affaire, embaucher, débaucher, payer ses impôts, protéger ses investisseurs. Et, dans ce domaine-là, peut-être serait-il sage d’entendre les critiques, plutôt que de les balayer trop vite.
Les pays qui encouragent l’esprit business
1 er : Nouvelle-Zélande
2 e : Singapour
3 e : Etats-Unis
(...)
43 e : Jamaïque
44 e : France
45 e : Kiribati
SOURCE : RAPPORT DOING BUSINESS DE LA BANQUE MONDIALE _________________ The pussy is free, but the crack cost money (BDP 1989) |
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