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L'Avancée du désert

 
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Sol Invictus
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MessagePosté le: Ven 23 Déc 2005 13:45    Sujet du message: L'Avancée du désert Répondre en citant

Je ne suis pas agronome mais cela fait longtemps que j'entends parler du problème de la désertification en Afrique, en particulier dans les pays du Sahel. Mais récemment, j'ai appris qu'il existait une plante capable de contribuer à la lutte contre les désertification.
Cette plante, c'est L'Acacia Senegal dont est extraite la gomme arabique. Pour ceux qui s'y connaissent, je voudrais donc savoir quel est le potentiel réel de cette plante. Est-elle aussi efficace qu'on le dit ? Présente t-elle un intérêt économique pour les cultivateurs ?
Bien entendu, les idées alternatives sur la lutte contre l'avancée du désert sont bienvenues.
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Teo Van
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MessagePosté le: Mar 03 Jan 2006 18:49    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Sol Invictus pour avoir abordé ce sujet qui médiatiquement n'existe pratiquement pas.

L'avancée du désert constitue une donne avec laquelle il faudra conjuguer le developpement durable en terre d'Afrique.

Il en sera de même pour l'érosion côtière.

L'avancée du désert occasionne un drame écologique des pertes de territoire, un recul des terres agricoles.

Mais il entraîne aussi une aventure de l' humain. Car les effets sur l'écosystème vont provoquer des mouvements migratoires vers les grandes villes et capitales, souvent côtières, déjà surpeuplé.

En effet, personne n'empêchera le sahélien d'exercer son droit d'humain en quittant le Sahel aride. Personne ne l'empêchera de se rendre vers les quartiers lumineux de la capitale.

les conséquences seront Création de Bidonville, insécurité, chômage, tensions sociales.... le cercle vicieux.

Cette situation a déjà été observé dans d'autres endroits du globe.

L'avancée du désert occasionnera une métamorphose écologique et démographique de l'Afrique.

Des initiatives sont entreprises pour lutter efficacement et nous allons éssayer de les présenter à tous.

Encore une fois, Internet ne nous permet pas de tout lister. Donc l' apport de tout les Grioonautes est bienvenue.

Nous allons aussi nous exercer à refléchir et proposer des solutions neuves ou qui ont déjà fait leurs preuves dans d'autres endroit du globe.

Encore une fois, Merci d'avoir abordé ce sujet.
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Teo Van
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MessagePosté le: Mar 03 Jan 2006 19:04    Sujet du message: Répondre en citant

Source http://www.cse.sn/sahara/index.htm

Contre la désertification.

Stratégie proposée

Mon propos ici est de vous inviter à poser sur le Sahara un regard plus offensif eu égard à sa nocivité et aussi à ses importantes potentialités énergétiques, hydriques et minérales susceptibles de constituer une formidable base pour le développement à long terme de l’Afrique, alors et surtout qu’aucun de nos pays isolés ne songe même à tenter de venir à bout de son morceau de désert.

Il y a aujourd’hui de nombreux travaux qui les mettent en exergue pour une exploitation judicieuse mais il nous faut entreprendre la recherche exhaustive de façon systématique.

La stratégie proposée consiste à mettre bout en bout les différents morceaux du plus grand cancer du continent africain et à tenter de le combattre ensemble.

Cette stratégie comporte deux axes majeurs :

1°) une ligne de défense par la construction d’un mur de verdure proposée par le Président Obasanjo, Président de l’Union Africaine, que nous avons baptisée ‘’ La Grande Muraille Verte’’, The Great Green Wall ou GGW de 5km de large, allant de Dakar à Djibouti. Le nom, bien sûr, rappelle la Grande Muraille de Chine.

Il s’agit d’une grandiose entreprise d’édification d’un bouclier contre l’avancée du désert sur une largeur de 5 km où les espèces seront plantées, par exemple selon un schéma en quinconce faisant alterner les bandes reboisées, pour laisser passer les humains et les animaux, Une attention toute particulière devra être accordée au tracé, au choix des espèces et je pense que celles-ci devront répondre aux critères d’adaptabilité, à la sécheresse et à la nature des sols. Les actions devront aussi accorder la priorité aux espèces indigènes à haute valeur ajoutée et aux espèces fruitières et arbres que les ménages ne seront pas tentés de couper pour faire du bois de feu. C’est le cas des arbres fruitiers ou à feuilles commercialisables.

Pour ce qui concerne le Sénégal, j’engage le Ministre de l’Environnement à démarrer dans les meilleurs délais, la réalisation de la portion impartie à notre pays dans la Grande Muraille Verte. Je demande à cet effet au Premier Ministre de mobiliser les ressources humaines et les ressources financières, sous réserve d’une recherche commune par nos Etats des moyens financiers complémentaires.

2°) l’offensive contre le désert

Dans l’art de la guerre, on peut construire une ligne de défense pour arrêter la marche de l’ennemi, mais on peut bien se porter au cœur du camp adverse par parachutages ou percées.

Contre le désert, l’Afrique a, jusqu’ici, adopté une position défensive, construisant par ci par là des lignes ou espaces éphémères de défense mais reculant si la pression est trop forte.

La particularité de notre option est, tout en créant et en consolidant une ligne de défense, la Grande Muraille Verte, elle porte le combat au cœur du désert. En dessous de la ligne de démarcation, nous poursuivrons les actions de lutte contre la désertification, la sahélisation, la déforestation.

Je voudrais donc vous inviter à partager mon ambition pour cet espace qu’est l’espace SAHARA. Il s’agit d’une vision volontariste tournée vers un développement de long terme concerté, basé sur l’exploitation rationnelle des ressources disponibles dans ces zones désertiques et sahéliennes. Peu importe que le désert ne soit vaincu que dans 100 ans ou 1 000 ans. L’essentiel est de commencer la lutte un jour car du désert ou de nous, l’un doit disparaître.

Approche de gestion du désert : l’autorité du désert

Dans diverses instances africaines, j’ai eu à insister sur la nécessité d’inverser les tendances et de nous orienter vers la colonisation et la domestication du Sahara. Les domaines d’action sont aussi divers que l’agriculture, le pastoralisme, l’exploitation des ressources énergétiques et hydriques, la conservation de la biodiversité et l’écotourisme.

C’est aussi dans ce cadre qu’il faut placer l’idée de création d’une « Autorité pour la mise en valeur du Sahara » endossée d’abord par la Conférence des Leaders et Chefs d’Etat des pays de la Communauté des Etats Sahélo-Sahariens CEN-SAD lors de sa 5ème session tenue à Niamey les 14 et 15 mars 2003, puis par le Sommet tenu les 1er et 2 juin 2005 à Ouagadougou (Burkina Faso) et dernièrement par le Sommet de l’Union Africaine de Syrte, Libye.

Cet engagement indique la ferme volonté des Leaders et Chefs d’Etat de traduire, dans les meilleurs délais, la vision commune d’intégration.

L’Autorité exercera ses activités dans un cadre bien compris et bien accepté de partenariat, de solidarité et de respect de la souveraineté des Etats ayant des portions du Sahara dans leur territoire.


Mes commentaires

Ce rapport date de Juillet 2005.
Excellentes initiatives. Toutefois il faudrait savoir à quel phase se trouve la mise en oeuvre.

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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mar 03 Jan 2006 21:41    Sujet du message: Répondre en citant

Pour la lutte contre l'avancée du désert, une autre idée serait de construire des stations de désalinisation de l'eau de mer et de transporter cette eau depuis la côte jusqu'au Sahara, d'où elle serait retenue dans des lacs artificiels, notamment en vue d'irriguer certaines vallées et d'y cultiver certaines espèces végétales.

Je suis toujours étonné de voir que cette idée-ci est rarement évoquée au nombre des solutions envisagées. Serait-elle si compliquée à mettre en oeuvre, car je ne pense pas qu'elle soit irréalisable techniquement...

Quand il s'agit de mettre des milliards de dollars pour extraire du pétrole africain (récemment le cas du Tchad) au profit des économies occidentales, on les trouve tout de suite. Mais pour faire reverdir le Sahara, comme cela n'intéresse que les populations africaines (par millions...), les financements deviennent subitement trop rares. Par conséquent, il ne faut jamais perdre de vue qu'en économie politique, le nerf de la guerre consiste au pouvoir de battre-monnaie ; lequel pouvoir est un attribut de droit pour toute puissance publique réellement souveraine...
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Teo Van
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MessagePosté le: Mar 03 Jan 2006 23:10    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
Pour la lutte contre l'avancée du désert, une autre idée serait de construire des stations de désalinisation de l'eau de mer et de transporter cette eau depuis la côte jusqu'au Sahara, d'où elle serait retenue dans des lacs artificiels, notamment en vue d'irriguer certaines vallées et d'y cultiver certaines espèces végétales.

Je suis toujours étonné de voir que cette idée-ci est rarement évoquée au nombre des solutions envisagées. Serait-elle si compliquée à mettre en oeuvre, car je ne pense pas qu'elle soit irréalisable techniquement...

Quand il s'agit de mettre des milliards de dollars pour extraire du pétrole africain (récemment le cas du Tchad) au profit des économies occidentales, on les trouve tout de suite. Mais pour faire reverdir le Sahara, comme cela n'intéresse que les populations africaines (par millions...), les financements deviennent subitement trop rares. Par conséquent, il ne faut jamais perdre de vue qu'en économie politique, le nerf de la guerre consiste au pouvoir de battre-monnaie ; lequel pouvoir est un attribut de droit pour toute puissance publique réellement souveraine...


Merci Grand sage Dogon !!!

L'idée en bonne, faisable et peu couteuse (moins qu'une grande conférence pour ne rien dire).

Etape 1: Pomper l'eau de mer.
Etape 2: convoyer par biais d' aqueducs, cette eau jusqu'au zone dans le Nord. (il faut environs 800 km)
Etape 3: Déssaliner l'eau de mer par évaporation puis condensation (avec les énérgies solaires). Pour plus de rendement les stations de désalinement pourront être installées dans les zones peu nuageuses au Nord. (Il fait très chaud à Tabacounda ou a Diapaga)
Etapes 4: Alimenter des lacs artificiels avec cette eau apurée. Les résidus salés restant serviront à l'industrie ou serviront de production de sel de menage.
Etape 5: Construire des canaux d'irrigations.

Le solaire en Afrique est viable. Cette technologie est accéssible alors ne nous en privons pas.
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Teo Van
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MessagePosté le: Mer 04 Jan 2006 15:33    Sujet du message: Répondre en citant

Exemple d'initiative entreprise au Burkina Faso.

Faire reculer le désert
au Burkina-Faso

Mission impossible ? ... pas si sûr !!!

Une technique mise au point par la Ferme Pilote de Guié
permet de redynamiser un sol en une seule saison agricole.

Histoire de la renaissance d'une terre

Il y a 100 ans, la terre de la Ferme Pilote de Guié était recouverte d'une forêt. Située non loin du village, elle fut défrichée au début du siècle et plusieurs familles commencèrent à la cultiver.

La terre à l'époque était fertile, mais elle s'épuisa peu à peu, et fut finalement abandonnée. Des années de sécheresse successives la transformèrent en un tertre rocailleux. Privé de sa couverture d'humus, le sol devint dur comme du béton et les pluies torrentielles de la période d'hivernage (juin à septembre) ne purent plus s'y infiltrer. Le processus de désertification était amorcé.

Appuyant son choix sur les qualités intrinsèques du terrain (drainage naturel et orientation), l'AZN installa la Ferme Pilote sur ce sol en ruines afin de le reconstruire et redonner vie à la terre.

Le travail commence par la construction de diguettes en terre, en suivant les courbes de niveau.

Grâce à ces diguettes, l'eau de pluie reste dans les champs et s'infiltre progressivement au lieu de ruisseler. La diguette est confectionnée avec la terre retirée d'une tranchée de 40cm de large et 30cm de profondeur.
Cette tranchée est ensuite nivelée sur 1 à 2 mètres.

Un large bassin d'infiltration est ainsi constitué en amont de la diguette.
Ce bassin est un terrain idéal pour le semis ou la plantation d'une haie vive qui peu à peu protégera, renforcera, et finalement remplacera la diguette.
Cette haie a en outre d'autres avantages : protection contre le vent, bois de chauffe, fourrage, fruits, ...

La seconde étape du travail débute avec la saison sèche. Le terrain est recouvert d'une épaisse couche de paille faite d'herbes sèches de la savane.

Le paillage est une technique traditionnelle, mais il s'agit alors d'un paillage léger appelé mulch.

Pratiqué entre février et avril, il est destiné à maintenir la fraîcheur du sol jusqu'au semis, durant la période où le soleil est le plus ardent.
Ce mulch est ensuite brûlé juste avant le semis afin de détruire les adventices (mauvaises herbes) dont il a favorisé la croissance.
L'effet de ce mulch n'est donc que temporaire.

Dans le système cultural de la Ferme Pilote de Guié, le paillage est intensif, épais et compact et n'est pas brûlé.

L'épaisseur même de la couche de paille empêche les adventices de pousser et celles qui y parviennent malgré tout sont facilement maîtrisées par un arrachage manuel.

Mais le paillage intensif peut provoquer une faim d'azote du sol. On y remédie par un léger apport d'azote minéral en début de saison et par l'association aux cultures de légumineuses produisant de l'azote organique. (par exemple, plantation de haricots à côté d'un plan de sorgho.)

Le paillage peut également causer l'asphyxie des cultures en cas de fortes pluies. Pour éviter tout risque d'asphyxie, des auréoles de 30 à 50cm de diamètre sont ouvertes dans le paillage puis fertilisées au compost.

L'association paille / compost / azote donne rapidement une végétation luxuriante et un sol vivant où l'humus se reconstitue et où l'humidité est tempérée.
... et la terre reprend vie
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Teo Van
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MessagePosté le: Mer 04 Jan 2006 15:49    Sujet du message: Répondre en citant

Le Niger en lutte contre la désertification

Un plan d’action national vise à accroître le nombre de terres cultivables

lundi 21 novembre 2005, par H B

http://www.afrik.com/article9065.html

Le Niger vient de lancer un plan national de lutte contre la désertification. Objectif : optimiser le rendement des terres appauvries par la surexploitation ou la déforestation pour accroître la production alimentaire. Les résultats encourageants de l’expérience pilote à Bougoum, dans la communauté urbaine de Niamey, laissent augurer d’un avenir verdoyant.

Du balai, les dunes de sables ! Le gouvernement nigérien semble plus que jamais décidé à ne pas laisser son économie s’ensabler. Il vient de lancer un plan national de lutte contre la désertification, destiné à stopper l’avancée du désert et, au mieux, à gagner du terrain sur les grains de sable qui avanceraient de six kilomètres par an. Pour atteindre ces objectifs, les autorités comptent valoriser les terres souffrant de la surexploitation ou de la déforestation. A terme, le plan pourrait permettre d’assurer les besoins en nourriture du pays, et ainsi éviter les crises alimentaires. L’une d’elles, très sévère, a d’ailleurs récemment touché plus de 3 millions de personnes, pour la plupart des enfants.

3 000 hectares auraient été remis en culture en 2002

Le projet est né il y a quelques années, lorsque le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre la Désertification a lancé une expérience pilote à Bougoum, dans la communauté urbaine de Niamey. « Plusieurs méthodes étaient utilisées. Les banquettes, pierres sèches entourées de fil de fer galvanisé, ralentissent la vitesse de passage de l’eau sur les sols et empêche le sable d’être charrié dans le Fleuve Niger. Les demi-lunes, des plantes ou des arbres, participent à la fixation biologique du milieu. On utilise aussi le zai, une méthode traditionnelle améliorée qui permet aux populations de fertiliser des terres complètement dénudées et d’augmenter la productivité : les paysans font des petits trous dans la terre de 20 cm de diamètres environ et de 15 à 20 cm de profondeur où ils mettent du fumier. Par endroits, on utilise la technique du seuil d’épandage qui consiste à orienter l’eau qui dans tombe des sillons vers les terres, et non vers le fleuve, pour faciliter l’irrigation », commente Hassane Saley, Secrétaire exécutif du Conseil national de l’environnement pour un développement durable.

Grâce à ce plan de revalorisation des sols, quelque 3 000 hectares auraient été remis en culture en 2002. Les résultats ayant été encourageants, les autorités ont décidé d’étendre le concept à l’échelle nationale. Le processus se poursuit dans la région de Niamey et chacune des sept autre régions du pays décidera quand lancer sa campagne. D’après le site Media Terre, l’Etat nigérien entend débourser 1,1 milliard de FCFA pour restaurer « 8 000 hectares de terres agricoles rognées par les sables. (...) Dans chacune de ces régions, il s’agira de récupérer d’ici le mois de juin prochain 1 000 hectares de terres ». Pour accomplir cette tâche, des milliers de personnes devraient être embauchées pour mettre en place les dispositifs luttant contre l’érosion des sols.

Les arbres plantés ne sont pas supervisés

Le travail sera colossal. Le pays serait désertique sur un surface allant des trois-quarts aux deux tiers de son territoire. « Plusieurs facteurs expliquent la désertification importante du pays. Les hommes ont besoin de terres pour cultiver. Ils coupent donc des arbres, ce qui provoque une baisse du couvert végétal. Il y a par ailleurs beaucoup de têtes de bétail, qui consomment énormément de végétaux et piétinent beaucoup dans les zones pastorales, ce qui entraîne aussi un recul du couvert végétal. Mais il y a surtout le changement climatique, qui mène à une variabilité de la fréquence des pluies. Du coup, les plantes meurent et, dans l’Est, les dunes de sable avancent. A tel point que nous sommes obligés de déblayer les routes à chaque fois », souligne Hassane Saley, du Conseil national de l’environnement pour un développement durable. Au final, « le Niger est confronté à des défis environnementaux, sa faune sauvage a diminué de 90% en 30 ans et les effets de la dégradation des sols engendrent des conflits fonciers et l’exode rural », explique Michèle Falavigna, représentante du Programme des Nations Unies pour le développement, dont les propos sont rapportés par l’Agence France Presse.

Le pays avait pourtant eu une initiative originale pour faire reculer le désert. Chaque 3 août, c’est la fête de l’arbre. Une journée qui célèbre l’Indépendance et lors de laquelle les habitants sont appelés à planter des arbres. Problème : « Si on plante et qu’il n’y a aucun suivi, cela ne sert à rien. Si les gens ont planté un arbre très loin de chez eux, il est difficile pour eux d’en prendre soin. Or, avec le cheptel, s’il n’y a pas un temps de protection après qu’il ait été planté, l’arbre ne poussera jamais. Il existe toutefois des plantations d’arbres, comme celui de la gomme arabique, qui sont très bien encadrées par des sociétés privées », poursuit Hassane Saley.

L’aide des étrangers serait aussi la bienvenue. Certains partenaires se sont montrés intéressés pour participer à la lutte contre la désertification lors d’une consultation sectorielle sur l’environnement et la désertification qui s’est tenue les 16, 17 et 18 novembre derniers. Un coup de pouce qui ne sera pas de trop.
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Sol Invictus
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MessagePosté le: Dim 08 Jan 2006 14:47    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis content de voir qu'il y a des gens qui s'intéressent à ce problème et qui réfléchissent aux solutions Smile
Les projets de grande muraille verte et de transport de l'eau de mer ne gagneraient-ils pas à fusionner ? En effet le développement de cette muraille nécéssitera de grande quantités d'eau (arrêtez moi si je me trompe), eau qui doit nécéssairement venir du Sud.
Je dois dire qu'en plus de l'utilité evident de tels projets (lutte contre la désertification), ces programmes d'envergure permettent de développer un ensemble de compétences, de techniques et de savoir-faire, qui nous seront utiles dans d'autres domaines. Ils entraîneraient un véritable boom technologique.
Ces projets sont porteurs d'emplois, permettent la création d'infrastructures (routes, voies ferrées etc.).
Il faudrait cependant avoir une bonne estimation du coùt de l'ensemble qui peut s'avérer prohibitif. Cependant ce problème peut être résolu en allongeant les échéances, faisant les choses petit à petit.
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Steve Biko
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MessagePosté le: Dim 08 Jan 2006 16:10    Sujet du message: L'avancée du désert Répondre en citant

Très bon sujet soulevé par Sol Invictus.
Quand on regarde la carte de l'Afrique, on est frappé par la trop grande partie occupée par le désert. Il y a le sahara au nord et le kalahari au sud. En réalité l'avancée du désert c'est l'autre drame africain. Mais comme pour les autres problèmes, on est frappé par le silence qui règne sur le continent concernant ce sujet. A commencer par les gouvernements des premiers pays concernés.
Comment font-ils les israéliens pour faire pousser des tomates et des oranges dans les déserts ?
Moi je m'obstine à croire qu'il existe des solutions.
Il faut me semble t-il commencer par faire un état des lieux sur la question et recencer toutes les solutions qui ont déjà été expérimentées.
En dehors des solutions évoquées plus haut comme l'installation d'une ceinture verte dans les pays du sahel et ou le transport de l'eau de mer au préalable débarassée de son sel vers ces zones. On peut aussi pomper l'eau dans les fleuves d'Afrique du centre (fleuve congo) pour aller irriguer les terres du sahel.
Je pense que les solutions pour guérir l'Afrique se trouvent globalement en Afrique, mais la classe dirigeante actuelle n'en a pas conscience.
Juste un exemple qui n'a aucun lien avec le sujet : dans d'autres parties du monde, on s'interroge sur l'après pétrole. Je vous mets au défi de me citer un seul pays africain qui réfléchit sur son avenir énergétique. Et pourtant il y a l'énergie solaire.
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"Soit tu es vivant, soit tu es mort et quand tu es mort, tu ne peux plus t'en soucier. Et ta façon de mourir peut elle même être une chose politique (...) car si je n'arrive pas dans la vie à soulever la montagne de l'apartheid, sûrement, l'horreur de la mort y parviendra"
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Teo Van
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MessagePosté le: Lun 09 Jan 2006 22:28    Sujet du message: Répondre en citant

synthèse des principaux problèmes de désertification et des actions déjà menées par zone écogéographique au Sénégal.

Ce document est interessant dans la mesure où il nous liste les actions déjà menées contre la désertification. Il date de 1998

http://www.gm-unccd.org/FIELD/Countries/Sen/senNAP00fr.pdf

PRINCIPAUX PROBLEMES DE DESERTIFICATION

· la pluviométrie a fortement baissé et les eaux de surface de la vallée sont menacées par les pollutions et nuisances provenant des rejets industriels et des aménagements hydro-agricoles ;

· le déchaînement des vents de sable a longtemps soumis les sols à une forte érosion. En plus, les coupes pour le charbon de bois, les feux de brousse et l'extension des cultures ont contribué à la dégradation
des sols. La mauvaise qualité des aménagements et l'absence de systèmes de drainage pour la plupart des périmètres irrigués constituent les plus grandes menaces qui pèsent actuellement sur les sols. Au niveau du Delta, la salinisation des sols a abouti à la naissance de
tanns constitués de bandes importantes de terres dénudées, ce qui aggrave l'érosion éolienne et hydrique. L'alcalinisation des sols induite par l'eau d'irrigation ainsi que l'utilisation d'engins lourds conduisent à la destruction de leur structure ;

· les formations forestières sont fortement dégradées et les forêts de Gonakié, caractéristiques de la zone sont en voie de disparition ainsi que les forêts galeries situées le long des cours d'eau. Cette dégradation des
habitats de la faune a eu comme conséquence la disparition de certaines espèces animales. On note également une non intégration de l’arbre dans les périmètres irrigués.


ACTIONS DEJA MENEES

· Reboisement, protection et régénération des forêts de Gonakié,
· mise en défens, et lutte anti-érosive,
· maîtrise de l’eau à travers les aménagements hydroagricoles,
· recherche d’énergie de substitution notamment la valorisation de la paille de riz comme combustible domestique,
· formation, éducation, sensibilisation environnementale des écoliers,
· étude de l’impact des barrages sur l’environnement
· aménagement pastoral,
· reboisement et développement de l’agroforesterie,
· lutte contre les feux de brousse,
· construction et vulgarisation des foyers améliorés,
· maîtrise de l’eau.
· aménagement forestier,
· reboisement et développement de l’agroforesterie,
· mise en défens et lutte anti-érosive,
· création de points d’eau.


RESULTATS OBTENUS PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS

On a cependant noté des résultats mitigés pour certaines actions et encourageants pour d’autres.

En effet, les actions de mise en défens de certaines zones dégradées ont
connu un succès réel et il est judicieux d’étendre cette pratique aux zones les plus sensibles.

Pour ce qui est de la maîtrise de l’eau, le maintien en permanence d’un plan d’eau douce en amont de Diama a permis d’améliorer la recharge des nappes alluviales et le remplissage des dépressions comme le lac de Guiers. Cependant, l’absence d’un drainage correct des périmètres irrigués a favorisé l’acidification et la salinisation des sols dans certaines localités.

L’expérience de valorisation de la paille de riz s’est heurtée à quelques problèmes techniques et financiers qui sont susceptibles de trouver
une solution dans le cadre d’un partenariat entre producteurs, industriels et établissements financiers.

Les actions menées dans le cadre de programmes d’aménagement forestier n’ont pas permis d’inverser les tendances d’exploitation irrationnelle des ressources forestières de la zone qui font partie par
ailleurs des dernières réserves du pays
.

Les ouvrages mécaniques et biologiques réalisés dans le cadre de la lutte contre l’érosion hydrique ont donné des résultats assez satisfaisants et méritent d’être généralisés.

Quant aux feux de brousse, ils contribuent à la perte annuelle de milliers d’hectares de forêts.

L’exploitation de certains produits forestiers mérite d’être rationalisée.

Enfin, l’exploitation minière, de plus en plus importante, ne tient pas toujours compte de la préservation de l’environnement.
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Teo Van
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MessagePosté le: Jeu 25 Mai 2006 12:25    Sujet du message: Répondre en citant

Ou en sommes nous ?
Qu'est ce qui a été fait depuis?

Nous sommes à la moitié de l'an 2006.

Quel est l'état d'avancement de ces grandes initiatives ci dessus décrites ?
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Boursine
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MessagePosté le: Jeu 25 Mai 2006 12:52    Sujet du message: Répondre en citant

Teo Van a écrit:
Ou en sommes nous ?
Qu'est ce qui a été fait depuis?

Nous sommes à la moitié de l'an 2006.

Quel est l'état d'avancement de ces grandes initiatives ci dessus décrites ?


Dans les années 70 un slogan proclamait que : "le désert avance en moyenn de 25 KM par année" Si tel était le cas il serait au portes de Dakar actellement.
Méfions nous de slogan car la question me parait plus complexe.
En effet, il faut distinguer désertification qui est un changement écosystémique radical et désertisation qui signifie apparution de poches désertiques dans un environnement bioclimatique de savane ou de steppe.
Il faut aussi s'inscrire dans une échelle géologique car selon des hypothèse sérieuses nous sommes dans une phase climatique en transition vers un climat plus humide. En effet, il y 5500 ans (période géologique Nouakchottienne, voir Salif DIOP, thèse de Doctorat, 1978; Mamadou SALL, Jean TRICART...) le Sahara était humide. Actuellement nous assistons vraissemblablement à une autre phase climatique humide. Cependant, l'hypothèse d'un bouleversement climatique du à des facteurs anthropiques comme la pollution pourrait bouleverser ces cycle naturels.

Par ailleurs dans l'hypothèse d'une désertification ineexorable, et bien il y a nécessité absolue d'adaptation des hommes à l'image des êtres végétaux et animaux. La seule différence c'est que nous devons absolument user de la technologie pour exploiter de manière optimale et raisonnable les eaux des fleuves, renoncer à l'agriculture pluviale et préparer l'afflux de populations rurales vers les villes. La sécheresse des années 70 par exemple a marqué un boum de l'exode rurale et une explosion urbaine caractérisée par l'explosion du commerce informel et des quartiers nouveaux à Dakar notamment.
Ce flux qui avait essentiellement touché les régions nord (Baol, Louga...) risque de s'accentuer vers le bassin arachidier plus au sud. Il faut alors anticiper cette tendance irréversible en poussant les paysans à renoncer progressivement à certaines cultures comme l'arachide (nécessite beaucoup d'eau, apauvrit les sols et n'est plus économiquement trés rentable) au profit de certaines variétés plus hatives. Les projets de recherche de l'ISRA (Institut Sénégalais de Recherche Agronomique) et des Israéliens ont abouti à des variétés de mil adapté à un hivernage bref (70jours) mais il y a une problème de vulgarisation.
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