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Langues traditionnelles en Côte d'Ivoire

 
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Auteur Message
Pakira
Super Posteur


Inscrit le: 01 Mar 2004
Messages: 1750

MessagePosté le: Sam 11 Mar 2006 22:29    Sujet du message: Langues traditionnelles en Côte d'Ivoire Répondre en citant

«Parler sa langue maternelle, la langue de l’autre est une solution à la cohésion sociale»


Vendredi 10 Mars 2006:: Source: nordsudmedia.com

Du 14 février au 3 mars, les Editions Livre Sud (Edilis), avec le groupe Librairie de France ont organisé les Journées des langues ivoiriennes. Dans cette interview, Mme Drehi Lorougnon, PDG d’Edilis fait le point.

Quel bilan faites-vous de la 3ème édition des Journées des langues ivoiriennes ?

Cette édition a été un franc succès. Nous sommes d’autant satisfaits que les populations ivoiriennes ont répondu très positivement. Nous avons organisé des séances d’initiation à la lecture et à l’écriture en langues nationales. Le concours du meilleur polyglotte, adressé aux adultes et aux élèves. Vu l’engouement autour de ce concours, nous sommes convaincus que l’avenir est prometteur. Ce que nous voulions susciter comme envie, nous croyons avoir atteint notre but. Ces journées se poursuivront à Yamoussoukro, plus précisément au lycée Mamie Adjoua, à l’attention des adultes et des élèves de cette localité. Les inscriptions se poursuivent pour la participation au concours du meilleur polyglotte, jusqu’après à la fin de ce mois. Début avril, le concours entre dans sa phase active. Sur Abidjan, nous allons travailler avec le collège moderne de Yopougon, le lycée Sainte Marie avec des séances de causerie débats.

Avec le concours de polyglotte, avez-vous eu l’impression que les Ivoiriens parlent leurs langues maternelles ?

Je n’ai pas fait le constat de ceux qui disent que les Ivoiriens ne parlent pas leur langue. J’ai rencontré un enfant de 12 ans au collège du Pk 18 qui parle correctement sa langue maternelle. Il y’a eu une tranche de la population qui a estimé qu’il n’était pas bien de parler sa langue. C’est une petite tranche. Cela ne peut être un désespoir pour une nation. Au cours de ces journées, un adulte est venu exprimer son amertume. Son père lui a interdit de parler sa langue maternelle. Maintenant, il a envie de parler, mais il se demandait si cela était encore possible.Nous l’avons rassuré. Nous allons créer un cadre. Nous devons apprendre nos langues à nos enfants. Ces enfants ont en retour, quelque chose d’inestimable, tout le trésor que véhicule la langue maternelle.

Le livre de jeunesse : «Les confidences de Médor» de Micheline Coulibaly a été retrouvé traduit en Sénoufo et en Malinké. Il a même servi de support au concours de polyglotte. Qu’est ce qui a motivé la traduction de cet ouvrage ?

Parlant de langues maternelles des Ivoiriens, vous semblez exclure le français. Moi, je considère le français comme la mienne. C’est cette langue, bien qu’importée, qui permet de coordonner les soixante langues nationales. Elle est une richesse acquise à ne pas minimiser. Revenons à l’œuvre de Micheline Coulibaly. Médor est un chien qui pose un regard critique sur son environnement. L’ouvrage est retenu en classe de 5ème. Il s’impose donc de lui-même. Nous le traduisons dans toutes les langues, afin que l’élève de 5ème puisse le lire en français et voir la correspondance dans sa langue maternelle. Cela permet à l’enfant d’apprendre aisément sa langue. Pour l’instant, l’ouvrage est en Senoufo et en Malinké.


Quand on sait que l’édition en langue française ne se porte pas mieux, n’est-il pas utopique de s’aventurer dans le champ de l’édition en langues maternelles ?

Là vous parlez comme un homme d’affaires qui parle en terme de bénéfices. Il faut bien comprendre que sans édition, il n’y a pas de développement. Car l’édition induit la formation. C’est un risque que je prends avec le monde de la culture et en premier lieu les journalistes. Si chaque Ivoirien prend un livre édité dans sa langue et ajoute à cela celui d’une autre langue, vous verrez que la société ivoirienne se solidifiera de plus belle. Edilis est prêt à traduire un ouvrage dans une langue, si les membres d’une communauté ethnique en font la demande. Une commande de mille exemplaires pourrait déclencher ce processus. J’ai foi parce que l’Ivoirien a un degré d’adaptabilité inouïe. Parler sa langue maternelle, la langue de l’autre est une solution à la cohésion sociale. Il nous faut gagner ce combat, pour asseoir une cohésion sociale durable.

Interview réalisée par Coulibaly Brahima
_________________
"tout nèg a nèg

ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg

nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg

sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!

a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti

avan yé sotil koté y fika
AFRIKA!!!"

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Sol Invictus
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Inscrit le: 14 Déc 2005
Messages: 74

MessagePosté le: Dim 12 Mar 2006 13:22    Sujet du message: Répondre en citant

Bon article.
Je crois qu'en CI nous avons une soixantaines "d'ethnies" donc de langues différentes. Ca c'est ce qu'on m'a appris à l'ecole (en CI).
Cependant il faut voir que ces langues peuvent être regroupées dans de grands ensembles. Par exemple tous les Baoulé, les Agni, les Abron, Attié, Appoloniens etc... font partie de l'ensemble Akan principalement installé au sud-est et au centre-est du pays. J'aimerais savoir s'il est possible de créer un "Akan Standard" compréhensible par tous ces peuples et qui pourrait ainsi être enseigné à l'école comme première langue(dans les régions concerneés).

De même à l'ouest, il y a les Bété, les Dida les Godié etc... qui peuvent être mis dans le groupe Krou (ou Wè je suis pas sûr Embarassed) mais ce qui est sûr c'est qu'un Dida comprend le Bété donc là encore possibilité de standardiser la langue.
Au nord la majorité des gens parle Dioula ou Sénoufo.

Ainsi on créant avec volontarisme des "ensembles linguistiques homogènes", on pourrait peut-être au final avoir de 5 à 8 langues, qui obtiendraient le statut de langues nationales et qui seraient enseignées comme il se doit. Cool
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Soundjata Kéita
Super Posteur


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Messages: 1655
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MessagePosté le: Dim 12 Mar 2006 16:58    Sujet du message: Répondre en citant

Voir topic suivant :
"[Linguistique kamite appliquée] La Méthode A.R.T.E"
http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?t=5991



Hotep, Soundjata
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Sol Invictus
Grioonaute


Inscrit le: 14 Déc 2005
Messages: 74

MessagePosté le: Dim 12 Mar 2006 19:34    Sujet du message: Répondre en citant

Article intéressant Wink
J'avais pensé aussi à un nouveau support d'écriture qui pourrait transcrire plusieurs langues en même temps. Après m'être un peu renseigné j'ai découvert que ce concept avait un nom : l'écriture logographique.

Wipédia a écrit:

Un logogramme (du grec λόγος, « parole », ici « mot », et γράμμα, « caractère, lettre ») est un unique graphème notant un lemme entier et non seulement une partie de ses phonèmes. Dans la majorité des cas, rien n'indique, dans un logogramme, son signifiant (comment il doit être prononcé). En d'autres termes, c'est un signe unique écrit qui représente un mot complet, indépendamment de la langue.

Un logogramme notant un élément abstrait de la réalité (comme une notion, un morphème ou un lemme) est un idéogramme. Celui qui représente directement, en le dessinant, un élément concret de la réalité est un pictogramme


Je trouve que c'est un concept qui pourrait être nous être utile dans la perspective d'une meilleure cohésion culturelle. Si vous connaissez des linguistes africains, je suis preneur Very Happy
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