Inscrit le: 06 Mai 2005 Messages: 1655 Localisation: Au sein de mon Empire
Posté le: Mer 14 Sep 2005 17:06 Sujet du message: [Vidéo + Livre] Histoire millénaire des africains en Asie
Voilà, en attendant l'arrivée de diverses articles sur le sujet, voici les sources bibliographiques et internet qui me servent actuellement d'outil de travail :
- Rashidi, Runoko, and Ivan Van Sertima, eds. African Presence in Early Asia. New Brunswick: Transaction Press, 1995
Pages Sur l'Asie en général :
- "HISTORY NOTES - AN EXAMINATION AND REVIEW OF
THE AFRICAN PRESENCE IN CLASSICAL ASIAN CIVILIZATIONS" :
http://www.cwo.com/~lucumi/asian.html
- "HISTORY NOTES - RESEARCHING THE AFRICAN PRESENCE IN ASIA: THE CHALLENGE AHEAD OF US" :
http://www.cwo.com/~lucumi/asia2.html
Présence kamitique au Proche Orient :
"HISTORY NOTES - COLCHIANS, PHOENICIANS AND CANAANITES
THE AFRICAN PRESENCE IN CLASSICAL WEST ASIAN CIVILIZATIONS" :
http://www.cwo.com/~lucumi/westasia.html
- Suzuki, Hiroe. "September Meeting Report." JAFA News: Japan Afro-American Friendship Association Dedicated to Friendship and Mutual Understanding Between Japanese People and the Black Community in Japan (Dec 1993): 5-6.
- http://www.jafa.org/english/index.html
Voilà, bonne lecture
Soundjata _________________ La vérité rougit l'oeil, mais ne saurait le transpercer
Pour la Renaissance du Gondwana
Dernière édition par Soundjata Kéita le Jeu 16 Fév 2006 14:37; édité 1 fois
Inscrit le: 18 Juil 2005 Messages: 1281 Localisation: première à gauche
Posté le: Jeu 15 Sep 2005 08:36 Sujet du message: Re: African Presence in Early Asia
Merci pour la référence, mais ...l'anglais et moi.... Bon, on attendra ton résumé
Soundjata Kéita a écrit:
Voilà, en attendant l'arrivée de diverses articles sur le sujet, voici les sources bibliographiques et internet qui me servent actuellement d'outil de travail :
- Rashidi, Runoko, and Ivan Van Sertima, eds. African Presence in Early Asia. New Brunswick: Transaction Press, 1995
Pages Sur l'Asie en général :
- "HISTORY NOTES - AN EXAMINATION AND REVIEW OF
THE AFRICAN PRESENCE IN CLASSICAL ASIAN CIVILIZATIONS" :
http://www.cwo.com/~lucumi/asian.html
- "HISTORY NOTES - RESEARCHING THE AFRICAN PRESENCE IN ASIA: THE CHALLENGE AHEAD OF US" :
http://www.cwo.com/~lucumi/asia2.html
Présence kamitique au Proche Orient :
"HISTORY NOTES - COLCHIANS, PHOENICIANS AND CANAANITES
THE AFRICAN PRESENCE IN CLASSICAL WEST ASIAN CIVILIZATIONS" :
http://www.cwo.com/~lucumi/westasia.html
- Suzuki, Hiroe. "September Meeting Report." JAFA News: Japan Afro-American Friendship Association Dedicated to Friendship and Mutual Understanding Between Japanese People and the Black Community in Japan (Dec 1993): 5-6.
- http://www.jafa.org/english/index.html
Voilà, bonne lecture
Soundjata
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"- A quoi est due la chute d'Adam et Eve ?
- C'était une erreur de Genèse."
(Boris Vian / 1920-1959)
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Posté le: Dim 12 Fév 2006 04:38 Sujet du message: [Vidéo + Livre] Histoire millénaire des africains en Asie
[Vidéo + Livre] Histoire millénaire des africains en Asie
Le 23 décembre 2005, s'est tenue à la Maison des Mines et des Ponts et Chaussées, une conférence organisée par Africamaat et Menaibuc en présence du Professeur Runoko Rashidi venu présenter son premier ouvrage traduit en français, "L'Histoire millénaire des Africains en Asie".
ISBN : 2-916435-00-X
Prix : 21,50 euro
Collection essais/histoire des diasporas
EDITIONS MONDE GLOBAL
"Présentation du livre
Histoire millénaire des Africains en Asie
Runoko Rashidi
Qui étaient les premiers habitants de la Mésopotamie, du Japon, de la Chine, de l'Inde? Qui étaient les premiers Arabes? Qui étaient les fondateurs de la brillante civilisation sumérienne? Le Bouddhisme est-il d'origine africaine?
Ce livre raconte une histoire fascinante et occultée qui commence il y a plus de 100 000 ans. Il bouleverse toutes nos certitudes sur les premières grandes civilisations de l'Asie; il bouscule la pensée unique qui règne dans certains milieux de la recherche scientifique et historique. Car du XIXe siècle à nos jours, de nombreux historiens , archéologues et anthropologues ont été les complices d'une vaste entreprise de falsification de l'histoire et du rôle des Africains dans les civilisations de l'antiquité, en Asie et ailleurs.
Pourtant les vestiges de la présence africaine sur le continent asiatique sont si considérables que, jusqu'à une époque récente, l'Asie passait pour être la patrie des Africains. Runoko Rashidi examine une masse de documents écrits, de travaux en anthropologie et linguistique, les résultats des fouilles archéologiques, l'histoire des premières religions asiatiques, le patrimoine artistique et iconographique de l'Asie, etc. La piste ici suivie par l'auteur nous mène jusqu'au lointain Japon des premiers samouraïs, en passant par l'Irak des Sumériens, l'Inde de la vallée de l'Indus et de Bouddha, la Chine, Angkor…
Présentation de l'auteur
Runoko Rashidi est un célèbre historien et conférencier international. Il est l'un des plus éminents spécialistes de l'histoire des Noirs en Asie et l'un des auteurs américains les plus féconds depuis un quart de siècle sur le sujet. Grand voyageur et organisateur de séjours éducatifs, il a parcouru toute l'Asie et est constamment à la recherche des traces et lieux de mémoire africains dans le monde afin de renouer les liens avec la grande famille africaine. "
Pour en savoir plus sur le sujet :
- THE GLOBAL AFRICAN PRESENCE : http://www.cwo.com/~lucumi/runoko.html :
site officiel du Professeur Runoko Rashidi (en anglais)
- AFRICAMAAT : www.africamaat.com :
site consacré aux Humanités Classiques Africaines.
Hotep, Soundjata _________________ La vérité rougit l'oeil, mais ne saurait le transpercer
Inscrit le: 06 Mai 2005 Messages: 1655 Localisation: Au sein de mon Empire
Posté le: Mar 07 Mar 2006 02:27 Sujet du message:
Runoko Rashidi : ‘Aux Etats-Unis nous appelons Cheikh Anta Diop «le pharaon»’. Entretien exclusif accordé à Afrikara.com
06/03/2006
A l’occasion de la sortie de son ouvrage intitulé «Histoire Millénaire des Africains en Asie» publié aux Editions Monde Global dans la série «Histoire des Diasporas», Runoko Rashidi a accordé un entretien à la rédaction d’Afrikara.com, dans lequel il expose les thèmes et thèses centrales de son ouvrage et l’environnement de travail d’un historien, chercheur africain américain militant qu’il est. Dans la seconde partie d’un entretien riche et fraternel que nous livrons au public, l’historien revient sur ses inspirateurs, l’influence de Cheikh Anta Diop, Obenga, Sertima, ... et les visées ultimes panafricaines de son travail. Nous lui en savons gré.
A : Que pensez-vous de la thèse de l’origine polycentrique de l’humanité alors que des chercheurs chinois tentent de démontrer que le premier chinois vient de Chine...
R : Je pense que la thèse d’une origine polycentrique de l’humanité est complètement indéfendable au regard des preuves apportées par l’ADN, l’anthropologie physique. Même au regard de l’archéologie cette thèse est indéfendable. Tout ceci je crois repose sur des considérations raciales et ethnocentristes qui ne sont pas soutenus par les faits. Nous le mentionnons dans notre livre. L’une des plus intéressantes études scientifiques dans la matière a été réalisé par des érudits chinois montrant qu’environ 80% de la population chinoise à un ADN africain et des types sanguins africains. Donc, vous pouvez mentionner l’existence de cette thèse polycentrique de l’humanité dans le milieu scientifique chinois. Mais je répète encore que cette thèse n’a aucun fondement scientifique.
A : Pensez-vous que le champ de l’Afrocentricité devrait avoir sa propre épistémologie, sa propre démarche scientifique ?
R : J’aimerais croire que la science est universelle, que la méthodologie appliquée en tant qu’Africains Américains est valable pour d’autres groupes. Je pense que le racisme et l’anti-panafricanisme sont tellement ancrés que vous avez réellement à combattre le racisme institutionnel ou institutionnalisé. Si vous êtes professeur d’université et que vous avez le malheur de mentionner les travaux de Cheikh Anta Diop durant vos cours, vous courez le risque certain d’être démis de vos fonctions. Personne mieux que Cheikh Anta Diop et Obenga n’a démontré l’origine africaine de la civilisation de la vallée du Nil, personne ! Si les travaux de Diop sont réfutés, quels travaux de quel auteur pourraient être acceptés ?! Aux Etats-Unis nous appelons Diop « le pharaon ». Si le pharaon est banni, s’il n’est même pas possible de mentionner son nom, alors qu’est-ce qui me pousserait moi à vouloir démontrer que mes travaux sont irréfutables, vous me comprenez ? Je ne suis pas sûr de vouloir passer mon temps à devoir me justifier, surtout que je sais que la cause est en quelque sorte entendue. Je ne pense pas que l’époque que nous vivons verra des changements fondamentaux dans l’acceptation de l’origine africaine des civilisations de l’humanité. Je ne pense pas que cela arrivera.
A : Parlant ce qui est de vos influences, des auteurs qui vous ont inspiré ou influencé, Cheikh Anta Diop par exemple, qu’est-ce qui vous a le plus marqué ? La dimension psychologique de ses travaux ou leur aspect scientifique ?
R : Davantage l’aspect scientifique, je crois. Je pense que mieux que personne, Diop a démontré qu’il était pratiquement impossible de nier l’origine africaine de la civilisation de la vallée du Nil. Il a démontré sa thèse d’une manière tellement solide qu’à mon avis on ne peut la réfuter. Seules des considérations raciales pourraient expliquer la réfutation de ses travaux. Pour moi donc, la contribution de Diop a été de démontrer sans l’ombre d’un doute l’origine africaine de la civilisation de la vallée du Nil. Et si vous pouvez démontrer l’origine africaine de la civilisation de la vallée du Nil, vous devriez être en mesure d’appliquer le même degré de professionnalisme, de rigueur intellectuelle, de rigueur académique à l’origine africaine d’autres régions de la planète. Mais ni Cheikh Anta Diop ni Ivan Van Sertima ne furent mes plus grandes influences, plutôt Chancellor Williams, et des personnes qui ont popularisé la philosophie de Chancellor Williams. J’ai ensuite lu Cheikh Anta Diop mais il n’a pas eu un grand impact, parce que ses travaux étaient tels qu’ils étaient trop avancés pour moi à l’époque. Je n’étais pas un académicien classique, j’étais plutôt un intellectuel, un étudiant, mais j’étudiais ces disciplines dans des groupes d’études. Après Cheikh Anta Diop, j’ai lu John G. Jackson qui est l’auteur entre autres de « Introduction to African Civilizations ». Ces deux hommes, Williams et Jackson, voilà mes vraies influences, parce qu’ils m’ont ouvert la porte à tout un univers d’Africains, à savoir que les Africains n’étaient pas uniquement en Afrique, que les Africains s’étaient rendus en Amérique et dans des régions du monde auxquelles on ne les associe pas en général.
Mais je dois également mentionner Diop et Ivan Van Sertima. Pour moi, la contribution majeure de Van Sertima n’était pas uniquement sa thèse sur la présence des Africains dans l’Amérique précolombienne. Van Sertima m’a ouvert une porte en me donnant l’opportunité de publier mes travaux. Je devais avoir 30 ans lorsque mes premiers travaux furent publiés dans la revue « Journal of African Civilizations ». Cela a permis à mes travaux d’être connu au niveau international. C’est également à cette période que j’ai commencé à travailler avec les Intouchables noirs de l’Inde. J’avais rédigé un chapitre dans un livre de Ivan Van Sertima sur les Intouchables de l’Inde et quelqu’un avait présenté le livre en question aux intouchables qui ont écrit à Van Sertima pour savoir qui était ce Runoko Rashidi pour pouvoir entrer en contact avec lui. Voilà comment j’ai commencé à correspondre directement avec les frères et les sœurs de l’Inde, et commencé à faire des voyages en Inde et dans d’autres parties de l’Asie. Donc, Ivan Van Sertima a vraiment été une personne très importante pour moi et nous avons développé une relation qui dure depuis presque 25 ans.
A : Et vous avez apporté votre contribution au « Journal of African Civilizations »...
R : le « Journal of African Civilizations » a été crée en 1979 je crois. A ce moment il s’agissait vraiment d’un journal. Mais avec le temps il est devenu davantage une maison de publication, et parfois il nous arrivait de publier 2 ou 3 livres en une année. Je crois qu’il y a eu 12 anthologies jusqu’ici. Et sur ces 12 ou 14 je ne sais plus, à l’exception d’une seule, j’ai apporté ma contribution à chaque fois. L’unique fois où je n’ai pas contribué c’était pour « Blacks In Science », parce que je ne travaillais pas encore avec Ivan Van Sertima. Je suis très fier de cette collaboration.
A : Oui, vous êtes un proche collaborateur de Ivan Van Sertima...
R : A bien des égards on peut dire que Van Sertima est aux Etats-Unis ce qu’est Cheikh Anta Diop pour les Africains d’expression française. C’est un grand érudit, vous savez. A travers la publication du « Journal of African Civilizations » il a réuni beaucoup d’érudits. Il a également imposé un standard de rigueur scientifique, par exemple son objectif n’était pas de publier tout ce qu’on pouvait lui présenter, mais de nous voir apporter des preuves scientifiques à ce que nous avancions. Donc, I. Van Sertima est très, très important. Je parle souvent de lui comme s’il nous avait quittés, parce qu’à cause de sa maladie qui s’apparente à une forme d’Alzheimer, nous savons qu’il n’écrira plus, qu’il ne donnera plus de conférence. Van Sertima était un grand champion à mes yeux.
A : En ce qui concerne les principaux domaines de la recherche, quelles seraient selon vous les pistes prometteuses à l’avenir ?
R : J’aimerais voir des gens faire davantage de travaux de terrain, et j’aimerais que les gens se spécialisent davantage. J’aimerais qu’en plus de dire par exemple « Runoko est un expert de la présence des Africains en Asie » on puisse aussi dire « Runoko est un expert de la présence des Africains en Irak ; untel est un expert de la présence des Africains en Inde ; untel est un expert de la présence des Africains au Vietnam ». Je crois que c’est là la prochaine orientation qu’il nous faudra prendre. Mais je tiens encore à rappeler que l’enjeu fondamental demeure la question de l’identité : qui sont les Africains ? Qui peut être considéré Africain ? C’est quoi un Africain ? Comment ces notions changent à travers les années ? Par exemple, il y eut un temps où les peuples que nous nommons « Africains » étaient appelés « Ethiopiens ». Il y a des centaines d’années en Europe, ces mêmes « Africains » ou « Ethiopiens » étaient appelés « Maures ». Dans certaines parties du monde on utilisait le terme « Nègres ». J’aimerais vraiment que nous soyions plus clairs sur notre identité. Je crois que je vais consacrer le reste de ma vie à travailler dessus.
A : Parlant de la manière dont l’histoire peut nous aider à reconstruire de nouvelles sociétés, quel est votre regard sur la « Renaissance Africaine » dont a parlé Cheikh Anta Diop ? Est-ce que vous avez un idéal pour le peuple noir ? Qu’est-ce qui à ce stade de vos recherches pourrait nous amener à créer de nouveaux Etats ? Vous parlez d’identité mais peut-être pourrions-nous attendre plus des chercheurs ... l’exhumation ou l’invention de nouvelles institutions politiques par exemple ?
R : Je suppose que je peux parler d’identité historique. L’identité, l’histoire et la culture vont toujours ensemble. Je pense que nous sommes engagés dans une sorte de renaissance, mais celle-ci doit avoir des bases historiques. Cela signifie que nous sommes des êtres globaux, que les Africains sont liés à travers le monde. Tout ceci nous renvoie une fois de plus à notre argumentaire de départ, à savoir que les Africains avaient une histoire avant la colonisation, avant la mise en esclavage. Nous devons donc aller de l’avant et développer l’Afrique. Je crois que nous devons avoir un modèle panafricain pour cela. Pas un modèle européen, pas un modèle asiatique, mais un modèle africain... et pour que nous ayons un modèle africain, il nous faudrait avoir un certain sens de l’identité historique. Et si vous croyez que votre histoire commence avec Christophe Colomb, ou Vasco de Gama, ou Alexandre, ou Marco Polo, alors votre identité historique est détruite.
Il m’a été rapporté que le président du Sénégal a demandé un exemplaire du livre. Il y a deux mois, le président Thabo Mbeki a fait référence à moi dans une lettre adressée à l’ANC. Donc, je donnerai une série de conférences en Afrique du Sud à partir du mois de mai. J’espère rencontrer Thabo Mbeki. J’espère rencontrer les membres du gouvernement. J’aimerais pouvoir demander la possibilité de donner des conférences dans les universités sud-africaines. Et je pense que tout ceci signifie qu’en dépit de ce que les Africains ont dû endurer, nous commençons à nous regarder comme étant des être historiques ; des êtres dont l’histoire ne sera pas falsifiée, et je pense que nous sommes de plus en plus préparés à bâtir sur la base de notre histoire. Nous faisons déjà toutes ces choses aux Etats-Unis. Dans la ville de Philadelphie par exemple, durant tout le cursus scolaire, les African et African American Studies sont enseignées. Le système scolaire les intègre, c’est une loi. Mais je pense que jusqu’à ce que nous nous enracinions dans l’Afrique elle-même, c’est tout ce que nous pouvons faire. Lorsque les personnes qui sur le continent africain sont à la tête des nations commenceront à prendre conscience de ces aspects, je pense que nous ferons vraiment des avancées significatives.
Suite au message suivant... _________________ La vérité rougit l'oeil, mais ne saurait le transpercer
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Posté le: Mar 07 Mar 2006 02:27 Sujet du message:
A : Pour conclure cette entrevue, diriez-vous que vous êtes panafricaniste ou afrocentrique ?
R : Je suis un panafricaniste.
A : Quelle serait selon vous la nuance ?
R : Je pense que les deux se rejoignent quelque part. Je ne cherche pas à établir de distinction entre les deux. Je pense que les gens font un lien entre les deux. Les deux sont similaires, je pense. Mais je me définis comme panafricaniste dans le sens où je crois en une unité globale de tous les Africains. Je suis Afro centré, pas Afro-centrique. Je suis Afro centré dans le sens où pour moi l’intérêt de l’Afrique doit être prioritaire. Mon centre d’intérêt c’est l’Afrique. Il n’y a rien de mal à cela. Je pense que les Africains doivent cesser de s’excuser d’être qui ils sont et ce qu’ils sont. Les Européens ne s’excusent pas. Les Asiatiques ne s’excusent pas. Seuls les Africains sont amenés à être sur la défensive chaque fois. Je pense que nous devons dépasser cela. Pourquoi devrions-nous nous excuser ? Nous sommes les premiers hommes. Nous sommes les premiers à avoir apporté la civilisation au monde. Nous sommes les premiers à avoir produit un livre, en fait nous sommes les premiers à avoir introduit la science de l’écriture, alors pourquoi devrions-nous être sur la défensive et permettre à d’autres de définir nos agendas ? C’est une chose que je ne ferai jamais. J’ai assisté à une grande conférence à Toulouse il y a trois semaines. Il y avait une majorité d’académiciens blancs qui dominaient la conférence. Chacun voulait parler de l’esclavage, esclavage ceci, esclavage cela. J’ai interrompu la conférence. Je pense que nous devons arrêter avec ça. Les Africains doivent écrire leur propre histoire. Les Européens ne peuvent pas écrire l’histoire de l’Afrique. Bien sûr ils peuvent apporter une contribution, présenter des preuves factuelles. Mais imaginez-vous, si une conférence est organisée sur le thème de l’holocauste elle sera dominée par des juifs. Elle ne sera pas dominée par des Africains, quelles que soient les études qu’ils auront pu faire sur l’holocauste, et personne ne s’en excusera. Mais dès que les Africains veulent parler de leur histoire, on voudrait toujours les amener à être sur la défensive. Il faut arrêter ça.
A : Merci. Souhaitez-vous ajouter une dernière chose ?
R : Merci brother, mais je pense que nous avons fait le tour de la question. Tout le plaisir a été pour moi. Merci beaucoup. Je crois qu’il absolument crucial d’avoir des discussions de cette nature. Pour moi c’est à la fois un honneur et un privilège de pouvoir parler de ces choses, parce ce que ce que nous essayons de faire c’est connecter tous les Africains du monde : les Africains d’Amérique avec les Africains de France ; les Africains de France avec les Africains d’Asie ; les Africains d’Asie avec les Africains d’Australie. Les Africains d’ici ne savent rien ou pas grand-chose des Africains d’Amérique, et les Africains Américains ne savent rien ou pas grand-chose des combats des Africains de ce pays. Et je crois que c’est autant important pour moi de donner ces informations que pour vous de faire cette interview parce que dès que je serai de retour chez moi, je m’attellerai à écrire un essai que je mettrai sur le net et probablement sur mon site au sujet de la présence des Africains à travers le monde, avec pour nœud la collaboration entre les Africains. On peut produire toutes les données possibles sur la présence des Africains à travers le monde, mais quelle est au bout du compte l’implication de tout cela ? Ce que nous essayons de faire c’est utiliser ces informations pour faire avancer le peuple africain. Nous essayons de communiquer au peuple africain un nouveau sens de la fierté d’être qui nous sommes ; fierté pour ce que nous avons accompli dans le passé, fierté par conséquent pour ce que nous sommes en mesure d’accomplir aujourd’hui. Voilà l’essence de notre travail. Il ne s’agit pas de prouver quoi que ce soit au blanc. Il s’agit de nous montrer à nous-mêmes ce que nous avons accompli et ce que nous sommes capables d’accomplir. Si nous le faisons, alors nous aurons rempli notre devoir.
Propos recueillis par Ze Belinga, Créteil, décembre 2005
Transcription et traduction, Ali Beng
« Histoire millénaire des africains en Asie » de Rashidi, Runoko est sans doute l’un des plus grands livres d’histoire après « nations négre et cultures » pour le peuple KAMITE. J’ai lu le bouquet je vais encore le lire une deuxième fois. Je ne serais pas surpris qu’il devient l’un des livres de références de la culture du monde noir.
Ce livre culte tout africain d’Amérique, d’Afrique, d’Asie, d'australie doit le lire.
Je l'ai lu avec beaucoup d'intérêt. Peut-être qu'il faudrait exposer quelques extraits ou analyses, en vue d'en discuter plus en détail.
J'ai apprécié la grande richesse bibliographique, qui permet au lecteur intéressé d'approfondir les différentes questions abordées. Et aussi de se rendre compte que certains sujets sont documentés depuis au moins UN SIECLE, alors qu'ils sont globalement inconnus des Africains et Afrodescendants d'expression française : il est grand temps que toute cette littérature des "african studies" soit traduite, mise à dipsosition de tous, et surtout enseignée en Afrique (Côte d'Ivoire, Sénégal, Congo, Mali, etc.).
[A noter que la démarche individuelle la plus pragmatique consisterait pour chacun à apprendre l'anglais, en vue de fréquenter directement ces textes ; plutôt que d'espérer leur traduction dans des délais raisonnables...]
Des savants de la trempe d'Obenga, on en compte des dizaines parmi les Africains-américains ; et ce depuis la fin du XIXème siècle. Combien y en a-t-il en Afrique sous domination française?
Cela dit, sur le fond, j'ai un petit bémol à l'encontre du Runoko : son emploi de "Africains" est problématique.
En principe (selon "Out of Africa"), tous les êtres humains ont une origine africaine. En sorte que toutes les civilisations, a fortiori les civilisations anciennes, sont l'oeuvre d'Africains. Une telle conception aussi généreuse de "Africains", à force de vouloir tout englober finit par ne plus vouloir rien dire.
Qu'est-ce donc qu'africain?
L'aception de ce terme change selon les périodes considérées : préhistoriques, proto-historiques ou historiques.
Je voudrais poser qu'aux périodes historiques, les populations autochtones d'un lieu donné doivent être considérées comme étant originaires de ce lieu ; plutôt que d'être toujours regardées comme des Africains, qu'elles ont cessé d'être depuis tant de millénaires, pour s'inventer elles-mêmes là où elles se retrouvent.
En d'autres termes, pour moi les Nègres qui se sont installés hors d'Afrique depuis la Préhistoire et qui sont responsables des plus anciennes civilisations d'Asie méridionale (Mésopotamie, Inde, Indonésie, etc.) sont des Négro-Asiatiques. Ce ne sont pas (plus) des Négro-Africains. Auquel cas, aux périodes historiques, nous pouvons/devons distinguer entre les Nègres deux principaux groupes, à savoir les Négro-Africains (Kmt, Napata, Méroé, etc.) et les Négro-Asiatiques (Sumer, Elam, Khmer, etc.).
Cette distinction me paraît plus féconde que l'indistinction opérée par Runoko, à la suite de d'autres éminents savants. En tout cas c'était celle des anciens Grecs, tels que Hérodote et Strabon pour qui les éthiopiens (les Nègres) étaient repartis sur les deux rives de ce que nopus connaissons comme étant la Mer Rouge (ou la Mer Erythréenne).
Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
comme Patrice Lumumba,
comme Walter Rodney,
comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
Dernière édition par OGOTEMMELI le Mer 08 Mar 2006 08:42; édité 1 fois
Bien entendu, les études afrocentrées sont particulièrement fondées à considérer tous les phénomènes civilisationnels dont des Nègres sont auteurs, aussi bien en Afrique qu'en dehors de l'Afrique, notamment en vue de connaître les différences et les convergences entre les uns et les autres. Des échanges entre nations nègres, qui ont en commun aujourd'hui d'être partout dans la merde, pourraient reconnecter des réseaux de solidarité intellectuelle, culturelle, économique, politique, etc. susceptibles d'améliorer collectivement notre sort à tous ; depuis les Intouchables d'Inde jusqu'aux orphélins des Favelas...
Ces deux groupes de Nègres (Africains et Asiatiques) ont leurs diasporas respectives, plus ou moins anciennes : Runoko présente des exmples de Négro-africaines "perdues" au fond de la Turquie où elles broient la misère, comme la grande majorité des Nègres sur cette Terre. Il y a aussi des diasporas négro-africaines en Irak, notamment les descendants des fameux Zinj, ces esclaves qui subjugèrent leurs maîtres, et dont certains prirent le pouvoir aux enlentours des VIIIème et IXème siècles.
Aux Antilles, les Négro-africains et Négro-asiatiques vivent ensemble, en relativement bonne intelligence, dans un contexte créole qui administre la preuve que les échanges entre les différentes nations nègres sont possibles et ils peuvent être fructueux...
Nota : la population Négro-Asiatique compterait environ 360 millions de personnes (probablement davantage) ; contre environ 600 millions de Négro-Africains, et plus d'une centaine de millions d'Afrodescendants. Au total, la planète compte dbien plus d'un milliard de Nègres : songez donc à la force démographique, politique, culturelle, économique, etc. que représenterait une union des Nations Nègres du Monde
Juste prendre conscience de notre misère commune, ayant pour cause ultime la couleur plus foncée ou moins claire de notre peau, et prendre ensemble des dispositions afin d'erradiquer cette misère, notamment grâce à l'exploitation concertée et souveraine des immenses ressources naturelles africaines et de nos ressources humaines...
De ce point de vue, la relation par Runoko de ses rencontres avec des Panafricanistes négro-asiatiques constitue un des chapitres de son livre qui m'ont particulièrement ému... _________________ http://www.afrocentricite.com/ Umoja Ni Nguvu !!!
Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
comme Patrice Lumumba,
comme Walter Rodney,
comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
J'ai la chance d'avoir "African Presence in Early Asia" en ma possession, ce livre est une TUERIE!!! comme on dit vers chez moi, les references bibliographiques, les documents, l'erudition des intervenants.
Ce livre edite par Runoko Rashidi et par Ivan Van Sertima, est dans la meme lignee que les ouvrages edite par ce dernier ( African Presence in Early Europe, The golden Age of the Moors etc), l'erudition des intervenants est impressionante ( John g Jackson , Wayne Chandler, des chercheurs Indiens etc, et c'est vrai aussi que meme si Cheikh Anta DIOP est une reference dans le milieu afro-americain ( ils l'appellent le MASTER), les chercheurs afro-americains ne "calculent" pas nos chercheurs ( sauf Obenga peut etre)...
Que ce soit Ivan Van sertima ( Early America Revisited), Rashidi, Chandler, John G Jackson, ils le prennent tous comme references dans leurs livres ou essais..
J'ai feuillette le livre de Rashidi a Paris, mais freres et soeurs, je vous assure qu' il est tres loin du niveau de son livre African Presence in Early Asia ( collaboration de chercheurs afro-americains, indiens, arabes plus Runoko Rashidi lui meme).
C'est vraiment dommage aussi que les editions Menaibuc ou Presence Africaine ne pensent pas traduire certains des ouvrages realise par ces hommes. Les editions controles par les kamites aux States traduisent tous les livres interesssants parlant de notre histoire, et ceci quelle soit l'origine de l'auteur.
Ancient Britons de David MacRitchie a ete edite par Preston qui est un afro-americain, le livre sur l'histoire des maures en espagne ecrit par Stanley Lane Poole en 1886 ( The story of the moors in Spain) a ete aussi edite par des editeurs kamites...
C'est vraiment dommage car ces livres disparaissent de la circulation car les occidentaux veulent faire disparaitre ce genre de livres ( Book of the Beginnings de Massey, ou Anacalypsis de Godfrey Higgins, Ancient Britons de Macritchie) car ils disent la verite a savoir qu'ils etaient des incultes et ont acquis la civilisation via nos ancetres.
De plus mettre son numero de carte bleue sur le net pour acheter un livre sur Amazon, c'est tres risque...
Aux states tous les livres de Cheikh Anta ont ete traduit et publie, nous en France on a encore du retard...
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