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Les Traites négrières, selon OPG...
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Jeu 13 Juil 2006 09:58    Sujet du message: Les Traites négrières, selon OPG... Répondre en citant

Les traites négrières, essai d’histoire globale
Olivier Pétré-Grenouilleau, éd. Gallimard, Paris, 2004


J’ai lu les 463 pages de ce livre, ai relu maintes fois certains passages, ai annoté quasiment chacune des pages. Je ressors particulièrement éprouvé (moralement j’entends) par cette lecture. Pourtant, selon son auteur, cet ouvrage est « un moyen de rendre hommage aux millions de victimes des traites négrières » (pge. 13). Mais selon moi, il s’agit d’un gigantesque monument d’insultes dressé CONTRE la mémoire de ces victimes du yovodah…

Traites négrières, ou traite négrière ?
A la question de savoir ce qu’est la traite négrière : (p19) « à vrai dire je n’ai pas trouvé d’ouvrage où elle soit véritablement définie ». Alors, OPG se risque à proposer sa propre définition. Sauf qu’en guise de DEFINITION, il se fourvoie dans une DESCRIPTION de ce qu’il considère comme étant les (5) principales caractéristiques de la traite négrière (pp. 18-22). Ce qui est irrecevable !

En effet, en toute rigueur analytique, définir un objet, cela ne peut consister à en décrire les caractéristiques. En sorte qu’OPG échoue d’emblée à définir l’objet de son propos. Echec qui n’augure rien d’engageant quant à la rigueur analytique de son « essai »…

Je pose que : la traite négrière consiste en un réseau de relations économiques mondialisées, du XVè au XIXè siècle, fondées entre autres activités sur la déportation, la réduction en bois d’ébène, et l’exploitation de millions de Nègres par les Blancs. Aussi la cohérence interne de ce réseau d’échanges, et sa capacité remarquable d’autopoèse, en font une espèce particulière de système économique.

La traite négrière est donc un système économique inventé par les Européens, dont l’un des piliers consiste en un crime contre l’humanité négro-africaine.

Conséquence (non exhaustive) : peut-on raisonnablement faire une « histoire globale » de ce système économique sans rendre raison de son fondement criminel contre l’humanité nègre ?
En d’autres termes, un essai d’histoire globale de ce phénomène peut-il faire l’économie d’une autopsie du crime sur quoi il reposa ? Cet essai est-il encore « global », s’il commet une telle élision ?

A force de s’épuiser dans les controverses économicistes sur la traite négrière, on évacue l’essentiel à mes yeux ; à savoir le crime contre l’humanité négro-africaine. Les considérations commercialistes ayant motivé ce crime devraient être secondaires, sans aucunement être négligées, dans une analyse historiale qui aurait pour principal but d’en comprendre les ressorts sociologiques. Une telle compréhension me paraît impossible sans une connaissance la plus précise possible des données qualitatives (et non pas seulement quantitatives) constitutives de cette histoire comme celle d’un crime contre l’humanité nègre.

Assurément, cette histoire ne peut pas être réduite à ses seuls aspects économiques. C’est aussi et surtout l’histoire séculaire d’un crime contre l’humanité nègre, dont l’occultation historiographique est un os dans les rapports entre Blancs et Nègres. Tant que cet os demeurera, les traumatismes et autres névroses qu’il suscite encore de nos jours persisteront de part et d’autre…

Traite négrière
Le commerce d’êtres humains par les Arabes n’avait pas les Africains pour seul objet. Il concernait au moins potentiellement toutes les populations non-musulmanes des confins du monde musulman ancien : Européens, Asiatiques, Africains et mêmes Arabes.

Quant à « la traite négrière intra-africaine », d’une part l’expression est pour le moins incongruë : comme si l’on parlait de « traite des Blancs intra-européenne » à propos de l’esclavagisme millénaire et massif des sociétés européennes anciennes. D’autre part, l’institution de l’esclavage n’est pas attestée en Afrique noire anté-yovodah par aucun élément ou document historiographiquement probant.

Il en résulte que le seul commerce mondialisé ayant reposé sur la déportation massive et l’exploitation quasiment exclusives des Nègres est la traite dite atlantique. En principe, seul ce commerce peut être désigné comme une « traite négrière ».

Par ailleurs, je me pose la question de savoir si la corrélation chronologique entre l’apogée de la traite dite atlantique et l’apogée des déportations de Nègres par les routes transahariennes et trans-érythréennes est fortuite. Sinon, quelles en seraient les causes ? Quelle est la répartition des quantités de Nègres ainsi déportés en fonction de leur destination finale ?

En tout cas, Ibrahima Annibal, l’aieul nègre de Pouchekine (cf. Dieudonné Gnammankou), a transité comme esclave par les routes transahariennes pour se retrouver à la cour royale russe de Pierre Ier. A une époque où c’était une mode dans l’aristocratie européenne que de posséder des esclaves domestiques nègres. De plus, l’on trouve des colonies de Nègres en Europe de l’est qui sont vraisemblablement passées par les routes transahariennes.

En sorte qu’on ne peut exclure sans examen préalable l’hypothèse selon laquelle la demande occidentale domestique d’esclaves nègres serait l’une des principales causes de l’intensification des déportations transahariennes.

Ainsi, la traite négrière occidentale, la seule traite négrière au demeurant, ne serait pas uniquement transatlantique, elle serait également transaharienne, selon d’autres moyens et modalités.

La même hypothèse pourrait être testée en ce qui concerne la déportation trans-érythréenne de Nègres depuis les côtes de l’Afrique orientale vers l’Asie du Sud-est. L’intensification de ces déportations au XIXè siècle concordant avec la période de colonisation de cette partie du monde par d’ex-puissances négrières européennes, fraîchement converties en puissances colonisatrices (Grande Bretagne, Portugal, France, etc.) de ces régions.

Ainsi : la traite occidentale aurait ouvert une nouvelle voie de déportation par l’Atlantique. Mais elle se serait progressivement appuyée sur les anciennes routes de la traite orientale, au fur et à mesure que les Européens supplanteront les Arabes dans le commerce mondial ; jusqu’à vaincre les Ottomans, à occuper militairement et politiquement l’Afrique du nord (y compris l’Egypte, grande plaque tournante du commerce négrier d’Orient), au XIXè siècle ; période précisément du summum des déportations négrières orientales.

Une des conséquences de ces considérations porte sur la fâcheuse question des volumes d’hommes déportés d’Afrique par la traite négrière. Les chiffres attribués aux courants transatlantiques ne seraient pas les seuls à rendre compte de l’ampleur quantitative de la traite négrière occidentale ; laquelle aurait également suscité des courants transahariens et transérythréens…
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Gnata
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MessagePosté le: Ven 14 Juil 2006 14:13    Sujet du message: Répondre en citant

Salut Ogo ,heureux de te retrouver parmis nous .

Par manque de temps , je reviendrais sur ton post un peu plus tard , j'aurais cependant 2 observations extras à faire avant , si tu permets .

Première digression : Il n' y pas longtemps je me plaignais , à la limite , du fait que tu ne prennes pas la peine de faire un bouquin sur tous ces posts très enrichissants que tu publies sporadiquement , ( tu y as surement déjà pensé , je crois ) , je prêche à un convaincu , ai-je donc besoin de rajouter qu'à tous les niveaux , se reapproprier notre Histoire passe par l'instruction des Notres ?. Certains auteurs font des livres sur des sujets incroyablement legers , ce ne serait que justice que de faire un bouquin sur Notre Histoire et les mensonges colportés à son sujet , nous en avons besoin , je sais qu'il en existe déjà mais de nouvelles thèses ne gâteront rien à la sauce ( ...trop de viandes ne la rende pas moins appétissante ) !

Une autre digression : J'ai lu il y a peu la biographie d'un certain Finkelkrault ( oui le Négrophobe ) et j'y ai appris que son Père est un des déportés d'auschwitz , je comprends mieux ce type et sa propension quasi hystérique à defendre contre vents et marées les SIENS et leurs mémoires et cela quitte à écorcher tout le monde au passage .
j'avoue que j'ai commencé à voir ses coups de gueule sous un autre angle depuis , parceque aussi intellectuel et philosophe qu'il est , ce type au risque de bafouer sa propre notoriété , met sa raison de "philosophe" en veuilleuse pour defendre la memoires de ses Pères , je n'absouds absolument pas sa rhétorique négrophobe , mais je respecte son sens du devouement envers les Siens , je l'envie presque ...

Se mouiller comme il le fait devrait nous enlever Nous Kémites , tout sentiments d'hésitations lorsqu'il s'agit des Notres . Aussi déplorable que cela puisse paraître je dirais que j'ai appris de cet être vil .
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Ven 14 Juil 2006 21:03    Sujet du message: Répondre en citant

Zheim a écrit:
Je me rappelle avoir entendu à l’époque que ce Pétré-Grenouilleau a donc réussi (l’exploit !) avec cet essai de ne pas mentionner une seule fois le Code Noir, peux tu confirmer

Il y a au moins une mention de "Code Noir" : p66 "en Virginie, le premier code visant à réglémenteret donc à institutionnaliser l'esclavage des Noirs date de 1680. La France légiféra en 1685, avec le fameux Code noir. La Caroline du Sud fit de même cinq ans plus tard. "

Je ne sais pas s'il y en a d'autres. Elles doivent être très très furtives (s'il en existe), car je ne m'en souviens pas du tout, alors que je suis encore en train de triturer ce livre. C'est dire Exclamation

Mais, par pitié, ne me demandes pas de le reprendre en entier pour vérifier précisément la fréquence de "Code Noir". En tout cas, ce n'est pas un document qui a inspiré beaucoup de pages à OPG, contrairement à l'abolitionnisme qu'il présente comme une exclusivité occidentale. Rolling Eyes

Pourtant, il est tellement facile de comprendre que les premiers abolitionnistes sont les victimes potentielles ou effectives du yovodah. Sauf qu'au lieu d'écrire des discours, de faire du lobbying dans des chancelleries, ou de déposer des projets de loi, lesdites victimes dans l'extrême urgence de la situation qui leur était faite AGISSAIENT IMMEDIATEMENT, ou à très court terme : suicides, révoltes (à terre, mer, dans les plantations), guerres contre les convoyeurs locaux revendus aux Blancs contre des fusils afin de se défendre au mieux contre d'autres "jagados" ou "lançados", etc.

Le livre de Nelly SMIDTH recadre mieux cette affaire d'abolitionnisme, même s'il reste encore beaucoup à faire ; par les Africains et Afrodescendants eux-mêmes. Quand la chèvre est là, on ne bêle pas à sa place. Mais la chèvre est où ???....

A Gnata
Je suis plutôt prétentieux et exigent : si j'avais à écrire un livre au sujet du yovodah, il faudrait qu'il soit vraiment solidement charpenté, rigoureux et le plus précis possible.
Je pense que je n'en sais pas encore assez pour réaliser un tel projet. Mais peut-être y parviendrai-je un jour...
En tout cas quelques posts ici et là ne suffisent à faire un écrivain compétent. Mais cette compétence est largement accessible à beaucoup parmi nous.

Pour autant : du peu que sais, il ne me fait aucun doute qu'OPG est un idéologue vénéneux. Je nomme NEGRIERISME l'idéologie qu'il colporte, laquelle consiste à adopter épistémologiquement la perspective commercialiste du négrier (à titre principal, voire exclusif) pour étudier un événement historique dont la nature profonde consiste en un crime contre l'humanité nègre.

OPG est donc un négriériste engeance académique du négrier, qui se sait tel quel, mais s'est convaincu que personne ne s'en aperçoit...

NEGRIERISTES DE TOUS PAYS, SUICIDEZ-VOUS!!!
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Sam 15 Juil 2006 20:30    Sujet du message: Répondre en citant

Le livre d’OPG est composé de trois parties :
- Essor et évolution des traites négrières
- Le processus abolitionniste, ou comment sortir du système négrier
- La traite dans l’histoire mondiale

1) Dans la première partie, l’auteur soutient que l’Afrique avait une prédisposition endogène à la « production » d’esclaves. C’est pourquoi les « traites d’exportation » y ont prospéré aussi aisément, sans grande résistance des élites locales, bien au contraire ; et qu’elles ont duré si longtemps, 1300 ans.

Cette prédisposition consiste en l’existence ancienne de mécanismes autochtones (« logiques du dedans ») de « fabrication » et « consommation » d’esclaves. Mécanismes dont le contrôle a constitué, de tout temps, l’une des sources conséquentes de pouvoir en Afrique : pouvoir symbolique (esclave comme « bien de prestige »), économique (esclave comme monnaie, ou richesse, c’est-à-dire actif patrimonial), politique, militaire, etc.

Les « traites d’exportation » procèdent ainsi de la connexion de « logiques du dedans » avec des « logiques du dehors » ; dans une sorte de convergence d’intérêts entre élites africaines contrôlant la disponibilité locale d’esclaves et des négociants étrangers demandeurs de denrées africaines, notamment de marchandise anthropomorphe.

Non seulement ces échanges avec l’extérieur sont librement consentis par les autorités africaines ; mais encore celles-ci y trouvent largement leur compte, notamment de nouvelles opportunités d’accroissement de leur pouvoir. C’est ainsi que pour l’essentiel, ce sont les Africains eux-mêmes qui s’occupèrent des opérations de production et transport des marchandises humaines jusqu’aux ports caravaniers ou maritimes d’exportation.


2) Ce business du commerce des hommes, entre autres denrées, était tellement lucratif pour les élites africaines co-contractantes que quand vint l’heure de son abolition (unilatéralement décidée par les Européens) il fallu les contraindre, parfois militairement, à changer d’activité.

En effet, le courant abolitionniste est une spécificité culturelle (philosophique, politique, juridique) occidentale. Ce courant est attesté en Europe de très longue date, depuis le Moyen âge, et nulle part ailleurs. L’Afrique n’ayant pas connu de mouvement d’idées similaire ; le monde musulman non plus. D’ailleurs, de nos jours l’esclavage persiste encore dans ces contrées (arabe et africaine), alors qu’il a été éradiqué d’Occident depuis fort longtemps.

Donc, certes l’Europe a pris part à un trafic de Nègres, lequel existait déjà en Afrique même, et avec les Arabes. Mais cette Europe a pris toute seule les dispositions politiques et juridiques pour y mettre fin unilatéralement.
On a voulu imputer la décision d’abolir la traite à une moindre profitabilité de ce commerce pour les Européens. Or il n’en est rien, car ce commerce était toujours rentable (au demeurant, une rentabilité n’ayant jamais été vraiment faramineuse) lorsqu’il a été interdit. En sorte que l’abolitionnisme est un grand pas (éthique, politique, etc.) posé par les Occidentaux pour le compte de l’humanité.

3) Quel est l’impact des traites négrières pour les différentes régions protagonistes de ce commerce mondialisé ?

Pour l’Europe, les effets induits de la traite négrière sont assez diffus. En tout cas, selon OPG, il est maintenant acquis qu’elle n’a pas joué un rôle majeur dans l’industrialisation européenne. En effet, le commerce négrier était marginal pour les économies européennes, tant en valeur qu’en volume. Sa faible rentabilité financière n’ayant pas permis d’accumuler d’importants capitaux susceptibles de soutenir des investissements significatifs dans d’autres secteurs d’activité.

Pour l’Afrique, l’effet démographique des traites d’exportation est faible, aussi bien globalement qu’en comparaison des effets de la traite intra-africaine, et surtout des sécheresses, épidémies et autres famines particulièrement nombreuses.

On a prétendu que l’introduction de centaines de milliers de fusils en Afrique y ont rendu les guerres plus meurtrières. Mais en fait les Africains utilisaient ces fusils surtout pour la chasse, car leurs techniques militaires de combats rapprochés en réduisait l’utilité militaire.
En revanche, la traite négrière a introduit de nouvelles plantes (riz, maïs, manioc) en Afrique qui ont favorisé l’essor de la productivité agricole, traditionnellement si faible. Elle a également propagé des instruments techniques commerciaux (crédit, monnaie) qui ont stimulé les conditions économiques générales.



Conclusion
« Ce que nous connaissons maintenant le moins mal, ce sont les modalités de l’échange sur les côtes d’Afrique, les conditions de la traversée de l’Atlantique, « le jeu des nombres » et la dimension statistique des traites occidentales.

[…] de la même manière, ce que l’on sait désormais du taux de mortalité à bord des navires négriers, ou bien la fréquence des révoltes à bord, nous invite à chercher en Afrique même de possibles facteurs explicatifs.

Ce qui nous conduit à l’un des plus grands apports de la recherche de ces dernières décennies, reconnu par l’ensemble des historiens, toutes écoles confondues : le fait que l’Afrique noire n’a pas été seulement une victime de la traite, elle a été l’un de ses principaux acteurs. » Pp461-462.
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M.O.P.
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MessagePosté le: Sam 15 Juil 2006 23:02    Sujet du message: Répondre en citant

Ce serait interessant de voir, si on aurait les memes reactions positives en france, par rapport a un historien ecrivant un livre du meme genre sur l'euthanasie juive pendant le 3e Reich.

N.B. Les nazis appelaient cela Euthanasie, c'est pas de moi l'expression, c'est le service d'euthanie qui s'en occupait.

Parce qu'ici on utilise le language du negrier et ses justifications.

J'aimerai bien voir la reaction des juifs par rapport a un tel historien.
Plus de 100 000 juifs servaient dans l'armee allemande
Que dire de ceux enrolles dans les crematoires etc.

Bref avec le meme cynisme...

Bon ca me fout des boules tout ca de voir avec quel mepris on traite notre histoire, qui montre le mepris meme envers nos etres, sans vraiment trop se gener.
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Gnata
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MessagePosté le: Dim 16 Juil 2006 00:42    Sujet du message: Répondre en citant

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Dernière édition par Gnata le Mar 26 Fév 2008 18:56; édité 1 fois
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Dim 16 Juil 2006 01:20    Sujet du message: Répondre en citant

M.O.P. a écrit:
Ce serait interessant de voir, si on aurait les memes reactions positives en france, par rapport a un historien ecrivant un livre du meme genre sur l'euthanasie juive pendant le 3e Reich.

N.B. Les nazis appelaient cela Euthanasie, c'est pas de moi l'expression, c'est le service d'euthanie qui s'en occupait.

Parce qu'ici on utilise le language du negrier et ses justifications.

J'aimerai bien voir la reaction des juifs par rapport a un tel historien.
Plus de 100 000 juifs servaient dans l'armee allemande
Que dire de ceux enrolles dans les crematoires etc.

Bref avec le meme cynisme...

Bon ca me fout des boules tout ca de voir avec quel mepris on traite notre histoire, qui montre le mepris meme envers nos etres, sans vraiment trop se gener.

Bon, comparaison n'est pas raison. Mais il y a bien de cela dans le négriérisme académique des OPG, FAGE, CURTIN, MANNING, ELTIS, HOGENDORN et consorts.

Dans le cas de la Shoah, leur perspective épistémologique reviendrait à privilégier l'analyse des performances économiques (remarquables, au demeurant) de l'économie du IIIè Reich : l'exceptionnel dynamisme industriel suscité par les efforts de guerre, le taux de croissance élevé de son PIB, une conjoncture de quasi plein-emploi, les retombées scientifiques des expériences macabres et atroces entreprises sur les déportés, dont mêmes les cheveux étaient employés comme matière première dans l'industrie, etc.

Eh bien, en général, ce sont les négationnistes et autres nazillons déguisés en historiens qui privilégient une telle perspective. Ils sont sévèrement combattus dans les différentes places académiques.

Cette attitude d'esprit négriériste est une insulte monumentale à la mémoire des victimes en chair et en os de ces crimes contre l'humanité. Lesquelles victimes sont ensevelies sous un fatras de considérations (mercantilistes, capitalistes, marchandes, etc.), souvent oiseuses, et en tout cas infécondes : apprendre l'histoire d'un crime contre l'humanité, c'est pour le comprendre radicalement en tant que crime ; et en tirer tous les enseignements pour l'humanité, en vue de ne plus jamais en permettre l'itération, de quelque manière que ce soit, où que ce soit. Il est impossible de tirer aucun enseignement de ce type dans ce qui se donne pour un "essai d'histoire glable" des "traites négrières". Suffit de lire la conclusion de ces 450 (et quelques) pages, dont le principal résultat est que "l’Afrique noire n’a pas été seulement une victime de la traite, elle a été l’un de ses principaux acteurs."

Fallait l'inventer, les négriéristes l'ont fait : alors, qu'on ne vienne plus faire chier les Occidentaux avec des histoires de Réparations, de yovodah en tant que cause de sous-développement, des profits et autres retombées économiques de ce crime comme ayant contribué à l'industrialisation (ou en tout cas à la prospérité économique) de l'Europe. Le négriérisme prétend que les principaux bénéficiaires de ce commerce sont à rechercher en Afrique, dont ils en étudient les "retombées positives" (p410)...

Au total : dans l'ouvrage d'OPG, on ne trouve nulle part les millions de victimes du yovodah, les conditions atroces qui ont été les leurs, depuis les rapts, la traversée, jusque dans les plantations, : un gigantesque trou noir d'inhumanité, de bestialité, de férocité, devenu miraculeusement invisible sous une litanie de statistiques, souvent biaisées, tronquées, et une phraséologie académique tellement niaise et infecte...

OPG trouve même le culot de tenir son chef d'oeuvre de négriérisme pour « un moyen de rendre hommage aux millions de victimes des traites négrières » : oui, oui, c'est écrit noir sur blanc à la page 13 Rolling Eyes Twisted Evil Twisted Evil .
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MessagePosté le: Mar 18 Juil 2006 00:49    Sujet du message: Re: "le jeu des nombres" Répondre en citant

TRICKYRICKY a écrit:
Olivier Pétré-Grenouilleau 1997 extrait de La traite de Noirs:
du VII à la fin XIX, pour les traites musulmanes : 14 000 000
entre 1450 et 1900 nombre de captifs déportés par les traites européennes : 11 698 000


Olivier Pétré-Grenouilleau 2005 , interview:
traite atlantique : 11 000 000 sont partis, 9,6 millions sont arrivés
traites orientales : 17 000 000


quid dans l'essai d'histoire globale?

cf. le chapitre intitulé "Jeu des nombres" pp162-184

En 1969, Philip CURTIN publie son "The atlantic slave trade. A census". En 1999, David ELTIS (avec d'autres auteurs) publie un CD-Rom dénombrant "27233 expéditions négrières réalisées entre 1595 et 1866."

OPG a écrit:
Il n'y a certes pas d'accord total sur les chiffres.

Ainsi, bien qu'ayant révisé ses estimations à la baisse, Joseph INIKORI indiquait, en 2002, qu'environ 12 700 000 Africains avaient été déportés à travers l'Atlantique.

Cependant, un consensus assez général se dessine, confirmant les analyses d'ensemble de CURTIN qaunt au volume global de la traite, tout en les nuançant dans le détail, c'est-à-dire dans ses rythmes. Selon lui, 9.5 millions d'Africains auraient été introduits dans les différentes colonies du Nouveau Monde et, compte tenu de la mortalité au cours du muddle passage, 11 millions, environ, seraient partis d'Afrique.

Lors d'un colloque tenu à Nantes en 1985, Catherine Coquery-Vidrovitch annonçait que 11 698 000 Africains auraient été déportés, ajoutant par ailleurs que ce que l'on sait sur l'état des marines européennes de l'époque moderne ne permet guère de penser que ce chiffre aurait pu être dépassé.

En 2001, David ELTIS arrivait à un total de 11 062 000 déportés et de 9 599 000 esclaves introduits dans les Amériques, entre 1519 et 1867. Ce sont ces données que j'utiliserai ici. Elles ont été élaborées à partir de sources de première main extrêmement variées, puisées dans les trois continents ayant été impliqués par la traite par l'Atlantique. [Pp.163-164]


Remarque : L'"essai d'histoire globale" date de 2004. Si bien que l'interview signalée s'inscrit probablement dans la promotion (ou la communication autour) de l'ouvrage, dont elle reprend les chiffres (arrondis).
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mar 18 Juil 2006 02:09    Sujet du message: Répondre en citant

L'extrait ci-dessus appelle plusieurs observations :

- Il n'y a aucune indication quant aux méthodes d'estimation employées pour trouver les chiffres énoncés ; ni encore moins un début de critique desdites méthodes.

- les périodes d'estimation varient beaucoup selon les auteurs ; si bien que leurs chiffres sont difficilement comparables.

- des tableaux numériques sont construits (par OPG?) à partir des chiffres d'Eltis, indiquant "le nombre total d'esclaves embarqués d'Afrique" selon des sous-périodes (1519-1600, ...., 1726-1750, ..., 1851-1867). De même qu'une répartition des effectifs esclaves est donnée selon leurs "principales régions d'arrivée". Le tout sans qu'on ne sache vraiment ce qui fonde ces opérations. Pourtant ces tableaux font l'objet de longs commentaires faussement savants, alors que la condition préalable de leur validité n'est pas soumise au lecteur, qui est prié de croire OPG sur parole (sauf à aller vérifier tout ça par lui-même dans les références citées...).

- L'auteur privilégie les chiffres produits par ELTIS et alii. Mais l'on ne sait pas d'où ils viennent. En tout cas, ils ne peuvent tous provenir de l'échantillon de 27 233 expiditions, dont le recensement porte sur la période allant de 1595 à 1866 ; tandis que les estimations d'esclaves portent sur 1519-1867.

En conséquence : il n'y a rien dans cet "essai" permettant d'apprécier la validité des chiffres que l'auteur colporte, lesquels ne sont soumis à aucune critique méthodologique de sa part ; et se fondent principalement sur l'autorité (la renommée) de leurs producteurs. Lesquels, au demeurant, ne sont pas tous ni des statisticiens, ni des démographes spécilaistes de la démographie africaine ancienne. Ce qu'est Louise-Marie DIOP-MAES, dont les travaux sont ici purement et simplement ignorés...

En outre, les premières déportations de Nègres ont eu lieu dès les années 1440, notamment à destination des îles au large de l'Afrique, où les Portugais inaugurèrent les plantations de cannes à sucre en Atlantique (à la suite des Arabes en Méditerranée...). Ces premières déportations passent à la trappe dans ce "jeu de nombres" ; un peu comme si elles n'avaient jamais été. Or, à leur propos, on dispose de plus de renseignements (cf. Eanes De Azurara, entre autres) que sur une hypothétique traite intra-africaine antérieure aux Arabes ; qui elle va être chiffrée pile poil Rolling Eyes Rolling Eyes ...

Enfin, la mortalité moyenne à bord des bateaux négriers est extrapolée à partir de l'étude d'un échantillon de 332 expéditions (P.140). Or, au ragard d'un corpus disponible de 27233 expéditions, cet échantillon représente environ 1.2% de la population (d'expéditions) connue. Si bien que pour n'importe quel apprentis statisticien, ces résultats n'ont aucune quelconque valeur de prédictibilité pour l'ensemble du phénomène observé. Exclamation Exclamation Exclamation
C'est donc une grosse couillonnade que de les généraliser. Mais OPG ne recule pas devant une telle escroquerie scientifique. Dire qu'il y en a beaucoup d'autres dans cette "histoire globale"...
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MessagePosté le: Mar 18 Juil 2006 08:14    Sujet du message: Répondre en citant

OPG a écrit:
En 2001, David ELTIS arrivait à un total de 11 062 000 déportés et de 9 599 000 esclaves introduits dans les Amériques, entre 1519 et 1867. Ce sont ces données que j'utiliserai ici. Elles ont été élaborées à partir de sources de première main extrêmement variées, puisées dans les trois continents ayant été impliqués par la traite par l'Atlantique. [Pp.163-164]

Si ces chiffres, dont on a vu que la validité n'est pas assurée, concernent uniquement la "traite par l'Atlantique", alors ils ne rendent pas compte suffisamment de toute la traite occidentale, dite encore traite européenne.

En effet, la demande occidentale d'esclaves nègres n'a pas eu pour seule destination "le nouveau monde", ni pour seule voie d'approvisionnement l'Atlantique.

Depuis le VIIIè siècle (jusqu'au XIXè siècle?), une part conséquente des déportations de Nègres par le Sahara a eu comme destination finale l'Europe méridionnale et balkanique ; entre autres régions du "vieux monde".

En conséquence, la période de la traite occidentale n'est pas à confondre avec celle de la traite atlantique. Cette dernière en étant certes la phase la plus importante ; mais pas la seule. Il s'ensuit que l'ampleur "globale" de la traite européenne/occidentale n'est pas réductible aux seules conséquences de la traite atlantique.

La phase la plus ancienne de la traite européenne, sa phase saharo-méditerranéenne, est à regarder comme un continuum socio-historique de l'esclavagisme antique des Blancs et des Arabes ; depuis les Grecs, en passant par les Romains, Celtes, Gaulois, jusqu'aux Ottomans.

C'est dans cet esclavagisme millénaire que se trouvent les causes structurales de la traite par l'Atlantique : en d'autres termes, il existait une prédisposition civilisationnelle millénaire des Européens à s'accommoder du commerce et de la chosifification de catégories sociales autochtones ; lesquelles sont progressivement devenues des catégories "raciales" allogènes (Amérindiens, Africains, Indous, etc.), avec l'expansion au monde de l'Europe...
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MessagePosté le: Mar 18 Juil 2006 09:34    Sujet du message: Répondre en citant

Bon exposé sur l'histoire de la traite et sur l'idéologie de OPG ceci dit que dire de l'eclavage moderne? l'esclavage moderne a t'il ses sources dans le fait que l'humanité entière n'a eu de cesse de mettre en place avec ses semblables des rapports de dominants à dominés? la hierarchisation des individus sur la base de valeur aussi aléatoire que stupides (races, ethnie, civilisation...) peut t'elle ne plus exister?
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MessagePosté le: Mar 18 Juil 2006 21:15    Sujet du message: Répondre en citant

TRICKYRICKY a écrit:
Mais en 2004 pour OPG ce chiffre passe de 14 000 000 à 17 000 000!
à mon grand étonnement, j'ai pu lire de ci de là que "Pétré-Grenouilleau s’appuie ici sur les chiffres de l’historien américain Ralph Austen", or ces recherches de Ralph Austen seraient antérieures à 1997 où il était alors question pour Pétré-Grenouilleau de 14 millions de captifs!

L'auteur justifie t-il ce nouveau choix dans son fameux "essai d'histoire globale"?

Comme tant d'autres, la section intutilée "Traites orientales, analyse quantitative" (Pp144-149) est très gratinée. Pour éviter de trahir la pensée de l'auteur, je préfère le citer textuellement, avant d'émettre un avis...

OPG a écrit:
[...] les données statistiques aujourd'hui disponibles sont plus fondées sur une mise en série critique de sources de seconde main que sur des données archivistiques.

On doit procéder par recoupements, utiliser les données chiffrées concernant le nombre d'esclaves noirs incorporés dans les armées d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient (soit une cinquantaine d'informations différentes, pour la période comprise entre les IXè et XIVè siècles), mettre à profit les récits du temps, ou bien encore établir des projections mathématiques, estimant le nombre d'arrivées annuelles de captifs en fonction de la quantité d'esclaves répertoriés dans certaines villes et de leur taux de mortalité supposé sur place.

La marge d'erreur est donc sans aucun doute beaucoup plus grande ue pour les statistique concernant la traite par l'Atlantique. Ralph Austen, à qui nous sommes redevable d'une bonne partie de ce que nous savons sur le sujet, l'estime lui-même autour de 25%.

Ces remarques sous forme de réserves n'invalident cependant nullement l'intérêt des estimations dont nous disposons aujourd'hui. Sans cesse complétées et affinées par Ralph Austen, elles nous permettent d'avoir une idée des effectifs globaux d'Africains déportés à travers le Sahara, la mer Rouge et l'océan Indien, depuis le haut Moyen Age, ainsi que des rythmes des traites orientales.

[...] Un peu plus de onze millions de captifs ont été déportés par l'ensemble des traites atlantiques. Selon Austen, près de dix-sept millions semblent l'avoir été par les différentes traites orientales, entre le VIIè siècle et les années 1920 [...] [P.147]


A cette page 147, il y a une note de bas de page que voici :

OPG a écrit:
Ralph Austen, African Economic History : Internal Development and External Dependancy, Londres, James Currey, et Portsmouth, Heineman, 1987, p.275.

Depuis, sans raison apparante, Ralph Austen est retourné à des estimations plus basses, autour de douze millions, insistant sur le nombre inférieur d'esclaves ainsi déportés par comparaison à ceux envoyés aux Amériques.

Le total annoncé en 1987 correspond pourtant assez bien à ce que l'on peut obtenir lorsque l'on rapproche entre eux les différents travaux, très solides, publiés par Austen sur le sujet, depuis plusieurs décennies, et que l'on comparte ces travaux à ceux, tout aussi solides, de François Renault.

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MessagePosté le: Mar 18 Juil 2006 22:21    Sujet du message: Répondre en citant

Donc :
- les statistiques sur lesquelles se fonde OPG pour la traite orientale sont très peu fiables, avec une marge d'erreur à 25%, selon le principal producteur desdites statistiques.

- Après avoir suggéré l'estimation peu fiable de 17 millions de déportés par les traites orientales, l'un de ceux ayant le mieux étudié le sujet, Ralph Austen, a finalement opté pour une estimation moins forte de 12 millions.

- Mais OPG préfère maintenir les 17 millions, contre l'avis de leur auteur, et en se fondant sur les travaux, notamment, de François Renault datés de 1989 (cf; note 3, P.149) ; voire en appellant à la rescousse des travaux plus anciens, de Raymond Mauny datés de 1961 et deTadeusz Lewicki datés de 1967. En somme, une véritable tambouille, où OPG va à la pêche aux estimations convenant le mieux à ce qu'il veut démontrer : que les traites orientales auraient brassé plus de déportés que celle par l'Atlantique. Et que l'esclavagisme arabe était au moins aussi féroce et meurtrier que celui des Occidentaux...

En définitive : d'où je les considère, c'est-à-dire à vue de nez, au doigt mouillé et à l'oeil, les petits arrangements numériques iconoclastes d'OPG n'ont aucune valeur scientifiquement recevable. Que du pipeau Exclamation Exclamation Exclamation
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MessagePosté le: Mar 18 Juil 2006 22:49    Sujet du message: Répondre en citant

On a vu que l'estimation des effectifs déportés par la traite atlantique n'était pas suffisamment étayée dans l'"essai" d'OPG. On vient de voir que l'estimation pour les traites orientales est tirée par les cheveux, ou en tout cas qu'elle est peu fiable.

Pour la traite intra-africaine, c'est encore plus farfelu. Alors que dans les deux premiers cas on dipsose de sources directes et/ou indirectes ; dans ce dernier cas l'estimation est controuvée, à partir d'une opération arithmétique simplette appuyée sur les précédentes estimations.

Il paraîtrait, selon OPG, que Patrick Manning estime à 50% du nombre total des déportés les effectifs esclaves démeurés en Afrique même, dans les circuits des traites dites intra-africaines : (11 + 17)* 0.50 = 14.
C'est ainsi que OPG a inventé 14 millions d'esclaves pour la traite intra-africaine.

A rire? A pleurer? ou à pleurer de rire?
Vraiment, ça dépend : on ne peut pas rire de tout avec n'importe qui ; ni même pleurer d'ailleurs...
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MessagePosté le: Mar 18 Juil 2006 23:37    Sujet du message: Répondre en citant

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MessagePosté le: Mer 19 Juil 2006 04:45    Sujet du message: Répondre en citant

gnata a écrit:
Ogotemmêli a écrit :
Citation:
les statistiques sur lesquelles se fonde OPG pour la traite orientale sont très peu fiables, avec une marge d'erreur à 25%
Marge d'erreur de 25% ! Je ne comprends pas comment fait-il pour finir avec une marge pareille ? dans certains cas même à partir de 7% on doute dejà de la fiabilité des resultats , mais à 25% surtout pour expliquer un propos si serieux , ca m'a l'air dément là !

As-tu son intervalle de confiance OGO ? oubien l'ecart-type de son échantillon , juste par curiosité ?

Non mais, Gnata Twisted Evil Quelles sont ces questions de gaou que tu me poses là Question Tu prends OPG pour un scientifique ou quoi, a fortiori qui entendrait quelque chose aux statistiques?

Là, mon frère, tu as déconné : "intervalle de confiance", "écart-type", ces termes n'ont pas de sens pour ce gourou. Il n'a jamais dû en entendre parler, de toute sa vie de négriériste académique...


CONJECTURE
17 * 25% = 4.25 : c'est approximativement l'écart que l'on trouve entre "près de 17 millions" et "au tour de 12 millions" ; c'est-à-dire entre la première estimation de Ralph Austen et sa dernière. Laquelle, par prudence méthodologique, serait le résultat de la première DEFLATTEE de sa propre estimation de marge d'erreur (25%).

Si cette explication était vraie (ce que seul Austen pourrait dire), alors en toute rigueur académique, OPG n'aurait jamais dû obligé cet auteur à endosser des estimations qu'il a lui-même expressément récusées, pour des raisons statistiquement (donc scientifiquement) légitimes.

Cette forfaiture d'OPG relève assurément de la délinquence académique...

P.S.
C'est tout de même ahurissant ce que j'ai pu débusquer de gros lièvres dans cette "histoire globale", après seulement quelques jours de lecture lors de mes trajets de transport en commun.

Elles n'ont pas l'air tout con (à mes yeux, en tout cas...) ces sommités journalistiques et surtout universitaires qui ont adoubé cet "essai" bidon. Rolling Eyes Embarassed Twisted Evil

A croire qu'elles ne l'auraient même pas lu, et s'en seraient seulement remises à la réputation académique de l'auteur...
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MessagePosté le: Mer 19 Juil 2006 05:39    Sujet du message: Répondre en citant

ONZE plus DIX-SEPT divisés par DEUX = BIDONNAGES Exclamation Exclamation Exclamation

En effet, les 11 millions de déportés par l'Atlantique concerneraient la période de 1519 à 1867. Tandis que les 17 millions de déportés par les voies orientales concerneraient la période du VIIè siècle à 1920. Par conséquent, ces chiffres ne peuvent pas être additionnés aussi sottement...

En outre, à partir de la seconde moitié du XIXè siècle, presque toute l'Afrique est progressivement occupée par les puissances négrières occidentales, renommées puissances coloniales (ce qu'elles étaient déjà aux Amériques...).

Les nombreuses guerres que ces puissances y conduisent achèvent de déstabiliser l'Afrique. Lesquelles guerres nécessitent de la chair à canon, et CREENT UN BESOIN D'ESCLAVES MILITAIRES assouvi sur place par des réquisitions de milliers de Nègres, en vue de combattre d'autres Nègres. Ce qui ruinera encore plus gravement les évolutions démographiques du continent. On n'imagine la débandade de millions de nègres désemparés, fuyant la puissance de feu des Blancs et leurs RAZZIAS de chair à canon ; qui dans les forêts (équatoriales), qui dans les falaises (de BADIANGARA...). Beaucoup d'entre eux, accablés par les incendies de villages, les famines et autres épidémies, verront leur culture matérielle dégénérer au strict minimum (sur)vital, dans des logiques sociétales autarciques, d'économie de survie immédiate, sans anticipations de lendemains si précaires...

Après une phase dite de "pacifications" (laquelle n'a jamais vraiment cessé : voyez actuellement la France au Tchad, en Côte d'Ivoire ; hier à Kolwézy, au pays Bamiléké, Madagascar, etc.), d'autres nombreux Nègres ont été réquisitionnés, esclavagisés, dans le cadre des Travaux Forcés, en vue de la construction des infrastructures nécessaires à l'exploitation des ressources naturelles africaines, à l'édification de villes et bâtiments coloniaux, etc.

En sorte que l'esclavagisme européen a consumé des millions d'autres Nègres en Afrique même, jusqu'à la seconde moitié du XXè siècle, notamment sous le régime légal du Code de l'Indigénat officiellement abrogé en 1946.

Cette "traite européenne intra-africaine" n'apparaît nulle part dans l'essai d'OPG. Pourtant les atrocités et autres bestialités de l'économie de la récolte de l'ivoire et surtout du caoutchou en Oubangui-Chari et dans le Congo de LéopoldII (cf. Adam HOSCHILD), n'ont rien à envier à celles des plantations américaines. Sauf qu'ici, ce sont les Etats et souverains européens qui pratiquent directement l'esclavagisme sur les Africains, alors qu'ils prétendaient avoir posé en principe l'abolition de la traite et le nin recours à l'esclavage. Ce qui fait penser que les raisons économiques (Révolution industrielle) et politiques (Révoltes incessantes et efficaces d'esclaves) l'emportèrent sur toutes autres, philosophiques, morales, en ce qui concerne l'abolition de l'esclavage aux colonies du "Nouveau Monde"...
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MessagePosté le: Mer 19 Juil 2006 18:58    Sujet du message: Répondre en citant

Gnata a écrit:
je crois que si définition il devait y avoir de la Traite Négrière , il serait bon de mettre sur le même pied d'égalité ces deux thèses ( Crime/Économique ) parceque comme tu le mentionnes en plus d'être un crime c'est aussi un système économique , dans notre cas pour mieux saisir l'impact de ce drame le définir mais surtout pour l'expliquer , elles ( les thèses ) doivent être équipondérées dans le débat .

Ce qui fait la spécificité de la traite NEGRIERE :
- ce n'est pas le fait qu'il s'agisse d'une "traite", c'est-à-dire d'un commerce.

- ce n'est même pas le fait qu'il s'agisse, entre autres, d'un commerce d'êtres humains ; chose attestée, notamment, dans deux mille ans d'histoire européenne antérieure à cet événement.

- c'est le fait, singulier, qu'au nombre des denrées échangées lors de ce commerce, la "marchandise" humaine soit essentiellement constituée de Nègres. D'où d'ailleurs "négrière" (épithète, de bon aloi, que je n'ai pas inventée...).

Donc, la traite négrière est un système économique reposant sur un crime contre l'humanité nègre. En principe, lorsqu'il y a eu crime, a fortiori crime contre l'humanité, de surcroît un crime d'une telle ampleur, toutes considérations économiques deviennent secondaires (et je n'ai pas/jamais dit négligeables) quant à l'analyse mââtique (imprégnée de justice-vérité) de l'événement en question.

Ce n'est donc pas seulement un problème de perspectives analytiques "équipondérables". C'est aussi et surtout une question d'intégrité académique, de probité épistémologique. Au demeurant, je ne reproche pas à OPG et consorts de privilégier les aspects économiques de ce qui est défini justement comme un système économique. Je leur reproche précisément de négliger la nature criminogène de ce système, d'évacuer les éléments des cette histoire la constituant comme un yovodah ; comme un crime contre l'humanité nègre.

Pis encore : OPG fait comme si sa manière de poser le problème du yovodah, seulement comme une "traite", est la seule scientifiquement recevable. Ce qui est un comble, si l'on voit que cette perspective négriériste est la plus inféconde qui puisse être. C'est celle qui n'apporte rien à l'humanité, comme enseignements à tirer de cette histoire ; laissant ainsi bien intacte la possibilité de son itération...

P.S. Tous les bavardages abscons sur le dynamisme de l'économie nazie ne vallent pas une visite (scolaire) à Auschvitz, où toutes les fibres d'humanité des visiteurs vibrent, tellement secouées au délà du dicible par tant de monstruosité, d'inhumanité...

Je devais avoir environ 14 ans lorsque je vis à la télévision pour la prmière fois "Racines" d'Alex Haley. Dès lors, aucun cours d'histoire ne sonna plus pareil à mes oreilles...

Tu peux lire le livre d'OPG pendant sept vies, tu n'éprouveras absolument rien : pas le moindre début de prise de conscience de la monstruosité de la condition de bois d'ébène. On comprend pourquoi tant de désinvolture de la part de ses zélateurs...
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MessagePosté le: Mer 19 Juil 2006 19:38    Sujet du message: Répondre en citant

Les gars : MERCI ! Vous abattez un boulot formidable !

Ca c'est du Grioo comme je l'aime
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"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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MessagePosté le: Mer 19 Juil 2006 23:10    Sujet du message: Répondre en citant

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Dernière édition par Gnata le Mar 26 Fév 2008 19:01; édité 1 fois
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MessagePosté le: Jeu 20 Juil 2006 02:41    Sujet du message: Répondre en citant

TRICKYRICKY a écrit:

http://www.h-net.msu.edu/~africa/threads/slavecounting.html


Citation:
Research Note on the Atlantic Slave Trade Database Project

This note comes courtesy of:

Stephen D. Behrendt, Drake University

<sb4331r@acad.drake.edu>
David Eltis, Queen's University

<eltisd@qucdn.queensu.ca>

In 1993 the W.E.B. Du Bois Institute for Afro-American Research at Harvard University received a grant from the National Endowment for the Humanities to create a consolidated database on the Atlantic slave trade. The aim of the project is to computerize voyage data on most of the slave voyages that sailed from Africa to the Americas from the sixteenth century to the 1860's.

The core data will consist of over 200 fields of information, including fields for the names of vessels, captains and shipowners, regions and dates of trade in Europe, Africa and the Americas, and the number, age and gender of slaves confined on the Middle Passage. When the project is completed in three to five years, data on the Atlantic slave trade will be available through computer networking services such as Internet.

The first stage of the project established fields of information and integrated numerous computerized data-sets of Atlantic slave voyages that historians have compiled over the past twenty-five years. These sets include: Herbert S. Klein on the slave trades to Havana (1790-1820), Rio de Janeiro (1795-1811) and Virginia (1727-1769), and the Angola slave trade (1723-1771); Svend E. Green-Pedersen on the Danish slave trade (1698-1789); David Eltis on the Atlantic slave trade (1811-1867); and Johannes Postma on the Dutch slave trade (1675-1802).

The second stage of the project will computerize published and unpublished sets of slave voyage data compiled by Jean Mettas (French slave trade), Jay Coughtry (Rhode Island slave trade), James Rawley and Joseph Inikori (British slave trades), and then will integrate several new British slave trade data-sets created by Stephen D. Behrendt, David Eltis and David Richardson. Well over half of all transatlantic slave voyages--including the majority of British, French and Dutch slave voyages--soon will be recorded in machine-readable format.

The major tasks in the project are the matching of fields of information created from widely different sources often for different purposes, and the elimination of duplicate voyages. When completed, the core set of more than 20,000 transatlantic slave voyages will constitute the largest data source for the long-distance movement of peoples before the twentieth century.

Refined demographic data on the volume of the trade (and thus of pre-colonial African populations) and the spatial distribution of African peoples throughout the Atlantic world will allow scholars to assess more accurately questions of African state formation, agricultural and ecological change, African cultural survivals, and the development of the Atlantic economies. Sub-sets of information on vessel tonnage, slave age/gender ratios, and crew/slave mortality will permit a more thorough analysis of shipping productivity, patterns of family structures, and disease transmission in the Atlantic world.

The database has been organized so that additional information on slave voyages can be added easily to the set and so that related information, such as African climatic patterns, slave phenotypes, slave rebellions, or slave prices, can be linked to the main data-set through a common variable such as the vessel name or the voyage identification number.

Building related files will broaden the scope of analysis from the slave voyage to the impact of the transatlantic slave trade in the creation of the modern world. Indeed, it eventually may be possible to relate individual Africans or groups of Africans to the vessel from which they disembarked in the Americas, as has been done with other migrant groups. The project organizers welcome additional data on transatlantic slave voyages to include in the consolidated data-set.

Ce projet, mis sur pied depuis maintenant une quinzaine d'années (1993), est certainement l'une des entreprises scientifiques les plus bandantes à avoir jamais été conçues sur l'histoire de l'Afrique, depuis la fameuse HGA qui date quand même des années 1970.

C'est à l'issue de ce projet que l'on pourra épuiser, pour l'essentiel, la controverse sur les chiffres du yovodah. On disposera alors également d'informations très précieuses sur la démographie de l'Afrique ancienne (du XVIè au XIXè siècles), qui pourront être comparées avec les résultats de Louise Marie DIOP-MAES (1996). Au demeurant, si son ouvrage "Afrique noire, démographie, sol et histoire" avait été traduit en anglais (jusqu'à plus ample informé), il compterait probablement parmi les plus importantes sources documentaires de ce projet...

En tout cas, c'est là-bas que ça se passe, et aucunement dans l'essai d'OPG qui n'apporte rien à ces recherches d'avant-garde. Toutefois, les travaux d'OPG sur le port négrier de Nantes sont du plus grand intérêt : un sujet très géographiquement circonscrit, avec un fond documentaire très conséquent, lui ayant permis de faire du bon boulot, à hauteur de ses capacités (du moment).

Mais à 42 ans (sauf erreur), OPG avait encore tout le temps de s'aguérir, avant de se lancer dans une "histoire globale" nécessitant de multiples et diverses compétences que, de toute évidence, Pître-La-Grenouille n'a pas encore. D'ailleurs, les aura-t-il jamais?

C'est certainement un travail d'équipe pluridisciplinaire, à l'instar de ce "database project" qu'il vaudrait mieux envisager, pour plus d'efficacité. Quant à l'impartialité, elle suppose que toutes les courants épistémologiques soient équitablement représentés. Faute de quoi, il n'y a pas d'histoire "globale" ; il y a seulement une synthèse bâclée du négriérisme académique...

P.S. Merci à TRICKYRICKY pour les liens. Mais pas trouvé le mél d'Austen Idea
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Jeu 20 Juil 2006 03:17    Sujet du message: Répondre en citant

TRICKYRICKY a écrit:
Que pensez-vous de la critique du livre de d’Olivier Pétré-Grenouilleau faîte à l'époque par Marcel Dorigny?
http://lmsi.net/article.php3?id_article=460#nb1

C'est certainement l'une des rares critiques d'un universitaire français, spécialiste du sujet, à avoir pu traverser le plafond de verre médiatique. Ce qui est méritoire. D'ailleurs, il semble que dans le milieu des spécialistes français de l'histoire de la traite négrière, l'ouvrage d'OPG n'a pas reçu le même acceuil béat des journalistes, façon groupies "ababa"...

Cependant, cette critique de DORIGNY reste encore bien tiède, voire ambiguë : en gros, il félicite OPG pour la rigueur de ses informations statistiques et autres faits ; mais le réprouve sur sa manière d'interpréter lesdits faits dûment documentés qu'il rapporte.

Or, où sont ces faits? Où est la rigueur statistique? [c'est justement ce que je tente d'apprécier dans ce topic...]

Les chiffres colportés dans cet essai prouvent seulement une chose : qu'OPG n'en sait pas grand chose ; qu'en conséquence, il fait beaucoup de mayonnaise avec un seul oeuf et des tonnes d'huile, le tout bien battu. ça marche très bien en cuisine, ça n'est pas acceptable en histoire, a fortiori en "histoire globale".

Dorigny évite d'entrer dans la matière du livre, qu'il préfère survoler (à la manière d'une lecture rapide en diagonale, en vue de satisfaire une commande pressante d'article de presse...), pour s'attaquer aux dérives épistémologiques d'OPG. Bien entendu, la question épistémologique est cruciale, sans aucun doute : c'est même une question idéologique, que Dorigny pose explicitement dans les termes précis où elle est posée...

Mais de surcroît, la validité scientifique des chiffres et de certains faits invoqués n'est pas acquise ; contrairement à ce que prétendent Dorigny et OPG. Où l'on voit que les deux se rejoignent, au moins sur ce point, dont je maintiens qu'il reste entièrement sujet à caution...
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Jeu 20 Juil 2006 03:56    Sujet du message: Répondre en citant

Gnata a écrit:
Certains de mes cousins me disaient qu'après les épisodes de "Racines" , les libanais s'enfermaient chez eux jusqu'au matin de peur d'être pris à parti par de très mécontents Kemites , tu n'en faisais pas parti ...par hazard ?

Heu Embarassed ya prescription, ou bien?
Non, pas n'importe quel Blanc dans la rue.

Mais, avec mes potes de classe (5ème), on avait juste projeté de tabacer notre prof d'histoire, M. Thomas Charles, un Blanc qui nous expliquait doctement que la Colonisation nous avait apporté l'école, l'écriture, l'hôpital, etc. et le français, ce qui était tout de même plus commode pour communiquer entre nous, plutôt que la myriade de dialectes "vernaculaires"...

Il avait tellement chaud au lendemain de chaque épisode de Racines, qu'il avait dû se faire porter (plus) pâle pendant des semaines ; et finalement se faire changer de classe. Comme quoi, à 14 ans déjà, grâce à Kunta Kinté, j'arrivais plus à gober les bienfaits de la Colonisation Twisted Evil Evil or Very Mad
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MessagePosté le: Jeu 20 Juil 2006 04:08    Sujet du message: Re: Ralph Austen Répondre en citant

TRICKYRICKY a écrit:

Citation:
le milieu des spécialistes français de l'histoire de la traite négrière

vous y mettez qui exactement dans ce milieu?

Madame Vergès, Louis Sala-Molins, Elikya M'Bokolo, voire Coquery-Vidrovitch, Oruno Lara, et surtout Nelly Schmidt. ça fait pas beaucoup de monde, mais c'est pas mal déjà, avec Marcel Dorigny et ses collègues de Paris VIII.

En tout cas, le livre de Nelly Schmidt, "L'abolition de l'esclavage" (2005) est une grosse claque à OPG, particulièrement à la seconde partie de son essai portant sur "le processus abolitionniste [...]"...
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Chabine
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MessagePosté le: Jeu 20 Juil 2006 04:16    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
Gnata a écrit:
Certains de mes cousins me disaient qu'après les épisodes de "Racines" , les libanais s'enfermaient chez eux jusqu'au matin de peur d'être pris à parti par de très mécontents Kemites , tu n'en faisais pas parti ...par hazard ?

Heu Embarassed ya prescription, ou bien?
Non, pas n'importe quel Blanc dans la rue.

Mais, avec mes potes de classe (5ème), on avait juste projeté de tabasser notre prof d'histoire, M. Thomas Charles, un Blanc qui nous expliquait doctement que la Colonisation nous avait apporté l'école, l'écriture, l'hôpital, etc. et le français, ce qui était tout de même plus commode pour communiquer entre nous, plutôt que la myriade de dialectes "vernaculaires"...

Il avait tellement chaud au lendemain de chaque épisode de Racines, qu'il avait dû se faire porter (plus) pâle pendant des semaines ; et finalement se faire changer de classe. Comme quoi, à 14 ans déjà, grâce à Kunta Kinté, j'arrivais plus à gober les bienfaits de la Colonisation Twisted Evil Evil or Very Mad


franchement, OGO, j'ai toujours su que tu n'étais qu'un sauvage Arrow

Blague à part, c'est pas à mes profs d'histoire Antillais et plutôt gauchistes, plus ou moins enragés, que ça aurait pu arriver, ce genre de mésaventure Twisted Evil C'est d'ailleurs pour celà que l'Etat colonial gaulois accélère actuellement le génocide par substitution des enseignants antillais ! Evil or Very Mad

Bon, rien que d'y penser, ça m'énerve Mad Allez, dodo Arrow Arrow
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"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Jeu 20 Juil 2006 04:56    Sujet du message: Répondre en citant

Chabine a écrit:
franchement, OGO, j'ai toujours su que tu n'étais qu'un sauvage
Blague à part, c'est pas à mes profs d'histoire Antillais et plutôt gauchistes, plus ou moins enragés, que ça aurait pu arriver, ce genre de mésaventure C'est d'ailleurs pour celà que l'Etat colonial gaulois accélère actuellement le génocide par substitution des enseignants antillais !

Y a peut-être aussi une question de génération : un collégien à Bouaké dans les années 1970 n'a pas exactement le même type de personnel enseignant qu'un autre collégien de la même ville dans les années 1990 (dernière génération, dont j'imagine que c'est la tienne...). Entre temps, il y a eu "l'ivoirisation des cadres" dans la décennie intermédiaire, avec l'afflux de beaucoup de profs nationaux.

Bon, d'accord, la kémitisation des programmes d'enseignement africains c'est pour la prochaine décennie 2010. D'ici là seul le parcours personnel de chaque prof peut faire la différence...

A TRICKYRICKY : il y a une conférence conjointe de M'Bokolo et Coquery-Vidrovitch, dont je n'ai pu trouver le lien vidéo, pourtant disponible sur ce forum. De même qu'un article dans Le Monde Diplomatique d'Elykia M'Bokolo.

P.S. Je guetterai la parution de l'ouvrage de Saugera. Merci de l'avoir signalé.
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Brazza
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MessagePosté le: Jeu 20 Juil 2006 07:09    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
la kémitisation des programmes d'enseignement africains c'est pour la prochaine décennie 2010.

Bonjour, mon frère, mais présentement, en quoi pourrait consister ces programmes ?

Citation:
Or, où sont ces faits? Où est la rigueur statistique? [c'est justement ce que je tente d'apprécier dans ce topic...]

Excuse-moi (je dois être un néophyte ou trop jeune pour comprendre tout de suite, désolé de te faire répéter), mais où exactement sont avancés les arguments qui contredisent ce bouquin ? Te bases-tu uniquement sur les écrits de Diop ?
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Jeu 20 Juil 2006 19:34    Sujet du message: Répondre en citant

TRICKYRICKY a écrit:
Pour votre information :

Merci pour l'info. J'ai pas été assez attentif aux dates et republications. Pour autant, les auteurs visés ont une compréhension du sujet qui n'est pas vraiment celle d'OPG en bien de points.
En outre, la tiédeur de l'accueil universitaire est également évoquée par Dorigny, dans l'article dont vous avez donné le lien :
DORIGNY a écrit:
Bien qu’il soit fortement contesté dans le monde universitaire, le livre d’Olivier Pétré-Grenouilleau a eu de nombreux échos dans la grande presse

Pour en terminer : je me féliciterais si le milieu académique français ne marchait pas dans les combines épistémologiques d'OPG. Mais si tel n'était pas le cas, ce qui ne m'étonnerait pas davantage, ça me serait égal. Il me suffit de voir par moi-même que cet essai est manqué, au plan scientifique ; même s'il a fait la grande fortune médiatique (et "éditionnelle") de son auteur...
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Brazza
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MessagePosté le: Ven 21 Juil 2006 09:25    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Bonjour, mon frère, mais présentement, en quoi pourrait consister ces programmes ?

Tu ne m'a pas répondu... Crying or Very sad
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Ven 21 Juil 2006 20:37    Sujet du message: Répondre en citant

Brazza a écrit:
Citation:
Bonjour, mon frère, mais présentement, en quoi pourrait consister ces programmes ?

Tu ne m'a pas répondu... Crying or Very sad

Excuses-moi, Brazza, c'est parce que j'avais des problèmes de connexion, et que de surcroît je ne retrouve pas cet opuscule de Théophile OBENGA où il esquisse les contours d'un programme d'enseignement afrocentré. Je crois même qu'il existe sur ce forum un lien traitant de ce sujet, à travers une des nombreuses conférences qu'Obenga a données pour s'en expliquer.

Voilà : désolé, mais si je retrouve mes docs, je te fait signe. Sinon, tu peux aussi aller voir le fil de discussion que j'avais noué sur les perspectives afrocentriques...
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Brazza
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MessagePosté le: Ven 21 Juil 2006 23:40    Sujet du message: Répondre en citant

Merci à toi, je vais faire un tour ! Wink
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MessagePosté le: Sam 22 Juil 2006 07:42    Sujet du message: Répondre en citant

Bien entendu, j'aurais pu préparer des kilomètres de textes critiques sur cet "essai" et les balancer d'un coup ; car très franchement j'aurais eu beaucoup à dire sur presque chaque page de cet ouvrage.

Mais j'ai préféré un mode plus interactif, et une démarche linéaire :

- j'ai mis comme en avant-propos, ou plus exactement en préalable, la question épistémologique, en indiquant que cette manière d'appréhender le sujet par OPG n'est pas la seule disponible, ni encore moins possible. Ai même ouvert un topic dédié à cette question épistémologique...

- ensuite (après avoir présenté les parties de l'ouvrage) j'ai abordé la question des chiffres, parce qu'elle a été soulevée d'emblée.

- Mais je souhaiterais suivre pas à pas le plan de cet essai ; c'est-à-dire commencer par exposer les principaux arguments de l'auteur sur une "prédisposition endogène à la « production » d’esclaves" en Afrique. En somme, il s'agit de la tout aussi fameuse question des causes endogènes de "la traite intra-africaine". Je montrerai bientôt que là encore, c'est du pipeau ; une navrante collection de lieux communs médriocrement étayés :

On apprend ainsi ( dans "L'engrenage négrier") que Kmt était esclavagiste, dès -3000 ans et " SANS DOUTE de manière plus importante à partir du Nouvel Empire, entre 1552 et 1070 av. JC. ils venaient de Koush, c'est-à-dire, pour les Egyptiens d'alors, des régions du haut Nil sotuées au-délà d'Assouan, notamment de Nubie, dans l'actuel Soudan. En plus faible proportion, ils provenaient également du Darfour, une région montagneuse de l'ouest du Soudan, et de Somalie. Les captifs noirs appartenaient au pharaon, aux grands et aux temples. Ils pouvaient faire l'objet de contrats de vente, d'achat, de location ou de prêt, et devenir les éléments d'un commerce entre propriétaires privés." [pp 22-23]

A ma connaissance la question de savoir si Kmt était esclavagiste reste encore non résolue : où sont les documents originaux probants de cet esclavagisme? OPG se garde bien de n'en produire, ni même signaler, aucun. En général, ceux qui affirment cela se fonde sur des données iconographiques montrant Fari en train de faire le geste de battre des Nègres en position inconfortable de vaincus : lesquels peuvent donc être des prisionniers ou autres catégories serviles.

Pour dire qu'il s'agit précisément d'esclaves il faudrait produire une légende de ces icônes où ils sont nommément désignés comme tels. Or, à ma connaissance il n'existe pas de mot Kmtw pour dire "esclave". Ce qui n'est pas une preuve suffisante de ce qu'il n'y existait pas d'institution analogue. Mais où serait-elle alors? Où sont les études qui en rendent compte de manière probante?

D'ailleurs, il semble que désormais la tendance en Egyptologie (ex. Zahi Hawass) est à considérer que Kmt n'était pas une civilisation esclavagiste. Et à ce propos, un argument classique a été renversé : d'aucuns prétendaient que les Kmtw n'auraient pas pu réaliser autant de gigantesques monuments si consommateurs de main d'oeuvre, sans recourir à des bataillons d'esclaves (il y a même la légende biblique, désormais éventée, de Juifs qui auraient été utilisés sur les chantiers en tant qu'esclaves...). Or, il n'en fut rien, puisque les travailleurs étaient bel et bien remunérés, quoique en nature, et certains ont même fait grêve (une première historique Exclamation Exclamation ) pour obtenir de meilleures rémunérations.

Par conséquent, si dans des conditions aussi exceptionnelles de besoin de main d'oeuvre, les Kmtw ont INVENTE le "salariat", il y a tout lieu de penser qu'ils n'avaient pas une mentalité/culture esclavagiste. Au demeurant, ce serait anachronique de parler d'esclave à -3000, alors que ce mot et l'institution qu'il désigne sont nés des millénaires plus tard en Asie occidentale, probablement sur les côtes septentrionales de la Méditerranée ("esclave", "sclavus", "slave", etc.), dans une configuration socio-historique déterminée. Sauf à considérer tous phénomènes sociétaux de servitude humaine, par le biais de ce que l'on sait d'une société particulière, en l'occurrence européenne : c'est de l'eurocentrisme. Cela permet ici de ne pas se sentir trop seul au nombre des civilisations indéniablement esclavagistes, et au besoin de s'inventer des compagnons aussi prestigieux que Kmt...

Donc, sur ce point OPG a encore tout faux, malgré qu'il brode doctement sur d'innombrables pages à propos d'un sujet dont visisblement il ne sait rien...

P.S. A la page 257, il y a bien une icône légendée comme suit : "1 Dénombrement de captifs noirs en Egypte. Tombeau de Horemheb, XVIIIè dynastie, XIVè siècle av. JC Musée archéologique de Bologne."
Sans aucune analyse épigraphique des inscriptions visibles sur ce document. On est donc prié de croire qu'il montre bien ce que l'auteur dit qu'il est : "captifs" ou "esclaves"?...
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MessagePosté le: Dim 23 Juil 2006 05:52    Sujet du message: Répondre en citant

"La place de la traite dans l'organisation fontionnelle des sociétés d'Afrique noire" (1)

OPG a écrit:
Sans l’existence [en Afrique] d’une offre en captifs assez importante et « élastique », ces traites [occidentales et orientales] n’auraient en effet pas pu se développer. [p74]

- L’habitude millénaire qu’avaient les Européens (et les Arabes) de recourir à une nombreuse classe servile est une cause structurale majeure de leur choix de recourir aux Nègres en tant qu’esclaves, en vue d’exploiter les terres des Amériques qu’ils spolièrent aux autochtones.

- Leur besoin crucial de main d'oeuvre ( en l'occurrence dans les colonies du "Nouveau Monde") ayant toujours été satisfait par le recours à l'esclavage/servage depuis Athènes et Rome, les Européens ont bien pu se procurer du bétail humain en Afrique par tous les moyens, indifféremment de l'attitude des autorités locales. Ce qu'ils firent, après l'usage des Amérindiens et des engagés blancs, dont certains étaient littéralement volés à leurs familles, réquisitionnés dans des prisons et bordels, ostraciés vers les colonies par des décisions de justice arbitraires, etc. (cf. Eric Williams)

- Aucun souverain africain « producteur d’esclaves » ne démarcha des courtiers blancs en marchandise anthropomorphe. D’ailleurs, pendant près d’un siècle (de 1415 prise de Ceuta, à 1506 succession de Nzinga Nkuwu), les Nègres déportés par l’Atlantique furent quasi-exclusivement l’objet de razzias de la part de négriers blancs ; soit pendant près d'un quart de la durée de la traite atlantique.

OPG a écrit:
La première explication rationnelle permettant de rendre compte du rôle de l’Afrique noire dans la traite réside dans l’absence d’un sentiment d’appartenance à une même communauté « africaine », au sein d’un monde où les barrières ethniques étaient puissantes. [p75]

D’après Gérard Soulier (« L’Europe histoire, civilisation, institutions »), l’Europe est l’endroit au monde à avoir abrité, depuis 2000 ans, le plus grand nombre de guerres, et globalement les plus meurtrières. Donc il n’y avait pas davantage de sentiment d’appartenance à une communauté « européenne », avant les guerres de 14-18 et 39-45, qui aurait mis les Européens à l’abris les uns des autres.

En revanche, les processus politiques fédératifs africains anciens sont beaucoup plus nombreux, plus importants géographiquement, et plus stables temporellement que tout ce que l’Europe n’a jamais connu en ce domaine.

En d’autres termes, la vision désuète et fallacieuse d’une Afrique peuplée de myriades d’ « ethnies » belliqueuses les unes contre les autres, ne résiste pas à l’observation d’une tradition politique africaine millénaire, ayant maintes fois rassemblé de nombreuses et diverses populations négro-africaines dans de vastes ensembles politiques (souvent d’une étendue comparable à la moitié de l’Europe occidentale) stables, pérennes et prospères ; qui comptèrent parmi les plus brillantes sociétés politiques de leur époque : Kmt, Koush, Axoum, Wagadu, Mali, Kanem, Kongo, Songhay, Ashanti, etc..

Par conséquent, s'il n'y avait pas un sentiment d'appartenance à une "communauté africaine", il existait indéniablement un sentiment millénaire d'appartenance à de très grandes unités politiques, sentiment entretenu, dans certains cas, par une catégorie professionnelle spécialisée : les maîtres de la parole ou Belintigui, qui sont aussi les conservateurs attitrés de la mémoire collective, transmise de générations en générations, au fil de millénaires. D'autres formes de solidarité organique existaient, notamment les confréries spirituelles, et autres sociétés sécrètes transfrontalières.

Au demeurant, ce sentiment d'appartenance macroptique était-il totalement absent? L'onomastique négro-africaine montre une grande dispersion de très nombreux noms entre l'Est et l'Ouest du continent , telle qu'on trouve en Sénégambie des noms de personne en usage au Cameroun, voire en Ethiopie (cf. CAD). Or, au regard de l'imoportance du nom dans les sociétés africaines, et des modalités de son attribution, il y a tout lieu de penser que cette dispersion est le signe de nombreuses migrations intra-africaines, ayant créée des affinités anthropologiques entre les populations des différentes contrées du continent.

Ce qui est confirmé par l'oraliture africaine, notamment, par les migrations anciennes décrites par Yoro Diao (cf. A. Moussa Lam), et par la légende du grand ancêtre Dinga, le fondateur de Wagadu, réputé être venu de l'Est/Kmt. C'est ainsi que les Soninké seraient des Soona nké, c'est-à-dire des ressortissants/gens de Soona, et bien entendu, conscients pendant longtemps de l'être : habitants du nome Kmtien devenu Assouan qui auraient migré vers l'Ouest, sous la houlette de Dinga...

Il s'ensuit que "les puissantes barrières ethniques" sont au fond un vieux cliché africaniste servilement reproduit par OPG, dont la méconnaissance de l'histoire de l'Afrique ancienne est presque totale : en effet, depuis une cinquantaine d'années, l'on sait avec Cheikh Anta Diop (et à un moindre degré Viviana Paques, Germaine Dieterlen, etc.) que les différentes nations négro-africaines présentent une profonde et ancienne unité culturelle dans la diversité, dont l'une des marques les plus amblématiques consiste dans la parenté génétique des langues négro-africaines modernes (cf. Théophile OBENGA)...
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Lun 24 Juil 2006 09:19    Sujet du message: Répondre en citant

"La place de la traite dans l'organisation fonctionnelle des sociétés d'Afrique noire" (2)

Après avoir affirmé que les sociétés africaines « pré-islamiques » étaient esclavagistes, OPG présente les raisons qui le fondent à prétendre cela. On a vu que la première de ces raisons est irrecevable, en tant qu’elle consiste en une vision anhistorique et fallacieuse des évolutions politiques de l’Afrique ancienne.

Voyons ce qu’il en est de sa « deuxième raison » :
OPG a écrit:
Une deuxième raison est que l’esclavage, qu’il fût « marchand » ou « domestique », était une institution solidement enracinée en Afrique noire. [p76]

Pour se maintenir, les élites d’Afrique noire utilisaient conjointement deux activités, sans doute beaucoup moins nettement différenciées que dans l’Europe de la même époque : la guerre et le commerce au loin. Les voisins étaient donc des proies toutes désignées, notamment lorsqu’ils apparaissaient plus faibles, du fait d’une moindre complexité de leurs structures sociales, politiques et militaires.
La traite se situant à l’intersection des phénomènes guerriers (pour « produire » les captifs) et marchands (pour en organiser le commerce), on voit qu’elle est au cœur même de l’organisation fonctionnelle des sociétés de l’Afrique noire précoloniale. [p81]

Affirmations gratuites, dont on attend encore qu’elles s’appuient sur des cas concrets de sociétés africaines pré-islamiques esclavagistes, dont les structures sociales seraient analysées, et les pratiques esclavagistes précisément décrites, de même que les effectifs esclaves estimés, avec des méthodes d’estimation dont la falsifiabilité serait soumise au lecteur. Etc. Il n’y a rien de tout ceci dans cet essai bâclé…

OPG a écrit:
L’isolement relatif causé par l’apparition du désert du Sahara à partir du III millénaire a.v. JC , des conditions écologiques particulières (la charrue accélère l’érosion des sols en zone de savane, tandis que la mouche tsé-tsé interdit l’usage des animaux de trait dans la zone forestière), le régime foncier marqué par l’absence d’appropriation privée du sol, une certaine abondance de terres par rapport au faible nombre d’hommes et la grande mobilité de ces derniers étaient autant d’obstacles à l’intensification de la production vivrière.

Les surplus agricoles suffisaient donc à peine à entretenir les couches dirigeantes. Pour maintenir et renforcer leur hégémonie, celles-ci prélevaient des droits sur les circuits de commerce à longue distance (or, sel, ivoire, noix de kola, textiles…). Elles avaient aussi recours à la guerre, productrice de richesses et de captifs dont le coût d’acquisition et d’entretien était plus faible que celui de travailleurs libres, par ailleurs difficiles à fixer sur place. Ce que l’on sait des Etats qui se sont développés au nord de la région (le Ghana, VIIè-XIè siècle ; le Mali, XIIIè-XVIIè ; puis le Songhaï, XVè-XVIIè) indique que les principales caractéristiques du « mode de production» défini plus haut étaient déjà en place. [pp82-83]


Sur « l’isolement relatif » :
L’Afrique subsaharienne est un monde en soi d’environ 20 millions de km2, c’est-à-dire quatre fois plus étendue que toute l’Europe occidentale.

Dans ce monde, les Africains pouvaient trouver tout ce dont ils avaient besoin pour vivre et prospérer, notamment à travers des échanges transafricains, de principal axe Est-Ouest/Ouest-Est, aux temps pré-islamiques.

En effet, comme homo sapiens sapiens est né à l’Est de l’Afrique, on comprend que pour coloniser tout le contient il ait dû migré, entre autres, vers sa moitié longitudinale ouest, par phases millénaires successives, notamment au gré des évolutions écologiques. C’est ainsi que les civilisations/cultures africaines les plus anciennes sont généralement localisées dans sa moitié longitudinale est.

Par ailleurs, les plus anciens chemins du commerce lointain exo-africain menèrent d’abord vers l’autre rive de la mer Erythrée, en Peninsule Arabique ; et de là jusqu’en Mésopotamie. L’immersion du Delta du Nil jusqu’à environ -4500, de même que la désertification du Sahara à partir de -2500, ayant amplifié ces courants anciens trans-érythréens (cf. A. Anselin, « Le mythe d’Europe »), jusqu’à l’époque de Nagada et de la Dynastie zéro (cf. Babacar SALL).

L’expansion de ce commerce lointain approfondit les échanges de l’Afrique avec l’Asie du Sud-Est, c’est-à-dire avec l’Inde, voire avec la Chine dont les navigateurs connaissaient déjà l’Afrique australe, bien longtemps avant les Européens.

Bref, non seulement « l’isolement relatif » de l’Afrique n’a jamais été un obstacle à son épanouissement civilisationnel, mais aussi et surtout cet isolement est supputé par OPG plus qu’il n’est confirmé par la réalité des données historiales africaines.En outre, "à partir du IIIè millénaire a.v. JC", il n'y quasiment rien au délà du Sahara, en Méditerranée, qui justifiât un courant d'échanges significatifs ; le monde hellénique n'émergeant que dans le dernier millénaire avant notre ère. Quant aux brillantes cultures crétoises et autres égéennes, elles subirent un cataclysme écologique avec l'explosion de l'île de Santorin, au second millénaire avant notre ère...

Au total : par ses nombreuses supputations, OPG démontre son ignorance très criante de l’histoire ancienne de l’Afrique noire. Une ignorance que la fréquentation des quatre premiers tomes d’HGA lui aurait permis de combler en bonne partie. Au lieu de quoi, il a préféré se fonder principalement sur les travaux de Terray, Bazin, Meillassoux, Coquery-Vidrovitch. Lesquels travaux, en matière d’histoire de l’Afrique ancienne, ne remplacent aucunement LA référence incontournable de l’Histoire Générale de l’Afrique (HGA), quelque soit leur mérite par ailleurs.

Des choix bibliographiques parfois extravagants, tel que pour étudier l’Afrique « pré-islamique » l’auteur recours amplement à l’ouvrage de Coquery-Vidrovitch conjointement publié avec Henri Monot, intitulé « L’Afrique noire, de 1800 à nos jours » ; ou encore à celui de E. Terray sur « Une histoire du royaume abron du Gyanam ». Soit des travaux portant sur des périodes largement ultérieures à celle visée, à partir desquels il opère une vague rétrodiction impressionniste.

Citation:
[...] l’ancienneté des traditions relatives à l’esclavage en Afrique noire pré-islamique « démontre combien il serait trompeur de suggérer une distinction absolue entre l’esclavage islamique et l’esclavage traditionnel africain. » Deux éléments auraient donc été finalement à l’origine de la naissance plus ou moins simultanée de la traite négrière et du mode d’organisation des sociétés d’Afrique noire tel qu’il a été décrit plus haut : des facteurs internes sans doute importants, et la synergie née de la rencontre entre le commerce transsaharien et des structures étatiques nouvelles, se surimposant aux cadres lignagers plus anciens. [pp83-84]

Que de baratin : juste au dessus de cet extrait, on peut lire que « Selon C. Coquery-Vidrovitch, les origines du Ghana doivent être en effet recherchées dans une civilisation qui avait réussi à maîtriser de manière autonome l’agriculture et la construction de maisons en pierre, et cela pratiquement mille ans avant notre ère. » (p.83)

En d’autres termes, ce que OPG appelle « structures étatiques nouvelles » et « naissance plus ou moins simultanée » résulte de processus civilisationnels déjà millénaires avant l’avènement de l’islam (ex. Jenné Jeno, Kumbi Saleh, etc.). Mais, ne sachant rien de « l’organisation fonctionnelle des sociétés d’Afrique noire » pré-islamique, OPG opère subrepticement une rétrodiction de ce qu’il croit savoir des temps islamiques, en postulant une « simultanéité » au mépris des (rares) données archéologiques disponibles, dont il a pourtant connaissance.

Au demeurant, un islam dont il ignore qu’il a été pendant longtemps seulement palatial en Afrique ancienne, avant l’époque bien moins ancienne des Dan Fodio, El Hadj Omar, Lat Dior Diop, Msiri, etc. Or tant qu’il n'a été qu'une réligion de palais, cet islam n’a pu influencé de manière déterminante les pratiques socio-culturelles des anciens Africains, qui le considéraient avec curiosité sceptique, comme une religion étrangère pittoresque. Même encore de nos jours, l’islam est parfois éprouvé comme un « vernis » servant souvent à masquer des pratiques spirituelles autochtones, dans un syncrétisme original, proprement négro-africain.

En définitive : il n’y a rien dans cet essai donnant à connaître précisément de pratiques esclavagistes en Afrique anté-islamique, dont l’auteur ne connaît nullement l’histoire. Ses « traditions relatives à l’esclavage » à cette époque ne sont qu’une vue de son esprit ascientifique. Un baratin de négriériste inconsistant

A la page 83, la note 3 cite un ouvrage de A.G.B. FISHER, H. J. FISHER dans lequel « les auteurs mentionnent qu’Al-Bakri indiquait déjà, au XIè siècle : « dans de nombreux pays habités par les nègres, il était habituel de demander à quelqu’un ayant été volé de choisir entre vendre ou tuer le voleur » […] Au IXè siècle, Ya’qubi note qu’il a entendu dire « que les rois noirs vendaient des Noirs sans prétexte et sans guerre »…

Outre qu’ici il s’agit de témoignages indirects non étayés, on notera surtout que ces sources portent bien sur la période islamique (IXè siècle dans un cas, et XIè siècle dans l’autre). En conséquence, elles sont irrecevables pour ce qui concerne le fonctionnement des sociétés d’Afrique noire pré-islamique. Ces tours de passe-passe grotesques sont pourtant légions dans cet « essai » assurément bidon…



NOTA :
Au « Mode de Production Tributaire» de Bazin-Terray-Vidrovitch perivilégié par OPG, je préfère de loin le « Mode de Reproduction Africain » d’Alain Anselin comme modèle explicatif, beaucoup plus heuristique, des processus politiques de l’Afrique ancienne, anté-yovodah.

En effet, Terray et Bazin étudient structuralement des sociétés africaines issues de la période du yovodah (aussi bien de la « traite » que de la « colonisation »), en leur appliquant de surcroît des recettes marxisantes hétérogènes.

Or, d’une part une étude statique ne préjuge en rien des évolutions dynamiques, et n’a donc pas grande valeur de rétrodictibilité du passé ; surtout d’un passé en rupture radicale avec l’économie atlantique du yovodah. D’autre part, les « logiques internes » de ces sociétés n’ont rien à voir avec les explications marxistes du monde... Lesquelles procèdent également d'un eurocentrisme Exclamation Exclamation Exclamation

Enfin, dans bien de cas, l’évolution de ces sociétés est surdéterminée par des préoccupations défensives, autarciques (face à des déstabilisations étrangères sans précédent) , telles que leur organisation est plus souvent microptique, dite « tribale », "tributaire".

Tandis qu’Alain Anselin, quant à lui, construit son paradigme du « Mode de Reproduction » à partir de l’étude de sociétés beaucoup plus anciennes, celle des « Minanvan » négro-asiatiques, et de « l’Egypte nagadéenne » ; c’est-à-dire des sociétés on ne peut plus « pré-islamiques », en phase d’expansion.

Sauf que les moyens épistémologiques par lui mobilisés (linguistique historique africaine, archéologie linguistiques, etc.) sont hors de portée des auteurs invoqués, a fortiori d’OPG soi-même…
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Lun 24 Juil 2006 17:04    Sujet du message: Répondre en citant

Les références à ces auteurs par OPG ne portent pas sur leurs contributions dans HGA. Encore que, même si cela avait été le cas, lesdites contributions ne l'auraient pas beaucoup renseigné sur l'esclavagisme hypothétique de sociétés africaines pré-islamiques :

- Vol III, chap. 27 : "Relations entre les différentes régions de l'Afrique". Ce volume étant intitulé "L'Afrique du VIIè au XIè siècle" ; c'est-à-dire à la période islamique.

- Vol VII, chap. 15 : "L'économie coloniale des anciennes zones françaises, belges et portugaises (1914-1935)"

- Vol VIII, chap. 11 : "Changements économiques en Afrique dans le contexte mondial (1935-1980)."

Donc, il s'agit bel et bien de beaucoup de poudre au yeux de la part d'OPG, afin d'accréditer une hypothèse pour laquelle il ne dispose d'aucune donnée scientifiquement recevable...
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maxine
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MessagePosté le: Lun 24 Juil 2006 17:57    Sujet du message: Répondre en citant

Au dela du passionnant travail de démontage des thèses négationnistes d'OPG par Ogotemmmeli et des autres posteurs (travail qui montre combien les médias dominants ont la faculté de ne faire connaître que els actualités visant à renforcer le point de vue des dominants et le système en place), un paragraphe m'a interpellée :

Citation:

Les nombreuses guerres que ces puissances y conduisent achèvent de déstabiliser l'Afrique. Lesquelles guerres nécessitent de la chair à canon, et CREENT UN BESOIN D'ESCLAVES MILITAIRES assouvi sur place par des réquisitions de milliers de Nègres, en vue de combattre d'autres Nègres. Ce qui ruinera encore plus gravement les évolutions démographiques du continent. On n'imagine la débandade de millions de nègres désemparés, fuyant la puissance de feu des Blancs et leurs RAZZIAS de chair à canon ; qui dans les forêts (équatoriales), qui dans les falaises (de BADIANGARA...). Beaucoup d'entre eux, accablés par les incendies de villages, les famines et autres épidémies, verront leur culture matérielle dégénérer au strict minimum (sur)vital, dans des logiques sociétales autarciques, d'économie de survie immédiate, sans anticipations de lendemains si précaires... "


On réalisme le terrible mécanisme, totalement occulté de l'escavage : la pensées domainante se plait à croire que l'Afrique été esclavagisée et colonisée A CAUSE de son pseudo retard technique (un paays peuplé de "sauvaegs à moitié nus vivant dans des cases et sans histoire ni écriture). Or ce "retard civilisationnel" est justement la CONSEQUENCE de l'esclavage et des dommages qu'elle a fait subir à l'Afrique, encore une arnaque de l'Occident blanc
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Gnata
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MessagePosté le: Lun 24 Juil 2006 23:14    Sujet du message: Répondre en citant

Ogotemmeli a écrit :
Citation:
En définitive : il n’y a rien dans cet essai donnant à connaître précisément de pratiques esclavagistes en Afrique anté-islamique, dont l’auteur ne connaît nullement l’histoire. Ses « traditions relatives à l’esclavage » à cette époque ne sont qu’une vue de son esprit ascientifique


Si je te saisis donc , il n'est démontré nulle part , d'aucune étude sérieuse , que les Sociétés Africaines d'avant l'influence de L'islam ( donc au 10 ième siècle , si je ne m'abuse ... Embarassed ) et chretienne Occidentale ( au 15 ième siècle ) fut esclavagiste !
Sérieusement je crois que cette thèse vaut un livre , parcequ'elle bat en brêche cette autre thèse voulant que Les Nègres furent esclavagistes et que L'afrique était un terreau idéal pour cette activité criminelle .

L'influence des religions alienes que sont L'Islam et la chretienété sous un oeil non-méthaphysique ( parceque c'est pas notre sujet ) mais en tant que vectrice de transmission historique d'une idéologie collective ( souvent remplie de tares comme ... le servage en bien-meuble d'autres humains ) dans l'extrême déconfiture de L'Afrique n'est pratiquement jamais évoquée par les Occidentaux sérieusement et par les Africains eux-mêmes , probablement pour ne pas froisser les sensibilités spirituelles de tous et chacun , et pleins d'autres raisons comme , le manque d'intérêts face à la question , pourtant il est fondamental que ce débat se fasse , pour que nous saisissions bien les propensions criminogènes de ces religions ...

Tu abats un travail titanesque Ogotemmeli , et il est fort apprécié ( même si cela a été déjà dit ) , il est bien pour qui cette question interesse ( Kemite [ bien-sûr une obligation , connaissance de son Histoire oblige ! ] et autres ) de numériser ces pages pour avoir au moins sous la main , cette autre version de l'Histoire officielle eurocentrée sur ce crime contre l'Humanité Nègre .
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MessagePosté le: Mar 25 Juil 2006 01:45    Sujet du message: Répondre en citant

TRICKYRICKY a écrit:
Citation:
il n'est démontré nulle part , d'aucune étude sérieuse , que les Sociétés Africaines d'avant l'influence de L'islam ( donc au 10 ième siècle , si je ne m'abuse ...
les divers écrits évoquent pour la plupart le VIIème siècle


Autant pour moi donc , il fallait lire 7 ième siècle , comme quoi la bande de bédouins islamisés n'a pas attendu longtemps pour verser dans le prosélythisme-sabre-à-la-main !
Merci TRYCKYTRYCKY .
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mar 25 Juil 2006 08:07    Sujet du message: Répondre en citant

Sur « l’absence d’appropriation privée du sol»

L’économie des sociétés africaines anciennes reposait principalement sur le travail de la terre et/ou l’élevage de bovins. L’appropriation collective de la terre permettait à chaque adulte d’en recevoir de droit une parcelle en usufruit, en vue de pourvoir à ses propres besoins agricoles et à ceux de sa famille. En sorte qu’il n’y avait pas une classe de sans-terre, obligée pour survivre de se vendre, ou de vendre sa force de travail.

Mêmes les catégories serviles (Wolo so, Ba dolo, etc.) jouissaient personnellement des fruits de leur labeur. Même l’étranger, sous certaines conditions, obtenait le droit d’exploiter une parcelle de terre en usufruit. D’ailleurs, nombre de conflits fonciers en Afrique contemporaine procèdent du dévoiement de ces usages anciens : des étrangers ayant reçu des terres en usufruit (parfois contre quelques libations et une bouteille d’eau-de-vie…) ont fini par considérer, au fil de générations, qu’ils en étaient propriétaires (de droit « moderne », mais non de droit « coutumier »). On a même entendu dire par certains « pères de la nation » que « la terre appartient à celui qui la met en valeur ». Ce qui, pour les Anciens, est évidemment une hérésie : la terre-mère, confiée par les ancêtres, ne peut appartenir à personne, encore moins à des allogènes. Sauf si l’ordre du monde négro-africain a changé à « l’insu du plein gré » de ces Anciens …

Le travail de la terre supposait l’accomplissement de nombreux rites agraires, qui lui attribuaient une valeur symbolique/religieuse prépondérante. Ainsi, nombre de souverains anciens étaient, au moins symboliquement, les premiers agriculteurs, et ouvraient les saisons agricoles par des opérations rituelles jugées indispensables, qui en faisaient les garants de la fertilité des terres et de l’abondance des récoltes.

Dans un tel contexte sociologique (économique et spirituel), il est inconcevable que ce soit essentiellement des personnes déchues d’humanité (comme sont les esclaves d’Athènes, Rome, et autres civilisations contemporaines de l’Afrique ancienne) qui soient affectées au travail de la terre ; une activité si socialement valorisante pour celui qui l’exerce.

Cela reviendrait littéralement à souiller des opérations aussi sacrées, dont dépendent la pérennité et la prospérité de tous ; et à assurer la rapide promotion sociale de bétail humain, qu’il s’agit normalement d’enfoncer dans la bestialité, dans le cadre des sociétés esclavagistes.

En conséquence, je vois dans ce contexte, comme une « impossibilité structurale » de l’esclavage de production, telle que le fonctionnement des sociétés africaines anciennes ne créait pas les conditions de développement d’une économie esclavagiste.

Bref, je souhaitais indiquer que l’argument de « l’appropriation collective du sol » peut être retourné contre son auteur. Et qu’en l’absence de faits précisément documentés qui en établissent la corrélation avec un système esclavagiste africain pré-islamique, l’on ne peut le retenir au crédit de la (fou)thèse d’OPG…


Faible nombre d’hommes et faible rendements agricoles

Quant aux « faible nombre d’hommes » et aux « surplus agricoles » insuffisants, je renvoie au livre de Louise Maris DIOP-MAES, « L’Afrique noire, démographie, sol et histoire. »

L’auteure y soutient que l’Afrique ancienne a été très certainement l’un des endroits les plus peuplés au monde de l’époque. Et que son agriculture et ses techniques agricoles étaient assez performantes pour alimenter une nombreuse population.

Louise Marie DIOP-MAES a écrit:
L’agriculteur africain, même sur un sol ingrat et avec un climat à saison sèche assez longue parvient à nourrir jusqu’à 100 hab au km2 : c’est le cas des Dogon de la falaise gréseuse de Bandiagara. […]

L’admirable agriculture en terrasses, sur les pentes pierreuses, pratiquée par les Kabré, est bien connue : elle nourrit 100, voire 200 hab. au km2. On sait peu que les Diola de Casamance avec leurs cultures traditionnelles du riz inondé atteignent le même rendement, exactement, que le riziculteur traditionnel asiatique : 18 à 20 quintaux à l’ha.

Les femmes savent améliorer leurs terres avec des coquillages pilés et la densité atteint chez les Diougout le chiffre de 30 ou même 40 h au km2. L’assolement triennal sérère autorise de l’ordre de 50 hab au km2.

Les Kongo pratiquent couramment l’écobuage. Les techniques culturales sont particulièrement perfectionnées chez certains d’entre eux et permettent, sous ce climat sans morte-saison, une variété et une quantité remarquables de produits.

On n’a pas assez souligné l’importance de l’élevage domestique, du petit bétail, développé, comme « les cultures de cases », dans tous les villages de tous les peuples noirs-africains : volaille (donc œufs), caprins, ovins, pigeons même ; l’apiculture et la pêche étaient pareillement très répandues.

On s’est aperçu maintenant que le système africain ancien des « cultures associées » présentait divers avantages irremplaçables dans certains cas : lorsqu’elles ne prennent pas au sol les mêmes substances, lorsque les racines plongent à des noveaux différents, lorsque telle plante a la propriété de détruire les bactéries qui ravagent sa voisine.

[...] Les paysans noirs pouvaient donc nourrir beaucoup d’hommes, non seulement sur sols riches, mais aussi sur sols pauvres et l’on ne peut légitimement invoquer l’archaïsme des techniques agricoles comme facteur limitatif automatique de la croissance démographique et comme obstacle à un peuplement de 15 habitants au km2 en moyenne, ou même bien davantage, si difficile qu’ai été la soudure en certaines régions.

Les greniers permettaient de tenir pendant une ou deux années consécutives de sécheresse. Rappelons-le, l’analyse des plantes indigènes a montré que les propriétés nutritives de l’igname sont supérieures à celles du manioc et que les protéines de sorgho et surtout des millets, sont « très supérieures à celles du blé ».

Et el Bekri notait, au 11è siècle que, sous l’empire de Ghana, l’agriculteur noir « semait deux fois par an », comme de nos jours dans la vallée du Sénégal : culture sous pluie (saison humide) et culture de décrue (saison sèche). [Pp 150-152]


C’est vraiment dommage pour OPG d’avoir soigneusement évité cette référence ; mais bien compréhensible de sa part s’il ne visait qu’à ressasser des lieux communs obsolètes.
En tout cas, tous les témoignages de visiteurs arabes, parmi les plus illustres (ex. Ibn Battûta), mentionnent une abondance des étalages marchands, de même que des greniers souvent bien pourvus.

En définitive : là encore, OPG a reconduit des poncifs africanistes désuets, sans apporter aucun début de preuve de leur validité. Pourtant la sédentarisation, la poterie, la domestication, la métallurgie (du fer) sont de très haute antiquité en Afrique ; témoignant d’une tradition agro-pastorale multi-millénaire…
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maxine
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MessagePosté le: Mar 25 Juil 2006 08:43    Sujet du message: Répondre en citant

Autant pour moi Trickytricky, je n'ai asp été claire, ma citation est extraite d'un post d'Ogotemmeli (19 juillet 6 h 39).

Je frise le hors sujet, mais ce comentaire d'Ogotemmeli m'a fait réaliser à quel moint les ravages de l'esclalvage vont beaucoup plus loin que la simple comptabilité des morts, que la traite à littéralement détruit l'Afrique de l'ouest en la destructurant totalement. Et que non pas ironie, mais arnaque suprême de l'esclavage, ce que l'on tente encore de nous faire prendre pour une cause de l'esclavage et de la colonisation et du "sous développement actuel", soit le "retard" structurel, inné de l'Afrique, n'est en fait que la conséquence de celui-ci.
En fait tout l'imaginaire colonial et européen sur l'Afrique a été façonné par les cnoséquences de son action esclavagiste, et je trouve celà terrible.

Et de voir qu'aujourd'hui encore, que des opuscules tels celui d'OPG tentent de faire croire que l'escalvage n' a été qu'une péritpétie mineure de l'Afrique, avec une influence très limitéé sur l'Afrique, rencontrent un large écho alors que les travaux que vouqs citez retent totalement confidentiels...
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