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Les Traites négrières, selon OPG...
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mar 25 Juil 2006 09:37    Sujet du message: Répondre en citant

maxine a écrit:
Autant pour moi Trickytricky, je n'ai asp été claire, ma citation est extraite d'un post d'Ogotemmeli (19 juillet 6 h 39).

Je frise le hors sujet, mais ce comentaire d'Ogotemmeli m'a fait réaliser à quel moint les ravages de l'esclalvage vont beaucoup plus loin que la simple comptabilité des morts, que la traite à littéralement détruit l'Afrique de l'ouest en la destructurant totalement. Et que non pas ironie, mais arnaque suprême de l'esclavage, ce que l'on tente encore de nous faire prendre pour une cause de l'esclavage et de la colonisation et du "sous développement actuel", soit le "retard" structurel, inné de l'Afrique, n'est en fait que la conséquence de celui-ci.
En fait tout l'imaginaire colonial et européen sur l'Afrique a été façonné par les cnoséquences de son action esclavagiste, et je trouve celà terrible.

Et de voir qu'aujourd'hui encore, que des opuscules tels celui d'OPG tentent de faire croire que l'escalvage n' a été qu'une péritpétie mineure de l'Afrique, avec une influence très limitéé sur l'Afrique, rencontrent un large écho alors que les travaux que vouqs citez retent totalement confidentiels...

Justement, Maxine, tu es en plein dans le sujet, pile poil. Sauf que la perspective d'OPG et consorts ne permet pas d'y être, et à force, c'est à se demander si elle n'a pas pour seul but ultime (quoique inavoué en ces termes) d'empêcher de comprendre l'histoire du yovodah.

Que parmi des millions d'Africains déportés au hasard des circonstances (rapt, ostracismes arbitraires, guerres, ventes punitives ou lucratives, etc.), PRINCIPALEMENT EN DEUX SIECLES (XVIIIè et XIXè), il y avait nécessairement des agriculteurs, leaders politiques, spirituels, commerçants, artisans, guerriers, bâtisseurs, savants, etc.

Soient autant de "forces vives", de "ressources humaines" qui manquèrent cruellement à l'évolution du continent. D'autant plus cruellement qu'il s'en est suivie une occupation militaire particulièrement féroce (dite "Colonisation") qui a broyé d'autres millions de Nègres, en moins d'un siècle (milieu/fin XIXè à la seconde moitié du XXè) ; charcutant de la chair à canon (ou fusil), incendiant d'innombrables récoltes et agglomérations, massacrant des paysans, humiliant publiquement des souverains locaux, afin de réduire toute fierté nationale et d'encourager le larbinisme ventriloque, etc.

P.S. Cela dit, tu forces un peu le trait Wink quand tu parles d'"opuscule" à propos d'un gros pavé de plus de 450 pages jeté par OPG sur la mémoire des victimes du yovodah...
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Kõjiro
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MessagePosté le: Mar 25 Juil 2006 10:18    Sujet du message: Répondre en citant

Juste pour signaler que je lis avec une grande attention les posts de ce topic.

Merci à OGOTEMMELI. C'est vraiment passionnant.
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Dim 30 Juil 2006 08:41    Sujet du message: Re: Sur « l’absence d’appropriation privée du sol» Répondre en citant

TRICKYRICKY a écrit:
Citation:
Sur « l’absence d’appropriation privée du sol»
[...]
En conséquence, je vois dans ce contexte, comme une « impossibilité structurale » de l’esclavage de production, telle que le fonctionnement des sociétés africaines anciennes ne créait pas les conditions de développement d’une économie esclavagiste.

Quid de l'existence d'un esclavage domestique?

* Au préalable, qu’est-ce que l' esclavage ?

C’est une forme particulière de servitude humaine, parmi beaucoup d’autres.

L’esclave est un non-citoyen (ou un citoyen déchu) contraint de travailler gratuitement pour un maître, souvent ad vitam, et dont la non-citoyenneté est héréditaire. En général, l'esclave est originellement un allogène.

En tant que non-citoyen, l’esclave n’est pas considéré comme un membre de droit de la société politique : c'est un non-ayant droit de cité. Et bien entendu étant contraint, il n’est pas libre, puisqu’il est sous l’empire du maître. Souvent, il lui est interdit d'aller et venir librement.

Cet esclave n’en demeure pas moins un être humain, reconnu notoirement comme tel, quoique soumis à un autre être humain, dit maître. D’où une différence radicale avec le bois d’ébène, juridiquement déchu d’humanité, réduit à la condition de « chose mobilière » appartenant à un propriétaire.

En conséquence : toute servitude humaine n’est pas de l’esclavage. L’esclave domestique est celui qui est employé au domicile du maître, soit pour des travaux domestiques, soit à des fins sexuelles.

* Quid maintenant de l’esclavage domestique en Afrique ancienne ?
Existait-il en Afrique ancienne une catégorie de personnes dépourvues de droits civiques, attachées à des maîtres, dont elles assuraient, sous contrainte, des prestations domestiques ou sexuelles ?
Je ne dispose pas de documents précis me permettant de répondre à cette question avec suffisamment d'assurance. Je vais donc m'en tenir au principe ci-après, et ensuite commenter quelques faits documentés :
En l'absence d'éléments probants, on ne peut pas inférer un esclavage en Afrique, fût-il domestique, au seul prétexte que toutes les civilisations anciennes ont recouru à diverses formes de servitude humaine. Car, encore une fois, toute condition servile n'est pas de l'esclavage ; ni celle de djam, ni celle de bois d'ébène.

Selon le modèle du "Mode de Reproduction Africain", les sociétés politiques africaines anciennes se sont formées généralement par l'expansion démographique d'une famille ou d'un groupe de familles dans un milieu écologique jugé favorable (lac, bassin fluvial, mine de fer, cuivre, or, etc.). Il s'agit rarement de conquêtes militaires d'un groupe assujetissant d'autres, qui de ce fait constitue des captifs, c'est-à-dire une nombreuse catégorie servile. Nagada, Kmt, Koush, Wagadu, Kongo (et autres sociétés anté-islamiques) semblent s'être formées plutôt par des stratégies d'alliances matrimoniales, que par des conquêtes militaires.

En outre, la famille africaine ancienne est généralement nombreuse. Ce qui la rend à même de pourvoir à ses besoins de travail domestique, sans recourir à de la main d'oeuvre contrainte et gratuite. Ce d'autant que des systèmes de solidarité économique permettaient dans bien de cas à telle famille d'en solliciter d'autres pour certains grands travaux domestiques ou agricoles (construction d'une maison, labourage de champs) ; en contrepartie de prestations analogues rendues à chacune, le moment venu. Comme si un certain volume d'heures de travail était mutualisé entre lesdites familles, que chacune recevait en dotation à tour de rôle ; à l'instar des actuelles tontines d'argent...
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Dernière édition par OGOTEMMELI le Dim 30 Juil 2006 09:32; édité 2 fois
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Dim 30 Juil 2006 09:19    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Selon le modèle du "Mode de Reproduction Africain", les sociétés politiques africaines anciennes se sont formées généralement par l'expansion démographique d'une famille ou d'un groupe de familles dans un milieu écologique jugé favorable (lac, bassin fluvial, mine de fer, cuivre, or, etc.). Il s'agit rarement de conquêtes militaires d'un groupe assujetissant d'autres, qui de ce fait constitue des captifs, c'est-à-dire une nombreuse catégorie servile. Nagada, Kmt, Koush, Wagadu, Kongo (et autres sociétés anté-islamiques) semblent s'être formées plutôt par des stratégies d'alliances matrimoniales, que par des conquêtes militaires.

Ce modèle de fromation sociale est très différent de ce qui a prévalu en Méditerrannée septentrionale, où est attesté l'esclavage : d'une part, les régions au nord de la Méditerranée sont exiguës, comparativement à une Afrique de plusieurs dizaines de millions de kilomètres carrés.

D'autre part, il semble que ces regions méditerranéennes étaient anciennement occupées d'abord par des populations négro-asiatiques, voire des colonies kmtiennes, jusqu'au second millénaire avant notre ère. C'est à la fin de ce millénaire, voire un peu plus tard, que des populations blanches des plaines de Pô et du Danube vont progressivement conquérir ces régions, au détriment de leurs primo-occupants. On peut imaginer que certains de ces vaincus soient constitués en classes serviles.

Une fois ces processus de conquêtes achevés, on peut imaginer que les migrants ultérieurs, originaires de plus lointaines régions septentrionales, viennent accroître les classes serviles, notamment en l'absence d'autres terres méditerranéennes à conquérir ; mais dans l'espoir de profiter du "boom économique" (et nécessairement culturel) de la région...

C'est ainsi que de plus en plus de non-ayant-droit de cités vont s'amasser aux portes des cités helléniques, sur des terres ingrates, n'ayant d'autre choix que de vendre leur force de travail, voire de se vendre, aux citoyens hellènes, particulièrement aux classes les plus fortunées dites du patriciat...

Puis une multitude de guerres opposant les différentes "tribus" de conquérants vont ponctuer des siècles d'histoire de la Méditerranée, avec leurs cortèges de vaincus/captifs, qui sont autant de bataillons d'esclaves, au moins potentiels. Où comment ces sociétés helléniques fonctionneront essentiellement assises sur une nombreuse classe servile, auto-reproduite, dans un contexte culturel où les métiers de la guerre sont sacralisés, et ceux de la terre et artisanaux laissés aux gens de peu...
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Dim 30 Juil 2006 19:59    Sujet du message: Répondre en citant

Chekh Anta Diop a écrit:
Les esclaves des empereurs du Mali et des Askia de Gao jouissaient de la liberté totale de leurs mouvements.

C’est ainsi qu’un esclave quelconque de l’Askia Daoud, originaire du Kanta, a pu accomplir le pèlerinage à la Mecque à l’insu de son maître ; à son retour, le roi le gracia avec cent membres de sa tribu, au lieu d’écouter les paroles hypocrites de son ouandoû (héraut) qui voulait le monter contre l’esclave.

Les tribus Diam-Ouali, Diam-Téné et Sorobanna, tout en étant esclaves de l’Askia, occupaient tout un pays dont elles cultivaient les sols à leur compte et ne donnaient qu’une fraction déterminée des récoltes au souverain. Lorsque celui-ci les donna à son tour à un érudit musulman nommé Mohammed Toulé, elles n’en restèrent pas moins sur place ; rien ne fut changé dans leur vie, leur nouveau maître, comme c’était la coutume, devait simplement continuer à percevoir la même fraction des récoltes.

Lorsque l’Askia Mohammed vainquit Sonni Baro Daou, fils de Sonni Ali, il hérita des vingt-quatre tribus d’esclaves qui lui appartenaient. Le Tarikh el-Fettach donne tous les détails touchant à l’existence sociale de ces tribus et, en particulier, le système de redevances qui leur était appliqué.

Avant d’appartenir ainsi aux Songhaï, elles furent d’abord propriété de l’empereur du Mali ; c’est à partir de Sonni Mâdogo qu’elles changèrent de maître impérial.

Les trois premières d’entre elles sont d’origine bambara et n’étaient vraisembablement pas encore islamisées, s’il faut en croire Kâti ; autrement dit, l’esclave pouvait avoir une religion différente de celle de son maître. Le roi de Mâli choisissait parmi elles ses domestiques.

Lorsqu’un homme voulait se marier, le roi fournissait la dot de 40000 cauris « aux beaux-parents, afin d’empêcher la femme ou ses enfants de revendiquer la liberté et afin de bien établir que ceux-ci et leurs propres enfants demeuraient la propriété du Malli-koï [...] Du temps des Malli-koï, et depuis que ces tribus leur appartenaient, elles étaient astreintes à une prestation annuelle de quarante coudées (de terre à mettre en valeur) par chaque couple, mari et femme ; il en fut ainsi jusqu’à ce que ces tribus fussent passées dans la main des chî. »

C’est avec ces récoltes que le roi nourrissait ses troupes ; si elles étaient mauvaises ou insuffisantes, les tribus subissaient alors une nouvelle taxation compensatrice, comme étant responsables de la mauvaise conduite des travaux agricoles.

Sous l’Askia Mohammed les redevances furent encore plus rationnelles, plus humaines ; elles étaient perçues de la façon suivante : un impôt proportionnel, en nature, frappait chaque couple au moment des récoltes. Après avoir évalué la richesse économique de chaque famille, le percepteur envoyé par le roi prenait dix mesures de farine à celui qui ne pouvait fournir que cela, vingt à celui qui ne pouvait fournir davantage et trente aux autres, même s’ils étaient capables d’en fournir mille. Cette limite, en effet, ne devait jamais être dépassée, quelle que fût la richesse individuelle de l’esclave.

[CAD, « L’Afrique noire précoloniale », éd. Présence Africaine, 1987, pp146-147]

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RICHYRICH
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MessagePosté le: Dim 30 Juil 2006 22:40    Sujet du message: qu’est-ce que l' esclavage ? Répondre en citant

Citation:
qu’est-ce que l' esclavage ?

C’est une forme particulière de servitude humaine, parmi beaucoup d’autres.

L’esclave est un non-citoyen (ou un citoyen déchu) contraint de travailler gratuitement pour un maître, souvent ad vitam, et dont la non-citoyenneté est héréditaire. En général, l'esclave est originellement un allogène.

En tant que non-citoyen, l’esclave n’est pas considéré comme un membre de droit de la société politique : c'est un non-ayant droit de cité. Et bien entendu étant contraint, il n’est pas libre, puisqu’il est sous l’empire du maître. Souvent, il lui est interdit d'aller et venir librement.

Cet esclave n’en demeure pas moins un être humain, reconnu notoirement comme tel, quoique soumis à un autre être humain, dit maître. D’où une différence radicale avec le bois d’ébène, juridiquement déchu d’humanité, réduit à la condition de « chose mobilière » appartenant à un propriétaire.

En conséquence : toute servitude humaine n’est pas de l’esclavage. L’esclave domestique est celui qui est employé au domicile du maître, soit pour des travaux domestiques, soit à des fins sexuelles.

Cette définition aura permis de comprendre que le bois d'ébène, si il fût une main d'oeuvre servile, ne mérite pas pour autant le statut sinon l'appellation d'esclave dans la mesure où l'esclave est par définition un être humain ce que ne fût pas le bois d'ébène, chose mobilière.
Néanmoins, cette définition, justifiée dans le cas français, car le Code Noir attribue ce statut à l'article 44, peut-elle l'être dans le cas suédois, par exemple? Nous avons vu en effet qu'un code suédois s'était substitué au Code Noir dans leur unique colonie caraïbe et que ce code stipulait la nature humaine de l'esclave dans son article 10 http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?p=89142&highlight=#89142
Peut-on généraliser cette spécificité française?
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Lun 31 Juil 2006 06:34    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
As well as to prevent the abufe of an unlimited power and Authority of tyrannical Mafters, are our Motives which induce us by these Prefents to make the following Ordinance.

Dans le cas français, le principe de l'inhumanité du captif nègre est fermement posé dans le Code noir. Mais, chronologiquement, la réalité des îles dévança le dit principe, et elle le dépassait largement en férocité.

Il semble que c'est cette férocité réelle, effective, dans sa colonie que l'ordonnance suédoise de 1787 tente, entre autres, de "regulate". Mais, comme l'a dit Nelly Schmidt, en substances, seul l'examen des faits (en l'occurrence, de la situation effective des Nègres dans la colonie suédoise) permettrait d'établir une distinction, le cas échéant, avec la condition de bois d'ébène.

Pour autant, avant un tel examen, je préjuge que la situation ne devait pas être radicalement différente chez les Suédois, notamment en raison de la concurrnce économique acharnée que se livraient les colonies entre elles, dont la prospérité reposait essentiellement sur la surexploitation du travail de Nègre...

En outre, je ne vois où l'article 10 "sitpule la nature humaine de l'esclave". Il dispose qu'il faut traiter humainement le Nègre, c'est-à-dire que le maître devrait cesser de se comporter comme une bête féroce à l'égard de son Nègre. Ce qui peut se dire d'un maître vis à vis de son chien, sans pour autant que l'humanité du chien soit ainsi "stipulée" Rolling Eyes

Bref, vu d'ici, sans plus d'éléments d'apprécaition, rien ne montre que la situation du Nègre était différente dans la colonie suédoise de ce qu'elle était partout ailleurs ; avec ou sans Code Noir...
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RICHYRICH
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MessagePosté le: Lun 31 Juil 2006 22:42    Sujet du message: Répondre en citant

Je vous l'accorde, ma question ainsi formulée était particulièrement maladroite Embarassed ...d'autant plus que l'article 10 du Code suédois en question a son équivalent dans le Code Noir français (dont il s'inspire largement) :
Citation:
Art. 26. Les esclaves qui ne seront point nourris, vêtus et entretenus par leurs maîtres, selon que nous l’avons ordonné par les présentes, pourront en donner avis à notre procureur, et mettre leurs mémoires entre les mains, sur lesquelles, et même d’office, si les avis lui viennent d’ailleurs, les maîtres seront poursuivis à sa requête, et sans frais ; ce que nous voulons être observé, pour les crimes et traitements barbares et inhumains des maîtres, envers leurs esclaves.
...et effectivement rien de tout cela ne "stipule" la nature humaine du nègre.
Par contre, dans l'état actuel de sa formulation, votre définition de l'esclavage (ou plutôt votre non définition de l'esclavage en ce qui est de son application au bois d'ébène),
Citation:
Cet esclave n’en demeure pas moins un être humain, reconnu notoirement comme tel, quoique soumis à un autre être humain, dit maître. D’où une différence radicale avec le bois d’ébène, juridiquement déchu d’humanité, réduit à la condition de « chose mobilière » appartenant à un propriétaire.
s'appuie (sauf erreur d'interprétation de ma part) sur l'aspect juridique de sa considération et si cela est valable vis à vis du Code Noir français cela ne l'est pas dans le cas de l'ordonnance suédoise où il n'y a pas d'équivalent à l'Article 44...sans bien sûr et pour autant perdre de vue, dans un cas comme dans l'autre, la réalité des îles au delà des codes.

( une copie de cet échange peut être à classer dans le topic Le Code Noir, par Louis XIV en 1685 http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?t=6927 )
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mar 01 Aoû 2006 20:28    Sujet du message: Répondre en citant

RICHYRICH a écrit:
Par contre, dans l'état actuel de sa formulation, votre définition de l'esclavage (ou plutôt votre non définition de l'esclavage en ce qui est de son application au bois d'ébène), [...] s'appuie (sauf erreur d'interprétation de ma part) sur l'aspect juridique de sa considération et si cela est valable vis à vis du Code Noir français cela ne l'est pas dans le cas de l'ordonnance suédoise où il n'y a pas d'équivalent à l'Article 44...sans bien sûr et pour autant perdre de vue, dans un cas comme dans l'autre, la réalité des îles au delà des codes.

Heu, pas vraiment : le code noir entérine un fait attesté bien de décennies avant son entrée en vigueur ; il ne le crée pas, et n'en est donc pas la cause, a fortiori principale. Ce Code est "juste" une circonstance aggravante, au moins potentiellement, de la condition de bois d'ébène : celle-ci existe indépendamment de celui-ci. Et peut donc exister dans le cadre des colonies suédoises, même sans ce fameux article 44.

Encore une fois : d'abord les faits, surtout les faits, seulement ces faits déterminent et caractérisent la condition de bois d'ébène. Il reste donc à connaître desdits faits dans le cas de la colonie suédoise, pour pouvoir en juger en connaissance de cause...

P.S. Je reviendrai commenter l'extrait de CAD que j'ai rapporté. D'ores et déjà, on peut noter :
- qu'il ne concerne pas les temps anté-islamiques,
- que les sociétés africaines évoquées ne se sont pas constituées selon le "Mode de Reproduction Africain", mais essentiellement en réaction autonome/souveraine à une montée en puissance internationale de l'islam. Laquelle montée se signale particulièrement en Afrique soudanienne par la prise de Koumbi Saleh (capitale de Wagadu) en 1076 par les Almoravides...
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mer 02 Aoû 2006 20:19    Sujet du message: Répondre en citant

A la question de savoir si les sociétés africaines anté-islamiques étaient esclavagistes, la réponse la plus objective est qu'on n'en sait presque rien.

Ma réponse personnelle (plutôt hypothétique) est que l'esclavage n'est pas une instituition africaine ancienne. Et que pour les nombreuses sociétés africaines anté-islamiques documentées (Kmt, Koush, Axoum, Garama, Méroé, Wagadu), rien ne permet d'affirmer avec certitude qu'elles étaient esclavagistes.

* Qu'en est-il des sociétés contemporaines de l'islam?
Citation:

Les esclaves des empereurs du Mali et des Askia de Gao jouissaient de la liberté totale de leurs mouvements.

[...] Les tribus Diam-Ouali, Diam-Téné et Sorobanna, tout en étant esclaves de l’Askia, occupaient tout un pays dont elles cultivaient les sols à leur compte et ne donnaient qu’une fraction déterminée des récoltes au souverain.

[...] Lorsque l’Askia Mohammed vainquit Sonni Baro Daou, fils de Sonni Ali, il hérita des vingt-quatre tribus d’esclaves qui lui appartenaient.

[...] Avant d’appartenir ainsi aux Songhaï, elles furent d’abord propriété de l’empereur du Mali

[...] Le roi de Mâli choisissait parmi elles ses domestiques. Lorsqu’un homme voulait se marier, le roi fournissait la dot de 40000 cauris [...]


Voici décrites des catégories serviles :
- qui sont libres de leurs mouvements
- jouissent (de l'essentiel) du fruit de leur labeur
- dont les membres peuvent devenir très riches
- dont des membres gouvernent des provinces (ou autres entités adlministratives) habitées également par des hommes libres
- dont des membres peuvent siéger à la cour, occupant de hautes fonctions politiques
- etc.
Au regard de ces éléments de description, peut-on encore parler "d'esclaves" à propos de ces catégories serviles? Je pense que ce terme "esclave" est impropre pour définir ce qui est ainsi décrit, qu'en conséquence son emploi (par CAD) procède ici d'un abus de langage, voire d'une distorsion épistémique. Tandis qu'ailleurs, chez d'autres auteurs, cette distorsion est volontairement entretenue, pour n'être plus au fond qu'une escroquerie épistémologique...

* Si ce ne sont des esclaves, de quoi s'agit-il?
hypothèse : à parrtir du XIè siècle (notamment de 1076), la Fédération de Wagadu est en plein déclin.

Certains Etats (ou royaumes, ou quelconque entité politique membre de la Fédération) tentent alors de s'autonomiser, pour au minimum éviter de pâtir de ce déclin. D'où de nouvelles alliances et rivalités, sudéterminées notamment par la montée en puissance politique de l'islam dans cette région d'Afrique occidentale.

Les nations bambara perdront progressivement la partie, surtout en raison de leur farouche opposition à l'islam. D'autres nations, quoique pro-musulmanes échoueront également dans leur tentative de reprendre le leaderchip, face aux Manden, Sosso et autres moyennes puissances du temps de Wagadu, ambitionnant désormais de devenir "grandes".

Bref, dans ce contexte général de guerre de tous contre tous, de décompositions/recompositions politiques de grande ampleur, les plus insoumis parmi les nombreux vaincus seront plus sévèrement vassalisés : ils supporteront des taux de prélèvements obligatoires excptionnellement drastiques, afin de les empêcher de constituer des forces collectives suffisamment menaçantes ; tout en laissant aux individus la possibilité de devenir personnellement TRES riches. Et bien entendu, de telles personnalités seront les dernières à combattre un système oppressif qui leur laisse, malgré tout, d'aussi lucratives opportunités individuelles...

Ces prélèvements obligatoires, ou plus prosaïquement ces tributs élevés, serviront notamment à financer les efforts de guerres si fréquentes et onérteuses. Et les nations ainsi taxées seront massivement empoyées dans ces guerres "de tous contre tous"...
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MessagePosté le: Mer 02 Aoû 2006 21:06    Sujet du message: Répondre en citant

La relation de maître à esclave est une relation "intuitu personnae", littéralement physique, entre un homme et sa machine humaine.

Or, dans le cas qui nous occupe, cette relation est presque totalement impersonnelle : le souverain/vainqueur sait que telles nations lui sont désormais assujetties, sans qu'il n'entretienne nécessairement de relation immédiate avec chaque membre de ces groupes de vaincus, pourtant demeurés insoumis et guettant la moindre occasion de s'émanciper.

D'ailleurs, ce qui préoccupe vraiment le souverain, c'est la menace militaro-politique que pourrait représenter chaque groupe, en tant que groupe, s'il avait la latitude de constituer librement ses propres forces.

Alors, tous les moyens sont bons pour obtenir l'allégeance de ces populations si rétives, et tellement redoutées : depuis les plus coercitifs (impôts, mais aussi massacres collectifs) jusqu'aux plus incitatifs (promotions personnelles habilement distribuées à certains leaders "compréhensifs"...) ; en passant par une dispersion tous azimuts de quelques individus, notamment comme domestiques chez certains particuliers de haut rang social.

Assurément, on n'est pas en présence ici d'un rapport de maître à esclave(s), mais d'une relation précaire de nation(s) dominante(s) à nation(s) provisoirement dominée(s)...
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Gnata
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MessagePosté le: Mer 02 Aoû 2006 23:13    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:

* Qu'en est-il des sociétés contemporaines de l'islam?..


Citation:
Un point sombre vient obscurcir ce tableau presque trop beau : L'Askia échangeait certains enfants de ses tribus contre des chevaux
CAD , Afrique Noire précoloniale , éd. Présence Africaine 1987 , p 147

À vrai dire des passages comme ceux-là peuvent s'interpreter comme si ces sociétés contemporaines Islamiques sont "à un certain point esclavagistes" , en cela L'Islam y est pour quelquechose .

OGOTEMMELI a écrit:

on peut noter :
- qu'il ne concerne pas les temps anté-islamiques,
- que les sociétés africaines évoquées ne se sont pas constituées selon le "Mode de Reproduction Africain", mais essentiellement en réaction autonome/souveraine à une montée en puissance internationale de l'islam. Laquelle montée se signale particulièrement en Afrique soudanienne par la prise de Koumbi Saleh (capitale de Wagadu) en 1076 par les Almoravides...


Ces pays entiers "d'Esclaves" ressemblent à ces états que l'on dit communément vassaux , ils servent entre autre la puissance tutélaire , en cela L'Isalm est encore pour quelquechose .
On a beau dire et montrer que L'Afrique de l'époque contemporaine Islamique n'a pas eu dans ses populations ce que l'on appelle de manière usuelle des Esclaves , et que ces Esclaves ne servaient que L'Askia, mais force est de constater que ces populations serviles Islamiques n'y sont pas loin.

L'Islam a apporté bien plus de maux qu'autres choses et parmis ceux-ci ces pratiques que les états vassaux sont de facto des servants à vie dont L'Askia pouvait disposer à sa guise...

La complexité ( pour beaucoup de paresseux , moi y compris ) pour dénouer tous ces termes finie par entamer notre patience .
C'est dommage qu'il n'y ait pas vraiment d'artéfacts ou de références de cette Afrique Anté-Islamique sur ce qu'il en était vraiment à propos de l'Esclavage ou de la servilité .
OGOTEMMELI a écrit:
A la question de savoir si les sociétés africaines anté-islamiques étaient esclavagistes, la réponse la plus objective est qu'on n'en sait presque rien.

ca nous aurait situé vraiment sur les dires de OPG .
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Jeu 03 Aoû 2006 03:25    Sujet du message: Répondre en citant

gnata a écrit:
Un point sombre vient obscurcir ce tableau presque trop beau : L'Askia échangeait certains enfants de ses tribus contre des chevaux .
CAD , Afrique Noire précoloniale , éd. Présence Africaine 1987 , p 147


D'abord, mea culpa. Car j'aurais dû citer également cet extrait, surtout qu'il prête à confusion :
Gnata a écrit:
À vrai dire des passages comme ceux-là peuvent s'interpreter comme si ces sociétés contemporaines Islamiques sont "à un certain point esclavagistes" , en cela L'Islam y est pour quelquechose .

Gnata : il semble que pour toi l'esclavagisme se réduise (même "à un certain point") au fait d'échanger des personnes contre des objets ; donc de les vendre/troquer. A retenir ce seul critère, tel footballeur vendu à tel club serait un esclave Rolling Eyes ...

Dans le cas de l'Askia, il pourrait s'agir de disperser des populations vaincues, notamment d'éloigner de futurs guerriers revanchards ; plutôt que de vendre du bétail humain. On se rappelle que Mohamed Touré est un usurpateur, aux yeux de beaucoup de ses concitoyens ; d'où d'alleurs son titre d'"Askia" . Pour autant, le principal droit qu'il s'arroge comme butin sur ces nations vaincues (dites "tribus d'esclaves"), c'est un produit fiscal élevé qu'il prélève annuellement sur leur production. Et c'est bel et bien ce droit, et seulement cela, qu'il cède lorsqu'il "offre" ces "tribus" à des personnalités. Askia n'est donc pas le maître d'une force de travail "taillable et corvéable à merci", mais le destinataire d'un produit fiscal élevé (que d'ailleurs CAD trouve pas si élevé que ça, en valeur absolue...) et surtout Délimité rigoureusement...

Donc, frère, je comprends ton impatience, mais ce n'est pas une raison suffisante pour nommer "esclavage" toute forme d'asservissement : cela prête à trop de confusion. De plus, les gens ici concernés ne sont pas des non-ayant droit de cité, puisqu'ils peuvent aller et venir librement ; et que surtout ils ont des représentants légaux dans les plus hautes instances politiques de la société (Mali nké, puis Songhay). etc. Cela fait quand même au moins une différence radicale d'avec la condition d'esclave, a frotiori de bois d'ébène Exclamation
Citation:
Ces pays entiers "d'Esclaves" ressemblent à ces états que l'on dit communément vassaux , ils servent entre autre la puissance tutélaire , en cela L'Isalm est encore pour quelquechose .
On a beau dire et montrer que L'Afrique de l'époque contemporaine Islamique n'a pas eu dans ses populations ce que l'on appelle de manière usuelle des Esclaves , et que ces Esclaves ne servaient que L'Askia, mais force est de constater que ces populations serviles Islamiques n'y sont pas loin.

L'Islam a apporté bien plus de maux qu'autres choses et parmis ceux-ci ces pratiques que les états vassaux sont de facto des servants à vie dont L'Askia pouvait disposer à sa guise...

Heu, vraiment difficile à dire : certes l'islam provoque d'importantes mutations socio-historiques ; mais dont pour le coup (en Afrique occidentale) les Africains sont les principaux protagonistes, dans un contexte politico-militaire où ils conservent l'essentiel des initiatives.

Ce sont bien des Africains, comme Mohamed Touré (et plus Ahmadou Sheikou, Dan Fodio, etc.) qui imposeront progressivement l'islam en Afrique ; avec effectivement l'appui significatif d'Ulema et Kadi arabes ayant nombreusement investi les palais de la région. Ces "élites" africaines sont convaincues que le monde (de l'époque) étant musulman, il fallait que leur société devînt musulmane pour conserver (économique, diplomatique, etc.) toute sa place sur cet échiquier international.

J'ai sincèrement l'impression que leurs choix politiques sont moins contraints, et qu'ils relèvent de stratégies bien compréhensibles ; même si d'autres options existaient, qui étaient tout aussi valables. Il n'y a pas de protagonistes politiques parfaits, qui font toujours les meilleurs choix possibles. Il y a un contexte nécessairement dynamique, où certaines options, à un moment donné, possèdent plus de chance de succès que d'autres ; ou en tout cas se réalisent plutôt que les autres, et au détriment de ces dernières.

Gnata a écrit:
La complexité ( pour beaucoup de paresseux , moi y compris ) pour dénouer tous ces termes finie par entamer notre patience .
C'est dommage qu'il n'y ait pas vraiment d'artéfacts ou de références de cette Afrique Anté-Islamique sur ce qu'il en était vraiment à propos de l'Esclavage ou de la servilité .
OGOTEMMELI a écrit:
A la question de savoir si les sociétés africaines anté-islamiques étaient esclavagistes, la réponse la plus objective est qu'on n'en sait presque rien.

ca nous aurait situé vraiment sur les dires de OPG .

Là, Gnata, tu es trop sévère avec moi : je croyais pourtant avoir démontré qu'il n'y a rien dans le livre d'OPG permettant d'affirmer que l'Afrique ancienne était esclavagiste. Si cette démonstration est valide, alors nous sommes tout à fait SITUES sur les dires MENSONGERS d'un OPG prétendant ce qu'il n'a nulle part prouvé Exclamation Evil or Very Mad Exclamation

En effet, dire qu'on n'en sait presque rien, ce n'est pas dire que l'esclavage a existé en Afrique ancienne, au point d'en donner des estimations chiffrées complètement bidons...

D'ailleurs, quand je dis qu'on n'en sait presque rien, c'est aussi pour éviter de tomber dans l'excès inverse d'OPG : ne pas mettre ma tête à couper sur la thèse que l'Afrique ancienne n'était pas esclavagiste ; bien que les maigres éléments documentés aillent dans ce sens plutôt que dans celui des embrouilles grenouilliennes. C'est surtout pour nous inciter tous (intéressés par notre histoire) à chercher par nous-même, à exploiter le maximum de ressources historiales possible ; sans s'en remettre aveuglément à des gourous négriéristes.

Par exemple, que disent à ce propos les dizaines de milliers de documents scripturaires anciens retrouvés à Tombouctou depuis si longtemps, dont certains datent du XIVè siècle, et ont plus fait l'objet de trafic de pièces archéologiques que d'analyses historiographiques Question Question Question
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MessagePosté le: Jeu 03 Aoû 2006 11:32    Sujet du message: les traites négrières selon opg Répondre en citant

C'est la première fois que j'écris sur ce forum mais il faut savoir que j'ai découvert grioo et son forum il y a 2 ou 3 ans et je lis regulièrement les topics et je vous avoue que je copie les topics et je les mets en pages et je me constitue une documentatation.
J'interviens essentiellement pour appuyer la première intervention de Gnata demandant à l'initiateur du topic j'ai cité OGOTEMMELI de mettre sous forme de livre toutes ses contributions à notre éveil et je vais aussi dire que ces différents débats (excusez le hors sujet) sont des débats entre une élite un club de privilégié qui a accès à internet qui a les moyens. Je vous informe que je suis africain et je vie en Afrique en Guinée ou je travaille.
Mon rêve est que les différents débats sur grioo soient portés au grand public surtout africain (je veux dire surtout la jeunesse) par le biais de la radio ou de la télévision.
A vous tous, à commencer par Ogotommelie, Chabine, Ardin, BMW, et j'en passe et des meilleurs bravo et bonne continuation. Mais pensez à vos frères en Afrique jeunes, moins jeunes, vieux, femmes et enfants, nous avons besoins de vos lanternes de votre intelligence de votre objectivité.
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Gnata
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MessagePosté le: Jeu 03 Aoû 2006 23:55    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:

Gnata : il semble que pour toi l'esclavagisme se réduise (même "à un certain point") au fait d'échanger des personnes contre des objets ; donc de les vendre/troquer. A retenir ce seul critère, tel footballeur vendu à tel club serait un esclave Rolling Eyes ...


Effectivement j'ai nuancé ma définiton avec l'expression "à un certain point" , je me suis mis dans la peau d'un paresseux qui lui n'a pas lu Cheikh Anta et qui se fait dire que l'Askia échangeait des enfants contre des chevaux , à première écoute ou lecture , il y a peu de place à l'ambiguïté quand à la valeur de ces enfants !

...Selon Kâti , L'Askia avait des plantations un peu partout dans le pays , et parlant de la plantation D'Abdâ dans la region de Dendi, Missakoulallah qui etait chef de 4 fanfas est décrit comme extrêmement riche et ce malgré qui soit considéré comme Esclave ( P.149).

En fait ,moi ce qui me trépigne c'est ce melange des genres dans la servilité , il aurait été intéresant que CAD nous conte plus sur la partie des enfants ...

Ogotemmeli a écrit:
...et que surtout ils ont des représentants légaux dans les plus hautes instances politiques de la société (Mali nké, puis Songhay). etc. Cela fait quand même au moins une différence radicale d'avec la condition d'esclave, a frotiori de bois d'ébène


Oui là c'est clair qu'il y a une différence assez notable entre la condition de ces "Esclaves " et le bois d'Ébène et ca conforte ce que j'énonce plus haut quant aux mélange des genres.

Ogotemmeli a écrit:
Ces "élites" africaines sont convaincues que le monde (de l'époque) étant musulman, il fallait que leur société devînt musulmane pour conserver (économique, diplomatique, etc.) toute sa place sur cet échiquier international.

J'ai sincèrement l'impression que leurs choix politiques sont moins contraints, et qu'ils relèvent de stratégies bien compréhensibles ; même si d'autres options existaient, qui étaient tout aussi valables


Peux-t-on alors dire que de cette Servilité contemporaine à L'islam rencontre celle qui se pratiquait dans les périodes Anté-Islamiques ? , puisque comme tu le mentionnes « J'ai sincèrement l'impression que leurs choix politiques sont moins contraints », si ces pratiques avaient été imposées par une certaine culture (politique ) Islamique ou Musulmane on aurait vite fait de conclure ,comme je l'ai fait plus haut , que L'Islam fut pour quelquechose dans ce genre de pratique sur les castes Serviles , mais puisqu'il semble que rien ne fut imposé ni politiquement et probablement culturellement ( je présume aussi ) , peut-on conclure que ces pratiques se faisaient avant la période l'Islamique ?

Ogotemmeli a écrit:
Là, Gnata, tu es trop sévère avec moi : je croyais pourtant avoir démontré qu'il n'y a rien dans le livre d'OPG permettant d'affirmer que l'Afrique ancienne était esclavagiste. Si cette démonstration est valide, alors nous sommes tout à fait SITUES sur les dires MENSONGERS d'un OPG prétendant ce qu'il n'a nulle part prouvé


Non , Frère mon impatience vient du fait que nous n'ayons pas assez de supports directs pour savoir si oui ou non il existait de la Servilité ou de l'Esclavage pendant les périodes anté-Islamiques , et que nous soyions obligés de passer par les textes comme ceux de CAD ( qui sont , je le repète , assez complexes pour les paresseux ) pour ressortir que les castes Serviles de ce temps ne sont en rien comparables aux Bois d'Ébènes ...
Je le dis parceque j'ai eu à confronter un frère Africain qui ne l'entendait pas de cette oreille et qui ne s'est résolu à croire qu'effectivement qu'il y avait une différence entre Bois d'ébène et Esclave sous L'Askia qu'après une joute verbale sans fin ( pretextant que CAD est trop lourd à lire , malgré un niveau Intelectuel assez conséquent ) , bref là où il fallait un support historique clair , nous utilisons le verbe et ses subtilités .

Ogotemmeli a écrit:
Par exemple, que disent à ce propos les dizaines de milliers de documents scripturaires anciens retrouvés à Tombouctou depuis si longtemps, dont certains datent du XIVè siècle, et ont plus fait l'objet de trafic de pièces archéologiques que d'analyses historiographiques


C'est tout le problème de la gérance de notre patrimoine qui est en question , pouratnt ces restitutions ont commencé sous un certain président Malien , Historien de son état . C'est dommage , mais c'est ce qui arrive lorsque nous ne sommes pas maître de notre Histoire , on a beau le repeter , mais la triste réalité .
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RICHYRICH
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MessagePosté le: Ven 04 Aoû 2006 12:36    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
gnata a écrit:
Un point sombre vient obscurcir ce tableau presque trop beau : L'Askia échangeait certains enfants de ses tribus contre des chevaux .
CAD , Afrique Noire précoloniale , éd. Présence Africaine 1987 , p 147

D'abord, mea culpa. Car j'aurais dû citer également cet extrait, surtout qu'il prête à confusion :
Gnata a écrit:
À vrai dire des passages comme ceux-là peuvent s'interpreter comme si ces sociétés contemporaines Islamiques sont "à un certain point esclavagistes" , en cela L'Islam y est pour quelquechose .

Gnata : il semble que pour toi l'esclavagisme se réduise (même "à un certain point") au fait d'échanger des personnes contre des objets ; donc de les vendre/troquer. [...]

Si il n'est pas question là d'esclavage, cela s'apparente néanmoins à de la traite...a t-on des informations complémentaires : à qui ces enfants étaient-ils échangés, que devenaient t-ils?
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Sam 05 Aoû 2006 03:34    Sujet du message: Répondre en citant

RICHYRICH a écrit:
Si il n'est pas question là d'esclavage, cela s'apparente néanmoins à de la traite...a t-on des informations complémentaires : à qui ces enfants étaient-ils échangés, que devenaient t-ils?

Même pour "traite", il faut voir. Les nombreux milliers de chevaux de l'
Askia ont-ils été tous acquis de cette manière, ou même principalement?
Pour parler de "traite" il faut pouvoir établir le caractère habituel de ces transactions, et montrer qu'elles ont porté sur des volumes significatifs dans le cas du Songhay. En tout cas, l'Askia disposait en abondance de d'autres ressources qui intéressaient au moins autant ses partenaires arabes, notamment l'or.
(A ce propos, j'ai le livre de J. Heers qui m'en dira peut-être plus quand je l'aurais lu : "Les négriers en terres d'Islam", éd. Perrin, 2003)

On a parlé d'eunuques et concubines de cours royales arabes, tout comme de main d'oeuvre agricole dans les plantations (de cannes à sucre) du Proche/Moyen-Orient, notamment du pourtour méditerranéen. On connait aussi les foires aux esclaves de Venise, Marseille, Florence, etc. où l'on trouvait à acheter des Nègres.

Mais, du XIè siècle au XVème siècle, la principale activité consommatrice de main d'oeuvre dans le monde musulman occidental (l'Afrique du nord et l'Europe méridionnale), consiste aux innombrables guerres politico-religieuses que se livrent différents sheikhs, califes, sultans, entre eux-mêmes et/ou avec d'autres protagonistes. Fatimides, Almoravides, Almohades sont parmi les principales forces militaro-religieuses de cette période.

Beaucoup d'Africains subsahariens seront enrôlés dans ces différents mouvements, certes de force pour certains, mais aussi de gré pour nombreux autres. C'est le cas de nations nègres du Tekrour, hostiles à la Fédération de Wagadu, qui vont s'allier aux "Al Morabetin" d'Ibn Yacine pour fonder l'empire Almoravide, depuis Kumbi Saleh jusqu'à une petite moitié sud de la Peninsule Ibérique (1042-1086). L'empire almohade aussi aura ses contigents militaires nègres, entre les XIIè et XVème siècles.

En sorte que la présence d'Africains dans le monde arabe de la période consiste essentiellement, d'une part en artisans (bouchers, guerrisseurs, troubadours, etc.) et paysans, d'autre part en eunuques, concubines et militaires. Ces derniers étant très probablement plus nombreux que les autres, quoiqu'ils soient moins visibles (surtout de nos jours), en raison d'un taux de mortalité dans leur métier incomparable à celui des autres catégories socio-professionnelles, par ces temps-là de si nombreuses guerres.

En tout cas, la tradition de militaires nègres dans les armées arabes est très ancienne, et relativement bien documentée : il s'agit bien de combattants (et non pas de bétail à canon), dont certains occuperont les plus hautes fonctions militaires dans les pays qu'ils servent (ex. du Maroc, de la Lybie et de l'Egypte, mais il faut que je retrouve mes doc.)...

Sauf qu'entre les XVIIIème et XXème siècles, à l'apogée de "la traite orientale", il y aura un afflux de Nègres dans le monde arabe ayant un statut d'esclaves, massivement et sans équivoque : c'est cette dernière image qui colle aujourd'hui à la peau de tous les Nègres de ce monde arabe, indistinctement considérés comme des "abd"...
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MessagePosté le: Dim 06 Aoû 2006 08:41    Sujet du message: Re: les traites négrières selon opg Répondre en citant

maatkmt a écrit:
C'est la première fois que j'écris sur ce forum mais il faut savoir que j'ai découvert grioo et son forum il y a 2 ou 3 ans et je lis regulièrement les topics et je vous avoue que je copie les topics et je les mets en pages et je me constitue une documentatation.

J'interviens essentiellement pour appuyer la première intervention de Gnata demandant à l'initiateur du topic j'ai cité OGOTEMMELI de mettre sous forme de livre toutes ses contributions à notre éveil et je vais aussi dire que ces différents débats (excusez le hors sujet) sont des débats entre une élite un club de privilégié qui a accès à internet qui a les moyens. Je vous informe que je suis africain et je vie en Afrique en Guinée ou je travaille.

Mon rêve est que les différents débats sur grioo soient portés au grand public surtout africain (je veux dire surtout la jeunesse) par le biais de la radio ou de la télévision.

A vous tous, à commencer par Ogotommelie, Chabine, Ardin, BMW, et j'en passe et des meilleurs bravo et bonne continuation. Mais pensez à vos frères en Afrique jeunes, moins jeunes, vieux, femmes et enfants, nous avons besoins de vos lanternes de votre intelligence de votre objectivité.
Merci et bonne continuation.


Salut, frère : je prends ma part de tes félicitations avec gourmandise, et t'en suis reconnaissant. Tu m'excuseras de ne t'avoir pas répondu promptement. Mais je suis toujours embarrassé quand on me suggère de publier un ouvrage sur ces sujets, non pas parce que je n'y pense pas, ni que je trouverai cela absolument insurmontable.

Je suis seulement surpris que des bataillons d'historiens africains et afrodescendants que nous avons il ne sorte que trop peu de spécialistes du yovodah. Il y a eu Eric Williams dans les années 1940/1950, il y a eu Walter Rodney dans les années 1960/1970, et désormais Joseph Inikori. Il manque vraiment des spécialistes nègres de cette trempe, sur un sujet si vaste, si importantissime pour nous, et si passionnant.

Joseph Ki-Zerbo, Ibrahima Baba Kaké, Iba Der Thiam, Djibril Tamsir Niane, Elikia Mbokolo, etc. l'Afrique compte beaucoup de très grands historiens n'ayant rien à envier à personne dans leur domaine de compétence, mais pas assez de recherches sur l'Afrique ancienne ; ne serait-ce que l'exploitation intensive des ressources archivistiques disponibles au Niger, au Mali et ailleurs. Tout ce que je dis ici s'appuie essentiellement sur ce que ces auteurs (et quelques autres) ont écrit, et est donc largement disponible dans les livres. Il "suffit" de les lire, le plus attentivement.

Ce qui m'importe aujourd'hui et qui serait une réelle valeur ajoutée aux travaux déjà disponibles, ce serait de prendre le relais là où il se trouve : de poursuivre les recherches, notamment sur les archives de Tombouctou et de l'IRSH NIAMEY. ça ce serait absolument bandant Exclamation Exclamation Exclamation

Quant à la diffusion de ce disponible, ce que chacun peut faire à son petit niveau est déjà très grand : glaner des info. et les faire partager à son entourage, en vue ne serait-ce que de titiller l'amnésie institutionnalisée...
Mais pour aller plus loin, il faudrait des stratégies collectives, politiques : reviser tous les programmes d'enseignement africains depuis le primaire jusqu'à l'université, afin d'y mettre au centre l'Afrique, les Africains et Afrodescendants. Pour le moment c'est la Grèce antique, le Moyen âge et les deux dernières grandes guerres occidentales, dites pompeusement "Guerres mondiales"...

Je suis convaincu que les toutes prochaines générations d'élèves africains ne boiront certainement pas de ces eaux trop usées...
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MessagePosté le: Mer 09 Aoû 2006 21:08    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
En tout cas, la tradition de militaires nègres dans les armées arabes est très ancienne, et relativement bien documentée : il s'agit bien de combattants (et non pas de bétail à canon), dont certains occuperont les plus hautes fonctions militaires dans les pays qu'ils servent (ex. du Maroc, de la Lybie et de l'Egypte, mais il faut que je retrouve mes doc.)...

Les Ottomans n'étaient peut-être pas des Arabes, mais il est intéressant de connaître cet article de Dieudonné Gnammankou, dont je mets le lien et un extrait : http://www.gnammankou.com/latraite.htm

Gnammankou a écrit:
Les esclaves africains qui étaient emmenés dans l'Empire ottoman, subissaient le même sort que les esclaves européens en provenance des territoires d'Europe (Bulgarie, Macédoine, Albanie, Bosnie, Grèce...) sous domination ottomane.

Le trafic concernait en majorité des jeunes garçons et filles de huit à quinze ans en moyenne. Le sort réservé aux jeunes filles était généralement le même que dans les pays arabes: pour les plus belles, devenir des concubines dans les harems du sultan et des puissants de la Cour, ou pour les autres, des servantes dans les riches familles de l'empire. Quant aux garçons, ils devenaient pages, soldats, eunuques, de simples domestiques, ou une main d'oeuvre servile employée dans diverses provinces ottomanes.

C'est ainsi que l'armée ottomane a compté à une certaine époque dans ses rangs des milliers de soldats africains. Un document intéressant, publié en 1717 en France, fait état de cette présence africaine dans les troupes ottomanes levées la même année pour "servir contre S.M.I. en Hongrie et contre les Vénitiens consistant en cavalerie et infanterie, tant de l'Orient, de l'Occident, du Midi que du Septentrion" (2). La composante pluriethnique de l'armée ottomane est très éloquente. On y trouve aux côtés des Arméniens, Valaches, Persans, Assyriens, Macédoniens et aussi Brésiliens, des Africains (Egyptiens, Ethiopiens et d'autres nationalités):

1) Dans la première armée ottomane, celle envoyée en 1717 en Hongrie, on dénombre:

a) dans la cavalerie, sur un total de 105000 hommes -10000 Affricains (le document que nous citons met à part les Affricains*, les Etyopiens* et les Egyptiens,<*orthographe de l'original>) -4000 Etyopiens -10000 Egyptiens -4000 Brésiliens soit 24000 hommes originaires du continent africain (l'origine nationale des Brésiliens n'étant pas donnée, ils ne sont pas inclus dans ce total).

b) dans l'infanterie, sur un total de 251000 hommes, -20000 Affricains -16000 Etyopiens -4000 Egyptiens -15000 Brésiliens soit 40000 fils d'Afrique.

2) Dans la seconde armée ottomane, déployée la même année contre les Vénitiens, il y avait:

a) dans l'infanterie, sur un total de 62000, -6000 Affricains -5000 Etyopiens -7000 Egyptiens -6000 Brésiliens soit 18000 Africains.

b) dans l'infanterie, sur un total de 116100, -1000 Africains -2000 Etyopiens -18000 Egyptiens -1000 Brésiliens soit 21000 Africains.

Par ailleurs, de nombreuses preuves existent sur une présence négro-africaine dans diverses structures de l'Etat ottoman, en particulier, entre le XVIe et le XVIIIe siècles. Les sultans ottomans faisaient venir d'Afrique, surtout d'Ethiopie et de la région du lac Tchad, des eunuques et des enfants destinés à être employés à divers degrés de l'administration ottomane.

Il est établi que les premiers eunuques noirs employés au palais du sultan ottoman remontent au XVe siècle, à partir de 1485. En 1587, l'un d'entre eux prit le devant de la scène et devint le grand eunuque, c'est-à-dire, le chef des eunuques noirs et blancs.

Son autorité était grande: le Kizlar Agasi, ou chef des eunuques, avait le rang de pacha, était le commandant des hallebardiers (baltadji) du palais, le supérieur hiérarchique de nombreux hauts fonctionnaires ottomans y compris du surintendant du Trésor. Il était également une haute autorité religieuse de l'empire: intendant des mosquées impériales et des fondations pieuses de la Mecque et de Médine. Lui seul pouvait parler au sultan à toute heure du jour et de la nuit. A sa retraite, le grand eunuque menait une existence dorée en Egypte (3).

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Chabine
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MessagePosté le: Ven 11 Aoû 2006 16:09    Sujet du message: Re: les traites négrières selon opg Répondre en citant

maatkmt a écrit:
C'est la première fois que j'écris sur ce forum mais il faut savoir que j'ai découvert grioo et son forum il y a 2 ou 3 ans et je lis regulièrement les topics et je vous avoue que je copie les topics et je les mets en pages et je me constitue une documentatation.
J'interviens essentiellement pour appuyer la première intervention de Gnata demandant à l'initiateur du topic j'ai cité OGOTEMMELI de mettre sous forme de livre toutes ses contributions à notre éveil et je vais aussi dire que ces différents débats (excusez le hors sujet) sont des débats entre une élite un club de privilégié qui a accès à internet qui a les moyens. Je vous informe que je suis africain et je vie en Afrique en Guinée ou je travaille.
Mon rêve est que les différents débats sur grioo soient portés au grand public surtout africain (je veux dire surtout la jeunesse) par le biais de la radio ou de la télévision.
A vous tous, à commencer par Ogotommelie, Chabine, Ardin, BMW, et j'en passe et des meilleurs bravo et bonne continuation. Mais pensez à vos frères en Afrique jeunes, moins jeunes, vieux, femmes et enfants, nous avons besoins de vos lanternes de votre intelligence de votre objectivité.
Merci et bonne continuation.

Bienvenue sur ce forum, maatkmt ! Et merci du compliment Embarassed même si je me considère à des années-lumière de l'érudition du grand sage Dogon Smile
Ton message est vraiment émouvant, et il n'est pas tombé à côté Wink
Il faut faire profiter les autres des connaissances échangées sur ce forum, et ça ne se passe pas que sur le web. OGO, c'est quand tu veux Wink
Que dirais-tu de mettre en contact historiens Africains (ceux que tu as cités) avec des historiens Antillais (Georges Mauvois, Jean-Pierre Sainton, Oruno de Lara, par exemple), pour avoir une vraie approche Afro de l'histoire, par exemple ? Les 2 premiers historiens que je t'ai cités ont rédigé il doit y avoir 2 ans la 1ère Histoire de la Caraïbe PAR des Caribéens, Afro-descendants de surcroît, je te prie de croire que ça fait une sacrée différence ! Twisted Evil
L'ouvrage en question (ce n'est que le 1er tome, des origines au Code Noir, donc largement consacré aux Amérindiens) :
http://www.martiniqueshop.com/books.php?currentauthor=33

Le(s) tome(s) suivant(s) seront consacrés à plein à l'esclavage, donc celà pourrait être intéressant, non ? Confused

En tous cas, merci encore pour ton message, maatkmt, et bien le bonjour à notre Guinée fondamentale
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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Gnata
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MessagePosté le: Ven 11 Aoû 2006 22:56    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
Citation:
En tout cas, la tradition de militaires nègres dans les armées arabes est très ancienne, et relativement bien documentée : il s'agit bien de combattants (et non pas de bétail à canon), dont certains occuperont les plus hautes fonctions militaires dans les pays qu'ils servent (ex. du Maroc, de la Lybie et de l'Egypte, mais il faut que je retrouve mes doc.)...

Les Ottomans n'étaient peut-être pas des Arabes, mais il est intéressant de connaître cet article de Dieudonné Gnammankou, dont je mets le lien et un extrait : http://www.gnammankou.com/latraite.htm


Je trouve très intéressante l'optique sous laquelle est présentée cette traite Orientale , alors qu'il est souvent dit qu'elle ait fait plus de "victimes" donc par implication qu'elle ait été de facto beaucoup plus violente que celle pratiquée par les Occidentaux .
Les documents comme ceux-là ( Gnammakou ect...) ne minimisent pas qu'il y ait eu de Esclavage , mais mettent en perspective les différences notables entre ces deux genres d'esclavages .

Dans L'Afrique Noire pré-coloniale CAD parle même de soldats Noirs au service des Almoravides et aussi du Sultan Marocain .

OGOTEMMELI a écrit:
Sauf qu'entre les XVIIIème et XXème siècles, à l'apogée de "la traite orientale", il y aura un afflux de Nègres dans le monde arabe ayant un statut d'esclaves, massivement et sans équivoque : c'est cette dernière image qui colle aujourd'hui à la peau de tous les Nègres de ce monde arabe, indistinctement considérés comme des "abd"...


Cette époque correspond à la déconfiture avancée des grands empires Africains , à leur fin ! Le Congo est démembré depuis belle lurette et ce qui reste du Songhaï ( enfin l'espace géographique ) est miné par l'Eclavage dont rivalisaient Arabes et Blancs ... pour notre malheur comme l'a souligné CAD , ceux qui étaient supposés nous fournir en armes à feu ( surtout , parceque c'est ce qui a fait la supériorité de tous ceux qui ont battu les armées Africaines ) sont ceux-là mêmes qui fûrent nos fossoyeurs ...

Les repercutions des guerres perdues au Songhaï , à Mbanza Kongo ect.. ont été telles que notre condition de Négro-africain en pati encore aujourd'hui .
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"Always be intolerant to ignorance but understanding of illiteracy (..)in those homely sayings (mother wit) was couched the collective wisdom of generations" I know why the caged bird sings, p99, Maya Angelou
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MessagePosté le: Dim 13 Aoû 2006 21:48    Sujet du message: Répondre en citant

Chabine a écrit:
Il faut faire profiter les autres des connaissances échangées sur ce forum, et ça ne se passe pas que sur le web. OGO, c'est quand tu veux
Que dirais-tu de mettre en contact historiens Africains (ceux que tu as cités) avec des historiens Antillais (Georges Mauvois, Jean-Pierre Sainton, Oruno de Lara, par exemple), pour avoir une vraie approche Afro de l'histoire, par exemple ?

Evidemment que ce serait le méga pied de multiplier les échanges de part et d'autre de la Grande Eau, en ce domaine comme en tant d'autres.

Je n'ai qu'un livre d'Oruno Lara. Mais il est si abondamment cité par Nelly Schmidt dans son excellent ouvrage sur "l'abolition de l'esclavage" que je compte le fréquenter davantage.

Pour les autres auteurs, si tu as des références précises, n'hésite pas à balancer la sauce. J'ai la possibilité de me faire fournir depuis les Antilles, et m'en ferais bien un plaisir.

Chabine a écrit:
Les 2 premiers historiens que je t'ai cités ont rédigé il doit y avoir 2 ans la 1ère Histoire de la Caraïbe PAR des Caribéens, Afro-descendants de surcroît, je te prie de croire que ça fait une sacrée différence !
L'ouvrage en question (ce n'est que le 1er tome, des origines au Code Noir, donc largement consacré aux Amérindiens)

Heu, je croyais que "General History of Caribia" n'était disponible qu'en anglais. Je lirai bien volontiers ce tome1, et te remercie de l'avoir signalé.
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MessagePosté le: Dim 20 Aoû 2006 08:25    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Voilà : désolé, mais si je retrouve mes docs, je te fait signe. Sinon, tu peux aussi aller voir le fil de discussion que j'avais noué sur les perspectives afrocentriques...

Brazza : voici un lien vidéo d'une conférence sur l'éducation afrocentrée, avec une intervention concise et très précise de Leonard Jeffries : http://www.africamaat.com/article.php3?id_article=725
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MessagePosté le: Dim 20 Aoû 2006 14:34    Sujet du message: Répondre en citant

zingh2006 a écrit:
Citation:
Leonard Jeffries


Plutôt Molefi Kete Asante le père de l'afrocentricité Wink


Heu : perplexe.

Dans la vidéo le chevalet devant l'orateur indique bien "Leonard Jeffries". D'autre part, les photos de Molefe sur son propre site présentent une personne qui me semble être une autre que celle de la vidéo Africamaat : http://www.asante.net/

Question
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MessagePosté le: Dim 27 Aoû 2006 21:48    Sujet du message: Répondre en citant

zingh2006 a écrit:
Ogo, franchement tu devrais au moins reconnaître un Noir de visu quand même... Laughing

Dis toi juste que l'écriteau est une erreur, ou que le cadrage induit un effet d'optique...en tout cas il s'agit bien de Molefi Kete Asante

Ou que mes yeux doivent me jouer un sale tour. Mais si tu me confirmes que c'est lui, je veux bien le croire, en conjecturant que tu l'as peut-être déjà vu en personne...
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MessagePosté le: Dim 10 Sep 2006 07:59    Sujet du message: Répondre en citant

MOTIFS ECONOMIQUES, OU ALIBIS RELIGIEUX ?

Pour Pétré-Grenouilleau, les déportations transatlantiques ont été motivées exclusivement par des considérations économiques, notamment d’avantages de coûts comparés entre l’utilisation de bétail nègre, abondamment disponible dans des « royaumes africains » surproducteurs de cette denrée (depuis des lustres), et l’emploi d’engagés blancs pour la valorisation de territoires spoliés aux Amérindiens. C’est ensuite seulement que vont être mobilisés des « alibis » religieux (ou racistes) ; afin de vernir des préoccupations mercantilistes, d’homo economicus occidentalae. On verra que c’est pure mythomanie…

OPG a écrit:
La traite négrière une fois mise en place, l’Occident a su facilement trouver des arguments permettant de la justifier. On indiqua que seuls les Africains pouvaient travailler sous les tropiques, que les denrées coloniales étaient nécessaires au commerce extérieur des pays d’Europe et qu’elles jouaient un rôle vital pour ces mêmes pays. Surtout on fit appel à des alibis religieux. Des alibis et non de véritables motifs, car ce n’est pas pour les convertir que l’on transporta des esclaves noirs vers les Amériques. [P.67]


Un motif est une raison de faire ou de ne pas faire quelque chose, sans préjudice de ce que cette raison est valable ou non. Laquelle validité peut être morale, religieuse, politique, économique, etc ; exclusivement, successivement ou même simultanément.
Un alibi est un motif non-valable, une raison fallacieuse de faire ou de ne pas faire quelque chose.
Tandis que le motif suscite l’action, l’alibi la justifie a posteriori.

En conséquence :
- La distinction opérée par OPG entre « motifs économiques » et « alibis religieux » est de pure et simple rhétorique, dans la mesure où celle-ci pose les considérations religieuses comme ayant été invoquées a posteriori ; alors que celles-ci étaient déjà contenues dans les projets de Dom Henrique, dès le XVème siècle.
- distinguer « motif » et « alibi » dans les facteurs explicatifs de la traite négrière, c’est insinuer qu’il existerait, respectivement, des raisons valables et d’autres non-valables, de commettre ce crime contre l’humanité nègre.
- A mon avis, « motifs » et « alibis » sont de simples prétextes pour broyer du Nègre, par millions : rien n’établissait aucune nécessité de réduire des être humains à l’état de « choses mobilières ». Toute l’économie qui reposa sur ce crime contre l’humanité nègre aurait très bien pu naître sur de toutes autres bases socio-historiques…

Un fait si facile à vérifier, et qui pourrait suffire à récuser les bavardages d’OPG sur « motifs » ou « alibis » : les premières « prises » de Nègres/Maures sur les côtes atlantiques ont lieu en 1441 ; soit un demi-siècle avant la « découverte » des Amériques (1492), et plus d’un siècle avant la première expédition négrière partie de la Grande-Bretagne (John Hawkins, 1562) ; ou encore plus de deux siècles avant l’établissement des premières colonies à sucre françaises (1635).

Ces « prises » ne pouvaient donc avoir, ni pour « alibis », ni pour « motifs », la valorisation de colonies américaines qui n’existaient pas encore à cette époque. Mais c’est bien souvent que OPG embrouille subrepticement la chronologie des événements, en vue de leur faire dire ce qu’il veut, comme ici en plaçant l’exploitation criminelle des Nègres aux Amériques à l’origine des courants de leur déportation d’Afrique. Ce qui est faux, d’une grotesque falsification.


Le commanditaire exclusif desdites expéditions ayant réalisé les premières déportations transatlantiques est l’infant de la couronne portugaise : « Dom Henrique, duc de Viseu et seigneur de Covilha, administrateur et gouverneur de l’Ordre de chevalerie de Jésus-Christ » ; tel que présenté par Gomes Eanes De Zurara, en ouverture de sa « Chronique de Guinée » visant justement à rapporter les causes et circonstances de ces premières expéditions.

Dom Henrique est simultanément un homme politique, « infant », un homme religieux, « gouverneur », un investisseur expressément intéressé à tirer profit, à terme, de ses expéditions, grâce à son « droit du quint ». Ainsi 20% du butin de chaque expédition lui revenaient de droit : « Seigneur, vous savez que votre grâce doit avoir le quint de ces Maures et de tout ce que nous avons pris en cette contrée où vous nous avez envoyés pour le service de Dieu et le vôtre », lui dit un jour Lançarote, de retour d’une expédition particulièrement fructueuse (Zurara, chap. XXIV).

De fait, la personnalité, évidemment multidimensionnelle, de Dom Henrique concentre et illustre nombre des causes et motivations à l’origine de la traite négrière atlantique ; formant un complexe de facteurs explicatifs dont les différents éléments (religieux, politique, économique, etc.) vont se différencier au fil de siècles.

De Zurara donne quatre principales raisons pour expliquer l’organisation d’expéditions par Dom Henrique (chap. VII) :

1) « Désir de savoir quelle terre s’étendait au delà des Iles des Canaries et d’un cap appelé Cap du Bojador » : esprit de découverte qu’attesterait le thème astral de Dom Henrique.

2) « s’il trouvait en ces pays quelques lieux habités de chrétiens ou quelques ports où l’on pût aborder sans danger, on pourrait en amener de ce royaume un grand nombre de marchandises que, selon toute vraisemblance, on se procurerait à bon marché puisque personne de nos régions ni d’aucune autre région connue ne commerçait avec eux, et que, de la même manière, on y porterait quelques unes de celles qui existent chez nous, trafic qui serait de grand profit pour les naturels de ce royaume. » : esprit de commerce.

3) « l’on disait que la puissance des Maures de ce pays d’Afrique était beaucoup plus grande que l’on pensait communément et qu’il n’y avait parmi eux ni chrétiens, ni gens d’autres races. Et parce que tout homme sage est, par naturelle prudence, obligé de chercher à connaître la puissance de son ennemi, ledit seigneur [Dom Henrique] s’efforça d’en être informé afin de savoir de façon précise jusqu’où allait le pouvoir de ces infidèles. » : stratégie géopolitique.

4) « le grand désir qu’il avait d’étendre la sainte foi de Notre-Seigneur Jésus-Christ et d’amener à elle toutes les âmes qui se voudraient sauver, car il n’ignorait pas que tout le mystère de l’Incarnation, de la Mort et de la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ n’eut pas d’autre fin que le salut des âmes perdues, âmes que ledit seigneur voulait, par ses travaux et ses dépenses, conduire au chemin de la vérité, sachant bien qu’on ne pouvait faire meilleure offrande au seigneur. » : prosélytisme religieux hérité des Croisades et du Filhamento (cf. Bwemba-Bong).

Donc, dès l’origine des déportations négrières transatlantiques, les préoccupations religieuses sont exprimées, avec force et détermination, aux côtés de toutes autres.

D’ailleurs, dès 1442 le pape Eugène IV estampille solennellement ces razzias et déportations du signe de la chrétienté :
Pape Eugène IV a écrit:
[…] Et comme notre fils bien-aimé et noble seigneur Henrique, duc de Viseu et administrateur au spirituel et au temporel de la chevalerie de l’Ordre de Jésus-Christ, nous a fait savoir que, mettant une ferme confiance en l’aide de Dieu pour la destruction et la confusion des Maures et des ennemis du Christ dans les terres qu’ils occupent afin d’y assurer l’exaltation de la foi catholique, il entend se rendre en personne en ces régions et conduire ses hommes d’armes et ses troupes contre ces gens, et que, si la nécessité des temps ne lui permet pas d’y être en personne, du moins y seront les chevaliers et frères dudit Ordre et tous les autres fidèles chrétiens qui, avec la grâce de Dieu, voudront batailler et guerroyer contre lesdits Maures et autres ennemis de la foi sous la bannière dudit Ordre, Nous, afin que ces fidèles chrétiens se décident et s’encouragent avec plus de ferveur à ladite guerre, à tous ceux qui prendront part à ladite guerre et audit combat, en vertu de notre autorité apostolique et par la teneur des présentes lettres, concédons et accordons une longue indulgence de tous leurs péchés à condition qu’ils en soient contrits en leur cœur et qu’ils s’en soient confessés. Que personne n’enfreigne ni ne contredise cette lettre et mandement, et que quiconque osera agir en sens contraire soit l’objet de la malédiction du Dieu tout-puissant et des bienheureux apôtres saint Pierre et saint Paul. »
[Zurara, chap. XV : bulle papale « Illius qui se pro divini » datée du 19 décembre 1442]

Toutefois, progressivement les motivations économiques, « le goût du lucre », vont supplanter toutes autres considérations, dès l’époque même de Dom Henrique. D’abord parce que pendant vingt ans (de 1422 à 1441), l’infant de la couronne portugaise avait englouti une fortune dans l’aventure sur les côtes atlantiques africaines. Il était donc temps pour lui de recouvrer ses investissements financiers, grâce aux butins de plus en plus considérables que lui rapportaient ses marins. Ensuite parce qu’il obtint beaucoup de renseignements des premiers captifs, notamment sur la prodigieuse richesse en or des pays de Nègres, dont l’une des grandes places commerciales était Tombouctou (Zurara, chap. XV, note 3). Ce sont bien ces Portugais du XVème siècle qui baptisèrent une rivière africaine « Rio de Ouro », aux environs de laquelle ils se procurèrent de l’or pour la première fois en Afrique. Enfin, de plus en plus d’aventuriers et autres ambitieux commençaient déjà à voir dans le voyage vers les côtes africaines un moyen d’accéder à la gloire, et de s’enrichir plus rapidement qu'à l'ordinaire.

Pour autant, c’est bel et bien la spoliation des territoires amérindiens par les Européens qui va stimuler exponentiellement les déportations de Nègres. L’entrée en lice de plus puissants Etats comme la Grande-Bretagne et la France consolidant les préoccupations stratégiques et commerciales, sans jamais renoncer vraiment aux intérêts religieux dont le déclin va se généraliser dans la civilisation occidentale, dite moderne, et donc aussi dans le cadre du yovodah.

Mais c'est la conjonction des divers types "d'intérêts" occidentaux qui produit cette "traite", et non l'exclusivité de l'un (économique) au détriment de tous les autres (politique, religieux, etc.)...
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MessagePosté le: Ven 15 Sep 2006 05:56    Sujet du message: Répondre en citant

zingh2006 a écrit:
OGOTEMMELI a écrit:
afin que ces fidèles chrétiens se décident et s’encouragent avec plus de ferveur à ladite guerre, à tous ceux qui prendront part à ladite guerre et audit combat, en vertu de notre autorité apostolique et par la teneur des présentes lettres, concédons et accordons une longue indulgence de tous leurs péchés à condition qu’ils en soient contrits en leur cœur et qu’ils s’en soient confessés. Que personne n’enfreigne ni ne contredise cette lettre et mandement, et que quiconque osera agir en sens contraire soit l’objet de la malédiction du Dieu tout-puissant et des bienheureux apôtres saint Pierre et saint Paul. »
[Zurara, chap. XV :bulle papale « Illius qui se pro divini » datée du 19 décembre 1442]


Très, très interessant...On parle souvent de la bulle papale du pape Nicolas V, datant de 8 Janvier 1454. La vérité devient de plus en plus impitoyable avec les falsificateurs Wink

Ouais, mais il paraîtrait que celle-ci, de 1442, serait introuvable dans les archives du Vatican. Donc "pas vu, pas pris". Sauf que De Zurara et d'autres auteurs en ont donné les références précises, l'ont citée, et que des répertoires de bulles papales la mentionnent comme ayant été bel et bien produite par l'ami Eugène IV...

D'ailleurs, à ma connaissance, le Vatican ne dit pas que cette bulle papale n'a pas existé ; il dit seulement qu'il n'en retrouve plus les traces. Il faut savoir en outre que pendant longtemps, le texte de Eanes De Azurara (où cette bulle est citées) était réputé introuvable. C'est miraculeusement que j'ai pu en obtenir une copie du seul et dernier exemplaire disponible à l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Autant dire qu'il urge que ce document si précieux soit republié et largement diffusé, notamment pour l'enseignement des enfants négro-africains...

Tous ceux qui racontent que les africains ont vendu d'autres Africains échouent à expliquer pourquoi les premiers Nègres/Maures déportés n'ont pas été simplement achetés sur des foires africaines aux esclavages sensées crouler sur leurs excédents de bois d'ébène, et que pendant un siècle ils ont été exclusivement razziés par les Blancs. Tout comme ils ne peuvent expliquer pourquoi les pauvres Amérindiens ont été si sauvagement exterminés, en quelques décennies, par des Blancs qui ne visaient qu'à "traiter" avec les nations non-blanches, si disposées à commercer avec eux ; au point de se vendre à eux...
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MessagePosté le: Ven 15 Sep 2006 06:30    Sujet du message: Répondre en citant

DE LA SOTTISE DES « RETOMBEES POSITIVES »

Citation:
[…] les Blancs n’avaient peut-être pas l’intention d’exterminer tous les Nègres, mais ils n’avaient absolument pas l’intention de développer en Afrique la circulation monétaire, la diffusion du crédit, de l’esprit d’entreprise et autres prétendument « retombées positives » de ce crime contre l’humanité nègre.


De manière générale, on ne peut considérer comme « retombées positives » que ce qui n’aurait jamais pu être acquis sans l’événement auquel on impute ces « retombées » ; signant par là-même le caractère indispensable, voire nécessaire, de cette cause pour l’obtention de ces effets.

C’est donc proprement une sottise que de considérer des « retombées positives » en ce qui concerne le yovodah. En effet, cela induit la déportation et l’extermination de millions de Nègres, pendant des siècles, comme condition nécessaire à la diffusion d'instruments de crédit, l'augmentation de masse monétaire, l’introduction de plantes nouvelles en Afrique, etc.

Or, d’une part certains de ces effets ne sont nullement avérés ; ou en tout cas restent encore largement à démontrer. D’autre part, toutes ces choses auraient bien évidemment pu être acquises grâce à un commerce non-criminel, un partenariat économique respectueux de l’intégrité humaine des différentes parties. Au contraire, le yovodah saccage et annihile la possibilité de tels échanges (que nous dirions aujourd’hui « win-win ») ; ce qui suffit à comprendre que ce n’en fut guère le but. Notons qu’au XVème siècle, l’Europe n’ayant pas grand-chose économiquement à offrir à l’Afrique (morue de Terre-Neuve ?), en échange de ses prodigieuses ressources (or, fer, cuivre, peaux, ivoire, velours, cotonnades, etc.), un commerce scrupuleusement éthique entre les deux continents aurait très probablement conduit des millions d’Européens à vendre leur force de travail aux sociétés négro-africaines : aujourd’hui, on compterait des éboueurs blancs à Ségou, Djenné, Benin, Mbanza Kongo, des commerçants et banquiers juifs à Tombouctou, Gao, etc. dont ils seraient autochtones. Or, les villes africaines que j'ai citées, soient ont disparu, soit se sont atrophiées, alors qu'au XVè siècle elles étaient au moins aussi dynamiques que n'importe laquelle des villes européennes contemporaines...

Bien entendu l’argument de l’intention n’est pas le seul à faire valoir contre la sottise des « retombées positives » ; ni peut-être même le plus saillant. Si je l’ai invoqué en premier lieu, c’est surtout pour illustrer les contradictions internes au (dé)raisonnement négriériste, qui oppose l’absence d’intention ici (question du génocide), tout en l’ignorant là (question des « retombées »). Soit c’est de l’incohérence, soit c’est de la malhonnêteté intellectuelle : c’est assurément les deux…


Maïs et Manioc
D’autres types d’argument sont mobilisés ci-après par Walter RODNEY :
Walter RODNEY a écrit:
Quelques uns des arguments concernant les profits économiques de la traite européenne pour l’Afrique se bornent à dire que l’exportation de millions de captifs était un moyen d’éviter la famine en Afrique ! Il serait pénible d’essayer de répondre à cela, et ce serait une perte de temps.

Mais une version un temps soit peu plus subtile du même argument demande peut-être une réponse : à savoir, l’argument qui consiste à dire que l’Afrique a gagné à la traite car, au cours du processus, elle a reçu du continent américain de nouvelles cultures alimentaires qui sont devenues aliments de base en Afrique. Ces produits agricoles sont le maïs et le manioc, qui sont devenus des aliments de base en Afrique vers la fin du XIXème siècle et au XXè siècle.

Mais la propagation des cultures vivrières est l’un des phénomènes les plus courants de l’histoire humaine. La plupart des produits agricoles proviennent à l’origine d’un seul continent, puis les contacts sociaux ont provoqué leur transfert vers d’autres parties du monde. Le trafic d’esclaves n’avait pas de rapport particulier avec la propagation des produits agricoles –la forme de commerce la plus simple aurait abouti au même effet.

De nos jours les italiens ont pour aliment de base les pâtes dures de froment, comme les spaghetti et les macaroni, alors que la plupart des Européens utilisent les pommes de terre. Les Italiens ont emprunté l’idée des aliments du type spaghetti aux nouilles chinoises, au retour de Marco Polo après ses voyages en Chine, tandis que l’Europe a adopté la pomme de terre qui venait des Indiens d’Amérique. Ni dans l’un ni dans l’autre cas, les Européens n’ont dû subir l’esclavage avant de pouvoir bénéficier de quelque chose qui était l’héritage logique de l’humanité tout entière, mais on raconte aux Africains que la traite nous a développés en nous apportant le maïs et le manioc.
[« Et l’Europe sous-développa l’Afrique », p105]

Faut-il encore ajouter quelque chose à cette argumentation limpide de Rodney ?
Oui Embarassed .
Juste pour en remettre une énième couche :
- des millénaires avant le premier pied de vigne cultivé dans le Bordelais, des Africains, les Kmtw, produisaient et consommaient du vin.
- L’agriculture négro-africaine est la plus ancienne jamais attestée, aux techniques variées, ayant permis le développement d’une population humaine, dont l’expansion démographique précoce explique, en partie, l’émergence de prodigieuses civilisations anciennes dans tous les coins du continent noir.
- Forte de tant de millénaire d’expérience dans la sédentarisation et l’agriculture, l’Afrique n’avait aucunement besoin de plantes amérindiennes pour nourrir ses habitants.
- Sans omettre qu’elle aurait pu obtenir lesdites plantes par des échanges directs avec les Améridiens, plutôt qu’à travers l’extermination des autochtones d’Amérique et la déportation d’Africains par les Européens Evil or Very Mad Twisted Evil .
- Selon Diop-Maes, certaines plantes et tubercules alimentaires utilisés en Afrique anté-yovodah étaient plus nutritifs que manioc et maïs. Ces derniers avaient surtout l’avantage d’être beaucoup plus facile à produire.

Si bien que dans un contexte d’insécurité généralisé (de razzias négrières, puis d’occupations militaires dite « colonisation »), les stratégies élémentaires de survie conduisirent les populations africaines assaillies par les Blancs à les privilégier dans leur alimentation. C’est donc originellement par dépit que ces plantes ont été adoptées, comme conséquence de la déliquescence de pratiques agricoles autochtones rendues impossibles (ou difficilement possibles) par les razzias, incendies des champs et villages, déportations des plus robustes africains parmi ceux qui étaient capturés, réquisitions des forces vives masculines pour en faire de la chair à canon, ou du bétail à Travaux Forcé, etc.

Enfin, le caractère stupide de l’argument des « retombées positives » peut être également perçu dans le hiatus chronologique entre un yovodah débuté au XVème siècle et l’adoption quatre siècles plus tard Exclamation Exclamation , au XIXème siècle, des maïs et manioc : tant de siècles de crime contre l’humanité nègre pour seulement en arriver à de telles « retombées » mirifiques…
SOTTISES Exclamation Exclamation Exclamation
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Cika
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MessagePosté le: Ven 15 Sep 2006 10:15    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:

Faut-il encore ajouter quelque chose à cette argumentation limpide de Rodney ?
Oui Embarassed .
Juste pour en remettre une énième couche :


Laughing Laughing quel puriste! Very Happy

ok, je sors! Razz
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--->Certains Noirs ont peur et ils préfèrent s’inféoder aux Blancs. Il faut les dénoncer, il faut les combattre. Nous devons être fiers d’être Noirs.

Thomas Sankara.

--->Leur IGNORANCE constitue la première arme de ce maintien en esclavage. Un grand homme une fois déclara : "la meilleure façon de cacher quelque chose à un Noir est de la mettre dans un livre".

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MessagePosté le: Dim 17 Sep 2006 23:34    Sujet du message: Répondre en citant

Augmentation de la masse monétaire
OPG a écrit:
[…] Même si les débats sont loin d’être clos, on peut cependant douter de l’importance déterminante de ces apports [ces « retombées positives »].
[…] En revanche, on peut se demander si la traite n’a pas eu pour résultat une augmentation de la masse monétaire en circulation en Afrique noire. [Pp410-411]

* Illusionnisme chronologique
Un phénomène récurrent dans l’essai de Pétré-Grenouilleau consiste dans l’illusionnisme chronologique : on considère des faits à un moment donné, et on en tire des conclusions rétropolatives ; en omettant l’analyse diachronique qui aurait permis de voir le processus historique ayant conduit d’une situation ex-ante dûment documentée, à la situation ex-post tout aussi documentée...

Par exemple, quand OPG parle de famines fréquentes en Afrique, c’est surtout des XIXè et XXè siècles qu’il parle, tout en faisant comme si ces famines et disettes avaient toujours été permanentes sur ce continent. Ce qui va à l’encontre des témoignages, relativement nombreux, de divers voyageurs arabes ayant séjourné en Afrique, depuis au moins le XIè siècle. Il ne vient pas à l'idée du gourou négriériste que ces famines soient un des effets de la chasse à l'homme généralisée pendant des siècles précédent le XIXè, sur des millions de kilomètres carrés d'Afrique, par le personnel local des négriers blancs…

Illusionnisme chronologique : le cas des phénomènes monétaires
Il est indéniable qu’aux XIXè et XXè siècles, les phénomènes monétaires sont beaucoup mieux organisés en Europe qu’en Afrique. Mais, avant cette époque, caractérisée par la domination écrasante de l’Afrique par l’Europe, quelle est leur situation respective en matière monétaire ? Quelle est l’évolution parallèle de ces situations depuis le XVè siècle jusqu’au XXè ? Qu'est-ce qui explique lesdites évolutions?

A la fin du XVè siècle, à l’arrivée des Portugais au Kongo, ce pays possédait ses propres instruments et institutions monétaires, dont on a aucune raison de penser qu’ils ne fonctionnaient pas correctement.

Au XVIIè siècle, la Confédération Ashanti possédait son propre système monétaire d’étalon or, dit Bena, qui était plus performant que la plupart des systèmes monétaires européens pléthoriques de l’époque. Un pays comme la France comptait jusqu’à 73 ateliers de monnaie à l’époque, quasiment chaque abbaye ou monastère battant ses propres pièces.

En somme, pendant des siècles, la situation monétaire française (et plus généralement européenne) s’est caractérisée par une ANARCHIE ou une POLYARCHIE particulièrement néfaste à l’expansion du commerce. Des rois de France ont même acquis la réputation emblématique de « faux monnayeur », traficotant la valeur faciale des pièces (leur teneur effective en métal), en vue de couillonner les opérateurs économiques. C’est que la rareté en Europe des métaux tels que cuivre, bronze, argent, et a fortiori l’or y ont longtemps compliqué l’évolution des phénomènes monétaires (entre autres raisons plus fondamentales d’instabilités politiques chroniques, de dépenses ruineuses des puissants lors des Croisades…). On comprend alors l’avidité cruelle des Européens à l’égard des immenses réserves minières américaines et africaines de ces métaux, dont la spoliation criminelle va progressivement « booster » la production monétaire européenne, au fil des siècles ultérieurs au XVIIè.

Ainsi peut-on entrevoir comment l’illusionnisme chronologique des négriéristes leur permet, dans nombre de cas, de présenter des effets pour les causes, comme de dépeindre des bourreaux en victimes, et des victimes en chanceux bénéficiaires des « retombées positives » du yovodah.

Or, ici encore l’effet de ciseaux est patent : d’une Europe monétairement impuissante qui grâce à la « traite négrière » (et à l’extermination des Amérindiens) acquiert et démultiplie ses capacités monétaires ; dans le même temps où une Afrique qui était monétairement autonome (et sans doute prospère) va progressivement sombrer dans l’anarchie financière, à cause du yovodah, pour être aujourd’hui, principalement, une dépendance monétaire de l’Europe…

En conséquence, c’est un mensonge éhonté de prétendre que l’afflux en Afrique de cauris des Indes par l’économie négrière , principalement au XIXè siècle, aurait augmenté la masse monétaire générale du continent noir. L’économie intra-africaine séculaire basée sur le commerce des sel, fer, cola, peaux, poisson, cotonnades, bijoux, ustensiles forgées, denrées agricoles, etc. ayant été laminée par les négriers, le volume et la valeur du commerce transafricain ont périclité à cause du yovodah, réduisant d’autant les potentialités autochtones de croissance de la masse monétaire.

En sorte que seules les transactions négrières transatlantiques (déportation de bois d’ébène, spoliation d’ivoire, caoutchou, huile de palme, etc.) vont progressivement phagocyté la circulation monétaire, dans un processus intensif plutôt qu’expansif…
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MessagePosté le: Ven 22 Sep 2006 04:38    Sujet du message: Répondre en citant

MODALITES DE LA PRODUCTION D’ESCLAVES
Citation:
Illusionnisme chronologique
Un phénomène récurrent dans l’essai de Pétré-Grenouilleau consiste dans l’illusionnisme chronologique : on considère des faits à un moment donné, et on en tire des conclusions rétropolatives ; en omettant l’analyse diachronique qui aurait permis de voir le processus historique ayant conduit d’une situation ex-ante dûment documentée, à la situation ex-post tout aussi documentée...


Voici un autre cas de ce subterfuge de négriériste :
Citation:
Les traites d’exportations, occidentales et orientales, dépendaient en grande partie des populations d’Afrique noire pour leur approvisionnement. […] Le plus souvent, le rôle des négriers venus du dehors se limita à un accompagnement des opérations de traites africaines. […] c’étaient surtout des métis de Portugais – les tango-maos ou lançados –qui intervenaient dans la traite. […] Selon Paul Lovejoy, l’essentiel des circuits négriers d’Afrique noire occidentale était ainsi sous l’influence de marchands islamisés.

Ailleurs la production des captifs était affaire purement africaine. Les modalités d’asservissement étaient partout les mêmes, empruntant aux principales catégories de réduction en esclavage répertoriées par Orlando Patterson : capture à la guerre, kidnapping, règlements de tributs et impôts, dettes, punition pour crimes, abandon et vente d’enfants, asservissement volontaire et naissance.

La pauvreté, la famine pouvaient contraindre certains individus à se vendre ou bien à vendre une partie de leur entourage. Selon Joseph Miller, qui a étudié la traite angolaise, dont l’importance fut considérable au sein de la traite atlantique, le rôle des facteurs écologiques (sécheresses, famines [sic ! Rolling Eyes ], maladies [re-sic ! Rolling Eyes ]) fut loin d’être négligeable dans le processus de production des captifs. Le cas des tributs peut être illustré par celui payé par le Dahomey à Oyo entre 1730 et 1818, qui consistait en la livraison de quatre-vingt deux esclaves par an.

Certaines fautes pouvaient également être sanctionnées par la servitude et la déportation : actes d’adultère commis avec les épouses royales, non-paiment de dettes, etc. A l’échelle du continent noir, ces cas de répression judiciaire pouvaient forunir d’assez forts contingents de captifs. Ils étaient relativement fréquents dans les régions du Loango et de l’Angola.

[…] Une partie des esclaves auraient […] été produits à travers la mobilisation des circuits de la dette, les débiteurs payant leurs créditeurs avec des hommes.

[…] Selon une enquête de M. Gillet établie en 1863 dans la région du Congo, seuls quarante esclaves environ, sur un total de 2571, étaient prisonniers de guerre ou bien avaient été vendus par des peuples voisins. […] On est loin du cas de figure présenté en 1850 par S. Koelle. Ce dernier interrogea en Sierra Leone 142 esclaves provenant de l’ensemble de l’Afrique occidentale. Parmi eux, 34% dirent qu’ils avaient été pris à la guerre, 30% qu’ils avaient été kidnappés, 7% qu’ils avaient été vendus par des membres de leur famille ou des supérieurs. Par ailleurs ; 7% avaient été vendus pour solder des dettes et 11% condamnés au cours de procès. [pp92-100]


Dans cet extrait, on remarque que les exemples sollicités par Pétré-Grenouilleau portent exclusivement sur la période de « 1730 » à « 1863 ». Soit approximativement à l’apogée des déportations négrières atlantiques, pourtant débutées en 1441 : trois siècles plus tôt Exclamation Exclamation Exclamation

Notons, accessoirement ( ?) qu’en 1863, la plupart des Etats négriers européens a déjà abolit officiellement la traite Rolling Eyes .
Comment l’auteur peut-il alors comprendre les mécanismes de ces flux de déportations négrières, s’il les considère exclusivement depuis leur summum ?

Encore une énième fois, Pétré-Grenouilleau abuse de son illusionnisme chronologique (de prestidigitateur, plutôt que d’historien….), en occultant la dynamique entre ex-post et ex-ante, pour tenter de berner son lectorat avec une photo retouchée de la situation ex-post, qui se donne pompeusement pour « essor et évolution des traites négrières ».

La question venant à l’esprit de n’importe quel lecteur tant soit peu attentif, consiste à savoir ce qu’il s’est passé au cours des trois siècles précédent la période mise en exergue par Pétré-Grenouilleau. Ces « essor et évolution » antérieurs ont-ils pu surdéterminer la situation ex-post telle que documentée ?

En d’autres termes, les modalités de « production d’esclaves » ici relevées auraient-elles pu avoir été constituées par la conjoncture du yovodah elle-même (dans un processus d’autopoèse) pendant ses trois premiers siècles ?

Ou bien ont-elles toujours existé, telles quelles, en Afrique ? Dans ce dernier cas, celui subrepticement suggéré par la roublardise d’OPG, il aurait fallu présenter des exemples documentés en Afrique anté-yovodah, de préférence sur les côtes atlantiques, dans les fameux royaumes évanescents producteurs de bois d’ébène.

Or, en choisissant habilement des exemples concernant seulement l’apogée du phénomène, on choisit implicitement de ne pas rendre compte de sa véritable dynamique, par des faits DOCUMENTES ; mais plutôt de déduire la dite dynamique par rétropolation de ses modalités les plus tardives. C’est de la prestidigitation Exclamation Exclamation

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MessagePosté le: Ven 29 Sep 2006 05:24    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
La question venant à l’esprit de n’importe quel lecteur tant soit peu attentif, consiste à savoir ce qu’il s’est passé au cours des trois siècles précédent la période mise en exergue par Pétré-Grenouilleau. Ces « essor et évolution » antérieurs ont-ils pu surdéterminer la situation ex-post telle que documentée ?

Comme j'avais déjà tenté d'y répondre sur WP, je me conterai, dans un premier temps, de citer ici ce que j'y écrivais :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Discuter:Traite_des_Noirs/Archive_2#Au_XVII.C3.A8me_si.C3.A8cle
Citation:
NZINGA MBEMBA
Converti au christianisme en 1491, puis couronné Mani du Kongo en 1506, Nzinga Mbemba (baptisé Affonso Ier) devient l’homme politique africain le plus puissant de ce début du seizième siècle. Puis-je considérer son attitude à l’égard de la Traite atlantique comme étant emblématique de celle de ses pairs contemporains, dirigeants nègres légitimes [encore que, s'agissant de Mvemba...], dûment désignés selon les procédures constitutionnelles autochtones souveraines ? En tout cas c’est le premier leader africain dont on dispose d’une correspondance relative à la Traite.

Et voici ce qu’il écrit au roi du Portugal, Jean III, en 1526 : « Chaque jour les marchands enlèvent nos sujets, enfants de ce pays, fils de nos nobles et vassaux, même des gens de notre parenté. […] Cette corruption et cette dépravation sont si répandues que notre terre en est entièrement dépeuplée. […] Pour éviter cet abus nous n’avons besoin en ce royaume que de prêtres et de quelques personnes pour enseigner dans les écoles, et non de marchandises, si ce n’est du vin et de la farine pour le saint sacrifice. […] C’est notre volonté que ce royaume ne soit un lieu de traite ni de transit d’esclaves. »

Comme Nzinga Mbemba s’oppose à l’établissement, a fortiori l’expansion, de l’économie des razzias de Nègres, les Portugais tenteront de l’assassiner en 1540, alors qu’il assistait à une messe pascale. D’ailleurs la réponse de Jean III à sa missive montrait que les Portugais étaient déterminés à passer outre sa volonté ; sans oublier que la propre parentèle de Nzinga Mbemba fut victime des trafiquants de nègres : « Vous me dites aussi que vous ne voulez pas qu’on fasse le trafic des esclaves dans vos domaines, parce que ce trafic dépeuple votre pays. […] Les Portugais (qui se trouvent là-bas) m’ont dit au contraire combien le Kongo est vaste et tellement peuplé qu’il semble qu’aucun esclave n’en soit jamais sorti. » Le cynisme de ce Jean III est effroyable aussi bien que pitoyable ; surtout comparativement à la dignité et à l’esprit de responsabilité du Mani Kongo...

De tels dirigeants européens de l’époque ne pouvaient établir de relations intelligentes avec autrui, et ne savaient qu’user de force, ruses, et autres fourberies. C'est proprement grotesque de prétendre que de telles personnalités auraient favorisé des échanges commerciaux librement consentis avec des souverains négro-africains. Jusqu'à ce vingt-et-unième siècle, il n'en a jamais rien été entre l'Europe et l'Afrique ; cette dernière ayant toujours été pillée. --Ogotemmêli 28 jun 2005 à 09:16 (CEST)


Citation:
"Dans un autre royaume africain, au Bénin, dans une lettre adressée au roi Manuel du Portugal le 19 Août 1513, le capitaine Francisco de Goes de S. Joege da Mina exprimait à son monarque son inquiétude sur la rétention depuis cinq mois au Bénin de son caravelon chargé de la liaison commerciale avec la forteresse de ce royaume. D'autant que, soulignait-il, il avait reçu à ce sujet des nouvelles alarmantes, probablement par l'île de Sao Tomé. Car, non seulement l'Oba du Bénin refusait de vendre des esclaves, mais encore, il gardait en otage le caravelon portugais et son équipage. Francisco de Goes rappelait dans le même temps qu'à une autre occasion, le même roi du Bénin avait confisqué "un autre caravelon de la même ligne maritime qu'il n'avait jamais restitué"" [ BWEMBA BONG, "Quand l'Africain était l'or noir de l'Europe", p205]
Donc, au XVIème siècle, les souverains africains sont encore légitimes, en tant qu'ils sont désignés par les Africains eux-mêmes, et que par conséquent ils gouvernent dans l'intérêt de leurs concitoyens. C'est bien logiquement que les seuls dont nous ayions des témoignages s'opposent tous très vigoureusement aux razzias des leurs par les Européens. D'ailleurs, y a-t-il pire racisme que de soutenir sans preuves que les souverains nègres seraient les seuls de toute l'histoire de l'humanité à agir comme ne le feraient aucuns animaux, en livrant leurs compatriotes à la "Férocité blanche", volontairement et en toute connaissance de cause!!! --Ogotemmêli 29 jun 2005 à 04:35 (CEST)


Citation:
TEZIFON D'ALLADA

"Quand au roi Tezifon d'Allada, il répondit en 1670 aux Français sollicitant l'autorisation d'ériger une factorie : "Vous allez construire une maison dans laquelle vous mettrez d'abord deux petites pièces de canon, l'année suivante vous en mettrez quatre, et en peu de temps votre factorie va se métamorfoser en un fort qui va faire de vous le maître de mes Etats et vous rendre capables de m'imposer des lois."" [Bwemba-Bong, op. cit., p205.] TEZIFON est un stratège visionnaire. Il a décrit exactement ce qu'il adviendra quelques décennies plus tard, car les Européens construiront pas moins de 40 forts disséminés sur les côtes africaines. Progressivement, leur position militaire avantageuse aura raison des souverains opposés à la Traite, qu'ils élimineront et remplaceront par leurs affidés illégitimes ; ouvrant ainsi la voie à la l'ignominieuse idéologie de "rois nègres ayant vendu d'autres nègres"... --Ogotemmêli 29 jun 2005 à 05:03 (CEST)



Donc : aux XVè, XVIè et XVIIè siècles, on dispose de preuves (sans doute, parcellaires) de ce que les conditions de "production" du bois d'ébène n'étaient pas celles que décrit Pétré-Grenouilleau. Les Blancs razziaient eux-mêmes (lancados, pombeiros, etc.), faisaient razzier, circonvenaient des souverains locaux, voire les éliminaient par assassinats et/ou intrigues politiques, disposaient des installations stratégiques (factories, forts, châteaux) à partir desquelles ils ADMINISTRAIENT DIRECTEMENT l'économie négrière atlantique...
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MessagePosté le: Ven 29 Sep 2006 05:56    Sujet du message: Répondre en citant

J'oubliais de documenter le XVè siècle :

CHRONIQUE DE GUINEE
En 1441, « un navire de petit tonnage » armé par Dom Henrique est commandé par son propre « garde-robe », Antao Gonçalves, qui « n’était encore qu’un tout jeune homme ».

"Et, revenant vers la mer, ils ne cheminèrent pas longtemps sans voir un homme nu qui suivait un chameau et tenait deux zagaies à la main. […] Afonso Guterres le blessa d’un coup de lance, et l’homme, effrayé par cette blessure, jeta ses armes comme pour s’avouer vaincu. Et les nôtres s’emparèrent de lui non sans un très grand plaisir.

[…] ils virent venir une Mauresque noire qui était esclave de ceux qui se tenaient sur la colline. […] Antao Gonçalves dit à ses compagnons de se précipiter sur cette femme, car, s’ils négligeaient de le faire, cela pourrait susciter chez leurs adversaires le courage de les attaquer. […] Suivant son ordre, la Mauresque fut prise, sur quoi ceux de la colline voulurent lui porter secours. Mais voyant les nôtres en disposition de les recevoir, non seulement ils se replièrent sur l’endroit où ils se tenaient, mais encore, tournant le dos à leurs adversaires ; ils déguerpirent dans une autre direction."

L'ANCIEN ROYAUME DE KONGO ET LES BAKONGO
« 1491 devait occuper une place de choix dans les annales congolaises et même africaines. […] Donnant le ton, le roi [Nzing’a Nkuwu] se faisait baptiser le 3 mai 1491. Le même jour, dans la capitale en liesse, on posait la première pierre de la toute première « Maison de Dieu » en Afrique noire. [Batsikama oublie un peu vite que, même avant Rome, l’Ethiopie était chrétienne…]

[…] Selon nous, pendant que les prêtres faisaient semblant de parler de Dieu à la cour de Mbanza Kongo, le gros de l’expédition resté au littoral accomplissait la plus importante partie de la mission : la capture des esclaves. Ils s’y étaient mis immédiatement dès le départ de la caravane des missionnaires pour Mbanza Kongo, la capitale. La preuve en est que le messager envoyé par l’Autorité de la région pour annoncer la nouvelle de l’attaque à la cour, y arrive au même moment que Luiz Da Souza. Ordinairement on faisait le trajet Mpinda (la mer) – Mbanza Kongo en 17 jours.

L’envoyé est catégorique : Le Royaume est envahi par les « PEUPLES MUNDEQUETE », apprend-il au Roi, en même temps que ce dernier est salué par Luiz Da Souza. Peuples Mundequete ?... Non, c’est le chroniqueur [Joao de Barros] qui travestit le mot à tord ou à raison car le messager a très bien dit au Roi que le pays est assailli par les MINDELE. Jusque là, le mot n’avait pas encore le sens que, par erreur, on lui attribue aujourd’hui. En effet, en 1491, « MUNDELE » était l’équivalent en français, non de blanc, mais d’envahisseur."

PREMIERE EXPEDITION NEGRIERE BRITANNIQUE
"John Hawkins, the son of a merchant, was born in Plymouth in 1532. He became a sea captain and in 1562 became the first Englishman to start capturing people in Sierra Leone and selling them as slaves to Spanish settlers in the Caribbean. The following year his cousin, Francis Drake, joined him in these activities. As it was illegal for the settlers to buy from foreigners, Hawkins and Drake soon came into conflict with the Spanish authorities."

Où sont donc les royaumes africains "producteurs" de bois d'ébène aux XVè, XVIè, XVIIè siècles? S'ils n'apparaissent qu'ultérieurement (là où ils sont effectivement documentés, plutôt que fantasmés...), à partir du XVIII ème siècle, ont-ils pu avoir été secrétés par une conjoncture négrière transatlantique déjà séculaire?

Sinon, quelles sont les circonstances exactes de leur formation? D'où sortent les Siaka, "king of Vai", qui disparaissent avec leur royaume aussi promptement, sans laisser de traces matérielles, dès la mutation de l'économie négrière de déportation en une économie coloniale de prédation?

Quels sont ces "vice-rois" sortis de nulle part, qui n'existent que par une onomastique incertaine, souvent hétérogène, dont la toponymie et la topologie des royaumes restent encore mystérieuses?
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MessagePosté le: Sam 14 Oct 2006 07:32    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Si bien que dans un contexte d’insécurité généralisé (de razzias négrières, puis d’occupations militaires dite « colonisation »), les stratégies élémentaires de survie conduisirent les populations africaines assaillies par les Blancs à les privilégier dans leur alimentation. C’est donc originellement par dépit que ces plantes ont été adoptées, comme conséquence de la déliquescence de pratiques agricoles autochtones rendues impossibles (ou difficilement possibles) par les razzias, incendies des champs et villages, déportations des plus robustes africains parmi ceux qui étaient capturés, réquisitions des forces vives masculines pour en faire de la chair à canon, ou du bétail à Travaux Forcé, etc.
[...]
En conséquence, c’est un mensonge éhonté de prétendre que l’afflux en Afrique de cauris des Indes par l’économie négrière , principalement au XIXè siècle, aurait augmenté la masse monétaire générale du continent noir. L’économie intra-africaine séculaire basée sur le commerce des sel, fer, cola, peaux, poisson, cotonnades, bijoux, ustensiles forgées, denrées agricoles, etc. ayant été laminée par les négriers, le volume et la valeur du commerce transafricain ont périclité à cause du yovodah, réduisant d’autant les potentialités autochtones de croissance de la masse monétaire.

Les traditions orales africaines recueillies dans le cadre de "la route de l'esclavage" sont sans équivoques sur les dévastations de la conjoncture du yovodah, que d'aucuns négriéristes dépeignent comme "retombées po...." : http://www.pyepimanla.com/mise_3/pdf/esclavage.pdf

Mbaye Guèye a écrit:
Il nous a été indiqué que dans certains secteurs, les populations avaient renoncé à vivre dans de gros villages pour se contenter de petits hameaux éparpillés à l’intérieur de la forêt et auxquels on n’accédait que par des sentiers le long desquels on avait établi des ruches d’abeilles guerrières qui en interdisaient l’accès à toute cavalerie.

C’est compte tenu de tout ceci que les vieillards interrogés sur les stagnations voire la régression de l’agriculture africaine sont unanimes à incriminer « la période des chevauchées permanentes ».

Par cette formule, il faut entendre la persistance de la terreur, la mort qui guettait les vivants à chaque instant, au détour d’un sentier ou sur leur lit. On ne pouvait penser à l’avenir ou élaborer des projets ambitieux sachant qu’à tout moment un raid ennemi pouvait tout réduire en cendres.

Cette peur permanente avait finalement usée les coeurs, fragilisée les esprits, fait de la plupart des créatures des êtres hésitants, vivant au jour le jour, sans souci du lendemain.

Les opérations militaires étaient généralement précédées par la destruction des récoltes afin de réduire les capacités de résistances de l’ennemi.

Il y avait des disettes et des famines partout. Pour peu qu’une épidémie ou une invasion de sauterelles y ajoutassent leurs effets dévastateurs, les populations étaient réduites à recourir à toutes sortes d’expédients pour survivre.

Pour l’artisanat et sur l’abandon de certains anciens métiers la tradition se réfère à la traite pour expliquer leur décadence ou leur abandon. Les enquêtés localisent avec précision les endroits où l’on trouvait la matière première pour les poteries d’excellente qualité, ceux où l’on fabriquait la fonte dans des hauts-fourneaux.


Le larbinisme, "la prosternitude", le manque de confiance en soi, cette sempiternelle main tendue vers ses fossoyeurs pour leur quémander "aides", "coopération", etc. Tout ceci participe des fondements socio-historiques de l'ère négrière ("Traite", "Colonisation", "Indépendance"). Fanon, Memmi et quelques autres l'ont bien exprimé...
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MessagePosté le: Sam 14 Oct 2006 10:09    Sujet du message: Répondre en citant

[Edité par Grioo - Ca frôle la diffamation, merci de nous en faire l'économie Wink ]
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MessagePosté le: Sam 14 Oct 2006 12:58    Sujet du message: Répondre en citant

En tout cas, je peux vous assurer à mes dépends que dans les classes préparatoires HEC formant les futures élites de ce pays, la version grenouilliste est la version officielle de l'histoire... Sad
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Lun 16 Oct 2006 02:49    Sujet du message: Répondre en citant

Vidékon a écrit:
En tout cas, je peux vous assurer à mes dépends que dans les classes préparatoires HEC formant les futures élites de ce pays, la version grenouilliste est la version officielle de l'histoire... Sad

Tant pis pour ces "élites de ce pays". Qu'elles se débrouillent avec cette épistémologie négrophobe, dans une France qui sera irréversiblement de plus en plus colorée...

J'ose espérer surtout qu'une perspective afrocentrée du yovodah aura bientôt droit de citer dans les lieux de formation des Africains et Afrodescendants, notamment en Afrique même...

Et si jamais ce voeux (?) était réalisé, tes "élites de ce pays" tomberaient de très haut dans leur rapport (politique, économique, mémoriel, etc.) avec les futures générations de Nègres "born again"...
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samuel
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MessagePosté le: Dim 22 Oct 2006 09:26    Sujet du message: Répondre en citant

Ogotemmeli, je me joins a tous ceux qui m'ont precede pour te suggerer d'ecrire un livre sur le sujet. Je suis d'accord avec les suggestions que tu as faites a ton tour mais elles n'excluent pas le principe d'un livre ecrit par toi sur le sujet. Si petit que soit ce livre (meme un livre de 60 pages suffirait), il aura au moins le merite de ne pas laisser le terrain libre ou uniquement occupe par nos adversaires (que dis-je, nos ennemis!) intellectuels.

Une autre raison pour laquelle il est important que ce livre soit ecrit est que tous ces intellectuels francais que nous critiquons nous lisent regulierement ET PUISENT ICI-MEME, (je veux dire sur nos forums en general), sans l'avouer bien sur, les idees et les arguments pour leurs prochains livres, leurs commentaires et interventions multiples sur les media. Ils nous depouillent souvent de nos idees pour les retourner contre nous et c'est l'une des differences fondamentales entre les intellectuels francais et nous: ils voient immediatement l'opportunite qu'ils peuvent en tirer et ne se genent pas pour exploiter la situation alors que notre reaction est le plus souvent passive (si on peut dire cela d'une ''reaction'') ou defensive.

D'autre part nous avons souvent moins confiance en nous-memes, meme lorsque, a l'evidence, nos idees sont aussi brillantes et defendables que n'importe quelles autres. Nous avons du mal a nous imaginer dans la peau d'auteurs.

Pour finir, je voudrais dire que je suis d'autant plus d'accord avec toi que, bien des mois avant la discussion de ce topic, j'ai moi-meme defendu exactement les memes theses que toi dans un debat sur Lesogres.org (le site de Dieudonne) et ici meme sur Grioo.com a l'occasion de la parution du dernier livre de Serge Bile. Je ne crois pas a l'existence de l'esclavage dans les societes africaines ante-islamiques. Toutes les societes africaines qui ont pratique une forme ou une autre d'esclavage l'ont fait parce qu'elles etaient impliquees, a un degre ou a un autre, dans les reseaux esclavagistes arabo-musulmans ou occidentaux exactement comme aujourd'hui nos societes (largement dependantes) sont prises dans un systeme capitaliste globalise dont les principaux ressorts ne se trouvent pas chez nous. Elles n'ont ni invente ni pratique ce systeme avant qu'il leur ait ete impose.
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mer 25 Oct 2006 05:56    Sujet du message: Répondre en citant

Pacotille contre pièce d'Inde
Petré-Grenouilleau a écrit:
Un malentendu existe quant aux marchandises proposées par les négriers. A cause de l’usage inconsidéré du terme « pacotille », emprunté à l’espagnol pacotilla, on croit souvent qu’il s’agissait de choses de faible valeur.

[…] En fait, au XVIIIè siècle, le terme « pacotille » signifiait deux choses : d’une part un certain poids, volume ou quantité de marchandises, et donc un « paquet » dont on ne présumait pas de la valeur, d’autre part, les produits qu’il était permis aux officiers et gens d’équipage d’embarquer pour leur propre compte.

Sur au moins 110 à 115 types de produits de traite différents, nombreux étaient des produits relativement chers ; ce qui explique que 60 à 70% du montant de la mise-hors nécessaire à l’armement d’un navire négrier allait alors à la cargaison. C’est le cas des textiles, et notamment des « indiennes » (d’abord importées d’Inde puis manufacturées en Europe), qui représentaient entre 60 et 80% de la valeur de la cargaison.

D’autres produits, des haches, des récipients en tout genre, des métaux (plomb, fer – dont 70 à 80 000 tonnes furent introduites en Afrique au cours du XVIIIè siècle…), étaient particulièrement utiles aux Africains, pour les défrichessements, dans la vie quotidienne, pour lester les filets de pêche, ou fabriquer quantité d’armes et outils.

Vins et spiritueux étaient souvent coupés d’eau sur place, ce qui permettait de diminuer les coûts Rolling Eyes Wink , de ne pas trop perturber la santé des acheteurs Shocked et de réserver à certains les meilleurs produits.
(Pp122-123)

C'est vraiment à croire que OPG ne comprend pas du tout ce qu'il s'est proposé d'étudier. Ce qui est tout de même navrant pour LE spécialiste français, adulé, sanctifié...

Bien entendu, ici comme en maints endroits, Petré-Grenouilleau abuse de son fameux "illusionnisme chronologique", tel qu'il braque les projecteurs sur le DIX-HUITIEME SIECLE, période de la première Révolution Industrielle, en faisant fi des XVè, XVIè et XVIIè siècles précédents : à ces époques, donc avant la 1ère RI, que proposait l'économie européenne PRINCIPALEMENT AGRICOLE en échange des millions de Nègres déportés dans les mines et plantations américaines?

Les termes (inégaux?) des échanges transatlantiques imposés par la force aux Américains et aux Africains par les Européens lors des siècles précédent la première révolution industrielle ont-ils pu avoir favorisé l'accumulation extraodinaire de capital ayant justement permis l'occurrence de cette révolution industrielle?

Petré-Grenouilleau, qui visiblement ne comprend rien aux mécanismes économiques fondamentaux, répond négativement ; contre l'avis d'économistes on ne peut plus réputés que sont, entre autres, Adam SMITH (accessoirement contemporain de cette première révolution industrielle) et Karl MARX, le meilleur spécialiste de la seconde révolution industrielle, don il est contemporain : "La découverte des gisements d'or et d'argent en Amérique, la croisade d'extermination, d'esclavagisme et d'ensevelissement dans les mines de la population aborigène, le commencement de la conquête et le pillage des Indes orientales, la transformation du continent africain en terrain de chasse d'esclaves noirs sont autant de faits qui annnoncent l'ère de production capitaliste. Ces processus idylliques représentent autant de facteurs fondamentaux dans le mouvement de l'accumulation originaire." (cf. Le Capital, tome 1)

Les "pacotilles "seraient des produits"relativement chers"? Mais ils consistaient notamment en alcool coupé à l'eau : OPG explique piteusement que c'était pour préserver la santé des acheteurs...
Jusqu'où n'irait pas le négriériste pour défendre un point de vue historiographique aussi négrophobe et criminogène Exclamation Exclamation

Quant aux ustensiles en fer, il faudrait peut-être rappeler à notre spécialiste hexagonal que la métallurgie du fer africaine a au moins mille ans d'antériorité par rapport à celle de l'Europe occidentale. Que certaines techniques de fonte en usage dans l'Afrique anté-yovodah n'étaient pas encore connues des Européens du début du XIXè siècle...
Qu'au contraire, l'afflux de ferraille européenne en Afrique de l'entre-deux révolutions industrielles a "mouillé l'attiéké" de milliers (millions?) d'artisans, forgerons, etc. et quasiment éradiquer la possibilité d'émergence d'une industrie métallurgique autochtone...



PS : Samuel, je te répondrai en mp très bientôt. Il serait d'ailleurs souhaitable d'évoquer ces question seulement par mp...
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RICHYRICH
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MessagePosté le: Dim 12 Nov 2006 01:08    Sujet du message: Répondre en citant

Pour soigner les malentendus de pacotille de M. Petré-Grenouilleau je redonne un lien http://www.dailymotion.com/video/x3um3_verges-dieudonne qui l'a déjà été plusieurs fois sur le forum, on ne s'en lasse vraiment pas.

PS
il convient également de jeter un coup d'oeil sur ce même sujet d'OGOTEMMELI qui en avait donné la primeur au forum passion-histoire :
http://www.passion-histoire.net/phpBB_Fr/viewtopic.php?t=9203
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