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Pétré-Grenouilleau est un négriériste
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Dim 16 Juil 2006 06:25    Sujet du message: Pétré-Grenouilleau est un négriériste Répondre en citant

NEGRIERISME VERSUS ANTI-NEGRIERISME



Bien qu’il s’en défende, l’essai d’OPG participe d’un courant idéologique engagé dans une controverse avec un autre courant historiographique de la traite négrière, depuis maintenant plusieurs décennies.

Il est regrettable que cette toile de fond idéologique n’ait pas été explicitement dépeinte et assumée par l’auteur. Ce dernier ayant préféré prendre la pose trop convenue et artificieuse de l’homo historicus ; cet automate académique par la bouche de qui s’exprime une immaculée science très infuse, de neutralité pure et parfaite.

Ceux, si nombreux, qui ont pris tout récemment le train de l’histoire de la traite négrière en marche, notamment à l’occasion de l’effervescence médiatique suscitée en France dernièrement par ce sujet, ignorent souvent les termes de cette controverse ; de même que ses tenants et aboutissants. Or, des milliers d’entre eux découvrent cette histoire à travers l’essai d’OPG. En sorte que de ne leur avoir pas clairement indiqué les enjeux idéologiques sous-jacents me pose une question de probité intellectuelle concernant cet auteur.

FAGE, CURTIN, MANNING, THORTON, ELTIS, HOGENDORN, etc. La quasi-totalité des auteurs sur qui s’appuie principalement OPG a écrit essentiellement pour répliquer aux attaques rageuses faites contre la civilisation occidentale par un courant épistémologique dont la figure emblématique est WALTER RODNEY ; auquel je joins ERIC WILLIAMS, JOSEPH KI ZERBO, JOSEPH INIKORI, et quelques rares autres.

Deux excellents textes publiés par RODNEY sont au cœur de cette controverse académico-idéologique :
- 1970 : " A history of the Upper Guinea"
- 1972 : “ How Europ underdeveloped Africa”
Notons, au passage, que RODNEY fut assassiné, en raison de ses idées politiques alimentées par sa connaissance de l’histoire de l’Afrique ancienne ; en tant que brillant spécialiste de ce domaine de recherche. Cela rappelle d'autres assassinats de leaders nègres, tels que Lumumba, Cabral, Sankara, Moumié, Malcom, Delgrès, etc.

L’idée maîtresse de Walter Rodney est que dans la course aux progrès techniques et au développement économique, l’Afrique a été sévèrement freinée dans sa trajectoire autonome par l’Europe/Occident, avec la traite négrière et la Colonisation. Je nomme ANTI-NEGRIERISME ce courant de pensée promu par Rodney, qui considère principalement les aspects économiques de la traite négrière, en dénonce les effets extraordinairement dévastateurs pour l’Afrique, et exclusivement bénéfiques pour les négriers blancs (puissances privées et publiques).

http://www.grioo.com/info5973.html


«
Citation:
Historien né en Guyane, dans les Caraïbes, Walter Rodney fut l’un des apôtres du panafricanisme, utilisant ses connaissances en histoire pour réconcilier l’Afrique et sa diaspora. Son engagement et son militantisme conduisirent à son assassinat en juin 1980.

Walter Rodney naquit à Georgetown en Guyane le 23 mars 1942. Il est issu d’une famille de la classe ouvrière, engagée politiquement (son père était membre d’un parti politique anti-colonialiste), qui le pousse à faire des études. Il entre d’abord au Queens College grâce à une bourse. Il y excelle et obtient une nouvelle bourse, qui lui permet d’entrer cette fois à l’université des West-Indies en Jamaïque, où il obtient son premier diplôme universitaire avec mention.

Rodney obtient encore une fois, une bourse qui lui permet d’aller effectuer des études doctorales à la « School of Oriental and African Studies » en Angleterre. Il obtient son doctorat (PHD) en histoire africaine en 1966 à l’âge de 24 ans. A l’université, à la fois en Jamaïque et en Angleterre, Rodney était déjà un fervent activiste politique. En Angleterre par exemple, il participait à des cercles de discussion, s’exprimait à Hyde Park, et participa à un symposium sur la Guyane en 1965. C’est à cette époque qu’il entre en contact avec le légendaire écrivain CLR James dont il deviendra l’un des plus fidèles disciples.

Sa dissertation doctorale intitulée a history of the upper Guinea Coast 1545-1800 (Une histoire de la Haute-Guinée de 1545 à 1800) est publiée par les éditions Oxford University Press en 1970 et déclenche une polémique parmi les historiens. Rodney imprime un axe à son travail, consistant à remettre en cause les idées des historiens occidentaux à propos de l’histoire africaine, et s’attache à regarder d’un œil nouveau l’histoire des peuples opprimés. Sa dissertation doctorale analyse la situation de la « Haute Guinée » avant l’arrivée des européens, puis les conséquences directes et indirectes des influences européennes sur ces sociétés côtières. […]

La Tanzanie était à l’époque le Quartier Général de nombres de mouvements de libération desquels il se rapprocha. Rodney qui pensait qu’un intellectuel devait mettre ses compétences au service de la lutte s’impliqua de plus en plus au sein de ces mouvements, et se forgea une réputation de théoricien et de porte-parole du panafricanisme. Il fut l’un des initiateurs des discussions menant au 6ème congrès panafricaniste tenu en Tanzanie.
C'est au cours de ces années que Rodney devait publier un de ses ouvrages les plus marquants intitulé How Europe underdeveloped Africa, et qui fut publié en 1972. (Comment l’Europe sous - développa l’Afrique). Rodney définit dans ce livre le développement comme un processus de progrès vers lequel tous les peuples sont engagés au cours de leur existence via le développement de structures sociales, la régulation des relations internes ou externes, l’amélioration de l’économie…A contrario, le sous-développement, est la perversion de ce processus naturel qu’est le développement. Pour Rodney, c’est l’intrusion des européens qui entraîne le sous-développement alors que l’Europe elle-même a continué son processus de développement.

Selon l’historien guyanais, l’Afrique de l’Ouest a connu une "perte d’opportunités de développement" parce que l’innovation a été entravée par la ponction de populations jeunes lors de l’esclavage, et par l’importation de biens et de technologie occidentaux. Puis pendant la période coloniale, l’administration coloniale fonctionnait à la fois comme exploiteur économique et soutien des exploiteurs privés, et le processus de sous-développement continuait : la technologie occidentale avait fait d’énormes progrès, au moins partiellement financés par les profits tirés de l’esclavage.

L’innovation africaine fut presque totalement éradiquée. Les travailleurs africains étaient sous-payés, exploités, surtaxés, volontairement sous éduqués et mal éduqués par les colons. En plus, le système d’éducation colonial, qui remplaçait les systèmes d’éducation africains encourageait le sous-développement des ressources intellectuelles africaines en limitant les opportunités d’éducation de même que les niveaux d’éducation offerts. En bref une forme d’impérialisme culturel.


En somme : Walter Rodney affronte la figure du négrier sur son propre terrain (selon sa propre logique commercialiste) pour démontrer que la nature inégalitaire et criminogène des échanges économiques avec l'Afrique qu’il a développés jusqu’à leur paroxysme, constitue la principale matrice de génération des maux (politiques, économiques, culturels) dont souffrent les Nègres depuis tant de temps.

Il existe d’évidentes connexions idéologiques de cet anti-négriérisme avec les courants abolitionnistes du XIXè siècle. Mais il en existe aussi et surtout avec les théories économiques du développement/sous-développement, particulièrement critiques à l’encontre du capitalisme. D’où des affinités théoriques avec des auteurs tels que ERIC WILLIAMS, SAMIR AMIN, CORNELIUS CASTORIADIS, SERGE LATOUCHE, IMMANUEL WALLERSTEIN, etc.

Or, pendant les décennies 1960 et 1970, où étudie et publie Rodney, les théories développementalistes ont le vent en poupe. Mais leur accointance avec le Marxisme est éprouvée comme une sérieuse menace idéologique par certains milieux occidentaux engagés dans une « Guerre froide » avec d’autres Occidentaux : URSS + Europe de l’Est contre EUA + Europe de l’Ouest.

C’est, entre autres préoccupations, pour enrayer cette menace idéologique que certains chercheurs s’emploient méthodiquement à ruiner l’anti-négriérisme de Rodney (et alii), en décortiquant chacun de ses arguments, afin de le réduire à sa plus congrue portion ; voire de l’écarter purement et simplement.

Ainsi :
- Walter Rodney étudie-t-il la « Upper Guinea » ? Fage rétorque que cette étude ne porte en réalité que sur une petite partie de la dite région (« le tiers central », OPG, p85, note 1). Par conséquent, à supposer valide la démonstration de Rodney, de l’appauvrissement de cette région par l’intrusion européenne, elle ne serait pas généralisable à toute la Haute Guinée ; encore moins à toute l’Afrique occidentale. Sa portée s’en trouverait bien limitée, très localisée. Une stratégie discursive bien connue, qui consiste à réclamer toujours plus d’éléments probants à son contradicteur, sans produire soi-même davantage de preuves contraires. Au mieux le débat s’enlise ; au pire la partie adverse abandonne de dépit…

- L’industrialisation de l’Europe a-t-elle été financée, au moins partiellement, par les profits et autres effets économiques induits de la traite ?
OPG répond qu’il n’en fut rien, en se fondant sur François Crouzet, Stanley Engerman : « On sait aussi que la rentabilité de la traite n’a pas été extraordinaire, que ce trafic n’a pu permettre la constitution de fortunes qu’allié à nombre d’autres activités, et que le capital marchand n’a pas été massivement investi dans l’industrie » (p339)

- Le développement autonome de l’Afrique a-t-il été négativement impacté par les conséquences démographiques de la traite négrière ?
Bof, ça on ne le saura vraiment jamais, dit OPG. En tout cas quantitativement le volume des déportations est marginal par rapport à la population totale africaine ; tandis que la valeur (symbolique, économique, agricole) des produits importés d’Occident vers l’Afrique a pu compenser d’éventuels déséquilibres.

Ainsi contre l’anti-négriérisme de Walter Rodney s’est constituée au fil de décennies une volumineuse littérature académique anti-anti-négriériste. Cette littérature participe d’une idéologie que je nomme ici le négriérisme, qui consiste à penser la traite négrière (principalement ou exclusivement) dans la perspective commercialiste du négrier pour qui ce n’était qu’un business.

Le négriérisme considère que la traite négrière consista essentiellement en un vaste réseau d’échanges économiques entre co-contractants y trouvant tous pleinement leur compte, où souvent la partie africaine fut la plus avantagée : elle bénéficia, par exemple, d’une hausse vertigineuse des cours du bois d’ébène, et n’eut pas à supporter le coût des politiques abolitionnistes.

Dans cette idéologie négriériste, les victimes en chair et en os disparaissent dernière un bavardage savant surnommé « jeu de nombres » ; à l’instar de leur évanescence dans les récits originaux de négriers (ex. Plasse, « Le journal de bord d’un négrier »). La bulle papale du 08 janvier 1454, le code noir de 1685, et autres documents similaires, y sont sans grand intérêt, comparativement aux documents légaux (douanes, assurances, taxes) ou professionnels (livres de bord, livres de compte) des négriers et armateurs. Une telle historiographie ménage, au moins en germe, des possibilités d’itération de ce crime si gravissime qu’elle déploie tant d’énergie à occulter épistémologiquement ; obnubilée par le contexte économique de son occurrence.


L’anti-négriérisme y est subrepticement présenté comme une vieille idéologie périmée par les plus récentes recherches. Or, il n’en est rien, puisque nombre de travaux sur lesquels OPG se fonde ont été publiés bien avant les textes de Rodney. Et que les plus récentes publications de Joseph Inikori sont contemporaines des derniers OPG. Donc, il ne s’agit pas de vieille version contre nouvelle version. Pas plus qu’il ne s’agit d’un débat entre détenteurs de science infuse contre idéologues pittoresques, ainsi que tente de faire accroire OPG qui réduit l’économie argumentaire de l’anti-négriérisme à un mélange de "syllogismes" simplificateurs et simplistes. Autre stratégie discursive éculée, qui consiste à caricaturer les thèses contraires, en vue de les décrédibiliser, en usurpant ainsi un crédit artificieux au bénéfice de ses propres thèses.


En définitive : on ne peut avoir une compréhension « globale » du contexte idéologique où s’insère l’ouvrage d’OPG si l’on méconnaît l’autre versant de sa filiation épistémologique ; celui des ERIC WILLIAMS, WALTER RODNEY, JOSEPH INIKORI, dont il rend compte parcimonieusement, et en toute partialité.

En fait, cette autre historiographie est omniprésente en creux dans le discours grenouillien. En effet, OPG n’a fait que sélectionner à l’attention du public français (francophone) les arguments de son courant idéologique qu’il juge les plus pertinents, les plus percutants, contre des questions/réponses formulées par Williams-Rodney-Inikori et consorts.

Sa synthèse est partielle, en tant qu’elle s’opère uniquement au sein d’un même courant épistémologique déployée comme étant la seule version scientifiquement digne d’intérêt. L’histoire qu’elle raconte n’est pas davantage « globale », dans la mesure où elle abstrait les millions de victimes ensevelies dans leur fonction de « marchandise » anthropomorphe, objet de « production », « exportation », « consommation » ; dont on n’entend jamais les cris, révoltes, bruits de chaîne, dont on ne voit jamais les cordes de potence, les meurtrissures physiques, la bestialisation méthoqique, institutionnalisée, etc.

Anti-négriérisme et négriérisme ont en commun de privéligier les aspects économiques de la traite négrière ; le premier pour en stigmatiser les conséquences dramatiques pour l’Afrique. Et le second en vue de relativiser toute conséquence néfaste de ce trafic pour l’Afrique, tout en en minimisant tout effet bénéfique pour les puissances négrières occidentales. Il faut dire que, à l'instar de l’abolitionnisme d’antan, les mouvements réparationnistes sont devenus de plus en plus offensifs, notamment depuis la Conférence de Durban, si bien qu’il urge de renforcer certaines forteresses idéologiques décaties…

Un troisième courant épistémologique est en gestation. C’est l’historiographie afrocentrée du yovodah, qui place au cœur de ses préoccupations le crime contre l’humanité nègre consubstantiel à la traite négrière. Cette perspective considère globalement l’histoire africaine de ces cinq cents dernières années comme l’histoire de la domination-exploitation de l’Afrique par l’Occident. Confrontés à ces agressions étrangères répétées, ininterrompues (Traite, Colonisation, Néocolonistation), les Africains ont élaboré diverses réponses, mais de manière trop disparate face à des forces souvent coalisées et surpuissantes.
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Dernière édition par OGOTEMMELI le Lun 24 Juil 2006 07:58; édité 4 fois
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ASSE
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MessagePosté le: Dim 16 Juil 2006 09:09    Sujet du message: Répondre en citant

Bonne analyse !

Les choses sont parfaitement agencées par EUX pour que l'Afrique ne sort pas de 'lombre dans laquelle on la met depuis des siècles...Aux africains de trouver leurs propres lumières, d'avancer selon leurs paradigmes et de sortir de cet egrenage mentale dans lequel on ne cesse de vouloir les engouffrer.


LE COMBAT du SAVOIR a commencé depuis longtemps ( Cheihk Anta Diop l'avait dit) entre l'intelligencia Nègre et Européenne. Ce n'est que part l'intellect et par la mise en application de nos propres notions de vérité qu'on y arrivera.
Les [b]ACTES pour sortir de toutes ses théorisations, poser en actions concrêtes que la force des mots et l'éveil des conscience prendront toute leur ampleur aux yeux des noirs pessimistes et défaitaistes quand à l'avenir de leur continent mais aussi aux yeux de ceux qui n'ont de cesse que de vivre et d'agir que pour nous enchaîner intellectuellement, mentalement et physiquement dans leur quête de suprématie "raciale" [/b].

Merci obgotemmeli pour ton post!
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Gnata
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MessagePosté le: Lun 17 Juil 2006 00:01    Sujet du message: Répondre en citant

Intéressant et très instructif , il y a là des auteurs que l'on pourrait commencer à chercher les titres .
Merci Ogotemmeli .
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Lun 17 Juil 2006 18:52    Sujet du message: Répondre en citant

gnata a écrit:
Intéressant et très instructif , il y a là des auteurs que l'on pourrait commencer à chercher les titres .

YES : c'est indispensable pour connaître les deux versions de l'histoire économique du yovodah ; celle promue par OPG et consorts, et cette autre.

En outre, je trouve vraiment dommage que WALTER RODNEY et ERIC WILLIAMS soient si peu connus des Africains et Afrodescendants. Car, au sujet des aspects économiques du yovodah, les travaux de ces deux Africains de la Diaspora sont non seulement précurseurs, mais aussi et surtout d'une fécondité théorique incommensurable. Williams a publié son livre-phare dès 1944 Exclamation , tandis que Rodney a publié le sien en 1972. Ci-dessous les références de leur tradcution française :

- Eric WILLIAMS, "Capitalisme et esclavage", éd. Présence Africaine, Paris 1968

- Walter RODNEY, "Et l'Europe sous-développa l'Afrique...", Editions Caribéennes, Paris, 1986



P.S. J'ai vérifié ce jour même que le premier est diosponible à la librairie Présence Africaine ; et que le second est disponible à celle de l'Harmattan. Toutes deux maisons situées sur la même rue des Ecoles à Paris ; de part et d'autre trottoir...
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Chabine
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MessagePosté le: Jeu 20 Juil 2006 04:07    Sujet du message: Re: Négriéristes ou Anti-négriéristes Répondre en citant

TRICKYRICKY a écrit:
Selon vous Serge Daget et Jean Mettas s'inscrivaient dans quel courant?


Merci à OGO pour cet excellent topic

Pour répondre à la question de TRICKYRICKY sur un sujet que j'avoue Embarassed découvrir ce soir :

http://palissy.humana.univ-nantes.fr/cete/tvx/ctn/M3chIA.html

On en reparle demain ?
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"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Jeu 20 Juil 2006 07:35    Sujet du message: Re: Négriéristes ou Anti-négriéristes Répondre en citant

TRICKYRICKY a écrit:
Selon vous Serge Daget et Jean Mettas s'inscrivaient dans quel courant?

Je ne tiens pas absolument à enfermer toutes personnes dans des cases, fussent-elles idéologiques. Mais j'ai voulu nommer deux courants de pensée, afin de les signaler précisément pour ce qu'ils sont : des courants de pensée, et de refuser à OPG sa posture d'homo historicus en guerre contre les "idéologues".

N'ayant pas lu les auteurs que vous indiquez, je ne peux dire s'ils participent d'un courant ou de l'autre. Ils peuvent tout aussi bien avoir une toute autre manière d'appréhender l'histoire du yovodah. Notez que j'ai également suggérer la gestation d'une perspective afrocentrée du yovodah ; soit une troisième voie (ou une énième) épistémologique/idéologique...
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Chabine
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MessagePosté le: Ven 21 Juil 2006 17:30    Sujet du message: Répondre en citant

TRICKYRICKY a écrit:
Selon vous feu Jean Mettas (décédé en 1975...à 33 ans)


Petit HS : étrange, ces chercheurs iconoclastes qui décèdent prématurément... Confused Celà me fait penser à Fritz GRACCHUS, auteur d'un essai révolutionnaire sur les sociétés afroaméricaines, plus précisemment aux Antilles (Les lieux de la mère dans les sociétés afroaméricaines). Egalement décédé à 33 ans, en 1979... Sad
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Ven 21 Juil 2006 20:00    Sujet du message: Répondre en citant

TRICKYRICKY a écrit:
Citation:
Citation:
Un troisième courant épistémologique est en gestation. C’est l’historiographie afrocentrée du yovodah, qui place au cœur de ses préoccupations le crime contre l’humanité nègre consubstantiel à la traite négrière. Cette perspective considère globalement l’histoire africaine de ces cinq cents dernières années comme l’histoire de la domination-exploitation de l’Afrique par l’Occident. Confrontés à ces agressions étrangères répétées, ininterrompus (Traite, Colonisation, Néocolonistation), les Africains ont élaboré diverses réponses, mais de manière trop disparate face à des forces souvent coalisées et surpuissantes.

Pourriez-vous nous citer quelques auteurs de cette historiographie constituant selon vous ce troisième courant en gestation?

à défaut nous indiquer quelques travaux qui permettraient de nous en faire une idée?

J'ai eu qlqs difficultés de connexions ces dernières heures. ce pourquoi je n'ai pas répondu.
Je dis bien une historiographie en gestation. On comprendra qu'elle ne compte pas encore de grands auteurs ; encore que. Mais certains projets dans l'air, s'ils se concrétisent, pourraient apporter beaucoup d'eau au moulin...

D'ores et déjà, je citerais à titre de précurseurs :
- Rosa Amélia Plumelle-Uribé, "La férocité blanche"
- Louis Sala-Molins, "Le code noir, ou le calvaire de Canaan"
- Adam HOCHSCHILD, "Les fantômes du roi Léopold"
- Bwemba-Bong, "Quand l'Africain était l'or noir de l'Europe"

Il s'agit bien d'une typologie personnelle, à partir de ce que j'ai cru comprendre de la lecture de certains ouvrages. Aucun de ces auteurs ne se reclamant expressément de la catégorie où je le range. Mais leur lecture ouvre une toute autre perspective à l'entendement du yovodah (aka traite négrière)...
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Gnata
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MessagePosté le: Sam 22 Juil 2006 17:22    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
gnata a écrit:
Intéressant et très instructif , il y a là des auteurs que l'on pourrait commencer à chercher les titres .

YES : c'est indispensable pour connaître les deux versions de l'histoire économique du yovodah ; celle promue par OPG et consorts, et cette autre.

En outre, je trouve vraiment dommage que WALTER RODNEY et ERIC WILLIAMS soient si peu connus des Africains et Afrodescendants. Car, au sujet des aspects économiques du yovodah, les travaux de ces deux Africains de la Diaspora sont non seulement précurseurs, mais aussi et surtout d'une fécondité théorique incommensurable. Williams a publié son livre-phare dès 1944 Exclamation , tandis que Rodney a publié le sien en 1972. Ci-dessous les références de leur tradcution française :

- Eric WILLIAMS, "Capitalisme et esclavage", éd. Présence Africaine, Paris 1968

- Walter RODNEY, "Et l'Europe sous-développa l'Afrique...", Editions Caribéennes, Paris, 1986



P.S. J'ai vérifié ce jour même que le premier est diosponible à la librairie Présence Africaine ; et que le second est disponible à celle de l'Harmattan. Toutes deux maisons situées sur la même rue des Ecoles à Paris ; de part et d'autre trottoir...


Merci Ogotemmeli pour les références ! les librairies dont tu parles sont à 6000 km , mais bon j'ai vérifié tout près et il existe les titres en Anglais , ce qui n'est pas mal non plus pour saisir pleinement l'idée de l'auteur , Pakira avait je crois déjà parlé de Eric Williams ici , mais je n'avais pas été assez attentif , comme quoi la répétition est une vertu ....
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mar 25 Juil 2006 05:26    Sujet du message: Répondre en citant

TRICKYRICKY a écrit:
Les deux "points de vue" coexistent donc dans cet ouvrage?
j'ai noté par ailleurs que FAGE faisait parti des auteurs sélectionés pour la rédaction de l'HGA au même titre que J.E. Inikori, tous deux cités ici.

HGA est comme un compromis scientifique : exposant l'état général des connaissances en histoire de l'Afrique lors des années 1970. Mis à part la question de Kmt, qui a requis un colloque international préalablement à la rédaction de HGA, à ma connaissance les autres sujets, comme le yovodah, n'ont pas fait l'objet de grandes controverses ; d'autant moins que Rodney, Inikori et Fage étaient de la partie.

En exprimant les différents points de vue, pourvu qu'ils soient scientifiquement étayés, la démarche HGA n'a rien à voir avec la propagande négriériste d'OPG.

En outre, depuis les années 1970, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts, chaque auteur ayant pu aller plus loin dans une direction plutôt que dans l'autre.

Au demeurant, c'est bien Joseph Inikori qui a rédigé le chapitre 4 du tome V : "L'Afrique dans l'histoire du monde : la traite des esclaves et l'émergence d'un ordre économique dans l'Atlantique"...

N'oublions pas que le projet de HGA a été monté sous la houlette d'un directeur de l'UNESCO africain (1974-1987) : Ahmadou Mactar Mbow, grand ami de Joseph Ki Zerbo, ayant beaucoup bossé pour faire connaître l'histoire de l'Afrique, en l'émancipant de certaines tutelles (colonialistes) trop encombrantes...
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Dim 20 Aoû 2006 12:13    Sujet du message: Répondre en citant

QUESTIONS DE FORMES ?


L’essai d’OPG comporte de nombreuses lacunes de fond, dont certaines affleurent la surface de la forme.

* Tout ce qui est raconté dans la première partie de cet ouvrage suppose vraies certaines considérations d’une sorte de partie zéro intitulée « l’engrenage négrier ». Où l’auteur analyse ce qu’il tient pour les « logiques internes » africaines pré-coloniales ayant favorisé l’émergence de la traite négrière.

Or, je pense avoir montré ailleurs que les bavardages d’OPG sur « la place de la traite dans l’organisation fonctionnelle des sociétés d’Afrique noire » ne reposent sur rien, aucun matériel historiographique probant. Auquel cas, cette première partie proprement dite sur « essor et évolution des traites négrières » tombe en désuétude ; en tant qu’elle déroule un raisonnement dont les conditions préalables de validité ne sont guère acquises. En fait, il s’agit d’un raisonnement mensonger.

Par exemple :
Pétré-Grenouilleau a écrit:
C’est au Congo que la présence européenne, concrètement celle des Portugais et des « Brésiliens », fut sans doute la plus effective, sans être pour autant totalement efficace. Le roi Afonso avait ouvert son pays au commerce négrier. A sa mort en 1543, le système qu’il avait instauré avec l’aide des Portugais s’effondra. [p94]

Voici l’un de ces nombreux mensonges éhontés qui parsèment cet ouvrage. Car, d’une part « l’efficacité » de la présence européenne au Kongo est on ne peut plus totale, puisqu’elle a eu pour conséquence de dépecer l’une des plus prospères et brillantes sociétés politiques négro-africaines à avoir jamais été, en une myriade de « royaumes » vassalisés qui furent les principales réserves de bois d’ébène, avec près de la moitié des Africains déportés qui étaient originaires de cette région.

D’ailleurs quelques paragraphes plus loin, à la page 95, on peut lire ceci :
OPG a écrit:
Une seconde expédition coloniale fut donc suscitée, à partir de 1571. Elle devait aboutir à la création d’une colonie de l’Angola, placée sous la souveraineté du Portugal et administrée sur place par une série de nobles propriétaires, comme aux premiers temps de l’installation des Européens dans le nouveau Monde.

Donc, OPG n’ignore pas complètement le rôle déterminant tenu par les Européens dans la destruction de Kongo, un pays qui était aussi vaste que toute l’Europe occidentale. Mais il préfère le minimiser malhonnêtement…

D’autre part, Nzinga Mvemba (aka Afonso 1er) n’a rien instauré du tout Exclamation Evil or Very Mad . Il a été poussé au pouvoir par les Portugais, qui n’hésitèrent pas pour ce faire à perpétrer de nombreux assassinats politiques, notamment de Mpanzu a Nzinga. Pour autant, des preuves épistolaires existent pour confirmer que « le roi Afonso » était catégoriquement hostile à la déportation de ses compatriotes, et de l’économie négrière en général : " we need from those (your) Kingdoms no more than some priests and a few people to teach in schools, and no other goods except wine and flour for the holy sacrament. That is why we beg of Your Highness to help and assist us in this matter, commanding your factors that they should not send here either merchants or wares, because it is our will that in these Kingdoms there should not be any trade of slaves nor outlet for them."


* Plus généralement, c’est l’articulation des différentes parties de cet essai bidon qui est alambiquée. En effet, il aurait été plus logique de considérer les conséquences de la traite négrière pour les diverses régions du monde qu’elle liait, avant d’aborder la question de son abolition. Car, par hypothèse, on pourrait penser que cette abolition sanctionne, au moins partiellement, l’épuisement des conditions socio-historiques favorables à la traite négrière, telles qu’envisagées dans la théorie fumeuse des « logiques internes et externes ».

Mais la difficulté pour OPG, c’est de vouloir faire croire simultanément que : d’une part, ce sont surtout les Africains qui tirèrent le plus de profit de ce « commerce international » ; d’autre part que les Européens ont eu un immense mérite à abolir unilatéralement un commerce qui, au fond, ne leur rapportait pas grand-chose, et dont l’abolition leur aura coûté encore davantage.

Dans ce cas, ces Européens sont-ils vraiment méritants ? Ou plutôt auraient-ils été assez stupides pour engager d’aussi colossaux moyens matériels, financiers, et humains, pendant tant de siècles, dans une activité si peu lucrative, aux retombées économiques somme toute marginales, comparativement aux autres secteurs d’activité de l’économie européenne générale ?

He bien, dans ce cas, ce crime contre l'humanité nègre serait encore plus ignoble (si cela est possible), s'il a été perpétré quasiment pour rien, par ceux qui l'ont conçu, exécuté, ou fait exécuter...
Couillonnades Exclamation Exclamation Exclamation

*
Marcel DORIGNY a écrit:
On se permettra d’abord de regretter qu’un tel ouvrage ne soit complété ni par un index des noms cités, ni par une bibliographie finale, ordonnée et hiérarchisée, qui éviterait au lecteur de chercher les références au fil des notes de bas de page. Cette absence de bibliographie est d’autant plus dommageable que l’essentiel des sources utilisées pour cette vaste synthèse sont de seconde main […]
[ http://lmsi.net/article.php3?id_article=460#nb1 ]

Voici l’ouvrage de référence du prétendument spécialiste français du sujet, une sommité académique primée par le Sénat pour son chef d’œuvre. Mais chose ahurissante (relevée ci-dessus par M. Dorigny), ce chef d’œuvre ne comporte aucun index bibliographique, ni aucun autre type quelconque d’index. Quasiment aucune recherche archivistique personnelle de l’auteur, qui pour l’essentiel compile des sources secondaires. Donc aucune innovation, ni épistémologique, ni encore moins documentale : rien !

Ces seules lacunes de forme seraient rédhibitoires dans le cadre d’un modeste mémoire de maîtrise d’histoire, où le travail de recherche porte également sur l’organisation et l'exposé méthodique de la documentation mobilisée, voire sur l’emploi de documents inédits ou, en tout cas, novateurs.

Lesdites lacunes auraient pu susciter quelques circonspections chez tous les zélateurs béats de cet ouvrage et de son auteur. Sauf qu’à ceux ceux-là OPG a bien servi des « fouthèses » qu’ils avaient tellement envie de gober, qu’ils s’en délectent encore ( ?) avec gourmandise. Je me souviens encore d’El Kabbashirou, complètement en extase, se payant mille orgasmes médiatiques avec OPG sur une chaîne télé publique confidentielle : pitoyable, indécent.
Abject…
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RICHYRICH
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MessagePosté le: Jeu 24 Aoû 2006 12:36    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
" we need from those (your) Kingdoms no more than some priests and a few people to teach in schools, and no other goods except wine and flour for the holy sacrament. That is why we beg of Your Highness to help and assist us in this matter, commanding your factors that they should not send here either merchants or wares, because it is our will that in these Kingdoms there should not be any trade of slaves nor outlet for them."

il me semble avoir déjà lu cela ailleurs ici mais pouvez-vous néanmoins citer vos sources SVP?



le 20 septembre 2005, Marcel Dorigny (maître de conférences au département d’histoire de l’université de Paris VIII-Saint-Denis) a écrit:
On se permettra d’abord de regretter qu’un tel ouvrage ne soit complété ni par un index des noms cités, ni par une bibliographie finale, ordonnée et hiérarchisée, qui éviterait au lecteur de chercher les références au fil des notes de bas de page. Cette absence de bibliographie est d’autant plus dommageable que l’essentiel des sources utilisées pour cette vaste synthèse sont de seconde main, principalement puisées à travers l’immense bibliographie anglo-américaine, mais également dans les travaux de Serge Daget et de Jean Mettas pour la traite française. En l’absence de traductions des synthèses anglaises ou américaines sur la traite (que l’on pense, par exemple, que l’ouvrage magistral de Hugh Thomas, The SlaveTrade. The History of the Atlantic Slave Trade 1440-1870, n’a toujours pas d’édition française alors qu’il est traduit en espagnol et en italien et l’on aura une idée des blocages de l’édition française en ce domaine !), ce livre permettra aux lecteurs français de se faire une idée de la complexité des problèmes que toute recherche sur les traites négrières rencontre.
http://lmsi.net/article.php3?id_article=460#nb1

Dorigny poursuit :
Citation:
La masse des informations fiables et vérifiées contenues dans ce gros livre en fait un outil indispensable aujourd’hui où ce sujet est massivement jeté dans le débat public où trop souvent les arguments avancés ne reposent pas sur une connaissance sérieuse des grands acquis de la recherche, notamment en ce qui concerne les statistiques de la traite atlantique et en direction de l’océan Indien, la mortalité à bord des navires, les révoltes, la traite intra africaine ou encore la traite dite orientale, etc. Ces apports de l’ouvrage de Pétré-Grenouilleau sont incontestablement utiles et reflètent au plus près les résultats de la recherche historique des trente dernières années.
Qu'en pensez-vous?

Par ailleurs avez-vous signé la pétition?
http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?t=7431
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MessagePosté le: Jeu 24 Aoû 2006 19:00    Sujet du message: Répondre en citant

Pour l'extrait de lettre, voir ici : http://www2.grioo.com/forum/viewtopic.php?t=4550

Mais, pour être plus précis, je l'avais tiré d'un fil de discussion sur ForumPassionHistoire intitulé "concernant l'esclavage en Afrique" ; dans la rubrique "Civilisation africaine". Malheureusement, je ne puis fournir l'adresse exacte, puisque j'ai été banni dudit forum...

Quant à la version française de cette lettre de Mvemba a Nzinga, elle est citée, entre autres, par Bwemba-Bong dans le tome1 de "Quand l'Africain était l'or noir de l'Europe".


Sur l'article de Dorigny : je vous ai déjà répondu. Que je le trouve ambigu, notamment à cause de l'extrait que vous venez d'en rapporter.
"La masse des informations fiables et vérifiées contenues dans ce gros livre [...] notamment en ce qui concerne les statistiques de la traite atlantique et en direction de l’océan Indien, la mortalité à bord des navires, les révoltes, la traite intra africaine ou encore la traite dite orientale, etc."

- La "fiabilité" de statitisques dont certaines avouent une marge d'erreur de 25% me laisse pantois. Pas vous?

- le caractère controuvé des 14 millions. Ils ne reposent sur rien d'autre qu'une opération arithmétique artificieuse, faite sur des chiffres eux-mêmes peu fiables. Un vrai cas d'école de bidonnages grotesques...

- les résultats d'analyse de la mortalité constatée sur un échantillon d'environ 300 expiditions, qui sont extrapolés à l'ensemble des dizaines de milliers d'expéditions ; lors même que l'on dispose d'un corpus richissime de plus de 27000 expéditions en cours de traitement ("Database Project") : c'est du pipeau.

Bref, visiblement la fiabilité de toute cette masse de désinformation grenouillienne aurait surpris la vigilance de Marcel DORIGNY. A moins que lui non plus n'ait rien de mieux (moins bidon) à proposer. Ce qui laisse entier le travail sur le Yovodah, particulièrement en ce qui concerne (l'ignoble expression) "jeu de nombres"...

Et dire que, selon OPG, c'est l'un des résultats les plus "fiables" imputables aux dernières recherches. En conséquence, il faut comprendre que les autres aspects du sujet par lui traités sont encore plus bidons Rolling Eyes Rolling Eyes Rolling Eyes


P.S. Pour la pétition, je m'en tape carrément. La France, via le Sénat, récompense qui elle veut, cela ne m'est d'aucune espèce d'intérêt. Notez que Maurice Papon était Préfet, et cadre du parti politique ancêtre de l'UMP. Pourtant, l'histoire retiendra surtout qu'il a fini condamné pour son implication dans les déportations de Juifs.
Il m'importe beaucoup plus que les Africains et Afrodescendants recherchent par eux-mêmes à connaître mieux que quiconque leur propre histoire, et ne se fassent pas emberlificoter par un négriériste, a fortiori aussi médiocre que OPG.

Ici, le véritable combat est bien celui du savoir le plus imprégné possible de Maat/Justice-Vérité...
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RICHYRICH
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MessagePosté le: Jeu 24 Aoû 2006 21:49    Sujet du message: Hugh Thomas Répondre en citant

Le sujet "NEGRIERISME VERSUS ANTI-NEGRIERISME" bien que vous ayez écrit "Je ne tiens pas absolument à enfermer toutes personnes dans des cases, fussent-elles idéologiques. Mais j'ai voulu nommer deux courants de pensée, afin de les signaler précisément pour ce qu'ils sont : des courants de pensée" amène inévitablement à un "affrontement" NEGRIERISTES VERSUS ANTI-NEGRIERISTES...


"Ici, le véritable combat est bien celui du savoir le plus imprégné possible de Maat/Justice-Vérité..."

Qu'en est-il de celui divulgué par "l’ouvrage magistral" de Hugh Thomas, The SlaveTrade. The History of the Atlantic Slave Trade 1440-1870...(Publication Date:February 1999) ?

Citation:
Synopses & Reviews
Publisher Comments:
After many years of research, award-winning historian Hugh Thomas portrays, in a balanced account, the complete history of the slave trade. Beginning with the first Portuguese slaving expeditions, he describes and analyzes the rise of one of the largest and most elaborate maritime and commercial ventures in all of history. Between 1492 and 1870, approximately eleven million black slaves were carried from Africa to the Americas to work on plantations, in mines, or as servants in houses. The Slave Trade is alive with villains and heroes and illuminated by eyewitness accounts. Hugh Thomas's achievement is not only to present a compelling history of the time but to answer as well such controversial questions as who the traders were, the extent of the profits, and why so many African rulers and peoples willingly collaborated. Thomas also movingly describes such accounts as are available from the slaves themselves.
Description:
Includes bibliographical references (p. [812]-862) and index.
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About the Author
Hugh Thomas is the author of The Spanish Civil War, Conquest, and many other books. A former Chairman of the Centre for Policy Studies (U.K.), he was made Lord Thomas of Swinnerton in 1981. He is currently a University Professor at Boston University. He lives in London.
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Table of Contents
CONTENTS
List of Maps

Introduction
Book One: GREEN SEA OF DARKNESS
1 What Heart Could Be So Hard?
2 Humanity Is Divided into Two
3 The Slaves Who Find the Gold Are All Black
4 The Portuguese Served for Setting Dogs to Spring the Game
5 I Herded Them As If They Had Been Cattle
6 The Best and Strongest Slaves Available
7 For the Love of God, Give Us a Pair of Slave Women
8 The White Men Arrived in Ships with Wings

Book Two: THE INTERNATIONALIZATION OF THE TRADE
9 A Good Correspondence with the Blacks
10 The Black Slave Is the Basis of the Hacienda
11 Lawful to Set to Sea
12 He Who Knows How to Supply the Slaves Will Share This Wealth

Book Three: APOGEE
13 No Nation Has Plunged So Deeply into This Guilt As Great Britain
14 By the Grace of God

Book Four: THE CROSSING
15 A Filthy Voyage
16 Great Pleasure from Our Wine
17 Slave Harbors I
18 Slave Harbors II
19 A Great Strait for Slaves
20 The Blackest Sort with Short Curled Hair
21 If You Want to Learn How to Pray, Go to Sea
22 God Knows What We Shall Do with Those That Remain

Book Five: ABOLITION
23 Above All a Good Soul
24 The Loudest Yelps for Liberty
25 The Gauntlet Had Been Thrown Down
26 Men in Africa of As Fine Feeling As Ourselves
27 Why Should We See Great Britain Getting All the Slave Trade?

Book Six: THE ILLEGAL ERA
28 I See We Have Not Yet Begun the Golden Age
29 The Slaver Is More Criminal Than the Assassin
30 Only the Poor Speak Ill of the Slave Trade
31 Active Exertions
32 Slave Harbors of the Nineteenth Century
33 Sharks Are the Invariable Outriders of All Slave Ships
34 Can We Resist the Torrent? I Think Not
35 They All Eagerly Desire It, Protect It and Almost Sanctify It
36 Cuba, the Forward Sentinel

Epilogue
The Slave Trade: A Reflection

Appendix 1. Some Who Lived to Tell the Tale
Appendix 2. The Trial of Pedro Jose de Zulueta in London for Trading in Slaves
Appendix 3. Estimated Statistics
Appendix 4. Selected Prices of Slaves 1440-1870
Appendix 5. The Voyage of the Enterprize

Sources and Notes
Index
Illustration Credits


LIST OF MAPS
The Atlantic Slave Trade
Medieval Trans-Saharan Caravan Routes
Portuguese Discoveries in the Late 15th Century
The Caribbean in the 18th Century
The Kingdom of Congo in the 16th Century
Slave Harbors of North America in the 18th Century
Brazil in the 18th Century
Slave Harbors of the 18th Century
The Naval Patrol
Slave Harbors of the 19th Century

http://www.powells.com/cgi-bin/biblio?show=Trade%20Paper:Sale:0684835657:8.98


NEGRIERISME...?


Dernière édition par RICHYRICH le Ven 25 Aoû 2006 10:36; édité 1 fois
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Ven 25 Aoû 2006 08:00    Sujet du message: Répondre en citant

Je ne comprends pas l'intérêt du lien que vous avez donné, avec Bernard Lugan et autres énervés de l'extrême droite française dans leur croisade contre la loi Taubira et le "salissement de la civilisation occidentale pour mieux la soumettre" : tout ce salmigondis est en déçà du négriérisme académique, et frise plutôt le fascisme nostalgique. J'ai pitié de voir ces imbéciles se cramponner à un monde occidental hégémonique dont il sentent qu'il est (bientôt) inéluctablement révolu...

OPG au moins peut fourvoyer quelques Nègres distraits, avec son imposture d'historien neutre, seulement attaché à découvrir la vérité historique. Tandis que Lugan et consorts ne peuvent encore recruter que parmi les Nègres-à-Blancs, les plus aliénés d'entre nous, qui seront de plus en plus minotaires...

Quant au livre de Hugh Thomas, je ne l'ai pas lu et n'ai pas l'intention de le lire. J'ai l'intuition qu'il n'y a rien là-bas d'épistémologiquement différent de ce que raconte OPG. Peut-être qu'avec 800 pages, l'auteur a pu mobiliser beaucoup plus d'éléments pour raconter la même histoire, celle d'OPG, et dont on trouve la caricature chez les nigauds façon Lugan.

Désormais, ce qui m'importe, ce n'est pas de perdre encore plus de temps à compulser la volumineuse historiographie eurocentrée "de la traite négrière", mais d'essayer de contribuer, si possible, à l'émergence et à la consolidation d'une historiographie AFROCENTREE du Yovodah (ou en tout cas de me constituer personnellement un entendement afrocentré du Yovodah, à défaut de trouver les moyens de faire plus...) :

- en revisitant tous les thèmes du sujet, prioritairement à partir des documents d'archives et de première main. Exemple, pour l'abolitionnisme, faire comme Eric Williams, en privilégiant les comptes rendus originaux des réunions et autres manifestations abolitionnistes pour comprendre le mouvement à partir de ses propres éléments, plutôt que par le biais d'une interprétation nécessairement arrangée d'un quelconque auteur, si brillant et renommé soit-il...

- en mobilisant DIRECTEMENT toutes les sources africaines et afrodescendantes, celles de première main bien sûr (quand on en trouve) ; mais aussi les travaux académiques des universités africaines (Dakar, Abidjan, Niamey, Angola, Ghana, Benin, Gambie, etc.), des universités antillaises, brésiliennes, cubaines, jamaicaines, haitiennes, etc.

- en mobilisant, tant que faire se peut, les sources méditerranéennes, notamment ottomanes, mais aussi balkaniques, irakiennes, iraniennes, indiennes, etc. L'on voit bien ainsi que tout le job reste encore largement à faire. Que cela nécessite de gros moyens de recherches, des équipes pluridisciplinaires d'Africains et Afrodescendants qui seraient par exemple financés par des mécènes Afros (compte tenu de l'indigence pécuniaire PROVISOIRE de nos Etats...). Je pense à l'exemple d'un Lilian Thuram aidant à la production de B(lack) World Connection. Et me dis que d'autres Nègres fortunés pourraient aider à financer des recherches sur le Yovodah, plutôt que leurs sempiternelles actions caritatives (pour les plus dévoués) qui donnent du mauvais poisson à manger à des faméliques, bien plus qu'elles ne leur apprennent à pêcher : 50 ans d'aides "humanitaires" et autres Band Aid pour encore plus de pauvrété et de misère en Afrique.
Des Africains mieux au faîte de leur histoire trouveraient plus facilement et plus rapidement PAR EUX-MEMES les moyens de se sortir de la merdre...

- en refusant CATEGORIQUEMENT que l'étude de cette histoire soit monopolisée par les seules institutions des pays occidentaux anciennement esclavagistes, puis colonialistes, et toujours néocolonialistes. A ce propos, je rappelle souvent l'exemple de la recherche sur la Shoah : si des familles entières de Juifs, tels que les Klarsfeld, ne s'étaient pas consacrées presque comme un sacerdoce (davantage que comme une mission seulement scientifique ou professionnelle) à la recherche sur ce génocide, certains des bourreaux de juifs seraient passés à la postérité pour des Hauts foctionnaires ayant rendu de bons et loyaux services à leur Etat. D'autres étaient planqués en Amérique latine, où ils coulaient une paisible retraite. Pourtant, ces événements n'ont même pas encore un siècle d'ancienneté ; comparativement au Yovodah qui est pluriséculaire...

- etc.

NOTA : D'autres crypto-nazis ont pu sévir en Afrique (australe) sous l'oeil bienveillant des Alliés et avec la complicité logistique d'Israel ; reproduisant des méthodes racistes criminelles analogues. Je pense en particulier au boucher docteur Basson, mais aussi à beaucoup de Blancs sud-africains du temps de l'Apartheid et à d'autres Africains blancs de la Rhodésie...
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MessagePosté le: Ven 25 Aoû 2006 09:08    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:

Malheureusement, je ne puis fournir l'adresse exacte, puisque j'ai été banni dudit forum...


Salut OGO,
par rapport au bannissement de ce forum fasciste de falsification, tu peux passer outre, en utilisant un masqueur de IP, un programm que je met a ta disposition ici:

[Edité par Grioo - Merci de ne pas compliquer le travail de la modération Wink ]

Est tres facile d'utilisation.

Ce que ce logiciel fait, c'est de plus te connecter directement a leur serveur(ce qui leur permet de filtrer ton adresse-ip), mais de passer par un "proxy" qui peut se trouver n'importe ou dans le monde (us, chine, singapore, etc).

Au final il est impossible pour eux de te bannir, sauf s'ils bannissent le monde entier. Wink

Il te suffit apres de creer un nouveau login.
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MessagePosté le: Ven 25 Aoû 2006 11:44    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Je ne comprends pas l'intérêt du lien que vous avez donné, avec Bernard Lugan et autres énervés de l'extrême droite française dans leur croisade contre la loi Taubira et le "salissement de la civilisation occidentale pour mieux la soumettre"

oups Embarassed je n'ai pas fait attention! je cherchais des infos sur google sur ce livre de Hugh Thomas et ce lien est sorti dans les tous premiers!!! j'ai ensuite fait un "rechercher = Hugh Thomas" sur cette page ce qui m'a amené directement au paragraphe suivant
Citation:
Dans un important ouvrage constituant l'état actuel des connaissances sur le sujet, Hugh Thomas (6) explique que l'Afrique n'a pas été dépeuplée par la traite européenne et que ses blocages actuels nen sont pas le résultat. Chiffrant à 11 millions plus ou moins 500000 le nombre des esclaves arrachés au continent en quatre siècles, il soutient que cette saignée n'a eu que peu d'effets sur le bilan démographique global. Il montre également que la plus grande partie du continent y a échappé et que les plantes américaines introduites par les Portugais (maïs, manioc, patate douce, haricots, etc.) ont plus que compensé les effets négatifs de la traite, provoquant même un considérable essor démographique dès les xvi-xvii siècles, ce qui lui permet d'écrire: «La population de l'Afrique de l'Ouest était probablement de l'ordre de 25 millions au début du xvif siècle, avec un taux de croissance de 17 pour 1000. La traite qui prélevait 0,2 % de la population par an na pu avoir pour effet maximum que de ralentir son augmentation. »
qui m'a semblé utile pour se faire "une idée" de ce qu'il en retournait puis ai refermé cette page sans plus de vérification et ai communiqué le lien... (avais jamais entendu parlé de ce Bernard Lugan...) Shocked
du coup je viens de retirer ce lien de mon post Mad
Donc je vous prie de reconsidérer mon message où je cherchais plutôt à attiré l'attention sur l'historien Marcel Dorigny que vous aviez cité...et pour qui l'ouvrage de Hugh Thomas est..."magistral"; Marcel Dorigny qui est au passage membre du comité Comité pour la Mémoire de l'Esclavage présidé par Maryse Condé http://www.comite-memoire-esclavage.fr/article.php?id_article=87 et dont vous trouvez l'article concernant O. Pétré-Grenouilleau...ambigu.

Ceci dit, celà aura eu quand même le mérite de nous décrire votre démarche, ambitieuse et respectable.
Citation:
- en revisitant tous les thèmes du sujet, prioritairement à partir des documents d'archives et de première main. Exemple, pour l'abolitionnisme, faire comme Eric Williams, en privilégiant les comptes rendus originaux des réunions et autres manifestations abolitionnistes pour comprendre le mouvement à partir de ses propres éléments, plutôt que par le biais d'une interprétation nécessairement arrangée d'un quelconque auteur, si brillant et renommé soit-il...
Vous évoquez ici les archives europénnes, n'y a t-il pas un certain "danger" dans la mesure où elles sont par la force des choses elles mêmes eurocentrées?
En tout cas le sujet de l'abolitionnisme semble vous tenir à coeur et nous espérons que le sujet sera bientôt abordé, comme il en a été question, dans le topic "Les Traites négrières, selon OPG..." (à ce propos, un lien récent http://www.ghanaweb.com/GhanaHomePage/NewsArchive/artikel.php?ID=107511 )


PS.
Peut-on connaître les raison de votre bannissement dudit Forum PassionHistoire?

[Edité par Grioo - Merci de ne pas compliquer le travail de la modération Wink ]

Elie Wiesel : "le bourreau tue toujours deux fois, la deuxième fois par le silence"...
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MessagePosté le: Sam 26 Aoû 2006 21:22    Sujet du message: Répondre en citant

M.O.P. a écrit:

Salut OGO,
par rapport au bannissement de ce forum fasciste de falsification, tu peux passer outre, en utilisant un masqueur de IP, un programm que je met a ta disposition ici:
[Edité par Grioo - Merci de ne pas compliquer le travail de la modération Wink ]
Est tres facile d'utilisation.
Ce que ce logiciel fait, c'est de plus te connecter directement a leur serveur(ce qui leur permet de filtrer ton adresse-ip), mais de passer par un "proxy" qui peut se trouver n'importe ou dans le monde (us, chine, singapore, etc).
Au final il est impossible pour eux de te bannir, sauf s'ils bannissent le monde entier. Wink
Il te suffit apres de creer un nouveau login.

Merci, M.O.P. pour ton astuce. Mais franchement, je ne vais pas infliger ma présence à des gens qui ne veulent pas de moi, comme si eux m'étaient indispensables Rolling Eyes .

J'ai bien aimé les échanges souvent houleux que j'ai eus sur FPH, lesquels m'ont permis de voir à quel point nos désaccords sont profonds. Et de vérifier accessoirement que beaucoup de soit-disant passionnés d'histoire ignorent presque tout de l'histoire de l'Afrique noire, y compris ceux parmi eux qui feignent d'en savoir tant...

Il y en a de très brillants là-bas (probablement profs, chercheurs, etc.) dans de nombreux domaines d'histoire, préhistoire, épistémologie, épigrapbhie, etc. Mais dès qu'il s'agit de "civilisation africaine", les mêmes me paraissent comme lobotomisés : flippant...

Et comme ce sont plutôt les civilisations africaines et afrodescendantes qui m'intéressent, je ne crois pas manquer grand chose en étant banni de ce forum. J'en ai cure...

RICHYRICH a écrit:
Ceci dit, celà aura eu quand même le mérite de nous décrire votre démarche, ambitieuse et respectable.

Heu, je me suis un peu emballé : ce n'est pas à proprement parler MA "démarche". Au minimum il s'agit de l'esquisse d'une attitude intellectuelle que je suggère d'adopter au sujet de l'historiographie du Yovodah, et qui revient à ne RIEN considérer comme étant acquis dans aucun aspect de la recherche : TOUT est à (re)faire, et il urge que nous autres y prenions TOUTE notre part, sans en abandonner la moindre parcelle à personne.

Bien entendu, je n'ai pas les moyens de réaliser le début du commencement d'un avant projet de programme de recherche, dont j'ai indiqué qu'il nécessitait la constitution de plusieurs équipes pluridisciplinaires. A titre d'exemple, je ne pourrais pas traduire tout seul des archives d'ancien turc, ni des langues des nombreux pays que j'ai cités, sans compter ceux que j'ai omis. Et n'ai pas les moyens financiers d'y accéder, a fortiori de me les faire traduire...

Pour autant, d'avoir à l'esprit une telle perspective de recherche me fait comprendre à quel point "l'essai" bidon d'OPG est à des années lumières de ce qu'il faudrait faire. Ce qui le ramène à la toute petite place microscopique qui est la sienne...


P.S. J'ai été banni parce que j'y avais ouvert un nouveau topic avec le texte à l'origine de ce fil de discusion : les groupies d'OPG n'ont pu supporter que j'évoque les fondements idéologiques de son chef d'oeuvre. A croire qu'ils n'ont pas lu l'article de Marcel Dorigny, où cette dimension idéologique est très clairement mise en exergue. A moins que ce soit le néologisme de "négriériste". Je le trouve tellement de bon aloi.
Enfin, cet artricle a été la goutte de trop ; pour le ravissement de tant de gens qui bandaient de me voir banni.

Preuve de leur bonne santé virile...
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Dernière édition par OGOTEMMELI le Dim 27 Aoû 2006 03:49; édité 1 fois
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André Sanphrapé
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MessagePosté le: Sam 26 Aoû 2006 22:59    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
J'ai bien aimé les échanges souvent houleux que j'ai eus sur FPH

Ben moi aussi j'ai bien aimé discuter avec vous... Sad

OGOTEMMELI a écrit:
P.S. J'ai été banni parce que j'y avais ouvert un nouveau topic avec le texte à l'origine de ce fil de discusion : les groupies d'OPG n'ont pu supporter que j'évoque les fondements idéologiques de son chef d'oeuvre.

Par curiosité, quels étaient les mots de la sentence de bannissement ?
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Dim 27 Aoû 2006 04:24    Sujet du message: Répondre en citant

RICHYRICH a écrit:
Vous évoquez ici les archives europénnes, n'y a t-il pas un certain "danger" dans la mesure où elles sont par la force des choses elles mêmes eurocentrées?

Faut rien exagérer non plus, au risque de tomber dans la paranoïa : que des archives européennes soient eurocentrées est on ne peut plus naturel. Tout comme des archives africaines seraient afrocentrées, sans que cela ne les disqualifient ; bien au contraire. Cela ne pose pas de problème indépassable, si cette eurocentricité (ou cette afrocentricité)n'est pas ignorée, a fortiori occultée, par le chercheur...

Ex : un compte rendu de débat à l'Assemblée Nationale française retraçant notamment la teneur des interventions d'un Victor Schoelscher, ne peut pas être moins fidèle au contenu de ce débat que le commentaire personnel d'un analyste, si éminent soit-il, qui de surcroît ne produirait pas cette source directe. Ce commentateur dirait ce qu'il pense du débat et des interventions de V.S., mais ne dirait pas nécessairement ce que fut précisément ce débat. Or, j'ai le droit de penser différemment de lui, en m'appuyant sur la même source...

RICHYRICH a écrit:
En tout cas le sujet de l'abolitionnisme semble vous tenir à coeur et nous espérons que le sujet sera bientôt abordé, comme il en a été question, dans le topic "Les Traites négrières, selon OPG..." (à ce propos, un lien récent

Patience, il y en a pour plus de 460 pages. Et comme je l'ai dit, chacune de ces pages pourrait faire l'objet de critiques. Je n'irai pas jusque là. Mais nous n'en avons même pas terminé avec la première partie ; tandis celle de l'abolitionnisme est en troisième position. Désolé Embarassed

Vous pourriez vous procurer l'ouvrage de Nelly Schmidt, et constater que pour elle, les premiers abolitionnistes, chronologiquement et épistémologiquement, sont les Nègres eux-mêmes :
- lors des rapts, où tant préférèrent mourir plutôt que d'être emmenés, lors des transferts vers les forts et autres lieux d'entreposage, sur ces lieux mêmes, en Afrique.

- Lors de l'embarcation sur les négriers, lors de la traversée, à l'occasion de révoltes (victorieuses, ou plus souvent téméraires) et autres suicides à bord.

- Sur les lieux de déportation. Quasiment chaque jour, chaque heure, d'innombrables Nègres ne pensaient qu'à défaire leur condition servile dans "l'univers concentrationnaire des Amériques" (cf. Amélia Plumelle URIBE). De dix mille et une façons, actives, passives, impavides, autistes, etc.

En conséquence, se gargariser des mouvements abolitionnistes européens dans des salons feutrés, de brillants polémistes, juristes, politiciens, CAPITALISTES, etc. tout en faisant fi absolument des Toussaint, Delgrès, Ignace, Cofi, de tant de Neg Mawon, de la "République de Palmarès" ; c'est encore une façon d'insulter la mémoire des victimes du Yovodah. Et ce n'est pas la moindre des insultes :
Citation:
Elie Wiesel : "le bourreau tue toujours deux fois, la deuxième fois par le silence"...

... Que c'est tellement vrai Exclamation Twisted Evil

NOTA : A cet égard, la manière dont la France a traité la sépulture de Toussaint Louverture est, pour le moins, scandaleuse : ..."toujours [n ]fois"...

André Sanphrapé a écrit:
OGOTEMMELI a écrit:
J'ai bien aimé les échanges souvent houleux que j'ai eus sur FPH

Ben moi aussi j'ai bien aimé discuter avec vous... Sad

OGOTEMMELI a écrit:
P.S. J'ai été banni parce que j'y avais ouvert un nouveau topic avec le texte à l'origine de ce fil de discusion : les groupies d'OPG n'ont pu supporter que j'évoque les fondements idéologiques de son chef d'oeuvre.

Par curiosité, quels étaient les mots de la sentence de bannissement ?

Salut André Sanphrapé. Je ne voudrais pas non plus en faire tout un plat. Car ça n'a vraiment aucune importance. Je n'ai pas demandé de motivation, et n'ai reçu aucune explication : "virile", ai-je dit...


P.S.
Sans opérer une rupture épistémologique aussi prégnante que Nelly Scmidt, Eric Williams nuance savoureusement l'abolitionnisme britannique : notamment en montrant les accointances entre philanthropes, "humanitairstes", capitalistes industriels et la conjonction objective de leurs intérêts respectifs avec ceux de l'opinion publique.
En effet, le monopole des colonies sucrières britanniques était devenu invivable, en tant qu'il obligeait les consommateurs métropolitains à acheter trop cher leur sucre, alors qu'on en trouvait de bien moins cher en Inde (produit par des capitaux métropolitains), mais aussi à Cuba, au Brésil.

Le maintien de ce monopole revenait de plus en plus cher aux finances publiques et privées, dévoyant des capitaux dont l'économie métropolitaine était devenue très demandeuse au XIXème siècle pour le financement des innovations technologiques à l'origine de la deuxième Révolution industrielle.

Par exemple, la machine à vapeur de James Watt était financée par des capitaux issus directement de l'économie négrière, au moins en partie...
Quand on connaît le rôle majeur de cette invention dans la Révolution Industrielle, les relations étroites entre l'économie cotonière et les textiles avec l'économie négrière, les conséquences de la machine à vapeur dans les filatures britanniques, on comprend à quel point OPG et ses épigones négriéristes se foutent du monde en niant le rôle considérable du Yovodah dans l'expansion industrielle capitaliste de l'Occident...

J'envisage de présenter l'ouvrage d'Eric Williams, dans un topic dédié, en en proposant de très larges extraits : vraiment, c'est du très haut niveau en matière de recherches documentaires et archivistiques, n'ayant rien à voir avec OPG. Et dire que ce "Capitalisme et esclavage" procède d'une thèse de doctorat soutenue en 1938 Exclamation Exclamation Exclamation
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MessagePosté le: Dim 27 Aoû 2006 06:20    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
les premiers abolitionnistes, chronologiquement et épistémologiquement, sont les Nègres eux-mêmes

Je vais tenter d'être plus explicite.

Il n'y a que les gens dépourvus de sagesses, et autres distraits, pour opérer certaines dichotomies stériles : en Afrique (et en principe partout ailleurs), dire c'est faire ; et faire c'est dire.

Quand Placide Tempels veut connaître de la "philosophie bantu", il ne recherche pas un livre chez les bantu où serait consignée cette philosophie. Il la LIT dans les institutions et pratiques, mêmes les plus banales, des populations qu'il nomme Bantu.

Bien entendu, cette lecture est la sienne propre, et n'engage que lui. Mais cette démarche est on ne peut plus opportune. Elle consiste à prendre connaissance du discours radical des nations sur le monde, à travers leurs manières d'être et de vivre ce monde. Je n'en vois pas de plus féconde. Epistémologiquement.

Les 600 pages richissimes de Viviana PAQUES procèdent de même, "L'arbre cosmique dans la pensée populaire et dans la vie quotidienne du nord-ouest africain". Sans parler de son maître, Marcel GRIAULE, et de sa consoeur Germaine DIETERLEN...

Par conséquent, le discours abolitionniste des Nègres réside et consiste dans leurs mille et une façons de refuser et de combattre quotidiennement "la férocité blanche", dès le XVème siècle, au cours de chacune des années qu'auront duré ce crime contre l'humanité nègre ; depuis l'Afrique, à fond de cale de bateau négrier, jusque aux lieux de leur déportation.

C'est pire que de la cécité intellectuelle, de ne pas être capable d'entendre un tel discours, si permanent, si âpre, si incandescend, si profondément humain. Et dont on perçoit encore les échos jusque dans le Jazz, le Blues, la musique traditionnelle caribéenne, notamment au son du Gwo Ka, les contes et légendes d'Afrique, les poemes et autres rapsodies des nations nègres éparpillées au monde. Etc.

Bref, le négriérisme académique est d'une aridité incommensurable : que de misère intellectuelle, philosophique, humaine...
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Jeu 31 Aoû 2006 05:35    Sujet du message: Répondre en citant

NEGRIERISME OU NEGROPHOBIE ?

L’essai de Pétré-Grenouilleau est effarant de paresse intellectuelle, tant il reconduit si servilement les poncifs eurocentristes les plus éculés en ce qui concerne l’histoire de l’Afrique. Je propose ici un florilège de ces idées reçues décaties, que l’auteur colporte.

Mythe de l’immobilisme des sociétés africaines

OPG a écrit:
Les raisons de la forte propension des sociétés africaines à résister au changement furent d’abord cherchées dans la manière dont fonctionnaient les échanges. [P.78]
[...]
Rompant avec les théories de l’ "immobilisme" africain, elle [Coquery-Vidrovitch] intègre l’idée de déséquilibres et de conflits intenses et de conflits internes, sans pour autant remettre en cause « l’extraordinaire capacité de résistance aux innovations » de la part de sociétés africaines « relativement équilibrées ». p79


Rappelons que ces extraits proviennent d’un chapitre où l’auteur dit pister en Afrique pré-islamique les facteurs internes explicatifs des « traites d’exportation ». J’ai déjà signalé ailleurs que les africanistes par lui principalement sollicités (dont Coquery-Vidrovitch) pour ce simulacre de recherche connaissent très mal l’histoire de l’Afrique anté-yovodah, dépourvus qu’ils sont généralement de certains outils théoriques indispensables à cette connaissance (étude scientifique des traditions orales, linguistique historique africaine, archéologie linguistique, etc.).

En tout état de cause, au premier millénaire avant notre ère, donc à une époque absolument « pré-islamique », lorsque les ancêtres gaulois de Pétré-Grenouilleau (et autres peuplades européennes) végétaient encore dans des cultures vaguement méso/néolithiques, de nombreuses nations africaines travaillaient déjà le fer, le cuivre, et d’autres étaient créditées de réalisations architecturales de toute beauté (Jenné Jeno, Niani, Kumbi Saleh, etc.).

Au millénaire suivant, Ifé, Nupé, Wagadu, Zimbabwé sont des preuves incontestables d’une créativité/inventivité civilisationnelle africaine plurimillénaire, n’ayant rien à envier à aucune autre geste civilisationnelle étrangère contemporaine. Tant et si bien que pendant longtemps, l'historiographie eurocentrique a tenté vainement d'imputer ces civilisations à des allogènes, parfois décrits comme des "Blancs à peau sombre"... Rolling Eyes Rolling Eyes Twisted Evil

Par conséquent, il est faux, voire mensonger, d’invoquer sempiternellement une « résistance aux innovations » des sociétés africaines anciennes, que tant de données largement disponibles récusent incontestablement. Au mieux, cette attitude d’esprit consiste en myopie épistémologique. Au pire, il s’agit de négrophobie académique…


Wagon-lits à fond de cale
OPG a écrit:
Souvent exagéré par les abolitionnistes, le taux d’entassement était malgré tout important. Jean Boudriot note que le « meilleur rendement » était obtenu en plaçant les individus sur le côté, les corps imbriqués tête-bêche, trois adultes pouvant occuper un mètre cube. […] « Déduction faite de l’épaisseur des planches, écrivait Hubert Deschamps, chaque captif disposait de 83 centimètres de hauteur, c’est-à-dire beaucoup plus que les voyageurs des couchettes intermédiaires de seconde classe de nos chemins de fer, qui n’ont que 48 centimètres. Un petit homme pouvait s’asseoir, un grand se tenir sur les coudes. [p135]

Voici un passage, comme tant d’autres, qui me mets très mal à l’aise, et me conforte dans l’idée qu’il urge de ne pas laisser aux négriéristes le monopole de l’historiographie du yovodah. Bien entendu, en rapportant ce propos nauséabond ( ?) de Deschamps, Pétré-Grenouilleau l’assume, comme si c’est lui qui l’avait écrit.

Or, que comprendre de cet extrait ?
D’abord il faudrait savoir à partir de quel échantillon REPRESENTATIF de bateaux négriers ces dimensions et volumes de conditionnement de bois d’ébène sont établis. En d’autres termes, qu’est-ce qui les fondent scientifiquement ? On n’en sait rien en lisant leur colporteur.

Ensuite, quelle est l’intention de l’auteur initial en comparant les dimensions d’une (relativement) confortable couchette de wagon-lit destinée à quelques heures de voyage A TERRE, avec celles d’un fond de cale à bois d’ébène où séjournaient des centaines de Nègres enchaînés nus, pendant des semaines de voyage PAR MER ?

Plus qu’une comparaison fantaisiste, il s’agit d’une juxtaposition pernicieuse ayant pour effet, et peut-être aussi pour but, de relativiser abusivement les conditions indéniablement et atrocement inhumaines des traversées maritimes négrocidaires.

Enfin, on évoque allusivement « l’ampleur des souffrances endurées », puis subrepticement on donne des informations non étayées qui, au fond, nient plus qu’elles ne relativisent cette « ampleur » et ces « souffrances » INVISIBLES dans le texte. Subterfuge négriériste, aux relents négrophobes…

"Retombées positives" d'un crime contre l'hulmanité nègre
OPG a écrit:
Curtin, Gemery et Hogendorn, entre autres, ont insisté sur les retombées économiques positives à propos des relations entretenues, par le biais de la traite, entre l’Afrique (notamment occidentale) et l’Occident. Ces retombées (auxquelles il faudrait ajouter celles suscitées par les contacts avec l’Afrique du Nord et l’Asie) auraient résulté, sinon en invention, du moins dans une plus large diffusion du crédit, des instruments monétaires et de l’esprit d’entreprise. Les arguments en faveur de cette hypothèse sont nombreux.

[…] Même si les débats sont loin d’être clos, on peut cependant douter de l’importance déterminante de ces apports [ces « retombées positives »].
[…] En revanche, on peut se demander si la traite n’a pas eu pour résultat une augmentation de la masse monétaire en circulation en Afrique noire. [Pp410-411]

Donc : Pétré-Grenouilleau accrédite la thèse des "retombées positives". Mais, par stratégie discursive, il feint d'en limiter la portée.

De mon humble avis, il est fort regrettable que de tels « débats » aient été ouverts, et qu’ils ne soient pas encore « clos », de nos jours. Mais venant d’où ils sortent, de ce négriérisme académique nauséabond, cela n’est pas très surprenant. Et conforte le substrat négrophobe du chef d’eouvre de Pétré-Grenouilleau…

[Vraiment, il urge absolument que des Africains et Afrodescendants reprennent l'initiative de l'étude scientifique du yovodah, d'abord pour eux-mêmes, ensuite parce que les négriéristes sont en train de la hacher menu...]

Quand on parle du yovodah comme d’un génocide, OPG se joint à la constestation anti-réparationniste, avec pour argument principal qu’il n’était pas dans l’intention des Blancs d’éliminer les Nègres, mais « juste » de les surexploiter comme des bêtes de somme, même y compris jusqu’à la mort (qui était d’ailleurs une occurrence bien fréquente…).

Mais dès lors qu’il s’agit de « retombées positives » de la traite négrière (comme d’ailleurs de la colonisation), les négriéristes remballent précipitamment leur argument de "l’intention".

Pourtant, les Blancs n’avaient peut-être pas l’intention d’exterminer tous les Nègres, mais ils n’avaient absolument pas l’intention de développer en Afrique la circulation monétaire, la diffusion du crédit, de l’esprit d’entreprise et autres prétendument « retombées positives » de ce crime contre l’humanité nègre.

En effet, obligés de recruter du personnel local, que parfois ils ont engendré filialement, les Blancs ont mis en œuvre des moyens de crédit et paiement, en vue de rémunérer les diverses prestations de leurs intermédiaires établis sur les côtes africaines, parfois au-delà. Lorsque l’on ne pratique pas soi-même directement les razzias de Nègres, il faut bien payer des lançados, jagados et autres « vice-rois » pour ce faire.

En sorte que rechercher des « retombées positives » dans un crime contre l’humanité, cela revient à insulter (pour la énième fois) la mémoire des millions de victimes. C’est aussi une marque insigne de mépris viscéral à l’égard de leurs ayant-droit…
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mar 12 Sep 2006 05:53    Sujet du message: Répondre en citant

HISTORIEN, MAIS PAS NEGRIERISTE

J’ai déjà évoqué Marcel Dorigny comme ayant vivement stigmatisé la croisade idéologique de Pétré-Grenouilleau. Voici un extrait de Nelly Schmidt, où elle rappelle ces enjeux idéologiques des travaux académiques sur le yovodah, qualifiant d’ « extrémiste » la thèse dont Pétré-Grenouilleau est devenu le nouveau chantre français : « les vrais [historiens] savent, préservez vous des autres [les négriéristes] »...

"La thèse que soutint l’historien trinidadien Eric Williams en 1944 sous le titre Capitalism and slavery permit, par les débats qu’elle suscita, un renouveau salutaire de l’historiographie des West Indies, plus largement des Caraïbes, et, par bien des aspects, de l’histoire économique européenne.

Il estima en effet que les profits tirés par le capitalisme marchand européen des expéditions de traite négrière et du système esclavagiste permirent de financer une grande partie de la révolution industrielle. Un second volet de ses travaux tendait à prouver que l’abolition de l’esclavage par les Britanniques était moins due à la ferveur religieuse et humanitaire des « Saints » qu’à un déclin prononcé, depuis la fin du XVIIIè siècle, des économies coloniales insulaires des Caraïbes. Déclin qui se traduisit par un endettement croissant des planteurs, une baisse des productions et de la productivité du travail des esclaves, et des faillites successives.

L’action des abolitionnistes britanniques n’était plus à ses yeux qu’une campagne de propagande très bien orchestrée qui masquait en fait l’urgence de décisions économiques en période de crise.

La levée de boucliers ne se fit pas attendre, provoquant la parution de travaux présentant une version inverse de la thèse de Williams, mais extrémiste. On minimisa à l’excès les profits finalement tirés des colonies à esclaves et des circuits de traite, on sous-estima également les apports de l’entreprise coloniale aux économies européennes. On démontra que la traite fut interdite en Angleterre à un moment où elle était la plus bénéfique pour l’ensemble des intérêts impliqués, et que l’esclavage fut aboli en période de hauts rendements commerciaux des colonies.

Ces mesures humanitaires furent bientôt présentées comme un suicide économique de la Grande-Bretagne, qui aurait sacrifié les intérêts d’une partie de sa marine et de ses colonies, un système éonomique en pleine prospérité, aux vertus –et aux risques- de l’abolition. Ainsi l’émancipation des esclaves des colonies anglaises serait-elle le fruit que de l’action politique des abolitionnistes à Londres. [...]

S'il est bien évident que le circuit du commerce colonial, depuis le départ des navires négriers pour les côtes africaines jusqu'à leur retour chargés de sucre et autres denrées, fut une entreprise majoritairement rentable -et plus encore après les interdictions de la traite au XIXè siècle-, il est tout aussi certain que ces relations entretiennent en Europe et aux Amériques de multiples activités portuaires et d'arrière-pays.

Quant à la dimension sociale concrète, sur place, des relations établies entre esclaves et planteurs ou administrateurs, il est pour le moins surprenant que cette phase historiographique britannique n'ait à peu près pas pris en compte la tension sociale parfois extrême que connurent les colonies West Indies ainsi que les conséquences de révoltes d'esclaves maîtrisés, certes, mais toutefois ressenties comme redoutables pour l'équilibre, voire la survie du système colonial."



Nelly Schmidt, "L'abolition de l'esclavage. Cinq siècles de combats XVIè - XXè siècle", éd. Fayard, Paris, 2005 Pp150-151
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Dernière édition par OGOTEMMELI le Mar 12 Sep 2006 21:16; édité 1 fois
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Gnata
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MessagePosté le: Mar 12 Sep 2006 20:02    Sujet du message: Répondre en citant

OPG a écrit:
Souvent exagéré par les abolitionnistes, le taux d’entassement était malgré tout important. Jean Boudriot note que le « meilleur rendement » était obtenu en plaçant les individus sur le côté, les corps imbriqués tête-bêche, trois adultes pouvant occuper un mètre cube. […] « Déduction faite de l’épaisseur des planches, écrivait Hubert Deschamps, chaque captif disposait de 83 centimètres de hauteur, c’est-à-dire beaucoup plus que les voyageurs des couchettes intermédiaires de seconde classe de nos chemins de fer, qui n’ont que 48 centimètres. Un petit homme pouvait s’asseoir, un grand se tenir sur les coudes. [p135]


Well , on pourrait opposer à ces élucubrations de pitre la grenouille , les recherches accomplies d'un chercheur qui s'est justement penché sur les relents économiques du yovodah ... Dr Williams .
Eric Williams a écrit:
Le seul but des marchands d'esclaves etait d'avoir leurs ponts «bien couverts de noirs » (25). On trouve dans les textes mention de navires de 90 tonneaux transportant 390 esclaves , ou de 100 tonneaux transportant 414 Africains (26) .
Les recherches de Clarkson à Bristol ont rélévé l'existence d'un sloop de 25 tonneaux pour 75 pesonnes , d'un autre de 11 tonneaux pour 30 esclaves (27) .
Pour franchir l'Atlantique , chaque esclave disposait d'un espace de 5 1/2 pieds de longueur et de 16 pouces de largueur soit 1,60 m sur 40 centimètres .Empilés comme des « rangées de livres sur une étagère » , comme dit Clarkson , enchaînés deux par deux , jambe droite de l'un à la main gauche de l'autre , la main droite de l'un à la main gauche de l'autre , ils tenaient chacun moins de place qu'un mort dans un cerceuil .Cela ressemblait au transport d'un cheptel noir et lorsqu'il n'y avait pas assez Noirs , on complétait avec avec du bétail (2Cool .Le but du négrier était le profit , et non le confort des victimes .EN 1788 , une timide proposition en vue de regulariser le transport des esclaves conformément à la capacité des navires provoqua un tollé général de la part des négriers : « Si cette modification à lieu , écrivait l'un d'eux à son agent , elle nuira au commerce , aussi j'espère que vous nous laisserez battre le fer tant qu'il est chaud » (29).
Eric Williams , Capitalisme et Esclavage , Ed .Présence Africaine 1968 , p 53.

De fait , la logique mercantiliste lorsqu'on fait un commerce ( et donc où il est question de profit ) et précisement dans ce genre de traffic , c'est justement pour que le ratio esclaves/tonneaux soit grand , pour tirer en plus de son investissement des dividendes qui sont assez conséquents , d'où sort-il donc qu'il veuille ( OPG) nous faire croire le contraire ? oubien depuis quand fait-on un commerce qui plus est , un traffic aussi aléatoire ( les probabilités que les navires disparaissent dans les flots etaient telles que la LLoyd fut crée pour gérer ces risques d'où même l'avènement de l'Assurance des biens ) pour réfuser pour des questions "humanitaires" de ne pas entasser ceux que l'on considère ipso facto comme des animaux ?

OGOTEMMELI a écrit:
Il estima en effet que les profits tirés par le capitalisme marchand européen des expéditions de traite négrière et du système esclavagiste permirent de financer une grande partie de la révolution industrielle

Effectivement Eric Williams est allé jusqu'aux archives des ports célèbres comme Liverpool ' Bristol , ect... pour etayer ses propos , il expose des ratios assez parlant sur les rentabilités des centres du sucre ( les Antilles ) , les ratios des exports , imports ect...le poids de ce traffic sur l'économie Anglaise et... mondiale ( pour qui sait que l'Angleterre etait une puissance en ces temps de pic yovodahiens , comprend que quoi il est question ) , les interprétations de différents economistes et personnalités du moment qui ne se gênait pas pour quantifier tout ca viennent boucler la boucle.
William Wood parlait de 7 shillings par tête pour enrichir le pays , alors que dans les colonies , les blancs ( planteurs donc ) rapportait un bénéfice de 7 livres. Sir Dolby Thomas lui avait etabli que chaque employé des plantations de canne à sucre avait 130 fois plus de valeur qu'une personne de la metropole.
Adam smith ( le grand Adam Smith ) parlait des colonies en disant :
«Les profits d'une plantation de sucre de l'une quelconque de nos colonies des antilles sont généralement plus élévés que ceux réalisés par toute autre espèce de culture connue en Europe ou en Amérique ».p 75
OGO a écrit:
L’action des abolitionnistes britanniques n’était plus à ses yeux qu’une campagne de propagande très bien orchestrée qui masquait en fait l’urgence de décisions économiques en période de crise


En cela le livre d'Eric Williams est parlant , qui voudrait , en effet ,de son propre chef s'enlever le maïs de sa propre bouche par humanisme? Ca ne semble/n'est pas logique du tout , les raisons sont à chercher dans les dangers ( risques/economiques) que ce commerce représentait ( qui se sont amplifiés au fil des années ) .
Pourquoi abolir un commerce qui rapporte ? surement peut-être parcequ'il permettait de rentrer ( dans ses belles années ) , près de trois (3) fois et même plus , dans ses fonds ? l'argumentation de OPG ne tient pas la route .
Sa mascarade surtout dans ce domaine de l'abolition est découverte ...
_________________
"Always be intolerant to ignorance but understanding of illiteracy (..)in those homely sayings (mother wit) was couched the collective wisdom of generations" I know why the caged bird sings, p99, Maya Angelou


Dernière édition par Gnata le Mar 12 Sep 2006 21:50; édité 1 fois
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mar 12 Sep 2006 21:40    Sujet du message: Répondre en citant

Parent, tu m'as enlevé l'eau de la bouche Laughing .

Je comptais faire un topic sur Eric Williams, en vue de donner à voir précisément la différence entre un travail de recherche, d'historien, et une entreprise de denégation, d'escroquerie épistémologique. Quand je dis que OPG n'en vaut pas une, d'aucuns croient que c'est de l'esbrouffe. A ceux-là je ne saurais trop recommander de lire Eric Williams...

Ne serait-ce que la bibliographie de Williams, avec des tas d'archives, de documents officiels (Douanes, Ministères, Ports, Chambres politiques, etc.), y compris des manuscrits de textes originaux : que du très haut niveau de recherches documentaires. Le tout indexé et commenté méticuleusement par l'auteur, afin que chacun puisse vérifier où proviennent les données faisant l'objet de son propos.

Une acuité analytique, de sociologue très perspicace, telle qu'il décrit savoureusement les frasques métropolitaines et autres moeurs de nouveaux riches des planteurs antillais, qui s'achètent de somptueuses demeures, dans les meilleurs quartiers, envoient leurs enfants dans les meilleures écoles, retiennent à leurs tables les plus célèbres (y compris de la famille royale), achetant des titres nobiliers, des sièges électoraux, trustant la magistrature de nombreuses villes portuaires, etc.

Bref, jusqu'à la fin du XVIIIè siècle, les colons blancs des Antilles sont les seigneurs de la société britannique, que l'on jalouse, admire, déteste, mais qui sont omniprésents, tenant le haut du pavé, en politique, aussi bien évidemment qu'en économie et finances.
Ces descriptions de Williams pourraient inspirer de superbes film sur l'influence incontestable de l'esclavagisme négrier sur les sociétés métropolitaines, aux XVIIè et XVIIIè siècles (grosso modo, 1650 à 1750)...
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Gnata
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MessagePosté le: Mar 12 Sep 2006 22:04    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
Parent, tu m'as enlevé l'eau de la bouche Laughing

Ne tiens aucun compte de ce que j'ai mis là , frère , surtout si c'est pour nous gratifier d'un autre topic monumental comme celui-ci ...
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Dim 17 Sep 2006 04:17    Sujet du message: Répondre en citant

Gnata a écrit:
OGOTEMMELI a écrit:
Parent, tu m'as enlevé l'eau de la bouche Laughing

Ne tiens aucun compte de ce que j'ai mis là , frère , surtout si c'est pour nous gratifier d'un autre topic monumental comme celui-ci ...

Non parent, je plaisantais : on ne sera jamais trop de deux (voire davantage) pour animer ce topic : c'est notre histoire, c'est la principale matrice de la situation merdique où nous sommes collectivement aujourd'hui. Personne ne peut en revendiquer le monopole de la relation. Bien au contraire, plus nous serons nombreux, mieux ce sera...

Je me rejouis vivement de ce que tu ais pu trouver "Capitalisme et esclavage", parce que la lecture de ce véritable travail d'historien est un efficace antidote contre le vénin négriériste des Pétré-Grenouilleau et consorts.

J'espère que tu pourras te procurer également le Walter Rodney : Williams étudie le cas de la Grande-Bretagne, emblématique de l'essor du capitalisme, de la transition entre l'ère des commerçants/planteurs et l'ère des industriels/banquiers. Tandis que Rodney s'intéresse davantage au cas de l'Afrique, à l'impact négatif du yovodah sur les sociétés négro-africaines : depuis les Mansah, Askia, Mogho, Asantehene, jusqu'aux "vice-roi", jagado, et autres gouverneurs-nègres-pères-de-la-nation. En sorte que ces deux ouvrages sont étroitement complémentaires...

Ils démontrent combien l'effet de ciseaux dû au yovodah est incontestable : entre une Afrique qui pique du nez à partir du XVIè siècle, pour atteindre le fond du gouffre au XIXè/XXè ; goufre où elle agonise encore aujourd'hui. Et une Europe qui décolle au XVIè siècle, pour atteindre son apogée au XIXè/XXè ; apogée où elle peine désormais à se maintenir...


P.S.
On peut regretter qu'une recherche semblable à celle de Williams n'ait pas encore été entreprise pour le cas de la France : ça calmerait beaucoup de bavards...

Mais il est tout de même de notoriété publique aux Antilles françaises que les Békés ont toujours dépensé en Métropole leurs colossales fortunes extraites du sang et de la sueur des Neg. Que bien souvent, partis de rien de la Métropole, ils ont rapidement prospéré aux colonies à sucre, en moins d'une génération ; tandis que leurs parents restés en France étaient encore majoritairement de misérables paysans (voire vagabonds, bagnards ou prostituées...), de générations en générations, aux XVIIè et XVIIIè siècles.

Or, les progénitures de colons antillais qui débarqueront en métropole (notamment à partir de 1750) accédaient directement à la haute société métropolitaine. Y compris les enfants faits avec des Négresses, à l'instar de Dumas et du Chevalier de Saint-Georges...

Ainsi, même si elle fut probablement moindre qu'en Grande-Bretagne, l'influence (économique, culturelle, politique) des colons français et leurs alliés (financiers, armateurs, politiciens, etc.) en Métropole n'était certainement pas négligeable.

Il faut noter que l'aventure coloniale antillaise de la France a connu beaucoup de déboires (Saint-Domingue, Mont-Pelée à Saint-Pierre, quasi-perte de la Guadeloupe, etc.), comparativement à celle de la Grande-Bretagne, plus expansive avec des colonies plus grandes et donc plus riches (Jamaïque, Barbade, Saint-Kites, Antigua, etc.)...

Pour autant, l'épouse de Napoléon le négrocidaire, Joséphine de Beauharnais, était bien une Martiniquaise...
cf. bio : http://fr.wikipedia.org/wiki/Jos%C3%A9phine_de_Beauharnais
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Dernière édition par OGOTEMMELI le Jeu 21 Sep 2006 05:17; édité 2 fois
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Gnata
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MessagePosté le: Lun 18 Sep 2006 17:31    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
Je me rejouis vivement de ce que tu ais pu trouver "Capitalisme et esclavage", parce que la lecture de ce véritable travail d'historien est un efficace antidote contre le vénin négriériste des Pétré-Grenouilleau et consorts.
Le travail d'Eric Williams est un véritable condensé de preuves économiques sur le Yovodah , personnellement , les parties où il fait allusion aux côte-parts du traffic des Antilles Anglaises sur l'Économie du très puissant Royaume-Unis d'alors est impressionant , j'imagine le temps mis pour faire et refaire les calculs ( ratios), feuilletter les sessions de la chambre des communes , des Lords , relire les discours publics et dépoussierer les archives des diférentes bibliothèques , des circonscriptions reliés au traffic , dans l'ensemble son travil est tout simplement gigantesque...

Citation:
J'espère que tu pourras te procurer également le Walter Rodney
C'est déjà fait , je l'ai eu en même temps que "Esclavage & Capitalisme" mais j'avais prévu de le lire après le "Que-sais-je" de Olivier P. Grenouilleau et la Férocité Blanche de Uribe-Plumelle , je ne m'explique pas ce choix moi-même ... et c'est péniblement que j'ai fini le fameux "Que sais-je" de OPG ( aussi bizarre que ca paraisse, il m'a pris un temps fou pour le nombre de pages qu'il contient ) surement parceque ce minuscule truc m'a sérieusement usé les nerfs à chaque fois que je l'ouvrais ... mais bon l'avoir et le lire m'aura convaincu qu'il FAUT mieux s'armer pour combattre cette sorte d'intellectuels ...

Je compte ( en principe ) finir le très crû et révoltant livre de []Uribe-plumelle , la Férocité Blanche[/b] dans les deux semaines à venir ( temps oblige !) , et commencer le Walter Rodney ensuite , cela dit plus tu n'en dis , plus vite j'ai hâte de le lire , j'ai lu une partie de sa biographie et j'apprehende bien quelle genre de lecture m'attend ...
Citation:
On peut regretter qu'une recherche semblable à celle de Williams n'ait pas encore été entreprise pour le cas de la France : ça calmerait beaucoup de bavards...

Ca m'a semblé assez bizarre de lire dans la préface de "Capitalisme et Esclavage" que les bourses que Eric Williams a eu pour disons "pourfendre " l'Angleterre lui ont été versé par des...Anglais pur jus , well , je ne sais pas si cette mentalité là existe chez les Francais d'abord et je serais très surpris que l'Individu/Historien qui s'aventure dans cette voie ne soit pas empêché d'une quelconque manière , l'hypocrisie chez ces gens fait maintenant objet de vertu .
Le fait de ne pas laisser aux îles comme la Guadeloupe , la Martinique , la Réunion ect... leur liberté comme l'a fait La Grande-bretagne à l'égard de Jamaïca , St-Lucia , Barbados ect... montre s'il en était encore besoin les différences de mentalités ...Cela dit rien ne saurait detourner un approfondissment de cette question économique du Yovodah concernant la France , et ca même pas certaines appréhensions justifiées ou non !
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Jeu 21 Sep 2006 05:46    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Ca m'a semblé assez bizarre de lire dans la préface de "Capitalisme et Esclavage" que les bourses que Eric Williams a eu pour disons "pourfendre " l'Angleterre lui ont été versé par des...Anglais pur jus , well , je ne sais pas si cette mentalité là existe chez les Francais d'abord et je serais très surpris que l'Individu/Historien qui s'aventure dans cette voie ne soit pas empêché d'une quelconque manière , l'hypocrisie chez ces gens fait maintenant objet de vertu .
Le fait de ne pas laisser aux îles comme la Guadeloupe , la Martinique , la Réunion ect... leur liberté comme l'a fait La Grande-bretagne à l'égard de Jamaïca , St-Lucia , Barbados ect... montre s'il en était encore besoin les différences de mentalités ...Cela dit rien ne saurait detourner un approfondissment de cette question économique du Yovodah concernant la France , et ca même pas certaines appréhensions justifiées ou non !

Williams était un étudiant très brillant des british West Indies : en un sens, dans l'esprit britannique, c'était un des fruits exemplaires de leur aventure coloniale civilisatrice. Si bien qu'il n'y avait rien de "bizarre" à lui donner une bourse en vue de poursuivre ses études en métropole. La France aussi le faisait : Singhor, Alioune Diop, Ki-Zerbo, etc.

En outre, cette bourse n'avait pas pour but express de produire "Capitalisme et esclavage". De plus, Williams opère méticuleusement une "distance critique" à l'égard de son objet d'étude, comme tout scientifique pur jus professant l'objectivité pure et parfaite. Sauf que certains y croient vraiment, et que d'autres s'en servent comme d'une (im)posture idéologique.

L'objectivisme de Williams est même parfois empreint de cynisme : il pose fermement que la "traite" n'avait rien à voir avec une question de racisme. C'était du business, tout bêtement. Et sauf erreur, je crois que quelque part il écrit que si c'étaient des nègres qui avaient été à la place des Blancs, ils auraient agit de même : je ne suis pas sûr d'avoir bien lu cela dans son livre. Mais si c'était avéré, alors Williams insinuait comme une nécessité immanente des phénomènes historiques. Un naturalisme sociétal qui m'insupporte : l'économie, ce n'est pas de la météorologie...

Donc c'était du business. Et sa recherche méticuleuse a démontré que les Britanniques ont bel et bien "gratter beaucoup de maille" à broyer du Nègre, par millions. D'ailleurs, cela ne faisait l'ombre d'aucun doute pour personne, ni pour Adam Smith, ni pour John Stuart Mill, ni pour aucun des nombreux illustres économistes britanniques de l'époque. Mais Williams documente scientifiquement, mieux que personne auparavant, ce qui faisait quasiment l'unanimité, à savoir que la "traite" a rapporté gros aux Etats négriers européens, particulièrement à la Grande-Bretagne. Aujourd'hui encore certains fleurons de son économie en son les effets : Llyod's, Barclay's, etc.

Seulement voilà : croyant simplement préciser dans le détail les mécanismes économiques de l'esclavagisme britannique, Williams pointe les fondements criminels, négrocidaires, du capitalisme et donc de la civilisation capitaliste. Merde, comment des propagateurs de LA civilisation peuvent-ils se retrouver dans cette ombre chinoise de foyeurs de civilisations. Et ce dangereux RODNEY va en mettre une grosse couche, ouvrant la brêche Williams jusqu'au clash : criblé de balles...
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Teo Van
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MessagePosté le: Dim 08 Oct 2006 16:07    Sujet du message: Répondre en citant

Pour les Franciliens , Merci de noter cette date.

jeudi 7 décembre 2006, 18h30

Conférence: La traite transatlantique

Olivier Pétér-Grenouilleau


Au Musée du Quai Branly... "Ce musée qui renferme en son sein les représentations déjà mortes de ces peuples dépouillés et culturellement assassinés".

http://www.quaibranly.fr/index.php?id=1020

M. GRENOUILLEAU est un revisionniste.

Au nom de la souffrance de ceux qui nous ont précédés, il faudra agir ce jour là.
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Nicolas Sarkozy « La France, économiquement, n’a pas besoin de l’Afrique. Les flux entre la France et l’Afrique représentent 2% de notre économie ».
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Dim 22 Oct 2006 19:26    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Quant au livre de Hugh Thomas, je ne l'ai pas lu et n'ai pas l'intention de le lire. J'ai l'intuition qu'il n'y a rien là-bas d'épistémologiquement différent de ce que raconte OPG. Peut-être qu'avec 800 pages, l'auteur a pu mobiliser beaucoup plus d'éléments pour raconter la même histoire, celle d'OPG, et dont on trouve la caricature chez les nigauds façon Lugan.

Le livre de Hugh Thomas a été traduit en français, et est disponible à la FNAC FORUM LES HALLES. Finalement après l'avoir feuilleter (y en a pour plus de 1000 pages...), je crois que je vais me le procurer. En espérant sincèrement qu'il comporte des éléments beaucoup plus convaincants que ceux d'OPG.

En tout état de cause, il vaudrait certainement mieux critiquer les thèses colportées par Pétré-Grenouilleau à partir de l'ouvrage de leur meilleur défenseur (?), un auteur indéniablement doté d'une solide érudition sur le sujet.

En effet, au premier coup d'oeil, le livre d'Hugh Thomas m'a paru mieux charpenté que l'escroquerie d'OPG. Mais c'est bien connu que mêmes les thèses les plus nauséabondes peuvent être servies par de très grands érudits...

Donc, je retire mes paroles initiales, convaincu qu'il est plus efficient de lire Thomas que de perdre son temps avec OPG, sa pâle copie franco-française sans envergure...
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RICHYRICH
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MessagePosté le: Dim 22 Oct 2006 21:07    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
Donc, je retire mes paroles initiales, convaincu qu'il est plus efficient de lire Thomas que de perdre son temps avec OPG, sa pâle copie franco-française sans envergure...
"L'homme n'est savant que par l'expérience, lucide que par le doute, intelligent que par l'acceptation des limites du savoir acquis." Wink

J'ai pu noter ça et là qu'on vous "harcèle" pour l'écriture d'un livre, moi je vous suggère de créer un blog.

Pas de nouvelles de Ralph Austen? Crying or Very sad
http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?p=88942&highlight=#88942
http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?p=88958&highlight=#88958
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MessagePosté le: Ven 27 Oct 2006 01:52    Sujet du message: Répondre en citant

RICHYRICH a écrit:
OGOTEMMELI a écrit:
Donc, je retire mes paroles initiales, convaincu qu'il est plus efficient de lire Thomas que de perdre son temps avec OPG, sa pâle copie franco-française sans envergure...
"L'homme n'est savant que par l'expérience, lucide que par le doute, intelligent que par l'acceptation des limites du savoir acquis." Wink

J'ai pu noter ça et là qu'on vous "harcèle" pour l'écriture d'un livre, moi je vous suggère de créer un blog.

Pas de nouvelles de Ralph Austen? Crying or Very sad
http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?p=88942&highlight=#88942
http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?p=88958&highlight=#88958

Je n'ai pas poursuivi les investigations sur Ralph Austen, et ne suis pas sûr de disposer d'assez de temps pour tenir un blog...

Quant au proverbe, je ne sais pas si je l'ai bien compris : peut-être trop élliptique pour moi...

En tout état de cause, il faut noter une différence de perspective entre OPG et Hugh Thomas : le premier veut faire une synthèse comparative de ce qu'il tient pour "les traites négrières" ; tandis que le second écrit littéralement une somme de l'état de la connaissance sur la traite atlantique. Existe-t-il un travail analogue sur la traite orientale, et a fortiori la traite "intra-africaine"?

Assurément, ce sont ces lacunes là qu'il faudrait d'abord travailler à combler, avant de se lancer comme OPG dans une "histoire globale" ; sauf si le but de la manoeuvre consiste à usurper une position académique bien au dessus des compétences de Pître-La-Grenouille...

En tout cas le livre de Jacques HEERS sur "les négriers en terre d'islam" ne m'est pas du tout convainquant : paresse intellectuelle, pleurnicheries, etc.

Pis encore pour la "traite intra-africaine", il semblerait que le point de vue de Hugh Thomas soit plus proche du mien que de celui de Pétré-Grenouilleau : http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?t=2214&start=400
Citation:
[Hugh Thomas] analyse et explique la déportation transatlantique et la traite intra-africaine qu'elle suscita. Preuve que l'histoire de la traite des Noirs est liée à celle de l'Occident, à l'histoire antique et moderne de l'Europe.

Je verrai tout cela de plus près ce week-end, probablement...
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MessagePosté le: Ven 27 Oct 2006 02:43    Sujet du message: Répondre en citant

Jaseph INIKORI est un autre auteur que je souhaite vivement voir traduit de l'anglais. La théorie sur l'économie négrière transatlantique qu'il a exposée dans le chapitre 4 du volume V de HGA me paraît toujours la plus féconde.

En substance, selon cet auteur les Européens ont transformé l'Atlantique en leur "mare nostrum" à partir du XVIè siècle ; comme le firent autrefois les Romains pour la Méditerranée.

Une supériorité maritime et militaire leur permit d'accaparer de vastes territoires limitrophes de la dite "mare nostrum", d'en exploiter les immenses ressources naturelles pour leur propre compte, pendant des siècles.

Ce processus historique institue progressivement un nouvel ordre économique, d'abord seulement atlantique ; ensuite carrément mondial.
"L'ordre économique peut se définir comme un système de relations économiques englobant plusieurs pays auxquels, simultanément, il assigne des fonctions et octroie des récompenses par le mécanisme d'un réseau d'échanges commerciaux.
[...] Cet ordre avait pour centre l'Europe occidentale et plus tard l'Amérique du Nord, la périphérie étant occupée par l'Amérique Latine, la Caraïbe et l'Afrique, et les structures économiques, sociales et politiques étaient organisées en conséquence."
[HGA, vol.4, chap.5, p82]

Une perspective historique vraiment "globale" de la traite négrière transatlantique doit nécessairement lier les deux rives de cet océan ; c'est-à-dire rendre compte simultanément du massacre des indigènes américains par les Européens et de la déportation de millions d'Africains par ces mêmes Européens, en vue d'exploiter les territoires ainsi spoliés en Amérique.

C'est dans un deuxième temps, avec l'épuisement progressif des ressources américaines et surtout l'expansion extraordinaire des capacités économiques européennes, que la colonisation de l'Afrique et de l'Asie du sud-est va être entreprise par ces mêmes Européens...

Une telle perspective d'histoire économique pointe inévitablement les origines criminelles de l'ordre économique mondial capitaliste, établissant sa nature criminogène, inégalitaire, mortifère. On comprend pourquoi tant de ses thuriféraires préfèrent regarder ostensiblement ailleurs...
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RICHYRICH
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MessagePosté le: Lun 06 Nov 2006 10:22    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
et ne suis pas sûr de disposer d'assez de temps pour tenir un blog...
dommage...mais une chose est sûre, ça ne va pas s'arranger avec votre nomination toute fraîche au poste de modérateur Wink
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mar 06 Mar 2007 17:23    Sujet du message: Répondre en citant

Ailleurs, j'ai dit que le livre de Jacques Heers est de la même eau que celui d'OPG ; mais peut-être en pire : pleurnicheries d'une conscience malheureuse qui se cache derrière son métier d'historien pour essayer de dédouaner un parti malgré des éléments à charge avérés et accablants, tout en chargeant un autre bien qu'avouant ne pas posséder suffisamment de faits probants pour ce faire. Cette attitude d'esprit est plutôt minable que scientifique. Car, bien entendu, quand on ne sait pas, il sera toujours préférable de dire qu'on ne sait pas, et de s'en tenir rigoureusement à cela, quitte à entreprendre d'autres recherches pour combler les manques de sources ; au lieu de vouloir tirer argument de cette ignorance : Minable...
Jacques Heers a écrit:
Ce fut pendant longtemps très ordinaire et ce l’est encore que d’affirmer que l’esclavage fut le seul responsable et de la dépopulation de l’Afrique et de son retard économique. C’était l’occasion de ne désigner que les Européens du temps des « voyages triangulaires », Français et Anglais, de les charger, eux seuls, de tous les maux.

Et de réduire l’esclavage par les musulmans soit à rien, soit à beaucoup moins ; en tout cas, ne jamais admettre que le nombre des victimes de la traite islamique ait été, au total, supérieur à celui des esclaves vendus aux chrétiens.

Avancer des chiffres est s’exposer à bien des aléas. Pour l’étude de l’esclavage en Afrique, la documentation tant rêvée, tant sollicitée par les disciples de l'Histoire quantitative, se révèle désespérante, souvent inexistante ou quasi, en tout cas marquée par un énorme, un monumental déséquilibre : d’un côté une masse de contrats et de comptes pour la France et l’Angleterre (moins semble-t-il pour l’Amérique), de l’autre, chez les musulmans de tous pays, absolument rien de précis pour la traite transsaharienne et rien pour la Mer Rouge ou l’océan Indien avant le XIXème siècle[…]

Comment ne pas admettre que toute mise en chiffre est, par force, de fantaisie ou de parti pris. Le simple bon sens devrait pourtant inciter à prendre en compte une réalité difficile à mettre en doute : la traite des Français et des Anglais s’est maintenue pendant environ cent cinquante ans et les traites musulmanes, transsahariennes et maritimes, pendant quelque mille deux cents ans et davantage.

Jacques Heers, "Les négriers en terre d'islam, la première traite des Noirs VIIè-XViè siècle", éd Perrin, 2003, pp. 253–255

Je reviendrai sur ce plaidoyer abject qui se donne pour de la science historique...
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MessagePosté le: Jeu 08 Mar 2007 11:22    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
C’était l’occasion de ne désigner que les Européens du temps des « voyages triangulaires », Français et Anglais, de les charger, eux seuls, de tous les maux.

Et de réduire l’esclavage par les musulmans soit à rien, soit à beaucoup moins ; en tout cas, ne jamais admettre que le nombre des victimes de la traite islamique ait été, au total, supérieur à celui des esclaves vendus aux chrétiens.

Quelles sont les données quantitatives permettant "d'admettre" que les victimes de la traite orientale sont plus nombreuse que celles de la traite atlantique?

A supposer que cela fût le cas, peut-on en déduire automatiquement que l'impact démographique de la traite orientale a été "supérieur" à celui de la traite atlantique?

Sur la question des données quantitatives, Jacques Heers est bien obligé de constater qu'il ne dispose de "Rien de solide" (P.254) :
Jacques Heers a écrit:
Les registres fiscaux de Zanzibar, les seuls répertoriés et, sans doute, les seuls bien conservés de nos jours, ne datent que des années 1850. De toute façon comment prétendre établir les moindres statistiques et bilans alors que ce trafic, déjà plus ou moins clandestin et à certaines époques surtout clandestin, échappant à tout contrôle, se trouvait évidemment très diversifié, dispersé ende nombreux ports, ancrages et marchés, aux mains de nombreux trafiquants?
Rien de solide. Rien non plus de serein dans ces évaluations ni pour la traite atlantique, ni non plus, pour celle à travers le Sahara, infiniment plus diffuse.

Il reste à l'auteur le seul argument de la durée plus longue dans un cas que dans l'autre. Mais même sur ce point, il se croit obligé d'arranger les faits en réduisant abusivement la durée de la traite atlantique à seulement "deux cents ans" (P.8 ) ; c'est-à-dire, grosso modo, à partir de l'entrée de l'Angleterre et de la France dans ce trafic. Or, les Portugais déportent les premiers captifs des côtes atlantiques à partir de 1441...

Or, le Portugal et le Brésil n'ont aboli la traite officiellement qu'à la fin du XIXè siècle (1888 pour le Brésil), alors que selon Hugh Thomas, sur un total d'environ 54000 expéditions, ces deux pays en ont réalisé 30000. Le Brésil étant la plus grosse destination des déportés transatlantiques. Eduardo Galéano estime à 10 millions les Africains déportés vers cette seule destination...

Or, les Européens des côtes méditerranéennes étaient également protagonistes de la traite transsaharienne, qui a été pendant près de mille ans le versant africain de l'économie esclavagiste méditerranéenne ; depuis Athènes, Rome, Byzance, jusqu'aux Ottomans...

Or, l'impact démographique ne s'apprécie pas exclusivement en volumes des déportations, mais aussi en qualité des déportés (âge, sexe, "compétences"), et surtout en intensité. Un grand nombre de victimes en peu de temps pouvant avoir des conséquences beaucoup plus graves qu'un nombre qui serait encore plus important, mais étalé sur deux à trois fois plus longtemps...

Or, la France n'a officiellement abolit l'esclavage en Afrique qu'en 1946, avec l'abrogation du Code de l'Indigénat et ses dispositions esclavagistes des Travaux Frocés. Aussi, toutes les puissances européennes colonisatrices de l'Afrique y ont-elles pratiqué l'asservissement des populations autochtones (tortures, meurtres, corvées criminelles, incendies, etc.) jusqu'aux Indépendances ; c'est-à-dire, pour les cas les plus tardifs, jusqu'aux années 1980 (Rodhésie, Angola, etc.).
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Jeu 08 Mar 2007 13:18    Sujet du message: Répondre en citant

Dès la première page introductive de son ouvrage, Jacques Heers nous met la puce à l’oreille quant à ses desseins idéologiques, plutôt que scientifiques :

Jacques Heers a écrit:
[1] Mais pourquoi continuer à ne parler, comme le font encore tant d’auteurs, que des négriers de Nantes et de Bordeaux, que de cette traite européenne et atlantique, en la considérant comme seule responsable des misères de l’Afrique, de ses souffrances, de sa pauvreté et de son dépeuplement ?

[2] L’esclavage se pratiquait, au sud du Sahara, entre les Noirs, d’un royaume ou d’une tribu à l’autre, depuis des temps certainement très reculés et a perduré pendant tout au long de la traite atlantique sans que celle-ci y soit pour quoi que ce soit.

[3] De plus, la traite musulmane, vers le Maghreb et les Etats du Proche-Orient, active dès les origines de l’Islam, au lendemain même des grandes conquêtes de l’Egypte puis du Maghreb, s’est exercée, sur une bien plus vaste échelle, par mer sur la face orientale du continent et, par terre, à travers le désert, par de multiples routes qui convergeaient vers les marchés et les ports de la Méditerranée.

[4] Non comme celle des chrétiens, durant deux cents ans, mais pendant plus de mille deux cents ans. Elle n’a reculé que devant les entreprises diplomatiques et militaires des puissances coloniales, l’Angleterre en tout premier lieu, et ne s’est pas pour autant éteinte, seulement peu à peu ralentie pour ne disparaître qu’au XXè siècle.


1/ Contrairement à ce que pourrait faire croire le titre de l’ouvrage (« Les négriers en terres d’islam »), le propos de l’auteur n’est pas tant d’étudier scientifiquement son objet, pour le seul intérêt de la recherche scientifique. Il vise plutôt à plaider en faveur de l’Occident, accusé (à tort insinue-t-il) d’être « seule responsable de la misère de l’Afrique », alors même que les principaux responsables de cette « misère » sont les Africains eux-mêmes d’abord, et les musulmans ensuite ; depuis « des temps certainement très reculés ». Heers est peut-être « agrégé d’histoire », mais surtout, en l’occurrence, un piètre avocat de la cause des négriers européens accablés de « tous les maux » : c’est un négriériste, à l’instar d’OPG et de tant d’autres, qui feignent de condamner « la comparaison victimaire » quand ça les arrange, mais sont si prompts à se fonder sur un manque de source pour louvoyer, atermoyer, minauder…

2/ On cherchera en vain dans ce livre les éléments probants de cette hypothétique « traite intra-africaine », véritable fantasmagorie des négriéristes…

3/ L’argument de la durée est trop chétif. Certes, des indices épars, souvent de sources indirectes, voire impressionnistes, permettent tout de même d’établir indéniablement l’existence d’une traite orientale depuis le VIIè siècle de notre ère. Mais sans aucun préjudice de ses modalités et ampleur, en raison du caractère rarissime des données desciptives et quantitatives. Ainsi tels califats souvent éphémères, militairement et géographiquement minuscules, ou en tout cas au pouvoir très instable sur leurs vassaux, imposaient un tribut annuel de (360) captifs à des nations nègres : pendant combien de temps, sous quelles conditions réelles d’exécution et respect de cet impôt ? « Rien de solide »…

Au contraire, il semble que l’extrême difficulté à créer et maintenir de tels rapports de vassalité entre Arabes et Africains va occasionner des siècles de conflits entre eux, particulièrement en Afrique orientale, pendant de longs siècles, avec des fortunes diverses pour les uns comme pour les autres ; en raison notamment de capacités militaires restées longtemps comparables entre les différents protagonistes. Dans un tel contexte politique d’instabilités chroniques, quelques mercenaires et trafiquants d’esclaves ont pu prospéré. Mais rares sont ceux dont l’expansion est comparable à celles des souverains de Zanzibar, à la fin du XIXè siècle. Ce qui constitue trop peu d’éléments structurels favorables à l’explosion d’un trafic humain, dans les proportions souvent supputées sans preuves…

4/ La traite pratiquée par les chrétiens n’a pas duré « deux cents ans » : rien qu’en Atlantique, elle a duré du XVème siècle au XIXè siècle ; soient cinq cents ans. Mais en Afrique même, des populations autochtones ont été réduites en esclavages par les puissances européennes colonisatrices, puis déportées à l’intérieur du continent, de certaines régions vers d’autres ; par exemple depuis l’ouest vers les chantiers du chemin de fer Congo-Océan, ou pour les récoltes de caoutchouc et ivoire.

D’autres Africains ont été enrôlés de force dans les armées coloniales, et déportées en Europe, en Indochine, etc. jusqu’à la seconde guerre dite « mondiale » ; voire au-délà. En outre, depuis l’Antiquité, des chrétiens pratiquaient la traite méditerranéenne, dont certaines marchandises humaines consistaient en Africains. Soit un bon millénaire avant la « découverte » des Amériques…

En tout état de cause, l’âge d’or des sociétés politiques africaines de notre ère commence longtemps avant l’avènement de l’islam (Kush, Axoum, Wagadu), et se poursuit au temps des conquêtes musulmanes (Mali, Kongo, Zimbabwé, Bornou, Songhay) ; tandis que ces sociétés s’étiolent et/ou disparaissent à mesure que la traite atlantique et la colonisation phagocytent les ressources humaines et matérielles de l’Afrique.

Il s’ensuit une étroite corrélation objective entre l’expansion de l’Europe en Atlantique et la « misère » des sociétés africaines et amérindiennes limitrophes de cet océan, et de leurs arrière-pays. En réalité, cette corrélation est un lien de cause à effet que le négriérisme épistémologique ne parviendra pas à nier/occulter indéfiniment…

Les puissances européennes colonisatrices de l'Afrique n'y ont pas aboli l'esclavage. On ne comprendrait pas pourquoi la France, par exemple, est restée la plus fidèle alliée de régimes africains esclavagistes comme ceux de Mauritanie, si l'on s'obstine à lui prêter des intentions philantropiques qu'elle n'y a jamais mis démontrées...

Les Européens y ont seulement détruit ou combattu les circuits négriers orientaux, lorsque cela contrariait leurs propres desseins, afin de disposer des populations africaines par la force pour leur propre compte : exploitation souvent criminelle des ressources humaines locales, en vue du pillage des ressources matérielles africaines, de la construction des infrastructures nécessaires à ce pillage ; réquisition de centaines de milliers d'Africains pour des corvées militaires intra-africaines (campagnes de "pacification") ou exo-africaines (Europe, Indochine)...
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RICHYRICH
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MessagePosté le: Jeu 08 Mar 2007 23:57    Sujet du message: Répondre en citant

Je n'ai jamais encore entendu parlé de Jacques Heers et donc encore moins de cet ouvrage...cet historien jouit-il d'une certaine renomée ? ces travaux sont-ils repris par d'autres auteurs ?
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Ven 09 Mar 2007 06:17    Sujet du message: Répondre en citant

RICHYRICH a écrit:
Je n'ai jamais encore entendu parlé de Jacques Heers et donc encore moins de cet ouvrage...cet historien jouit-il d'une certaine renomée ? ces travaux sont-ils repris par d'autres auteurs ?

Jacques Heers est prof à la Sorbonne. C'est plutôt un médiéviste qu'un spécialiste de la traite des Nègres. Mais il a déjà publié sur "Esclaves et domestiques au Moyen Age dans le monde méditerranéen" (1981), de même que sur "Les Barbaresques" (2001). Toute sorte de travaux qui le disposaient à aborder l'histoire de la traite orientale, entre le VIIè et le XVIè siècle, comme il fait dans l'ouvrage visé.

Cet ouvrage, "Les négriers en terres d'islam" (2004), est une synthèse de l'historiographie eurocentriste de la traite orientale, où l'auteur reconduit la doxa et les poncifs éculés ; avec cette préoccupation obsessionnelle consistant à "zoomer" la culpabilité des musulmans concernant la traite des Noirs AFIN de relativiser celle des chrétiens. Et ce, même en reconnaissant ne pas disposer de sources suffisantes pour réaliser une telle besogne. Ce n'est pas de l'histoire, c'est de l'idéologie nauséabonde, abjecte et méprisable...

Ce n'est pas de "la concurrence victimaire", c'est plutôt la concurrence "culpabilitaire" : certes les négriers européens sont un peu coupables ("deux cents ans" seulement), mais les Africains étaient des acteurs de leurs propres déportations, et surtout les Orientaux sont encore plus coupables ("certainement depuis les temps les plus reculés").

Cette attitude d'esprit est tout sauf de probité scientifique, en tant qu'elle vise seulement à désigner les Autres, coûte que coûte, au prix d'amalgames et distorsions grotesques, sans jamais tirer toutes les conséquences de ses propres agissements AVERES, voire en niant parfois certaines de ces conséquences. C'est de la roublardise, de l'hypocrésie, voire de la lâcheté...

Or, la question proprement scientifique n'est pas d'examiner le degré de culpabilité ou non des uns et des autres, ni même leur degré de "victimité". Il s'agit d'accumuler le maximum d'informations avérées permettant de connaître le mieux possible les événements qu'on se propose d'étudier, de préférence avec honnêteté et probité.

Or, Jacques Heers n'apporte rien de nouveau à la connaissance des "négriers en terres d'islam", bien que reconnaissant expressément un manque crucial de données : quid de l'exploitation des archives ottomanes qui croupissent dans les fonds archivistiques de la Turquie? N'existe-t-il rien en Irak, en Iran, en Egypte, en Péninsule Arabique, etc. concernant la traite orientale? Quel est l'état d'avancement des recherches archivistiques dans les pays islamiques sur la traite orientale ; si jamais de telles recherches sont entreprises? Que fait-on des dizaines de milliers de documents anciens de Tombouctou, du Niger, etc. qui menacent de s'éroder?

L'on voit bien que ce n'est pas le propos de ces paresseux, façon Heers ou OPG, que d'approfondir les recherches sur le yovodah. Leur hantise consiste plutôt à cautériser une conscience malheureuse, à endiguer un complexe de culpabilité mal réfoulé. Toutes choses n'ayant rien à voir avec de la science historique, et qui consistent en pur jus de négriérisme académique : Minable...
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