Posté le: Ven 12 Jan 2007 14:18 Sujet du message: Guerres intellectuelles et crimes médiatiques
assez de ces guerres intellectuelles et médiatiques qui préparent les esprits à la domination d'un côté et à la soumission de l'autre pour une exploitation sans vergogne des richesses du continent africains .
La nouvelle "mise en ordre du monde" est en marche et bien entendu l'Afrique se présente en posture de gibier par le meurtre intellectuellement et médiatiquement des derniers Mohicans qui refusent la marche au rythme de la musique militaire .
Lisez la dernière livraison d'un de nos partenaires du sous développement de l'Afrique revêtu de son casque (colonial?) d'économiste et expert du commerce international. Essayez plutôt d'ingurgiter ce menu indigeste du sieur Bouët. A l'entrée vous avez le dogmatisme économique gratiné d'expertise statistique. En plat de résistance, vous avez le bon vieil afropessimisme en quantité (buffet ouvert, chacun se ressert à volonté), le meilleur est pour le dessert: renouveau du "pacte colonial" suggéré intelligemment de manière subliminale (silence de l'auteur sur la négociation actuelle des APE, Accords de partenariats économique entre l'Union européenne et l'Afrique les Caraïbes et le Pacifique. L'Union européenne a sorti la grosse berta pour soumettre ses partenaires en sous développement à ses désidératas. C'est sans doute pour accélérer la signature de ces accords iniques que ce genre d'étude son mener sans la moindre rigueur scientifique pour faire peur aux négociateurs). Ras le bol de tous ces centres de recherches et autres experts qui nous assomment quotidienement cet auteur fait à dessein, semblant d'ignorer que des accords de libre-échange son actuellement en négociation pour refonder la partenariat en sous développement euroacépien (UE/ACP).
Avez vous entendu parler des Accords de partenariats économique que notre "bon" auteur passe sous silence ? (telle est de mon point de vue la question essentielle que cet article s'évertu à occulter).
cet article est tiré du site telos-eu
Un an après Hong Kong, que deviennent les pays pauvres ?
Antoine Bouët
15 décembre 2006
Le cycle du Doha a suspendu sa marche en avant. Il reste encore quelques chances d'aboutir à la signature d’un accord commercial dans les sept prochains mois, mais il semble beaucoup plus probable que ces négociations trouvent une conclusion dans deux à quatre ans, voire n'aboutissent jamais. On est bien loin de l'euphorie affichée dans la capitale du Qatar en décembre 2001. Ce devait être le premier cycle du développement dans l'histoire des négociations commerciales multilatérales, c'est un camouflet pour les pays pauvres.
Il n’y aura certainement donc pas de libéralisation multilatérale prochainement. On peut même craindre un retour du protectionnisme tant les hommes politiques abondent en condamnations de la globalisation et du libre-échange. L’étude de Simon Evenett et Michael Meier, ou celle de Zaki Laïdi, publiées il y a peu par Telos, sur les démocrates américains nouvellement élus au Congrès, concluent à un retour de balancier du côté protectionniste dans la première puissance économique au monde. En France, le Premier ministre déclarait l’année dernière que la globalisation n’était pas la destinée de la France et Ségolène Royal vient de suggérer de taxer les entreprises qui réimportent des biens transformés à l’étranger.
Les pays en développement ont-ils beaucoup à perdre dans cette évolution politique majeure?
Considérons d’abord l’arrêt des négociations commerciales du Doha Round. A priori l’enjeu était important pour ces pays puisque l’objectif était au départ de concevoir un accord à leur mesure. Il y a quatre ans on insistait beaucoup sur le fait que les exportations de ces pays étaient très pénalisées par la structure mondiale du protectionnisme. Selon la dernière livraison de la base MAcMap, qui décrit le niveau du protectionnisme dans le monde pour l’année 2004, la protection qui pénalise les exportations des pays les moins avancés (4,4%) est plus faible que celle affectant les produits exportés par les pays à revenu intermédiaire (5,1%), mais les barrières a l’échange sont moins restrictives lorsque les exportateurs sont des pays à revenu élevé (4,0%). En ce sens la protection mondiale est régressive, et le Doha Round aurait pu permettre de réparer cette injustice.
Ces statistiques sont en outre trompeuses. D’une part elles sous-estiment certainement la sévérité des barrières à l’échange que doivent supporter les pays pauvres, faute de prendre en compte les réglementations coûteuses attachées aux régimes douaniers préférentiels accordés à ces pays (règles d’origine). D’autre part, une situation incroyablement diversifiée se cache derrière la moyenne des pays en développement : de 0,6% pour le Congo RD ou le Liberia, à 25% pour la Guyane, 26% pour le Malawi, alors que la protection moyenne supportée par les pays riches sur leurs exportations connaît moins de pics (à part la Nouvelle-Zélande, très pénalisée par le protectionnisme agricole).
En fait ce qui caractérise les pays en développement, c’est aussi (et peut être surtout !) leur protectionnisme, soit la sévérité des restrictions qu’ils appliquent à leurs propres importations. La protection est en Inde et au Maroc de 19,5%, de 27,1% au Nigeria, ou de 30,5% à Djibouti ! L’Afrique se caractérise par une protection particulièrement forte : 13,7% contre 2,5% en Europe, 4,0% en Amérique, 6,7% en Asie et 10,1% pour les pays du Pacifique. L’abandon du cycle de Doha est regrettable car ces économies ne vont pas se libéraliser : il est vrai que le régime spécial accordé dans ces négociations à ces pays leur permettait de s’affranchir de cette contrainte politique, en partie pour les pays à revenu intermédiaire, totalement pour les pays les moins avancés.
Au total l’abandon du cycle de Doha est-il une plus mauvaise nouvelle pour les pays pauvres ou les pays riches ? Si l’on regarde les conclusions des études récentes, c’est plutôt une mauvaise nouvelle pour les pays pauvres, notamment en termes de croissance relative du revenu réel national.
Qu’en est-il de la vie sans Doha ? Y a-t-il un risque de voir se déclencher une spirale protectionniste défavorable à tous les pays et en particulier aux pays en développement ? La probabilité est en fait faible, mais d’autres choix politiques sont tout à fait possibles.
La plupart des régimes préférentiels qui arrivent à leur terme devraient être prorogés (comme bientôt l’Andean Trade Pact Agreement qui donne à quatre pays d’Amérique Latine un accès préférentiel aux Etats-Unis) ; d’autres, comme l’accord Tout Sauf les Armes, sont permanents.
Néanmoins dans le cadre de cette orientation protectionniste des politiques commerciales des pays riches, deux éléments sont probables. D’une part un certain nombre d’accords de libre-échange risquent de ne pas être signés par ces nouvelles majorités, comme l’accord entre Etats-Unis et Pérou, ou celui entre Etats-Unis et Vietnam. Autant de possibilités perdues pour des pays en développement de gagner un accès préférentiel à des marchés gigantesques.
Il y a aussi la possibilité de voir se conclure dans les prochaines années d’autres types d’accord, des zones de libre-échange entre pays proches économiquement, ou géographiquement, ou politiquement. Un accord « régional » peut compenser un accord multilatéral, bien qu’il introduise des inefficacités économiques, comme le traitement différencié donné aux partenaires commerciaux. Il est en règle générale négatif pour les pays qui en sont exclus car ceux-ci y perdent des marchés pour leurs exportations. Il y aurait donc un danger réel pour les pays qui n’ont pas de perspective d’intégration commerciale régionale à moyen terme, si dans toutes les autres régions du monde ces perspectives régionales existent. Une étude qui va être publiée prochainement par l’IFPRI imagine un monde sans Doha, mais avec cinq accords de libre-échange, entre Etats-Unis et Union Européenne, entre pays d’Amérique du Sud, entre Inde et Chine, entre pays de l’ASEAN et entre pays arabes : il n’y a pas de perspective forte d’accord régional commercial entre pays de l’Afrique sub-saharienne aujourd’hui. Les résultats chiffrés parlent d’eux-mêmes : les baisses d’exportation sont générales pour les pays exclus de ces processus d’intégration, en particulier pour tous les pays d’Afrique sub-saharienne, et peuvent être parfois très élevées, comme par exemple Madagascar qui perd 10% en termes de volume exporté.
Il y a donc aujourd’hui un risque de protectionnisme par défaut : non-libéralisation multilatérale, non-signature d’accords bilatéraux, et non-participation à des accords régionaux. Cette perspective pourrait être très pénalisante pour les pays pauvres, à la fois par la perte potentielle de marchés à l’exportation, mais aussi par l’absence de libéralisation de ces économies souvent très protectionnistes. Doha est décidément bien loin !
Au sujet des accords de partenariat économique actuellement en négociation entre l'UE et les pays ACP, voici un site qui fournit un ensemble d'articles très synthétique et facile d'accès quant on pense au caractère technique et aride de la matière. Bonne lecture. Pour ceux qui ne connaissent pas encore les APE, je vous signale qu'il s'agit d'accords qui risquent de faire encore plus de dégats que tous les programmes d'ajustements structurels du FMI et de la Banque Mondiale. Bonne lecture .
http://www.bilaterals.org/keyword-articles.php3?id_mot=2 _________________ Il dit
le griot à la langue pendante
" vous irez plus loin encore
dans la forêt blanche
des bétons entassés
et vous pleurerez
dans les quartiers boueux
d'une ville sans refuge "
Il dit aussi
le griot nouveau
" regardez !
il est des hommes
que les révoltes étreignent ".
L’Union européenne doit de toute urgence modifier sa position de négociation sur les accords de libre-échange avec certains des pays les plus pauvres du monde, ou risquer de les enfoncer davantage dans la pauvreté, ont déclaré Oxfam international, ENDA Syspro 2, le RADI, le ROPPA, le CNCR et le CONGAD.
L’Afrique de l’Ouest négocie directement avec l’Union européenne depuis le 06 octobre 2003. Cette négociation marathon sera menée à terme en décembre 2007 pour la conclusion d’un accord de libre échange entre deux régions aux niveaux de développement dramatiquement différents.
En ce jour du 4ème anniversaire de l’ouverture des négociations entre l’Union européenne et les pays d’Afrique, d’Asie, des Caraïbes et du Pacifique (ACP), les organisations de la société civile déclarent que l’Europe ne parvient toujours pas à inscrire le développement au cœur de ces accords commerciaux.
Dans un rapport de 15 pages intitulé « Partenaires inégaux », Oxfam déclare que les Accords de partenariat économiques (APE) proposés lèseront les pays ACP, dont 39 font partie des Pays les Moins Avancés (PMA), au lieu d’aider ces pays. Selon l’agence de développement, les APE risquent de mettre les agriculteurs des pays en développement en concurrence directe et inéquitable avec les producteurs européens qui bénéficient de fortes subventions. L’ouverture des marchés constituerait également une menace pour des emplois qui font cruellement défaut dans les pays ACP, et de plus, saperait les processus d’intégration régionale.
Le mandat conféré à la Commission par les Etats Membres de l’UE doit être révisé pour refléter les préoccupations clés formulées par les régions ACP et par les groupes de la société civile.
Oxfam International, ENDA Syspro 2, le ROPPA, le CNCR, le RADI et le CONGAD, appellent l’Europe à recourir au réexamen formel du processus des APE, au cours des mois à venir, pour réorienter les négociations vers une voie différente. Ainsi, la Commission européenne devrait revoir à la baisse son ambition d’avoir un accès aux marchés réciproque avec les pays ACP. L’Europe devrait plutôt s’atteler à élargir l’accès à ses propres marchés pour les exportateurs des pays ACP.
En Afrique comme en Europe, des voix autorisées se sont élevées pour dénoncer la fuite en avant des APE et attirer l’attention des gouvernements et de la Commission Européenne sur les dangers que ces accords font irrémédiablement courir à la région, à l’Afrique et aux ACP : Il en est ainsi des Déclarations des Ministres du Commerce de l’Union Africaine du Caire et de Nairobi (7- 9 juin 05 et 12 – 18 avril 06), du Conseil des Ministres du groupe ACP de Port Moresby (28 – 31 mai 06) ainsi que des rapports du Parlement Britannique (06/04/2005) et du rapport du Député français LE FORT (publié le 5 juillet 06) pour ne citer que ceux là.
Malgré ces fortes préoccupations exprimées et les réticences observées de la part des négociateurs ACP, la Commission Européenne maintien sa position et, dans les faits, s’écarte fondamentalement de l’objectif de Cotonou, la lutte contre la pauvreté.
Les organisations de la société civile ont déclaré qu’à travers les APE, les gouvernements ACP risquent de perdre le contrôle d’instruments de politique clés tels que la politique tarifaire, les règles de la concurrence et de l’investissement, auxquels tous les pays développés ont eu recours pour progresser.
L’Europe est en train de faire pression sur les gouvernements ACP pour les amener à inclure la politique de la concurrence, l’investissement et la passation des marchés publics dans l’accord final, bien que les pays en développement s’y soient opposés à maintes reprises – tant à l’OMC que dans les négociations sur les APE.
Pour être des accords favorables aux pauvres, les APE ne devraient pas entraîner des pertes de recettes publiques et d’emplois.
L’aide promise aux ACP par l’Union européenne – l’ensemble du Fonds européen de développement, par exemple – ne devrait pas être subordonnée à la signature d’un APE.
Contacter :
Mouhamet Lamine Ndiaye, Oxfam Int'l, tél. : +221 865 13 00
Ou Bibiane Mbaye, ENDA SYSPRO II, tél. : +221 823 57 54 _________________ Il dit
le griot à la langue pendante
" vous irez plus loin encore
dans la forêt blanche
des bétons entassés
et vous pleurerez
dans les quartiers boueux
d'une ville sans refuge "
Il dit aussi
le griot nouveau
" regardez !
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