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La fin d'un cauchemar ?

 
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Katana
Bon posteur


Inscrit le: 23 Déc 2005
Messages: 669

MessagePosté le: Sam 21 Avr 2007 12:56    Sujet du message: La fin d'un cauchemar ? Répondre en citant

Je suis tombé sur cet article qui ne fait aucun bruit mais qui est, à mon sens, un véritable tremblement de terre idéologique ou du moins un prémice à un bouleversement colossal :

Citation:

La Banque mondiale en passe de réhabiliter le rôle de l'Etat

LEMONDE.FR | 20.04.07 | 06h44 • Mis à jour le 20.04.07 | 11h23


a Banque mondiale change d'ère. Son prochain Rapport mondial annuel sur le développement, qui doit être rendu public en septembre, encourage les gouvernements des pays pauvres à encadrer et à soutenir leurs paysanneries, prenant à contre-pied la doctrine néo-libérale "d'ajustement structurel" défendue par le bailleur de fonds international depuis une génération. Pour la première fois depuis 1982, ce rapport, qui oriente la stratégie de la Banque mondiale, se concentre sur l'agriculture. Délaissée par les politiques de lutte contre la pauvreté, l'aide au secteur agricole redevient un enjeu majeur.



La version provisoire du World development report 2008 dont Le Monde.fr a eu connaissance débute par un constat : "Il est frappant de voir que les trois quarts des pauvres des pays en développement sont des ruraux : 2,1 milliards d'individus vivent en dessous du seuil de pauvreté de 2 dollars par jour, soit un tiers de l'humanité (...). Bien que l'agriculture ne soit pas le seul instrument capable de les sortir de la pauvreté, c'est une source hautement efficace de croissance pour y parvenir."


"LES BAILLEURS ONT TOURNÉ LE DOS À L'AGRICULTURE"


Suit un diagnostic qui sonne comme l'aveu d'un fourvoiement : "Malgré cela, la puissance de l'agriculture pour le développement a trop souvent été sous-utilisée. Avec la domination de l'industrialisation dans le débat politique, le développement par l'agriculture n'a souvent même pas été considéré comme une option. Les pays en développement connaissent très fréquemment un sous-investissement et un mal-investissement dans l'agriculture, de même que des travers politiques qui jouent à l'encontre de l'agriculture et des populations rurales pauvres. Et les bailleurs ont tourné le dos à l'agriculture. Cet abandon de l'agriculture a eu des coûts élevés pour la croissance, le bien-être et l'environnement."

Le rapport, en cours de validation par les Etats membres de la Banque, est examiné par le ministère des affaires étrangères français depuis le début du mois d'avril. Même si son contenu peut encore évoluer (et être édulcoré), "la Banque mondiale est déterminée à entériner cette évolution historique de son discours", atteste un haut responsable du bailleur de fonds international à Washington.

Le Français Michel Griffon, responsable de l'agriculture et du développement durable au sein de l'Agence nationale de la recherche, se réjouit d'un tel revirement, "qui devrait orienter l'action de la Banque mondiale pour vingt ans". "C'est le document que nous attendions de la Banque mondiale depuis plus de vingt ans, depuis que les politiques d'ajustement structurel ont balayé les politiques publiques agricoles antérieures sans les remplacer", applaudit-il.

FIN DU "CONSENSUS DE WASHINGTON"

Constatant que la part de l'agriculture dans les dépenses publiques a reculé entre 1980 et 2004, que ce soit en Afrique (de 6,4 % à 5 %), en Amérique Latine (de 14,8 à 7,4 %) ou en Asie (de 8 à 2,7 %), le texte de la Banque mondiale insiste sur la nécessité de relancer ces aides. "La croissance agricole, bien que conduite par le secteur privé et le marché, est très dépendante du soutien du secteur public. C'est pourtant dans les pays où l'agriculture est la plus vitale que les Etats tendent à être les plus faibles. (...) La mise en place de politiques de développement agricole réclame de solides stratégies nationales et une administration publique œuvrant en faveur d'une distribution et d'une responsabilité financière efficaces (...)."

Vincent Ribier, du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, a participé à une réunion d'experts sur le rapport au Quai d'Orsay le 6 avril dernier. Impressionné par ce changement de ton, il affirme : "Les politiques néo-libérales d'ajustement structurel défendues par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international ont eu un impact très direct et très négatif sur le monde rural dans les pays pauvres."


Selon cet économiste, la Banque mondiale s'apprête à sceller pour la première fois dans un rapport international majeur "la fin du consensus de Washington", qui résume depuis 1989 la stratégie des experts de la Banque mondiale, du Fonds monétaire international et du département du Trésor américain : privatisation, déréglementation, impôts faibles, libéralisation des échanges. L'un des auteurs principaux du rapport confirme : "On s'est clairement placés au-delà du consensus de Washington, parce que la pauvreté n'a pas reculé, et que maintenant il y a l'urgence environnementale."


A l'heure où selon les Nations unies, l'exode rural n'a jamais été aussi rapide dans l'histoire, la nouvelle ligne adoptée par le rapport de la Banque mondiale trouve son origine dans le constat de nouveaux périls. "L'accélération du changement climatique, l'imminence d'une crise de l'eau, la lente adoption des nouvelles biotechnologies, et le bourgeonnement de la demande de biocarburants et d'aliments pour le bétail créent de nouvelles incertitudes sur les conditions dans lesquelles la nourriture sera disponible dans l'économie mondiale", prévient la Banque mondiale.

Matthieu Auzanneau



http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3220,50-898659,0.html


Vous avez bien lu...

Des hommes et femmes arque-boutés sur leurs certitudes idéologiques ont entraîné la mort et la misère pendant des décennies et du jour au lendemain, tout aussi naturellement, décident que finalement les Joseph Stiglitz, Jean Ziegler et autres « Hugo Chavez » avaient (ont) raison (à différents niveaux bien entendu).

Cela signifie t-il que nous ne serons plus assassinés ou taxés de terroristes-dictateurs-populistes-gauchistes-cannibales lorsque nous souhaiterons privilégier les populations dans la gestion de nos ressources naturelles ?

Wait and see...
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Katana
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MessagePosté le: Mer 25 Avr 2007 10:31    Sujet du message: Répondre en citant

Salut,

Voici un petit résumé des lois édictées par le consensus de Washington avec un exemple de ses effets sur le continent sud américain :

Citation:
Le Consensus de Washington

Historique du Consensus de Washington

Le Consensus de Washington est un ensemble de directives de politique économique mises au point lors d'une obscure réunion tenue en 1979 et appliqué aveuglément pendant toutes les années 80, menant l'Argentine à la banqueroute et bien d'autres pays à la misère.

Ce fameux " Consensus " a été rédigé par un groupe d'économistes américains, des fonctionnaires du Gouvernement des Etats-Unis, de la Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International. Un consensus très limité qui n'a jamais fait l'objet d'aucun débat général et n'a été soumis à aucun vote, ni même été ratifié formellement par les pays auxquels il a été imposé. Le "Consensus" augurait qu'avec son application la croissance économique augmenterait, la pauvreté diminuerait et que l'emploi croîtrait. C'est tout le contraire qui s'est passé. Qui plus est, l'usage intensif des ressources naturelles a provoqué une détérioration peut-être irréparable de l'environnement.

Se pencher sur les principaux défenseurs de cette politique économique, suffit à voir où se situent son intérêt. Le secrétaire du Trésor américain, Robert Rubin, est issu de Wall Street, de même que ses prédécesseurs, Roger C. Altman et Nicholas Brady. Tous travaillent pour des sociétés de placement. Ernest Stern, ancien président de la Banque Mondiale, est directeur de la banque J.P. Morgan, et l'actuel président, James Wolfensohn, était également directeur d'une banque de placement. Et la liste est encore longue...

Principes du Consensus de Washington

Le " Consensus " a ordonné une discipline budgétaire dirigé par une passion pour l'élimination du déficit et une application rigoureuse des doctrines néolibérales. Il repose sur 7 pilliers:

1. Discipline fiscale

Equilibre budgétaire
Baisse des prélèvements fiscaux sur les revenus pour privilégier la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée), ce qui a pour conséquence d'augmenter les inégalités, les plus pauvres payant la même quote part que les riches sur les produits achetés
Démantèlement des droits de douane des pays moins développés sans contrepartie de la part des pays riches

2. Libéralisation financière

Taux fixés par le seul marché des capitaux
Fin de l'autonomie financière des gouvernements
Pas de normes, ni de contrôles des gouvernements sur ce que font les multinationales


3. Libéralisation commerciale

Suppression des protections douanières
Ce qui a pour résultat l'erradication de l'industrie nationale naissante, ou peu adaptée au marché, au profit de l'investissement étranger (transnationales). A partir de là, dépendance aux produits importés (fin de l'auto-suffisance) et aux devises internationales ($ principalement) puisque les importations se payent en devises...

4. Ouverture totale des économies à l'investissement direct

Ce qui permet aux Multinationales d'investir un marché où les entreprises nationales ne sont pas encore concurrencielles... voir Libéralisation Commerciale

5. Privatisation de l'ensemble des entreprises

Pertes d'emplois énormes
Perte du contrôle de l'Etat sur les prix des services de bases comme l'eau, l'électricité, la téléphonie,... (exemple avec la guerre de l'eau en Bolivie)

6. Dérégulation

Elimination de tous les obstacles à la concurrence
Fin de la protection des industries émergeantes du pays
Diminution ou suppression des garanties de travail, contrôles sociaux et environnementaux

7. Protection totale des droits de propriété intellectuelle des multinationales

Problème des brevets posés par les industries sur des ressources naturelles industriellement inexploitées, comme sur la pharmacopée traditionelle andine, pour ne citer qu'elle...

Résultats du Consensus de Washington

L'Amérique Latine, principale victime de ce " Consensus ", est un clair exemple du désastre qu'il a entraîné. En 1980, il y avait 120 millions de pauvres; en 1999, 220 millions. 45 % de la population ; et les 20 % les plus riches sont près de 19 fois plus riches que les 20 % les plus pauvres, alors que, à l'échelle mondiale, les riches sont, en moyenne, 7 fois plus riches, "seulement" (...). Après une décennie d'application théologique aveugle des directives du Consensus de Washington, l'Amérique Latine est au bord du précipice. La dette est passée de 492 milliards de dollars en 1991 à 787 milliards en 2001.

Chemins de fer, télécommunications, lignes aériennes, services d'eau potable et d'énergie ont été pratiquement liquidés et livrés à des macro-entreprises américaines et européennes. Les dépenses publiques en éducation, santé, logement et aides sociales ont été réduites; les mesures de contrôle des prix ont été abolies, les salaires gelés et des millions de travailleurs ont été licenciés par les nouveaux propriétaires des entreprises publiques privatisées. Des importations massives (avec baisse des tarifs douaniers, évidemment) afin d'alimenter la surconsommation des classes élevées et moyennes ont provoqué la disparition de presque toutes les entreprises nationales (exemple frappant en Argentine). Et le chômage a augmenté. Selon l'OIT (Organisation Internationale du Travail), 84 % des emplois qui avaient été créés à l'âge d'or de l'application du " Consensus " étaient des emplois précaires assortis de bas salaires.

Fin du Consensus de Washington

Dans le Forum Social Mondial, qui s'est tenu à Porto Alegre, Jorge Werthein, représentant de l'Unesco au Brésil, a dénoncé à voix haute ce que tout le monde savait : le " Consensus " a eu pour effet une dramatique augmentation des inégalités et une aggravation incroyable de la pauvreté dans le monde.

Le " Consensus de Washington " a été un échec retentissant, et James Wolfensohn, président de la BM, avait proclamé en novembre 2002, dans une réunion en Amérique Latine, préparatoire du Forum Économique Mondial de Davos : " Le Consensus de Washington est mort ".

http://www.vincetmanu.com/dossiers/consensus_washington.htm

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