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Mumia Abu Jamal et les 9 de MOVE

 
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Auteur Message
Chabine
Super Posteur


Inscrit le: 02 Mar 2005
Messages: 3040

MessagePosté le: Mer 18 Juil 2007 22:29    Sujet du message: Mumia Abu Jamal et les 9 de MOVE Répondre en citant

Je n'avais jamais entendu parler de cette histoire Sad Ben les mecs, ils n'y sont pas allés avec le dos de la cuillèr, ma foi ! Shocked Quand je pense que j'étais à Philadelphie quelques années plus tard ! Shocked Jamais entendu parler de cette sauvagerie ! Crying or Very sad

Un tel déferlement de barbarie, tant de morts (dont 3 foetus et 1 bébé Crying or Very sad ), des dizaines d'années de prison, tout ça parce qu'une organisation pacifiste, plus Peace & Love que Black Power, a dit non ! Shocked Shocked Shocked Quelle sauvagerie !!! Evil or Very Mad Evil or Very Mad Evil or Very Mad

http://blog.emceebeulogue.fr/post/2007/07/10/Les-jugements-de-cour-vous-rendront-blanc-ou-noir2

Les 9 de MOVE, vous connaissez ?


Et Mumia?


Ils ont plein de points communs:
D'abord, ils sont en prison.
Aux Etats-Unis.
Depuis la nuit des temps. 30 ans pour les premiers. 25 pour le dernier.
Accusés de meurtres de policiers.
A la suite de procès foireux.

Ensuite, ils ont lutté ensemble contre le système.
A Philadelphie.

Enfin, ils sont noirs.

Mais si les uns attendent une (très) hypothétique libération conditionnelle pour 2008, Mumia, lui, essaie de survivre.
Dans le couloir de la mort.


Voici un article sur MOVE, publié dans Dissident Voice ,http://www.dissidentvoice.org/ le 3 juillet 2007


"ATTENTION, MOVE! This is America!"
Source: At the 22nd Anniversary of May 13, MOVE Organizes for 2008 Parole Hearings


by Hans Bennett / July 3rd, 2007


"Ecoutez, MOVE, c'est l'Amérique qui vous parle!"

Ce sont les paroles qu'a prononcées dans un mégaphone Sambor, le commissaire de police de Philadelphie le 13 mai 1985 quelques minutes avant de faire donner l'assaut du siège du mouvement révolutionnaire MOVE.

Cet assaut s'est soldé par la mort de 5 enfants et de 6 adultes, dont John Africa, un des membres fondateurs de Move. Après que la police eut tiré 10000 munitions d'armes à feu Shocked à l'intérieur de leur maison de Philadelphie ouest; qu'un hélicoptère eut largué sur le toit de la maison un engin explosif C4, fourni illégalement par le FBI.
L'explosif a provoqué un incendie qui a ravagé 60 habitations, tout un groupe de maisons mitoyennes d'un quartier bourgeois noir. Portant le jeune Birdie Africa, la seule autre survivante, Ramona Africa échappant aux tirs, a réussi à s'enfuir de la maison en flammes, et en gardera des cicatrices à vie.


Incendie du siège de MOVE


Aujourd'hui Ramona se rappelle. Elle était au sous-sol avec les enfants quand l'assaut a été donné. " Les lance-eau déversaient des tonnes d'eau dans la maison. Puis, les explosifs ont fait sauter l'avant de la maison, et ensuite, ils ont lancé des bombes lacrymogènes. Après des tirs nourris à balles réelles, tout est redevenu calme. C'est alors qu'ils ont bombardé la maison sans sommation.
Au début, dans le sous sol, nous n'avions pas réalisé que la maison était en feu parce qu'il y avait tellement de gaz lacrymogène qu'on ne voyait pas la fumée de l'incendie. Nous avons ouvert la porte et nous sommes mis à crier que nous sortions avec les gamins. Les gamins criaient aussi. Ils nous avaient entendus, mais à l'instant même où nous nous sommes arrivés sur le seuil de la porte, ils se sont mis à nous tirer dessus. On entendait l'impact des balles tout autour du garage. Ils nous ont mis en joue et ont tiré sur nous volontairement. Il est clair que ce qu'ils cherchaient c'était tout simplement d'éliminer les membres de MOVE, pas de les arrêter".



Après avoir survécu au bombardement, Ramona a été accusée de complot, d'avoir organisé des émeutes et déclarée coupable de chefs d'accusation multiples, comme de coups et blessures.


Elle encourait entre seize mois et sept ans de prison. Elle y est restée sept ans, n'ayant pas eu droit à une remise de peine parce qu'elle avait refusé de renier son engagement à MOVE.


Au tribunal, tous les chefs d'accusation énumérés le 11 mai sur le mandat d'arrestation et qui ont servi à justifier l'attaque, ont été déboutés par le juge. Ramona explique: "Ce qui prouve bien qu'ils n'étaient pas justifiés, mais ils n'ont pas débouté les accusations qui ont été portées contre moi après ce qui s'est passé."


A la fin du procès de Ramona en 1986, le juge Stiles a clairement signifié aux jurés de ne pas prendre en compte tout ce qui pourrait relever d'exactions de la part de la police ou de responsables politiques, indiquant que cela serait examiné lors d'"autres" procédures légales. Cela n'a jamais eu lieu, comme l'explique Ramona: "Pas un seul responsable politique, pas un seul membre de la police ou autre n'a jamais été inquiété pour l'assassinat de ma famille".


"Il ne faudrait pas se laisser abuser par ce gouvernement quand il emploie des mots comme 'justice'. Les membres de ma famille, qui étaient les parents de la plupart de ces enfants qui ont été assassinés le 13 mai, sont à ce jour en prison depuis près de trente ans, accusés d'un meurtre qu'ils n'ont pas commis, qu'aucun témoin ne les a vu commettre. Et pendant ce temps, ceux qui ont assassiné leurs bébés reçoivent encore leur paie à la fin du mois, ont toujours pignon sur rue et n'ont jamais effectué un seul jour de prison".


Les origines du conflit

Le bombardement en 1985 par la police a été le point culminant des nombreuses années de répression politique de la part des autorités de Philadelphie. Il y a eu beaucoup d'articles de publiés sur les événements du 13 mai 1985, mais on a moins parlé des "MOVE 9" (les neuf de Move): Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Phil, Eddie, et Chuck Africa. Ces neuf membres de Move ont été condamnés conjointement pour le meurtre en 1978 du policier James Ramp au bout d'une année de surveillance de la maison de Move dans le village de Powelton.


En 2008, ils vont pouvoir déposer une demande de libération conditionnelle. Ramona explique: "les autorités ne sont pas venues au village de Powerton pour procéder à des arrestations, mais dans l'intention de tuer. Comme ils n'ont pas réussi leur coup, ils ont accusé injustement ma famille de meurtre qu'ils savent pertinemment qu'ils n'ont pas commis, et les ont mis en prison avec des peines incompressibles de trente ans". (…)


Un peu d'histoire d'abord


Fondé au début des années 70 par John Africa, MOVE avait pour objectif de dénoncer et de s'élever contre toutes les injustices et tous les abus commis contre toute forme de vie, humaine, animale ou végétale.
En plus des actions locales, MOVE organisait également des manifestations non violentes devant les zoos ou les centres pratiquant l'expérimentation animale, lors de débats publics, devant les antennes locales de grands médias privés, et en divers autres endroits.

Les premiers heurts avec la police ont débuté au cours de ces manifestations non violentes quand la police du maire de la ville, Frank Rizzo, les a réprimés avec la brutalité qui la caractérise. Depuis le tout début, MOVE agissait sur le principe d'autodéfense, rendant les "coups de poing par des coups de poing".
Aujourd'hui, défendant cette idée, Ramona Africa explique "Je suis sûre que la police a été outrée de voir que "ces nègres" leur tenaient tête, disant qu'ils n'avaient pas le droit de venir brutaliser nos hommes, nos femmes et nos bébés impunément. Que faut-il faire? Se caler dans un fauteuil et subir? "



Avec la politique répressive de Rizzo, la confrontation avec MOVE était inévitable. Notoire pour sa brutalité raciste en tant que commissaire de police en 68-71, Rizzo s'est vanté en public que ses forces de police seraient si répressives qu'elles "feraient passer Attila pour un pédé". Il a été élu maire en 1970 avec des slogans tels que "votez Blanc".


Et en 1979, ses forces de police ont été les premières à être mises en accusation par le gouvernement fédéral, quand le Département de la Justice a poursuivi, non pas seulement les responsables de la police, mais également les autorités civiles. Le chef d'accusation accusait nommément Rizzo et vingt autres hauts responsables de la mairie (tous ayant autorité sur la police) d'encourager et d'inciter les brutalités policières.


Les agressions de la police vis-à-vis de MOVE se sont intensifiées quand deux femmes de MOVE, Janet and Leesing, enceintes, ont fait une fausse couche après avoir été cognées par les policiers et jetées en prison, privées d'eau et de nourriture. Crying or Very sad


Le 29 avril 1975, Alberta Africa a perdu son bébé après avoir été arrêtée, traînée depuis une cellule de détention, maintenue au sol et frappée violemment au ventre et au vagin. Shocked Evil or Very Mad Crying or Very sad



La nuit du 18 mars 1978, sept membres de Move emprisonnés venaient d'être libérés et ils embrassaient leur famille devant leur maison de Powelton à Philadelphie ouest, quand la police est venue s'en prendre à la foule. Six hommes, membres de MOVE ont été agressés et battus avec tant de force qu'ils ont souffert de traumatismes crâniens, de commotions et de fêlures.
Janine Africa a été jetée au sol et piétinée alors qu'elle tenait dans ses bras Life Africa, âgée de 3 semaines. Life a eu le crâne défoncé et elle en est morte Shocked Crying or Very sad . Quand MOVE a raconté aux medias les brutalités policières et la mort de Life, la police a prétendu publiquement qu'il n'y avait pas de certificat de naissance et que donc, le bébé n'existait pas et que MOVE mentait. Evil or Very Mad Evil or Very Mad Evil or Very Mad
En réponse, MOVE a invité les journalistes et des responsables politiques à venir dans leur maison voir le corps du bébé.


Peu de temps après cette agression, le célèbre journaliste de Philadelphie, Mumia Abu-Jamal (aujourd'hui dans le couloir de la mort) a interviewé un témoin qui avait vu la scène depuis une fenêtre juste en face de la maison. "J'ai vu le bébé tomber", a raconté le vieil homme, "ils matraquaient la mère. Je voyais bien que le bébé allait prendre des coups. J'ai même pris le téléphone pour appeler la police, avant de me rendre compte que c'ETAIT la police. Vous voyez ce que je veux dire? " Le bureau du procureur a refusé de lancer une procédure pour meurtre.


Début de l'impasse

Pour protester contre l'escalade des brutalités policières, MOVE organisait une grande manifestation le 20 mai 1977. Regroupés sur une plateforme devant leur maison, plusieurs membres de l'organisation tenaient des objets qui ressemblaient à des fusils.
MOVE explique: "Nous avons averti les flics que nous n'accepterions plus de morts clandestins. Cette fois-ci, ils feraient mieux de se préparer à nous assassiner au vu et au su de tout le monde parce que s'ils venaient vers nous les poings faits, nous riposterions à coups de poings. S'ils arrivaient avec des matraques, nous nous battrions avec des matraques et s'ils utilisaient des armes à feu, nous utiliserons des armes à feu aussi.


Nous ne sommes pas partisans de l'utilisation d'armes destinées à tuer. Nous croyons à la vie, mais nous savions que les flics ne se précipiteraient pas pour nous attaquer s'ils devaient se retrouver face au même attirail que celui qu'ils sont si prompts à déballer quand ils sont devant des gens sans défense."



Faisant usage de mégaphones, MOVE a exigé publiquement la libération de leurs prisonniers politiques et la fin des brutalités des responsables de la municipalité. Lourdement armés, les policiers ont encerclé la maison et un assaut a été évité quand une foule de personnes du quartier ont traversé le cordon policier pour se placer devant la maison des MOVE, protégeant ainsi les résidents de coups de feu.
Quelques jours plus tard, la juge Lynn Abraham ripostait en délivrant des mandats pour onze membres de MOVE, les accusant d'avoir organisé une émeute et d'être en possession d'armes pouvant donner la mort". La police a alors placé la maison de MOVE sous surveillance 24 h sur 24 pour arrêter ceux qui en sortaient - une situation sans issue qui a duré près d'un an.


Le maire, Rizzo, exacerbait le conflit le 16 mars 1978 où la police bouclait le quartier sur un périmètre comprenant quatre pâtés de maisons autour du siège de Move, empêchant l'approvisionnement en produits alimentaires et en eau. Rizzo s'était vanté que ce blocus était si étanche que même une mouche ne pouvait pas passer.
De nombreux résidents du quartier ont été brutalisés et arrêtés pour avoir tenté de faire passer des provisions et de l'eau aux femmes enceintes, aux bébés qu'on allaitait, et aux enfants qui vivaient à l'intérieur.


Après un blocus de deux mois, MOVE et la municipalité sont parvenus à un accord fragile sous la pression du gouvernement fédéral et une campagne très sophistiquée organisée par une coalition basée à Philadelphie.


Le 8 mai, les prisonniers de MOVE étaient libérés et la police fouillait leur siège à la recherche d'armes. A sa grande surprise, la police n'a trouvé que des armes à feu factices inopérantes et des fusées d'alarme qui imitaient la dynamite. Dans l'accord qui avait été passé, la municipalité avait accepté d'abandonner toutes les charges contre MOVE (…).
En retour, tous les membres de MOVE devaient quitter leur domicile en l'espace de 90 jours, la municipalité devant les aider à trouver à se reloger.


Après avoir fouillé la maison de MOVE et n'avoir trouvé que des armes factices, la police s'est mise à modifier les termes de l'accord, ne s'intéressant qu'à cette soi-disant "période limite" de 90 jours au bout de laquelle MOVE devait quitter le siège. MOVE affirme que les autorités avaient expliqué que cette période de 90 jours était "le laps de temps nécessaire pour que nous puissions vous retrouver un logement", mais qu'elle avait été "présentée à tort aux médias comme étant une échéance absolue.


Nous, à MOVE, nous avions clairement indiqué aux autorités que, si nous allions nous installer ailleurs, nous comptions garder le siège pour nous en servir d'école".
Lors d'une audience, le 2 août 1978, le juge Fred DiBona a décidé que MOVE n'avait pas respecté l'accord sur la période limite et signé des mandats d'arrestation qui justifieraient l'encerclement de la résidence par la police la semaine suivante.


Le 8 août au matin, des centaines de policiers anti-émeute ont investi les lieux, des bulldozers ont renversé la clôture et la plateforme devant la maison, des grues ont fait voler en éclat les vitres. 45 policiers armés ont fouillé la maison, constatant que MOVE s'était barricadé au sous-sol. La police a alors cherché à les déloger avec des lance-eau au jet très puissant.


Soudain des coups de feu ont été tirés, vraisemblablement depuis une maison de l'autre côté de la rue. La police a alors ouvert le feu sur le siège de MOVE, tirant plus de 2000 munitions. Shocked


La police et la plupart des grands médias affirmeront plus tard que des premiers coups de feu avaient été tirés par MOVE. Cependant, les reporters de KYW Radio, John McCullough and Larry Rosen, se rappelaient avoir entendu des coups de feu provenir d'une maison diagonalement opposée, d'où ils ont vu sortir un bras tenant une arme à feu à la fenêtre du 3° étage. Des tas de coups de feu ont alors été tirés dans la plus grande confusion, pour la plupart dirigés vers le sous-sol inondé.
C'est dans toute cette agitation que le policier James Ramp a été touché. Trois autres policiers et plusieurs pompiers ont également été blessés. Un policier chargé de la surveillance a déclaré plus tard, sous serment, avoir vidé le chargeur de son arme en direction du sous-sol, où il entendait des cris de femmes et des pleurs d'enfants. A une réunion du personnel, un capitaine de police a dit plus tard, qu'il y avait eu "un nombre excessif de coups de feu inutiles de la part des policiers alors qu'il n'y avait pas de cibles définies.


Quand les membres de MOVE se sont finalement rendus et sont sortis de la maison, les policiers ont récupéré les enfants et sauvagement brutalisé les adultes. Chuck et Mike Africa, avaient été blessés par balle dans le sous sol. Les reportages télé en direct ont diffusé l'arrestation violente de Delbert Africa. Frappé violement à la tête avec la crosse d'un fusil et un casque en métal et piétiné alors qu'il était à terre.


Douze adultes de MOVE ont été arrêtés. Cette après-midi là, à une conférence de presse, alors qu'on lui demandait si on allait être débarrassé de MOVE à Philadelphie, Rizzo a déclaré triomphalement: "la seule façon de s'en débarrasser, c'est de restaurer la peine de mort les attacher sur la chaise électrique, et c'est moi qui abaisserai le levier." Shocked Shocked Shocked



Destruction de preuves


Le procès des 9 Move a été truffé de contradictions factuelles et de manipulations de preuves par la police.
Linn Washington, professeur à l'Université de Temple et journaliste à Philadelphie a couvert le conflit du 8 août et suivi le procès des 9Move. Interviewée dans "MOVE", le documentaire récent d'Howard Zinn, Linn Wahington a déclaré que "le ministère de l'Intérieur sait qui a tué le policier Ramp. C'est un autre policier qui a accidentellement tiré sur le gars. Ils ont suffisamment de preuves qu'il s'agissait d'une bavure, mais ils ne le reconnaîtront jamais. J'ai eu l'info de plusieurs sources différentes au Département de la Police, dont des sources provenant de SWAT (Special Weapons And Tactics, unité d'élite comme le GIGN) et d'experts en balistique."


La manipulation des preuves a commencé sitôt après l'arrestation des adultes de MOVE: le maire Rizzo a ordonné à la police de démolir au bulldozer le siège de MOVE d'ici 13h30 ce jour-là. La police n'a rien fait pour préserver la scène du crime, pour effectuer des marquages à la craie ou mesurer les angles de tir. A une audience préliminaire, MOVE a tenté vainement de faire valoir que le fait d'avoir détruit leur maison les avaient empêchés de prouver qu'il était matériellement impossible que MOVE ait tué le policier.
MOVE a cité le cas des Black Panthers dans l'Illinois, Fred Hampton et Mark Clark, où la préservation de la scène du crime avait permis à des enquêteurs de prouver que tous les impacts de balles dans le mur et les portes provenaient des armes des policiers.


Les preuves photographiques présentées au tribunal étaient également inconsistantes. Avant de démolir la maison, la police avait effectivement pris des photos d'étagères vides et prétendaient qu'elles avaient été utilisées pour entreposer les armes à feu. Il n'y avait cependant aucune photo représentant MOVE, les armes à la main tirant depuis les fenêtres du sous-sol, ni de la police ressortant de la maison avec des armes, ni rien qui prouvait que la police avait, selon les dires de certains, découvert au sous sol des armes pleines de boue. Au contraire, on voit sur une vidéo de la police passée lors du procès le commissaire de police de l'époque, Joseph O’Neill, introduire des armes à feu par la fenêtre du sous-sol.


Dans le film réalisé par la police, qui prouvait qu'il y avait de fortes chances pour qu'il y ait eu destruction délibérée de preuves, le moment où Ramp a été touché avait également disparu sur les trois vidéos présentées au tribunal.


L'étude balistique présentée au tribunal était également inconsistante. Dans le film documentaire, "MOVE", Linn Washington se rappelle comment ils ont examiné les preuves au procès. "Ils avaient un gros problème avec la logique des faits et, donc, avec la foi qu'on pouvait accorder au rapport d'expertise médicale. Le procureur a donc sorti un crayon et a barré les passages du rapport qui ne lui convenaient pas. MOVE a protesté mais le juge leur a dit de 's'asseoir et de la fermer' et a accepté que ce type fasse ça."


Le 8 août, le Philadelphia Bulletin écrivait que Ramp avait été touché à l'arrière de la tête, selon le rapport de police". Le lendemain, le Daily News disait au contraire que la balle avait pénétré la gorge de haut en bas dans la direction du coeur".


Plus tard au procès, l'expert médical de l'accusation, le Dr Marvin Aronson a affirmé que la balle avait pénétré la poitrine par le devant et poursuivi sa trajectoire horizontalement sans dévier ni vers le haut ni vers le bas".


Dans sa récente lettre d'information, MOVE explique que, s'ils avaient tiré depuis le sous-sol, la balle aurait suivi une trajectoire de bas en haut et non pas horizontalement ou de haut en bas comme l'indiquent les témoignages. Ce point crucial mis à part, il aurait été impossible de tirer.
L'eau qui avait envahi le sous sol et qui était montée à plus de 2 mètres, obligeait les adultes à tenir les enfants et les animaux à bout de bras pour éviter qu'ils ne se noient. "La pression de l'eau était si forte qu'elle soulevait des traverses de chemin de fer d'1m80 de long (des poutres qui faisaient partie de la clôture) et les projetait contre les fenêtres du sous–sol. Il était absolument impossible que l'un d'entre nous ait pu résister à la pression de l'eau et aux débris qui venaient se fracasser contre les ouvertures pour se servir d'une arme à feu, voire viser pour tuer quelqu'un." Shocked



Le 4 mai 1980, Janine, Debbie, Janet, Merle, Delbert, Mike, Phil, Eddie, et Chuck Africa ont été condamnés pour meurtre, complot, et jugés coupables d'autres chefs d'accusation, comme tentative de meurtre et coups et blessures. Chacun d'entre eux a été condamné à 100 ans de prison ferme avec une peine incompressible de 30 ans. Shocked Shocked Shocked Deux autres ont été libérés après avoir désavoué MOVE. Consuela Africa a eu droit à un procès séparé parce que l'accusation n'a pu fournir aucune preuve qu'elle faisait partie de MOVE.


Mumia Abu-Jamal a déclaré que les 9 de MOVE "ont été condamnés pour avoir été unis, non dans le crime, mais dans la rébellion contre le système et dans la résistance aux assauts armés de l'Etat. Ils ont été condamnés pour avoir fait partie de MOVE".


Quand le juge Malmed est passé dans une émission de radio, quelques jours plus tard, Abu-jamal a appelé pour lui demander qui avait tué le policier Ramp. Le juge a reconnu qu'il n'en avait absolument aucune idée et il a expliqué que puisque MOVE se considérait comme une famille, il les avait condamnés en conséquence.


Préparation à la demande de libération conditionnelle


Mike Africa jr, veut que ses parents reviennent à la maison. Mike jr, le fils de Mike et Debbie, qui font partie des 9 de MOVE, est né en prison quelques semaines après que sa mère a survécu à la fusillade de la police et à des brutalités le 8 août 1978. Aujourd'hui, Mike explique que grandir sans ses parents, "c'est très dur. C'est comme s'il vous manquait une part de vous-même. Le système a voulu séparer les MOVE parce qu'ils savent que c'est difficile de supporter d'être séparé de sa famille".


Après l'attentat du 13 mai 85, la grand-mère de Mike a décidé de quitter MOVE et les a pris avec elle, lui et sa sœur. "Etre éloigné de MOVE et ne pas avoir de parents, c'était particulièrement difficile parce que je ne comprenais pas pourquoi mes parents étaient en prison et j'avais honte. On ne m'avait jamais vraiment expliqué avant que Ramona ne me ramène à MOVE après sa libération en 1992. " Depuis qu'il est retourné à MOVE, Mike Jr fait le tour de la Terre pour expliquer la lutte qu'il mène pour la libération de ses parents et des autres 9 de MOVE.


Août 2008 marquera la trentième année d'emprisonnement des 9 de MOVE, et ils pourront déposer une demande de libération conditionnelle. MOVE a commencé une campagne de sensibilisation pour gagner des soutiens pour leur libération.


Ramona Africa s'inquiète plus particulièrement de deux clauses qui peuvent être invoquées pour motiver le refus de liberté conditionnelle.


D'abord, il y a la clause "prendre ses responsabilités", qui exige en fait que le prisonnier admette sa culpabilité s'il veut qu'on lui accorde la liberté conditionnelle. "Cela est inacceptable, parce que c'est manifestement contraire à la loi. Si quelqu'un a été condamné par un tribunal, c'est ridicule d'exiger alors qu'il admette sa culpabilité (même s'il clame son innocence, comme les 9 de MOVE).
"Les seuls points à prendre en compte ne devraient concerner que les cas de mauvaise conduite en prison, ce qui pourrait indiquer que la personne n'est pas apte à prétendre à la liberté conditionnelle. Pour autre chose que cela, la liberté conditionnelle devrait être accordée"
explique Ramona.


La seconde, c'est la clause concernant la "gravité du délit".
"C'est là aussi manifestement contraire à la loi parce que le juge en a tenu compte quand il a prononcé une peine, et, sauf mauvaise conduite, problèmes, nouvelles accusations, etc. le prisonnier est censé être libéré au bout de la peine minimum. Refuser cela est en fait prononcer un nouveau jugement. Nous nous intéressons à ces questions parce qu'au moment où notre famille déposera une demande de liberté conditionnelle, nous ne voulons pas entendre ces absurdités.


MOVE a tenu une conférence de presse le 12 mai, et en organise une autre plus tard en août, qui portera sur la question de la liberté conditionnelle pour les prisonniers politiques. Ramona demande également aux gens de soutenir l'appel de Mumia devant la cour fédérale de Philadelphie: "C'est la vie de ce frère qui est en jeu ici… Il s'est retrouvé dans la ligne de mire du gouvernement parce que c'est le seul journaliste qui ait écrit systématiquement la vérité sur ce qui se passait pour MOVE. Mumia nous a apporté un soutien sans faille au cours des années et c'est la raison pour laquelle nous témoignons de notre soutien et de notre fidélité aujourd'hui."


Mumia Abu-Jamal écrit aujourd'hui: "le manque de réactions au massacre des membres de MOVE a ouvert la voie à la violence étatique contre les groupes radicaux, contre les Noirs, et contre tous ceux qui sont considérés comme indésirables dans la société … Nous avons affaire ici à des esprits retors comme dans l'Allemagne nazie, ou plutôt peut-être, comme à Mi Lai, comme au Vietnam, ou comme à Bagdad, cette idéologie derrière la rengaine d'assassinat aveugle qu'on entendait à Danang: "Il fallait que nous détruisions ce village, si nous voulions le sauver".


Pendant toutes ces années, MOVE n'a jamais connu de paix.
En 78 et 85: destruction de leur maison par la police; arrestation et peine capitale pour Mumia Abu-Jamal, qui avait couvert les conflits avec MOVE; 1998: mort de Merle Africa en prison; bataille juridique pour la garde de Zachary Gilbride Africa : tout cela, ce ne sont que quelques exemples des évènements qui ont émaillé la confrontation de MOVE avec le système.


Cette tradition est mieux résumée par John Africa, le fondateur de Move, dans le discours qu'il a prononcé en 1981 devant le jury avant d'être acquitté après avoir été accusé de détention d'armes dans le procès célèbre, " John Africa vs.The System".


"Il est grand temps que tous les pauvres se libèrent de l'emprise perfide de la société. Ce système vous a lâchés hier, vous lâche aujourd'hui et a créé les conditions pour que vous soyez lâché demain car cette société est injuste, le système est bancal, les tribunaux de tout cet édifice sont partiaux. Les flics sont fous, les juges vous asservissent, les avocats sont exactement comme les juges auxquels ils se confrontent … formés par le système pour se conformer au système, travailler pour le système, exploiter avec le système, et à MOVE, nous ne comptons pas fermer les yeux sur ce monstre".


Hans Bennett is a Philadelphia-based photo-journalist who has been documenting the movement to free Mumia Abu-Jamal and all political prisoners for over five years.



Justice aux USA


En anglais:


Nooses Hang from the “White Tree”
ttp://www.dissidentvoice.org/2007/0...
(élèves blancs et les élèves noirs: un traitement différent)


Texas Wants Another Man Dead
by Ron Jacobs / July 6th, 2007
http://www.dissidentvoice.org/2007/...
(prochainement, une nouvelle exécution au Texas)


Some Pigs Are More Equal Than Others
http://www.dissidentvoice.org/2007/... (Lewis "Scooter" Libby: épargné par Bush, contrairement à tous ceux à qui il a refusé la grâce en tant que gouverneur)


George Bush épargne la prison à Lewis "Scooter" Libby (en fr)
http://fr.news.yahoo.com/rtrs/20070...


Références photos
http://www.4strugglemag.org/archive...


Reportages
http://www.mindfully.org/Reform/MOV...


May 13, 1985: What the Corporate Media Didn’t Tell You
An interview with Ramona Africa
http://www.dissidentvoice.org/Artic...

After the Inferno, Tears and Bewilderment (après le bombardement du siège de MOVE, la désolation)
ROBERT HANLEY / New York Times 15may85
http://www.mindfully.org/Reform/MOV...


MUMIA:





Dans le couloir de la mort depuis juillet 1982, grâce aux soutiens venus du monde entier, il est parvenu jusqu'à présent à éviter la chaise électrique.
Pour combien de temps encore?
Les autorités rêvent de l'assassiner. Et relativement peu de voix s'élèvent dans son propre pays contre le traitement qu'il subit depuis … 25 ans!


http://www.mumiabujamal.net/mumia.h...


http://laconscience.canalblog.com/a...


http://hbjournalist1.googlepages.co...


http://www.geocities.com/liberonsmu...


Audience 17 mai 2007

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"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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