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Oumarou Kanazoe, un autodidacte devenu un des hommes les plus riches du Burkina
25/09/2007
 

81 ans, quatre épouses, une trentaine d’enfants. Oumarou Kanazoé est une sucess story du Burkina Faso. Ce milliardaire, sans grande instruction scolaire, très tôt orphelin de père, est parti de rien. Il a pourtant réussi à bâtir un véritable empire, l’entreprise Oumarou Kanazoé (OK) qui injecte annuellement quelque 30 millions d’euros dans le pays. Ce milliardaire est aussi un philanthrope et un grand religieux.
 
Par Les Afriques
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L'entreprise OK, c'est d'abord et avant tout le flair d'un homme : El Hadj Oumarou Kanazoé. Une succes story burkinabé. Fils unique de sa mère, Kanazoé, qui naquît le 31 décembre 1927, originaire de Yako à 100 km au nord de Ouagadougou.

Comme souvent à l’époque, en milieu rural, c’est l’école coranique (apprentissage du coran en arabe) qui l’accueille et non l’école française, à 7 ans. Fils unique, son père décédé alors qu’il a douze ans, il lui faut très tôt subvenir aux besoins de sa mère. "Mon père est décédé quand j’avais douze ans. Il ne m’a rien laissé comme héritage matériel et financier, mais des bénédictions pour ma bonne conduite. Elles sont pour moi une richesse énorme et intarissable".

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Petit commerce
Oumarou Kanazoe  
Oumarou Kanazoe
 

Il se lance dont dans le commerce. Plutôt le petit commerce car il n’a guère d’argent. C’est des cotonnades des tisserands de son pays qu’il va vendre, à pied, au Mali et au Ghana voisin. Il en ramène de la kola, des sandales et du sel qu'il écoule sur les marchés locaux.
Habile commerçant, il ne tarde pas à réaliser quelques petites économies qui lui permettent, en 1950, d’ouvrir une boutique et un restaurant à Yako. Ses affaires commencent à prospérer et en 1955, Kanazoé achète un premier camion pour transporter diverses marchandises. Ainsi prend-il pied dans le transport.

Au début des années 70, il diversifie encore ses activités. On le retrouve dans la construction et le commerce général. Le moment est venu de structurer ses différentes activités. Il crée, en 1973, l’entreprise Oumarou Kanazoé, une entreprise individuelle.
Son premier gros contrat est la réalisation (en sous-traitance) d'un tronçon de route de 50 kilomètres. Il commence à se faire un nom et peut passer, l’année suivante, commande de plus de cent camions. Il devient de plus en plus incontournable dans le secteur stratégique du bâtiment et des travaux publics.

Mon père est décédé quand j'avais douze ans. Il ne m'a rien laissé comme héritage matériel et financier
Oumarou Kanazoe


Aujourd’hui, l’Entreprise est devenue familiale avec la participation active des enfants qui y travaillent tous. Le premier, Mady, la cinquantaine, est le directeur général. C’est lui qui aura la lourde tâche de continuer l’œuvre de son père. Il est secondé par Yacouba, le deuxième fils. "Pour ma succession, mon choix s’est porté sur mon premier fils, Mady Kanazoé, explique-t-il. Il aime le travail. C’est lui le directeur général de l’Entreprise Kanazoé. Je prie Dieu afin qu’il lui donne une bonne santé et une longue vie. En attendant la relève, il bénéficie de mes conseils et de mon expérience".

Un homme matinal

La journée de Kanazoé commence très tôt. Après la première prière de l’aube, il reçoit ses nombreux visiteurs avant la traditionnelle tournée des chantiers vers 8 h. Avec ses employés, il est plutôt paternaliste. Il les tance rarement et déjeune même souvent avec eux. Il en profite parfois pour les encourager à se lancer dans les affaires.

L’entreprise a un patrimoine impressionnant : plus de 400 véhicules et engins pour les travaux publics, 10 scrapers (dont l’unité revient à plus de 200 millions F CFA), quatre carrières et un hélicoptère. Chaque mois, Oumarou Kanazoe dépense près de 200 millions F CFA (305 000 euros) pour l’entretien de ses machines. Il dispose lui-même d’une gamme de voitures Mercedes et de deux avions acquis en 1977 et 1980.
OK emploie un demi-millier de permanents dont six expatriés et un nombre variable de contractuels au gré des chantiers.L’argent qu’il injecte dans le tissu économique burkinabé est évalué à quelque trente millions d’euros, chaque année.


Incontournable

L’entreprise Oumarou Kanazoe est un véritable empire et son boss un leader. Grâce à son entregent, l’entreprise est rapidement devenue l’un des fleurons de l’économie nationale, et l’entrepreneur, l’un des hommes les plus riches du pays. Aujourd’hui, il a abandonné le transport et le commerce général pour se concentrer désormais sur le bâtiment et les travaux publics dont il rafle la quasi-totalité des appels d’offres.

Pour les techniciens du ministère des Infrastructures, OK a contribué fortement à tirer vers le haut, un secteur qui stagnait avant les années 2000. Avec une croissance de plus de 7,5% par an depuis 2001, le secteur du BTP est en plein essor au Burkina Faso. Cette croissance est tirée par la hausse de l’investissement immobilier et par la relance des infrastructures financée en partie par les bailleurs de fonds internationaux. Selon le ministère des infrastructures, le Burkina Faso investit environ 98 milliards CFA (150 millions d’euros) annuellement dans le secteur du BTP.


Expansion régionale

Depuis mai 2006, le groupe Kanazoé est devenu le distributeur des voitures de marques Ford et GWM avec une filiale créée à cet effet, Africa Motors Burkina, que dirige le cadet des Kanazoé, Djibril. En moins de deux ans d’existence, Africa Motors Burkina s’est imposé comme un sérieux concurrent dans un domaine qui était la chasse gardée de quatre concessionnaires.

L’expansion se fait également en direction des pays voisins. OK intervient depuis quelques années au Niger, au Bénin et au Mali et ambitionne de prendre pied en Côte d'Ivoire, au Togo, et dans le reste de la sous-région. Toutefois, il doit faire face à une compétition nationale et internationale de plus en plus forte. Ce n’est pas pour faire peur à une entreprise récompensée du Trophée international de la construction en 1992, à Madrid. Comme en témoignent aussi ses derniers contrats pour les barrages de Liptougou, de Tougouri et de Yalgo pour un coût global de 23,5 milliards CFA, environ 35 millions d’euros.

Même les régimes militaires ne lui cherchaient pas noise parce qu’il arrivait qu’il dépanne l’Etat
Un ancien ministre


Hier comme aujourd’hui et probablement demain, Kanazoé semble devoir durer au firmament des affaires au "pays des hommes intègres". La Chambre de Comme ne s’y est pas trompée. Le 26 août dernier, elle l’a véritablement plébiscité pour un nouveau mandat de cinq ans à sa tête. Il est vrai qu’il en est membre depuis 45 ans et la dirige depuis douze ans mais qu’il sait se montrer altruiste avec ses concurrents. Depuis les années 90, pour leur faire place, il a renoncé à soumissionner pour les constructions de villas, d'écoles, de bureaux et dispensaires.

L’homme des pouvoirs ?

Une telle fortune, une telle popularité ne peuvent être sans contempteurs. Ils citent à l’envie l’affaire Norbert Zongo, du nom de ce journaliste assassiné, une collusion avec les pouvoirs et les plaintes répétées de certains de ses travailleurs...
"Peut-on atteindre un tel niveau de responsabilité et ne pas être, en Afrique dans le cercle du pouvoir ?" s’interroge un universitaire devant l’itinéraire de l’enfant de Yako. Oumar Kanazoé a su, en tous les cas, être dans les bonnes grâces de tous les pouvoirs qui se sont succédé en Haute Volta, puis au Burkina Faso depuis Sangoulé Lamizana (1966-1980) jusqu’à Blaise Compaoré. Un ancien ministre confie que "même les régimes militaires ne lui cherchaient pas noise parce qu’il arrivait qu’il dépanne l’Etat".
Après l’assassinat en octobre 1987 du président Thomas Sankara, originaire comme lui de la région de Yako, c’est l’un de ses camions qui transporte la terre pour recouvrir ce qui lui tenait lieu de sépulture. Cela ne l’empêche pas aujourd’hui de s’engager plus qu’auparavant en politique avec le tombeur de Sankara, Blaise Compaoré. Il assiste à ses meetings du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP), le parti au pouvoir, pendant les campagnes électorales. Ses détracteurs assurent aussi qu’il ne rate aucun marché juteux, s’il le désire réellement parce qu’il "n’hésite pas à faire parler les 'feuilles'" selon la savoureuse expression populaire burkinabé pour désigner la corruption.

L’affaire Norbert Zongo

Mais c’est véritablement l’affaire Norbert Zongo qui va entacher une réputation, jusqu’alors irréprochable, pour la majorité de ses concitoyens. Dans l’affaire de ce directeur de publication de l’hebdomadaire L'Indépendant assassiné le 13 décembre 1998 pour s’être intéressé de trop près à la mort mystérieuse de David Ouédraogo, le chauffeur de François Compaoré, le frère du président burkinabé Blaise Compaoré, son nom a été cité. Selon Robert Ménard de Reporters Sans Frontières, qui était membre de la commission internationale mise sur pied par le Burkina, en janvier 1999, pour élucider le crime, le rapport de la Commission déposé le 7 mai 1999 aurait été expurgé de certaines parties afin de trouver un consensus pour que tous les commissaires le signent. Ce qui, du reste, n’a pas été le cas. Les parties supprimées mettraient en cause François Compaoré et Oumarou Kanazoé. Pour Robert Ménard, la participation du richissime Kanazoé au crime de Sapouy est indéniable. "Il est le lien avec tout le monde", a-t-il martelé lors d’un passage à Ouagadougou, en octobre 2006.
Kanazoé est tout aussi catégorique. Lors de sa première audition devant la Commission d’enquête indépendante, il a affirmé : "Je n’avais jamais entendu parler de Norbert Zongo, (...) et je n’avais jamais rencontré Norbert Zongo. (...) Je n’ai jamais demandé à Norbert Zongo d’arrêter d’écrire sur l’affaire David Ouédraogo".

Religieux et philanthrope

Malgré les succès et la fortune, Oumar Kanazoé n’a pas oublié son origine modeste et son éducation morale. Les populations découvrent au jour le jour, sa générosité. Il offre des vivres aux régions connaissant un déficit céréalier, construit bénévolement des écoles ; sans oublier les nombreuses mosquées et quelques églises.
En 1994, il a construit gracieusement, dans le bassin du Nakanbé, à environ 135 km au nord du pays, un barrage dont la capacité de 100 millions de m3 peut irriguer 8000 ha avec un potentiel halieutique annuel d'environ 500 tonnes de poisson. Reconnaissants, les habitants l’ont dénommé "Le barrage de Kanazoé".
La Télévision nationale ne s’appelle pas en revanche Télévision Kanazoé. Il a pourtant rénové ses locaux en octobre 2006, pour plus de 70 millions, "sans contrepartie", selon le, Directeur de la télévision, Yacouba Traoré.

Chaque vendredi, ses deux résidences (au centre Commercial de Ouagadougou et à Pissy) sont prises d’assaut par les nécessiteux qui n’en repartent jamais sans une liasse de billets. Plusieurs familles et structures ne vivent que grâce à ses dons. Cet altruisme est chez lui comme une fixation psychologique : "L’homme ne vaut que par ses rapports avec les autres. L’argent doit aider les nécessiteux, si je suis riche, c’est grâce à Dieu. Je répands bonheur autour de moi pour le remercier" se justifie-t-il.

L’islam est pour lui ce qu’il a de plus cher. Il a déjà effectué le pèlerinage aux lieux saints et s’investit grandement dans la construction d’édifices religieux et dans la prise en charge des imams. Il est président de la Fédération des associations islamiques du Burkina Faso. "Ma fortune, c’est pour servir Dieu et mes concitoyens, pour créer des emplois, redistribuer les richesses et contribuer au bien-être du plus grand nombre possible de burkinabés", aime-t-il clamer. Son vœu le plus cher : "avoir longue vie et la bénédiction de Dieu pour pouvoir réaliser le maximum de choses au profit des êtres humains".


Hamza Touré, Cherif Elvalide Seye

www.lesafriques.com




       
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