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Pouvez- vous vous présenter à nos lecteurs ?
Bonjour, je m’appelle Carole DA SILVA, j’ai bientôt 32 ans. Je suis mariée et mère d’un petit garçon de 3 ans. D’origine béninoise, je suis arrivée en France à l’âge de 13 ans où j’ai fait toutes mes études. J’ai notamment obtenu un DESS en ingénierie développement urbain et intégration.
Comment est né AFIP, qui en est à l’origine et pouvez-vous nous rappeler vos objectifs ?
L’idée d’AFIP est née d’un constat personnel et professionnel. En effet, à diplômes et compétences égales, le taux de chômage est deux à trois fois plus élevé chez les jeunes dits issus de l’immigration que les jeunes français de souche. Cet état des choses qui à mon sens était déjà dramatique est encore plus pernicieux puisque cela avait une incidence directe sur la scolarité des plus jeunes qui ne considéraient plus l’école comme vecteur de promotion sociale.
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Nous savons tous que la connaissance vous libère l’esprit et surtout vous rend libre. Comment continuer à imaginer que tout près de nous il y a des générations entières de jeunes issus de l’immigration qui sont totalement sacrifiées et ce, dans l’indifférence totale. Certes, il existe énormément de dispositifs en faveur des jeunes, mais encore faudrait-il avoir accès à l’information. Sans compter la part du rêve qui vous donne envie de déplacer les montagnes. Nous avons donc fait le choix de commencer par l’accès à l’emploi des jeunes diplômés (à partir de Bac+2) pour redonner envie aux plus jeunes.
AFIP a donc été crée en février 2002 à mon initiative avec un double objectif : accompagner le jeune pour lui permettre de trouver un emploi correspondant à ses compétences notamment par le parrainage, mais aussi par la valorisation de son patrimoine culturel pour casser un peu les images dévalorisantes que lui renvoie constamment la société sur son identité.
Je considère que sans modèle, une jeunesse est une jeunesse désoeuvrée.
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Carole Da Silva
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grioo.com |
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Comment est structurée AFIP ? Avez-vous des relations avec des acteurs économiques ou des spécialistes de recrutement en France ? Et en Afrique ?
AFIP propose un accompagnement personnalisé à l’emploi c'est-à-dire du coaching, pour faire branché. Puis la mise à disposition d’un réseau de parrains actifs pour finaliser cet accompagnement et permettre au jeune de concrétiser son projet professionnel.
Nos parrains sont des salariés de grandes entreprises en France, tous secteurs d’activités confondus. Nous avons aussi des professions libérales tels que des avocats, des experts comptables, etc.
Nous commençons la prospection directe avec les entreprises pour élargir nos champs d’intervention.
Nous démarrons aussi des partenariats avec des cabinets de recrutement en Afrique, pour les jeunes qui souhaitent avoir une expérience professionnelle sur le Continent.
Nous travaillons avec Africsearch et le Groupement de l’Intérim Français.
Quel est selon vous l’obstacle majeur à l’embauche des immigrés en France ?
Un manque de réseau et une méconnaissance du monde de l’entreprise, amplifiés par des clichés et des représentations qui sont difficiles à combattre.
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La première journée culturelle en faveur de l'emploi organisée par Afrique Insertion le 29 novembre 2003 à l'Unesco
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Dans la réalisation de vos actions, quelles difficultés rencontrez-vous sur le terrain à Paris et dans ses banlieues ?
Au départ, la difficulté était de faire réaliser aux différents partenaires les difficultés rencontrées par ces jeunes et la nécessité d’agir rapidement et simultanément sur la dimension professionnelle donc auprès des entreprises et des actifs, et sur la dimension culturelle pour valoriser le jeune afin de contribuer à améliorer les représentations.
Ensuite, bien que sous les directives européennes, cette problématique soit considérée comme un enjeu politique et public, les politiques demeurant frileux pour prendre de vraies décisions.
Quels sont vos accomplissements de référence et quel est votre calendrier d’actions à venir ?
Nous sommes très fiers de la réussite de la première journée culturelle en faveur de l’emploi que nous avons organisée à l’UNESCO le 29 novembre 2003, sur le thème suivant : « La diversité culturelle : un atout de réussite pour les jeunes et les entreprises »
La prochaine aura lieu l’automne prochain et portera sur le thème « Stéréotypes et représentations : quels impacts sur l’insertion des jeunes issus de l’immigration ? »
Nous avons un taux de placement d’environ 40%, sachant que nous travaillons par permanences de 3 demi-journées par semaine à la Maison des Associations dans le XXème arrondissement de Paris. C’est pour cela nous sommes en recherche active d’un local ou d’un bureau (nous sommes ouverts à toutes propositions)
Comment financez-vous votre activité ?
Nous avons été financé par les fonds européens dans le cadre de la mesure 10b, mais aussi par la région dans le cadre du parrainage. Les financements publics deviennent de plus en plus rares, alors il faut trouver de nouvelles sources de financements.
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Pour nos lecteurs qui seraient sensibles à votre engagement, comment pourraient-ils vous aider ? Avez-vous un message particulier à leur adresser ?
Prenons-nous en main et n’hésitons pas à aider l’autre à réussir, notre rétribution sera l’amélioration de l’image de l’africain dans l’hexagone, ce qui aidera nos enfants à être fiers de ce qu’ils sont.
En terme de soutien, n’hésitez pas à nous contacter s’il y a des postes à pourvoir dans vos entreprises ou si vous avez besoin de stagiaires.
Adhérez à AFIP en qualité de membre et/ou comme parrain ou marraine.
Evidemment, tout don (nature ou financier) serait le bienvenu et déductible d’impôts.
Merci toutes et à tous.
Grioo vous remercie et vous souhaite bon vent.
Pour en savoir plus, vous pouvez visiter le site Internet de AFIP :
www.afriqueinsertion.com
Ou les contacter directement en écrivant à l’adresse :
Maison des Associations
1/3, rue Frédérick Lemaître
75020 PARIS
Ou par e-mail : afrique-insertion@tiscali.fr
caroledasilva@tiscali.fr
Ou encore par téléphone au 01 40 33 33 61 / 06 64 34 55 12.
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