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Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?
J’ai fait mes premiers pas comme professionnel chez les IZB, qui sont les premiers producteurs de concerts de musique urbaine en France. Ils ont permis le passage sur scène d’artistes tels que les Black Street, NTM, D Angelo…. Mais un des faits d’arme les plus marquants d’IZB c’est la production du concert des Public Enemy en 1989.Pour ma part, je distribuais des flyers pour eux ce qui m’a permis d’assister à tous ces concerts mémorables et inédits à l’époque. Mon expérience dans cette structure m’a permis de réaliser que j’étais un véritable fan de hip hop et de live.
Et ensuite…
Au sein des IZB, j’ai fait la rencontre d’Olivier Brandon, qui était responsable des activités street marketing. Une rencontre déterminante dans mon parcours puisque après les IZB, Olivier mettra sur pied sa propre structure de communication en street marketing, Urban Act, dans laquelle il me confiera un poste de chef de projet. Pendant 3 ans, je serai chargé du secteur disques et évènements, ce qui me permettra de grossir d’avantage encore mon carnet d’adresse en termes d’artistes et de professionnels de la musique. Durant mon passage chez Urban Act, j’ai géré les campagnes (d’envergure nationales) de : Dr Dre (Chronic 2001), Urban Peace (le concert au stade de France), Gangstarr (the ownerz), Eminem (the marshall mathers et the Eminem show), Garance Reggae Festival (édition 2001 et 2002), Kery James (Si c’était à refaire), Sniper (graver dans la roche)…..
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Jill Scott en Novembre 2004 habillée d'un t-shirt Rimshot
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Frédéric Piquionne |
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Aujourd’hui, vous travaillez pour votre propre compte…
En effet, j’ai véritablement apprécié de travailler chez IZB ou Urban Act et ai appris énormément au sein de ces structures. Néanmoins, j’avais le sentiment d’avoir fait le tour, et fort d’un carnet d’adresse conséquent et d’une expérience terrain bien réelle, je me suis décidé à me lancer seul. J’ai commencé avec un artiste connu sous le nom de Bakwane, avec lequel je travaille toujours d’ailleurs. Mes débuts avec Bakwane correspondent à mon premier projet d’envergure, et grâce à ce projet, j’ai pu faire d’autres rencontres, dont celle avec le Rimshot Crew que j’ai découvert à la Sunday School. De fil en aiguille, Joon, le leader du Rimshot Crew, m’a proposé de défendre leur projet, ce que je fais encore aujourd’hui.
Vous êtes donc essentiellement manager et responsable de la communication pour Bakwane et pour le Rimshot Crew, revenons sur chacun des ces artistes…
Bakwane, d’abord, est un artiste originaire du Sénégal qui travaille dans la musique depuis une dizaine d’année. A l’époque, il rappait et chantait, mais au fil de son évolution, il a abandonné le rap au profit du chant. Sa spécificité en tant que chanteur est d’avoir une approche très hip hop de la musique, à la fois dans les sons et dans les textes, ce qui nous à progressivement conduits à estampiller son projet de street soul. Si son nom reste peu connu du grand public, les professionnels et un public plus avertis ont déjà pu apprécier son travail dans plusieurs projets d’envergure auquel il a apporté sa collaboration : un titre sur la compilations Dia, participation au DVD Rnb invasion, sortie en 2004 d’un maxi qui a obtenu le prix Génération Independanza du mois d’avril, ce qui a permis l’entrée du titre sur la play list de radio génération pendant 2 mois, participation à l’album du groupe world Tukuleur…
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Krys et Papa Pimp en répétition (Janvier 2005)
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Quels sont ses projets aujourd’hui ?
Bakwane travaille sur la réalisation d’un street album dont la sortie est prévue pour avril 2005, démarche plutôt inhabituelle pour les chanteurs…
Qu’est-ce qu’un street album ?
C’est un concept qui nous vient d’outre atlantique et qui consiste à auto- produire un album de quelques titres, dans l’objectif d’assurer le buzz de l’artiste, sans rester dans l’attente de l’intérêt que porteraient ou non les majors aux produits. En somme, il s’agit pour l’artiste de compter sur ses propres ressources pour s’assurer une visibilité dans la rue, c’est un peu le concept de la mix tape auquel énormément d’artistes aujourd’hui célèbres ont eu recours. En ce qui concerne Bakwane, un certain nombre d’artistes sera invité, je pense en particulier à des gens comme Sly the Mic Buddah des Saïan Supa Crew, la jeune rappeuse Gensi … En bref, des invités plus ou moins connus, mais tous de qualité viendront soutenir ce projet.
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A propos du Rimshot Crew maintenant : si Backwane reste peu connu du grand public, le Rimshot lui, est devenu en 2 ans à peine une des figures incontournables de la scène soul parisienne. Pouvez-vous nous les présenter?
Le Rimshot Crew est une formation de musiciens pour la plupart issus du mouvement hip hop. Ils sont accompagnés de deux dj’s. Le fondateur de cette formation est le Guitariste Joon, il a joué pour des artistes tels que Camille, Gage ou Jean-Michel Rotin. JP Groov' est le bassiste (Paco Sery, Philemon, Jean-Michel Rotin…), Sir Nico est au clavier (Dood, Wendy…), Gérald Chill Out est aux percussions (Alfredo Gonzales, Tambours du Bronx…), Damien Little Big Man, récemment arrivé dans le groupe est notre batteur (Dood…).Les deux dj du Crew sont Taïshi et Sly The Mic Buddah the Mic Buddah des Saïan Supa Crew pour lequel j’ai une grande admiration : cet artiste est véritablement un artiste complet puisqu’il mixe mais rappe, chante, beat box, écrit et compose aussi…
Pouvez-vous nous parlez de la démarche artistique du Rimshot Crew ?
Toutes proportions gardées, l’ambition du Rimshot Crew est de proposer une entité sur le modèle du groupe américain The Roots. L’idée, c’est vraiment de proposer une approche différente de la musique urbaine en France. Les musiques urbaines sont souvent définies de manière très synthétique, elles sont crées essentiellement avec des machines. Ce que souhaite le Rimshot, c’est reproduire en France la démarche qu’ont pu avoir les artistes de Philadelphie, en particulier les Roots, c'est-à-dire rendre ses lettres de noblesse aux instruments et au live. C’est donc ce que fait le Rimshot, dans le cadre des Rimshot Party.
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La Rimshot Party s’assimile quasiment à une institution dans le cercle des évènements parisiens en général, racontez-nous ce qu’il s’y passe…
La Rimshot Party propose tous le premiers samedi du mois à la Scène Bastille, des lives d’artistes qui appartiennent à cette scène soul ou nu soul, ce qui est perçu par le public comme une évidence. En revanche, là où nous étonnons notre public, c’est en lui proposant régulièrement de redécouvrir des artistes que l’on ne s’attend pas à voir sur scène accompagnés de vrais musiciens. Cela est le cas pour des artistes rap, dance hall ou électro par exemple. C’est véritablement notre amour de la musique et des instruments qui nous incitent à proposer cette alternative, nous souhaitons démontrer le caractère incomparable du live, et dès lors qu’une expérience nous semble intéressante à partager avec le public, nous fonçons.
Pour l’instant, la recette fonctionne plutôt bien ?...
Oui et nous en sommes très contents. Mais n’étant pas organisateur d’évènements à la base, je tire mon chapeau à tous ceux dont c’est le métier. Car je me suis aperçu en le pratiquant que cela demandait énormément de travail de communication et qu’il était très difficile de proposer des projets et des prestations qui tiennent la route artistiquement et sur la longueur !
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Wendy à la Rimshot Party
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Dans le cadre du Rimshot, quels sont vos projets pour les mois à venir ?
La nouveauté de cette année sera de proposer une plus grande ouverture sur l’international aux Rimshot Party, mais aussi des artistes alternatifs comme Tedjee (soul caraïbéenne), Aïda Khann (nu jazz), Konhdo (hip hop), Sir Samuel (reggae, dance hall)…Nous souhaitons aussi réaliser un album qui je l’espère sera dans les bacs fin 2OO5, en proposant des combinaisons entre les artistes du crew (Sly, Taïriq Keda, Song) et ceux que nous apprécions dont certains ont pu se produire à la Rimshot Party.Les gens nous le demandent depuis longtemps, mais il nous fallait être prêts. Désormais la machine est huilée, nous pouvons donc réfléchir à d’autres perspectives et nous concentrer sur ce projet qui est très important pour nous. Car il s’agit de mettre en lumière une esthétique sonore qui correspond à ce que nous souhaitons représenter. Notre ambition est d’être non pas simplement les représentant de la nu soul française mais de la musique urbaine en général. L’album ne sera pas un fourre tout mais dans la mesure ou la cohérence de notre démarche et de notre esprit est respectée, on pourra y retrouver des influences soul, hip hop, reggae, dance hall, ou pop. L’idée, c’est vraiment d’emmener une somme d’artistes éclectiques dans l’univers qui est le notre.
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Les Nubians durant une Rimshot Party
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ovibes.net |
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Quel regard portez-vous sur la scène nu soul française en général ?
Le panel de sons rnb que nous proposent les radios en France est bien moins important que ce que proposent les ondes américaines en terme de variété et de qualité.Cette scène que l’on appelle nu soul constitue à mon avis une véritable alternative pour les adultes qui écoutent des musiques urbaines, et en particulier tout ce qui concerne le chant, ces adultes qui ont une certaine exigence de qualité que les plus jeunes n’ont pas forcément.
Cela dit, si la scène nu soul correspond à un véritable phénomène outre atlantique, en France nous assistons au balbutiement du mouvement…
Effectivement. Nous avons tout de même quelques représentants comme les Nubians ou Sandy Cossett…
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Estha à la Rimshot Party
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Justement, l’album de Sandy Cossett a bénéficié d’une couverture médiatique sans précédent, les informations relatives à son disque et à sa personne ont largement été relayées : pourtant son album s’est peu vendu et si ce n’est à la Rimshot Party, plus personne n’entend parler d’elle, malgré un talent incontestable. Comment expliquez-vous cela ?
Je pense que les précurseurs se heurtent souvent au problème d’un marché non prêt à les recevoir car ils ne correspondent pas une la tendance dominante du marché. Le cas des Nubians est un peu différent car elles ont bénéficié d’une reconnaissance immédiate du public et des professionnels américains. Mais pour revenir à Sandy Cossett, je pense que son silence est aussi du au fait qu’elle prépare actuellement son prochain album, et qu’elle prend son temps pour le faire. Et si aujourd’hui le succès de la nu soul n’a pas la même ampleur qu’aux Etats-Unis, à mon avis, au regard de la recrudescence de compilations cachetées soul ou nu soul, cette scène est sur le point d’exploser !
Pour finir, au-delà de Bakwane et du Rimshot Crew, quels sont vos projets ?
Nous réfléchissons avec quelques amis évoluant dans les sphères de la communication évènementielle à nous associer pour pouvoir créer une agence d’envergure. Nous en sommes juste au stade des discussions mais le projet est en bonne voie, et s’il aboutit vous en serez très rapidement informés.
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Les Bons Plans de Papa Pimp |
Sorties
 Rimshot Party tous les 1ers samedis du mois à la Scène Bastille, ambiance live et club, le meilleur de la musique noire urbaine sur scène et sur disque.
Resto
Babylone bis m° Etienne Marcel dans le 1er (plats afro antillais, bien servis, prix raisonnables, ouvert all night long, bon son, intime, repère de la scène artistique noire nouvelle et ancienne génération)
Sport
Pensak silak (self défense, origine Indonésie), au Gymnase Séverine à Porte des Lilas, tarif inscription très raisonnable, pour débutant et intermédiaire, préparation physique de haut niveau et technique de self défense simple mais très efficace, instructeurs de grandes qualités.
Web
ovibes.net
launch.com
blastro.com
Livre
Ethnik de Anne Sengès (étude intéressante sur le développement du marketing ethnique aux Etats-Unis et en Europe)
Rue Case Nègre de Joseph Zobel (classique de la littérature afro antillaise)
La trilogie d'Iceberg Slim (Pimp, Mama Black Widow et trick Baby)
Contact
papapimpprod@hotmail.com
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