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Maka Sidibé, acteur et réalisateur
27/02/2005
 

Le "parcours" de cette semaine est un jeune homme d'origine africaine, symbole d'une nouvelle génération de cinéastes plus "urbaine"
 
Par Hervé Mbouguen
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Cette semaine la rubrique "Parcours" vous présente un jeune acteur et réalisateur d'origine sénégalaise, Maka Sidibé, qu'on a pu voir sur Canal + où il donnait la réplique à Michel Galabru.
Représentant au même titre que des réalisateurs comme Owell Brown d'une nouvelle génération de cinéastes d'origine africaine mais d'une génération plus "urbaine" que celle de leurs aînés ayant grandi en Afrique, Maka Sidibé, qui a joué dans le tout premier Black Mic Mac, et dont le dernier court-métrage Aligato est sélectionné pour le FESPACO a accepté de revenir pour vous sur sa carrière, ses projets en court et sa vision de la place des représentants de ces "minorités visibles" qu'on voit peu dans les médias...

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Maka Sidibé dans « A 17H00 »  
Maka Sidibé dans « A 17H00 »
 

Pouvez-vous vous présenter aux internautes?

En un mot ? Sexationnel(rire). Plus sérieusement, je suis Maka Sidibé, 28 ans, originaire d'Afrique. Je suis auteur, acteur, je réalise également, et en ce moment un peu producteur, même si je ne me dis pas producteur.

Vous commencez par le théâtre relativement jeune. Qu'est-ce qui vous a poussé vers cette voie, et à quel âge précisément?

C'est la directrice de l'école de Vitruve dans le 20è arrondissement de Paris qui m'a poussé là-dedans. Je faisais beaucoup de conneries à l'école quand une troupe de théâtre est passée, à la recherche de petits garçons pour une pièce de théâtre. La directrice leur a dit de faire ce qu'ils voulaient, mais de prendre impérativement le petit Sidibé. Je me suis retrouvé à côté de Félicité Wouassi, nous avons fait une petite tournée, et joué à Chaillot.
J'ai ensuite été repéré pour Black Mic Mac de Thomas Gilloux, et c'est depuis le tournage de Black Mic Mac, où j'étais au milieu d'un plateau, que cette vocation est née, et n'est plus partie.

Maka Sidibé dans « A 17H00 »  
Maka Sidibé dans « A 17H00 »
 

Plusieurs années après Black Mic Mac vous écrivez votre premier scénario. Quel était le thème et pourquoi ne l'avez-vous pas réalisé vous-même?

Le film parlait de l'abus d'alcool et du port du préservatif. Je suis un autodidacte complet, et je m'étais donné le premier rôle, je me voyais mal le réaliser à l'époque, étant bien trop jeune et insuffisamment expérimenté, j'ai donc cédé la réalisation, mais pas la mise en scène.

Vous dites être un autodidacte, mais vous avez réalisé vous-même vos films suivants. Comment avez-vous donc appris votre métier?

Entre-temps j'ai été à la FNAC acheter quelques bouquins, j'ai beaucoup étudié, je suis allé au cinéma, j'ai rencontré des professionnels qui m'ont aiguillé, j'ai suivi des cours d'art dramatique, petit à petit tout s'est affûté, et j'ai décidé de réaliser mon premier court métrage "A 17H00" dans lequel je tenais encore le premier rôle masculin.

Maka Sidibé dirigeant Djamel Debbouze dans « A 17H00 »  
Maka Sidibé dirigeant Djamel Debbouze dans « A 17H00 »
 

De quoi traitait ce film?

L'idée était qu'il ne suffit pas d'être beau pour être beau. C'est l'histoire d'un mec qui porte des lunettes à double foyer, qui flashe sur une nana qui passe tous les jours sur le même chemin à 17 heures, d'où le titre. Il ne sait pas comment la draguer alors il téléphone à un de ses amis, interprété par Jamel Debbouze qui lui conseille de se démerder. Il est 17h moins 10 minutes, il a donc 10 minutes pour échafauder une technique de drague, il imagine donc des situations, et ce court-métrage est en réalité constitué de plusieurs petits sketches. Le film a obtenu quatre prix, dont le Grand Prix du Jury et le Prix du Meilleur Acteur m’a été décerné au Festival de Troyes.

Vous demeurez réalisateur pour votre second court-métrage, "Aligato" qui est encore une fois un film très "urbain" par opposition aux types de films réalisés par vos prédécesseurs africains

Je ne dirai pas "urbain" mais "tourné vers le monde".

Aligato  
Aligato
 

Aligato a été tourné suivant la technique du "plan-séquence". Pouvez-vous la présenter aux profanes et dire comment elle a été mise en oeuvre dans Aligato?

Un "plan séquence" est un plan tourné dans son unité sans coupe. Quand vous filmez l'anniversaire de votre petit frère avec votre caméra, vous tournez en continu sans couper. Tant que vous ne coupez pas on appelle ça un "plan séquence".
J'ai choisi le "plan séquence" parce que le thème que je traitais, à savoir que de l'amour à la haine il n'y a qu'un détail, était intéressant à suivre en temps réel, sans coupe. Bizarrement avec le plan séquence on a plus l'impression d'être plongé dans la réalité dans la mesure où c'est une unité temporelle.
Présentant deux mondes différents dans une même unité, le "plan séquence" s'est imposé à moi.

"Aligato" vous a valu beaucoup de reconnaissance

Et beaucoup de meufs aussi, je ne rigole pas! (rires néanmoins).
Oui, pas mal de reconnaissance et je suis très fier d’Aligato car à la lecture du scénario j’avais une horde de détracteurs qui ne cessaient de scander que c'est une histoire impossible. Depuis, il y a eu le tournage et l’aboutissement du film, mais aussi 23 sélections en festivals nationaux, 13 en internationaux, 7 prix, des diffusions sur la chaîne 13ème RUE, ARTV Canada et dans le prestigieux DVD du STUDIO MAGAZINE du mois de Mars… de quoi fermer quelques bouches à tout jamais (pas rire)

Maka Sidibé en tirailleur sénégalais dans "Concessions à perpétuité" de Romuald Beugnon  
Maka Sidibé en tirailleur sénégalais dans "Concessions à perpétuité" de Romuald Beugnon
 

Notamment, bien qu'"Aligato" soit un film "urbain", il a été sélectionné pour le prochain FESPACO. Comment accueillez-vous cette reconnaissance de vos pairs africains?

Je suis très honoré et très fier parce que ça fait plusieurs années que j'entends parler du FESPACO et je n'aurais jamais pensé y être sélectionné, même si c'est arrivé. Ca me fait doublement plaisir parce qu'il y aura ce lien entre l'Afrique et la France dans le sens où quelque soit l’œuvre, tournée à Paris, Marseille ou Bamako, elle restera une oeuvre créée par un artiste originaire d'Afrique.
Ayant grandi en France mes obsessions sont beaucoup plus "urbaines" comme vous dites, sans dénigrer le cinéma africain traditionnel, je ne rentre pas le cliché de tourner par exemple au Burkina-Faso.

Vous vous positionnez donc clairement, avec des gens comme Owell Brown, comme un représentant de cette nouvelle génération de cinéastes d'origine africaine mais ayant grandi dans un environnement culturel qui se reflète dans leurs films?

Je n'ai pas besoin de me positionner: ça coule de source.

L’affiche du futur « Vivre les mots »  
L’affiche du futur « Vivre les mots »
 

En tant qu'observateur privilégié du cinéma et de la télévision française, quel regard jetez vous sur l'intégration des membres de la communauté afro-antillaise?

Je suis toujours triste et malheureux de ne pas voir plus d'acteurs d'origines diverses dans le cinéma français, qu'ils viennent d'Afrique comme d'Asie ou d'ailleurs. C'est vraiment dommage parce qu'il y a un vivier d'acteurs, il y a du potentiel, il y a des nouvelles couleurs, de nouveaux reliefs, et là je vais prendre en exemple le dernier Claude Béri, la présence d'Aïssa Maïga ajoute du relief, de la chaleur, de la couleur: c'est Paris, c'est la France!

Vous avez écrit votre prochain court-métrage, dont le tournage débutera en Septembre. Pouvez-vous nous en parler?

Il s'intitulera "Vivre les mots". C'est l'histoire d'un mec qui a trompé sa fiancée qui l'apprend, elle rompt, et il essaie de la reconquérir par tous les moyens, mais SMS, fleurs, elle ne veut rien savoir.
Il lui écrit une dernière lettre dans laquelle il lui promet monts et merveilles, mais il va devoir pousser ses efforts bien plus loin qu'il ne l'imaginait...
Tournage en Septembre, sortie en Janvier 2006, il sera d'une durée de 15 minutes environ.

Tournage d’Aligato  
Tournage d’Aligato
 

Vous avez également un projet de long-métrage...

J'attendais de terminer mon triptyque de courts-métrages. Le premier "A 17H00" était en vidéo, il me fallait de l'expérience en pellicule lourde avec une équipe de cinéma. Je suis fin prêt, et l'histoire sera un huis clos avec du suspense noir, le film n'aura rien à voir avec ce que j'ai fait pour "A 17H00" ou le futur "Vivre les mots", c'est plus dans la lignée d'"Aligato" : c'est un vrai drame, avec de vrais performances d'acteurs.

Une idée du casting ?

Quoiqu'il arrive je me battrai jusqu'à la mort pour qu'il y ait des acteurs noirs. De toute façon j'écrirai le scénario de sorte qu'il ne puisse pas ne pas y avoir d'acteurs noirs. J'ai quelques idées d'acteurs en tête, mais je me battrai pour avoir le premier rôle, non pas par narcissisme, mais parce qu'avant d'être réalisateur je suis acteur.
En tant qu'acteur je considère le scénario comme étant intéressant, et c'est une occasion supplémentaire de m'exposer vis-à-vis des autres réalisateurs.
Je connais bien Maka Sidibé le réalisateur, je suis allé le voir, et depuis je suis devenu son acteur préféré, je ne passe pas d'auditions ! (rires)

Tournage d’Aligato  
Tournage d’Aligato
 

Maka Sidibé, l'acteur, n'exclut donc pas de jouer dans des films réalisés par d'autres à l'avenir?

Absolument pas. J'ai joué dans "La beuze", "Toutes les filles sont folles", un épisode de "Navarro". Quand j'arrive sur un projet en tant qu'acteur je suis uniquement acteur: je ne donne pas mon avis sur le scénario ou sur la réalisation.

Vous disiez que vous vous battrez pour imposer des noirs dans le casting: comment est financé votre film, et quelle marge de liberté aurez-vous?

N'ayant pas encore de producteur je n'en sais rien, mais quand j'en aurai un, je pense et j'espère qu'il me fera confiance dans la mesure où j'ai une certaine expérience, ça fait 12 ans que j'exerce ce métier comme acteur, 5 comme réalisateur : l'expérience d'"Aligato" montre que je sais faire les bons choix, et j'espère que "Vivre les mots" aura le même succès, ce qui confirmera que je sais faire les bons choix.
Si je choisis un acteur ce ne sera pas parce qu'il est noir, mais parce qu'il est bon, et non pas pour exposer un acteur noir, même si
j'y pense involontairement.

« A 17H00 »  
« A 17H00 »
 

On vous a aussi vu à Canal+ dans le plateau de Stéphane Bern. Qu'en avez-vous retiré à part plus d'argent dans votre compte en banque?

J'en retire une super bonne expérience dans le sens où Michel Galabru me donnait la réplique à moi et rien qu'à moi, c'est quand même quelqu'un qui a donné la réplique à Louis de Funès, c'est une chance incroyable pour un jeune acteur comme moi. C'était aussi intéressant parce que malgré son immense expérience il ne faisait pas sentir la différence entre lui et moi.
Etre vu à la télévision, pouvoir discuter avec des producteurs était une expérience intéressante. C'est dommage que ça ait été arrêté parce que ça commençait à générer de bonnes choses.

Dans votre jeunesse quels étaient vos modèles dans le cinéma?

Mon Dieu, mon maître c'est un pur acteur quoi qu'on en pense, c'est Tom Cruise en tant qu'acteur. Avis perso.
Côté réalisateur, je pense immanquablement à Baz Luhrma, Darren Aronofsky, mon plus bel exemple : Clint Eastwood, Spike Lee.

Remise du prix Jean Marais au festival de Palavas Les Flots en compagnie de Claude Zidi, président du Jury et de Jean-Pierre Castaldi  
Remise du prix Jean Marais au festival de Palavas Les Flots en compagnie de Claude Zidi, président du Jury et de Jean-Pierre Castaldi
 

Pour finir, pouvez-vous parler du projet « On est là » ?

On est là ! est un moyen métrage, un projet secret que je compte mettre prochainement à exécution. C’est une comédie qui, à travers son intrigue menée tambour battant par le plus pétillant des acteurs français, met en scène une pléiade d’acteurs et d’actrices noirs.
En fait, nous sommes dans une espèce d’impasse vis à vis du cinéma français.
Plusieurs réalisateurs et producteurs se disent prêt à engager des acteurs noirs mais malheureusement ils ne les connaissent pas ou ne les voient pas jouer… et on tombe dans le fameux phénomène de l’entrée en discothèque réservée aux porteurs de carte de membre… et pour établir cette carte de membre: c’est à l’intérieur !
J’ai commencé à recenser tous les artistes noirs et la distribution des rôles.
Ce sera magnifique de voir un film avec tous ces artistes d’exception. J’ai déjà rencontré Aïssa Maïga, Youssef Diawara, Ona Loumba, Tony Mpoudja, Eriq Ebouaney, Isabelle Béké et j’ai en prévision, Firmine Richard, Cyril Guei, Mata Gabin, Esse Lawson, Félicité Wouassi, Fatou N’Dyaie, Daniel Lobé, Hubert Koundé, Lucien Jean-Baptiste, Grégory Germain. Je suis certain que ce film, absolument pas revendicatif, fera beaucoup parler de lui car je mettrai tout en œuvre pour qu’il soit écrit, réalisé et joué à la perfection.
Le message « On est là ! » doit être diffusé à l’échelle nationale cette fois-ci !

Maka Sidibé est contactable par e-mail: makasidibeton@hotmail.com

Pour voir Aligato vous pouvez acheter le Studio Magazine du mois de Mars qui est fourni avec le DVD du film.

Il est aussi possible de le voir sur Internet

       
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