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Le président Nigerian se veut à la pointe de la lutte contre la corruption dans son pays
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update.unu.edu |
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Le président du Nigeria, Olusegun Obasanjo, a révélé dans un discours à la nation mardi soir que le président du Sénat, Adolphus Wabara, avait reçu un pot de vin du ministre de l'Education afin qu'il appuie un budget surévalué pour son ministère.
Citant des rapports d'enquête, M. Obasanjo a déclaré à la télévision nationale que "55 millions de naira (316,000 euros / 417,000 dollars) ont été récupérés par le président du Sénat, Adolphus Wabara" et six autres parlementaires, dont l'un de la Chambre des représentants.
Selon le chef de l'Etat, la somme, versée par le ministre de l'Education Fabian Osuji pour influencer le vote des commissions de l'Education des deux chambres, a été récupérée.
"Chers Nigérians, que le troisième personnage de l'Etat soit impliqué dans une affaire aussi sordide me brise le coeur", a souligné M. Obasanjo dans cette intervention qui constitue la première accusation officielle contre M. Wabara depuis que l'affaire a éclaté au cours du week-end.
M. Obasanjo a également annoncé que "le ministre de l'Education est démis de ses fonctions et sera placé entre les mains de la Commission fédérale de lutte contre la corruption des agents et représentants de l'Etat (ICPC)".
"Le secrétaire général du ministère de l'Education, P.S. Abdu et cinq directeurs de ce ministère seront aussi déférés devant la Commission fédérale de contrôle des fonctionnaires pour qu'elle prenne les actions disciplinaires nécessaires", a-t-il ajouté.
Le ministre nigérian de l'Education, Fabian Osuji, avait été interpellé par l'agence fédérale de lutte contre les crimes financiers et économiquespour avoir corrompu des parlementaires afin qu'ils acceptent de voter un budget surévalué pour son ministère.
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Adolphus Wabara est le troisième président du Sénat depuis six ans a être impliqué dans une affaire de corruption
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Dimanche matin, la majorité des quotidiens évoquait ce nouveau cas de corruption en Une.
M. Wabara avait le même jour rendu public un communiqué dans lequel il démentait toute implication dans la corruption, mais reconnaissait avoir organisé une rencontre entre M. Osuji et des parlementaires.
Dans son discours mardi soir, M. Obasanjo a également souligné qu'il avait transmis copie des rapports d'enquête sur le président du Sénat et ses collègues au vice-président du Sénat, aux responsables du Parti démocratique du Peuple (PDP, au pouvoir) et au Parti de tous les peuples du Nigeriaopposition), ainsi qu'à l'ICPC afin que ces structures "prennent également les dispositions nécessaires".
Les dossiers de plusieurs haut fonctionnaires, qui ont notamment fourni une partie du pot de vin, doivent également comparaitre devant l'ICPC, selon M. Obasanjo.
Dans un avertissement aux parlementaires et surtout aux autres membres du gouvernement, auxquels la rumeur publique prête les mêmes agissements pour protéger leur budget des efforts du président Obasanjo pour diminuer les dépenses publiques, il a annoncé que les enquêtes vont se poursuivre.
"Il est de la responsabilité de l'Assemblée nationale de faire son propre ménage afin de montrer aux Nigérians qu'elle mérite leur respect et reconstituer la confiance nationale", a-t-il ajouté affirmant que "personne aussi haut placé qu'il soit ne pourra rester libre s'il est pris en flagrant délit de corruption".
M. Wabara est le troisième président du Sénat impliqué dans une affaire de corruption depuis la fin du régime militaire et l'arrivée au pouvoir de M. Obasanjo. Les deux autres avaient été destitués selon une procédure d'empêchement.
Depuis son élection en 1999, le président Olusegun Obasanjo, tente de lutter contre la corruption endémique qui mine l'économie et la réputation du pays le plus peuplé d'Afrique avec 130 millions d'habitants.
Premier producteur de pétrole brut d'Afrique et sixième exportateur mondial avec 2,5 millions de barils par jour, le Nigeria reste un pays pauvre où selon l'Onu 80% de la population vit avec moins d'un dollar par jour.
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