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Zidane a réalisé une splendide Panenka face à Buffon
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Hier, le rêve, l’aboutissement de tout un mois de dur travail, de performances louables de la part des bleus, ont été brutalement détruits par l’Italie, avide de revanche. Car en 2000, l’Italie de Paolo Maldini, Marco Delvecchio et autres Toldo succombait à la volée d’un David Trezeguet plus efficace que jamais, en finale de l’Euro 2000, peu après que Wiltord ait littéralement arraché la prolongation de force, en égalisant à la dernière minute. La plaie de 1998 était pourtant encore vive, ou Baggio, pour sa dernière apparition avec la Squadra Azzura, tombait aux tirs aux buts face aux mêmes bleus, en quart-de-finale. Et si on veut chercher plus loin dans les souvenirs meurtris des Italiens, on arrive en 1994, où Baggio, Baresi, Costacurta, Zola, une génération de génies, ont perdu aux tirs aux buts contre une génération tout aussi brillante, celle de Romario, Bebeto, Leonardo, et autres.
Hier soir donc, on pouvait comprendre que l’Italie avait fort à faire : retrouver un mondial qui la fuit depuis plus de vingt ans, et aussi mettre fin à une série noire, série de finales perdues, d’échecs face à la France.
Et pourtant, du côté des bleus, on a espéré, lorsque très tôt dans le match, Malouda s’est écroulé comme par enchantement dans la surface, et que l’arbitre du match offrait à Zinedine Zidane la possibilité de réaliser un exploit : celui d’être le quatrième joueur de l’histoire à marquer trois buts en finale de coupe du monde – exploit qu’un Ronaldo par exemple ne réalisera sans doute jamais. Zidane, qui emmagasine les records – comme celui de mettre fin à sa carrière en club avant d’arrêter sa carrière internationale –, a essayé de marquer un peu plus de son empreinte cette coupe du monde : « Panenka » face à Gianluigi Buffon, qui avait anticipé une frappe sur sa droite. Et les Français retiennent tous leur souffle quand la balle touche la transversale avant de rebondir derrière la ligne. L’arbitre mettra quelques temps avant d’accorder le but, au grand soulagement de Zizou et des bleus. Au ralenti, il n’y a pas de doute, il y avait bien but.
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Materazzi a ramené l'Italie dans le bon sens
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Peu après, des Italiens remontés d’avoir subi ce qu’ils excellent à infliger en temps normal à leurs adversaires – les Australiens s’en souviennent –, égaliseront très vite par l’homme « par qui tout arrivera », le grand défenseur de l’Inter de Milan Marco Materrazzi, celui qui n’était pas titulaire au début de cette compétition, et qui ne doit son salut qu’à la blessure du défenseur du club rival, Alessandro Nesta, qui se rattrape par la même de sa faute vraiment peu évidente sur Malouda. Sur un corner de Pirlo, le défenseur s’élève plus haut que Vieira et cloue Barthez.
Dans ce match très dur et très tactique au milieu de terrain, des joueurs ayant déjà prouvé leur solidité d’une part et d’autre – Makelele, Vieira, Zidane, Malouda face à Pirlo, Gattuso ou encore Camoranesi –, les Italiens arrivent à prendre le dessus et dominent des bleus qui accusent le coup de l’égalisation. Thuram par deux fois, puis la barre transversale devront s’employer pour sauver les meubles, face à Materrazzi et Toni visiblement déchaînés, aidés par la précision diabolique d’un Pirlo plus en forme que jamais.
La mi-temps signifiera un gros ouf de soulagement pour les bleus en blanc pour un soir.
Au retour de la pause, c’est au tour de Zidane et des siens d’être en furie : Henry par deux fois, mettra la défense à mal, mais buttera une fois sur Buffon, puis sur Zambrotta alors qu’il tentait une remise sur Malouda. Abidal va aussi s’essayer, puis ce sera au tour de Ribery, mais on bute toujours sur une défense italienne très regroupée et très en place, à l’image d’un excellent Fabio Cannavaro, qui tient bien sa défense, et semble bien loin des soucis que rencontre son club actuel, la Juventus de Turin.
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Duels de tous les instants
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Dans la suite, les Bleus dominent des Italiens qui ont l’air d’accuser le coup physiquement, à l’image de Pirlo et de Gattuso, bien discrets ; on ne verra le premier que sur un coup franc qui passera de peu à côté, et le second sur des fautes commises dans l’entre jeu. A la fin du match, les deux équipes se retrouvent toujours à égalité, et on dispute les prolongations, au grand dam des deux équipes proches de la rupture, mais soulagées de ne pas avoir encaissé de buts.
La première prolongation sera marquée par la tentative de Ribery, qui va provoquer avant de tenter une belle enroulée qui ira mourir à côté du poteau de Buffon, plus menacé en un match que sur l’ensemble de la compétition ; puis par Zidane, qui sur un centre de Sagnol, le ballon d’or 1998 va tenter sa chance de la tête, geste rappelant justement cette coupe du monde qui semble si loin et si proche, mais va trouver sur sa route Buffon, encore une fois impeccable.
En seconde prolongation, c’est alors que survient le fait le plus marquant du match, et surement de cette coupe du monde : alors que Zidane et Materrazzi semblaient avoir une discussion des plus amicales, l’ancien joueur de la Juventus s’avance et donne un coup de tête en pleine poitrine de l’Italien, qui évidemment s’écroule et se tord de douleur. Logiquement, le meneur de jeu des bleus est expulsé, et laisse ses coéquipiers à dix contre onze. A 34 ans, celui que beaucoup considèrent comme le meilleur joueur de l’histoire des bleus succombe aux provocations italiennes, et finit son dernier match sur une note négative. Cette dernière sortie sera définitivement amère, lorsque David Trezeguet manquera son tir au but, et qu’au final, Grosso va inscrire le tir au but de la libération, laissant alors les bleus sur terre, pour s’envoler définitivement vers les cieux.
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Lilian Thuram a tout donné
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Auteur encore une fois d’un très bon match, Zidane aura certainement marqué les mémoires, et le geste, bien que salissant et n’ayant rien à faire sur un terrain de football, ne saurait ternir l’image de celui qui a tout gagné avec les bleus, et qui a plusieurs fois illuminé les compétitions nationales et internationales de son talent. Mais cette fois-ci, s’il a montré le meilleur de lui-même, il a aussi montré le pire, celui de quelqu’un d’impulsif, qui se laisse aller à ses émotions, un peu trop quelques fois. Mais il faut remettre les choses dans leur contexte : si on ne discute pas le talent manifeste des Italiens, on ne saurait nier leur roublardise ; certains se souviendront sans doute que Ronaldo était allé jusqu’à donner un coup de pied à Fabio Cannavaro, dans un match de ligue des champions Real Madrid – Juventus de Turin, donc attribuer ce qui s’est passé hier au seul mauvais caractère de Zinedine Zidane serait réducteur, car autant le geste de l’ancien joueur de Bordeaux était inacceptable, autant les provocations qu’il a certainement subies n’ont rien à faire sur et hors d’un terrain de football.
Le monde entier se demandera certainement ce qui s’est dit entre les deux joueurs avant le coup fatidique, mais connaissant le tempérament du virtuose d’origine algérienne, il ne dira pas, en tout cas pas à la presse ce qu’il a entendu. Pour en revenir au match, cette expulsion, certes très spectaculaire et déjà très médiatique n’a pas influé sur le cours du match. Expulsé à 10 minutes de la fin des prolongations, Zidane aura finalement manqué la séance de tirs aux buts, mais n’aurait pas changé le destin du match, car avec ou sans la présence du capitaine, David Trezeguet aurait tiré son penalty, et il n’y a rien de plus incertain qu’une séance de tirs au but.
Malgré tout, la Fifa aura reconnu le talent du joueur, qui, malgré sa sortie peu glorieuse, a été élu joueur du mondial, et succède ainsi à Oliver Kahn. A 34 ans, le maestro comme certains l'appellent a encore séduit beaucoup, et restera légendaire, pour ses bons comme pour ses mauvais gestes - on se souvient encore de son expulsion en 1998 avant de se racheter avec deux buts en finale face au Brésil.
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Zidane a craqué, mais est élu meilleur joueur du mondial
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Finalement, dans ce choc des deux équipes les plus solides de ce mondial, on s’est logiquement séparé par un nul, et la défense la plus forte remporte finalement la compétition, après avoir ¬– comme son adversaire du jour en 1998 – encaissé seulement deux buts, disputé une séance de tirs aux buts, et une séance de prolongations. Cette victoire sera accueillie comme une bénédiction par des joueurs qui ont beaucoup donné au football italien, mais qui avaient jusque là trébuché en équipe nationale : Alessandro del Piero, Francesco Totti, Alessandro Nesta ou encore Fabio Cannavaro.
Du côté des Français, Zidane, Thuram et Makelele n’auront pas réussi l’exploit de revenir et de porter les leurs jusqu’au sacre, mais peuvent quand même se vanter, contre vents et marées, d’être arrivés jusqu’en finale là ou on attendait l’Allemagne, l’Argentine ou encore le Brésil.
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