Retrouvez Grioo.com sur votre mobile: http://m.grioo.com
Grioo.com   Grioo Pour Elle       Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  
   Samedi 20 Avril 2024 RECHERCHER : Sur Grioo.com  Sur Google 
 Accueil  Rubriques  Archives  Forum     Qui sommes-nous ?     

  News
News pays
Afrique
Caraïbes
Monde
Société
Sports
Santé
Insolite
Bloc Notes
  Economie
Management
  Culture
Histoire
Médias & Société
Musique
  Hommes illustres
Success stories
Interviews
Parcours
Initiatives
  Célébrités
Quizzs
Galeries Photos
Bons Plans
Musique
  Opinions
Conseils B2B
Forum


Pour recevoir notre lettre d'information, veuillez saisir votre email



AccueilRubriquesCultureArticle
19-22 septembre 1956 : 1er congrès des écrivains et artistes noirs
17/09/2003
 

A l'initiative d'Alioune Diop eut lieu un événement culturel de première importance
 
Par Paul Yange
Imprimer
Envoyer à un ami
Réagir
 Publicité 
 
La fine fleur intellectuelle des Etats-Unis, d'Afrique et de la Caraïbe réunie à la Sorbonne
Dans le sens des aiguilles d'une montre : Aimé Cesaire, Frantz Fanon, Cheikh Anta Diop, Richard Wright  
Dans le sens des aiguilles d'une montre : Aimé Cesaire, Frantz Fanon, Cheikh Anta Diop, Richard Wright
 

Du 19 au 22 septembre 1956 le premier congrès des écrivains et artistes noirs se tient à la Sorbonne

Le congrès est organisé par le professeur Alioune Diop, fondateur de la revue Présence Africaine en 1946. Parmi les 27 intervenants que compte le congrès, la fine fleur intellectuelle noire des Etats d’Unis, de l’Afrique noire et des Caraïbes :

Le malien Amadou Hampathé Bâ , les sénégalais Léopold Sedar Senghor et Cheikh Anta Diop, les martiniquais Aimé Cesaire et Frantz Fanon, le jamaïcain Marcus James, l’afro-américain Richard Wright, l’haïtien Jean Price Mars...

Dans son discours introductif, Alioune Diop explique la portée historique de ce congrès :

"Ce jour sera marqué d’une pierre blanche. Si depuis la fin de la guerre la rencontre de Bandoeng contstitue pour les consciences non-européennes l’événement le plus important, je crois pouvoir affirmer que ce premier congrès mondial des hommes de culture noirs représentera pour nos peuples le second événement de cette décade.



 Publicité 
 
Un congrès de portée historique
Richard Wright fit frémir l'assistance par ses prises de position  
Richard Wright fit frémir l'assistance par ses prises de position
© gordon parks
 

D’autres congrès avaient eu lieu, au lendemain de l’entre-deux guerre, ils n’avaient l’originalité ni d’être essentiellement culturels, ni de bénéficier du concours remarquable d’un si grand nombre de talents parvenus à maturité, non seulement aux Etats-Unis, aux Antilles et dans la grande et fière République d’Haïti, mais encore dans les pays d’Afrique noire.

Les dix dernières années de l’histoire ont été marquées par des changements décisifs pour le destin des peuples non-européens, et notamment de ces peuples noirs que l’Histoire semble avoir voulu traiter de façon cavalière, je dirais même résolument disqualifier, si cette histoire, avec un grand H, n’était pas l’interprétation unilatérale de la vie du monde par l’Occident seul.

Il demeure cependant que nos soufffrances n’ont rien d’imaginaire. Pendant des siècles, l’événement dominant de notre histoire a été la terrible traite des esclaves. C’est le premier lien entre nous, congressistes qui justifie notre réunion ici. Noirs des Etats-Unis, des Antilles et du continent africain, quelle que soit la distance qui sépare parfois nos univers spirituels nous avons ceci d’incontestablement commun que nous descendons des mêmes ancêtres. La couleur de peau n’est qu’un accident : cette couleur n’en est pas moins responsable d’événements et d’œuvres, d’institutions, de lois éthiques qui ont marqué de façon indélibile nos rapports avec l’homme blanc...
(1)



Pourtant, l’initiative ne fit pas l’unanimité au sein de ces hommes de culture noirs de tous horizons
Web Du Bois ne fut pas autorisé à quitter le territoire américain pour se rendre au congrès  
Web Du Bois ne fut pas autorisé à quitter le territoire américain pour se rendre au congrès
 

Manthia Diawara souligne (2) ainsi que "Certains participants pensaient qu’il était malheureux de mettre l’accent sur la négritude comme critère d’admission car on ne pouvait pas faire la part de la solidarité raciale ou du racisme...D’autres pensaient que les participants au congrès avaient en commun d’être la victime du blanc, ce qui ne garantissait pas une culture commune. Selon la rumeur, Le KGB et la CIA étaient présents veillant à leurs intérêts tout en comptant leurs ennemis".

WEB du Bois, le panafricaniste afro-américain n’avait pas été autorisé à quitter les Etats-Unis et ne put donc participer au Congrès, ce qui jeta le doute sur l’engagement de la délégation afro-américaine composée de 5 membres qui était présente au congrès.

Les différences de conception de ce que pouvaient être l’identité et les cultures noires se manifestèrent au cours du congrès ; le discours de Senghor "L’esprit de la civilisation, ou les lois de la culture négro-africaine " décrit le Noir comme étant par éssence plus sensuel qu’intellectuel. La tradition et les ancêtres sont selon lui prédominants sur les forces économiques et politiques en Afrique. Ce discours est contesté par Richard Wright (qui est dès 1956 l’intellectuel noir le plus connu du monde et qui est également le plus connu de tous les participants au congrès) et Jacques Stephen Alexis.

Richard Wright choque l'assistance
Amadou Hampaté Bâ, le sage de Bandiagarra, fut un des participants au Congrès  
Amadou Hampaté Bâ, le sage de Bandiagarra, fut un des participants au Congrès
 

Wright est d’avis que "les croyances chrétiennes et les traditions indigènes se disputent l’allégeance des africains et bloquent leurs entrées dans le monde profane et industrialisé". Répondant toujours au point de vue de Senghor, Wright choqua l’assistance en déclarant : "j’ai le sentiment, inconfortable, frisant presque la terreur, que l’Europe chrétienne, blanche et militante et la religion du culte des ancêtres en Afrique se sont historiquement et inéluctablement complétés. Ils se sont complétés l’une l’autre et cette relation, mauvaise au plan moral, a perduré pendant plus de 500 ans".

Wright continua sur sa lancée en disant que sous l’emballage du don de violence, le colonialisme européen avait apporté une aubaine : "le colonialisme était porteur de la promesse des lumières, il avait permis de développer la science et l’industrie en Afrique, nié les notions passées de structure sociale, nié les normes de la noblesse, de la tradition (...) et fait éclore de nouvelles classes classes sociales, de nouvelles structures de gouvernement..."



Frantz Fanon : ''le colonialisme, oppression systématisée d'un peuple''
Frantz Fanon, qui venait de servir en tant que psychiâtre en Algérie critiqua le colonialisme lors du congrès  
Frantz Fanon, qui venait de servir en tant que psychiâtre en Algérie critiqua le colonialisme lors du congrès
 

Parmi les autres intervenants Frantz Fanon, l’auteur de "Peaux noires, masques blancs" se basant sur les 3 années qu’il a passées en Algérie, critique le colonialisme, "oppression systématisée d’un peuple par l’expropriation, la razzia, le dépouillement" (3).

La résolution finale affirme la "nécessité impérieuse de procéder à une redécouverte de la vérité historique et à une revalorisation des cultures noires" et dénonce "ces hontes du Xxè siècle" : le colonialisme, l’exploitation des peuples faibles, le racisme . Elle conclut aussi qu’il n’y pas de libération culturelle authentique sans libération politique préalable.

Quelques journaux français commentent l’événement puisque celui ci se tient dans la capitale : "La Croix" et l’hebdomadaire socialiste "Demain" parle d’un Bandoung de la culture noire ; pour le "Bulletin de Paris", c’est la réunion "des agitateurs, des arabes et des communistes de toute origine" (!) "Le Monde publie le 10 octobre un grand article d’Alioune Diop et ajoute "c’est quand même par la culture occidentale que le monde noir a acquis la culture qui lui a permis de s’exprimer".


Sources :
(1) Journal de l’Afrique, Chroniques
(2) Manthia Diawara : "en quête d’Afrique", editions Présence Africaine
(3) le Paris Noir (p 150), editions Hazan








       
Sur le même sujet sur Grioo.com
  Alioune Diop fondateur de la maison d'édition Présence Africaine
  Dakar : un colloque pour honorer la mémoire d'Alioune Diop
 
Mots-clés
afrique   aimé cesaire   alioune diop   cheikh anta diop   frantz fanon   richard wright   senegal   
 
 Donnez votre opinion ou lisez les 1 réaction(s) déjà écrites
 Version imprimable de l'article
 Envoyer l'article par mail à une connaissance


Partager sur: Partager sur Facebook Facebook   Partager sur Google Google   Partager sur Yahoo Yahoo   Partager sur Digg Digg   Partager sur Delicious Delicious  
 
 
Les dernières photos publiées sur Grioo Village
 
Les derniers articles Grioo Pour Elle

 Grioo Pour Elle, le site des femmes noires et métissées
 
Les derniers billets sur nos blogs
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
  Billets - Bat che nang mua gia re - DotClear 1.2-rc
 
 
 
 
Top
 
 
 
 
 Exposition : Senghor et les arts : du 7 février 2023 au 19 novembre 2023
 Mbappe joueur le mieux payé de ligue 1 : 6 millions d'euros par mois
 Mbappe nouveau capitaine :entrée en matière réussie ?
 Gala 2016 : le club efficience annonce la création d'un fonds de la diaspora
 Les cosmétiques Soleza désormais disponibles au Cameroun
 Can 2017 : le tirage au sort a eu lieu
 Terroriste où es-tu ? : Partout et nulle part !
 Nigeria : Stephen Keshi s'en est allé
 Mohammed Ali, ''the greatest'' s'en est allé
 Décès de Papa Wemba : les hommages se multiplient
 
Afrique      Afrique Du Sud      Barack Obama      Benin      Bons Plans      Burkina-faso      Cameroun      Caraïbes      Célébrités      Congo Brazzaville      Cote D'ivoire      Diaspora Africaine      Diversité      France      Gabon      Ghana      Haïti      Livre      Mali      Nigeria      Racisme      Rdc      Senegal      Tchad      Togo     
 
 



   
 
Le site des femmes noires et métissées | Grioo Village | English version