Le gouvernement nigérian a annoncé lundi la suspension, pour une durée indéterminée, de la licence d'exploitation d'ADC Airlines, au lendemain du crash d'un Boeing 737-200 de cette compagnie dans la capitale Abuja, tuant 98 des 105 passagers.
L'annonce de la décision a été faite par le ministre de l'Aviation, Babalola Borishade, au cours d'une conférence de presse tenue à l'aéroport Nnamdi Azikiwe d'où l'appareil avait décollé pour rallier la ville de Sokoto, dans le nord du pays, avant de s'écraser une minute après son décollage.
Selon le ministre, une erreur de pilotage a été à l'origine de cette catastrophe, même si l'enquête ordonnée par le président Olusegun Obasanjo vient d'être ouverte sur cette troisième plus importante tragédie aérienne qui frappe le Nigeria depuis un an.
"Faisant fi des avis des services du contrôle aérien et des conditions climatiques qui se dégradaient, le pilote avait quand même décidé de décoller", a indiqué M. Borishade.
De l'avis de M. Borishade, dont la nomination avait été contestée par les populations, la décision des pilotes de ne pas tenir compte de l'avis de la tour de contrôle serait à l'origine de plusieurs accidents enregistrés dans le pays, avec des conséquences désastreuses.
Rappelant le crash à Lagos, il y a dix ans, d'un appareil de la même compagnie, tuant les 146 personnes à bord, le ministre a affirmé que "la compagnie ADC a démontré qu'elle ne prend pas en compte les procédures essentielles, par conséquent, elle n'est pas en mesure de garantir la compétence des membres de son équipage dans le domaine de l'aéronautique."
Suite à une série de crashes aériens ayant fait 200 victimes l'année dernière, le gouvernement nigérian avait suspendu les licences de plusieurs compagnies aériennes locales, licences qu'il avait finalement restituées, après avoir procédé à un certain nombre de vérifications sur les conditions de sécurité des compagnies en question. |