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Montesquieu ou l'ironie au second degré |
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sens |
polo (
15/08/2005 11:49 )
À Tarascon / France
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C'est tres interessant. Nous en avions le sentiment mais là c'est un bon début de démonstration
Comment cet ouvrage a ete compris aux 18eme et 19eme siecles ?
En supposant qu'une lecture à la lettre effectuee par le lecteur lambda ne lui revele qu'un pamphlet pre-colonialiste, quand des intellectuels ont ressenti la necessite d'en faire évoluer le contenu pretendument codé pour la censure ?
Si c'est des le 18eme, cette analyse est moins pertinente. Mais si c'est plus récent, il faudrait savoir depuis quand.
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L'ignorance est notre misère |
eric (
15/08/2005 15:00 )
À Tremelo / Belgium
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Montesquieu peut se targuer d'avoir en Afrique (Yaoundé) un collège qui porte son nom. Celà prouverait a ceux qui en doute encore que les africains sont d'accord avec lui....à moins, que la colonisation et la désinformation qui va avec a présenter Montesquieu sous un meilleur angle. Mais aujourd'hui ,à l'heure de l'internet et de l'info accessible à tous,ledit collège porte toujours son nom !!?? |
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tu sors d'ou toi? |
marcelluswalace (
15/08/2005 16:05 )
À Houdain / France
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Dis moi mec soi tu 'nas pas grandi en afrique soi tu es en dehors tu temps, parce qu'on nous a tous appris en afrique ces salopards de montesquieu etc sont nos maîtres penseurs. donc normale en qu'en afrique il en est qui le cite pour exemple. Avoir le reflexe d'aller sur internet vérifier? pourquoi le faire quand on est convaincu?
il faut souvent refléchir |
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Quelle calamité pour le monde !!! |
Stan (
15/08/2005 23:25 )
À Cran-gévrier / France
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Montesquieu, Voltaire, Gobineau, Napoléon, Jules Ferry, etc.. : Je ne les cite pas tous car ils sont nombreux ces "Français" ayant participé a l'éllaboration des théories racistes qui serviront à alimenter. Le problème c'est qu'il y a comme une espèce de relève de cette catégorie de français racistes et se servant de leur notoriété ou de leur pouvoir pour tenter de perdurer cette atmosphère malsaine à travers le temps, les époques et les frontières. |
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Montesquieux |
Musengeshi Katata (
16/08/2005 00:27 )
À / Germany
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On est naturellement révolté en relisant ces pensées crapules et , pour le moins, peu humanistes; mais ce n´est qu´un parmis tous ceux qui ont fondé et affirmé la pensée et la vision européenne de la civilisation et partant, de tous les maux qu´ils ont exercés sur l´homme noir. Pour ceux qui en prennent connaissance aujourd´hui, je leur conseille de faire le prchain pas qui est le plus important pour l´homme noir: la libération mentale. Et ce pas est beaucoup plus douloureux qu´on ne le pense, parce que tous, nous avons été infectés, détournés de notre propre identité, de nos racines culturelles qui devaient nourir notre âme. Oui, dévoyés, trompés et transformés en chose du maître portant son nom, propageant ses idées, lesquelles signifiaent en fait notre meurtre spirituel, intellectuel, moral; et ainsi il ne nous restait plus qu´à errer plutôt qu´à exister. Regardez donc dans quel état l´Afrique se trouve aujourd´hui; peut-on dire que des peuples qui aiment leurs enfants vont les laisser encourir volontairement une tellle négligence, qu´ils vont laisser leurs enfants mourir de faim, perdre espoir et désepérer pendant que quelques illuminés croient des vérités vides, inefficaces, aliénantes.
Du Nord au Sud de l´Afrique, ils pilullent et mènent leurs propres frères avec fortes prières au Dieu blanc ou en jouant le bon nègre, à la perdition. Nous avons crié, et nous continuons encore à crier; à croire qu´ils n´ont no oreilles, ni yeux pour voir ce qu´ils détruisent. Et entre ceux qui se croient des nègres blancs, et ceux qui se croient des nègres arrivés, parce qu´ils répondent à tous les critères du maître et l´accompagnent dans sa perversion, il ne nous reste que notre foi et l´amour brûlant et souvent désespéré qui animent nos coeurs. Et il semble bien, contrairement à ce que tout le Pouvoir Blanc a pensé, que cet amour est capable de souffrir, mais il est indestructible, et nous osons dire que l´heure approche où ces enfants délaissés et mal aimés, ces lépreux et ces discriminés auront besoin de la force indestructible et patiente de cet amour pour panser leurs blessures, et ouvrir uun sens de l´histoire bien plus beau qu´on ne le pense, parce qu´il sera le nôtre et celui de nos enfants. Mais jusque là, il faut apprendre à se débarrasser de fausses idoles, de faux noms, de faux Dieux, de faux penseur: se libérer l´esprit, se purifier l´âme pour n´offrir à nos souffrances passée que la pure beauté de nos ambitions. C´est ce chemin là qui est le plus ardu, pour tous; mais c´est le seul qui puisse nous faire regagner la confiance et l´amour des nôtres. |
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bibi (
16/08/2005 12:23 )
À Petit-mesnil / France
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Mais je ne comprends pas pourquoi on crée un débat à ce sujet. Il m'a toujours paru évident, pour ma part que ce texte de Montesquieu était ironique et d'ailleurs, c'est la bonne explication. J'ai eu ce texte au bac à l'épreuve de français et tous ceux qui l'ont pris au 1er degré se sont plantés. Il faut aller au-delà des mots. |
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Masturbation intellectuelle |
Dobril (
16/08/2005 13:26 )
À Paris / France
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Que veut démontrer l'auteur de ce papier, à part montrer qu'il a un peu lu Montesquieu ? Je ne vois dans votre propos que de la dénonciation facile !
Ce qui est affligeant dans ce genre de démarche, c'est l'illusion d'apporter un éclairage à une énigme. Montesquieu était un auteur européen, du 18ème siècle, et il a apporté des choses radicales dans l'histoire de la pensée. Et des choses utiles aux Africains mêmes, s'ils se veulent progressistes.
Notre auteur ne voit chez Montesquieu qu'un "raciste" ; il le disqualifie donc ! Qui proposez vous à sa place, si l'on veut penser l'organisation démocratique d'une société, même africaine ? Voilà la vraie question, qui ne vous intéresse pas !
Votre article est d'une pauvreté insondable. Mais vous êtes sûr d'impressionner des esprits pressés avec ça... |
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Reponse au message juste au dessus du mien |
peu importe (
16/08/2005 14:04 )
À / Israel
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Crois tu que les africains ont attendu votre Montesquieu pour savoir ce que c'etait que la democratie ? Crois tu que les africains ont attendu montesquieu pour savoir comment organiser une societe digne de ce nom? Crois tu que les africains ont attendu Montesquieu pour penser? Ce qui est vrai pour vous ne l'est surement pas pour nous africains. Et crois moi nous africains, nous n'avons rien a apprendre de l'organisation d'une societe de vous les mendeles. Enfin tu parles de progres. Je me demande bien si tu sais ce que progres veut dire. Nul part je n'ai vu de progres chez vous les mendeles depuis la nuit des temps. Que de la sauvagerie et la barbarie qui caraterisent vos diverses actions depuis. La pensee, la vraie , la spirituelle n'est certainement pas le propre des mendeles. Partout ou vous etes passes avec vos torchons de theorie, il n'y a eu que misere et desolation. |
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juste une mise au point unique ( car je ne désire pas intervenir plus que ça ) |
kahm Piankhy (
16/08/2005 16:21 )
À Aubenas / France
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Précision de Piankhy
Quel est donc le motif de ce texte ? Est-ce de traiter Montesquieu de « raciste » ? Bien sûr que non et il n’en est guère question d’ailleurs. Ce texte va plus loin et pose la problématique de l’enseignement qui nous est fait de nos jours d’un Montesquieu anti-esclavagiste alors que la lecture de son « Essai sur les mœurs » tendrait plutôt à nous expliquer qu'il voulait rationaliser l’application de l’esclavage dans certains endroit du monde : les climats chauds.
En revanche, Voltaire, partisan acharné du polygénisme, y est traité de raciste à juste raison et de manière pleinement assumée.
Quand on dit des Noirs « Leurs yeux ronds, leur nez épaté, leurs lèvres toujours grosses ,(...)la mesure même de leur intelligence mettent entre [les nègres] et les autres espèces des différences prodigieuses. Et ce qui démontre qu’ils ne doivent point cette différence à leur climat c’est que des Nègres et Négresses, transportés dans les pays les plus froids , y produisent des animaux de leur espèce, et que les mulâtres ne sont qu’une race bâtarde d’un noir et d’une blanche, ou d’un blanc et d’une noire » ( " Essai sur les moeurs" ), quelle autre estampille mérite t-on ?
Celle d’humaniste universel au motif que l’on a écrit un roman qui prend ponctuellement en pitié le sort des esclaves ?
Bien heureux celui qui le pense …
Le but du texte est justement d’expliquer la complexité de ces périodes que d’aucuns tentent de présenter de manière monolithique.
Libres aux médiocres institutionnels habituels d’y voir de la « masturbation intellectuelle »...
Kahm Piankhy
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erratum |
kahm Piankhy (
16/08/2005 16:33 )
À Aubenas / France
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Erratum
" Ce texte va plus loin et pose la problématique de l’enseignement qui nous est fait de nos jours d’un Montesquieu anti-esclavagiste alors que la lecture de son « Essai sur les mœurs » (...) "
-
Il fallait bien sûr lire
"
Ce texte va plus loin et pose la problématique de l’enseignement qui nous est fait de nos jours d’un Montesquieu anti-esclavagiste alors que la lecture de son « esprit des lois » (...) "
Kham Piankhy |
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L'ironie : (La bétise intelligente). Paradoxal !!! |
Stan (
16/08/2005 21:41 )
À Cran-gévrier / France
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Réponse à Bibi,
L'ironie est tout simplement une forme de raillerie. Railler quelqu'un, c'est se moquer de lui. Bizarrement lorqu'un Noir se moque d'une autre communauté il doit essuyer le tollé général de la part d'un vrai consensus partisan prêt à mettre en action la vindicte populaire. La fragilité psychologique de certaines communautés est quelquefois surprenante lorsque l'on analyse vos arguments. Notre grand humoriste Dieudonné en a fait les frais : "on ne peut se moquer de tout lui a-t-on dit ! ". Moi, bien entendu je ne suis pas d'accord avec ce jugement fantaisiste, encore plus après la lecture de votre post. Figurez-vous que l'on me reproche d'être souvent trop ironique et acide. Cela m'encourage à l'être encore un peu plus surtout avec le même sarcasme que le sont ces gens insolents et plutôt fragiles mentalement que sont ces gens bien insolents que sont un grand nombre de ces franças imprégnés par cette culture poltrone et hypocrite. D'ailleurs immédiatement je vous propose une petite blague qui je l''espère ne sera pas prise au premier degré par les deux communautés qui sont directement concernées et surtout par mes semblables noirs qui ont souvent tendance à être trop bien élevé face à ce petit monde où la connerie est un art et une qualité !
Une blague à prendre bien sûr au second degré !
Question :
Quelle différence y a t-il entre la religion catholique et la religion musulmane ?
Réponse :
Eh bien chez les cathos, Dieu est Blanc et on peut le voir !
explication : chez les cathos Jésus est Dieu fait homme et bizarrement il est blanc. Si demain on leur présenterait un Jesus Noir, il y aurait soudainement moins de cathos en un temps record ! |
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Réponse à Stan |
Angela (
17/08/2005 07:11 )
À Cran-gévrier / France
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Formidable, c'est formidable, comme cela avec vous, l'humour est international. Bravo.
Angela
Je suis libre et j'entends le rester ! |
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Le siécle des ténébres |
XIPIKAT (
17/08/2005 08:57 )
À Brétigny-sur-orge / France
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Gardons nous, nous africains de penser que "Le siécle des Lumiéres" a éxisté à un moment de l'histoire, je dirai plutôt que ce fut "le siéclé des ténébres" pour le noir.
Le racisme a trouvé sa pleinitude intellectuelle avec ces écrivains nouséabonds de ce siécle.
Tres bel article du reste. |
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Un Dieu Noir |
francois (
17/08/2005 10:03 )
À Cerny / France
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C'est sur qu'il n'y aurait plus personne dans les eglises tellement elles sont remplis d'hypocrites.
Les anges sont ils toujours blancs dans les eglises africaines? |
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leur devise: l'ARGENT N'A PAS D'ODEUR |
(
17/08/2005 16:46 )
À Puteaux / France
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montesquieu était ACTIONNAIRE DE LA RAZZIA NEGRIERE
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17/08/2005 16:51 )
À Filain / France
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Cette analyse est intéressante mais il convient de lui apporter un certain nombre de précisions.
En remarque liminaire il est nécessaire de rappeler que l'oeuvre à laquelle il est fait référence," L'Esprit des Lois" , n'est pas écrite en "vieux français" mais en français du dix-huitième siècle, très proche donc, du français écrit en ce début du XXIème siècle.
Par contre les extraits cités appartiennent à des catégories textuelles hétérogènes et ne peuvent être mis sur le même plan sauf à risquer le contre-sens .
Le premier texte est de type argumentatif et polémique . Il utilise l'ironie pour critiquer la pratique politique de son époque en la mettant en contradiction avec les préceptes moraux et religieux et les valeurs qui en sont le fondement.
Cette ironie ulise plusieurs procédés qui ont tous pour effet de décridibiliser les arguments avancés par tous ceux qui justifient la mise en place et le maintien de l'esclavage.
La dernière phrase est capitale car elle se présente non pas comme la conclusion ou le résumé d'un texte polémique mais comme l'argument ultime de Montesquieu.
"De petits esprits exagèrent trop l'injustice que l'on fait aux Africains. Car, si elle était telle qu'ils le disent, ne serait-il pas venu dans la tête des princes d'Europe, qui font entre eux tant de conventions inutiles, d'en faire une générale en faveur de la miséricorde et de la pitié ? »
En oppposant les "petits esprits", parmi lesquels il se range, aux Princes d'Europe et parallèlement les "conventions inutiles" à une "générale " inspirée non seulement par la miséricorde et la pitié mais aussi par la justice, Montesquieu appelle clairement de ses voeux l'abolition de l'esclavage des Africains dans les colonies européennes comme contraire au Droit Naturel.
Les autres textes se veulent explicatifs et donc scientifiques . Ils se fondent sur l'observation et la raison.
La Théorie des Cimats est, bien entendue, une hypothèse explicative dont les progrès de la Science ont fait litière .
Toutefois elle témoigne d' une intuition juste du rôle de l'Environnement géographique sur les formes sociales et politiques des Sociétés Humaines.
En cela elle fait partie de la Préhistoire de la Géographie Humaine et de la Sociologie.
L'opposition entre les moeurs des habitants des régions "froides" et "chaudes" se veut explicative. Elle ne concerne pas , du reste, une opposition entre l'Europe et l'Afrique ni entre Blancs et Noirs .
Pour rester dans l'espace franco-français les préjugés péjoratifs des "Parisiens" envers les Méridionaux en relèvent tout autant.
Bien entendu il faut aussi distinguer l'explication , surtout si elle est fausse, de la justification.
En conclusion, il ne s'agit pas de contester que le racisme n' apparait pas ex nihilo au XIXème siècle mais plonge ses racines dans l'évolution de l'idéologie européenne et notamment dans le scientisme caractéristique de celui-ci mais de comprendre comment la pensée se construit à partir d'avancées provisoires .
La Théorie de l'Évolution en donne un excellent exemple. Construite contre le Dogme religieux de la Création rapportée par la Bible , elle a aussi cautionné les pires massacres du XXème siècle et sous la forme du darwinisme social sert de soubassement idéologique à l'offesive néo-libérale que nous subissons actuellement .
Enfin , il ne faut jamais sous-estimer les contradictions internes qui existent dans la pensée de tout homme surtout lorsqu'il appartient à une société éloignée de nous sur le plan temporel.
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ironmike (
17/08/2005 20:28 )
À Limeil-brévannes / France
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Montesquieu Chapitre II
Combien les hommes sont différents dans les divers climats
L'air froid resserre les extrémités des fibres extérieures de notre corps; cela augmente leur ressort, et favorise le retour du sang des extrémités vers le coeur. Il diminue la longueur de ces
mêmes fibres; il augmente donc encore par là leur force. L'air chaud, au contraire, relâche les extrémités des fibres, et les allonge; il diminue donc leur force et leur ressort.
On a donc plus de vigueur dans les climats froids. L'action du coeur et la réaction des extrémités
des fibres s'y font mieux, les liqueurs sont mieux en équilibre, le sang est plus déterminé vers le coeur, et réciproquement le coeur a plus de puissance. Cette force plus grande doit produire bien des effets :
par exemple, plus de confiance en soi-même, c'est-à-dire plus de courage; plus de connaissance de sa
supériorité, c'est-à-dire moins de désir de la vengeance; plus d'opinion de sa sûreté, c'est-à-dire plus de
franchise, moins de soupçons, de politique et de ruses. Enfin cela doit faire des caractères bien différents.
Mettez un homme dans un lieu chaud et enfermé, il souffrira, par les raisons que je viens de dire, une défaillance de coeur très grande. Si, dans cette circonstance, on va lui proposer une action
hardie, je crois qu'on l'y trouvera très peu disposé; sa faiblesse présente mettra un découragement dans son âme; il craindra tout, parce qu'il sentira qu'il ne peut rien.
Les peuples des pays chauds sont timides comme les vieillards le sont; ceux des pays froids sont courageux comme le sont les jeunes gens. Si nous faisons attention aux dernières guerres, qui sont celles que nous avons le plus sous nos yeux, et dans lesquelles nous pouvons mieux voir de certains effets légers, imperceptibles de loin, nous sentirons bien que les peuples du nord, transportés dans les pays du midi, n'y ont pas fait d'aussi belles actions que leurs compatriotes qui, combattant dans leur propre climat, y jouissaient de
tout leur courage.
La force des fibres des peuples du nord fait que les sucs les plus grossiers sont tirés des aliments.
Il en résulte deux choses: l'une, que les parties du chyle, ou de la lymphe, sont plus propres, par leur grande surface, à être appliquées sur les fibres et à les nourrir; l'autre, qu'elles sont moins propres, par leur grossièreté, à donner une certaine subtilité au suc nerveux. Ces peuples auront donc de grands
corps et peu de vivacité.
Les nerfs, qui aboutissent de tous côtés au tissu de notre peau, font chacun un faisceau de nerfs.
Ordinairement ce n'est pas tout le nerf qui est remué, c'en est une partie infiniment petite. Dans les pays chauds, où le tissu de la peau est relâché, les bouts des nerfs sont épanouis et exposés à la plus petite action des objets les plus faibles. Dans les pays froids, le tissu de la peau est resserré, et les mamelons comprimés; les petites houppes sont, en quelque façon, paralytiques; la sensation ne passe
guère au cerveau que lorsqu'elle est extrêmement forte, et qu'elle est de tout le nerf ensemble. Mais c'est d'un nombre infini de petites sensations que dépendent l'imagination, le goût, la sensibilité, la vivacité.
J'ai observé le tissu extérieur d'une langue de mouton, dans l'endroit où elle parait, à la simple vue, couverte de mamelons. J'ai vu avec un microscope, sur ces mamelons, de petits poils ou une espèce de duvet; entre les mamelons étaient des pyramides, qui formaient par le bout comme de petits pinceaux.
Il y a grande apparence que ces pyramides sont le principal organe du goût.
J'ai fait geler la moitié de cette langue, et j'ai trouvé, à la simple vue, les mamelons
considérablement diminués; quelques rangs même de mamelons s'étaient enfoncés dans leur gaine.
J'en ai examiné le tissu avec le microscope, je n'ai plus vu de pyramides. À mesure que la langue s'est
dégelée, les mamelons, à la simple vue, ont paru se relever; et, au microscope, les petites houppes ont
commencé à reparaître.
Cette observation confirme ce que j'ai dit, que, dans les pays froids, les houppes nerveuses sont
moins épanouies: elles s'enfoncent dans leurs gaines, où elles sont à couvert de l'action des objets
extérieurs. Les sensations sont donc moins vives.
Cela paraît même à la vue: dans le froid on paraît plus maigre.
On sait qu'il raccourcit le fer.
Celles pour la succession d'Espagne.
En Espagne, par exemple.
Dans les pays froids, on aura peu de sensibilité pour les plaisirs; elle sera plus grande dans les pays
tempérés; dans les pays chauds, elle sera extrême. Comme on distingue les climats par les degrés de
latitude, on pourrait les distinguer, pour ainsi dire, par les degrés de sensibilité. J'ai vu les opéras d’Angleterre et d'Italie; ce sont les mêmes pièces et les mêmes acteurs: mais la même musique produit
des effets si différents sur les deux nations, l'une est si calme, et l'autre si transportée, que cela parait
inconcevable.
Il en sera de même de la douleur: elle est excitée en nous par le déchirement de quelque fibre de notre corps. L'auteur de la nature a établi que cette douleur serait plus forte à mesure que le
dérangement serait plus grand: or il est évident que les grands corps et les fibres grossières des peuples du nord sont moins capables de dérangement que les fibres délicates des peuples des pays chauds, l'âme y est donc moins sensible à la douleur. Il faut écorcher un Moscovite pour lui donner du
sentiment.
Avec cette délicatesse d'organes que l'on a dans les pays chauds, l'âme est souverainement émue par tout ce qui a du rapport à l'union des deux sexes: tout conduit à cet objet.
Dans les climats du nord, à peine le physique de l'amour a-t-il la force de se rendre bien sensible; dans les climats tempérés, l'amour, accompagné de mille accessoires, se rend agréable par des choses qui d'abord semblent être lui-même, et ne sont pas encore lui; dans les climats plus chauds, on aime
l'amour pour lui-même; il est la cause unique du bonheur; il est la vie.
Dans les pays du midi, une machine délicate, faible, mais sensible, se livre à un amour qui, dans
un sérail, naît et se calme sans cesse; ou bien à un amour qui, laissant les femmes dans une plus
grande indépendance, est exposé à mille troubles. Dans les pays du nord, une machine saine et bien
constituée, mais lourde, trouve ses plaisirs dans tout ce qui peut remettre les esprits en mouvement: la
chasse, les voyages, la guerre, le vin.
Vous trouverez dans les climats du nord des peuples qui ont peu
de vices, assez de vertus, beaucoup de sincérité et de franchise. Approchez des pays du midi, vous croirez vous éloigner de la morale même: des passions plus vives multiplieront les crimes; chacun
cherchera à prendre sur les autres tous les avantages qui peuvent favoriser ces mêmes passions. Dans les pays tempérés, vous verrez des peuples inconstants dans leurs manières, dans leurs vices même, et dans leurs vertus; le climat n'y a pas une qualité assez déterminée pour les fixer eux-mêmes.
La chaleur du climat peut être si excessive que le corps y sera absolument sans force. Pour lors
l'abattement passera à l'esprit même; aucune curiosité, aucune noble entreprise, aucun sentiment
généreux; les inclinations y seront toutes passives; la paresse y fera le bonheur; la plupart des châtiments y seront moins difficiles à soutenir que l'action de l'âme, et la servitude moins insupportable que la force d'esprit qui est nécessaire pour se conduire soi-même.
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ironmike (
17/08/2005 20:32 )
À Limeil-brévannes / France
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Suite chapitre
Chapitre III
Contradiction dans les caractères de certains peuples du midi
Les Indiens sont naturellement sans courage; les enfants même des Européens nés aux Indes
perdent celui de leur climat. Mais comment accorder cela avec leurs actions atroces, leurs coutumes,
leurs pénitences barbares? Les hommes s'y soumettent à des maux incroyables, les femmes s'y brûlent
elles-mêmes : voilà bien de la force pour tant de faiblesse.
La nature, qui a donné à ces peuples une faiblesse qui les rend timides, leur a donné aussi une
imagination si vive que tout les frappe à l'excès. Cette même délicatesse d'organes, qui leur fait
craindre la mort, sert aussi à leur faire redouter mille choses plus que la mort. C'est la même sensibilité
qui leur fait fuir tous les périls, et les leur fait tous braver.
Comme une bonne éducation est plus nécessaire aux enfants qu'à ceux dont l'esprit est dans sa maturité, de même les peuples de ces climats ont plus besoin d'un législateur sage que les peuples du nôtre. Plus on est aisément et fortement frappé, plus il importe de l'être d'une manière convenable, de
ne recevoir pas des préjugés, et d'être conduit par la raison.
Du temps des Romains, les peuples du nord de l'Europe vivaient sans arts, sans éducation, presque
sans lois; et cependant, par le seul bon sens attaché aux fibres grossières de ces climats, ils se
maintinrent avec une sagesse admirable contre la puissance romaine, jusqu'au moment où ils sortirent
de leurs forêts pour la détruire. |
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ironmike (
17/08/2005 20:34 )
À Limeil-brévannes / France
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Chapitre VII
De l'Afrique et de l'Amérique
Voilà ce que je puis dire sur l'Asie et sur l'Europe. L'Afrique est dans un climat pareil à celui du midi de l'Asie, et elle est dans une même servitude. L'Amérique , détruite et nouvellement repeuplée
par les nations de l'Europe et de l'Afrique, ne peut guère aujourd'hui montrer son propre génie : mais
ce que nous savons de son ancienne histoire est très conforme à nos principes. |
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ironmike (
17/08/2005 20:36 )
À Limeil-brévannes / France
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Chapitre II
Des peuples d'Afrique
La plupart des peuples des côtes de l’Afrique sont sauvages ou barbares. Je crois que cela vient beaucoup de ce que des pays presque inhabitables séparent de petits pays qui peuvent être habités. Ils sont sans industrie ; ils n'ont point d'arts ; ils ont en abondance des métaux précieux qu'ils tiennent immédiatement des mains de la nature. Tous les peuples policés sont donc en état de négocier avec eux avec avantage; ils peuvent leur faire estimer beaucoup des choses de nulle valeur, et en recevoir
un très grand prix. |
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