L'ancien ministre de l'éducation du gouvernement Jospin, Claude Allègre, Claude Allègre revient sur le concept de démocratie qu'il juge être "le meilleur système et le plus souhaitable, mais déplore qu'il soit devenu "l'unique critère d'appréciation d'un pays étranger" sans que d'autres facteurs tels que le contexte historique, sociologique ou ethnique soient pris en compte. Concernant l'Afrique, Claude Allègre prône la création d'autres formes de démocratie et dit textuellement ceci :
"Passons à l'Afrique, où l'on a fabriqué des démocraties plaquées sur des divisions ethniques et tribales ancestrales et persistantes, où l'on a voulu instaurer des élections présidentielles au suffrage universel partout. Du coup, chaque élection présidentielle se termine dans un bain de sang, quand ce n'est pas une guerre. Voyez la Côte d'Ivoire, voyez aujourd'hui le Kenya. Ne vaudrait-il pas mieux inciter ces pays à élaborer d'autres formes de démocratie avec des autonomies provinciales fortes où le gouvernement se constituerait de manière indirecte, où les différences tribales seraient prises en compte, où le droit des minorités serait institutionnel ? On me dira que cela dépend d'eux. Mais c'est faux. Ils sont dans cet état parce que l'Occident leur a dit que pour être reconnus et aidés financièrement ils devaient devenir des pays démocratiques à l'occidentale. Souvenez-vous du sommet de La Baule."
Si Claude Allegre a le mérite de vouloir ouvrir de nouvelles pistes de réflexion, il reste un peu caricatural quand il affirme que "chaque élection présidentielle se termine dans un bain de sang, quand ce n'est pas une guerre". Les exemples de transitions réussies en Afrique du Sud, au Sénégal (en 2000), au Ghana, au Botswana, au Liberia etc mériteraient aussi d'être soulignés. Bien sur dira t-on, quand un train arrive à l'heure, les médias n'en parlent pas...
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