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Le rôle de l’armée dans les crises au Maghreb : un modèle pour l’Afrique noire francophone ?
11/02/2011
 

Le rôle joué par l'armée en Tunisie puis en Egypte peut-il se transposer à l'Afrique subsaharienne ?
 
Par Lucien Pambou
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Hosni Moubarak  
Hosni Moubarak
 

En Tunisie, l’armée a favorisé, grâce aux Etats Unis, un corridor favorisant le départ de Ben Ali. Une armée citoyenne quasiment reléguée au second rang au profit de la police pendant le règne du Président déchu.

En Egypte, l’armée, malgré les injonctions pour une transition immédiate des Etats Unis et de l’Union européenne, continuait de fermer le corridor pour un départ éventuel d’un de ses membres le plus important : le Président Moubarak qui dit être le rempart contre le développement de l’islamisme politique. Dans les deux crises, l’armée a, semble-t-il, adopté une position que l’on peut qualifier de "citoyenne" pour la République. La vérité est plus complexe et nécessite un détour par l’histoire de la place de l’armée dans le Maghreb.

Ceci n’est pas un langage révolutionnaire, mais le constat que le respect des peuples passe par un soutien réel de l’armée à la démocratisation et à la rupture de leurs pratiques anciennes qui consistent à soutenir le président en exercice, quelque en soit le prix


Les évolutions historiques des pays du Maghreb, comme l’Algérie où l’armée est considérée comme le dépositaire des fondements de la Nation par la libération du pays vis-à-vis de la France, n’ont rien à voir à celle de la Tunisie où l’armée incarne la protection de la Nation, à l’image de celle de l’Egypte où l’armée a joué un rôle très important contre Israël en 1973. Au Maroc, la monarchie soumet l’armée, même si certains de ses généraux (comme le Général Oufkir) ont voulu attenter à la vie du Roi. En Lybie, le Président Mouammar Kadhafi est arrivé au pouvoir par un coup d’Etat. Depuis les années 60, l’armée apparait comme le garant du pouvoir dans le Maghreb avec des variations qui sont liées au contexte de chacun des pays.

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En Egypte, une partie de l’armée s’est enrichie, tout comme en Algérie, car les généraux dans ces deux pays s’estiment être les garants de la lutte contre l’islamisme, recevant ainsi des Etats Unis des aides matérielles et financières, surtout pour l’Egypte, pour des raisons de géostratégies, de sécurité et de gestion du conflit israélo-palestinien.

Pour toutes ces raisons, la démocratie réelle et économique en direction des populations a été abandonnée au profit d’une démocratie politique fondée sur la corruption, la manipulation et l’ « esclavagisation » des couches importantes de la société civile. Les révoltes en cours dans le monde arabe qui donnent l’impression que l’armée est dans une position ambigüe, tiennent justement au fait que les fondements institutionnels de la constitution des Etats dans le Maghreb ne sont pas uniquement le fait de l’armée.

Des civils ont perdu leur vie et nul ne peut nier que ces couches civiles ont aussi largement contribué à la résistance contre le colonisateur. C’est vrai en Algérie, c’est vrai en Egypte, les situations étant plus contrastées en Tunisie et en Lybie.



Ce comportement de l’armée dans le Maghreb est-il transposable en Afrique noire francophone ?
Eyadema fut un militaire nuisible à la démocratie en Afrique  
Eyadema fut un militaire nuisible à la démocratie en Afrique
© cnn.com
 

A première vue, on peut penser que la violence politique dans les années 70, la participation de l’armée à des nombreux coups d’Etat pour modifier les régimes politiques, font des armées de l’Afrique noire francophone des satrapes militarisés au profit des présidents qui ont accédé aux affaires. L’analyse plus fine montre qu’après les années 90 le comportement de l’armée en Afrique noire devient plus subtil. La plupart de ces chefs-présidents quittent "le manteau de général en chef" pour endosser celui de président civil et devenir plus acceptable pour la compétition démocratique, politique, normale.

On a vu aussi certains généraux, comme au Mali ou en Guinée, participer à la pacification des modes d’accès à la compétition politique. Dans les faits, l’armée en Afrique noire francophone reste toujours au service du président-général devenu civil, et celui-ci continue d’exercer une violence symbolique et réelle sur les populations en les maintenant dans la pauvreté grâce à une conjonction subtile de recrutement clanique et tribale des militaires, afin de s’assurer de la conservation du pouvoir politique.

De là où nous sommes, en Occident, il nous faudra questionner les dirigeants politiques africains sur le rôle réel de l’armée en Afrique noire. L’armée doit-elle servir un homme ou défendre l’Etat-Nation en construction ? Les révoltes dans le Maghreb sont un espoir pour l’Afrique noire francophone car elles montrent que l’armée peut être neutre, malgré ses hésitations, et que des forces politiques démocratiques organisées doivent accompagner et soutenir les mouvements populaires quand les populations refusent la dictature et la répression et veulent vivre libres. C’est un devoir moral pour les partis de l’opposition et leurs dirigeants qui doivent se conscientiser et refuser l’inacceptable.

 
 

Les dirigeants des partis politiques de l’opposition doivent dépasser le niveau du verbe en constituant des partis politiques hors contexte ethnique, en brisant le verrou de l' "ethnicisation" et de la pratique de la "mangeoire" qui contribuent à les vassaliser vis-à-vis des présidents en exercice.

Il est l’heure de faire les choix des principes de justice, de liberté, de la démocratie réelle en impliquant l’armée dans une neutralité en cas de compétition politique ou de soulèvement des peuples. Ceci n’est pas un langage révolutionnaire, mais le constat que le respect des peuples passe par un soutien réel de l’armée à la démocratisation et à la rupture de leurs pratiques anciennes qui consistent à soutenir le président en exercice, quelque en soit le prix.

C’est vrai pour l’armée en Côte d’Ivoire qui devrait adopter une attitude plus républicaine et plus neutre face à la compétition politique opposant Gbagbo et Ouattara. Il apparait évident que les peuples appauvris économiquement, socialement et culturellement en Afrique noire francophone vont s’émanciper grâce à l’éducation et à une prise de conscience de leur situation. Encore faut-il que les dirigeants politiques et l’armée ne constituent pas une entrave à cette émancipation.

Amadou Toumani Touré, un ancien militaire qui a acquis sa légitimité grâce aux urnes  
Amadou Toumani Touré, un ancien militaire qui a acquis sa légitimité grâce aux urnes
© getty
 

L’Afrique noire se transforme au-delà des vieilles nations occidentales (Etats-Unis, France ou Grande Bretagne). Les puissances chinoises, indiennes et plus largement asiatiques s’installent dans le paysage politique autant qu’économique de l’Afrique noire francophone. Ces puissances n’ont pas le même passif historique que l’Occident vis-à-vis des populations noires.

L’Occident ne pourra pas continuer à tromper l’Afrique noire francophone sans frais, ni s’entêter à choisir des militaires à la tête des Etats africains pour piller l’Afrique noire francophone et laisser les populations dans une pauvreté abyssale grâce à une complicité explicite avec certains dirigeants et grâce au cordon militaire local des pays (pour la paix sociale) dressé par ces responsables africains.

L’armée doit savoir qu’un jour l’histoire se retourne et de nouvelles forces apparaissent en renversant les rapports qui hier étaient considérés inscrits définitivement dans le marbre. Les armées de l’Afrique noire francophone doivent s’inspirer des leçons positives du comportement positif de l’armée tunisienne.




       
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lucien pambou   
 
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