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Le très redoutable Chef de guerre libérien, Prince Johnson.
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camer.be |
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Compaoré nous avait demandé de l'"évincer" a déclaré l'ex-chef de guerre libérien à RFI et à l’Agence France Presse à Monrovia. Prince Johnson qui reconnaît avoir assassiné avec d’autres le chef de l'Etat burkinabé Thomas Sankara, en 1987. Ce dernier avait déjà reconnu devant la Commission Vérité Réconciliation du Liberia, le 29 août, avoir participé à l'élimination de Sankara, mais sans nommer de commanditaire. Cette fois-ci, Johnson précise que la sale besogne a été commise après que Blaise Compaoré leur eut demandé de l'"évincer du pouvoir". Le libérien explique que la présence de son groupe de mercenaires sur le territoire burkinabé était due à la préparation d’un coup d’état contre le régime du président libérien d’alors Samuel Doe.
Une sorte d’accord aurait alors été trouvé entre M. Compaoré, à l’époque premier ministre de Sankara, et le groupe de Johnson, qui devait exécuter le président burkinabé, en contre-partie le groupe pourrait mener tranquillement son complot contre Samuel Doe au Burkina Faso : "Le numéro deux, Blaise Compaoré, a demandé de l'aider à obtenir l'éviction du pouvoir de Thomas Sankara. Il a dit que c'était la seule façon pour nous de pouvoir vivre au Burkina sans aucune menace. Et Sankara a été tué. Nous l'avons fait parce que c'était le seul moyen pour nous de rester au Burkina et de préparer notre attaque contre Doe", a affirmé Prince Johnson.
"Nous ne voulions pas être renvoyés au Liberia et être poursuivis, ainsi nous avons été contraints d'accéder à la demande du numéro deux, Blaise Compaoré, en évinçant du pouvoir Sankara qui a été par la suite assassiné", a martelé Johnson, qui attribue même à l’actuel président du Pays des hommes intègres le rôle de facilitateur dans l’opération.
"Blaise Compaoré était tout. Il contrôlait les casernes et les forces spéciales des commandos qui étaient responsables du palais présidentiel. Donc il était très facile d'y pénétrer", a-t-il assuré.
Des révélations fausses, selon le porte-parole du gouvernement burkinabé, Philippe Sawadogo, approché par RFI qui invalide des affirmations "un peu dignes de fiction", des "affabulations" ; "Le Burkina Faso (...) a oeuvré à la réconciliation des coeurs et des fils de ce pays (Le Liberia) à travers plusieurs mécanismes de dialogue. (Cette accusation) vient tout simplement comme une intention d'atteinte à notre image", a contesté ce dernier. Blaise Compaoré, qui a succédé Sankara après sa mort à la tête du Burkina Faso a toujours nié toute implication dans la disparition du "père de la révolution burkinabé".
En outre l’ancien chef de guerre cite dans la même interview l'ancien président ivoirien Houphouët Boigny (1960-1993). Ce dernier aurait été pour l’éviction de Sankara et aurait donné son accord aux mercenaires libériens de "passer par son pays pour aller au Burkina". Prince Johnson à qui il est attribué de multiples meurtres au Liberia pendant la guerre civile de 1991 à 2001, est surtout connu pour avoir fait filmer ses soldats torturant à mort Samuel Doe. |