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Le chef du Front national, Jean-Marie Le Pen
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nouvelobs.com |
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Le parti d'extrême droit du Front national (FN), qui a mis en vente son siège de Saint-Cloud (Hauts-de-Seine) pour retrouver des fonds, a choisi de s'installer à Nanterre, avait annoncé vendredi 4 avril Jean-Marie Le Pen dans une vidéo sur le site du Front national. « Nous allons procéder au déménagement dans le courant de mai et de juin », avait-il expliqué.
« Un immeuble très convenable, très bien, peut-être mieux que celui de Saint-Cloud [surnommé le Paquebot, NDLR] », et voilà pour la nouvelle maison du FN. La vente du Paquebot devait permettre au parti de recouvrer ses dettes, après la déroute aux législatives qui lui avait laissé un trou financier estimé à plus de 8 millions d'euros, et une subvention publique en forte baisse pour les années à venir.
Évidemment, cela n'avait pas plu au maire communiste de la ville, qui avait qualifié de « honte pour la démocratie » ce projet d'installation. « Le FN ose venir à Nanterre, ville dans laquelle ils n'ont même pas d'élus. Nous sommes une grande ville populaire, ancrée à gauche. Ils n'ont qu'à s'installer dans une ville dans laquelle ils ont des élus », avait protesté Alain Raimbault, directeur de cabinet du maire, Patrick Jarry. Bien décidé à empêché cet envahissement, ce dernier avait écrit, quelques mois auparavant, au préfet des Hauts-de-Seine pour « l'alerter des inquiétudes de la population, suite aux rumeurs de l'installation du FN à Nanterre ».
Samedi 17 mai 2008, entre 500 et 1 000 habitants ont manifesté contre cette installation prochaine. « Le choix d'une commune de gauche est une provocation », s'est insurgé Jacques Celet, de la section locale de la Ligue des droits de l'homme (LDH), l'une des associations de gauche et d'extrême gauche ayant appelé au rassemblement. « Le Pen nous fait l'anniversaire de mai 1968 à Nanterre, qu'il aille à Neuilly ! »
Parmi les manifestants, Jacqueline Fraysse, députée PCF. Elle ne s'est pas opposée à la suggestion de la LDH de renommer la rue des Suisses, que doit investir le parti d'extrême droite, rue Brahim Bouarram, d'après le jeune homme d'origine maghrébine noyé dans la Seine en 1995 par des militants du FN. « Sous réserve que les riverains soient d'accord car cela entraînerait de nombreuses formalités administratives », a-t-elle cependant précisé. Parti de la place des Droits de l'homme en début d'après-midi, le cortège n'a toutefois pas pu se rendre dans la rue en question, bloquée par les CRS.
Accessoirement, la 605 du chef du FN, mise en vente sur ebay avec la mention « à considérer comme un objet de collection, plaisantins s'abstenir », a finalement été vendue le 14 mai pour la modique somme de 20 050 euros. Toutes nos félicitations au chanceux acquéreur. |