6/26/2010] Un ancien chef de la diplomatie française parle de l'Afrique et la mondialisation
Le concept d'une « mondialisation win- win » est faux et n'a été qu'une présentation idyllique faite à l' endroit des pays, a indiqué vendredi Hubert Védrine, ancien ministre français des Affaires étrangères et expert international en géopolitique et géostratégie, lors d'une conférence internationale au Palais des Congrès de Lomé.
Hubert Védrine, ancien ministre français des Affaires étrangères
Présentant les « Atouts et handicaps de l'Afrique dans la mondialisation », M. Védrine a fait noter que la mondialisation est aussi un rapport de force et qu'elle pose de problème à tout le monde.
Cet ancien chef de la diplomatie et officiel de haut rang français a souligné que des pays occidentaux ont été des puissances mondialisatrices depuis 1850 et que ce n'est pas la première fois qu'ils tentent d'imposer leur vision au monde.
Selon cet expert international français, tous les pays ont une politique africaine mais le continent ne pourra en tirer profit qu' en faisant une analyse précise de la stratégie de chacun des partenaires et en développant des capacités de négociation.
Des pays africains sont sollicités à cause de leur position dans une «compétition multipolaire » en terme de matières premières, économie, énergie et stratégie, a dit M. Védrine, soulignant qu'à l'étape actuelle, la mondialisation est « remplie d'opportunités » dont les pays africains doivent bénéficier.
Il a relevé que la Chine, qui se développe à une certaine vitesse et doit sécuriser pendant les 20, 30 et 40 années à venir son développement, a une politique africaine. « Tous le monde en parle parce que c'est la plus visible, mais la Chine n'est pas seule », a fait remarquer l'experts international français en géopolitique et géostratégie.
« Il y a l'Inde, le Brésil, etc qui commencent à se développer avec des visions pour l'Afrique par rapport à ce qu'ils peuvent importer ou exporter », a t-il précisé, faisant état également des Emirats.
Pour M. Védrine, certains pays « voient mieux » la Chine, qui pose des conditions économiques et non politique, par rapport à l' Europe.
Hubert Védrine est arrivé au Togo à l'invitation de l'école des Hautes études commerciales (HEC) de Paris, dans le cadre de la conférence inscrite dans le programme ATENS, « Avançons tous ensemble », du gouvernement togolais pour le renforcement des capacités managériales des agents de l'Administration.
(XINHUA)
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