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jeudi 6 septembre 2012

____Tombouctou, Centre intellectuel de l'Afrique Noire médiévale.. Soundjata Kéita, Les Créatures de l'esprit -fondateur de l’empire du Mali // 2-Destruction des mausolées de Tombouctou : un "crime de guerre" CPI



Soundjata Kéita, fondateur de l’empire du Mali

© http://perso.wanadoo.fr/laurent.berte

Il est admis que la ville de Tombouctou, qui se trouve actuellement dans la République du Mali, fut fondée approximativement au 12e siècle. Cette cité eut dès sa création un extraordinaire potentiel stratégique, étant donné qu'en plus de se trouver au bord du fleuve Niger, elle avait Gao à l'est, c'est-à-dire le centre névralgique des affaire avec l'Orient; et à l'ouest Walata, la porte menant aux mines de sel qui à cette époque pouvait valoir jusqu'à deux fois son pesant d'or. Au Nord, se trouvaient le Maghreb et la mer Méditerranée, et au sud des royaumes qui s'étendaient jusqu'à l'océan atlantique. Profitant de la protection offerte par l'Empire du Mali, puis ensuite celui des Songhaï, Tombouctou se convertit rapidement en un centre commercial, culturel et scientifique d'envergure exceptionnelle.

Dès la fondation de l'Empire du Mali par Soundjata Keita circa 1230, Tombouctou commence à avoir une importance de plus en plus grande. Mais la cité entre par la grande porte de l'Histoire universelle durant le règne de l'Empereur Kankan Moussa (qui régna de 1312 à 1337), frère et successeur de l'Empereur explorateur Aboubakar II. En 1324, Kankan Moussa entreprend son pèlerinage à la Mecque, avec une fastueuse escorte de plus de 60000 hommes-soldats. A cette époque, son Empire, plus grand que toute l'Europe occidentale, produisait la moitié de tout l'or du monde: Kankan Moussa avait donc avec lui, le partageant gracieusement sur son chemin, plus de 11 tonnes d'or qui perturberont la côte de l'or à la bourse du Caire pendant 12 ans. Il rentrera de ce pèlerinage en 1325, ramenant avec lui un grand nombre de docteurs, d'érudits, d'intellectuels et de lettrés de tous types, principalement attirés par sa richesse. Parmi eux se trouve l'architecte arabe d'origine andalouse Abu Ishaq es-Saheli, qui sera chargé de construire la fameuse cité de Djingareyber. La réputation de Tombouctou comme cité de l'or, de la science et de la culture trouve son origine à cette époque.

Représentation de Kankan Moussa avec l’une de ses légendaires pépites d’or

© itinerariafricani.net

Mais sans doute Tombouctou atteint son âge d'or sous la bannière de l'Empire Songhaï, et plus precisement sous la dynastie des Askias. Effectivement, l'Askia Mohammed (Mamadou) Touré arrive au pouvoir en 1493, après avoir detrôné le fils de Sonni Ali Ber. Cet officier militaire d'origine soninké impose une organisation economique, administrative et militaire dont l'efficacité ne put que difficilement être atteinte par les autres empires de son temps. Il fait son pélérinage à la Mecque en 1495, revient avec le titre de Calife, et decide d'intensifier la politique de développement intellectuel et scientifique de Tombouctou. Ainsi, au début du 16e siècle, la cité de Tombouctou a plus de 100 000 habitants, dont 25000 étudiants, tous scolarisés dès l'âge de 7 ans dans l'une des 180 écoles coraniques de la cité. Tombouctou avait donc l'un des taux d'alphabétisation les plus élevés du monde à cette époque.

Le joyau de ce système éducatif était l'Université de Sankoré, une Université ou s'étudiaient la théologie, le droit coranique, la grammaire, les mathématiques, la géographie et la médecine (les médecins de Tombouctou étant particulièrement réputés pour leurs techniques de chirurgie occulaire dont le traitement de la cataracte par exemple). La splendeur de cette Université se manifestait alors par des échanges avec les Universités de Fès, de Cordoue, et surtout avec l'Université Al-Azhar du Caire.

C'est aussi ce qui explique pourquoi l'Empereur Kankan Moussa et son vaste empire figuraient sur les meilleures cartes géographiques du 14e siècle. Sur la plus fameuse d'entre elles, il tient une pépite d'or à la main.

Tombouctou aujourd’hui

© africamaat.com

De tous les érudits de Tombouctou, le plus fameux fut sans aucun doute Ahmed Baba (1556-1627), un scientifique, théologien, philosophe et humaniste prolifique, auteur de plus de 50 livres traitant tous de sujets différents, et qui fut recteur de l'Université de Sankoré. Pour rencontrer cet ancien disciple du savant Mohammed Bagayoko, les erudits de toutes les pays musulmans venaient régulièrement à Tombouctou.

L'attraction que Tombouctou exerçait sur les intellectuels du monde musulman se révèle dans les "Tariks", chroniques écrites par des lettrés musulmans (arabes ou non) décrivant les évènements et l'actualité de leur temps. Le Tarik le plus célèbre à propos de Tombouctou et du Soudan Occidental est le "Tarik es-Soudan", écrit par Abdelrahman es-Saadi (1596-1656) Soudan signifie "Pays des Noirs" en arabe, et le Soudan occidental désigne l'Afrique occidentale actuelle. Cet érudit de Tombouctou décrivait sa cité natale comme étant "exquise, pure, délicieuse, illustre cité bénite, généreuse et animée, ma patrie, ce que j'ai de plus cher au monde". Tout aussi célèbre est le "Tarik es-Fettah" écrit par Mahmoud al-Kati, le neveu, trésorier et conseiller de l'Askia Mohammed Touré. Selon cet auteur, Tombouctou était caractérisée par "la solidité des institutions, les libertés politiques, la pureté morale, la sécurité des personnes et des biens, la clémence et la compassion envers les pauvres et les étrangers, la courtoisie à l'égard des étudiants et des Hommes de Science". Il peut être intéressant de mentionner la particulière ascendance de Mahmud al-Kati ("al-Kati" est une déformation de l'arabe "al-Quti", le Goth): il était le fils d'une nièce de l'Askia, et de Ali Ben Ziyad, un Wisigoth islamisé qui décida de fuir les persécutions religieuses du sud de l'Espagne, traversant tout le Maghreb pour s'établir définitivement au "Pays des Noirs".

Livre de Kati Dalail (1485)

Livre de Kati Dalail (1485)

Une autre fameuse description de Tombouctou trouve son origine dans la visite faite en 1512 par Léon l'Africain, un musulman de Grenade (né comme Al Hassan ibn Muhamad al-Wazzan) qui dût aussi fuir l'Andalousie avec toute sa famille en 1494, devant l'intégrisme chrétien des Castillans. Après avoir vécu au Maghreb, puis à Rome où il se mit sous la protection du pape Léon X (qui le baptisa en lui donnant son nom), il écrivit sa fameuse "Description de l'Afrique" où il affirma à propos de Tombouctou: "On y vend beaucoup de livres venant de Berberie, et on tire plus de bénéfice de ce commerce que de toutes les autres marchandises" (rappelons que Tombouctou se trouvait au centre d'un Empire qui produisait la moitié de tout l'or du monde). Car effectivement, la cité comptait plus de 80 bibliothèques privées, la bibliothèque personnelle de Ahmed Baba par exemple était riche de plus de 1700 livres, sans être selon ses propres dires la plus grande de la ville: c'est que malgré ses immenses richesses et sa puissance économique, Tombouctou se voulait plus une cité de Savoir et de Science qu'une cité de commerce.

Représentation de la ville au 19è siècle © herodote.net

L'âge d'or de l'Empire Songhaï et de Tombouctou se termine à la fin du 16e siècle. En 1591, le Sultan marocain Ahmed el-Mansur y envoie une expédition militaire de mercenaires dirigés par un renégat espagnol, le pacha Youder. Ils vaincront les armées songhaï lors de la décisive bataille de Tindibi, puis entrent par la suite à Tombouctou. En 1593, le Sultan marocain décide de prendre le plus précieux de Tombouctou: il ordonne l'arrestation de tous les intellectuels, docteurs et lettrés de Tombouctou, et leur déportation à Marrakech (ainsi fut exilé Ahmed Baba, qui fut ensuite contraint par la force à enseigner à l'Université de Marrakech).

Abderahman es-Saadi relatera les circonstances de cette invasion: "Les gens du Pacha pillèrent tout ce qu'ils purent trouver, faisant mettre à nu hommes et femmes pour les fouiller. Ils abusèrent ensuite des femmes.(...) Parmi les victimes de ce massacre on comptait neuf personnes appartenant aux grandes familles de Sankoré: le très docte jurisconsulte Ahmed-Moyâ; le pieux jurisconsulte Mohammed-el-Amin, (etc...). Mais surtout, comme le dira Mahmoud al-Kati dans son Tarik el-Fettah, orpheline de ses érudits, docteurs et lettrés, "Tombouctou devint un corpssans âme".

Plaque en mémoire de René Callié © .tombouctou.net

Tombouctou ne réussira plus à regagner son prestige d'antan. Pourtant, lorsque René Caillé arriva à Tombouctou en 1828, il ne pourra s'empêcher de s'extasier: "Les habitants sont doux et affables envers les étrangers, ils sont industrieux et intelligents dans le commerce qui est leur seule ressource... Tous les Nègres de Tombouctou sont en état de lire le Coran et même le savent par cœur". Même 140 ans après avoir perdu son indépendance, Tombouctou pouvait encore s'enorgueillir d'avoir une population à 100% alphabétisée, ce dont presque aucune autre ville au monde ne pouvait se prévaloir.

Tombouctou est aujourd'hui classée comme patrimoine de l'Humanité par l'UNESCO. Un programme a été mis sur pied pour protéger et restaurer les quelques 15.000 manuscrits qui sont aujourd'hui accessibles et qui datent de l'époque médiévale. On estime à quelques 100 000 le nombre de documents en circulation qui datent de la même époque et dorment dans des bibliothèques privées.

Autant de témoignages précieux sur ce que fut, et sera à jamais, Tombouctou.

Mise à jour 2/9/2012 : Fin juin et début juillet 2012, les islamistes radicaux d'Ançar Eddine ayant pris le contrôle de la ville de Tombouctou ont détruit sept mausolées de saints musulmans de la ville qui tourne actuellement au ralenti, désertée par une partie de ses habitants.(1)

Destruction des mausolées de Tombouctou : un "crime de guerre" selon la CPI

Le Monde.fr avec AFP | 01.07.2012 à 11h43 • Mis à jour le 01.07.2012 à 19h57

La ville de Tombouctou, inscrite jeudi sur la liste du patrimoine mondial en péril par l'Unesco à la demande du gouvernement malien, va-t-elle subir le même sort que les majestueux Bouddhas de Bamyan, en Afghanistan, qui n'ont pas survécu aux talibans et à leurs alliés d'Al-Qaida ? Située à environ 1 000 km au nord de Bamako, Tombouctou est contrôlée depuis le 1er avril par des groupes armés, dont des djihadistes.

Surnommée "la cité des 333 saints" ou plus banalement "la perle du désert", inscrite au patrimoine mondial par l'Unesco depuis 1988, elle a été un haut-lieu du tourisme mais était déjà très affectée par la présence dans le nord malien d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).

  • SEPT MAUSOLÉES DÉTRUITS

Samedi, les combattants d'Ansar Eddine ont détruit au moins trois mausolées de saints musulmans de la ville. Tôt samedi matin, "une équipe d'une trentaine de combattants se sont dirigés vers le mausolée de Sidi Mahmoud, dans le nord de la ville, qu'ils ont encerclé", a expliqué un témoin, travaillant pour un média local, qui a assisté à l'opération. "Certains avaient des armes. Ils n'ont pas tiré. Alors, ils ont commencé par crier : "Allah akbar !, Allah akbar !" ("Dieu est grand ! Dieu est grand !") et avec des pioches et des houes, ils ont commencé par casser le mausolée. Quand un grand bloc du mausolée est tombé sur la tombe, ils ont commencé par crier encore "Allah Akbar !" et après, ils sont allés vers un autre mausolée", a ajouté cet homme

Selon plusieur témoins, les islamistes d'Ansar Eddine ont détruit les mausolées de Sidi Mahmoud, Sidi Moctar et Alpha Moya, en quelques heures. Le groupe armé qui a menacé de s'en prendre à tous les mausolées de Tombouctou a poursuivi ses destructions dimanche. Les combattants se sont attaqués à coups de houes et burins aux quatre mausolées, dont celui de Cheikh el-Kébir, situés dans l'enceinte du cimetière de Djingareyber (sud), selon un témoin présent sur les lieux.

Lire : A Tombouctou, les islamistes détruisent les mausolées musulmans

Lire : Tombouctou, épicentre du nouvel obscurantisme islamiste africain

"UN CRIME DE GUERRE"

Le Mali a appelé dimanche les Nations unies à prendre des mesures après ces destructions "criminelles". "Le Mali exhorte l'ONU à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à ces crimes contre l'héritage culturel de la population", a déclaré la ministre malienne des arts, du tourisme et de la culture, Diallo Fadima, lors d'une réunion de l'Unesco à Saint-Pétersbourg.

La procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a déclaré dimanche que la destruction en cours de mausolées était "un crime de guerre" passible de poursuites de la CPI. "Mon message à ceux qui sont impliqués dans cet acte criminel est clair : arrêtez la destruction de biens religieux maintenant. C'est un crime de guerre pour lequel mes services sont pleinement autorisés à enquêter", a déclaré Mme Bensouda à Dakar.

Elle a précisé que l'article 8 du statut de Rome portant création de la CPI stipulait que "les attaques délibérées contre des bâtiments civils non protégés qui ne sont pas des objectifs militaires constituent un crime de guerre. Cela inclut les attaques contre les monuments historiques, tout comme la destruction de bâtiments dédiés à la religion".



Tombouctou, ville du nord du Mali contrôlée depuis fin mars par les islamistes, a été inscrite jeudi 28 juin sur la liste du patrimoine mondial en péril par l'Unesco à la demande du gouvernement malien.

Tombouctou, ville du nord du Mali contrôlée depuis fin mars par les islamistes, a été inscrite jeudi 28 juin sur la liste du patrimoine mondial en péril par l'Unesco, à la demande du gouvernement malien.

Crédits : REUTERS/LUC GNAGO

LES 333 SAINTS DE LA VILLE

La cité a été fondée entre le XIe et le XIIe siècle, selon les documents, par des tribus touareg. Les mausolées de saints musulmans sont considérés comme des protecteurs dans la ville. "Il y a 333 saints à Tombouctou, on sait exactement où ils sont enterrés, entre les cimetières, les mausolées ou de simples tombeaux. Il y a 16 mausolées, bien construits", généralement en terre crue, "les sépultures sont là, on peut les visiter", explique, sous couvert d'anonymat, un expert malien de ces questions, originaire de la ville.

Selon lui, ces personnages vénérés, qui valent à Tombouctou son surnom de "cité des 333 saints", "représentent ceux que, dans la culture occidentale, on appelle saints patrons". Il y en a qui sont sollicités "pour les mariages, pour implorer la pluie, contre la disette..." Les mausolées des saints ont une grande importance à Tombouctou et sont "des composantes essentielles du système religieux dans la mesure où, selon la croyance populaire, ils étaient le rempart qui protégeait la ville de tous les dangers", affirme l'Unesco sur son site.

Ces sites, importants lieux de recueillement, sont situés en ville ou dans des cimetières en périphérie de la cité avec des tombes portant des stèles et autres insignes funéraires. Les cimetières de Sidi Mahmoud, dans le nord de la ville, et d'Alpha Moya (ou Alpha Moya Idjé Tjina Sare), dans l'est de la cité, sont parmi les mausolées les plus visités par les pèlerins. Ces deux mausolées et celui de Sidi Moctar (ou Sidi el Moctar), dans le nord-est de la ville, sont les trois qui ont été détruits samedi par les islamistes dAnçar Eddine, prônant l'application de la charia (loi islamique) à travers tout le Mali. Ançar Eddine va continuer la démolition de tous les sites similaires, "sans exception", selon un de ses porte-parole, Sanda Ould Boumama. Tombouctou compte également trois grandes mosquées historiques (Djingareyber, Sankoré et Sidi Yahia).

MILLIERS DE MANUSCRITS

La ville est également célèbre pour ses dizaines de milliers de manuscrits, dont certains remontent au XIIe siècle, et d'autres de l'ère pré-islamique. Ils sont pour la plupart détenus comme des trésors par les grandes familles de la ville.

Avant la chute de Tombouctou aux mains des groupes armés, environ 30 000 de ces manuscrits étaient conservés à l'Institut des hautes études et de recherches islamiques Ahmed Baba (Ihediab, ex-Centre de documentation et de recherches Ahmed Baba), fondé en 1973 par le gouvernement malien. Possession des grandes lignées de la ville, ces manuscrits, les plus anciens remontant au XIIe siècle, sont conservés comme des trésors de famille dans le secret des maisons, des bibliothèques privées, sous la surveillance des anciens et d'érudits religieux. Ils sont pour la plupart écrits en arabe ou en peul, par des savants originaires de l'ancien empire du Mali.

Des manuscrits dans une bibliothèque de Tombouctou, le 1er juillet 2012.

Ces textes parlent d'islam, mais aussi d'histoire, d'astronomie, de musique, de botanique, de généalogie, d'anatomie... Autant de domaines généralement méprisés, voire considérés comme "impies" par Al-Qaida et ses affidés djihadistes.

Des bureaux de l'Ihediab ont été saccagés plusieurs fois en avril par des hommes en armes, mais les manuscrits n'ont pas été affectés. Par mesure de sécurité, ils ont été transférés vers un lieu "plus sécurisé", selon des défenseurs maliens de ce patrimoine. Dans une déclaration commune diffusée le 18 juin, les bibliothèques de Tombouctou affirment qu'aucun détenteur de manuscrit n'a été menacé, mais soulignent que la présence des groupes armés les "met en danger".

En plus de la ville de Tombouctou, l'Unesco a aussi inscrit jeudi sur la liste du patrimoine mondial en péril le Tombeau des Askia, un site édifié en 1495 dans la région de Gao, autre zone sous contrôle de groupes armés depuis fin mars. Des combats, qui ont fait au moins 20 morts, ont opposé mercredi à Gao des combattants touareg et des islamistes. Ces derniers en ont pris le contrôle total, selon de nombreux témoins.

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2012/07/01/la-destruction-des-remparts-protecteurs-de-tombouctou_1727539_3212.html

http://www.grioo.com/info5511.html

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__Matrix.. Analyse de la Substance Pensante ! **Évolution des consciences, New-Age, Philosophie, Critique politique, Critique sociale, Révolutions, Spiritualité. “Qu’est-ce vraiment que Matrix?" : Matérialiser son monde à travers le corps: Réflexion

Face à l’absurdité de la Non-Conscience, (Obscurité, dualité, Violence, ténèbre…), c’est la CONSCIENCE en mouvement (Fusion des opposés – Yin/Yang) qui triomphe toujours au final pour maintenir la Vie dans un Juste équilibre. (D’une façon ou d’une autre !)

"Ce qu'il faut que tu comprenne, c'est que pour la plupart ils ne sont pas prêt à se laisser débrancher, bon nombre d'entre eux sont tellement inconscient et désespérément dépendant du système, qu'ils vont jusqu'à se battre pour le protéger !"

Matrix – Analyse de la Substance Pensante ! *



La Trilogie Matrix a été adapté au cinéma à Partir d’écrits, de livres. Ces écrits, ont été conçus à la base, pour diffuser au plus grand Nombre un message. Ce message est de l’ordre de l’initiation. Or comme toute quête du bonheur est initiatique : Avec un début et une Fin (Alpha et Oméga) agissant sur les Trois Plans (Corps, Âme, Esprit), d’où la trilogie. Et si possible, avec une fin la meilleure possible. :-)

MATRIX

1) Introduction

Pour moi, Matrix c’est :

  • Un film qui pose une question politique (au sens large du terme)

et qui renforce ce questionnement en faisant appel à de nombreux concepts philosophiques en illustrant ces concepts de façon extrêmement ludique le tout dans un cadre de science-fiction qui est une métaphore très acide de notre société.

Qu’est-ce vraiment que Matrix ? InterObjectif | Catégorie(s): Évolution des consciences, New-Age, Philosophie, Politique, Révolutions, Spiritualité

par Vincent Clavien

http://interobjectif.net/qu-est-ce-vraiment-que-matrix/

Le texte qui suit est une sorte de synthèse personnelle au sujet de la trilogie Matrix.

réalisé par les "frères" Andy et Larry (Laurence) Wachowski : Matrix Synthèse entre des idées personnelles et des idées glanées ici et là, au fil de discussions ou de lectures. Je ne veux donc pas donner l’impression de revendiquer l’originalité tout ce que vous allez lire dans les pages qui suivent, mais j’ai essayé de rassembler un maximum d’idées (qui me semblaient pertinentes) en un tout cohérent, afin de donner un certain éclairage sur cette œuvre très riche.

MATRIX

1) Introduction

Pour moi, Matrix c’est :

un film qui pose une question politique (au sens large du terme) et qui renforce ce questionnement en faisant appel à de nombreux concepts philosophiques en illustrant ces concepts de façon extrêmement ludique le tout dans un cadre de science-fiction qui est une métaphore très acide de notre société.

Avec plein d’explosions.

Non mais je suis sérieux. Le film est politique dans le sens où il pose au spectateur la question :

Q: Quelle attitude choisissez-vous d’adopter face au monde dans lequel vous vivez ?

En définitive, Matrix propose au spectateur deux alternatives, que Morpheus présente à Néo sous la forme de deux pilules "Choisis la pilule bleue et tout s'arrête : après tu pourras faire de beaux rêves et penser ce que tu veux. Choisis la pilule rouge, tu restes au pays des merveilles, et on descend avec le lapin blanc au fond du gouffre. N'oublie pas : je ne t'offre que la vérité rien de plus." : dans la Matrice ou contre la Matrice.

Ce choix binaire, dualiste, rencontre naturellement un écho très fort dans de nombreux domaines et de nombreuses doctrines : passif ou actif, réaliste ou idéaliste, collabo ou résistant, matériel ou spirituel, rationnel ou émotionnel, conservateur ou progressiste, Nord ou Sud, etc. En tant que choix de vie, on peut le formaliser le plus généralement possible en utilisant la terminologie de l’analyse institutionnelle : d’un côté, l’individu institué (qui vit au sein d’une institution déjà existante en essayant de la préserver de tout changement), et de l’autre, l’individu instituant (qui crée, modifie ou renverse une institution). Précisons que dans cette optique, le mot « institution » doit se comprendre au sens large, pouvant désigner aussi bien une civilisation qu’une association de pétanque, une école, une entreprise, une famille ou une prison ; autrement dit : tout groupe lié à un certain lieu par un certain nombre de règles et une certaine hiérarchie.

La grande question de Matrix porte donc sur la relation entre l’individu et le système dans lequel il vit : L’individu au service du système ou le système au service de l’individu ?

Nous allons cependant voir que le pouvoir évocateur de Matrix est loin de rester aussi vague ou général.

2) Critique sociale

Passons en revue les caractéristiques de cet élément central, qui donne son titre à l’œuvre : la Matrice.

"Ce qu'il faut que tu comprenne, c'est que pour la plupart ils ne sont pas prêt à se laisser débrancher, bon nombre d'entre eux sont tellement inconscient et désespérément dépendant du système, qu'ils vont jusqu'à se battre pour le protéger !"

La Matrice est un système inhumain (créé et géré par des machines) qui exploite l’individu comme une pile jetable, dans le seul but de continuer à fonctionner. Ce système utilise une réalité factice pour maintenir les individus sous contrôle en leur imposant un univers virtuel et des règles artificielles qui leur sont donnés comme des réalités impossibles à remettre en question. Ajoutons que ces individus sont complètement séparés les uns des autres (car « stockés » chacun dans une capsule distincte) et endormis dans une position et un milieu qui évoquent celui du fœtus humain. L’individu est totalement passif et ses besoins vitaux sont entièrement pris en charge de façon mécanique (par le biais de multiples cordons « ombilicaux » qui renvoient également à l’image du fœtus) et en introduisant une certaine forme de cannibalisme : ce sont les cadavres des individus ayant terminé leur vie dans la Matrice qui, liquéfiés, servent de nourriture aux individus « actifs ».

On peut facilement voir dans cette description une critique acide de notre société. Le contexte de Matrix est fondamentalement subversif dans la mesure où il incite le spectateur à remettre en question le système dans lequel il vit, la culture qu’on lui impose, l’ordre établi, le système politique qui ne se soucie pas de lui, la société d’information qui le fait vivre dans un rêve, la société de consommation qui le fait régresser à l’état de fœtus, le système économique qui le traite comme du simple carburant et l’utilise comme un élément parfaitement remplaçable (voir la façon dont Néo est évacué de la Matrice lorsque la « machine-surveillante » s’aperçoit qu’il n’est plus à sa place), etc…

Dans « Kid’s Story » (l’un des neuf épisodes qui constituent Animatrix), c’est d’abord le système scolaire qui est montré comme étant du côté de la Matrice, puis les théories des psychologues qui tentent d’expliquer l’acte désespéré (et pourtant plein d’espoirs) de l’enfant : « Refus de la réalité », entendra-t-on notamment. C’est ainsi le concept même de « réalité » qui est mis en évidence comme une construction culturelle, artificielle.

Mais plus précisément — pour en revenir aux caractéristiques de la Matrice —, ce tableau est une description assez pertinente d’une société soumise au dogme du néo-libéralisme : les individus ne sont là que pour servir le « système » (les grandes entreprises ou même, plus simplement, l’économie en place), ils sont écartés autant que possible de toute vie politique, découragés et déresponsabilisés (notamment grâce aux médias), séparés les uns des autres et transformés en consommateurs passifs (consommateurs de biens autant que d’informations — information par ailleurs largement orientée, voire fabriquée) en lieu et place de citoyens. Et le mot d’ordre « liberté de marché — concurrence — chacun pour soi » débouche (symboliquement en tout cas) sur le cannibalisme déjà évoqué. Pas d’états d’âme, l’homme doit être un loup pour l’homme et pour son environnement.

3) Critique politique

Une scène en particulier vient corroborer cette dernière comparaison. Le personnage-traître du premier film, Cypher, regrette d’avoir été réveillé de son rêve et souhaite retrouver définitivement la passivité confortable de la Matrice — en grappillant quelques avantages au passage. Lors d’un dîner incognito dans un grand restaurant (à l’intérieur de la Matrice), il en discute avec l’agent Smith et pose les conditions de sa collaboration contre la résistance humaine : « Je veux retourner dans la Matrice. Je ne veux me souvenir de rien. Et je veux y être quelqu’un de riche et célèbre… un acteur par exemple. » Ce à quoi l’agent répond : « Comme vous voudrez, M. Reagan. »

L’allusion à Ronald Reagan (qui fut acteur avant de devenir président) est bien trop appuyée pour être le fruit d’un simple hasard. Elle fait d’ailleurs généralement rire le spectateur. Il n’en demeure pas moins que, historiquement, Reagan est généralement considéré comme l’icône du conservatisme et du néo-libéralisme. Ce n’est donc pas un hasard si c’est lui, entre tous, qui souhaite la victoire de la Matrice. Une victoire dont il profiterait d’ailleurs grandement, quoique de façon illusoire (car virtuelle) et purement égoïste (car au détriment de l’espèce humaine, en entravant sa libération).

Dans Matrix Reloaded, un autre détail vient une fois encore consolider cette thèse. Lorsque Néo rencontre l’Architecte de la Matrice, celui-ci lui explique qu‘en mettant au point la Matrice, les machines se sont rendues compte que les humains ne parvenaient pas à vivre dans une simulation de monde parfait. Les machines (et l’Architecte) durent donc concevoir une nouvelle Matrice en tenant compte de toutes les « anomalies » de l’Histoire humaine et en les intégrant au monde virtuel de la Matrice, ceci afin que les humains s’y sentent à l’aise et acceptent d’y vivre. Accompagnant les propos de l’Architecte, une myriade d’écrans de télévision diffusent à ce moment des images historiques (documents d’actualité, etc.) illustrant les « anomalies » de l’Histoire humaine. Parmi ces images, on n’est pas surpris de voir surgir celle d’Adolf Hitler. Mais aussi celle de… Georges W. Bush (également ultra-conservateur et artisan zélé du néo-libéralisme).

4) Contestation

Matrix s’oppose à cette « réalité » et se charge de replacer l’humain au centre du monde, tandis que Matrix Reloaded le place face à ses responsabilités, par le biais de la thématique du choix et de la motivation.

Matrix propose donc une autre voie et nous dit en substance : « Ce monde n’est pas une fatalité ; vous avez le pouvoir de le changer, et vous en avez le devoir. Les règles qu’on vous a inculquées comme étant naturelles sont totalement artificielles. Vous pouvez les contourner et les retourner contre ce système. » Un propos subversif qui rejoint donc totalement la contestation grandissante des mouvements dits alter-mondialistes, opposés à une société soumise aux intérêts financiers d’une infime minorité.

La description de Zion (dernier bastion de l’humanité face aux machines, que l’on découvre dans Matrix Reloaded après en avoir entendu parler dans Matrix), est donc loin d’être anodine et évoque fortement ce fameux « village mondial » alternatif, communautaire et festif, fortement métissé (reflétant les proportions des populations de la planète), et par là-même égalitaire (dans la mesure où il évacue l’idée qu’une minorité occidentale domine et exploite le reste du monde).

Il est d’ailleurs intéressant de recenser les innombrables emprunts de Matrix (et plus encore de Matrix Reloaded) aux différentes cultures du monde. Toutes les grandes cultures semblent représentées d’une manière ou d’une autre dans ces films, mais une — et une seule — d’entre elles est indissociablement liée à la Matrice : la culture américaine. Principale illustration de cette idée : les « agents », forces de l’ordre de la Matrice, sont dépeints comme une sorte d’archétype de l’agent du FBI. Comment ne pas faire de parallèle avec les USA, gardiens auto-proclamés du « monde libre » et surtout de l’ordre capitaliste ? Et pourtant ce sont les « méchants » du film ! C’est sur eux qu’il faut tirer, c’est leur camp qu’il faut combattre !

La lutte contre l’agent Smith a une signification plus particulière. Dans Matrix, Smith est principalement perçu comme un agent parmi d’autres, rien de plus qu’un programme de contrôle de la Matrice. Cependant, bien qu’il ne dévie pas fondamentalement de ce rôle durant le film, il va progressivement se distinguer des autres agents. D’abord par son nom (les autres agents n’en ont pas, ou en tout cas nous l’ignorons), bien qu’on puisse supposer que ce nom soit avant tout une forme de plaisanterie de sa part (« Smith » étant l’exemple-type du nom de famille ordinaire dans le monde anglophone) en même temps qu’un symbole du caractère anonyme et impersonnel des agents, et par extension un symbole du caractère insaisissable du système de contrôle de la société, qui imprègne et peut s’exprimer par chaque individu relié à elle.

Mais aussi (et surtout), Smith se distingue de ses « collègues de travail » par sa grande implication émotionnelle dans la traque qu’il mène contre Morpheus et son groupe (tandis que les autres agents conservent une attitude neutre et impersonnelle quels que soient les événements auxquels ils font face). Cette caractéristique atteint probablement son sommet lors de l’interrogatoire de Morpheus, lorsque Smith demande à rester seul avec le prisonnier, coupe la communication qui le relie aux autres agents et à la Matrice (son oreillette), et s’adresse de façon très informelle à Morpheus.

Smith exprime alors une gamme d’émotions très primaires (colère, dégoût) et avoue ne plus supporter l’odeur des humains, qui imprègne selon lui la Matrice. Si l’on considère que l’odorat est, en terme d’évolution du règne animal, l’un des sens qui est apparu le plus tôt, autrement dit l’un des sens les plus primitifs et les plus intimement liés aux émotions, on comprend vite qu’il y a une grosse contradiction avec la nature sophistiquée qui est censée être celle de Smith, programme informatique perfectionné qui devrait être totalement indépendant des « caprices de la chair ». « Infecté » (son propre terme) par cette odeur, Smith ressent des émotions qu’il n’est pas censé ressentir et qu’il ne veut pas ressentir. Il veut « sortir de là » et c’est cette motivation qui le guide durant tout le film.

Smith est donc, pourrait-on dire, un bug du système, un important dysfonctionnement : un programme qui agit pour des motivations personnelles. À savoir : son propre confort.

Après avoir été détruit par Néo (à la fin de Matrix), Smith réapparaît, « libéré de la Matrice » nous dit-il (encore le symbole de l’oreillette, dont il est cette fois-ci définitivement débarrassé) et doté de la capacité de « parasiter » les éléments de celle-ci pour se dupliquer. Néo se retrouve donc confronté à un nombre toujours croissant d’agents identiques qui menacent de le submerger par le nombre, et la bande-annonce de Matrix Revolution laisse entrevoir une escalade dans ce sens. Il n’est pas difficile de voir là un combat contre l’uniformisation des individus de notre société, un combat contre le conformisme, ou encore contre la globalisation économique mondiale. Le fait que Smith ne soit plus inféodé à la Matrice évoque l’idée d’un marché dérèglementé, dans lequel le plus fort « phagocyte » les plus faibles sans autre forme de procès, sans contrôle. La diversité disparaît tandis que s’étend la domination du plus puissant (« Je veux tout » déclare Smith à Néo), qui ne vise qu’à assurer… son propre confort.

Cette lutte de Néo contre Smith n’est donc pas qu’un épisode distrayant mais joue bel et bien un rôle important dans la métaphore du film. Elle est d’ailleurs présentée (dans la bande-annonce de Matrix Revolutions) comme un élément crucial du scénario et de la victoire des humains sur les machines. Tout ceci vient renforcer la vision de Zion comme symbole des mouvements alter-mondialistes. 5) Philosophie

Non content de délivrer un message politique virulent et contestataire, Matrix va plus loin et renforce ce message, ou plutôt le fonde, en faisant appel à de nombreux concepts et réflexions philosophiques. Le plus évident et le plus cité est le Mythe de la Caverne, de Platon, qui raconte en somme l’histoire d’un homme qui « se réveille », prend conscience de la nature illusoire du monde, contemple la Vérité et décide néanmoins de « redescendre » dans la caverne pour essayer de réveiller à leur tour ses compatriotes toujours « endormis ». Cette métaphore célèbre, qui incite au questionnement philosophique de façon générale (et donc, potentiellement du moins, à la contestation), structure Matrix de bout en bout. On peut établir un parallèle avec d’autres philosophies, par exemple celle de Bouddha qui, élevé dans un milieu privilégié mais coupé de la réalité, décide de le quitter pour aller à la rencontre du monde afin d’œuvrer à son amélioration.

Mais ce n’est pas là le seul aspect philosophique du film : de nombreux autres courants sont représentés, que ce soit du côté des machines ou du côté des humains. On peut citer par exemple l’agent Smith qui formule de façon à peine détournée l’argument de Leibniz concernant le « meilleur des mondes possibles » : l’univers de la Matrice semble imparfait car des gens y souffrent, et pourtant — nous dit-il — il s’agit là d’un équilibre aussi parfait que délicat, et l’on ne pourrait pas introduire d’amélioration dans ce monde sans causer encore plus de souffrances. (Cette idée n’est pas sans évoquer l’approche néo-libérale — encore, oui ! — de la démocratie, suivant laquelle le peuple n’est pas à même de juger ce qui est bon pour lui et doit être écarté du pouvoir, faute de quoi ce « grand animal désorienté » risque de causer plus de mal que de bien.)

On peut également citer Descartes, son doute méthodique et son malin génie (qui rejoint la remise en question du monde), le théorie solipsiste, Kant et sa réflexion sur la perception du monde (avec notamment l’amusante question « Comment les machines peuvent-elles savoir quel goût a le poulet ? »), Marx pour le côté politique et révolutionnaire, ou même Nietzsche et son « Übermensch » (Néo étant l’archétype de l’homme qui prend son destin en main, fait face au monde et s’élève en une figure emblématique, quasi-messianique).

Les allusions philosophiques de Matrix ne procèdent donc pas simplement d’une récréation intellectuelle abstraite et gratuite, mais elles servent réellement le propos du film. Et Matrix Reloaded poursuit selon ce principe en droite ligne. Si Matrix se préoccupait principalement de remettre le monde en question (et d’inciter à le faire), Matrix Reloaded remet Matrix lui-même en question ! Autrement dit, on passe de considérations ontologiques (le monde peut être remis en question) à des considérations éthiques (pourquoi faut-il remettre le monde en question ? Pour quelle raison et dans quel but ?). Ces interrogations sont sous-tendues et dramatisées par la thématique philosophique de l’inter-dépendance, de la liberté et du déterminisme (discussion avec le Conseiller de Zion, l’Oracle, le Mérovingien et l’Architecte). Encore le choix. 6) Yin et Yang

Le diptyque Matrix Reloaded / Revolutions (un film coupé en deux, plutôt que deux films qui se suivent) développe considérablement le contenu thématique de toute la trilogie, principalement par le biais d’une construction récurrente, binaire et symétrique. Un peu à la façon de la figure du Yin et du Yang, qui fait cohabiter les contraires, ces deux films se répondent, présentant des scènes qui s’éclairent mutuellement et des personnages qui sont autant de binômes semblant aborder chacun une thématique différente.

Le « couple » d’opposition le plus évident est constitué par l’Architecte et l’Oracle. Ces deux personnages sont opposés sur presque tous les points, à commencer par leur apparence (sexe, couleur de peau, habillement, façon de parler, environnement), mais aussi, et c’est plus important, par leur rôle et leur intention. On sait depuis le début (le premier film) que l’Oracle est du côté des humains ; Matrix Reloaded semble bouleverser cette donne en nous apprenant qu’elle n’est pas une humaine, mais un programme au même titre que les Agents. La présentation de l’Architecte (également de nature informatique), plus tard dans le film, vient rééquilibrer notre jugement : on devine vite une certaine « incompatibilité », en même temps qu’une certaine complémentarité, entre les deux personnages. Matrix Revolutions nous en apporte la confirmation : malgré son assurance, l’Architecte n’est ni omniscient, ni omnipotent, et son rôle consiste simplement à « rééquilibrer l’équation » de la Matrice. Le rôle de l’Oracle est de la « déséquilibrer ». La thématique abordée par ce « couple » apparaît alors clairement : changement, évolution contre immobilisme, préservation.

Un autre couple relativement explicite est constitué par Néo et Smith. On a vu que Smith, après sa « mort » à la fin de Matrix, revient avec la faculté de parasiter les éléments de la Matrice et d’en faire ses propres doubles, en un processus d’uniformisation exponentielle. Dans Matrix Revolutions, la tendance atteint son apogée, et à la fin du film, Smith a contaminé toute la Matrice et totalement échappé au contrôle des machines. Il se révèle le seul véritable ennemi, à la fois de Néo, des humains et des machines, le seul avec qui la négociation ne soit pas possible. Son obsession est de vaincre Néo, symbole de la résistance humaine, et de le parasiter à son tour pour le transformer en autre lui-même. A ce stade, on peut déjà avancer une signification de cette opposition de personnages : Smith refuse la différence et rêve d’une uniformisation absolue des individus, allant jusqu’à détruire l’autre dans son identité même, pour le remplacer par lui-même ; Néo, à la fois en tant que défenseur de Zion et en tant qu’adversaire de Smith, se pose donc naturellement comme défenseur de la diversité et du respect de l’autre (l’autre, en tant que personne différente de moi-même). En bref, diversité contre uniformité, cohabitation contre intolérance.

Cette thématique trouve naturellement son prolongement en impliquant plusieurs autres personnages : par exemple dans la relation amoureuse qui unit Néo et Trinity, tandis que de son côté, Smith reste seul avec lui-même. Ou encore, on peut relever qu’il est parfaitement logique que Smith en vienne à « absorber » l’Oracle, dans la mesure où l’uniformisation est totalement contradictoire avec le changement, l’évolution. On peut même ajouter que c’est lorsqu’il atteint finalement son but (l’uniformisation absolue) que Smith se condamne lui-même : l’uniformité, c’est la stérilité, la mort. Et il n’est pas étonnant qu’en disparaissant, Smith laisse derrière lui la dépouille de l’Oracle.

Mais on peut également se référer au dialogue de Néo et Smith (qui est presque un monologue de ce dernier) à la fin du combat qui les oppose. Il est alors question de motivation : Smith ne comprend pas les raisons que Néo a de se battre, énumérant toutes les réponses possibles et les démontant aussitôt en exposant leur absurdité. Ce faisant il révèle sa nature de programme informatique, donc déterministe et déterminé, rationaliste à l’extrême et incapable de créativité. La simple réponse de Néo (« parce que j’ai choisi »), prend le contre-pied de cette approche : si l’univers est absurde, il appartient à l’homme (et à lui seul) de donner un sens à sa propre existence, en se dégageant d’une approche mécaniste et déterministe qui vide toute action de son sens. On peut donc synthétiser le combat de Néo et Smith en : liberté contre déterminisme, ou encore intuition contre raison.

C’est d’ailleurs ce même axe qui est développé par le couple « Morpheus/Mérovingien ». Le discours de ce dernier, se référant constamment à la notion de causalité (cause et effet), se place implicitement d’un point de vue déterminé, soit en aval de la cause, du côté de l’effet. Toutes nos actions sont le fruit de quelque chose qui les a précédées, nous dit le Mérovingien, et il n’est pas possible de se soustraire à ce mécanisme implacable. La connaissance des causes permet donc de prédire les effets, le futur est la conséquence du présent qui est la conséquence du passé. Autrement dit, le futur est déjà écrit, et le présent est impuissant. La vision de Morpheus se situe à l’exact opposé de cette approche, soit en amont du processus. Guidé par l’Oracle et par la Prophétie, Morpheus se révèle finalement bien moins naïf qu’on pourrait le penser au début. Ainsi déclare-t-il à Néo que les propos de l’Oracle ne sont pas forcément « vrais », mais plutôt « utiles », dans la mesure où ils guident l’humanité vers un futur qui n’est pas encore connu, et qui s’écrit dans le présent. Le futur est à créer. « L’Oracle t’a dit uniquement ce que tu avais besoin d’entendre ». Ce sont donc les croyances présentes qui permettent de changer le futur. Ainsi la pensée du Mérovingien, soumise à la tyrannie du culte aveugle de la « vérité », est-elle bloquée par l’approche de Morpheus, qui fait passer le sens avant la vérité, les effets de nos croyances avant leur causes. L’aval avant l’amont.

L’instant présent existe-t-il ? Obsédé par le vrai, le Mérovingien a fini par prendre un tel recul qu’il a quitté le monde du présent et de l’action, le réduisant à un maillon dérisoire et impuissant dans la chaîne de la causalité, condamné à contempler un passé hors de portée qui détermine un futur déjà irréversible. Morpheus, obsédé par le bien plus que par le vrai, règle ses actions en fonction de leurs conséquences (et non de leur causes) et demeure bien ancré au présent ; un présent qui écrit le futur dans un mouvement en renouveau perpétuel.

Autre couple d’opposition, le sénateur Hamman et le général Locke, tous deux au cœur des processus de décision de Zion, défendent chacun une façon de résoudre un conflit. Lorsque le sénateur autorise Morpheus à repartir, à bord d’un vaisseau, pour retrouver l’Oracle, le général s’oppose (en vain) à cette décision en faisant valoir qu’il a besoin du plus grand nombre de vaisseaux possibles pour défendre la cité, face à l’attaque imminente des machines. Ce à quoi le sénateur répond : « Je crois que notre survie dépend de plus que du nombre de nos vaisseaux ». Cet échange, qui peut passer inaperçu dans le contexte de Reloaded, prend tout son sens lorsqu’on sait comment se termine Revolutions. Il est alors clair que ce vaisseau a quitté la ville en tant que négociateur au lieu d’y rester en tant que guerrier (approche dénuée de chance de succès, face à des machines supérieures en nombre et en force).

Trinity, quant à elle, s’oppose à Perséphone sur la question amoureuse. Perséphone, la sensualité à fleur de peau, exige un baiser de la part de Néo en échange d’une information qu’elle possède. Elle espère ainsi retrouve les sensations qu’elle a perdu, et qu’elle éprouvait longtemps auparavant pour son mari, le Mérovingien. On voit donc deux aspects par lesquels elle s’oppose à Trinity (et à la relation de cette dernière avec Néo) : l’amour limité à son aspect sensuel, et l’amour comme monnaie d’échange, l’amour intéressé, égoïste. D’une certaine manière, on peut rapprocher Perséphone du Mérovingien, dans la mesure où elle semble également entièrement tournée vers le passé, qu’elle chercher à préserver ou à faire revivre. Trinity, de son côté, est entièrement tournée vers l’avenir et toutes les potentialités de sa relation avec Néo.

Cette opposition « passé/avenir » est peut-être, du reste, le point commun à tous les couples que je viens d’évoquer. 7) Contre-culture

On ne peut pas terminer sans évoquer un autre aspect essentiel de Matrix/Reloaded : ses innombrables emprunts à la culture populaire, qu’il digère et intègre en un ensemble riche et cohérent. Les allusions, clins d’œil ou emprunts aux films de science-fiction et à l’animation japonaise sont pléthore, mais Matrix/Reloaded lorgne également du côté du film noir, des super-héros, du film d’action (façon Hong-Kong) et même du western ! La musique n’est pas oubliée, et le choix de la bande son se révèle tout aussi contestataire que le reste (avec notamment la participation du groupe « Rage Against The Machine », dont le nom prend une dimension particulière dans le contexte de Matrix).

Ces influences, parfaitement assimilées et revendiquées, ne sont pas gratuites et établissent clairement que la culture populaire (culture de masse, contre-culture, sous-culture… quelle que soit l’appellation qu’on lui donne) possède aujourd’hui une assise solide et un réel pouvoir contestataire capable de toucher une très large partie de la population. Ce n’est pas nouveau mais cela mérite d’être répété.

Le terme de « contre-culture » revêt donc pleinement son sens de culture contestataire (« culture contre »). N’est-ce vraiment qu’un hasard si dans « le monde réel » de Matrix, les humains survivent en se cachant dans les égouts (qui sont tout ce qui reste de la civilisation humaine, apprend-on), tandis que Zion est situé dans les profondeurs de la Terre ? Ces caractéristiques systématiquement souterraines de la résistance humaine semblent nous renvoyer constamment à la notion d’ »underground », terme fréquemment employé pour évoquer la culture alternative… Un « underground » que les machines doivent conquérir pour vaincre définitivement l’humanité. Et un « underground » que Matrix Reloaded nous fait découvrir notamment au travers d’une énorme fête mêlant musique, danse et plaisir charnel, autrement dit : pures sensations — par opposition à la « pure raison » (le monde mécanique, rationnel, virtuel et policé) de la Matrice.

Dans notre monde, à sa manière, Matrix joue donc précisément le rôle des héros qu’il met en scène : il essaye de nous réveiller. Et le fait que Matrix Reloaded, malgré son budget colossal et malgré son immense popularité, persiste dans une voie aussi « politiquement incorrecte » mérite d’être relevé. À une échelle pareille, le fait est trop rare pour être ignoré.

(source: s427.ch)

MATRIX (spirale)

Cet article a été publié Samedi 05 février 2011 à 23:20 dans : Évolution des consciences, New-Age, Philosophie, Politique, Révolutions, Spiritualité. Vous pouvez suivre les commentaires de cet article avec le flux RSS 2.0. Vous pouvez faire un commentaire ou un trackback depuis votre propre site.

“Qu’est-ce vraiment que Matrix ?”






Matrix – Analyse de la Substance Pensante ! *



La Trilogie Matrix a été adapté au cinéma à Partir d’écrits, de livres. Ces écrits, ont été conçus à la base, pour diffuser au plus grand Nombre un message. Ce message est de l’ordre de l’initiation. Or comme toute quête du bonheur est initiatique : Avec un début et une Fin (Alpha et Oméga) agissant sur les Trois Plans (Corps, Âme, Esprit), d’où la trilogie. Et si possible, avec une fin la meilleure possible. :-)



Ce qui nous intéresse ici dans ce Film c’est le Premier « Matrix » et le dernier de la série : « Matrix Révolution » ! Le second « Matrix Reloead » étant le pont, la transition, faisant la jonction « Compréhension » entre le premier et le dernier.



La Véritable Initiation, quelques soit la Tradition, passe inévitablement par l’Oral dans une relation de Maître à Disciple (Relation Mr Anderson/Néo, l’élève et de Morphéus le Maître). La quête est toujours parsemée d’épreuves avec inévitablement une prise de risque découlant d’un premier choix entraînant d’autres choix ! La Recherche de la Vérité passe donc obligatoirement par le choix de : continuer à dormir ou devenir Conscient de la Vérité ? (Pilule bleue ou pilule Rouge ?)



Mr Anderson (pas encore Néo), dans la Matrice représente Madame et Monsieur tout le monde confronté à la réalité de notre Système actuel. Être ou Avoir, dormir ou devenir Conscient, Vivre Libre ou Vivre enchaîné, ne pas avoir la foi ou avoir la foi… ? Être un individu à part entière ou un esclave ? C’est ce choix primordial qui est proposé à Néo tout au long de sa quête. Continuer à subir sans comprendre, ou mettre fin au mensonge par la prise de conscience de la Vérité. (Que tu es un esclave néo !)



La Liberté découlant du Choix et des prises de Risques face à une injustice Globale qui est la Matrice. Un monde artificiel ou chacun est responsable. Sauf que personne ne sait qu’il est lui-même responsable. À moins de l’expérimenter par soi-même (Objectif de l’initiation), la descente dans ses profondeurs, la caverne. (Symbolisé dans le premier film par le processus de renaissance dans la ville des machines !)



Une fois que Mr Anderson est devenu Néo (L’initié), il est confronté à l’extérieur par son double, son miroir, l’agent Smith qui cherche par tous les moyens à le convertir, l’annihiler en lui-même. Bug du programme (De la Vie) afin de lui permettre de comprendre par ce duel, opposition. Que face à la Matrice l’objectif final, le dénouement dépend de lui, sauf qu’il ne le sait pas encore. Puisque toujours confronté à d’autres choix… Confrontations diverses dont rencontres avec l’architecte (Esprit pensant Mental de la Matrice), mais aidé par l’Oracle… (Esprit pensant Vivant de la Matrice), Le menant tout doucement au choix Ultime… Celui de demander la paix (équilibre) au Responsable des Machines, dans la ville des machines… Et quel est l’accord qui est conclu entre eux deux ? Empêcher « le Bug » Smith, de continuer à se dupliquer risquant de mettre en péril la Matrice elle-même. C’est en luttant et en combattant pour la liberté, pour la paix qu’au final ; même si l’agent Smith a presque réussi à convertir Néo. La matrice envoi une impulsion de Lumière à travers Néo afin de remédier définitivement au « Bug Smith ». Ce Bug n’est rien d’autre que la partie de nous-même qui refuse l’évidence de la Vie (Pensée Mentale/artificielle contre Pensée Vivante Universelle). En cherchant à contrôler ce qu’il croit être la Vie. La Vie n’est pas du domaine du Mental, mais du domaine de l’Essence. C’est pour ça que durant le combat final l’agent Smith se surprend à dire des paroles qu’il ne comprend pas. Il parle spontanément par évidence, mais son « mental/âme » ne peut pas le comprendre (Puisque toujours Duelle). La Matrice n’a donc pas d’autre choix que de reconnaître « par intérêt » sa Partie de lumière (En Néo) afin de transmettre l’impulsion lumineuse d’elle-même nécessaire à sa propre auto-libération. (Du fait du Danger que représente l’agent Smith pour sa propre survie !)



Face à l’absurdité de la Non-Conscience, (Obscurité, dualité, Violence, ténèbre…), c’est la CONSCIENCE en mouvement (Fusion des opposés – Yin/Yang) qui triomphe toujours au final pour maintenir la Vie dans un Juste équilibre. (D’une façon ou d’une autre !)



La Vie ne peut pas lutter contre elle-même puisqu’elle est ! C’est nous-mêmes qui luttons pour devenir quelqu’un dans la Vie (En attendant… Nous ne sommes pas !). C’est en sachant cela, que malgré tous les sacrifices et toutes les injustices endurés, l’humanité un jour Triomphera.



Il faut donc PLUS de Néo… :-)


  • Ce Texte est une Reproduction du Billet sur le Site lespacearcenciel.com ;-)


Plus de Matrix…



Restons calme… (comme Néo)…



J’ai visualisé (c’est le terme) visionné serait plus juste ces trois films de science-fiction ; ce sont des bons films du genre… sauf qu’il y a répétition à plus soif de thèmes récurrents. En fait ce n’est que du cinéma…



[Alors je ne comprends pas pourquoi il est réservé une telle place à un pseudo-message… sur l’avenir de l’humanité ; il ne faut pas nous faire prendre des vessies pour des lanternes ! Ce qui me désole le plus c’est la pauvreté de la critique de ce genre de texte]…

Matérialiser son monde à travers le corps: Réflexions ...

1 /L'idéologie matérialiséen (synthèse)

« Vos proches ne sont jamais loin. La distance entre deux villes compte moins que la distance entre deux êtres. Parce que chaque destination a le visage de quelqu’un qui vous est cher. Parce que la liberté n’a pas d’horaires, nos liens sont faits d’autoroute. Pour être avec ceux qu’on aime, partout où on le veut et à n’importe quelle heure. Que ferions-nous sans autoroute. L’autoroute. Un trait d’union entre nous »

Si l’homme se meut dans l’espace, c’est qu’il est en capacité d’en matérialiser l’idée, notamment à travers son corps, soit par la projection physique (corporalité) soit par la projection mentale (corporéité) qu’il opère à travers ce corps auprès de l’espace, d’une portion de celui-ci ou à travers les objets, individus qui s’y trouvent. Espace non pas forcément présent mais aussi présentifié, imaginé, fantasmé (Husserl), artefactualisé. Ce texte tente ainsi d’analyser les phases opératoires qu’instruit l’être avec l’espace dans sa construction du monde au sein et avec lequel il vit et se meut. En cela, l’idée exposée ici est que l’individu ne se meut pas seulement dans un espace objectif, voire même, ne se déplace pas dans un espace représenté, dans une sorte de paysage, un horizon qui défilerait face à lui, et qu’il pourrait mettre à distance pour pouvoir mieux l’appréhender, et s’y diriger. Non, l’idée est que sa chair –corps et âme- habite l’espace de par sa coprésence à celui-ci. Cette coprésence génère ainsi le monde réellement appréhendé par l’individu et auquel il se conforme alors dans ses actes et ses pensées. Cela veut dire qu’il ne réagit pas aux instances matériels « objectives » auxquels ils seraient confrontés, mais qu’il se conforme aux construits matérialisés, aux artefacts mentaux, qu’ils génèrent et qui le génèrent alors. L’individu ne vit pas dans un champ des contraintes mais dans le champ des possibles qu’offriraient ces instances qu’il matérialiserait, et au sein desquelles, il sélectionnerait ainsi les éléments composant son champ d’expression et d’action.

Cette confrontation n’est pas seulement une matérialisation effectuée à partir des matériaux « en présence » mais aussi une matérialisation construite à partir d’un ensemble d’éléments non-présents dans l’espace objectif, que l’individu va puiser dans sa réserve d’artefacts spatiaux, sociaux, temporels qu’il se met en coprésence. Ce déplacement de soi auprès d’objets, de lieux, d’individus, de souvenirs, n’est que la résultante d’un placement de l’individu au sein d’un monde, celui qu’il se constitue au plein sens du terme. Sa réalité quotidienne n’est plus celle que nous croyons tous voir (chercheurs et autres habitants) mais bien irrémédiablement celle liée à son placement et à l’assignation qu’il se donne au sein du monde qui l’entoure. Ce placement ne résulte pas seulement d’un positionnement spatial, sorte de localisation de l’individu dans l’espace objectivé, mais aussi d’un ensemble de statuts et de rôles qu’il se donne (et non plus seulement qu’on lui donne) à jouer dans, avec et à travers cet espace, qui lui fournit autant que faire se peut, les éléments de la réalité de sens qu’il entend se donner (Petit E., 2009)

Les sciences de l’espace, même modernes, c’est-à-dire se prévalant d’une forme de constructivisme, se sont toujours données comme rôle de montrer qu’un milieu, qu’un espace, qu’un environnement, déterminait peu ou prou la façon d’être, de faire et de penser des populations qui y vivaient. Soit de par la dimension physique, naturelle (géographie classique des années 1870 à 1950), économique (géographie économique des années 1950 à 1970) ou sociale (comme c’est le cas depuis les années 1960). Mais aussi de par l’espace lui-même en tant qu’intégrateur d’éléments naturels ou artificiels. L’aménagement et l’urbanisme se positionnent ainsi sur cette stratégie utilitaire de leur discipline. Changeons l’aspect de l’environnement, du paysage, et les choses iront mieux. Quelque soit l’évolution du monde et des conceptions idéologiques que les spécialistes des sciences de l’espace en ont, ce déterminisme demeure encore aujourd’hui omnipotent. S’il faut conserver l’idée d’une forme de détermination ou de causalité entre un milieu, un espace, environnement et la façon d’être, de faire et de penser des personnes qui l’habitent, encore faut-il préciser ce que ces spécialistes appellent milieu, espace, environnement. En effet, ces termes ne peuvent être abordés uniquement dans leur conception matérielle au sens objectivé du terme : les montagnes, les bâtiments, et l’ensemble du dispositif morphologique du contexte dans lequel l’individu vit et se déplace.

L’utilisation catégorielle des « coquilles de l’homme » qui partiraient des limites du corps et iraient jusqu’au vaste monde en passant successivement par « le geste immédiat », « la pièce », « l’appartement », « le quartier », etc. est à revisiter. Le point de départ de notre mise en relation graduée du monde doit donc être ré-interprété ou interprété de manière complémentaire par d’autres dispositifs épistémologiques, qui vont éclairer la sortie de l’ombre d’êtres, d’objets, de pensées qui sont mis à proximité, alors même que ces derniers ne sont pas présents dans l’environnement immédiat. Le monde constitutif de nos actions ne recouvre donc pas un umwelt (monde environnant) nous offrant ces possibles. Au contraire, l’umwelt est également fait de toutes ces choses, ces phénomènes « déloignés » même si ceux-ci se trouveraient dans une lecture structurale dans un aussenwelt (monde extérieur).

Pour exprimer cela, ce travail va utiliser quelques exemples de discours collectés auprès d’habitants à travers des entretiens, des supports graphiques, des cartes mentales. Ces supports permettront de poser l’hypothèse que nous vivons moins dans le monde « extensif » que dans un artefact de monde, c’est-à-dire dans une configuration d’un monde que l’on se rend visible et qui conditionne in fine nos pratiques et nos représentations. Ces matérialisations sont un ensemble d’artefactualisation, de configuration de la réalité, c’est-àdire le résultat d’un ensemble d’arts de faire, d’être et de penser l’espace, le temps, l’autre. Ces matérialisations fonctionnelles et symboliques que l’être fait de son monde, avec, sur et à travers l’espace, se visibilisent à travers les différents discours qu’il tient en et pour lui et les autres : paroles, dessins, gestes, oeuvres d’arts, etc. Cet univers de signes nous est alors pour partie accessible, pour partie inaccessible car l’interprétation du visible est le plus souvent insondable, de même qu’un autre univers, quant à lui invisible, est lui aussi à l’oeuvre. « Je serais capable d’avoir des émotions quand on va parler de Lorraine et j’aurais des émotions si je suis en France et qu’on parle de Grenoble. Y’a un territoire de naissance qui par magie est devenu, s’est transporté à l’endroit où j’habite » (V64)1.

++__La matérialisation d’un monde, parfois évoquée en termes de paysage ou de territoire, est donc nécessaire à la subsistance de l’être car elle lui apporte les cadres minimaux qui lui assurent l’effectuation d’un certain bien-être construit pour partie sur l’idée d’une répétition des actions qu’il entreprend.++__ Cette répétition ou l’impression de répétition relevant de ses capacités à la représentation, c’est-à-dire à la mise à distance de lui-même par rapport à ces cadres qu’il projette face à lui. Cette capacité permet justement de faire naître la proximité des cadres par la visibilité même qui naît de leur mise à distance. L’enjeu lie donc le perceptuel et l’artefactuel, ces capacités à la fois de mise à distance par la représentation et de mise à proximité par récurrence active de cadres mentaux qu’il construit et qui structurent « artificiellement » la réalité dans laquelle il croit vivre en la redoublant, la figurant, la racontant à travers images, mots, cartes, ou objets façonnés.

Synopsis et détails :

  • http://www.allocine.fr/film/fichefilm-49543/secrets-tournage/
  • http://www.gameblog.fr/blogs/haorou/p_45699_qu-est-ce-qui-t-animes-2-animatrix

Qu'est ce qui t'animes ? #2 (Animatrix)

Qu'est ce qui t'animes ? -

C'est en fouillant mes fonds de tiroirs que je suis tombé sur Animatrix. J'ai un peu hésité à le regarder une nouvelle fois, surtout parce qu’il n'y a pas que du bon. Mais je l'ai quand même fait, pour vous ! Il est aussi probable que je ne savais pas quoi faire de mon « aprèm ». ^^'' Alors c'est quoi ce bidule ? Ce bidule c'est 9 courts-métrages d'animation sorti en 2003 sur l'univers Matrix. Vous voyez, le film des amoureux de cuir crée par les frères Wachowski, Lana et Andy. Pour rappel, il n'existe qu'un vrai Matrix, la suite n'est que prostitution de licence.

De gauche à droite : Laurence et Andrew Wachowski

Bref, je reprend. La particularité de ce DVD c'est que les 9 « épisodes » sont des expériences uniques. Comprenez par là qu'ils peuvent être visionnés dans n'importe quel ordre car ils ont chacun une empreinte visuelle, une histoire, des musiques (parfois) et des personnages différents. Ce qui est assez surprenant c'est de constater la vision de chaque réalisateur, qu'il soit américain, japonnai ou coréen. En particulier, il est rafraîchissant de voir de l'animé pour une production cinématographique étasunienne.

Trailler d'Animatrix avec la grosse voix qui spoil

Pour bien faire mon travail d'analyse, je vais exprimer mon ressentie sur l'ensemble des œuvres. Après, ce n'est que mon avis, je fais mon possible pour être objectif mais j'ai des limites. =)


Dernier vol de l'Osiris

  • Critique graphique.

C'est avec ce court métrage en image de synthèse que l'on nous fait débuter l'aventure Animatrix. Visuellement, c'est de la CG qui tache, faut dire que c'est Square USA qui bosse derrière. Quant à la réalisation, Andy Jones met les mains dans le cambouie, un illustre inconnu qui ne bosse plus que sur des effets spéciaux. Il est à l'œuvre sur Titanic, Godzilla, Final Fantasy, les créatures de l'esprit, I-Robot, Superman The Returns ou Avatar. Autant dire qu'il réalise par défaut.

Andy Jones et son pote Oscar pour Avatar.

  • Critique scénaristique.

Rien d'exceptionnel, c'est basique, sans originalité. On commence par nous montrer un combat totalement nanardeux dans une salle d'entraînement virtuel entre Jue, une jolie asiatique et Thadeus, un noir musclé. En réalité, ils sont train de patrouiller à bord de l'hovercraft Osiris jusqu’au moment où ils tombent sur les Sentinelles, les gros trucs mécaniques avec pleins de tentacules. Grosso modo, c'est très ressemblant à Matrix, même trop. Pas inspiré, pas terrible.




La seconde renaissance (2 parties)

  • Critique graphique.

Cette fois, il s'agit d'un anime classique, une production japonaise du Studio 4°C. On retrouve Mahiro Maeda, il a travaillé sur le design de certains anges pour Evangelion ainsi que pour Hayao Miyazaki en tant qu'animateur. Je trouve le dessin assez classique, vraiment soigné, les couleurs bien choisies et l'animation fluide. C'est le plus gore des « mini-films » d'Animatrix mais ce n'est pas non plus du déluge d'hémoglobine.

  • Critique scénaristique.

C'est le prologue, expliquant comment les machines se sont révoltées face aux humains. On ne se concentre pas sur la vie d'un citoyen lambda mais bien sur la société humaine et son anéantissement. Vous saurez aussi pourquoi les humains sont transformés en pille et pourquoi il fait constamment nuit noire. Pour ma part, je suis un peu déçu par le scénario. Sans vouloir trop « spoiler » je trouve la réactions de nos sembables particulièrement idiote. 'Fin, vous allez me dire que c'est une fiction et vous avez complètement raison. Au final, sympa mais sans plus.




L'Histoire de Kid

  • Critique graphique.

Aux manettes on retrouve le Studio 4°C sauf que c'est Shinishiro Watanabe (voir Cowboy Bebop) qui réalise. La pâte artistique est particulière, le dessin est extrêmement crayonné, on croirait voir une BD qui prend vie. Les corps sont intentionnellement déstructurés quand ils bougent, donnant une impression de vitesse grisante. Pour résumé, c'est agréable à l'œil.

Shinishiro Watanabe

  • Critique scénaristique.

C'est une référence au premier film Matrix. On retrouve un gamin, Karl Popper, seul dans sa chambre qui tape sur un clavier. En se « baladant » sur le net, « l'extérieur » le contact avec un message dans le genre « il y a de la réalité dans tes rêves, et des rêves dans ta réalité ». Le lendemain à son école, les agents débarquent, il se met à courir. Je ne vais pas divulguer la fin, sachez juste que même si l'histoire ne casse pas 8 pâtes à un canard unijambiste, c'est plaisant.

Programme

  • Critique graphique.

Réellement plus rigide que les précédents court-métrages, il est aussi moins coloré. Les artistes du studio Madhouse ont joué sur le minimalisme du décor pour incorporer des personnages qui semblent imposants. A la réalisation c'est Yoshiaki Kawajiri, le mec qui a fait Vampire Hunter D : Bloodlust. Je suis assez déçu de voir un boulot "aussi moyen" pour un gars comme lui.

  • Critique scénaristique.

La majorité du court-métrage se passe dans une reconstitution numérique du japon féodale. Dans ce monde, un combat s'engage entre un gus qui a trahi les siens pour s'allier aux machines et sa copine. Sa copine, pas contente, veut lui péter la gueule. Je n'ai pas franchement de problème avec le scénario, c'est surtout l'aspect graphique que je ne supporte pas. Les goûts et les couleurs, bla bla bla...

Record du monde

  • /Critique graphique.

Il s'agit aussi d'une œuvre de Madhouse. Encore plus hardcore que le précédent au niveau des décors et des couleurs, on se contente vraiment du minimum. C'est loin d'être un mal car le niveau de détail est parfois affolant, ce manque de couleur et de décor permet alors de faire ressortir les protagonistes. D'ailleurs, les personnages sont méga volumineux, on voit leurs muscles en mouvement se tendre à travers leur peau. Bluffant ! En le revoyant, je me suis dit que ça ressemblait pas mal à Afro Samuraï. C'est logique, c'est Takeshi Koike le réalisateur. Ce dernier avait déjà officié pour le petit passage animé dans le premier Kill Bill.

Takeshi Koike

  • Critique scénaristique.

Un coureur de fond accusé de dopage veut prouver au monde qu'il est le meilleur. Sur une course, il se donne à fond et va alors se réveiller de la matrice tant son corps s'affranchit des limites de la pesanteur. C'est un scénario simple accompagné d'une mise en scène parfaite. Un de mes coups de cœur.

Au-delà

  • Critique graphique.

Je ne sais pas trop quoi dire sur ce « segment ». C'est le Studio 4°C avec Koji Morimoto à la réalisation. C'est très propre, de la jolie animation pour certains effets en particulier mais à part ça, rien qui permet à cette production de se démarquer des autres.

  • Critique scénaristique.

Une jeune fille perd sa chatte (pas de blague salace les gars) et part à sa recherche dans une maison hantée. Parlons plutôt d'une maison « bugée » car l'on se trouve dans la matrice. Le début est très calme, tellement que j''avoue que ça ne m'a pas intéressé. A dire vrai je me suis presque ennuyé.

  • Une histoire de détective
  • Critique graphique.

En temps normal je ne suis pas un putain de fanboy, mais comment j'ai kiffé cette « épisode ». Pour pas changer, c'est encore le Studio 4°C avec Shinishiro Watanabe. Graphiquement, on est en plein dans un polar en noir et blanc. L'image granuleuse fourmille de détails et gagne des couleurs chaudes sur quelques éléments. Le rendu est juste classe !

  • Critique scénaristique.

Les agents ne sont pas foutus de retrouver une hackeuse du nom de Trinity, par conséquent il demande l'aide d'un détective pour la rechercher. Tout se passe dans la matrice sauf que l'univers est totalement différent des films des Wachowski. En effet, ce n'est pas contemporain à notre époque, c'est l’Amérique des années 30/40 mais avec l'ajout des ordinateurs. C'est une bonne surprise.

Matriculé

  • Critique graphique.

Alors là, ça a le mérite d'être peu commun. C'est la studio coréen DNA qui s'y colle avec Peter Chung à la réalisation. Faut préciser que je n'aime pas l'univers, ni la gueule des personnages. Puis un moment t'as un tripe sous LSD avec une explosion d'effets lumineux qui te donne envie de vomir. Précisions que ce n'est que mon avis, ce n'est pas horrible mais je déteste l'esthétisme.

  • Critique scénaristique.

Un groupe de résistants aux machines reprogramment des robots en passant par un monde virtuel complètement déjanté. Je n'accroche pas à l'idée de modifier le software de créatures cybernétiques par une interface délurée, je trouve ça vraiment louche. C'est le dernier « segment » et je finis pas sur une bonne impression.


Appréciation : Inhabituel et rafraîchissant.

Au final, Animatrix, c'était de la bonne came. Je vous recommande de l'acheter, direction Amazon. Il n'y a qu'1h30 d'animation et certaines parties ne vont pas vous plaire mais on prend du plaisirs à voyager dans la Matrice, surtout qu'on profite de la vision d'importants acteurs en matière d'anime (Watanabe et Koike <3). Notons qu'il y a des bonus sympathiques : un documentaire sur l'apparition de l'animé (Todd McFarlane inside) et sur la conception des courts-métrages. Il y a aussi une sorte de journal de bord sur le jeu Enter the Matrix, ça m'a fait rire.

Si il ne fallait retenir que 2 de ces courts-métrages : Record du monde et Une histoire de détective.

P.S : Au niveau des musiques, je n'ai rien à préciser car ce sont c'est les mêmes thèmes de Matrix qui reviennent. A part pour Une histoire de détective, c'est du blues/jazz en adéquation parfaite avec l'univers. Il manque des photos pour représenter la totalité des réalisateurs, je n'ai pas réussi à les trouver. Désolé. >.<"



Date de sortie



inconnue (1h 42min)



Réalisé par



Mahiro Maeda, Yoshiaki Kawajiri, Shinichirô Watanabe



Avec



Keanu Reeves, Carrie-Anne Moss, Kevin Michael Richardson plus



Genre



Animation, Science fiction



Nationalité



Américain, japonais

Ce programme de neuf courts métrages faisant appel à diverses techniques d'animation (animation classique, manga, images de synthèse...), raconte plusieurs histoires au sein du monde de la Matrice autour de la guerre hommes/machines, et se situe chronologiquement entre Matrix et / . Il comprend :

The Second renaissance - Première et deuxième parties - Réalisé par Mahiro Maeda, écrit par Larry et Andy Wachowski - La guerre entre hommes et machines, la genèse de la Matrice, et la chute de l'Humanité.

Program - Ecrit et réalisé par Yoshiaki Kawajiri - Au coeur d'un programme de simulation, un soldat de Zion doit choisir entre l'amour et ses camarades du monde réel.

Kid's story - Réalisé par Shinichiro Watanabe, écrit par Larry et Andy Wachowski - Un jeune lycéen est invité par Neo à tenter d'échapper à la Matrice. Il doit trouver une sortie...

World record - Réalisé par Takeshi Koike, écrit par Yoshiaki Kawajiri - Utilisant sa puissance et son endurance, un sprinter parvient à sortir de la Matrice, et à entrevoir le monde réel qu'elle dissimule.

Beyond - Ecrit et réalisé par Koji Morimoto - Dans une petite ville tranquille, Yoko découvre un bug de la Matrice, représenté par un manoir abandonné où tout semble possible. Mais les exterminateurs débarquent, pour débuger le système.

Matriculated - Ecrit et réalisé par Peter Chung - Un petit groupe de rebelles parvient à capturer une "sentinelle" et à reprogrammer le robot afin qu'il oeuvre pour la cause humaine...

Detective story - Ecrit et réalisé par Shinichiro Watanabe - Un détective privé est engagé pour traquer la cyber-criminelle Trinity.

The Final flight of the Osiris - Réalisé par Andy Jones (Square USA), écrit par Larry et Andy Wachowski - L'équipage de l'Osiris doit ramener un message vital vers la cité rebelle de Zion. Les sentinelles sont sur leur trace...

  • La saga "Matrix"

Matrix est le premier épisode de la saga cyber-futuriste des frères Larry et Andy Wachowski. Il est suivi par la compilation de courts métrages animés The Animatrix (neuf au total, disponibles en DVD à partir du mois de juin 2003), et Matrix reloaded / Matrix revolutions, respectivement sortis en mai et novembre 2003. L'univers est également décliné en jeu vidéo, dans Enter the Matrix qui propose une heure de scène sinédites, et un jeu multijoueur dans la Matrice attendu dans les bacs en 2004.


**Qu'est-ce que la Matrice?

"Nous avons commencé à écrire Matrix en partant de l'idée que toutes les choses que nous croyons réelles, que tous les objets qui nous entourent, sont en fait élaborés par un univers électronique : la Matrice", expliquent les frères Larry et Andy Wachowski. "Tout au long de leur histoire, les hommes ont cherché à approfondir le sens de la vie, à aller au-delà des apparences, ce qui les conduits à d'étonnantes révélations. Dans ce film, nous avons voulu raconter l'aventure d'un petit groupe de rebelles qui passe de l'autre côté du miroir et prend conscience du pouvoir de la Matrice. Cette découverte amorce le récit au lieu d'en constituer le terme, comme il est de règle dans les contes initiatiques".

  • Des chiffres et des noms

Les noms des principaux personnages de Matrix n'ont pas été choisis au hasard, et ont chacun une réelle signification : Neo est ainsi l'anagramme de One (L'Elu) et vit dans l'appartement 101, Morpheus renvoie au Dieu des songes Morphée, Trinity représente la Trinité Mère/Femme/Guerrière et vit au N° 303, alors que Cypher rappelle indubitablement Lucifer. Quant à l'agent Smith, qui est à la fois partout et nulle part, il est tout simplement affublé du patronyme le plus usité aux Etats-Unis...

  • Les références de "Matrix"

Oeuvre dense, Matrix fait bien évidemment appel à de nombreuses références et cultures diverses. On y retrouve ainsi des éléments littéraires (le conte initiatique, Alice au Pays des merveilles), philosophiques (La Caverne de Platon, l'oeuvre de Baudrillard) et mythologiques (la thématique de l'Elu, l'Oracle...), mais également tirés des comic-books, de l'animation japonaise (Akira, Ghost in the Shell) et du jeu vidéo (le film est construit sur une série de choix : se faire arrêter ou fuir, prendre la pilule bleue ou la rouge, partir sauver Morpheus ou le laisser)... Autant d'éléments qui font de Matrix une oeuvre hybride, à la frontière du cinéma, de la bande dessinée, du conte et du jeu vidéo. Qu'est-ce que Animatrix ?

Afin d'explorer plus loin encore l'univers de la Matrice, un programme regroupant neuf courts métrages animés faisant appel à tous les styles d'animation (traditionnelle, manga, images de synthèses...) a été élaboré par les studios Warner. Réalisé par les plus grands noms de l'animation japonaise et écrit notamment par Larry et Andy Wachowski, The Animatrix est édité en DVD à partir de juin 2003, entre les sorties en salles de Matrix reloaded / Matrix revolutions.

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