Grioo.com   Grioo Pour Elle     Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  
   RECHERCHER : Sur Grioo.com  Sur Google 
 Accueil  Rubriques  Archives  News pays     Contact   Qui sommes-nous ?     

Créer votre blog | Administrer votre blog |Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

dimanche 17 janvier 9999

____L'argent peut-il résoudre le problème du développement de l'Afrique ? L'Afrique peut-elle être sauvée par l'argent de l'aide ? Une question qui se pose depuis plusieurs décennies. Si oui, sous quelles conditions ? Si non, pourquoi ?

__Le fardeau de l'homme blanc, écrit par William Easterly, défie ''l’« ingénierie sociale utopique»'' des experts internationaux du développement qu'il appelle les planistes, pour qui la pauvreté est un problème d'ingénierie avec des solutions techniques qu’eux seuls peuvent concocter__

L'argent peut-il résoudre le problème du développement de l'Afrique ?

Publié le 13 janvier 2011 par Unmondelibre

Le 13 janvier 2011 - L'Afrique peut-elle être sauvée par l'argent de l'aide ? Une question qui se pose depuis plusieurs décennies. Si oui, sous quelles conditions ? Si non, pourquoi ? De Donald Kaberuka à William Easterly, en passant par James Shikwati et bien d'autres, nous vous proposons un débat entre des spécialistes universitaires, des institutions internationales et du terrain, pour vous faire votre opinion.

S’ il est investi dans le renforcement des capacités africaines pour intégrer le continent dans les réseaux mondiaux de connaissance, de création de la prospérité et de la stabilité. Cela signifie affronter et surmonter un triple échec : la corruption et l'abus de pouvoir de la part des gouvernements africains, les pratiques prédatrices de la part des industries extractives, et le gaspillage des ressources par un système d'aide non coordonné et inefficace.

L'Afrique acquerra une voix forte quand elle sera représentée par des leaders et des gestionnaires crédibles. Ces gens-là ne peuvent émerger sans investissement dans des institutions appropriées. Actuellement, environ 5 milliards $ par année sont fournis sous la forme d'une assistance technique pour répondre aux exigences des bailleurs de fonds. Orienter une partie de cet argent vers l'investissement dans des institutions crédibles permettra l’émergence de décideurs impliqués dans un changement positif.

Un nouveau pas a été franchi avec l'Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE).

Puisque l’état de droit est essentiel à la responsabilisation et à la transparence, les mécanismes à court, moyen et long terme pour garantir une utilisation adéquate des ressources naturelles en Afrique sont nécessaires. Pour créer un pied d'égalité juridique, les intérêts de l'Afrique doivent être représentés par les meilleurs juristes du monde, et les revenus de l'industrie extractive doivent être divulgués publiquement.

Les entrepreneurs africains font face à d'importantes contraintes nationales et internationales pour le développement de leurs entreprises. Bien qu'il y ait une législation favorable en Europe et en Amérique du Nord pour les exportations africaines, l'accès à l'information qui permet à l'Afrique de bénéficier de ces lois est limité.

Les connaissances nécessaires pour tirer parti de la législation existent au sein de sociétés qui mènent un effort au niveau mondial en matière de responsabilité sociale des entreprises et en matière d’entrepreneuriat social. Ces organisations pourraient collaborer avec des hommes d'affaires africains pour permettre aux exportations d’atteindre le niveau de conformité requis par les pays développés.

La planification des infrastructures en Afrique n'a ni permis l'intégration sous-régionale et régionale,ni l’amélioration de l'accès de l'Afrique aux marchés mondiaux. Comme une infrastructure fiable est un préalable à la participation dans l'économie mondiale, l'horizon stratégique pour l'infrastructure en Afrique doit être compris entre dix et vingt ans. Une telle stratégie nécessite que le système d'aide passe à des cycles budgétaires sur trois ans (au lieu de un actuellement) pour des mécanismes de financement à long terme, prévisibles (comme des fonds fiduciaires) qui garantiront l'utilisation efficace des ressources.

On sait que les pauvres sont capables à la fois d’établir des priorités et de gérer l'utilisation de ressources limitées. Une approche programmatique, à l'instar de la réussite des programmes de développement rural en Afghanistan et en Indonésie, permettrait aux segments les plus exclus de la population africaine de devenir des acteurs dans les systèmes de bonne gouvernance et de porter eux-mêmes le développement. Après de nombreuses décennies, certains dirigeants africains donnent l’exemple aux autres en

www.UnMondeLibre.org

laissant volontairement leur fauteuil. Toutefois, la gouvernance en Afrique n’est pas encore fondée sur une approche de construction de l'État incluant à la fois des droits et des obligations envers les populations et les autres pays.

Les États africains doivent entrer dans un double contrat : avec leurs citoyens, sur des critères mesurables pour l'exécution des fonctions de l'Etat, et avec la communauté internationale, sur les systèmes de responsabilisation et de transparence. Alors seulement pourrons nous juger de l'efficacité de l'État et assurer que des stratégies de long terme de renforcement de l'État sont en place pour un investissement durable sur un minimum de vingt années nécessaires pour un changement lui aussi durable.

Il est temps de répondre aux besoins de l'Afrique de manière sérieuse et d’exploiter le potentiel qu'elle a, et ce, par un engagement de la communauté internationale - un engagement similaire à celui passé en faveur des pays décimés après la Seconde Guerre mondiale. Les circonstances peuvent être différentes en Afrique, mais l'imagination et les ressources nécessaires sont les mêmes et les coûts d'un échec seraient tout aussi dévastateurs.

Ashraf Ghani est président de l'Institute for State Effectiveness (Institut l’Efficacité de l’État). Il a été conseiller auprès de l'ONU pour la construction de l'Accord de Bonn pour l'Afghanistan, et a été ministre des Finances de l'Afghanistan de 2002 à 2004.

  • NON

Pas tant que il y a des questions telles que les conflits violents et prolongés, la mauvaise gouvernance, une ingérence extérieure excessive, et l'absence d'un espace politique autonome. Seul, l'argent ne peut résoudre les problèmes de développement de l'Afrique. Preuve, s'il en était besoin, est le fait que beaucoup des pays de l'Afrique qui sont riches en ressources naturelles atteignent un score très faible dans le classement de l’indicateur de développement humain.

Les défis du développement de l'Afrique sont à multiples facettes. L'histoire coloniale apparaît encore importante. L'argent ne peut pas effacer cette histoire. Cinq décennies après l'indépendance, nous sommes toujours aux prises avec la construction de l’État-nation. D'une part, des nations entières ont été séparées par des frontières artificielles pour former des pays indépendants, tandis que d'autre part, plusieurs Etats-nations ont été regroupés au sein de ces mêmes frontières artificiellement délimitées.

A ce tableau déjà complexe a été ajouté l'impact des rivalités entre les grandes puissances durant la guerre froide, dont les effets ont touché l'Afrique. Aucune somme d'argent ne peut bâtir la confiance endommagée entre un gouvernement et ses citoyens. Des décennies de gouvernance politique et économique défectueuse, et l'incapacité des gouvernements post-indépendance de tenir les promesses de l'indépendance ont généré la désillusion et conduit à des attentes insatisfaites, ouvrant la voie à la dictature, la disparition de l’état de droit, les conflits ethniques, et le chaos économique et social. Dans les cas extrêmes, ces conditions conduisent naturellement à une chaîne d'États faibles ou faillis.

Cela dit, nous devons prendre conscience que l'argent est toujours nécessaire et que l'Afrique aura, pendant un certain temps, besoin de soutien externe au moyen de financements concessionnels, étant donné ses ressources limitées en épargne intérieure. Rappelez-vous, 40% des Africains vivent dans des États enclavés, souvent éloignés de 2000 km d'un port maritime.

La construction d'infrastructures qui relie les pays et d'élargissement du marché et de la diversité exigent des ressources importantes ; de même que la lutte contre le SIDA et l'éducation des enfants de l'Afrique.

Le côté positif est que la nouvelle génération de dirigeants africains est déterminée à faire la différence.

Au cours des deux dernières années, l'Afrique a accompli des progrès substantiels sur les plans économique et de la gouvernance. Nous sommes encouragés par les réformes macroéconomiques et structurelles fortes et soutenues d'une part, et par une meilleure gouvernance de l'autre. On s’oriente donc vers la réduction des risques et du coût des affaires, ce qui permet de stimuler les investissements nationaux et étrangers, seul moyen de créer de la richesse.

Enfin, on doit donner à l'Afrique une chance de bien s'intégrer à l'environnement commercial mondial afin de soutenir la croissance. Cela ne se produira pas si les engagements internationaux tels que ceux pris à Gleneagles, au sommet du G8 ne sont pas remplis. Le cycle de négociations commerciales de Doha doit réussir. Ces négociations ont été appelées un Cycle du Développement, car elles portent les intérêts des pays en développement comme ceux d'Afrique. Au bout du compte, nous sommes tous enfants de Dieu et il nous a donné un monde dans lequel nous sommes interdépendants.

Dr Donald Kaberuka est le président de la Banque africaine de développement et était auparavant ministre des Finances du Rwanda.

Nous devrions en avoir pris conscience aujourd’hui. Les pays donateurs ont dépensé des milliards de dollars pour des programmes de développement en Afrique postcoloniale, et pourtant le résultat est maigre, au-delà de la dépendance et la corruption. En dépit de cela, la politique actuelle et le sentiment général semblent inexorablement prôner cette même recette qui pourtant ne marche pas. Des stars de cinéma et de la musique Pop rejoignent des célébrités universitaires pour tenter de culpabiliser les nations riches et de les pousser à s’engager dans des financements toujours plus importants de lutte contre la pauvreté en Afrique, la maladie du continent. Cette mentalité de « projet grandiose » est restée hermétique au feedback que l'échec des programmes aurait dû fournir. En ce qui concerne les bénéficiaires, on trouve un colonialisme psychologique qui a lavé le cerveau des pauvres en leur faisant croire que les solutions à leurs problèmes se trouvent dans le savoir-faire technique et les largesses des pays riches.

Un livre récent, Le fardeau de l'homme blanc, écrit par William Easterly, défie l’« ingénierie sociale utopique» des experts internationaux du développement qu'il appelle les planistes, pour qui la pauvreté est un problème d'ingénierie avec des solutions techniques qu’eux seuls peuvent concocter.

Ce dont on a besoin, ce sont plutôt les essayeurs, qui vont en Afrique avec humilité, l’esprit ouvert, et la capacité d'apprendre et de discerner ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, dans différents contextes culturels.

La santé publique est l'un des rares domaines de développement qui ait obtenu quelques vrais résultats durables. Pourtant, lorsqu’on examine la réponse occidentale au SIDA, l'un des pires problèmes de l'Afrique, on constate que chaque erreur commise par les planistes au cours du demisiècle passé y a été répliquée.

Les preuves s'accumulent pour montrer que le modèle biomédical occidental de la prévention du SIDA

- les préservatifs, les antibiotiques pour les infections sexuellement transmissibles, et les tests d'infection par le VIH - a été largement inefficace en Afrique. Plus récemment, des milliards de dollars ont été consacrés au traitement du SIDA avec des médicaments antirétroviraux coûteux, une intervention de santé publique sans précédent avec des effets encore inconnus sur l'avenir de la pandémie.

La disponibilité de ces médicaments n'a pas réduit le taux de nouvelles infections au VIH aux États-Unis. Le SIDA en Afrique est causé principalement par les hommes et les femmes qui ont plusieurs partenaires sexuels. Le modèle global de prévention met l'accent sur les dispositifs médicaux et ne promeut pas activement la réduction des partenaires, ou ne se penche pas sur le problème des partenaires sexuels multiples

–rejetant cela à tort comme un régime d'abstinence.

Pourtant, en grande partie avant que les conseillers techniques occidentaux ne se soient présentés, l'Ouganda a élaboré sa propre réponse au SIDA basée sur le bon sens, de solides principes de santé publique, et une compatibilité culturelle et religieuse.

L'accent mis sur la réduction des partenaires a été adapté au type d'épidémie généralisée auquel l’Ouganda faisait face. La prévalence du VIH a diminué de deux tiers entre 1992-2004, un record.

Le coût? Pendant les premières années du changement majeur de comportement, 0,23 $ par personne, par an.

Pendant ce temps, l'investissement dans la prévention du sida par habitant en Afrique du Sud et au Botswana, où les approches favorisées par l'Occident, ont un coût cent fois plus élevé.

Pourtant, ces pays ont une prévalence du VIH parmi les plus élevées et il a été difficile de démontrer l'impact de ces programmes coûteux sur l’essentiel : les taux d'infection par le VIH. Hélas, la plupart des donateurs occidentaux semblent n’avoir rien appris de tout cela. Tant qu’il n’y aura pas d’évaluation objective de la situation, les pays riches continueront à répéter les erreurs du passé.

N www.UnMondeLibre.org

Edward Green est le directeur du Projet de prévention du SIDA au Centre d’études sur la population et le développement de Harvard.

  • NON

En fait, après cinquante ans de tentatives et 600 milliards de dollars d'aide, avec une hausse presque nulle du niveau de vie en Afrique, je peux défendre la réponse « non » de manière assez claire. Les avocats de l'aide parlent des solutions peu coûteuses comme les sels de réhydratation orale à 10-cents qui permettrait de sauver un bébé mourant de maladies diarrhéiques, le médicament contre le paludisme à 12-cents qui sauve quelqu'un du paludisme ou les moustiquaires à 5 $ qui les empêchent de contracter le paludisme en premier lieu. Pourtant, malgré l’afflux de l'argent de l'aide, deux millions de bébés sont encore morts de maladies diarrhéiques en 2009, plus d'un million sont encore morts du paludisme, et la plupart des victimes potentielles du paludisme ne dorment toujours pas sous des moustiquaires. De toute évidence, l'argent seul ne résout pas les problèmes. Ce qu’il faut au contraire, ce sont des entrepreneurs dans le domaine économique, social et politique qui soient responsables, par exemple, de s’assurer que les médicaments arrivent aux victimes, plutôt que des slogans magnifiques sur les solutions administratives qui ne servent que de véhicules de publicité pour augmenter encore plus l'argent pour des bureaucraties inefficaces de l'aide. Les entrepreneurs seraient responsables des résultats, contrairement aux bureaucrates de l'aide et les politiciens des pays riches qui font des promesses dont personne ne les tient pour responsables. Quant à faciliter le développement en Afrique, la libre entreprise est le véhicule qui a fait ses preuves pour échapper à la pauvreté partout ailleurs (voir la Chine et l'Inde plus récemment) et il est tout simplement condescendant de prétendre que cela ne fonctionnera pas en Afrique. L'espoir de l'Afrique vient davantage de quelqu'un qui, comme l’homme d’affaires Alieu Conteh, a commencé une entreprise à succès de téléphone cellulaire en République démocratique du Congo dans le chaos de la guerre civile, que de célébrités défendant l’aide comme Bono. William Easterly est professeur d'économie à l'Université de New York, conjointement avec Africa House, et co-directeur de l'Institut de recherches pour le développement à NYU. Il est également membre non-résident du Center for Global Development à Washington, DC.

Traduit de l’anglais à partir de : http://www.templeton.org/africa/

Il permet l’émancipation des citoyens. Les entrepreneurs africains sont la clé au problème du développement de l'Afrique. Ce sont eux qui peuvent stimuler la croissance économique de leur continent et ce sont eux qui peuvent rendre leurs gouvernements meilleurs. Si l'argent est investi pour mobiliser le potentiel organique transformatif des entrepreneurs locaux, l'Afrique se développera. Si l'argent est versé dans les bureaucraties gouvernementales - qui freinent ces entrepreneurs

- l'Afrique continuera à dépérir.

Les sommes importantes versées aux gouvernements en Afrique favorisent, comme ailleurs, la bureaucratie et l'étatisme. Cet argent facile n’incite pas les gouvernements à tenter d’augmenter les recettes fiscales en encourageant la croissance économique. En outre, les actifs économiques sont souvent conservés entre les mains de l'État, conduisant à des monopoles, à la stagnation, et à un racket potentiel.

Cerise amère sur le gâteau, plus les tracasseries administratives s’accroissent, plus les entrepreneurs sont découragés et il s'ensuit un cercle vicieux. Il y a de nombreux cas où l'argent affecté à des entrepreneurs et des ONG a fait des merveilles en Afrique.

Ces exemples sont souvent cités par les gourous du développement qui invoquent le fait que l'aide en général est bénéfique à l'Afrique, justifiant ainsi toute aide, y compris celle affectée aux gouvernements. Mais il y a une tendance claire : l'argent affecté aux entrepreneurs et aux ONG aide alors que l'argent destiné aux gouvernements fait du mal. Un regard sur l'histoire de l'Angleterre explique pourquoi l'argent venant de l’extérieur et donné aux gouvernements est préjudiciable. Au 13ème siècle, après l'avènement des droits de propriété, le monarque a été contraint de convoquer un groupe de citoyens dans l’objectif de légitimer l'impôt.

Le nom de ce groupe? Le Parlement. Au cours de plusieurs siècles, le Parlement a capitalisé sur les besoins financiers chroniques du monarque et s’est ainsi assuré que la couronne n’acquière pas une indépendance financière. Chaque fois qu'un monarque demandait au Parlement de voter une loi instituant une nouvelle taxe, le parlement acceptait à condition d’obtenir plus de liberté de la Couronne.

Au fil du temps, le Parlement est devenu la branche la plus puissante du gouvernement. Avec le recul, les deux clés de la réussite en termes de croissance économique et démocratique de l'Angleterre étaient les suivantes: (a) le manque d'argent du monarque (et non pas de l’argent en quantités suffisantes) (b) l'absence d'aide de l'extérieur.

De même, en Afrique sub-saharienne aujourd'hui, l'occasion se présente de mettre en branle un véritable développement économique. Il ne se fera pas si on inonde les dirigeants africains avec l'argent de l'aide, mais plutôt en adoptant des moyens pratiques pour aider les citoyens de l'Afrique à prospérer.

Accroître leur force et leur pouvoir de décision est le meilleur moyen pour éliminer les blocages au progrès à long terme.

Premièrement, les pays riches doivent être mis au défi de supprimer les barrières commerciales à l’encontre des pays africains et cela indépendamment des politiques commerciales africaines. Avec l'accès au marché mondial, les Africains attireraient automatiquement les investissements privés dans leur pays, en dépit de leurs faiblesses institutionnelles. Ces institutions deviendront plus solides au fil du temps lorsque les entreprises auront commencé à fleurir. Les investissements privés, en capitalisant sur l'accès aux marchés mondiaux, auraient nécessairement recours au travail de l'Afrique à faible coût, créant ainsi des emplois.

Ceci est en contraste frappant avec les entreprises d'extraction minière en Afrique, employant très peu de gens par rapport à leur taille.

Ensuite, les petits entrepreneurs doivent être aidés par des fonds de démarrage : $ 10.000 à $ 20.000 (contrairement à l'approche des méga-institutions qui tendent à orienter les milliards de dollars vers des bureaucraties d'État). Ces montants en espèces relativement faibles peuvent même être divisés en plusieurs tranches, dont chacune est fournie en vertu de certains critères de performance prédéterminés.

Exactement comme ils le font partout ailleurs dans le monde, ces entrepreneurs créeraient des emplois, des produits, des services, et, ne l'oublions pas, davantage de choix. Ce sont précisément de tels emplois, de tels entrepreneurs, et de telles opportunités de choix qui forment le socle des démocraties épanouies.

Ce qui arrive naturellement lorsque les petits entrepreneurs sont aidés, c’est l'introduction de technologies permettant l'autonomisation des individus, un domaine où les connaissances de l'Occident peuvent évidemment représenter une valeur ajoutée. Ces technologies démultiplient les capacités des gens et apportent une aide véritable aux citoyens, directement. Une paire de roues, par exemple, fournit une aide précieuse pour déplacer de lourds blocs de briques. Cette productivité accrue donne lieu à quatre avantages intéressants. Tout d'abord, lorsque les individus contrôlent ce qu'ils produisent et consomment, leur vie s'améliore. Deuxièmement, lorsque le poids économique des citoyens augmente, les institutions officielles sont contraintes de devenir plus sensibles à leurs besoins.

Troisièmement, en devenant plus productifs, les utilisateurs sont alors en mesure de payer des outils de productivité, créant ainsi secondairement des opportunités à lancer de nouvelles entreprises fournissant de tels outils. C'est pourquoi les entreprises de vente d'ordinateurs et de téléphones cellulaires se sont naturellement développées en Afrique. Enfin, les entreprises rentables attirent les imitateurs, ouvrant ainsi la concurrence. La concurrence donne lieu à l'innovation, la spécialisation, l'évolutivité, la baisse des prix, des salaires plus élevés, et une foule d'autres aspects positifs, y compris le fait de restreindre les abus potentiels de certaines entreprises.

C'est un cycle vertueux de croissance économique organique qui, comme une roue puissante, peut se déplacer sur tout le continent.

Nous devons également prendre des mesures concrètes visant à augmenter la construction d'infrastructures de santé en travaillant avec des groupes locaux. Imaginez si le président Bush avait promis, au nom des États-Unis, de donner 1 million de dollars à chaque groupe local (répondant à certains critères d'organisation et d'autonomie) qui peut arriver à lever 1 autre million de dollars de ses propres moyens.

Avec seulement 1 milliard de dollars, mille cliniques pourraient surgir avec des racines réelles dans le sol, attirant peut-être dans leur pays d'origine des médecins africains partis dans les pays occidentaux. Ce n'est qu'un des nombreux types d'entreprises locales qui peuvent être efficacement encouragés.

Enfin, les pays développés peuvent aussi apporter une aide directe à l'Afrique par l'achat de produits africains. Si les pays riches veulent aider davantage l'Afrique, ils peuvent délivrer des bons d’achat à leurs propres citoyens pour encourager l'achat de produits africains dans les magasins occidentaux.

Le temps est venu pour nous d'arrêter de verser des milliards de dollars dans les bureaucraties. Au lieu de cela, nous devons activer le milliard de cerveaux en Afrique, dont chacun saura apprivoiser ces bureaucraties et faire du continent une puissance économique mondiale. Iqbal Quadir Z. est le fondateur de GrameenPhone au Bangladesh, et fondateur et directeur exécutif du Centre Legatum pour le développement et de l'entrepreneuriat à l'Institut de Technologie du Massachusetts (MIT).

www.UnMondeLibre.org

Le problème en Afrique n'a jamais été le manque d'argent, mais plutôt l'incapacité à exploiter l'esprit africain. Imaginez un cultivateur de bananes dans un village rural d'Afrique avec un toit qui fuit et qui coûterait 100 $ à réparer. Si quelqu’un achetait pour 100 $ ses bananes, l'agriculteur aurait le pouvoir et le choix de déterminer si le toit qui fuit est sa priorité de dépense. D'autre part, si on lui donnait 100 $ à titre de subvention ou de prêt pour réparer le toit, son choix serait limité à ce que le donateur voit comme une priorité. Sur 960 millions d'Africains dans 53 Etats, il y a les innovateurs et les entrepreneurs qui, s’ils sont récompensés par le marché, se pencheront sur les défis auxquels fait face le continent. Si l'argent était la clé pour résoudre les problèmes, les banques enverraient des agents dans les rues pour fournir de l'argent aux personnes dans le besoin. Mais les banques ne peuvent offrir de l'argent qu’à des personnes qui ont réussi à traduire leurs problèmes en opportunités. Une aide britannique de 7 millions de $ à 228 éleveurs de Samburu au Kenya en 2002 ne les a pas empêché de se transformer en pauvres en 2007. L'argent en soi est neutre. Des montants importants d'argent considérés comme du capital ont conduit les stratèges (qui dépeignent l'Afrique comme prise au piège dans un cycle de pauvreté) à plaider en faveur de flux massifs de capitaux comme le seul moyen de sortir de la pauvreté. Au contraire, voir l'argent comme le résultat d’une création de valeur, un effet résultant de l'échange entre différentes parties, offre une occasion de traduire les problèmes africains en opportunités. Comme Lord Peter Bauer l’a très bien fait remarquer : « l'argent est le résultat de la réussite économique et non pas une condition préalable. » Comment les africains peuvent-ils s'engager dans des activités qui mèneront à la réussite économique? La clé est de transformer la mentalité des 50% de la population africaine de moins de 20 ans afin de transformer les problèmes de l'Afrique en opportunités. En Afrique aujourd'hui, il y a des occasions d'affaires pour nourrir 200 millions de personnes sous-alimentées, tuer des milliards de moustiques provoquant le paludisme qui menacent la vie d'environ 500 millions de personnes, et développer les infrastructures. L'Afrique a un capital énorme sous forme de ressources naturelles qui comprennent le pétrole, l'énergie hydroélectrique, les diamants, l’uranium, l’or, le cobalt, 70% du coltan du monde et 34% de sa cassitérite. Le coltan et la cassitérite sont stratégiques dans la production de téléphones cellulaires, d’ordinateurs portables et autres produits électroniques. Si les Africains employaient le pouvoir de la raison, l'industrie mondiale des téléphones portables qui débite 25 téléphones cellulaires par seconde donnerait une énorme source de revenus pour les pays respectifs; élargissant ainsi leurs choix possibles. Mettre l'accent sur l'esprit humain africain comme capital permettra de traduire les ressources en richesses, contribuant ainsi à résoudre les problèmes de l'Afrique. L'utilité et la valeur de l'argent ne seront générées que par des réponses rationnelles aux défis qui interpellent le continent à travers l'échange de produits et de services au niveau du village, au niveau national, continental et international. James Shikwati est le fondateur et directeur du Inter Region Economic Network et chef de la direction de la revue The African Executive business magazine.

www.UnMondeLibre.org

Professeur James Tooley

  • OUI

Mais seulement si l'argent vient sous forme d’investissement. L'Afrique n'a pas besoin d'une aide des gouvernements et des organismes internationaux. Au cours des 40 dernières années, l'aide aux pays en développement a atteint 2,6 billions de dollars, dont 25% ont été alloués à l'Afrique subsaharienne. Elle a notablement échoué à éliminer la pauvreté. La philanthropie ne devrait avoir qu'un rôle limité - pour les secours aux sinistrés - et assister les décideurs politiques à promouvoir la bonne gouvernance, l’état de droit et les droits de propriété. Ce dont l'Afrique a besoin pour surmonter ses problèmes est identique au besoin de n'importe quelle autre région ou pays: des entreprises florissantes qui fournissent des emplois et créent de la richesse. Cela est vrai même dans mon domaine - l'éducation. Moins de 60% de la population adulte d'Afrique sub-saharienne peut lire et écrire correctement.

Et pour 100 hommes, seulement 76 femmes sont alphabétisées.

Comme un feu qui fait rage, l'analphabétisme des adultes est alimenté par le manque de scolarité, ou l'enseignement de mauvaise qualité. Environ 40 millions d'enfants à l’âge du primaire en Afrique subsaharienne ne vont pas à l'école et dans la moitié des pays moins de 60% terminent le cycle complet d'éducation. Pourtant maintenir le cap dans la bataille n'est pas une bonne idée non plus.

L'Organisation des Nations Unies a en effet récemment indiqué que, «… la plupart des enfants pauvres qui fréquentent l'école primaire dans le monde en développement apprennent scandaleusement peu. »

La réponse commune à ces problèmes est couramment d'appeler à des milliards de plus d'aide pour l'éducation publique. Les pauvres doivent « être patients », opinent les experts en développement,parce que l'éducation publique doit d'abord être réformée afin de la débarrasser de la corruption et de ses inefficiences.

Mais il y a une autre voie pour résoudre ce problème et elle est éclairée par quelques-uns des parents les plus pauvres sur la terre. Ces parents abandonnent l'école publique en masse pour envoyer leurs enfants dans des écoles privées à petit budget qui prélèvent des frais bas de quelques dollars par mois, coût abordable, même pour les familles vivant avec des salaires au seuil de pauvreté.

Dans les bidonvilles de Lagos, au Nigeria, par exemple, ou dans les zones rurales pauvres aux environs d'Accra au Ghana ou encore dans le plus grand bidonville d'Afrique, Kibera au Kenya, la majorité des écoliers - jusqu'à 75% - sont inscrits dans des écoles privées. Des recherches récentes ont montré que ces écoles privées à petit budget sont un niveau supérieur à celui des écoles publiques parce que les enseignants y sont plus assidus comme le prouve les rapports de contrôle improvisés dans les salles de classe. Les installations sont souvent mieux équipées avec de l'eau potable et des toilettes et la réussite scolaire y est beaucoup plus élevée.

L'existence de ce secteur privé en plein essor révèle la manière dont des grosses sommes d'argent - en fait, même des petites sommes d'argent – pourraient aider à résoudre les problèmes de l'Afrique si cet argent était canalisé vers des investissements plutôt que sous forme d’aide. L'essentiel est de suivre l'exemple des parents pauvres. Ils ne veulent pas des écoles publiques où les enseignants ne se présentent pas ou, s'ils le font, n’enseignent pas. Ils veulent des écoles privées, où les enseignants sont responsables devant les parents par le biais du directeur de l'école.

Ce progrès entrepreneurial dans l'enseignement privé a ouvert une nouvelle frontière créative pour les investisseurs cherchant à contribuer à l'amélioration de la qualité de l'éducation en Afrique. Orient Global a créé son Fond Éducatif de 100 millions de dollars, qui investit dans des projets d'enseignement privé dans les pays en développement, y compris la recherche et le développement pour une chaîne d’écoles à bas coût ; Opportunity International vient d'annoncer son programme Microschools of Opporunity (microécole de l’opportunité) pour financer des prêts de quelques milliers de dollars ou moins, aux taux d'intérêt commerciaux, pour aider les entrepreneurs en éducation à construire des latrines, à rénover des salles de classe, ou acheter des terres.

Dans le passé, les organismes d'aide ont littéralement jeté des milliards par les fenêtres pour essayer defaire en sorte que les écoles améliorent leurs programmes d'études ou d'enseignement.

Ces interventions ne sont pas durables et s'effacent dès que les experts financés par des donateurs s’en vont. Vous retrouverez souvent les ordinateurs et les lecteurs vidéos fournis dans les maisons des chefs du gouvernement, pas à l'école.

Toutefois, les écoles privées opèrent sur des marchés fortement concurrentiels. Elles sont avides d'innovation si elles peuvent améliorer les normes et les parts de marché. Les investisseurs peuvent soutenir la recherche et le développement pour trouver ce qui fonctionne pour améliorer les résultats scolaires, puis monter des partenariats avec les entrepreneurs afin d'assurer que des méthodes efficaces soient mises sur le marché. Les problèmes de la durabilité et de l'évolutivité qui perturbent l'aide sont ainsi résolus.

Les investisseurs peuvent aller encore plus loin. Investir dans des labels de confiance permet aux pauvres de surmonter les asymétries d'information qui existent sur un marché. Pourquoi pas en matière d'éducation également? Déjà de petites marques embryonnaires apparaissent. Certains entrepreneurs en éducation ont quatre ou cinq écoles, et sont impatients de s'étendre encore. Les investisseurs pourraient aider les propriétaires, cherchant à s’étendre, à accéder au capital prêtable, ou à créer un fonds d'investissement spécialisé dans l'éducation pour fournir du capital aux sociétés à responsabilité limitée pour faire tourner des chaînes d'écoles privées à petit budget.

Les investisseurs pourraient s'engager dans une joint-venture avec des entrepreneurs en éducation locaux pour monter eux-mêmes une chaîne. Beaucoup d'écoles privées offrent déjà des bourses gratuites à certains des enfants les plus démunis, aidant à résoudre le problème de l'éducation des plus pauvres parmi les pauvres.

Des recherches récentes ont montré que 5-10% des places sont fournies gratuitement dans les écoles privées, ainsi les autres écoles pourraient canaliser une partie de leurs excédents de places de la même manière.

L'éducation est souvent considérée comme un domaine clé où l'Afrique a besoin de large sommes d’argent de la part des gouvernements et des organismes internationaux pour résoudre ses problèmes. Ce n'est pas ce que l'expérience des pauvres en Afrique semble nous dire. Il est temps de les écouter.

Le professeur James Tooley est le président du Fonds Éducatif d’Orient Global. www.UnMondeLibre.org

Mais plus maintenant. Il y a cette maxime éculée qui dit : Si vous détenez un marteau dans la main, tout problème ressemble à un clou. Qu'advient-il alors, quand tout ce que nous tenons dans nos mains est un carnet de chèques ? L’approche « chéquier » du développement suggère que les nations pauvres ne peuvent pas acquérir les compétences nécessaires pour résoudre leurs propres problèmes.

Il y a, cependant, une exception notable.

Le président du Rwanda, Paul Kagamé, m'a appelé à son bureau pour l'aider à renforcer les capacités du secteur privé et améliorer la compétitivité des exportations. Je l'ai informé que la somme qu’il avait budgétisée ne permettrait pas réaliser à fois mon travail et d’assurer la formation des Rwandais.

Il m'a raconté l'histoire : quand il eut enfin accumulé assez d'argent pour régler les arriérés de salaire de ses troupes qui se battaient pour mettre fin au génocide, il leur a demandé si, , pour aider à mettre fin à la guerre plus rapidement, il pouvait utiliser l'argent pour acheter, à la place des hélicoptères. Pas un seul soldat ne s’y opposa.

Le Président Kagamé acheta les hélicoptères à des pays à la condition qu'ils fournissent également des pilotes. Il a ensuite persuadé les pilotes d’effectuer des missions en territoire ennemi, et, en même temps, de former les Rwandais au pilotage. Sa tactique, dans un pays sans routes et aux milles collines abrégea la guerre, et sauva des vies.

Chaque nation a besoin d'argent pour moderniser et améliorer la vie de ses citoyens, et c’est d’ailleurs positif quand une nation riche aide une nation pauvre après une catastrophe naturelle, ou pour répondre à un besoin humain fondamental. Mais, trop souvent, quand une nation aide une autre, cela est basé sur une injection massive de capital financier soumise à un changement des politiques monétaire, commerciale, d'investissement, budgétaire, sectorielle et salariale. Il s'agit souvent de bons conseils non dépourvus de compromission. La nation riche devient décisionnaire alors que la responsabilité de l'avenir d'une nation doit toujours rester entre les mains des citoyens de cette nation, et non celles de conseillers étrangers, et certainement pas celles de créanciers et de bailleurs de fonds.

Cette approche « chéquier » du développement confond compassion et générosité avec une surresponsabilité pour ses êtres humains. Explicitement ou implicitement, le donneur leur dit comment faire fonctionner leur pays, et ce processus, sans le vouloir, peut priver les citoyens des pays émergents de leur bien les plus précieux - la dignité et l'autonomie.

Le Rwanda reçoit peu d'aide étrangère. Les dirigeants de la Banque mondiale m’avaient présenté avec plusieurs autres experts, au Président Kagamé et avaient promis de payer le coût de notre travail, mais ils avaient besoin de deux ans pour réaliser le programme, et le Rwanda ne pouvait pas attendre deux ans.

Le Président Kagamé comprenait que la pauvreté détruisait les pierres angulaires de la société de son pays : la tolérance, la confiance, les aspirations et l'espoir. Il décida de payer nos salaires à partir du produit de son programme de privatisation, mais il a précisé que l'on commence immédiatement, et que nous devrions le rembourser si nous n'avions pas fait ce à quoi nous nous étions engagés.

Il demanda en outre : « Je veux que vous soyez comme ceux qui pilotaient les avions et formaient les Rwandais ». J'ai demandé: « Voulez-vous que je vous aide à tuer l'ennemi, aussi? » Il a répondu : « Je veux que vous m'aidiez à tuer la pauvreté. »

Le Rwanda n'a pas d'argent, mais c’est une nation qui souhaite s’émanciper du fatalisme rampant souvent favorisé (mais de manière non intentionnelle) par des personnes dites bienveillantes. Son leadership a eu le courage de contester les hypothèses sous-jacentes de l'aide internationale, et cela a conduit à une croissance de près de 20% par an des salaires de subsistance dans ses principaux secteurs d'exportation. La responsabilité de son propre avenir repose entièrement sur les épaules des hommes et des femmes de son pays. Pas un seul rwandais n’objecte.

Michael Fairbanks est le co-fondateur de la OTF Group, et le SEVEN FUND, qui accorde des bourses pour les solutions d'entreprise à la pauvreté.

  • www.UnMondeLibre.or
  • http://www.paperblog.fr/4041960/l-argent-peut-il-resoudre-le-probleme-du-developpement-de-l-afrique/

lire la suite

____La diaspora africaine: panafricanisme ou solidarité villageoise? CADRE D'ACTION DE LA DIASPORA:: LAURENT GBAGBO OU LA MORT ANNONCÉE DU TRIBALISME - EN CÔTE D’IVOIRE

Cadre d'action de la diaspora

Le flux de migrations en provenance d'Afrique ne semble pas devoir s'arrêter dans un proche avenir (voir AFFORD 2000). Aussi, les mécanismes par lesquels la diaspora africaine maintient des relations transnationales avec l'Afrique et le reste de la diaspora deviendront plus importants avec le temps. En réfléchissant sur ces relations transnationales, Pires-Hester a proposé le concept de "l'ethnicité bilatérale de la diaspora", qu'il définit comme "l'utilisation stratégique de l'identification ethnique à une patrie d'origine, pour lui faire bénéficier des systèmes et des institutions de la patrie d'accueil" (1999 :486).

Nous avons déjà vu que la diaspora africaine s'identifiait fortement à ses régions d'origine, même si, particulièrement pour les nouvelles générations, cette identification s'opère au niveau micro. Comme cela a été déjà noté, la connexion des niveaux macro et micro - du village africain au continent africain - est une tâche importante mais non insurmontable. Mais qu'en est-il de l'environnement hôte, quel est le cadre régulateur et par quelles institutions la diaspora africaine pourrait-elle opérer au Royaume Uni par exemple ?

A ce sujet, la politique du Gouvernement britannique semble faire de ce pays un cadre favorable dont les initiatives d'appui au développement de l'Afrique peuvent être partagées par la diaspora africaine. Pour commencer, dans son Livre blanc sur le développement international " Eliminating World Poverty : A Challenge for the 21st Century " daté de novembre 1997, le Département pour le développement international (DFID) engage le Gouvernement britannique à " bâtir sur les compétences et les talents des immigrés et des autres membres des minorités ethniques résidant sur son territoire, pour promouvoir le développement de leurs pays d'origine ". Même si le DFID mène encore des consultations pour déterminer ce qu'implique réellement cet engagement, il constitue un point de départ pour une collaboration avec la diaspora africaine en ce qui concerne le développement de l'Afrique.

Deuxièmement, le Premier Ministre britannique, Tony Blair, a déclaré que le développement et la mutation de l'Afrique constitueraient la pierre angulaire de la politique étrangère et du développement de son deuxième mandat. Cela est plutôt exceptionnel, aucun Premier Ministre n'avait accordé la priorité à l'Afrique ces dernières années. S'adressant à l'Assemblée du Millénaire des Nations Unies qui s'est tenue en septembre 2000, le Premier Ministre a déclaré que :

" Il y a en Afrique un constat d'échec lamentable de la part du monde développé qui choque et fait honte à notre civilisation. Nulle part ailleurs, les populations ne meurent inutilement de la faim, des maladies et des conflits. Des décès sont causés non par le destin mais par des actes de l'homme. Par la mauvaise gouvernance et les rivalités entre les groupes, l'Etat a consacré le vol et la corruption. Nulle part ailleurs autant de gens ne sont laissés du mauvais côté du fossé numérique et éducationnel, les enfants se voyant refuser les opportunités qui transformeront les vies de leurs contemporains du reste du monde.

Il nous faut établir un nouveau partenariat, dirigé par l'Afrique, mais que le reste soit déterminé à mener à bien ; où on traite de tous les problèmes, non pas séparément, mais globalement, suivant un plan cohérent et unifié.

En Grande-Bretagne, nous sommes disposés à jouer notre rôle aux côtés du reste du monde et des dirigeants de l'Afrique en vue de formuler ce plan ".

Lors d'une réunion publique qui a eu lieu en janvier 2002 sur la politique africaine du Gouvernement britannique, la Baronne Valérie Amos, Ministre des affaires étrangères et du Commonwealth et porte-parole de la Chambre des Lords sur les questions de développement, a récemment exprimé un solide appui de son Gouvernement en ce qui concerne le NEPAD.

Troisièmement, comme nous l'avons vu, particulièrement en Sierra Leone, la politique étrangère du Royaume-Uni est devenue plus interventionniste, avec des interventions justifiées par un engagement en faveur de l'internationalisme, de la protection des droits de l'homme et des impératifs moraux.

Quatrièmement, au début de son mandat en 1997, le Gouvernement a créé un nouveau département d'Etat, le Département pour le développement international (DFID), dirigé par Clare Short, qui reste Secrétaire d'Etat au développement international, pour s'occuper spécifiquement du développement, retirant la responsabilité de l'information sur le développement au Ministère des affaires étrangères et du Commonwealth (FCO), qui avait le statut d'un département autonome avec son propre ministre. Pendant longtemps, le développement a été utilisé, par les pays plus nantis, comme un outil de réalisation des objectifs de leur politique étrangère et non comme une fin en soi. Le Gouvernement britannique a pris l'initiative, au niveau de ses partenaires de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), d'assouplir les liens entre l'aide et le commerce. (Cependant, l'accroissement de l'aide britannique à l'Afghanistan, à la suite de la campagne de bombardement menée par les Etats-Unis contre le régime Taliban et appuyée par la Grande-Bretagne, montre que l'aide reste liée à des objectifs politiques plus globaux de la Grande-Bretagne, ce qui vaut également pour les autres pays du Nord). Le nouveau Gouvernement avait aussi signalé que sa politique étrangère aurait une dimension éthique, ce qui a suscité beaucoup d'intérêt, mais qui s'est révélé être son talon d'Achille.

Le nouveau Gouvernement travailliste d'alors avait annoncé son intention d'instaurer une " gestion commune " (voir Ero 2000). L'objectif était d'introduire de nouvelles méthodes d'élaboration et de mise en oeuvre d'une politique plus cohérente, plus stratégique et moins fragmentée, compte tenu de la complexité croissante et de l'imbrication des problèmes que les gouvernements doivent actuellement résoudre. En termes pratiques, cette "gestion commune " signifiait une coopération accrue entre le DFID, le Ministère des affaires étrangères et du Commonwealth, le Ministère de la défense et le Ministère des finances. Elle entraînait aussi une coopération accrue avec les partenaires multilatéraux comme les Nations Unies et l'Union européenne. Curieusement, le Royaume-Uni travaille aussi en partenariat avec la France, en ce qui concerne la politique africaine. Ce partenariat, fondé sur les déclarations de Saint-Malo et de Cahors et basé sur un sens des responsabilités et des intérêts communs, a jusque-là pris la forme de deux visites ministérielles conjointes, du co-financement d'activités de maintien de la paix et d'accords de coopération en faveur du retour de la paix en République démocratique du Congo et en Sierra Leone.

Comme le note Ero (2001), l'Afrique est souvent considérée comme une zone non stratégique et non controversée, où des expériences telles que la " gestion commune " ont plus de chances de réussir, étant donné le faible niveau des intérêts en jeu. Mais, même dans ce cas, des tensions, des conflits et des contradictions ont éclaté au sein du Gouvernement, semble-t-il entre le FCO et le DFID, sur divers aspects de l'initiative en Sierra Leone, par exemple. Contrairement à l'esprit d'une " gestion commune ", le Gouvernement s'est engagé en faveur de la prévention des conflits et du maintien de la paix, mais il reste un gros fournisseur d'armes.

De même, l'orientation de la politique africaine du Royaume Uni n'est pas encore très claire pour le moment. Des commentateurs pensent que la réussite ou l'échec (ou tout au moins l'impression qui se dégagera) en Sierra Leone seront déterminants. Même si l'intervention est populaire auprès de nombreux sierra-léonais, d'aucuns y voient une recolonisation de fait. Puisque le Royaume-Uni dirige actuellement la police et l'armée sierra-léonaise et qu'il a une grande influence sur les finances publiques, sur la lutte contre la corruption ainsi que sur les réformes du Gouvernement local et de la magistrature, il semble justifié d'affirmer que le Royaume-Uni s'est complètement empêtré en Sierra Leone. Toutefois, les leçons de cette aventure, dans le cadre de l'élargissement de la politique africaine du Gouvernement britannique, restent encore à déterminer. Pour l'heure, la Sierra Leone symbolise la détermination du Royaume-Uni à redresser la situation en Afrique. Le Gouvernement espère en tirer avantage, notamment une plus grande influence mondiale, pour justifier le maintien de son statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU et probablement un regain de confiance de la part du public dans le système international après les fiascos du Rwanda et de la Somalie.

Du point de vue de la diaspora africaine et de sa vision du développement de l'Afrique, il existe un réel fossé entre, d'une part, la politique intérieure britannique sur l'immigration, les réfugiés et l'octroi d'asile, dirigée par le Ministère de l'intérieur et, d'autre part, les programmes de DFID/FCO. Commentant la politique du précédent Gouvernement conservateur, Styan (1996) avait déjà observé " une fausse dichotomie entre les préoccupations intérieures et la politique étrangère ". Par exemple, on ne sait pas si les lois et règlements restrictifs qui limitent, depuis les années 1980, l'entrée des Africains en Grande-Bretagne, ont été appliquées en tenant compte de leur effet éventuel à long terme sur les relations entre l'Afrique et la Grande-Bretagne.

Face à la pénurie actuelle et future de compétences au Royaume Uni, le Ministère de l'intérieur a assoupli sa position sur l'immigration des personnes qualifiées et non qualifiées (voir Glover et al, 2001 ) et intensifié la campagne de recrutement des enseignants, des infirmiers, et autre personnel qualifié à partir de l'Afrique et d'autres régions en développement. Par contre, dans son deuxième Livre blanc sur les politiques majeures : "Eliminating World Poverty : Making Globalisation work for the Poor" (2000 :43), le DFID s'est inquiété des effets préjudiciables de l'immigration, du Sud vers le Nord, de talents éduqués et formés à un coût très élevé.

On pourrait soutenir que les deux départements n'ont rien compris. DFID doit reconnaître l'importance cruciale des migrations dans l'histoire de l'humanité et les nombreux résultats, réels ou potentiels, des migrations. Étant donné que le flux migratoire a été important, le Ministère de l'intérieur devrait prendre des mesures pour mettre fin aux discriminations, aux souffrances et aux violations des droits de l'homme et légaliser la situation de la multitude d'immigrés, africains ou autres, qui n'ont pas de statut légalement reconnu au Royaume-Uni. Cela permettrait aux Africains instruits et bien formés de prétendre à des emplois correspondant à leurs qualifications. A long terme, cela viendrait enrichir le réservoir de ressources humaines de la diaspora africaine potentiellement disponible pour contribuer au développement de l'Afrique.

La régularisation de la situation de ceux que l'on appelle des immigrés clandestins ne serait qu'une première étape. L'objectif à plus long terme serait la liberté de mouvement de tous les citoyens du monde et l'abolition des contrôles d'immigration face au besoin et au désir croissant des populations, encouragées par la mondialisation, de se déplacer en quête d'emploi, de paix et de sécurité. Comme le note Harris (2001) "ce n'est qu'avec l'imposition des contrôles frontaliers au 20ème siècle que l'on s'est efforcé d'arrêter les travailleurs d'émigrer pour travailler, gagner de l'argent et rentrer chez eux, ce qui a forcé ceux qui voulaient travailler à s'installer définitivement pour éviter d'avoir des problèmes aux frontières. La plupart de gens n'ont aucune envie de s'exiler définitivement, ils veulent travailler pour améliorer leur situation chez eux ". Pour harmoniser les objectifs en matière d'immigration et de développement, il faudra absolument inciter le DFID et le Ministère de l'intérieur à rechercher ensemble un moyen de s'assurer que les migrations fonctionnent en faveur des pays d'origine comme des pays de destination, ainsi que pour les individus concernés et leurs familles.

Après avoir examiné l'environnement général de la politique du Royaume-Uni à l'égard de l'Afrique, prenons maintenant des exemples spécifiques qui peuvent être liés à l'intégration régionale de l'Afrique et à la contribution que peut apporter la diaspora. La présente section analyse spécifiquement les technologies de l'information et de la communication (TIC). La CEA a déjà identifié les politiques et les stratégies des TIC, aux niveaux national, sous-régional et régional, comme étant des éléments importants pour permettre à l'Afrique de répondre aux défis de la mondialisation et de faire son entrée dans l'ère de l'information.

L'encadré no. 2 ci-dessous reprend certains engagements politiques récents tirés du Livre blanc sur le développement, Eliminating World Poverty : Making Globalisation work for the Poor. Les critiques ne partagent pas la conviction du Gouvernement britannique, qui pense possible de mettre la mondialisation au service des pauvres au lieu d'aggraver leur misère et leur marginalisation. De même, beaucoup regrettent qu'au cœur de sa politique, le Royaume-Uni embrasse le paradigme économique néo-libéral. Néanmoins, le Livre blanc démontre la convergence de cette politique avec celle des décideurs africains. Par exemple, en examinant les leçons à tirer de l'échec des négociations commerciales de Seattle, le Gouvernement du Royaume-Uni tire deux enseignements. Premièrement, " les pays développés doivent accorder une plus grande importance aux besoins des pays en développement, de l'accord desquels dépend le lancement d'une nouvelle série de négociations. Deuxièmement, les pays en développement, qui constituent maintenant la majorité des 140 Etats membres de l'OMC, pourraient beaucoup profiter d'une nouvelle série de négociations s'ils pouvaient exercer plus efficacement leur influence ". Le Livre blanc explique en effet plus loin qu'il est urgent, si l'on veut mettre en place un régime commercial multilatéral plus équitable, de renforcer la capacité qu'ont des pays en développement de participer efficacement à l'OMC et au système commercial multilatéral. " Quelques 23 pays en développement membres de l'OMC n'ont pas de représentation à Genève, où il peut y avoir chaque semaine plus de 40 réunions touchant divers sujets ". Le document identifie aussi un besoin similaire de renforcement des capacités de négociation dans les instances environnementales internationales. Le document estime que les organisations régionales doivent plaider la cause des pays en développement, et tout particulièrement les plus petits d'entre eux.

Selon le Gouvernement britannique, la société civile, aussi bien au Sud qu'au Nord, a un rôle important à jouer dans le cadre de la mondialisation et du développement. Pour lui, la société civile ne se limite pas aux seules ONG, mais elle englobe des acteurs plus nombreux, y compris les organisations de défense des droits de l'homme et des femmes, les syndicats et les coopératives, auxquels on peut ajouter les organisations des minorités ethniques, et notamment les organisations de la diaspora africaine. En ce qui concerne les ONG et les organisations de la société civile du Nord, le Gouvernement souhaite améliorer la transparence et l'obligation redditionnelle à l'égard des populations du Sud qu'elles représentent.

Ce dernier point est particulièrement pertinent pour une diaspora africaine qui veut s'impliquer dans les questions de développement international. Un facteur clef de l'échec des mécanismes actuels de coopération pour le développement est la concentration du pouvoir entre les mains de quelques acteurs du Nord au détriment des populations du Sud confrontées à la souffrance. Si la diaspora s'impliquait juste pour reproduire les dysfonctionnements des paradigmes de coopération existants (et en profiter), nous aurions fait pire qu'un retour en arrière. En effet, l'expérience d'AFFORD montre que si la diaspora africaine veut apporter une contribution significative, durable et positive au développement de l'Afrique, elle doit absolument rompre avec les pratiques et les attitudes actuelles face au développement et entrer dans une nouvelle ère de développement dirigée par les Africains et appartenant aux Africains. Les éléments clefs de ce nouveau paradigme sont notamment la foi dans la capacité des Africains à résoudre leurs propres problèmes, le pouvoir réel entre les mains des peuples africains (non seulement des dirigeants installés dans les capitales), auxquels il revient de déterminer la nature des initiatives, leur rythme, les facteurs de succès, etc.; une mobilisation plus efficace des ressources, contrôlées et gérées par les Africains (Aidoo, non daté); et enfin l'appui aux institutions et mécanismes africains pour le développement de tout le continent.

  • Encadré 2: Intégration régionale en Afrique, les mouvement de personnes et les TIC : Engagements politiques du Gouvernement du Royaume-Uni

Le Gouvernement du Royaume-Uni s'engage à :

· S'assurer qu'une perspective de développement est incluse dans les accords internationaux touchant aux télécommunications et aux nouvelles technologies et que les pays pauvres ont voix au chapitre en ce qui concerne l'élaboration de ces règles dans les institutions multilatérales;

· Veiller à ce que les règles et les politiques relatives à l'entrée et à l'octroi de permis de travail dans les pays développés, ne limitent pas injustement la capacité des fournisseurs de services des pays en développement de vendre sur les marchés des pays développés, tout en tenant compte de la nécessité de ne pas aggraver le problème de la pénurie des compétences dans les pays en développement;

· Appuyer l'incorporation d'accords sur l'investissement et la concurrence dans le cadre des futures négociations commerciales multilatérales de l'OMC et parallèlement, aider les pays en développement à renforcer leurs capacités et encourager une coopération plus étroite dans ces questions;

· Coopérer avec d'autres pour renforcer la capacité des pays en développement à participer aux négociations multilatérales et à profiter des nouvelles opportunités commerciales, y compris par l'amélioration des infrastructures et des liaisons de transport;

· Accroître l'assistance aux pays les moins avancés afin de leur permettre de participer plus efficacement à la négociation des accords environnementaux multilatéraux et de bénéficier de leur mise en œuvre;

· Introduire une nouvelle loi sur le développement international pour remplacer l'Overseas Development and Co-operation Act (1980) qui est dépassé, et élargir l'éventail d'activités que le gouvernement peut soutenir ;

· Coopérer avec la société civile pour renforcer la capacité des populations pauvres à exiger que les gouvernements et les institutions internationales rendent compte des progrès réalisés dans les programmes de lutte contre la pauvreté.

Nous devons ensuite considérer la réalisation d'un consensus politique au niveau de l'Afrique elle-même, qui devrait définir ce qui se passe réellement sur le terrain. L'Initiative " Société de l'information en Afrique " (AISI) de la CEA constitue un cadre de mise en application des politiques et des mesures propres à assurer l'utilisation des TIC en vue de la réalisation des objectifs de développement tels que (CEA, non daté, a) :

· L'amélioration de la qualité de la vie de tout africain; · L'intégration économique régionale africaine; · L'amélioration des liaisons commerciales et autres avec le reste du monde. Sur le continent, un consensus s'est déjà dégagé sur la recherche de solutions aux défis suivants, qui sont tous interdépendant (CEA, non daté, b) :

· Élargissement de l'accès; · Application des TIC à la recherche de solutions aux problèmes de développement; · Collaboration en vue d'élargir les marchés et de réaliser des économies d'échelle; · Promotion de la compréhension par le public des questions relatives à la Société de l'information; · Formulation d'une vision africaine pour les négociations internationales sur les questions relatives à la Société de l'information. L'encadré 3 ci-dessous résume un certain nombre de recommandations issues du premier Forum pour le développement de l'Afrique organisé par la CEA en 1999 (ADF 99) (CEA, non daté, b).

Encadré 3: Résumé des recommandations en vue de la réalisation des buts et des objectifs de l'Initiative "Société de l'information en Afrique"

Au niveau national, initier le processus politique dans le cadre de l'Initiative " Société de l'information en Afrique " et mettre en place:

· Une équipe de travail sur l'accès des zones rurales à l'innovation des TIC pour essayer des méthodes expérimentales d'extension des réseaux aux zones rurales mal desservies;

· Un forum national de coopération entre la société civile et le gouvernement dans la gestion globale des TIC pour promouvoir un débat public informé et assurer l'efficacité des négociations;

· Aux niveaux sous-régional et régional, maximiser les avantages des initiatives politiques nationales et renforcer les capacités africaines par :

o Une communauté de régulateurs nationaux en Afrique, en vue de renforcer les capacités et définir les modèles appropriés pour l'Afrique;

o Des recherches sur l'intégration du marché, afin d'identifier les voies et moyens de réaliser l'intégration sous-régionale et régionale;

o Un réseau régional d'échange de la Société de l'information, pour échanger les expériences et les meilleures pratiques nationales;

o Une équipe de travail régionale pour donner des avis politiques, juridiques et sur la réglementation, qui conseillerait les gouvernements africains sur l'exploitation des TIC pour le développement.

· Au niveau mondial, influencer les décisions prises à l'échelle internationale sur les TIC à travers :

o Une communauté africaine de pratiques de gestion mondiale des TIC, pour rendre plus effective la participation africaine dans les instances internationales.

· Au niveau mondial, il faudra surtout:

o Influencer la forme du futur système de taux comptables;

o Faire appliquer les cessions obligatoires de licence et supprimer les droits restrictifs de propriété intellectuelle;

o Elargir les dispositions de l'Accord général de l'OMC sur le commerce de services relatives aux télécommunications et aux services universels ;

o Participation à l'ICANN (the Internet Corporation for Assigned Names and Numbers) et à la gouvernance d'Internet.

On peut envisager que la diaspora africaine -ses nombreuses organisations ou ses réseaux de connaissances professionnelles spécifiques- jouent un rôle dans l'appui et la mise en œuvre de ces recommandations.

Au niveau national :

· Les activités du public devraient aussi cibler la diaspora africaine. Les réseaux de la diaspora qui ont des connaissances spécifiques devraient jouer un rôle dans cette sensibilisation et dans le renforcement des capacités. Il sera important d'aider les groupes de la diaspora à établir la relation entre les préoccupations locales et leurs dimensions nationales, sous-régionales et régionales. De même, il faudra veiller à ce que les groupes de la diaspora intègrent l'utilisation effective des TIC dans leurs programmes d'appui et aident leurs partenaires à bénéficier des TIC au niveau local en Afrique. · A mesure que les pays élaborent et mettent en oeuvre, individuellement, des plans relatifs à leur infrastructure nationale de l'information et de la communication, les membres de la diaspora qui ont les compétences requises devraient combler les lacunes sur le continent, pour exécuter les tâches spécifiques, mais aussi pour former leurs partenaires locaux, afin de réduire leur dépendance vis-à-vis de l'extérieur. Cela se fera probablement tant sur une base volontaire que dans le cadre de contrats de consultation rémunérés.

Au niveau sous-régional :

· Le manque d'expérience peut être comblé par les Africains de la diaspora qui ont les compétences et l'expérience nécessaires; · La réticence des gouvernements à renoncer à leur souveraineté est une question politique, au sujet de laquelle la diaspora, en collaboration avec ses partenaires, dans les régions et les pays concernés, peut exercer des pressions auprès des autorités compétentes.

Au niveau mondial:

· Les membres de la diaspora qui ont l'expertise, les contacts et l'accès nécessaires doivent contribuer à la formulation de positions africaines sur les grands sujets de débat et sensibiliser la diaspora africaine à ces questions; · Les membres de la diaspora africaine ayant l'expertise technique nécessaire doivent appuyer les négociateurs et les participants aux réunions internationales pour qu'ils soient mieux à même de défendre les intérêts de l'Afrique dans les débats et dans la prise de décisions.

7. Le temps d'agir - Panafricanisme pour l'ère de l'information

Pour que des résultats concrets se fassent jour prochainement, il faut que les acteurs principaux œuvrant de concert à la réalisation d'objectifs convenus précis.

Associer tous les Africains

Les initiatives doivent venir de l'Afrique, aux niveaux communautaire, national, sous-régional et régional et être relayées par la diaspora africaine, qui pourra appuyer ses partenaires sur le terrain. Cette méthode a été définie par les dirigeants africains, qui aspirent à une nouvelle forme de panafricanisme pour l'ère de l'information. Il faut maintenant y faire adhérer les Africains de la diaspora. Il sera important de convenir, en termes généraux, des attributions des différents acteurs. Les principales parties prenantes (CEA, gouvernements africains, etc.) doivent collaborer avec les réseaux et les organisations de la diaspora africaine à sensibiliser les esprits à l'intégration régionale, à l'Initiative " Société de l'information en Afrique " et à certaines activités spécifiques visant au développement durable de l'Afrique. Les Africains de la diaspora ont un rôle crucial à jouer et les acteurs basés en Afrique (CEA, gouvernements, etc.) doivent le rappeler sans ambiguïté à leurs partenaires de coopération au développement. Cela permettra de créer un nouveau cadre de coopération pour le développement où les donateurs du Nord, les décideurs et les ONG cesseront de marginaliser la diaspora africaine et se mettront à la considérer comme une ressource stratégique prête à contribuer au développement de l'Afrique.

Définir et affiner les positions africaines

Il est beaucoup plus facile de dégager un consensus sur une vision globale que d'œuvrer patiemment à la réalisation d'objectifs précis. Il est nécessaire de convenir des principes fondamentaux qui sous-tendront les positions de l'Afrique lors des négociations internationales et, à cet égard, il faudra se baser sur la notion d'intérêt public. Il importe que les acteurs clefs soutiennent cette orientation et encouragent le débat à cet égard pour établir la base d'un plaidoyer que la diaspora africaine puisse appuyer. Ce processus devrait susciter un apprentissage et les positions devraient découler de notre profonde compréhension de la manière dont les Africains utilisent véritablement les TIC dans leur vie quotidienne - dans leurs affaires, leurs loisirs, leurs interactions avec les gouvernements, etc. Cela sera un sujet de recherche inépuisable pour les universités et les groupes de réflexion, qui devront chercher à étayer et influencer les politiques à venir.

Création de l'Union de la diaspora africaine

Tout en célébrant la diversité de la diaspora africaine, nous devrions tisser un riche réseau composé d'OSC africaines (sur le continent et dans la diaspora) passionnées par l'intégration régionale et prêtes à la soutenir. Nous devons créer des mécanismes de communication, de collaboration et de coopération au sein de la société civile africaine mondiale, ainsi qu'entre cette dernière et les autorités et les décideurs d'Afrique et d'ailleurs. Nous devons mettre en place des mécanismes d'obligation redditionnelle qui étendent la formulation des visions aux définitions du succès et à l'identification des indicateurs de progrès à court et à moyen termes.

Institutionnalisation de la participation de la diaspora

Il nous faut mettre en place des mécanismes institutionnels pour exploiter le talent, la résolution et les ressources de la diaspora africaine. Pour soutenir le développement national et appuyer les compétences et l'expertise des Nigérians de l'étranger, le Président du Nigéria a créé le bureau de l'Assistant spécial du Président pour la diaspora, qui est chargé des questions relatives aux Nigérians de la diaspora. En 2001, le Gouvernement ghanéen a réuni des Ghanéens de la diaspora qui rentraient au pays pour les encourager à s'impliquer et à soutenir le développement du pays. Ces signes encourageants montrent que les gouvernements africains reconnaissent enfin le rôle important que les diasporas peuvent jouer dans les pays en développement. La CEA a également beaucoup fait ces dernières années pour associer la diaspora au processus de développement de l'Afrique. Etant donné son rôle central dans la promotion d'un développement conduit par l'Afrique et lui appartenant en propre, ainsi que dans l'intégration régionale, la CEA devrait envisager sérieusement de mettre en place des mécanismes institutionnels stratégiques propres à faciliter la participation durable et efficace de la diaspora africaine à tous les aspects de son travail. Du point de vue de la diaspora, il serait utile de pouvoir collaborer avec un partenaire unique ayant des responsabilités intersectorielles, qui serait son principal interlocuteur.

Identification des acteurs de la diaspora

Suite à la Conférence régionale sur l'exode des compétences et le développement des capacités en Afrique tenue à Addis-Abeba en 2000, la CEA et ses partenaires avaient jugé nécessaire de créer une base de données sur les ressources humaines de la diaspora. Cette base est en cours de création par la CEA, en collaboration avec AFFORD et d'autres agences. Elle devra être dynamique, orientée vers la demande et les besoins, ainsi que vers l'utilisateur et les tâches à accomplir. Nous devons d'abord identifier les utilisateurs potentiels de la base de données et préciser minutieusement leurs besoins. Dans un premier temps, les efforts doivent viser les besoins prioritaires, par exemple, le renforcement des capacités des institutions régionales ou des négociateurs dans les instances internationales. Se cantonner à répertorier des noms et des renseignements dans une base de données, sans stratégie d'utilisation précise, risque de produire un dossier statique qui sera vite périmé, et de décevoir les enthousiastes qui auront communiqué leurs coordonnées. L'anéantissement de ces espoirs risque aussi de compromettre la crédibilité de l'initiative et de rendre le suivi très difficile. La sensibilisation à l'intégration régionale et à l'AISI devrait faire partie intégrante du processus d'élaboration de la base de données afin de créer une synergie entre les activités et tirer le maximum de gains de l'investissement. La diaspora étant perpétuellement en construction, nous devrions maintenir en permanence des contact avec les secteurs clés comme par exemple les étudiants africains poursuivant leurs études dans des pays du Nord. AFFORD a déjà commencé à explorer le moyen de dialoguer avec les étudiants africains poursuivant des études de développement au Royaume-Uni pour exploiter leur connaissance de l'Afrique et faciliter leur contribution continue à son développement.

Création d'un observatoire des TIC et de l'intégration régionale

L'existence d'une diaspora africaine dans les pays du Nord représente pour l'Afrique un avantage dont elle doit profiter. Comme nous l'avons vu, les politiques adoptées au Nord peuvent avoir une incidence directe sur l'Afrique. De même, il y a des questions soulevées au niveau des instances internationales qui nécessitent une action positive de la part des Africains pour préserver les intérêts du continent. Les réseaux de la diaspora doivent se montrer vigilants, rassembler l'information, la digérer et la transmettre aux principaux décideurs en Afrique. L'observatoire proposé analyserait aussi les expériences africaines passées, aussi bien de réussite que d'échec, en ce qui concerne les stratégies adoptées au niveau international pour promouvoir les intérêts de l'Afrique. Les enseignements tirés devraient être largement diffusés, discutés et servir de base aux campagnes futures. L'observatoire serait tout d'abord un réseau informel des réseaux de connaissances existants ayant une expertise dans des domaines spécifiques ou s'y intéressant. Il comporterait également d'autres organisations présentant des avantages comparatifs et travaillerait en partenariat avec une institution semblable en Afrique pour s'assurer que les idées sont véritablement pertinentes pour les acteurs ciblés.

Promouvoir l'excellence

Nous devons faire davantage pour accroître la visibilité des activités de la diaspora africaine dans le contexte de l'intégration régionale et de la société de l'information en Afrique. Cela stimulerait le processus dans la mesure où le succès appelle le succès. Il faudrait peut-être envisager un système de remise annuelle de prix, pour faire connaître, célébrer et récompenser les efforts menés au niveau du continent, à l'échelle régionale, nationale et locale, par les divers acteurs de la société civile, les petites et moyennes entreprises, etc. Les critères d'identification des cas d'excellence incluraient la visibilité, la crédibilité, l'innovation, le leadership, l'influence, les avantages en chaîne, la durabilité et l'impact.

Diriger le programme à partir d'Afrique

Nous devons au sein de la diaspora africaine développer un réseau d'avocats qui amèneraient les donateurs à mieux rendre compte, à leurs sièges au Nord, de leurs activités avec les autorités et les agences africaines en ce qui concerne le développement du continent. L'objectif devrait être d'accroître la transparence et l'obligation redditionnelle pour s'assurer que l'Afrique est le véritable propriétaire et le gestionnaire de son développement, avec l'appui de l'étranger. Nous devrions commencer par une ou deux questions sur lesquelles la mobilisation de la diaspora est possible, tirer des leçons et partir de là.

Régler le problème de l'exode des compétences

Face au problème de l'exode des compétences, les autorités africaines doivent adopter la stratégie dite des "3 R ". Elles doivent d'abord chercher à Retenir les Africains qualifiés en appliquant les réformes institutionnelles nécessaires pour les valoriser, les rémunérer, les faire progresser et les stimuler. Deuxièmement, elles doivent chercher à Renverser la situation en encourageant les Africains de la diaspora qui le désirent et en sont capables à retourner dans un court terme, en ayant notamment recours aux programmes de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) etc. La troisième stratégie est la Récupération par laquelle les autorités africaines peuvent puiser dans les connaissances, les ressources, les contacts, les réseaux et les idées des Africains de la diaspora incapables ou non désireux de retourner définitivement en Afrique. Les gouvernements africains doivent continuer à lutter contre l'exode des compétences dans le cadre des négociations avec leurs partenaires de coopération au développement. Ils doivent plaider pour des plans spécifiques susceptibles de permettre à la diaspora africaine de participer plus activement et plus efficacement au développement du continent. L'harmonisation des politiques d'immigration et de développement, par exemple, est un élément essentiel qui devrait tendre vers l'assouplissement plutôt que vers une plus grande restriction du mouvement des personnes. En même temps, les gouvernements africains ne devraient pas être nationalistes à l'excès en ce qui concerne le problème de l'exode des compétences. L'intégration régionale signifie que tout Africain de la diaspora devrait être considéré comme un élément important de l'ensemble des ressources disponibles pour contribuer au développement de l'Afrique. Etant donné l'incapacité continue des ONG du Nord à collaborer stratégiquement et efficacement avec la diaspora africaine, les gouvernements africains devraient aussi poursuivre des négociations avec les ONG et les agences multilatérales pour explorer le meilleur moyen d'utiliser plus efficacement les ressources humaines de la diaspora africaine. Là où les ONG ont des raisons valables d'affecter un personnel expatrié en Afrique - ce qui devrait être très rare de nos jours - elles devraient prendre plus au sérieux leurs responsabilités et aider à renforcer les capacités africaines en cherchant à reconnecter la diaspora africaine vivant dans leurs pays au développement de l'Afrique.

Sensibilisation du gouvernement du Royaume uni

Le Gouvernement britannique, qui accorde une attention inhabituelle à l'Afrique, a déclaré avoir l'intention de présenter au Parlement un nouveau projet de loi sur le développement international. C'est pour les responsables africains une occasion de travailler de concert avec la diaspora africaine basée au Royaume-Uni pour faire avancer les principales préoccupation du continent en termes d'intégration régionale. Ces travaux législatifs semblent imminents et une collaboration entre la diaspora africaine et les responsables compétents basés en Afrique constituerait un bon départ pour la concrétisation des bonnes intentions. En outre, une activité initiale dans un domaine comme celui-ci serait source d'enseignements importants qui pourraient inspirer la collaboration future entre l'Afrique et la diaspora.

Création d'une force de volontaires

Conscientes de leurs responsabilités citoyennes, beaucoup d'entreprises mettent en place des plans qui permettent à leurs employés de travailler auprès des communautés défavorisées pour partager leurs compétences et leur savoir-faire. Beaucoup d'Africains de la diaspora travaillent dans divers domaines des TIC et nous devrions travailler avec les gouvernements du Nord (le Gouvernement britannique, par exemple) à un plan qui inciterait les entreprises à encourager leur personnel africain à se porter volontaire pour les projets et les affectations concernant l'intégration régionale de l'Afrique et la mise en œuvre de l'Initiative " Société de l'information en Afrique ".

Formation de la nouvelle génération des Africains de la diaspora

Comme nous l'ont montré les données sur les tendances démographiques au niveau de la diaspora africaine vivant au Royaume-Uni, les Africains de la diaspora qui ont vécu une expérience directe de l'Afrique disparaîtront progressivement et laisseront place à des générations sans expérience directe de l'Afrique, qui ne seront pas nécessairement aussi attachées à son développement. Il est crucial d'enseigner les questions de développement pour former, au sein des plus jeunes générations d'Africains de la diaspora, des citoyens du monde, à même de comprendre et de relever les défis du développement de l'Afrique. Avec le temps, ces nouvelles générations s'identifieront non pas à telle ou telle ville africaine, tel ou tel village africain ou tel ou tel groupe ethnique, mais avec le continent dans son ensemble, ce qui justifie l'importance cruciale des messages sur l'intégration régionale dans les programmes d'enseignement sur développement.

Puiser dans les ressources humaines des retraités de la diaspora

Les données démographiques du Royaume-Uni révèlent qu'une génération d'Africains de la diaspora ayant une bonne expérience est actuellement disponible ou part bientôt à la retraite et cherche à continuer une vie productive, probablement au service de l'Afrique. On peut dire que beaucoup de ces Africains de l'ancienne génération ont la mémoire et l'expérience des efforts antérieurs de promotion de l'intégration régionale et du panafricanisme. Pleins de sagesse, ils ont d'importantes leçons à transmettre aux générations plus jeunes. Il nous faut des plans qui puisent dans cette base de connaissances et qui mettent au point des programmes auxquels peuvent contribuer les retraités de la diaspora africaine.

Références

AFFORD (2000) Globalisation and development a diaspora dimension, London: AFFORD (see http:/www.afford-uk.org) African Finance and Economics Association (2001) A Program for the Advancement of African Economics, paper presented to the African Knowledge Networks Forum (AKNF) 2001/African Development Forum (ADF) 2001 Technical Advisory Committee Meeting Addis Ababa, Ethiopia, 17-19 October 2001.

Aidoo, Awasi (undated) Special Africa Initiative, memo on new Ford Foundation grant-making program.

Al-Ali, Nadje, Black, Richard and Koser, Khalid (1999) "Mobilisation and Participation of Transnational Exile Communities in Post-Conflict Reconstruction", Sussex University/Migration Research Unit. University/Migration Research Unit, University College London.

Department for International Development (December 2000) Eliminating World Poverty: Making globalisation Work for the Poor. White Paper on International Development, Command 5006, London: The Stationery Office.

Department for International Development (November 1997) Eliminating World Poverty: A Challenge for the 21st Century. White Paper on International Development, Command 3798, London: The Stationery Office.

Economic Commission for Africa (undated, a) African Information Society Initiative: An Action Framework to build Africa's Information and Communication Infrastructure, Addis Ababa: ECA.

Economic Commission for Africa (undated, b) The African Development forum '99 Post ADF Summit: Information and Communication Technology Policies and Strategies, Addis Ababa: ECA (see http/www.un.organization/depts./eca/adf/pforum.htm).

Elliott, Larry (2001) 'The free market tide has turned", Guardian, Thursday September 20.

Ero, Comfort (2001) "The UK's Africa policy: broadening strategic priorities?" unpublished mimeo.

Glover, Stephen et al 2001) Migration: an economic and social analysis. RDS Occasional Paper No. 67, London: Home Office.

Harris, Nigel (2001) "Entry Denied". Lecture given and reproduced in RSA Journal 1/4/2001, London: RSA.

Libercier, Marie-Héléne and Schneider, Hartmut (1996) Migrants: Partners in Development Co-operation, Paris: OECD.

London Research Centre (1996) Population projections of ethnic groups in London 1991-2011, London: London Research Centre.

Ndofor-Tah, Carolyne (2000) An evaluation of AFFORD's work: 1998-200, London, AFFORD.

Ndofor-Tah, Carolyne (2000) Diaspora and development: Contributions by African organizations in the UK to Africa's development, London: AFFORD.

Pires-Hester, Laura J (1999) "The emergence of bilateral diaspora ethnicity among Cape Verdean-Americans", in Okpewho, Isidore, Davies, Boyce Carole, and Mazrui, Ali A (eds), The African Diaspora: African Origins and New World Identities, Indiana University Press.

Prah, Kwesi Kwaa (2000) "African Unity, Pan-Africanism and the Dilemmas of Regional Integration", paper presented to the Southern Africa Regional Institute for Policy Studies (SARPIS) Annual Colloquium, Harare, 24-28 September 2000.

Styan, David (2000) "La Nouvelle Vague? Francophone Africans in London", paper presented to the colloquium on New African Diasporas, School of Oriental and African Studies, London 5 May 2000.

Styan, David (1996) "Great Britain/Africa: Does Britain have an African Policy". L'Afrique politique, Paris: Karthala.




Appendice A : Présentation de AFFORD

AFFORD est une petite association sans but lucratif, fondée en 1994 par un groupe d'Africains basés à Londres. Elle est née du constat que les décideurs clefs du développement, les praticiens et les donateurs négligeaient les efforts considérables et diversifiés fournis par les Africains pour contribuer au développement de l'Afrique et qu'ils ne cherchaient pas à les exploiter ou les maximiser. AFFORD a donc pour mission d'étendre et de renforcer la contribution des Africains de la diaspora au développement de l'Afrique.

L'organisation s'acquitte de sa mission à travers trois programmes de fond. Premièrement, l'appui aux OSC africaines basées au Royaume-Uni qui s'intéressent d'une manière ou d'une autre au développement de l'Afrique. Ensuite, la promotion de la contribution des Africains de la diaspora en vue de l'intégration de la pensée et de la pratique du développement - en Afrique et au Nord. Troisièmement, la promotion et la facilitation des relations entre la diaspora africaine et ses partenaires en Afrique. En ce qui concerne la première Etude sur les organisations africaines de Londres, réalisée par AFFORD, des recherches concrètes se poursuivent pour soutenir le travail et les interventions de l'organisation.

Ces dernières années, AFFORD a appuyé plus de 100 OSC africaines basées à Londres, leur prodiguant des conseils sur la recherche de financements; leur facilitant l'accès aux donateurs; les aidant pour les formalités de création; renforçant la visibilité des efforts de développement déployés par les Africains de la diaspora; mettant ces organisations en contact avec leurs homologues de la diaspora et d'Afrique. Par la recherche, le plaidoyer et la participation aux conférences, AFFORD a contribué à la réflexion de grandes institutions telles que le DFID ( voir le Livre blanc de 2000 sur la mondialisation et le développement, Globalisation and development : A diaspora dimension au site : http://www.afford-uk.org) ou la CEA (stratégies de conversion de l'exode des compétences en acquisition des compétences). Récemment, AFFORD s'est embarquée dans un programme pilote pour faciliter les liaisons et le partenariat entre les Ghanéens, les Nigérians et les Sierra-Léonais de la diaspora et leurs partenaires dans ces trois pays. Pour toutes ces activités, les technologies d'information et de communication (TIC) sont des outils important qui permettent d'améliorer la communication et la collaboration entre l'Afrique et la diaspora. Les TIC sont également d'importants domaines pour les politiques et les activités propres à faciliter le développement global de l'Afrique à l'ère de l'information.



3 - 8 mars 2002, Addis-Abeba, Ethiopie



© 2001 Commission Economique pour l'Afrique (CEA) Pour de plus amples informations, contacter l'administrateur du site Dernière mise à jour: February 11, 2002 10:44 .

  • LAURENT GBAGBO OU LA MORT ANNONCÉE DU TRIBALISME EN CÔTE D’IVOIRE

Laurent Gbagbo, une malédiction ivoirienne!

Laurent Gbagbo illustre à lui-seul l’impasse politique et sociale à laquelle est parvenue l’Afrique. Notre historien de formation préfère y végéter plutôt que d’en sortir. Ce qui s’avère le comble pour un dirigeant qui laisse de côté l’atout que constitue la science historienne. Il préfère s’abonner à la folie de ses caprices comme mode de gestion de l’État. Ce qui fait qu’il est incapable de lire ce grand livre palpitant de vie qu’est la Côte d’Ivoire, ruche active de tant de populations linguistiques qui n’aspirent qu’à vivre et prospérer dans la cohésion, la solidarité et la fierté d’appartenir à un ensemble national appelé à s’affirmer et à guider par des choix déterminants et irréversibles.

Pourtant, un homme exceptionnel a montré la voie: le sage Félix Houphouët Boigny qui trouva dans la paix, le travail et la prospérité partagée, les atouts-maîtres qui conjurent le mal par un dépassement et une projection du monde ivoirien dans un avenir différent du passé colonial. Ce mal, c’est le tribalisme combattu par le président Houphouët Boigny mais que Laurent Gbagbo a toujours chéri et exploité dans sa stratégie de conquête et de conservation du pouvoir. Tribalisme qu’il a su faire passer pour du nationalisme aux yeux des crédules, par l’hypocrisie et le mensonge. Comme si l’habit pouvait faire le moine très longtemps! Nationaliste, il ne l’a jamais été! Le masque tombe aujourd’hui, et le voici nu devant ceux qu’il a trompés depuis longtemps: les Ivoiriens qui se souviennent de leur passé récent sous la houlette du sage de Yamoussoukro dont il s’est ingénié à détricoter les acquis. Tous les Ivoiriens le disent et le crient: Gbagbo n’a rien fait et les seuls acquis en matière d’infrastructures sont ceux du Présidents Houphouët Boigny. Dix ans pour rien donc, uniquement consacrés à perpétrer le crime et la désolation. Tel est le triste bilan d’un menteur qui a fait du tribalisme l’arme d’une stratégie politique fondée par l’ignorance et la haine. Or le tribalisme est un virus colonialiste injecté dans les esprits pour créer les désordres sociaux et retarder l’Afrique. Il ne repose sur rien de tangible cependant que ses ravages sont immenses et caustiques.

Laurent Gbagbo, l’allié objectif du néo-colonialisme!

Sous les coups de boutoir de l’esclavage et de la colonisation, cette forme achevée de la Nation que furent dans la pratique l’Afrique des Empires, périclita et disparut de l’esprit des Africains. C’est cette forme de gouvernement que les Africains tentent de retrouver à travers le combat démocratique d’aujourd’hui, que les envahisseurs d’hier, aujourd’hui néocolonialistes, soutiennent avec modération mais toujours avec une arrière pensée. Car il ne faut pas se voiler la face, l’accès des Africains à une démocratie responsable et prospère risque de compromettre l’ordre des choses. On préfère une Afrique diminuée et mendiante à une Afrique émancipée et rayonnante qui jouisse librement de ses richesses. Pour y parvenir, les puissants cultivèrent scientifiquement l’esprit de division que fonde le principe du diviser pour régner. Et des peuples qui jadis vivaient dans une relative harmonie de bonne intelligence, on fit des monstres en quête de guerres et de sang. Le mythe du «Nègre anarchique» vit le jour avec son horrible corolaire: le tribalisme!

En réalité l’Afrique n’était plus au stade tribal quand les conquérants débarquèrent. Ils ne virent que des peuples à leur arrivée, des peuples formant des empires grands et petits et qui vivaient dans des espaces homogènes. L’Afrique y était parvenue par un englobement permanent qui faisait très peu appel à la guerre. Mais cet englobement pouvait être de deux ordres. Soit un englobement qui ressemblât davantage à un sursaut «national» de la gens devant une situation de grande panique qui ressoudait des sociétés du même ancêtre mais séparées au fur et à mesure d’une trop forte poussée démographique. Soit par instinct de domination, en soumettant les groupes les plus faibles pour former des entités plus grandes et plus fortes. Ce sont ces deux mouvements de peuplement qui expliquent les fortes disparités rencontrées dans la composition des différentes populations linguistiques des pays africains. Il faut préciser que le nombre élevé de telle ou telle composante de la population nationale n’indique pas que ce grand nombre proviendrait d’un don particulier de la nature dans la procréation. Il peut s’agir tout simplement d’un englobement ancien de peuples qui n’avaient rien de commun au départ. Le plus fort a imposé sa loi et converti les autres à sa langue et à sa culture.

Ce bel ordonnancement prit fin avec l’invasion des conquérants. Le découpage sauvage et anarchique de l’Afrique actuelle n’a rien de commun avec celle des empires. Et la répartition des populations de part et d’autre des frontières l’indique clairement. Tout cela est rendu difficile et irrespirable du fait qu’on nous oblige à vivre ainsi au nom de l’intangibilité des frontières. Mais ce principe n’est pas totalement mauvais car sa transgression ne ferait que raviver le problème fondamental: celui de l’incapacité de renouer avec l’harmonie perdue de nos empires d’autrefois.

Or la nouvelle harmonie à laquelle nous aspirons ne peut plus se fonder sur les vieux socles que furent nos peuples antiques et dont il ne reste que des lambeaux que s’ingénient à lacérer davantage les frontières. Que faire?

Les langues ne renvoient pas à une existence de tribus et d’ethnies au sens propre du terme. Car pour qu’il y ait tribus ou ethnies, il faut une terre exclusivement dévolue à la liberté d’existence et d’être. Donnons à cette conjonction de la terre et de la langue, le terme de tribalité. Mais la tribalité n’existe donc plus du fait que sur le même sol national cohabitent des populations linguistiques différentes qui ne sont plus propriétaires de la terre devenue propriété d’une entité nouvelle. Cette nouvelle entité territoriale qui a vu le jour s’appelle l’État postcolonial qu’aucune population linguistique ne peut revendiquer comme sa propriété. Or l’État postcolonial est appelé à devenir une Nation. C’est le nouveau défi que ne comprennent pas les tribalistes de l’acabit de Laurent Gbagbo.

Adieu à Laurent Gbagbo et au tribalisme en Côte d’ivoire!

Monsieur n'a jamais compris que l’esclavage et la colonisation ont mis fin à la tribalité et que son problème demeure son attachement morbide et imbécile, non pas à la tribalité détruite par le surgissement du blanc, mais à des fantasmes abondamment nourris par le tribalisme avide de haine de l’autre et de génocides. Car le tribalisme n'est pas le nationalisme né du désir légitime de liberté face à l’occupation coloniale, mais bien une chimère de mort nostalgique d'un certain passé inconnu ou mal assimilé. C’est souvent une conduite atavique surgie du fond de l’inconscient de quelques intellectuels désaxés ou déséquilibrés profondément par leur contact avec l’Occident. C’est alors le retour à des comportements étonnants ou choquants. Au nom d’une identité qu’ils sont incapables de formuler. C’est une certaine forme de folie. Laurent Gbagbo est un parangon significatif du tribalisme fou.

Le tribaliste est le produit achevé du colonialisme et du néocolonialisme, et un allié objectif des exploiteurs occidentaux qui l’utilisent pour casser et piller le pays. Il ne construit rien, il n’agrandit rien et à sa disparition le pays se retrouve souvent divisé en deux. Ce que Laurent Gbagbo est en train de faire par la violence et l’assassinat gratuit. C’est un désaxé résolument tourné vers un passé révolu qu’il ne connaît même pas!

En effet, autrefois la seule force pouvait suffire à recomposer un nouvel empire. Aujourd’hui ce n’est plus possible, ni moralement ni militairement. La seule issue reste le devoir de créer la nouvelle harmonie à partir des données nouvelles que représentent l’État et les populations linguistiques qui le composent. C’est à cela qu’appelle le nouveau mythe de l’unité nationale ou le nationalisme. C’est seulement après la réalisation harmonieuse de cette entité nouvelle que les États pourront aspirer à une nouvelle entité plus grande appelée États Unis d’Afrique Mais le chemin est long et d’ici là il faut passer par des formes concrètes comme l’UMOA, BECEAO, UA, CEDEAO, etc., des entités politiques et économiques qui ne peuvent être que l’aboutissement d’un élément de base: l’État actuel qui doit être pacifié par le jeu démocratique et ne plus compter que sur la force morale et productive de chaque citoyen-ne. Voilà la vérité que le pauvre Laurent Gbagbo ne perçoit, dépourvu de culture conceptualisée et conceptualiste. Dépourvu surtout de la vision, de la theoria, lui l’ancien séminariste mari officiel de deux femmes. Et ami du cardinal Agré!

C’est pourquoi il déchire et incendie les belles pages de ce beau puzzle que composent les populations linguistiques de la Côte d’Ivoire! Il voudrait y parvenir par la force bété et, comme autrefois en égorgeant et en tuant à tour de bras, procéder à la création d’un nouvel empire gbagbo dans un sens qui n’est pas celui de l’histoire africaine qui, elle, avance toujours vers un plus grand englobement harmonieux par le dialogue et la paix. La voie houphouétiste par excellence!

Sa seule existence est un cauchemar pour des millions d’Ivoiriens. Sa disparition de la scène, au propre comme au figuré, signifie clairement la fin du tribalisme en Côte d’Ivoire qui renouera alors avec l’héritage du vieux Sage de Yamoussoukro. Le Sage ivoirien n’a pas seulement indiqué la direction mais tracé le sillon en nommant son premier ministre en la personne de Alassane Ouattara en qui le Peuple ivoirien a confié sa destiné le 28 novembre 2010: démocratiquement. Il revient au Président Ouattara de renouer avec l’héritage houphouétiste et de hisser très haut le flambeau reçu du Vieux./.

Région parisienne, France Par Agon Picdagou

lire la suite

____Diaspora.. ... Paiement d'arriérés de dette: Gbagbo renvoie les européens à son rival Alassane Ouattara ... Une volonté de négocier exige une véritable force mentale et .... C'est l'Afrique en Chine tout aussi bien la Chine en Afrique.

Les peuples du continent et le monde nous regardent et nous prions pour vous. Les attentes sont élevées, car rien n'est trop difficile pour les Ivoiriens.

Le Révérend Jesse Jackson demande un consensus politique en Côte d'Ivoire

Mercredi, 05 Janvier 2011 23:50

Note des utilisateurs: / 3

MauvaisTrès bien

CHICAGO «Je tiens une fois de plus à exprimer ma déception et une profonde préoccupation concernant l'impasse électorale en cours en Côte-d'Ivoire. La dernière évolution politique en provenance du pays est très préoccupante et les besoins immédiats et urgents résolution pacifique. Je lance un appel à toutes les parties, y compris les chefs religieux, d'utiliser leur courage moral comme ils l'ont démontré lors des précédentes périodes difficiles pour aider le peuple bien-aimé de Côte-d'Ivoire afin d’éviter une fin désastreuse de la crise politique actuelle.

Nous ne devons plus tolérer les souffrances et les meurtres. Je demande instamment à l'Union africaine, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest, et la communauté internationale de continuer à travailler avec les deux parties en Côte-d'Ivoire. Si mon aide est nécessaire dans la résolution pacifique de la crise actuelle, je suis prêt à effectuer un voyage en Côte-d'Ivoire afin d’engager à la fois le président Gbagbo et Quattara.

A toutes les parties, je demande instamment un engagement à la paix, qui exige une préférence pour la négociation sur l'action violente. Vous ne devez pas avoir peur de négocier, de parler de vos différences, ou d'essayer de les résoudre au lieu de prendre le raccourci du conflit armé. Une volonté de négocier exige une véritable force mentale et spirituelle, elle exige une réelle confiance, et elle contient les meilleures chances d'obtenir le changement souhaité. A tous les Ivoiriens, vous avez traversé une période difficile, mais les meilleurs jours de votre nation sont devant. Je suis convaincu que vous allez transformer les conflits en opportunités et, si vous le faites, votre nation sera la lumière qui brille sur la colline. Les peuples du continent et le monde nous regardent et nous prions pour vous. Les attentes sont élevées, car rien n'est trop difficile pour les Ivoiriens.

www.rainbowpush.org

http://www.africandiplomacy.com/index.php?option=com_content&view=section&id=9&layout=blog&Itemid=841&lang=fr

lire la suite

____Diaspora force arrière de l'afrique Meurtri.. Une histoire mondiale de la diaspora africaine - La Vie des idées.. Développement de l'Afrique

1. N'oublions pas ce peuple meurtri du Congo ! Diaspora force arrière de l'afrique Meurtri.. Une histoire mondiale de la diaspora africaine - La Vie des idées

En étendant le concept d’ « Atlantique noir » à l’échelle mondiale, Patrick Manning réinscrit l’Afrique au centre de réseaux transnationaux qui se sont constitués au fil des siècles. Lieu d’échange et de mobilité, la diaspora aurait permis le développement de contre-cultures hybrides, qui participent à la construction de la modernité.

10 nov. 2010 ... La notion de « diaspora africaine » illustre l'idée que des peuples africains ou d'origine africaine ont, à différentes périodes, de gré ou de force, .... et des moments de reflux, de retour en arrière,

1.

EVANGILE DE JESUS CHRIST SELON SAINT MARC Marc 10 : 38 - 44

Dans son enseignement, Jésus disait : " Méfiez-vous des scribes, qui tiennent à sortir en robes solennelles et qui aiment les salutations sur les places publiques, les premiers rangs dans les synagogues, et les places d'honneur dans les dîners. Ils dévorent les biens des veuves et affectent de prier longuement : ils seront d'autant plus sévèrement condamnés. " Jésus s'était assis dans le Temple en face de la salle du trésor, et regardait la foule déposer de l'argent dans le tronc. Beaucoup de gens riches y mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve s'avança et déposa deux piecettes. Jésus s'adressa à ses disciples : " Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le tronc plus que tout le monde. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a tout donné, tout ce qu'elle avait pour vivre. "

Gloire au Seigneur ! Alléluia !!!

Assaisonnements politiques/Histoire d'un changement de régime

N’oubliez pas ce peuple du Congo !



17 Mai 1997 – 17 Mai 2007. Dix ans que la République Démocratique du Congo a changé de régime politique. Le peuple, aux abois, a vu venir un libérateur fort désiré, et d’ailleurs justement nommé Laurent-Désiré Kabila, en finir avec un autre, Joseph-Désiré Mobutu. Ce dernier aussi en son temps avait libéré le pays de sécessions, rébellions et mutineries ; avant de sombrer dans la mal gouvernance, la gabegie, l’inconscience, l’absence de culture politique, démocratique, et du respect des droits humains. L’Histoire se répète. Près d'un demi-siècle après la publication aux éditions du Seuil, en 1962, par René Dumont de ‘L’Afrique noire est mal partie’, à la suite des indépendances nationales arrachées aux colonisateurs en ‘60, force est de constater que la prédiction du Français était fort juste. Pire, le Congo, comme une large portion de cette Afrique là, n’est allé nulle part ; il n’a point avancé, mais plutôt reculé. L’Afrique reste au parking. A l’image de son point névralgique défini par un autre écrivain jadis bien inspiré, le Martiniquais Frantz Fanon : « L’Afrique a la forme d’un revolver dont la gâchette se trouve au Zaïre. » Peuples du monde, n’oubliez donc pas les Congolais aussi meurtris, et proches du Rwanda, du Tchad, de la Rca, du Soudan, tous piégés, brisés par des crises, des crimes comme le Darfour. Ne les oublions pas !

LA GLOIRE A VENIR Epître de Paul aux Romains 8 : 18 - 37

J'estime qu'il n'y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire à venir qui sera révélée pour nous.

Aussi la création attend-elle avec un ardent désir la révélation des fils de Dieu.

Car la création a été soumise à la vanité - non de son gré, mais à cause de celui qui l'y a soumise -

Avec une espérance: cette même création sera libérée de la servitude de la corruption, pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu.

Or, nous savons que, jusqu'à ce jour, la création toute entière soupire et souffre les douleurs de l'enfantement.

Bien plus: nous aussi, qui avons les prémices de l'esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l'adoption, la rédemption de notre corps.

Car c'est en espérance que nous avons été sauvés. Or, l'espérance qu'on voit n'est plus espérance: ce qu'on voit, peut-on l'espérer encore ?

Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l'attendons avec persévérance.

De même aussi l'Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu'il convient de demander dans nos prières. Mais l'Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables;

Et celui qui sonde les coeurs connaît quelle est l'intention de l'Esprit: c'est selon Dieu qu'il intercède en faveur des saints.

Nous savons, du reste, que toutes choses coopèrent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein.

Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l'image de son Fils, afin qu'il soit le premier-né d'un grand nombre de frères.

Et ceux qu'il a prédestinés, il les a aussi appelés; et ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés, et ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés.

Que dirions-nous donc à ce sujet ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?

Lui qui n'a pas épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi tout avec lui, par grâce ?

Qui accusera les élus de Dieu ? Dieu est celui qui justifie!

Qui les condamnera ? Le Christ-Jésus est celui qui est mort; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous!

Qui nous séparera de l'amour de Chrits ? La tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou le dénuement, ou le péril, ou l'épée ?

Selon qu'il est écrit:

++A cause toi, l'on nous met à mort tout le jour, On nous considère comme des brebis qu'on égorge++.

Mais dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés.

Car je suis persuadé que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni le présent, ni l'avenir,

Ni les puissances, ni les êtres d'en-haut, ni ceux d'en-bas, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu en Christ-Jésus notre Seigneur.

http://chez-firmin.over-blog.com/article-10442190-6.html

  • Une histoire mondiale de la diaspora africaine

Patrick Manning, spécialiste de l’histoire de l’Afrique, est un des pionniers de l’histoire mondiale et de l’histoire globale. Professeur d’histoire mondiale à l’université de Pittsburgh et directeur de son Centre d’histoire mondiale (créé sous son impulsion en 1994), auteur du manuel d’histoire mondiale Navigating World History (2003), il est président du réseau international d’histoire mondiale (World History Network). Avec cet ouvrage de synthèse, il aborde ce que depuis les années 1950 on a appelé les Black Studies. Ce courant s’est développé aux États-Unis à partir des années 1960-1970, en lien avec le mouvement pour les droits civiques ; le premier département de Black Studies a été créé en 1968 à San Francisco, sous l’égide du sociologue Nathan Hare. Les « Black Studies » (ou « Afro-American Studies ») entendent étudier l’histoire et la culture des Noirs dans le monde entier, et leurs interactions avec le reste de la société. L’approche de Manning s’inscrit dans l’héritage du concept d’« Atlantique noir » développé à partir de 1993 par le sociologue britannique Paul Gilroy 1. Cette expression désigne un lieu d’échanges et de liens transnationaux, à travers lequel se construisent et se transforment en permanence les cultures noires. L’idée de « diaspora africaine » apportée par Manning est reprise de Gilroy, qui avait pensé la diaspora comme espace de mobilité, de fluidité et d’hybridité, et non pas seulement comme une conscience communautaire et comme une mémoire de la terre des origines. Comme Gilroy, Manning veut critiquer l’historiographie dominante qui a ignoré ou méprisé le rôle de cet Atlantique noir. Il entend revaloriser cet espace et son rôle en tant que lieu de naissance de contre-cultures hybrides, qui participent à la construction de la modernité.

La notion de « diaspora africaine » illustre l’idée que des peuples africains ou d’origine africaine ont, à différentes périodes, de gré ou de force, migré vers d’autres continents (Europe, Amériques, Asie) et s’y sont établis. Cette notion sous-entend l’idée d’un lieu commun de départ, qui est l’Afrique. La notion de diaspora, classiquement employée pour désigner la diaspora juive ou la diaspora chinoise, a été employée pour qualifier les descendants d’Africains, avant Manning, par la société civile (associations, réseaux). Cette expression est aussi utilisée en France par des spécialistes d’histoire africaine, comme François Durpaire et Christine Chivallon. Toutefois, elle a pu susciter la polémique. Établir un parallèle avec la diaspora juive présuppose qu’il y a unité de la diaspora ; or il y a eu en fait plusieurs origines et plusieurs vagues. C’est peut-être dans le lien entre les mouvements africain et américain d’émancipation que le concept de « diaspora » trouve sa justification.

Une approche mondiale et globale

L’approche de Patrick Manning doit autant à l’histoire mondiale qu’à l’histoire globale, deux courants proches l’un de l’autre mais qui ne se superposent pas complètement. L’histoire mondiale renvoie surtout à une volonté totalisante, une ouverture à un cadre spatio-temporel très large, tandis que l’histoire globale renvoie plus spécifiquement à la mondialisation (« globalization » en anglais), c’est-à-dire à un phénomène d’interactions et d’interrelations accrues entre les différentes parties du monde. Si tous les chercheurs sont loin de s’accorder sur l’époque du début de la mondialisation, on entend toutefois souvent par ce mot un phénomène qui s’est accéléré depuis quelques décennies, sous l’effet de deux facteurs : les progrès technologiques dans le domaine des transports et des technologies de l’information et de la communication, et l’accélération de la libéralisation économique, étendue peu à peu au monde entier. La notion d’histoire globale sous-entend aussi qu’on s’intéresse non pas seulement aux acteurs étatiques, mais à tous les acteurs non étatiques, transnationaux, tels les experts, les fondations privées, les firmes transnationales, la société civile.

L’une des innovations de l’ouvrage de Manning, par rapport à celui de Gilroy, est d’aborder l’histoire des peuples africains à l’échelle mondiale : il ne s’intéresse pas seulement à l’aire atlantique mais au monde entier, Asie incluse (contrairement à Gilroy qui appréhendait seulement le cadre atlantique). Il s’agit pour lui d’étudier plusieurs régions et nations parallèlement, et sur le temps long : de 1400 à nos jours. Il présente l’évolution de l’histoire des Africains et des peuples de descendance africaine, vaste ensemble qui représente aujourd’hui 1/6e de l’humanité. En six chapitres denses, il brosse un tableau de l’évolution de ces peuples sur le temps long, en dégageant de grandes étapes, comme « la survie » (1600-1800), la conquête de « l’émancipation » (1800-1900), de la « citoyenneté » (1900-1960), et enfin de « l’égalité » (1960-2000). L’aire géographique traitée est elle aussi très vaste : elle s’étend non seulement au continent africain, mais aussi aux Amériques, à l’Europe et à l’Asie. Manning cherche à identifier des connexions qui ont amené les Africains à se forger un sentiment d’appartenance. L’approche globale lui permet de mettre en évidence des liens entre des phénomènes auparavant étudiés de manière séparée. Il montre par exemple comment, au milieu du XIXe siècle, l’esclavage est dénoncé de manière concomitante en Amérique du Nord, du Sud, en Afrique de l’Ouest, dans l’empire ottoman, et en Inde.

La « race », une notion controversée

Manning, bien que posant clairement que les « races » n’existent pas au sens biologique du terme, emploie cependant ce terme, car, il estime que le concept de « races » existe, lui, du simple fait qu’il est utilisé par des sociétés humaines. La race n’a pas de fondement comme catégorie biologique, mais, pour Manning, elle a une pertinence en tant que catégorie sociale construite. L’auteur pose alors une question importante : des « réparations » devraient-elles être accordées aux descendants des esclaves et des colonisés pour l’injustice passée subie par leurs ancêtres ? C’est une question difficile à trancher : qui paierait combien et à qui ? Manning rappelle cependant que de tels versements ont parfois eu lieu dans l’autre sens : Haïti a payé à la France 25 millions de francs-or, des décennies après son indépendance, pour indemniser les planteurs français. Il fait également valoir qu’à la suite de la Shoah la RFA et la RDA ont versé des réparations financières à l’État d’Israël.

Manning s’intéresse de près aux luttes et aux mouvements sociaux. Son travail nourrit la réflexion entamée en France par l’ouvrage de Didier et Éric Fassin en 2006 avec De la question sociale à la question raciale. Il montre que les deux questions sont liées et souligne la permanence et l’importance de la « question sociale ». Ses réflexions s’inscrivent aussi en écho aux travaux récents de Pap Ndiaye sur la « condition noire » 2. Après avoir étudié la lutte des Noirs pour l’émancipation au XIXe siècle, il aborde celle pour la citoyenneté de 1900 à 1960, et celle pour l’égalité de 1960 à nos jours. Il souligne le rôle moteur joué, dans ces luttes, par les différents partis communistes et par le mouvement communiste international à partir de 1920 : ils ont stimulé et organisé la lutte sociale des Noirs pour la reconnaissance de leurs droits politiques, économiques et sociaux. Il souligne le rôle de militants communistes noirs, et met en évidence le rôle du syndicalisme, surtout à partir des années 1930 (pendant la Grande Dépression mondiale). Les grandes réunions panafricaines, comme la Conférence panafricaine de Manchester en 1945, ont permis d’internationaliser la mobilisation. Cette vision globale permet à Manning de faire un parallèle entre le mouvement pour les droits civiques aux États-Unis dans les années 1950-1960 et le grand mouvement, concomitant, de décolonisation de l’Afrique. Dans son panorama de l’histoire sociale de la diaspora africaine, l’auteur identifie des temps forts, des moments de progrès et de changement, comme les années 1960, et des moments de reflux, de retour en arrière, comme les années 1980 sous l’effet notamment des gouvernements conservateurs alors en place aux États-Unis et au Royaume-Uni. Il identifie aussi un nouveau pas en avant dans les années 1990 avec l’élimination de l’apartheid en Afrique du sud, et avec la Constitution adoptée par ce pays en 1996, modèle théorique de démocratie et de garantie d’égalité sociale. Observant que l’accession des Noirs à la citoyenneté dans les années 1960 (décolonisations en Afrique et mouvement des droits civiques aux États-Unis) n’a pas coïncidé avec leur accession à l’égalité en pratique par rapport aux Blancs, il souligne l’émergence de nouvelles luttes en vue de la conquête d’une véritable égalité entre Noirs et Blancs. En effet, ainsi qu’il l’illustre par des données quantitatives précises (statistiques sur le taux d’éducation, le niveau social, et l’infection par le sida, des Noirs et des Blancs), de fortes inégalités économiques et sociales persistent aujourd’hui entre Noirs et Blancs, malgré l’égalité théorique en droit. Le grand enjeu actuel est donc désormais, selon Manning, davantage une question sociale qu’une question raciale.

Une vision essentialiste ?

Manning estime qu’au-delà de la diversité des cultures des peuples noirs, il existe une cohérence et un sens à la production culturelle de la « diaspora » africaine. Cela le conduit à étudier l’unité et la diversité des productions et expressions culturelles des Noirs au fil du temps. Tout au long de l’ouvrage, il s’attache à montrer les avancées culturelles permises par les communautés noires. Se créant eux-mêmes en tant que groupe, les Noirs ont selon lui créé une véritable identité transnationale, reposant sur une grande vivacité de création culturelle, particulièrement depuis la fin du XXe siècle dans le domaine des « visual arts ». Cette vision comporte toutefois un risque d’essentialisme. Comme le faisait en son temps Aimé Césaire avec le concept de « négritude », Manning semble suggérer qu’il y aurait certains traits caractéristiques spécifiques aux « Noirs » : une grande créativité, des qualités artistiques, technologiques, le sens de la collectivité, de la « communauté », et la résistance et la combativité contre l’oppression. Ces caractéristiques ne sont-elles pas en réalité attribuables à tous les groupes humains ? Dans sa conclusion, Manning aborde le dilemme entre universalité et diversité culturelle. L’accession des Noirs à une véritable égalité par rapport aux Blancs entraînerait-elle la perte de la diversité culturelle, par une « normalisation » de la « culture noire », qui s’alignerait sur les standards « blancs » ? Non, répond-il, car la communauté noire ne cesse de cultiver et de développer son identité sociale et culturelle. Rédigé de manière très claire, cet ouvrage fait une synthèse de nombreux travaux récents. Chaque fin de chapitre est agrémentée d’une riche bibliographie commentée. Ses thèses sont toujours justifiées et illustrées par des exemples précis et concrets. Il brasse une large quantité d’informations, et réussit la prouesse de les présenter de façon à ne pas noyer le lecteur sous la masse, les agençant au contraire très intelligemment de manière à créer du sens par des rapprochements pertinents, entre des phénomènes survenus dans des aires géographiques très différentes. Surtout, il pose des questionnements originaux et stimulants. Ce livre contribue grandement à populariser les apports des Black Studies, de l’histoire transnationale, de l’histoire mondiale, et des cultural studies. par Chloé Maurel 10-11-2010

  • Développement de l'Afrique: Jean Ping souligne l'importance de la diaspora

17/01/2011



Il a rappelé que la diaspora était la sixième région du continent



Le président de la Commission de l'Union Africaine (UA), Jean Ping, a réaffirmé l'importance de la diaspora africaine assurant que l'identité africaine portée par les communautés africaines à l'étranger avait donné une nouvelle dimension à l'Afrique, tant du point de vue géographique, que moral et spirituel. M. Ping, qui s'exprimait à l'ouverture, samedi, à Tripoli, de la première conférence des migrants africains en Europe, a ajouté que ces dimensions précitées avaient donné à l'Afrique une plus grande force vers son unité, tout en conférant une portée universelle à l'identité africaine.

Il a rappelé que l'Acte constitutif de l'UA visait l'intégration entre les pays du continent africain et que parmi ces instruments d'intégration il y avait les communautés et organisations de la société civile, ce qui, selon lui, dénote de l'importance de la participation de tous segments de la société africaine dans la promotion du développement en Afrique.

M. Jean Ping a également affirmé que la décision d'intégrer la diaspora africaine comme 6ème région du continent confirmait la volonté de la communauté africaine d'impliquer tous les Africains dans le développement de l'Afrique.



Il a signalé que la Commission avait commencé à promouvoir les mécanismes susceptibles de promouvoir davantage le rôle de la diaspora à travers la facilitation des instruments de représentation effective des jeunes Africains dans les institutions et structure de l'UA.

Le président de la Commission africaine a déploré les drames causé par l'émigration clandestine et l'image catastrophique que reflètent les beat-people errant sur les mers à la recherche d'un destin meilleur, affirmant que le règlement de ce dossier passait par le développement de l'Afrique.

Il a, à ce propos, souligné l'échec des solutions sécuritaire adoptées pour luter contre l'émigration clandestine , soulignant que la solution doit passer par les efforts destinés au développement du continent africain.

http://www.grioo.com/ar,developpement_de_l_afrique_jean_ping_souligne_l_importance_de_la_diaspora,20422.html

  • Manifestation des Forces patriotiques de la diaspora mauritanienne en France

Les 27, 28 et 29 novembre 2010 à Paris

vendredi 19 novembre 2010




Nous, Forces patriotiques de la diaspora mauritanienne en France appelons tous nos compatriotes et tous les amis de la Mauritanie à se joindre aux manifestations que nous organisons à l’occasion du cinquantenaire de notre pays, les 27, 28 et 29 novembre 2010 à Paris. Un cinquantenaire souillé à jamais par les comportements criminel et raciste du système ethnofasciste contre les Noirs mauritaniens.

Dans la nuit du 27 au 28 novembre 1990, la Mauritanie a pendu 28 de ses fils pour magnifier le 30° anniversaire de son accession à l’indépendance. 28 maris, pères, frères, cousins, amis sacrifiés sur l’autel d’un chauvinisme haineux et au nom de la pureté raciale arabe en Mauritanie.

Quand à l’occasion de ce cinquantenaire de l’indépendance le Gouvernement raciste qui dirige notre pays célébrera avec fastes "la dignité retrouvée", les populations noires mauritaniennes Wolof, Soninko, FulBes et Bammana et les plus justes de leurs compatriotes arabes communieront avec toutes les victimes du racisme.

Le samedi 27 novembre 2010 à partir de 14 heures une Conférence publique suivie de témoignages de rescapés d’Inal et de Jreidah, au Foyer International de la CIMADE à Massy (80 Rue 8 Mai 1945, 91300 Massy)

Le dimanche 28 novembre 2010 à partir de 14 heures, une marche de la Place Trocadéro à l’Ambassade de Mauritanie Paris 16° Arrondissement. Et le lundi 29 novembre 2010 à partir de 15h30 une conférence de presse au CAPE (74 Rue Taitbout 75009 Paris) sur la restitutions des différentes manifestations organisées à travers le monde pour dénoncer l’impunité des crimes de génocide en Mauritanie.

Pour nous, le 28 novembre a scellé à jamais notre jour de souffrance immense, jour de larmes et du sang des nôtres versés, et en aucune manière de dignité retrouvée, de liberté et d’Indépendance. Le 28 novembre représentera désormais pour les Noirs mauritaniens un Jour de DEUIL.

Les Forces patriotiques :

Demandent Aux plus Justes des mauritaniens de refuser de participer à toute manifestation de réjouissance et d’entrer en communion avec les martyrs du racisme, Réitérent notre exigence de l’État mauritanien l’arrestation et le jugement de tous ceux qui ont pris part à la pendaison des 28 d’Inal, aux meurtres racistes commis de 1986 à 1991, Exigent la restitution des dépouilles des nôtres pour que nos familles éplorées puissent procéder à leur enterrement décent , Renouvellent leur serment d’user tous les moyens pour mettre fin au racisme et à l’esclavage dont sont victimes les Noirs en Mauritanie.

Non aux crimes racistes, non au Génocide des Noirs en Mauritanie, non à l’impunité en Mauritanie.

Liste non exhaustive des Signataires : AFMAF, AHME, CAMME, CSDM, GMR, ID, OCVIDH, OTMF, APP, DEKKALEM, FLAM, IRA-France, PLEJ)

http://www.afrik.com/article21302.html

lire la suite

____«L'Heure du nègre», selon Georges Simenon, en 1932.. La question que se pose Simenon (Quartier nègres): «Qui, des Anglais, des Belges ou des Français se fera mettre le premier à la porte de l'Afrique ?» «L'Afrique nous dit m… et c'est bien fait».

«L'Heure du nègre», selon Georges Simenon, en 1932

post resum::

La question que se pose Simenon : «Qui, des Anglais, des Belges ou des Français se fera mettre le premier à la porte de l'Afrique ?».

Simenon conclut son reportage en cédant la parole à un vieux Blanc «décivilisé» qui a sa case dans tous les villages : «L'Afrique nous dit m… et c'est bien fait». C'était une réplique sans appel à la campagne d'affiches de Citroën pour la Croisière noire qui marqua le lancement publicitaire des voitures à chenilles.

Les affiches disaient «l'Afrique vous parle». Une réponse qui, quatre vingts-ans plus tard, s'est modifiée en des termes divers dont le mot Chine qui ne serait pas venu à l'esprit au lecteur quand Simenon écrivait «L'Heure du nègre». Quant au mot malien, il désigne notamment aujourd'hui la nationalité d'un scientifique préparant à la NASA la future «conquête» de la planète Mars.

  • «L'Heure du nègre», selon Georges Simenon, en 1932

salimjay

Le Soir Echos : 18 - 08 - 2010

Francis Lacassin a republié en 1976 dans un volume intitulé «A la recherche de l'homme nu» (Mes apprentissage, 2) -collection 10/18, n° 1053- le reportage de Georges Simenon en 1932 dans l'hebdomadaire Voilà : «L'Heure du nègre».

Quatre ans après ce reportage, Simenon annonce à des amis qu'il part «la semaine prochaine» refaire un tour d'Afrique. «Et une voix, derrière moi, me dit : Non, Monsieur Simenon, vous ne partez pas la semaine prochaine. Je me retourne, c'était un monsieur en bras de chemise comme moi. Je lui ai demandé : Ah ! Et qu'est-ce qui m'en empêcherait ? Il me répond : le gouvernement, autrement dit : moi. Comment, vous ? Il me dit : je suis Pierre Cot, le ministre de l'Intérieur. Nous avons décidé, au Conseil des ministres, que ce reportage ne se ferait pas et qu'il ne paraîtrait donc pas».

Il y avait donc de quoi déplaire dans «l'Heure du nègre». C'est bel et bien le regard d'un journaliste et parmi les plus soucieux du fait vrai, le regard d'un moraliste et absolument pas persuadé que le génie propre de l'Afrique ne pouvait se priver de l'épisode colonial.

Simenon décrit «deux affiches officielles, cernées de couleurs tricolores. Jeunes gens, engagez-vous dans l'armée coloniale…». Et le voyageur de noter la présence d'«un sous-officier bien habillé et d'une négresse nue qui semble tendre vers lui un sein lourd comme un fruit».

Mais il se refuse à l'illusion : «Le sein de l'affiche est vrai. Il en défile d'admirables devant moi. Ce qui n'est pas vrai, c'est que ce sein soit pour nous». Simenon veut dessiller ceux que pourraient tromper les affiches de l'armée coloniale. Aussi évoque-t-il le jeune homme dans un village du Loiret qui a signé un nouveau contrat avec son patron de Port-Gentil : «Il raconte si bien qu'il s'y laisse prendre lui-même et qu'il a soudain la nostalgie de là-bas. Là-bas où du moins, le fait d'être un Blanc, le dernier des Blancs, est déjà une supériorité».

Au Congo Belge, il entend cet aveu : «Quand il n'y a pas de prisonnier, on en fait ! Aucun nègre ne peut se vanter d'être en règle avec les lois !». Les prisonniers servent à l'entretien du poste, aux travaux municipaux. Simenon écrit avant et après tant d'autres : «Le maître, le vrai maître, celui qui conduit le troupeau à peau noire et à peau blanche, les bêtes et les plantes, c'est l'Afrique !». Cette «domination» n'a tout de même pas des effets identiques. Ainsi, le Congo-Océan tue-t-il en moyenne un nègre par traverse et un Blanc par kilomètre. Dans la partie de son reportage consacrée à l'emprise de la magie, «Au pays des innocents», Simenon rencontre l'infranchissable silence collectif, celui des Blancs prudents et des Noirs solidaires.

Le Soudan anglais surprendra d'autant plus Simenon que celui-ci a pu déjà constater le mélange entre Noirs et Blancs existant à Port-Gentil. «Dès l'abord, quelque chose vous choque, vous vous demandez quoi. Et vous découvrez enfin que c'est l'absence d'indigènes. Il n'y en a pas un, hormis les domestiques ! Les nègres sont ailleurs. On les prie de bâtir une ville plus loin, à quelques kilomètres, où ils sont chez eux, tandis que les Anglais sont chez eux dans leurs murs».

La question que se pose Simenon : «Qui, des Anglais, des Belges ou des Français se fera mettre le premier à la porte de l'Afrique ?». Simenon conclut son reportage en cédant la parole à un vieux Blanc «décivilisé» qui a sa case dans tous les villages : «L'Afrique nous dit m… et c'est bien fait». C'était une réplique sans appel à la campagne d'affiches de Citroën pour la Croisière noire qui marqua le lancement publicitaire des voitures à chenilles. Les affiches disaient «l'Afrique vous parle». Une réponse qui, quatre vingts-ans plus tard, s'est modifiée en des termes divers dont le mot Chine qui ne serait pas venu à l'esprit au lecteur quand Simenon écrivait «L'Heure du nègre». Quant au mot malien, il désigne notamment aujourd'hui la nationalité d'un scientifique préparant à la NASA la future «conquête» de la planète Mars.

  • http://www.maghress.com/fr/lesoir/12062
  • http://www.lesoir-echos.com/2010/08/18/%c2%abl%e2%80%99heure-du-negre%c2%bb-selon-georges-simenon-en-1932/
  • http://www.grioo.com/blogs/malon/index.php/9999/03/24/3258-alors-que-les-negres-ne-cherchent-a-convertir-personne-tout-le-monde-souhaite-les-convertir-a-quelque-chose-les-chinois-les-indous-les-esquimaux-les-sud-americains-cherchent-ils-a-nous-convertir-a-leur-religion-nous-faisons-appel-aux-negres-authe

lire la suite

_____NEGRE TRICOLORE, forgé par une abolition et une décolonisation bâclées, "marche en reculant, le dos courbé".. Il a perdu le sens du destin collectif. On peut se demander si le Nègre tricolore retrouvera un jour le sens de la dignité ?

On peut se demander si le Nègre tricolore retrouvera un jour le sens de la dignité ?

Pour définir le personnage désigné par le titre "Nègre tricolore", l'auteur part du personnage historique du Nègre marron, terme pour désigner cet homme qui, dès l'aube de l'esclavage, a refusé la domination quelle qu'elle soit et a pris le chemin de la forêt.

Une sorte de Caliban, démuni, certes, mais libre et fier ! Cependant, un autre nègre est resté dans la maison du maître, où ses besoins primaires étaient assurés, en attendant qu'un jour le bon maître pense à lui donner une liberté, même partielle. Entre-temps, habitué à la soumission, cet Ariel s'est alors forgé une mentalité, dont l'abolition ne l'a pas débarrassé. Car, si l'esclavage, en tant que système, a été aboli, la mentalité d'esclave sous-jacente, ne l'a jamais été. A travers les textes de quelques écrivains - Damas, Stéphenson, Patient et Taubira-Delannon - cet ouvrage explore les principales manifestations de cette mentalité. Le Nègre tricolore, forgé par une abolition et une décolonisation bâclées, "marche en reculant, le dos courbé". Il a perdu le sens du destin collectif. Piégé, habité par une permanente peur, il privilégie, par conséquent, la trajectoire personnelle, l'opportunisme, voire la trahison... Il a également perdu le sens de la liberté, du combat obstiné pour la dignité, car la soumission franche, déguisée ou sournoise est enracinée en lui. De même, il cultive l'oubli de soi et de l'histoire collective ; alors, il puise ses expédients dans l'institutionnalisation de l'amusement gratuit et dans un attachement indéfectible au maître, tout en affichant, de temps à autre, quelque mauvaise humeur.

livre: NEGRE TRICOLORE / LITTERATURE ET DOMINATION EN PAYS CREOLE ...

  • http://www.decitre.fr/livres/NEGRE-TRICOLORE.aspx/9782706814402
  • http://www.google.fr/search?hl=fr&q=N%C3%A8gre+tricolore%3A&btnG=Rechercher&aq=f&aqi=&aql=&oq=

lire la suite