si ce n'est des transferts d'argents, oh combien importants pour la survie des familles...Que perd-elle? Des années de formation allant de la maternelle au bac ou à la Licence. Mais surtout, l'idée que le bonheur ne sera jamais chez elle, que ses fils devront le trouver chez l'autre. Cela fait un demi siècle qu'ils apprennent à lier le bois au bois, apparemment la braise ne s'enflamme pas. Les togolais, qui sont descendus dans la rue protester contre le coup d'état de Faure Eyadema, soutenu par les autorités françaises, sont en droit de penser ceci : puisque ce pays vient nous imposer un président dont on n'a pas besoin, ni élu, ni voulu, nous pouvons répondre de deux façons: soit nous persistons dans notre bras de fer et allons à l'affrontement sanglant, soit, on quitte le Togo pour aller en France, là où il existe plus de stabilité, nous allons y chercher la stabilité qu'on ne nous permet pas d'avoir chez nous. Ceci est valable pour la plupart des pays. Le Gabonais qui regarde la télé et, tout en vivant à Libreville, voit son imaginaire peuplé des rues de Beverly hills, des voitures dernier modèle circulant dans la ville, bref qui ne fait que consommer des produits dont il n'a produit aucun, ni participé à la chaîne de montage d'aucun, depuis la conception, la fabrication, la vente, le service après vente, la maintenance, ni ne participera à la recherche et développement d'aucun pour les futurs modèles, totalement écarté du circuit économique et de création de richesses, mais obligé de consommer, est en droit de se dire: je veux aller là où tous ces produits prennent leur naissance, car je les trouve beaux, aller là d'où ils viennent pour vivre cette vie dont je suis gavé d'image depuis l'enfance mais que mon environnement de Libreville, ne me permettra jamais d'atteindre, surtout avec Bongo.

Le maître a longtemps dit qu'il était le maître, se permettant d'interférer dans les affaires de ses anciens colonisés. Lorsque ceux ci ont des problèmes, n'est-il pas normal qu'ils se tournent vers celui là qui les a formé? Lui Qui prétend avoir apporté la civilisation et l'évangélisation, qui s'est autoproclamé comme l'idéal de la création? Nous sommes habitués à souffrir, on nous l'a inculqué dans le sang. Les autres sont habitués à nous voir souffrir, même s'ils s'en indignent, cela ne fait que confirmer ce qu'ils ont toujours pensé: ces êtres sont faits pour souffrir, ils sont même impressionnés par notre capacité à souffrir. Hier c'étaient à bord de négriers, aujourd'hui nous débarquons à bords de pirogues. Imaginons une famille aristocratique vivant aux bords des côtes des canaries. L'ancêtre a marqué dans son journal ce qu'il voyait au seizième siècle, des cohortes de noirs débarquant des bateaux, attachés. Son descendant du vingt et unième siècle marquera quelque chose de similaire dans son journal à lui. Et si on superpose les deux, on croirait se trouver au même moment, mais non! il y'a plus de quatre siècles d'intervalles. Et à chaque fois, ce flot ce sera déroulé lorsque la conjoncture internationale l'aura décidé ou provoqué. Hier, avec le commerce triangulaire, aujourd'hui avec l'exploitation des états, la mondialisation et l'OMC, par des moyens plus vicieux.

L'immigration est la preuve que nous ne maîtrisons pas notre destin, que nous ne l'avons jamais maîtrisé, que nous le subissons. Ne cherchons pas de comparaison avec la chine ou l'inde. Rien à voir. Le maître a balayé sa maison et y a installé le minimum de confort pour les siens. Puis, dehors, il se permet des frivolités, des légèretés, de vagabonder, de semer la zizanie chez les autres, qui vaincus, viennent rechercher un peu de sérénité dans sa maison. Et voila le maître qui se dit généreux d'accueillir des malheureux chez lui. Le maître est bon, fort. C'est l'esclave qui se fait toujours avoir, qui se laisse berner, qui préfère le petit matelas que lui donnera le maître dans un petit coin de sa maison, face à la dureté des nuits chaudes sous le manguier et autres fantasmes à la mode. Et lorsque l'ex esclave de la forêt viendra voir celui de la maison du maître, lui disant: "viens, quittons ce maître, allons vers la liberté, allons vers nous, ayons le courage de forger de nos mains notre destin" celui de la maison répondra: "non, je ne veux pas, je suis bien traité ici, il y'a la paix ici, on ne meurt pas de faim, il n'y a pas de sorcellerie, il n'y a pas de corruption" Et voilà le maître qui a semé la discorde à l'extérieur, devenu le protecteur. Ah Malcolm, comme tu nous manques...

L'Asie s'est protégée et empêche le maître, celui qui s'est autoproclamé ainsi, de venir semer le trouble chez lui (Chine, inde, Japon...) L'Amérique latine s'éveille. L'Afrique du sud essaie. Le moyen et proche orient a décidé d'employer la même tactique qui consiste à aller semer la zizanie ailleurs. L'Afrique elle, continue de laisser celui qui s'est proclamé maître, semer la zizanie chez elle, la vider d'elle même de ses fils, pour les lui renvoyer menottés, ou retraités et fatigués. Il accepte bien quelques transferts de fonds sur lesquels il touche des frais de commission, car il ne craint pas le pouvoir de ses fonds, il sait à quoi ils servent, à donner un peu de nourriture afin que le seuil d'implosion critique, qu'il n'a pas intérêt à voir arriver pour ses propres intérêts ne se produise. Car, le jour où il n'aura pas intérêt à empêcher cette implosion, Rwanda, Rwanda chantait quelqu'un, il laissera faire. De toutes façons, n'aura-t-il pas raison de dire "ils se tuent entre eux comme des sauvages" Assez de critique, çà fait si longtemps que ça dure. Jamais, il ne viendra protéger notre pré carré, il s'y permettra toujours ce qu'il ne peut se permettre chez lui, à cause du respect qu'il a envers lui même. A nous d'avoir un peu plus de respect pour nous. A nous de balayer notre cour et de la protéger, afin que nos enfants soient délivrés de cette malédiction qui consiste à aller se contenter d'un petit lit douillet dans un petit coin de la maison du maître. Qu'Osiris nous soit témoin!!!