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LA COTE D’IVOIRE EST MORTE, VIVE LA COTE D’IVOIRE

 
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Jeu 09 Sep 2004 16:59    Sujet du message: LA COTE D’IVOIRE EST MORTE, VIVE LA COTE D’IVOIRE Répondre en citant

Ce texte consiste en une réflexion sur le cas de la Côte d’Ivoire à l’aune de principes fondamentaux de philosophie politique. Je m’en tiens uniquement aux principes, afin de ne pas succomber aux envolées passionnelles provoquées par l’horreur et la désolation chroniques.

DES PRINCIPES
Les hommes, du seul fait que ce sont des hommes, peuvent vivre ensemble en se constituant en société politique. Ce faisant, ils exercent un droit humain naturel qui est au fondement principiel de la politique. J’entends par DEMOCRATIE, l’exercice de ce droit naturel par une multitude historique particulière, qui choisit ainsi de vivre selon les LOIS qu’elle se donne à elle-même dans un espace-temps déterminé. Aussi suffit-il d’être un homme pour devenir membre de droit (CITOYEN) d’une société politique ; exclusivement à toute considération fallacieuse de race, ethnie, religion, sexe, etc.
La loi consiste au rapport d’un droit à un autre droit : elle ne se situe donc pas au dessus ou au dessous des gens. Elle est entre eux, comme ce qui les lie et les distingue axiologiquement. La loi est juste lorsqu’elle établit un rapport équilibré entre les personnes, lorsqu’elle comble les manques et épuise les excès efficacement. Quand une société politique fait l’expérience d’un tel équilibre, on dit qu’elle est en PAIX, c’est-à-dire qu’elle est dans une conjoncture historique caractérisée par l’efficacité de ses institutions et pratiques de résolution des conflits endogènes et/ou exogènes.

DE LA COTE D’IVOIRE
La Côte d’ivoire est une parcelle de terre africaine circonscrite par la France pour les besoins de son empire. C’est un vestige de la colonisation française, échu entre les mains d’une minorité sociologique privilégiée parmi les autochtones victimes de l’aventure coloniale. Cette minorité consiste au personnel africain de l’administration coloniale. La Côte d’ivoire est donc un avatar colonialistique. D’ailleurs, jusqu’à nouvel ordre la colonisation demeure la principale matrice de génération des phénomènes politiques ivoiriens. Cet avatar se donne pour une société politique. Mais une telle société n’est pas, et ne saurait jamais être, démocratique. En effet, c’est dès sa fondation (et donc dans son fondement) qu’une société est ou n’est pas démocratique. Elle ne peut le devenir a posteriori, par simple pétition ou mimétisme.
J’insiste : la Côte d’Ivoire, de par sa généalogie, est une société colonialistique. Elle l’est naturellement, et ne saurait être autre chose que cela. En sorte que la persistance de velléités démocratiques en son sein, ne peut que signer son arrêt de mort. En conséquence, si les Ivoiriens veulent vraiment une société politique démocratique, ils doivent nécessairement renoncer à la Côte d’Ivoire.

DE LA CRISE IVOIRIENNE
De ce qui précède il découle que la crise ivoirienne :
- constate l’épuisement du paradigme colonialistique, avec ses supercheries civilisatrices et développementistes.
- comporte l’opportunité d’une ère proprement démocratique, d’instauration d’une société politique africanistique.

Saisir cette opportunité (outre d’en avoir une claire conscience), c’est s’emparer de l’idée d’indépendance politique pour l’inscrire réellement dans les faits. Or, l’actuelle génération d’hommes politiques ivoiriens (Gbagbo, Alassane, Bédié, etc.) n’est pas suffisamment imprégnée des enjeux cruciaux de cet entre-deux historique où elle se trouve. Ces hommes et femmes ne cessent de s’affronter en vue d’un pouvoir obsolète, comme les rentiers anachroniques d’une entité politique moribonde. Ils ne peuvent demeurer indéfiniment dans ce non-lieu hybride entre ce qui n’est déjà plus (une institution colonialistique) et ce qui n’est pas encore (une institution africanistique) ; au risque de disparaître dans le néant abyssal de leurs errements et tergiversations.

LA COTE D’IVOIRE EST MORTE, VIVE LA COTE D’IVOIRE
A tous ces entrepreneurs politiques et leurs épigones bellicistes, je dis que la Côte d’Ivoire est morte, vive la Côte d’Ivoire. Reste à organiser les obsèques institutionnelles de la défunte, plutôt qu’à s’étriper autour de sa dépouille. Puis l’on envisagera autre chose qui soit politiquement plus conforme aux circonstances contemporaines et aux aspirations légitimes des habitants de ce pays.
Il revient historiquement à la génération Gbagbo/Alassane/Bédié de gérer la transition politique entre l’ancien (la matrice colonialistique) et l’à-venir (la matrice africanistique). Malheureusement, cette génération n’est pas à la hauteur de ses responsabilités historiques. Si bien qu’elle n’a rien trouvé de mieux que de s’en remettre à la métropole coloniale, consacrant par là-même son indéfectible allégeance au colon ; tant de temps après la fin officielle de la colonisation. C’est ainsi que les grands chefs blancs nous ont pondu Marcoussis. Une énième recette hétéronome, hâtivement concoctée à l’intention des petits nègres colonisés que nos aînés se complaisent trop souvent à jouer.

Nous, leurs petits-frères, qui sommes nés au soleil des indépendances (soit la majorité des Africains aujourd’hui), ne serions pas crédibles dans ce rôle désuet et ridicule. Nous devons donc éviter ce piège infantile qui consiste à choisir le camps d’un de ces aînés pour combattre les autres, dans une lutte qui n’a d’autre conséquence que de tarir les ressources (humaines, financières, matérielles) indispensables à la renaissance politique de ce pays. Nous devons prouver notre maturité politique et intellectuelle par une vigilance intransigeante qui accule littéralement les aînés à s’entendre entre eux, afin de poser les conditions préalables à la constitution d’une nouvelle société politique, aux lieu et place de la défunte Côte d’Ivoire.
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MessagePosté le: Sam 11 Sep 2004 23:50    Sujet du message: Re: LA COTE D’IVOIRE EST MORTE, VIVE LA COTE D’IVOIRE Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
Ce texte consiste en une réflexion sur le cas de la Côte d’Ivoire à l’aune de principes fondamentaux de philosophie politique. Je m’en tiens uniquement aux principes, afin de ne pas succomber aux envolées passionnelles provoquées par l’horreur et la désolation chroniques.


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MessagePosté le: Dim 12 Sep 2004 14:41    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
La Côte d’ivoire est donc un avatar colonialistique. D’ailleurs, jusqu’à nouvel ordre la colonisation demeure la principale matrice de génération des phénomènes politiques ivoiriens. Cet avatar se donne pour une société politique. Mais une telle société n’est pas, et ne saurait jamais être, démocratique. En effet, c’est dès sa fondation (et donc dans son fondement) qu’une société est ou n’est pas démocratique. Elle ne peut le devenir a posteriori, par simple pétition ou mimétisme.

Excellent texte, frère OGOTEMMELI ! Oui, le texte est très bien pensé et rédigé. Une formidable réflexion sur l'échec de la démocratie en Afrique et en Côte d'Ivoire. Une démocratie imposée par François Mitterand, alors que nos Etats sont toujours dans la colonisation la plus abjecte(Economiquement, Socialement et Mentalement). Nous savons pertinemment que nos Etats, au Sud du Sahara, n'ont jamais été indépendants. Pourquoi la démocratie en Afrique ? Certes, démocratie, liberté et développement sont des mots qui connaissent une belle fortune. Ils servent tellement que nous, Africains, les déformons. C'est une dérive considérable des penseurs et intellectuels africains. La démocratie appartient à une société civile d'un pays libre et indépendant. Sans elle, la démocratie a échoué en Afrique.

C'est quoi une démocratie ? La démocratie est une culture qui appartient à une société civile d'un pays libre et indépendant. Chaque peuple a sa propre culture, sa propre façon de faire et la société civile, qu'i s'y bâtira, ne sera jamais la copie d'une autre. Donc la démocratie, qui est aussi une affaire de citoyenneté, ne s'impose pas , ne se copie pas, ne se triche pas. A chaque société civile politique (appartenant à un peuple qui fait la loi chez lui) de la créer, de la recréer, de l'inventer de la réinventer, en respectant les droits des individus, la justice indépendante et les libertés fondamentales. A la nouvelle Société civile politique de le Côte d'Ivoire d'imposer l'indépendance totale du peuple afin d'inventer sa propre démocratie. Je pense objectivement que nos Etats-Nations actuels (fabriqués par les colons) ne seront jamais indépendants, sans l'unité réelle de nos Peuples. S'il faut rester encore plus de 40 ans de fausses indépendances pour le comprendre, nous le ferons.

Au nom de la citoyenneté, les citoyens d'un pays démocratique doivent se reconnaître aussi aux gouvernents qu'ils ont élus. Quelles que soient leurs différences de sexe, de " race ", de religion; quelques soient les inégalités économiques, sociales ou culturelles, qui les séparent, les membres de la société politique sont également des citoyens. Ils disposent les mêmes droits civils, juridiques et politiques, et des mêmes devoirs. On est également citoyens quelle que soit sa mosquée ou son église d'appartenance, sa région, son village ou sa nation d'origine, sa richesse et sa pauvreté.

Concernant, le conflit ivoirien, la classe politique a hérité quelque chose de sale, de mal et de très mauvais venant d'Houphouët Boigny. Sur fond de haine, de séparatisme, de xénophobie, de mutineries, d'attentats, d'arrestations arbitraires, de heurts ethniques et de tensions, cette classe politique ivoirienne affronte l'héritage d'Houphouët. Tout en vendant l'Afrique et la Côte d'Ivoire, tout en tentant aussi de se dissimuler derrière des discours trompeurs, Félix Houphouët Boigny pratiqua le tribalisme. Ainsi en 1958, au moment même où il confirmait de manière tonitruante son refus de l'indépendance du pays lors du référendum proposé par le militaire de Gaulle, il faisait également une campagne ultrananionaliste pour s'opposer au projet d'ensembles fédéraux sur les thèmes : " La Côte d'Ivoire ne veut pas être la vache à lait de l'Afrique Occidentale française (AOF)" ou "Je préfère être à la tête d'une souris qu'à la queue d'un éléphant". Cette souris, c'est la Côte d'Ivoire qui devient automatiquement la capitale de la colonisation française en Afrique.

A cause de cet héritage, la classe politique ivoirienne s'est toujours reposée sur des anti-valeurs comme le tribalisme, la xénophobie, la corruption et la prévarication. Une casse politique médiocre, incapable de faire preuve d'esprit critique. Sans une réappropriation de sa mémoire et une remise en question lucide le concept de l'"Ivoirité", le pays risquait de s'enliser dans d'interminables querelles et de dangereux délires identitaires.
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mar 14 Sep 2004 05:33    Sujet du message: crise : mutation erratique d'une conjoncture vers une autre Répondre en citant

D'une Conjoncture colonialistique
Autrefois, pour diriger la Côte d'Ivoire (ou toute autre néo-colonie africaine en général), il suffisait d'être :
- membre du personnel indigène de l'administration coloniale,
- adoubé par la métropole coloniale,
- très attentif aux intérêts locaux de la métropole coloniale,
- veiller à l'épanouissement desdits intérêts, y compris au détriment des populations locales,
- etc.
En échange de quoi on bénéficiait de la tutelle économico-financière et de la protection militaire de la métropole ; toujours prompte à intervenir pour sauver le régime, y compris et surtout contre le gré des populations locales.
Quelques dirigeants ( avisés ou opportunistes?) africains ont bâti leur fortune politique sur une bonne connaissance de cette conjoncture, dont ils ont su tirer le plus grand parti. Un cas emblématique étant celui de Félix Houphouët Boigny. D'autres ont payé de leur vie pour s'en être pas accommodés : Amilcar Cabral, Patrice Lumumba, et plus récemment Thomas Sankara. D'autres encore ont vu leur regime péricliter parce qu'il n'y était pas conforme : Kwamé Nkrumah, Sékou Touré.
C'est cette configuration institutionnelle que j'ai dite "colonialistique", en insistant sur le fait que, de par sa nature, elle ne saurait jamais se transformer en société démocratique, sous peine de péricliter.
Une société colonialistique est une créature de la colonisation, donc hétéronome ; lieu institutionnel d'actualisation chimérique du discours d'autrui sur soi.

Vers une conjoncture africanistique
Malheureusement pour Gbagbo, Bédié, Ouattara et autres protagonistes ivoiriens, la société colonialistique n'est plus viable ; elle est devenue obsolète : plus de tutelle économico-financière du régime, ni de sa protection militaire par la métropole coloniale. Et pourtant persistent et se consolident les intérêts locaux de la métropole -quoique sévèrement concurrencés par la mondialisation- même et souvent au détriment des populations qui n'en peuvent plus.
Ces entrepreneurs politiques n'ont donc rien compris de l'Afrique actuelle, puisqu'ils se battent en vue d'hériter d'institutions désuètes et moribondes, dans un contexte de demandes populaires pressantes pour des changements radicaux.
Désormais, pour exercer le pouvoir politique en Côte d'Ivoire, comme ailleurs en Afrique, demain encore plus qu'aujourd'hui, il faudra :
- recevoir à cet effet un mandat populaire en bonne et due forme,
- être personnellement et judiciairement responsable du bon exercice de ce mandat,
- travailler expressément dans le seul intérêt de la population locale, y compris lorsque cela irait en l'encontre d'intérêts coloniaux séculaires,
- se porter garant de l'autonomie/souveraineté de la société politique,
- etc.
De cette configuration institutionnelle, je dis qu'elle PEUT être "africanistique" au sens où elle considèrerait les problèmes et leurs solutions africains d'abord et surtout d'un point de vue fondamentalement africain : lieu institutionnel d'actualisation autonome d'un discours de soi, pour soi, sur soi, en tant que libre-acteur historique de son propre devenir d'Africain.

Entre ce qui est bientôt révolu et ce qui n'est pas encore, il y a une période appelée "crise", de chaos, dangers, mais aussi d'opportunités. Et une réflexion théorique permet de prendre la mesure des enjeux qui se nouent et/ou se dénouent.
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Dernière édition par OGOTEMMELI le Sam 15 Jan 2005 09:12; édité 4 fois
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mar 14 Sep 2004 05:53    Sujet du message: argument démographique Répondre en citant

J'oubliais un argument démographique, générationnel, important : la plupart des Africains d'aujourd'hui, a fortiori ceux de demain, est née après le soleil des indépendances. Ils n'ont donc pas pu avoir été "personnel local de l'administration coloniale".
Aussi n'ont-ils pas cette imprégnation colonialiste de leurs parents et grands-parents. Par conséquent, il sera de plus en plus difficile, voire impossible, de récruter parmi eux des gardes chiourmes du néocolonialisme. Au contraire, leurs aspirations indépendantistes, panafricanistes, afrocentristes, n'iront que se raffermissant...
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IB
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MessagePosté le: Mar 14 Sep 2004 11:40    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
J'oubliais un argument démographique, générationnel, important : la plupart des Africains d'aujourd'hui, a fortiori ceux de demain, est née après le soleil des indépendances. Ils n'ont donc pas pu avoir été "personnel local de l'administration coloniale".
Aussi n'ont-ils pas cette imprégnation colonialiste de leurs parents et grands-parents. Par conséquent, il sera de plus en plus difficile, voire impossible, de récruter parmi eux des gardes chiourmes du néocolonialisme. Au contraire, leurs aspirations indépendantistes, panafricanistes, afrocentristes, n'iront que se raffermissant...

Effectivement, car la génération d'aujourd'hui est rebelle et anti-colonialiste. Mon frère OGOTEMMELI, tu es bien, très bien même. Mais, quand on veut expliquer des choses très sérieuses, il faut être le plus simplement simpliste possible. Je ne sais pas si tu connais Michel Rocard ? Tu parles comme lui ! Avec tes mots un peu lourds, certains individus sont obligés d'interroger le dictionnaire. Un homme bien éclairé, comme toi, doit employer des mots simples pour expliquer le néo-colonialisme français qui gangrène les sociétés africaines.

Houphouët Boigny et Senghor ont vendu l'Afrique. Non seulement Houphouët a balkanisé l'Afrique Occidentale Française(AOF), mais aussi a pactisé avec les Nazis d'Afrique du Sud. Oui, Houphouët a collaboré avec l'apartheid. Il est aussi le principal responsable du coup d'Etat d'Etat dont a été victime Kwamé Nkrumah.

Houphpuët a monté les Ivoiriens contre les autres Africains. Depuis Houphouët Boigny les Ivoiriens tuent du "Noir" gratuitement :

-En 1958, une cinquantaine de Béninois ont été tués, plus de 5000 rapatriés victimes de la xénophobie;

-En 1993, lors d'un match de football entre deux équipes ghanaenne et ivoirienne, plus d'une cinquantaine de Ghanaéns ont été lapidés, d'autres égorgés par des couteaux de cuisine. J.J. RAWLINGS a falli faire la Guerre à la Côte d'Ivoire. Mais, heureusement, Félix Houphouët Boigny était malade. Comment peut-on prendre un couteau et égorger son propre frère à cause d'un simple match de football ?

-En 1999, 12 000 Burkinabès ont été chassés après des massacres humains considérables, des tueries, victimes eux aussi de la campagne xénophobe menée par Henri Konan-Bédié.
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Jeu 16 Sep 2004 05:50    Sujet du message: [color=darkblue]MON FRERE IB, TU DIS KOI MEME OH?[/color] Répondre en citant

D'abord, tu me dis :
Citation:
tu es bien, très bien même.

Je commençais à être content, et voilà que tu gâtes tout :
Citation:
Je ne sais pas si tu connais Michel Rocard ? Tu parles comme lui ! Avec tes mots un peu lourds, certains individus sont obligés d'interroger le dictionnaire.

Tu me compares au vieux là, qui parle d'une façon que personne ne comprend? Notes tout de même que ce n'est pas tant les mots qu'il emploi que sa diction qui pose problème...

Citation:
Un homme bien éclairé, comme toi, doit employer des mots simples pour expliquer le néo-colonialisme français qui gangrène les sociétés africaines.

A force de vouloir faire simple, on finit par être simplet. Or, la gravité de la situation recommande un effort de réflexion vraiment soutenu, afin de démêler en pensée une réalité tellement "gnagami".
Bref, je ne vais pas faire davantage dans le Nouchi. Je crois que sur Abidjan.net les bambinautes sont très forts pour ça...

Pour le reste, bien entendu, ton analyse me convient tout à fait.
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MessagePosté le: Lun 20 Sep 2004 17:23    Sujet du message: Répondre en citant

!!! La honte !!!

Douze soldats français accusés du vol d'une banque en Côte d'Ivoire sont renvoyés en France !

ABIDJAN (AP) - Les autorités françaises ont arrêté 12 soldats français suspectés d'avoir cambriolé une banque dans la ville de Man, dans l'ouest de la Côte d'Ivoire, a déclaré lundi Jacques Combarieu, un porte-parole de l'armée française dans le pays, précisant que les suspects ont été renvoyés en France pour être jugés.
Environ 65 millions de francs CFA, soit 100.000 euros, ont été volés, a-t-il précisé, ajoutant que le cambriolage s'était déroulé sans usage de la force.

Les soldats étaient chargés de surveiller cette banque, qui se trouve en territoire rebelle. Les 12 suspects ont été renvoyés lundi en France, où ils devraient être traduits en justice.

En janvier dernier, quatre militaires français de l'opération Licorne en Côte d'Ivoire avaient été mis en examen pour avoir dérobé fin septembre 2003 près de 38 millions de francs CFA (58.000 euros) dans une banque de Bouaké que leur unité était chargée de surveiller.

Paris a déployé 4.000 militaires en Côte d'Ivoire qui ont pour mission d'assister la force de paix de l'ONU à faire appliquer le cessez-le-feu. AP
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MessagePosté le: Mer 22 Sep 2004 05:17    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Je ne sais pas si tu connais Michel Rocard ? Tu parles comme lui ! Avec tes mots un peu lourds, certains individus sont obligés d'interroger le dictionnaire.


Citation:
Tu me compares au vieux là, qui parle d'une façon que personne ne comprend? Notes tout de même que ce n'est pas tant les mots qu'il emploi que sa diction qui pose problème...


Je crains que IB ait raison, tu véhicules de bonnes idées mais je ne crois pas que tu sois compris par toutes les couches sociales. Ton niveau de langue très élevé ne cible qu'une certaine catégorie d'individus comme l'a dit IB. Il y a plusieurs niveaux de langues si bien qu'il faut savoir les adapter en fonction de l'auditoire. Ce forum est lu par les savants jusqu'aux techniciens de surface ; mais je ne pense surtout pas que tu sois compris par eux.
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MessagePosté le: Jeu 23 Sep 2004 11:05    Sujet du message: Répondre en citant

Embarassed merci de lui avoir fait remarquer que certains mots pourraient être plus abordables...
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Jeu 23 Sep 2004 18:07    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Je crains que IB ait raison, tu véhicules de bonnes idées mais je ne crois pas que tu sois compris par toutes les couches sociales. Ton niveau de langue très élevé ne cible qu'une certaine catégorie d'individus comme l'a dit IB. Il y a plusieurs niveaux de langues si bien qu'il faut savoir les adapter en fonction de l'auditoire. Ce forum est lu par les savants jusqu'aux techniciens de surface ; mais je ne pense surtout pas que tu sois compris par eux.

Au moins par courtoisie, je me dois de vous répondre : IB, nénuphar et toi. Pourtant je ne sais quoi dire. Si au moins vous releviez des passages précis de mon post initial posant problème de compréhension, je pourrais volontiers tenter de les clarifier.
Mais, visiblement vous avez tout compris. Alors il m'aurait beaucoup plu de savoir ce que vous en pensez.
Quant à ceux pour qui vous craignez qu'ils n'y comprennent rien, vous pourriez les inviter à exprimer ce qu'ils ne comprennent pas, afin qu'on en puisse discuter.
Vous pouvez également leur expliquer directement ce que vous avez compris...
Bien à vous tous
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Diarra
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MessagePosté le: Dim 03 Oct 2004 02:30    Sujet du message: Réponse à Ogotemmeli Répondre en citant

"Dogonon", je pense qu'on parle pour se faire comprendre. Alors si le doute a été exprimé quant à la compréhension de ton style ou langage, tu en es bien servi.

J'espère que la sagesse Dogon te l'enseigne aussi!

Merci, Bonne journée.
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ARDIN
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MessagePosté le: Ven 12 Nov 2004 15:48    Sujet du message: Re: Réponse à Ogotemmeli Répondre en citant

Doco a ecrit:


Citation:
Moi ca me fait marer ou pleurer va savoir tous ces posts sur les forums au sujet de la CI....

Attendez la tentot on parle de bataille "post-coloniale", tantot on dit qu'il y aurait meme un "ennemi commun" que les Ivoiriens en coeur combattent aujurd'hui. Ca m'a l'air bien loin de la realite tout ca... Gbagbo "socialiste" ? Ce socialisme populiste la ca fait 40ans qu'on nous le sert. Ensuite les sources d'infos sur le net soit francaises soit pro-Gbagbo n'aident pas a y voir plus clair. De plus on parle des Francais etc, mais on ne parle pas des autres centaines de miliers de ressortissants Africains Beninois, Togolais, Ghannéens qui ne sont nulle part ailleurs que terrés chez eux... On ne parle pas non plus du reste du pays mais seulement des manifestants d'Abidjan. Ce n'est pas parce qu'on a sauté sur l'occasion pour faire ressortir le pb de fond ne serait-ce que sur les principes : on ne riposte pas en mettant hors d''etat de nuire une armee souveraine, on n'encercle pas un palais presidentiel parce qu'on a 9 soldats tués, on ne tue pas impunement des civils qui manifestent etc. bref, le neo-colonialisme doit cesser, qu'on doit perdre de vu tout le reste et se noyer dedans. On est tellement atteints qu'a chaque occasion de brailler contre la France on se perd en verbiages guerriers virtuels -ds un salon ou sur un forum- et on transforme ici le conflit en conflit franco-ivoirien. Mais au dela de tout ca la, les Ivoiriens qui manifestent sont loin du compte. Il reclamment le depart de la France et ils defendent avec leur president la notion d'ivoirité. Avouez qd meme que ca n'a rien a voir avec ce dont on a besoin c'est bien pour ca que ces morts ne servent a rien et que ce conflit est une perte de temps... de meme que tous les blablatages inutiles sur internet.

Enfin bref, c'est du theatre et c'est triste que des civils en patissent. C'est toujours le peuple qui paie...

Bien a vous.



Voila Doco! Tu as tout a fait raison; ce sujet est l'un des deux qu'OGOTEMELLI a poste sur la Cote d'Ivoire. Nous aurions pu y discuter sereinement mais... L'actualite aidant, et avec le foisonnement des sujets sur la Cote d'Ivoire, chacun trouve son mot a dire; mais peut etre que nous devrions tous revenir alimenter ce sujet et en tirer les fruits d'une reflexion sereine.
_________________
l'Hommage a Cheikh Anta Diop sur PER-ANKH
l'Hommage a Mongo Beti sur PER-ANKH
l'Hommage a Aime Cesaire sur PER-ANKH

LPC-U : CONSTRUIRE LE CONGO POUR L'UNITÉ DE L'AFRIQUE
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Sam 15 Jan 2005 10:01    Sujet du message: Répondre en citant

ARDIN a écrit:
L'actualite aidant, et avec le foisonnement des sujets sur la Cote d'Ivoire, chacun trouve son mot a dire; mais peut etre que nous devrions tous revenir alimenter ce sujet et en tirer les fruits d'une reflexion sereine.

Je viens de lire ce livre fort instructif, et y reviendrai tantôt :
Mamadou KOULIBALY, "Sur la route de la liberté", éd. L'harmattan, 2004.
"La sanglante tentative de coup d'Etat survenue en Côte d'Ivoire dans la nuit du 18 septembre 2002 et qui s'est rapidement transformée en rébellion armée meurtrière après son échec, s'est soldée par la table ronde de Linas-Marcoussis, en France, à laquelle prirent part tous les partis politiques significatifs du pays et les mouvements rebelles, à la demande des autorités françaises.
Mamadou Koulibaly, à la fois président de l’Assemblée nationale et Sécrétaire général adjoint du Front Populaire Ivoirien (FPI), las de voir ses concitoyens avaler des couleuvres à cette rencontre, osa claquer la porte des délibérations. Entre la raison d’Etat et l’engagement politique, il choisit la voie de la défense de sa patrie, à ses yeux, menacée.
C’est cet homme du refus et de la liberté, qui se dévoile dans ces lignes, sur le double plan de ses idées et de ses activités de chef de Parlement. Sa charge de président de l’Assemblée nationale ivoirienne l’a amené à prononcer des allocutions officielles dont la substance est ici offerte.
Mais on retiendra, surtout, les réflexions courageuses et engagées que lui a inspirées la grave crise politico-militaire qui déchire son pays. Abandonnant alors la langue onctueuse de l’homme d’Etat, il écrit dans le présent ouvrage comme il a réagi à Linas-Marcoussis, c’est-à-dire en homme libre, que seuls gouvernent sa conscience et le souci de l’intérêt national.
C’est un fervent iconoclaste, un homme de conviction au caractère trempé, qui distille, ici, le soufre et nous entraîne loin des eaux calmes des paroles convenues. Le résultat est un éclairage stimulant qui dévoile bien des manœuvres souterraines ourdies contre quiconque ose s’engager sur la route de la liberté. »

Voici donc un quadragénaire africain, docteur en économie, professeur d’université, qui a une vision ferme et circonstanciée de son engagement politique ; laquelle il expose ici on ne peut plus clairement. Ce qui nous change de ces hommes politiques africains, frappés de cécité analytique, ces ventriloques ventripotents promoteurs de discours qu’ils ne savent lire, et n'ont même pas écrits…
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mar 18 Jan 2005 20:21    Sujet du message: Répondre en citant

Je vais présenter des notes de lecture du livre de Mamadou KOULIBALY, visant à résumer son analyse de la crise ivoirienne. Puis, je commenterai cette analyse et ses perspectives, au regard de ce que j’ai déjà écrit dans les précédents posts de ce topic. Voici donc la première note, portant particulièrement sur l’ivoirité :

P45 « depuis le 19 septembre 2002, […] des troupes entraînées au Burkina Faso, notamment, animées par des déserteurs de l’armée ivoirienne, mis en déroute en 2000 par leur chef, le général Robert Gueï, se sont coalisées contre l’Etat ivoirien. »
P47 « Les rebelles, leur branche politique et leurs alliés reprochent au FPI d’être l’animateur d’un régime endoctriné par l’ivoirité. […] l’ivoirité serait un élément de la philosophie politique du FPI, que celui-ci mettrait en pratique à présent qu’il est au pouvoir. [Or,] le FPI est certes au pouvoir, mais ne détient pas l’exclusivité du pouvoir. »
P48 « Il dispose de 96 députés, là où le PDCI en a 98. […] Quand on sait que les lois organiques doivent recueillir au moins 2/3 des suffrages des députés siégeant, c’est-à-dire au moins 150 députés, on imagine mal comment le FPI peut prétendre détenir la totalité du pouvoir. […] 60% des communes sont détenues par l’opposition au RDR. Le FPI, pour sa part, avec 33 communes, est loin de régner sur les municipalités. […] Avec environ 37% des présidences, le FPI n’a aucun pouvoir dans 63% des départements, qui sont gérés par l’opposition. »

P49 »L’ivoirité, en tant que pratique, a germé dans l’esprit d’un technocrate qui, après qu’il eut été nommé Premier ministre en 1990, n’a rien trouvé de mieux pour résoudre les problèmes des finances publiques que l’instauration de la carte de séjour. »
P50 « En 1990, Alassane Ouattara fut porté à la tête d’un Comité interministériel chargé d’élaborer un programme de gestion approprié. Par la suite il fut nommé Premier ministre. La même année , il mit en pratique pour la première fois, la notion d’ivoirité. […] Alassane Ouattara avait expliqué, à l’époque, qu’il y avait beaucoup trop d’étrangers indésirables en Côte d’Ivoire. »
P51 « La taxe de séjour, imaginée par ADO, distinguait ainsi pour la première fois les étrangers vivant en Côte d’Ivoire des Ivoiriens […] L’ivoirité technocratique, fondée sur une grossière arithmétique financière, était venue créer un choc extrêmement dur chez les étrangers vivant en Côte d’Ivoire. »
P52 « C’est ainsi qu’une fois la loi sur la carte de séjour votée, les policiers et les forces de l’ordre qui, traditionnellement, se contentaient de racketter et de harceler les automobilistes, découvrirent un « nouveau produit de racket » : l’étranger. »
P53 « L’amalgame entre musulmans ivoiriens et musulmans étrangers, entre nordistes de la Côte d’Ivoire et étrangers date de cette période. […] L’ivoirité sous Ouattara fut le principal motif de rupture de la cohésion sociale en 1990. »

P54 « Les rebelles d’aujourd’hui sont les avatars des putschs manqués provoqués par l’ivoirité d’Alassane Ouattara. […] A la mort d’Houphouët-Boigny et avec l’accession de Bédié au pouvoir, la graine semée par Alassane Ouattara trouva un jardinier providentiel qui l’arrosa abondamment. […] Avec Bédié, des intellectuels se mirent au service de la cause de l’ivoirité et théorisèrent sur le concept. »
P56 « Dans la conception bédiéienne de l’ivoirité, exprimée dans Les chemins de ma vie, la démocratie ne peut être que tribale, avec des tribus aptes à gouverner et d’autres inaptes à la gestion des affaires publiques. […] Le fait de subordonner les hiérarchies démocratiques propres aux conceptions modernes de l’Etat à des considérations tribales et ethniques, liées à des a priori sur l’existence ou non d’un système de royauté, donne à l’ivoirité ses bases les plus nauséabondes. »
P57 « Lorsque les supporters de Ouattara ou ceux de Bédié prétendent que le FPI est minoritaire en Côte d’Ivoire, ils veulent dire que les Bété sont moins nombreux que les Dioulas et les Akans, et n’ont donc pas la légitimité tribale nécessaire pour gouverner la Côte d’Ivoire. […] Pour le FPI, l’ivoirité est un concept qui ne mérite aucune considération : il s’en méfie. Il estime, par ailleurs, que la construction de la Nation ivoirienne requiert, de la part de la refondation, la promotion de la société de droit et de l’Etat de droit. […] Avec la rébellion, c’est le choix librement opéré par les Ivoiriens, qui est contesté par ceux qui se sont coalisés contre le projet de construction d’une Nation moderne. »
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mer 19 Jan 2005 12:04    Sujet du message: Répondre en citant

CRITIQUES

1) Le propos de Mamadou Koulibaly m’a convaincu, dans le sens où il montre bien que le FPI n’est ni l’instigateur, ni le promoteur de l’ivoirité ; contrairement à ce que l’on tente de faire accroire. Par là même, il discrédite la position de certains pseudo-leaders politiques qui, après avoir suscité et alimenté le monstre de l’ivoirité, veulent en accabler les autres de sa paternité. Ceux-là gagneraient à faire leur propre mea-culpa…

2) Certes, Bédié et Ouattara ont fomenté la chimère ivoirité. Mais de la même manière que le FPI s’en dédouane, le RDR et le PDCI peuvent arguer qu’ils n’en sont pas officiellement promoteurs, même si les attitudes et discours de leurs leaders respectifs en sont manifestement imprégnés.

3) D’ailleurs, on a maintes fois entendu des thuriféraires du FPI prétendre que les Bétés, et plus généralement les gens de l’ouest de la Côte d’Ivoire (CI), étaient les véritables autochtones de ce pays ; tandis que tous les autres n’étaient que des allogènes plus ou moins récents. N’est-ce pas une autre manière d’ivoirité, fondant la légitimité à gouverner sur des critères ethnologiques, irrecevables en politique ?

4) De plus, en tant que parti au gouvernement, quel est l’antidote politique proposé par le FPI contre ce qui est véritablement LE POISON dévastateur de la « cohésion sociale », de la société politique ivoirienne ?
Il en résulte que chaque camp a ses propres raisons, que la tentation est trop grande partout de manipuler l’ivoirité à des fins électoralistes suicidaires, sans la combattre outre mesure, en dehors des vaines pétitions de principe. Dans cette optique, le FPI en tant que parti du Président de la république ne peut pas se prétendre au dessus de tout soupçon.


PROPOSITIONS

En tout état de cause, voici ce que j’ai proposé comme remède à la maladie de l’ivoirité :
Renoncer à la république de Côte d’Ivoire, gangrenée par l’ivoirité, et créer une nouvelle société politique, autonome, résolument affranchie de toute tutelle/domination colonialiste.
Les citoyens de cette nouvelle société consisteraient en tous ceux qui résident en Côte d’Ivoire depuis au moins 1993 (année de décès du « Père de la nation »), âgés d’au moins 21 ans au 19/09/2002 (date de décès de la Côte d’Ivoire) ; et qui choisissent expressément d’être membres de la nouvelle république. La preuve de leur résidence permanente, habituelle, avec des intérêts matériels, des attaches familiales, serait une condition nécessaire et suffisante pour acquérir la nouvelle citoyenneté.
Peut-être existe-t-il d’autres solutions. Mais celle-ci éradique définitivement la maladie de l’ivoirité, en reconstruisant sur des bases politiques saines, innovatrices et résolument cosmopolitiques. Elle permet de rassembler le plus grand nombre possible de personnes, en vue d’affronter un défi encore plus grand, qui consiste à se délester du colonialisme par la conquête effective de l’autonomie politique, militaire, monétaire et économique. Toutes choses dont la Côte d’Ivoire a toujours été dépourvue, et qu’elle était incapable de procurer, de part sa nature colonialistique.

En principe, tout le bénéfice politique, électoral, d’un tel projet reviendrait au parti qui le réaliserait ; le FPI étant le mieux placé pour ce faire, puisqu’il est au gouvernement. Cette solution endogène rendrait caducs tous les accords hétérogènes désastreux…
En effet, ceux qui sont allés jusqu’à prendre les armes, ou encourager les putschs et rébellion, notamment afin d’obtenir une citoyenneté que l’état actuel du droit leur refuse, n’en seraient que reconnaissants aux personnalités politiques qui contribueraient à en faire des citoyens d'un pays où ils ont choisi de vivre ; indifféremment de leurs origines et « ethnie ».
Or, au lieu de cela, Mamadou Koulibaly s’arc-boute sur la constitution dans une posture (peut-être courageuse, sûrement téméraire) pouvant s’apparenter à un juridisme fétichiste exalté, propre à ne produire que des martyrs : l’Afrique en a déjà trop donné, pour presque rien…
Certes, les hommes politiques africains ont trop souvent écrit, recopié, des constitutions qu’ils ont aussitôt violées, comme des malfrats. Si bien qu’à cet égard, l’attitude constitutionaliste de Mamadou Koulibaly est parfaitement respectable. Mais est-elle efficace, ouvre-t-elle une porte de sortie à la crise ivoirienne ?
Les principaux protagonistes de cette crise semblent convaincus qu’une nation se fabrique avec des mètre-cubes de sang patriotique. C’est en tout cas l’état d’esprit de l’auteur de « Sur la route de la liberté », comme si c’était la seule voie possible de « refondation » politique. Or, d’une part la nation n’est pas une catégorie politique ; c’est un concept anthropologique (de l’acabit de « ethnie », « peuple » et autres mystifications épistémiques) agrégeant, de générations en générations, les lignées initiées sur un territoire quelconque. Mais, au bout de combien de générations devient-on élément d’un tel agrégat, membre d’une telle nation ? En d’autres termes, au bout de combien de générations les descendants de Kelman deviendront-ils des Bourguignons pur jus, et que les descendants d’un Burkinabé vivant depuis toujours en Côte d’Ivoire deviendront-ils Ivoiriens ? Aucune réponse politique satisfaisante ne peut être apportée à cette question, parce qu’il n’appartient pas à la politique, ni de la formuler, ni encore moins d’y répondre : qu’elle laisse, en l’occurrence, aux mystificateurs leur logorrhée !!!
D’autre part, il est facile de concevoir que pendant des millénaires, des nations négro-africaines se sont constituées sans effusion de sang, notamment en raison de la vastitude géographique du continent : je suppose que telle colonie humaine pouvait marcher pendant des jours, jusqu’à trouver un endroit (au besoin) giboyeux, riche en poissons, ressources florales comestibles, etc. où elle pouvait s’établir, avec la bénédiction d’ancêtres-dieux, sans nécessairement occuper le territoire d’autrui, donc sans avoir à le combattre. De même, je suppose que dans une contrée moins vaste, comme par exemple l’Europe, la formation de nations a rapidement dû susciter des conflits, avec beaucoup de sang à verser au compte de la « mère patrie ».
Quant à l'argument fallacieux de la pression démographique sur des ressources rares, faut-il rappeler que l'Afrique est potentiellement la contrée la plus riche du monde, et que sa population atteint seulement maintenant le niveau (environ 800 millions d'habitants) où elle était avant les crimes perpétrés par la Traite négrière et la colonisation ?
Quand au XVIIIème siècle, Abla POKOU organise un exode vers l’ouest de l’Ashanti pour fonder la nation Baoulé, elle ne s’établit pas sur des terres déjà occupées ; au contraire elle cherchera à s’allier aux nations mitoyennes. Bref, les hommes politiques africains gagneraient à s’imprégner de l’histoire de l’Afrique. Faute de quoi, ils reproduisent des schémas d’analyse (pour ceux d’entre eux qui consentent un tel effort) surdéterminés par des expériences politiques étrangères, notamment étasuniennes et européennes…
Enfin, pour être citoyen d’une société politique, il suffit en principe d’être un homme ; indifféremment de conditions de nationalité, sexe, couleur, poids, taille, etc. Par conséquent, toutes les personnes vivant en Côte d’Ivoire, qui y sont attachées depuis suffisamment longtemps, peuvent s’unir pour créer une nouvelle société politique sur les décombres d’une institution héritée de la colonisation, qui a épuisé tout son pouvoir-être. En effet, cette institution n’existait que parce que la France l’a voulu, qu’elle en assurait militairement la pérennité, en avait la tutelle monétaire, en parrainait l’autorité politique, en échange d’une exploitation concessionnelle de ses ressources économiques.
Or, de tout cela, les nouvelles générations d’Africains ne veulent plus, et elles le crient haut et fort ; à commencer par Mamadou Koulibaly lui-même, décrié par les potentats comme un intégriste du régime Gbagbo, parce qu’il refuse ostensiblement de se soumettre à rien d’autre qu’à la constitution ivoirienne, à ce qu’il considère comme participant de l’intérêt bien compris de son pays, dont il a dûment reçu mandat pour la défense et la consolidation. Désormais, les Africains aspirent à des sociétés politiques conçues par eux-mêmes, pour eux-mêmes, dirigées par du personnel politique qu’ils auront librement/démocratiquement choisi à cet effet, en vue de réaliser des programmes de gouvernement que leurs Parlements auront préalablement approuvés et qu’ils contrôleront effectivement. Ils ne veulent plus être les victimes passives, a fortiori consentantes, de décisions prises ailleurs, par d’autres, sans égard à leurs propres aspirations et au mépris de leur manière d’être au monde, de le penser. Toutes choses dont le carcan colonialistique ne favorise pas l’acquisition, bien au contraire…
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