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A ceux qui dénigrent la croissance démographique en Afrique

 
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Auteur Message
sobeck
Grioonaute 1


Inscrit le: 22 Oct 2005
Messages: 133

MessagePosté le: Mer 07 Fév 2007 17:23    Sujet du message: A ceux qui dénigrent la croissance démographique en Afrique Répondre en citant

A ceux qui pensent que les Africains font trop d'enfants alors qu'ils sont trop pauvres pour les nourrir. Il existe en démographie un phénomène appelé transition démographique qui peut contribuer à leur faire comprendre pourquoi la croissance démographique reste si élevée en Afrique alors qu'en Occident et dans certains pays asiatiques (Japon, Corée du Sud), elle a fortement diminué.

Cliquez sur ce lien et ensuite sur la droite de l'écran, cliquez dans la rubrique video "Transition démographique".

http://www.ined.fr/fr/tout_savoir_population/videos/transition_demographique/

Il existe 3 phases dans la transition démographique :

Première phase : Taux de natalité très élevé et taux de mortalité très élevé aussi. Cette phase a duré pendant des siècles et des siècles (voire des millénaires) en Europe et ailleurs dans le monde.

Deuxième phase : grâce aux progrès de la médecine, le taux de natalité reste élevé mais le taux de mortalité baisse petit à petit. La plupart des pays d'Afrique subsaharienne sont toujours à ce stade de leur démographie.

Troisième phase : en raison de la hausse du niveau de vie liée à la révolution industrielle et au changement des mentalités, le taux de natalité baisse à son tour et le taux de mortalité continue aussi à baisser. La plupart des pays occidentaux ainsi que certains pays asiatiques se trouvent dans cette phase 3.

Ainsi toutes les démographies du monde évoluent selon ce schéma-type et il arrivera un jour où les démographies des pays d'Afrique subsaharienne passeront aussi par la phase 3 ! Cela dépend des pays car certains mettent plus de temps que d'autres pour atteindre la phase 3 ! Certains pays européens ont mis plusieurs siècles pour atteindre la phase 3 tandis que la Corée du Sud au mis seulement 50 ans !

En complément, voici un lien qui explique le phénomène de la transition démographique :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Transition_d%C3%A9mographique

Ainsi, paradoxalement, ce n’est pas la misère qui poussera les populations à être moins fécondes mais bien le progrès et son corollaire, l’élévation du niveau de vie ! Tant que les pays africains restent pauvres, leur croissance démographique risque de demeurer forte pendant encore quelques décennies. Mais comme l’a souligné le démographe de l’INED (Institut National des Etudes Démographiques) dans la vidéo, toutes les démographies du monde sans exception atteindront un jour prochain la phase 3 !

Tout ça pour dire que monsieur Pascal Sevran a eu tort de tenir des propros eugénistes et racistes car d’une part, ces propos ont blessé, voire culpabilisé sans raison les populations africaines !


Dernière édition par sobeck le Mer 07 Fév 2007 18:04; édité 1 fois
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Kainfri
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Messages: 1594

MessagePosté le: Mer 07 Fév 2007 17:35    Sujet du message: Répondre en citant

sobeck,

sans aller jusqu'à faire du Sevran, (et ça ne touche pas que l'Afrique), les pauvres font statistiquement plus d'enfants que les riches, même dans les pays "développés", alors qu'ils n'ont pas les moyens de les nourrir.

L'Afrique on l'a rappelé en 2001, c'est plus de victimes que le 11 Septembre tous les jours par la famine ou le paludisme, et on a le droit de s'interroger sur ceux qui font des enfants sans en avoir les moyens.

Je ne parle pas des gens comme le milliardaire camerounais Fotso Victor qui a des dizaines d'enfants mais a les moyens de les élever, au contraire de plusieurs autres personnes.
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bamiléké
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Inscrit le: 13 Aoû 2005
Messages: 1078

MessagePosté le: Mer 07 Fév 2007 17:57    Sujet du message: Répondre en citant

Kainfri a écrit:
sobeck,

sans aller jusqu'à faire du Sevran, (et ça ne touche pas que l'Afrique), les pauvres font statistiquement plus d'enfants que les riches, même dans les pays "développés", alors qu'ils n'ont pas les moyens de les nourrir.

L'Afrique on l'a rappelé en 2001, c'est plus de victimes que le 11 Septembre tous les jours par la famine ou le paludisme, et on a le droit de s'interroger sur ceux qui font des enfants sans en avoir les moyens.

Je ne parle pas des gens comme le milliardaire camerounais Fotso Victor qui a des dizaines d'enfants mais a les moyens de les élever, au contraire de plusieurs autres personnes.


Tu es pret a distribuer à tous ses pauvres "inconscients" la pilule ou des preservatifs?

Citation:
Ainsi, paradoxalement, ce n’est pas la misère qui poussera les populations à être moins fécondes mais bien le progrès et son corollaire, l’élévation du niveau de vie ! Tant que les pays africains restent pauvres, leur croissance démographique risque de demeurer forte pendant encore quelques décennies. Mais comme l’a souligné le démographie de l’INED (Institut National des Etudes Démographiques) dans la vidéo, toutes les démographies du monde sans exception atteindront un jour prochain la phase 3 !


Je crois qu'on t'a donné la réponse. Niveau d'éducation bas, et traditions séculaires font le reste.
Lorsque l'Afrique aura aussi produit sont miracle economique, la baisse de la natalité suivra naturellement...comme pour le reste de la planète.
On incrimine toujours les africains de tous les mots. Les famines et l'émigration massive ont existé en Europe (destination: Afrique,Amerique,Australie etc...) durant des siècles.
Maintenant qu'ils se sentent à l'abris ils dénigrent les autres qui subissent les mèmes mots. Evil or Very Mad

A quand le stérilisation de tous les Rmistes qui ont des enfants? Confused

NB: les européens pauvres et prolifiques sont mème plus condannables ,vu qu'ils disposent souvent de toutes les informations (tv, journaux, secu) et de moyens de contraception à leur portée!!!
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melost
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MessagePosté le: Mer 07 Fév 2007 19:06    Sujet du message: Répondre en citant

Ne vous casser pas trop la tête, le problème est simple, c'est juste une question de contraception.

Si l'Africain avait les moyens de s'acheter la pilule le problème serait déja réglé.

Si en Europe le rapport de prix d'achat de la pilule était idem que pour l'afrique il y aurait aussi des mioches partout.

C'est donc qu'une question de contraception.
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WILDCAT
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MessagePosté le: Mer 07 Fév 2007 19:13    Sujet du message: Répondre en citant

[quote="melost"]Ne vous casser pas trop la tête, le problème est simple, c'est juste une question de contraception.

Shocked Confused Neutral

OOOOOOOKKKKKKKKKKKK!!!!!
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melost
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Messages: 676

MessagePosté le: Mer 07 Fév 2007 19:15    Sujet du message: Répondre en citant

[quote="WILDCAT"]
melost a écrit:
Ne vous casser pas trop la tête, le problème est simple, c'est juste une question de contraception.

Shocked Confused Neutral

OOOOOOOKKKKKKKKKKKK!!!!!


Quoi okkkkk ????
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WILDCAT
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Messages: 1191

MessagePosté le: Mer 07 Fév 2007 20:03    Sujet du message: Répondre en citant

[quote="melost"]
WILDCAT a écrit:
melost a écrit:
Ne vous casser pas trop la tête, le problème est simple, c'est juste une question de contraception.

Shocked Confused Neutral

OOOOOOOKKKKKKKKKKKK!!!!!


Quoi okkkkk ????


C'est un peu réducteur Melost. C'est comme un peu avec le problème du Sida où on accuse certes de manière légitime les multinationales de vendre des médicaments trop chers aux individus séropositifs!!!! c'est d'abord une question de coutumes locales, de manque d'éducation scolaire dans certaines régions Le paradoxe c'est dans les campagnes où le taux de natalité était élevé pour s'occuper de l'agriculture, maintenant avec l'exode rural se sont les bidonvilles qui sont surpeuplés avec tous les problèmes de promiscuité qui en découlent. Il faut s'attaquer aux causes au lieu des conséquences!!!!

PS: En parlant de problème de contraception: beaucoup de Chef d'Etat Africains ont eu beucoup d'enfants. Avaient-ils des problèmes financiers pour acheter des médicaments contraceptifs à leurs nombreuses conquêtes féminines? Rolling Eyes
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Kainfri
Super Posteur


Inscrit le: 22 Fév 2004
Messages: 1594

MessagePosté le: Mer 07 Fév 2007 20:05    Sujet du message: Répondre en citant

bamileke, relis-moi bien

Kainfri a écrit:
sobeck,

sans aller jusqu'à faire du Sevran, (et ça ne touche pas que l'Afrique), les pauvres font statistiquement plus d'enfants que les riches, même dans les pays "développés", alors qu'ils n'ont pas les moyens de les nourrir.

L'Afrique on l'a rappelé en 2001, c'est plus de victimes que le 11 Septembre tous les jours par la famine ou le paludisme, et on a le droit de s'interroger sur ceux qui font des enfants sans en avoir les moyens.

Je ne parle pas des gens comme le milliardaire camerounais Fotso Victor qui a des dizaines d'enfants mais a les moyens de les élever, au contraire de plusieurs autres personnes.


Le problème de fond est le même partout, les pauvres (qui sont souvent sous-éduqués) ont une tendance à avoir plus d'enfants que la moyenne des gens plus éduqués.

Je ne rentrerai pas dans ta démagogie: je ne propose ni de leur donner des préservatifs gratuits (1- je n'en ai pas les moyens 2- je ne suis même pas sûr qu'ils les utiliseraient), ni de les stériliser.

Je dis juste que sans admettre la forme du discours on peut se pencher sur le fond, et sur le fond il n'a pas entièrement tort, les pauvres (pas qu'en Afrique) font trop d'enfants d'une part, et de deux, quand tu vois comment le SIDA décime notre continent alors qu'il se stabilise en Europe (l'espérance de vie frôle les 40 ans dans certains pays d'Afrique australe Crying or Very sad ).

Pour la France, sans les allocations familiales, je ne sais pas si on aurait tant de naissances...[/b]
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sobeck
Grioonaute 1


Inscrit le: 22 Oct 2005
Messages: 133

MessagePosté le: Mer 07 Fév 2007 20:08    Sujet du message: Répondre en citant

Kainfri,

Avec les explications et les schémas du démographe de l'INED sous les yeux, tu répètes encore ce que disent les racistes, à savoir que les Africains sont pauvres mais en dépit de ce fait ils continuent à faire beaucoup enfants !

Il existe une grille scientifique de lecture pour étudier la démgraphie mondiale qui, avec ses fondamentaux et ses variantes, passe invariablement par 3 phases. Aujourd'hui, la croissance démographique des pays riches est en phase 3, celle de la plupart des pays émergeants est à la fin de la phase 2 et celle de l'Afrique est en plein phase 2 ! Chaque phase obéit à des critères précis même s'il existe des variantes. Et le paradoxe (bien que cela n'en soit pas un en réalité) ce n'est pas que les Africains continuent à faire des enfants alors qu'ils sont pauvres mais bien parce qu'ils sont pauvres que leur taux de fécondité est élevé.

Le gouvernement de l'Inde a essayé depuis plusieurs décenies de pratiquer une politique anti-nataliste soft mais il n'y arrive pas vraiment puisque la croissance démographique de l'Inde demeure forte !

L'Inde est devenu un puissant pays émergeant avec, certes, une économie encore duale. Toutefois quand sa mane économique s'étendra à la majorité de la population pour la transformer en une solide classe moyenne, sa croissance démographique se résorbera d'elle-même.

Il est vrai que la Chine pratique une politique anti-nataliste drastique mais certains démographes déplorent cette politique de l'enfant unique où les couples choisissent de préfence de donner naissance à un garçon. Selon les démographiques toujours, à terme, c'est à dire d'ici 50 ans, la population chinoise risque de rencontrer de graves difficultés pour renouveler ses générations.


Kainfri a écrit:
sobeck,

sans aller jusqu'à faire du Sevran, (et ça ne touche pas que l'Afrique), les pauvres font statistiquement plus d'enfants que les riches, même dans les pays "développés", alors qu'ils n'ont pas les moyens de les nourrir.

L'Afrique on l'a rappelé en 2001, c'est plus de victimes que le 11 Septembre tous les jours par la famine ou le paludisme, et on a le droit de s'interroger sur ceux qui font des enfants sans en avoir les moyens.

Je ne parle pas des gens comme le milliardaire camerounais Fotso Victor qui a des dizaines d'enfants mais a les moyens de les élever, au contraire de plusieurs autres personnes.
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Deathrow
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MessagePosté le: Ven 09 Fév 2007 22:08    Sujet du message: Répondre en citant

OU est le mal si les africains se repeuple apres l'"exportation" des noirs dans les ameriques? les occidentaux ont la phobie des enfants a cause de leur mentalité egoiste et egocentrique....en afrique on a pas cette mentalité....a moins vous ayez la mentalité eurocentrique pour avoir cette phobie...

Quand Sevran s'insulte les noirs parcequ'ils font beaucoup d'enfants vous croyez qu'il le fait parceque il se preoccupe de sort des africains ou cette malaise qui s'installe chez blanc de se retrouver minoritaire dans 50-100ans. Meme leur dirigeants sont preoccupe....D'ailleurs en allemagne on prime les famille qui font beaucoup d'enfants...
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Rocs
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MessagePosté le: Dim 11 Fév 2007 17:04    Sujet du message: Répondre en citant

Deathrow a écrit:
OU est le mal si les africains se repeuple apres l'"exportation" des noirs dans les ameriques? les occidentaux ont la phobie des enfants a cause de leur mentalité egoiste et egocentrique....en afrique on a pas cette mentalité....a moins vous ayez la mentalité eurocentrique pour avoir cette phobie...

Quand Sevran s'insulte les noirs parcequ'ils font beaucoup d'enfants vous croyez qu'il le fait parceque il se preoccupe de sort des africains ou cette malaise qui s'installe chez blanc de se retrouver minoritaire dans 50-100ans. Meme leur dirigeants sont preoccupe....D'ailleurs en allemagne on prime les famille qui font beaucoup d'enfants...


Vraiment bien dit et encore Bravo.
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Chabine
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Messages: 3040

MessagePosté le: Lun 12 Fév 2007 08:19    Sujet du message: Répondre en citant

Kainfri a écrit:
Le problème de fond est le même partout, les pauvres (qui sont souvent sous-éduqués) ont une tendance à avoir plus d'enfants que la moyenne des gens plus éduqués.

Arrow
bamiléké a écrit:
A quand le stérilisation de tous les Rmistes qui ont des enfants? Confused


Bon, histoire de ne pas réinventer la roue, un peu de lecture, vu que tout a déjà été écrit sur ce sujet (où il est assez facile de tomber dans le panneau, après des siècles de propagande savamment distillée, je pense que tu es de bonne foi, Kain-kain Wink )

Citation:
POPULATION ET SOUVERAINETE NATIONALE

Par Michel Schooyans
Professeur émérite à l'Université de Louvain
mars 2001.



La fortune des thèses malthusiennes est d'abord due à leur simplicité apparente et à leur caractère péremptoire. Dès 1798, le célèbre pasteur nous avertit: la croissance de la production alimentaire se fait selon une progression arithmétique; la croissance de la population obéit à une progression géométrique. Les pauvres doivent retarder l'âge de leur mariage. Les lois sociales perturbent le jeu des lois de la nature, qui veut sélectionner les plus aptes et éliminer les autres. Dès 1803, Malthus précisera qu'au grand banquet de la nature, le couvert n'est pas mis pour tout le monde; la nature signifie aux inutiles qu'ils doivent s'en aller et elle ne tarde pas à exécuter son propre commandement 1.

Maintes fois critiquées et démenties par les faits, les thèses du pasteur n'en sont pas moins reprises avec une implacable constance. Nous les retrouvons ou bien dans leur formulation originaire, ou bien explicitées sur tel point, ou au contraire maquillées. Nous allons suivre ces métamorphoses jusqu'à nos jours.

Dès le XIXe siècle, ces thèses sont renforcées par l'apport de l'organicisme, divulgué notamment par Herbert Spencer (1820-1903): la société humaine est un corps dont les membres sont fort différents sous le rapport de l'utilité, de la valeur ou de la dignité. Il est inadmissible que les moins doués fassent du tort à l'ensemble de l'espèce. Il faut donc aider la nature à opérer sa sélection. Galton (1822-1911) précisera que celle-ci doit être artificielle. Les médecins auront un rôle de premier plan dans ce programme d'eugénisme.2 Suivant John Stuart Mill (1806-1872), ces différences se retrouvent entre les sociétés; entre celles-ci il y a une hiérarchie déterminée, et les moins dotées doivent accepter leur subordination aux plus "civilisées". A ce propos, on parlera donc parfois de darwinisme social.

Le néomalthusianisme s'affirme un peu plus tard, et il est illustré par Margaret Sanger (1883-1966). Ce courant procède au mixage des thèses malthusiennes sur la population avec une doctrine morale individualiste, hédoniste et utilitariste. Cette morale du plaisir individuel dissocie le comportement sexuel et la procréation. Dans l'union sexuelle, le plaisir, c'est le bien; l'enfant, c'est le risque. L'autre est intéressant dans la mesure où il m'apporte plaisir et/ou profit. D'où le rejet du mariage, l'éloge de l'amour libre, de l'eugénisme, etc.

Selon Malthus, la surface terrestre limite inexorablement la production alimentaire et les limites de celle-ci déterminent impitoyablement le nombre d'hommes que le monde peut contenir. Ce thème de la terre va conduire à la thématique contemporaine de l'écologie. Axé sur l'expansion, voire l'agression, l'impérialisme britannique va se traduire par des politiques de conquêtes territoriales et d'exploitation des ressources naturelles. De leur côté, les États-Unis n'attendent pas le lendemain de la Guerre de Sécession, pour mettre en pratique la doctrine messianique du Destin manifeste. L'annexion de la Floride, du Texas, de la Californie, les guerres de Cuba et des Philippines, la séparation du Panama de la Colombie, etc. permettent de comprendre l'importance des "zones d'influence", des "frontières" mouvantes, des "chasses réservées" –et de ce que les géopoliticiens allemands appelleront bientôt l'"espace vital"-.

La vulgate malthusienne se présente donc comme un tronc dont la sève nourrit trois types principaux de ramifications: l'organicisme, le néomalthusianisme, l'écologisme. Au total, nous avons donc quatre composantes dont les interconnexions apparaissent dès le XIXe siècle.


Métamorphoses de ces composantes

Nous allons voir à présent que ces composantes se retrouvent dans certains discours que l'ONU ou ses agences consacrent à la population. Nous visons ici plus particulièrement le FNUAP, ainsi que la Banque Mondiale, l'Organisation mondiale de la Santé, le PNUD, l'UNICEF, la FAO et même l'UNESCO.3 Nous allons montrer sous quelles formulations sont reprises et explicitées aujourd'hui les quatre composantes que nous avons repérées.4


Reprise du malthusianisme

Sous quelles formes la vulgate malthusienne originaire apparaît-elle dans les discours de ces institutions internationales et les conférences organisées par celles-ci? La croissance de la population –assure-t-on– est exponentielle. La production alimentaire ne suit pas; la terre ne peut alimenter tout le monde. Les pauvres du Tiers-Monde ont trop d'enfants et sont responsables de leur propre misère. La croissance de la population est cause de pauvreté et de chômage; elle fait obstacle au développement. En outre, la concentration de pauvres dans les villes est cause de délinquance et de criminalité: certaines déclarations de la Conférence d'Istanbul sur l'habitat (1996) l'ont souligné.

Avec de telles affirmations, sans contrôle de la population, pas de développement possible. A partir de la IIe Conférence internationale sur la Population (Belgrade, 1965), la planification des naissances est présentée comme une forme d'aide au développement. Dans leurs décisions procréatives, les couples doivent tenir compte du contexte social. Bientôt on dira qu'il faut "monitorer", c'est-à-dire contrôler et limiter la croissance de la population. Tel était l'objet de la Conférence sur la Population et le Développement (1994): depuis celle-ci, les États sont régulièrement priés de rendre compte de ce qu'ils ont fait pour appliquer le "plan d'action" arrêté "par consensus" au Caire. D'ailleurs, la Conférence de Rio (1992) avait déjà avancé que la capacité porteuse de la terre est atteinte ou dépassée. Dans sa définition originelle, le développement "durable" requerrait un contrôle des populations. Si ce contrôle n'était pas réalisé, la bombe "P" (population) ne tarderait pas d'exploser.


Reprise de l'organicisme

En 1946, Julian Huxley fut mis à la tête de l'UNESCO. Il était connu pour être partisan de la stérilisation des débiles mentaux et de ceux dont la société ne savait que faire. Une variante de cet eugénisme se trouve chez Frederick Osborne, qui devient en 1952 le premier président de l'influent Population Council. Cette institution privée mérite d'être mentionnée ici en raison de l'influence que le groupe Rockefeller exerce, à travers elle et jusqu'à nos jours, sur les programmes démographiques de l'ONU et de ses agences.

On se souvient qu'à la sélection naturelle de Malthus, Galton préférait la sélection artificielle; il introduisait donc un élément volontariste, c'est-à-dire interventionniste. Les pauvres, ce sont ceux qui ratent; les riches, ce sont ceux qui réussissent. Les premiers ratent et prouvent par là qu'ils sont inférieurs; les seconds réussissent et prouvent par là qu'ils sont doués. Pour le bien de l'Humanité, il faut empêcher les pauvres de procréer et favoriser la procréation entre êtres doués.

Dès la Conférence de Bucarest (1974), apparaît la dimension volontariste du contrôle démographique, spécialement chez les pauvres: ce contrôle requiert une action systématique. La IVe Conférence (Mexico, 1984) mentionne la nécessité d'un plan d'action, dont la formulation la plus élaborée est l'œuvre de la Conférence du Caire (1994). De multiples réunions actuelles sont largement consacrées à vérifier l'application de ce plan d'action.

L'association étroite entre eugénisme et sélection artificielle est fréquemment mise en oeuvre pour "justifier" et même sponsoriser certains volets des programmes de l'ONU ayant pour objectif de contenir les populations du monde, selon des critères discriminant les pauvres. Ted Turner, patron de CNN, ou Bill Gates, mister Microsoft, arrosent l'ONU, et en particulier le FNUAP, de dons pharaoniques destinés à réduire les naissances chez les pauvres plutôt qu'à créer des écoles qui feraient pourtant, à terme, exploser leurs marchés...


Reprise du néomalthusianisme

Les premiers néomalthusiens ont alimenté l'argumentaire individualiste, libertaire et féministe. Le néomalthusianisme actuel insiste, lui aussi, sur le droit au plaisir individuel et sur l'émancipation des femmes. Cependant, surtout depuis le rapport du FNUAP de 1994, l'éducation et l'émancipation des femmes est envisagée comme un moyen puissant pour faire baisser la croissance de la population. C'est pourquoi l'éducation des femmes doit comporter un important volet relatif à l'éducation sexuelle et à la "santé reproductive". Celle-ci fait partie des "nouveaux droits" qui sont lancés: droits à la contraception, à l'avortement, à la stérilisation, à l'homosexualité. Ces "nouveaux droits" sont censés répondre à des "besoins insatisfaits". A la Conférence de Copenhague (1995), sous la pression de lobbies homosexuels, ces "nouveaux droits" ont été appelés à couvrir des "comportements hors normes".

A Pékin (1995) comme à Istanbul (1996), la famille est présentée comme le lieu prototypique de la lutte des classes; la femme y est opprimée par l'homme, qui, en lui imposant le "fardeau" de la maternité, l'empêche de s'épanouir en apportant sa contribution à la production. La libération de la femme passe donc par la destruction de la famille. Thème classique du néomalthusianisme, la destruction de la famille apparaît désormais sous la rubrique des "nouveaux modèles" de famille: à côté de la famille monogamique et hétérosexuelle traditionnelle, apparaissent les soi-disant "familles" monoparentale, homosexuelle, recomposée, etc.

Lors de la Conférence de Pékin (1995), tous ces thèmes ont été regroupés sous l'étiquette du "gender": les différences de rôles attribués à l'homme et à la femme dans la société n'ont aucun fondement naturel; elles sont le produit de la culture et, comme telles, peuvent et doivent être abolies. Nous sommes en pleine révolution culturelle.


Reprise de l'écologisme

Malthus craignait la disparité entre, d'une part, les terres cultivables et les ressources alimentaires et, d'autre part, le nombre de bouches à nourrir. En dépit des études scientifiques démentant la vulgate malthusienne, cette thèse du pasteur anglican est désormais généralisée aux rapports entre la Terre et l'homme. Dans l'élargissement de la disparité avancée par Malthus, on relève diverses étapes.

Nous voici d'abord sur le Radeau de la Méduse, du peintre Géricault, ou sur le Titanic. Le navire Terre comporte quelque six milliards de passagers et serait en train de sombrer. Or les chaloupes ne peuvent accueillir que le tiers ou le quart des passagers. Il faut donc impitoyablement couper les mains à ceux qui veulent se hisser sur les canots, sans quoi tous périront. Cousteau, versé en démographie pélagique, recommandait donc qu'on réduisît la population mondiale au quart de son niveau actuel.

Toujours en conformité avec la tradition malthusienne, les pauvres sont la cible à viser prioritairement. Leur croissance démographique serait cause de la dégradation de l'environnement: déforestation, gaspillage des ressources, réchauffement, détérioration de la couche d'ozone, etc. L'homme serait le plus grand "prédateur". La Conférence de Rio (1992) a été entièrement consacrée à ces thèmes. Maurice King recommande l'organisation de "réserves" confinées dans des "parcs" gardés par des "rangers", sorte de police démographique Shocked . La tâche de ceux-ci consisterait à "contenir" les populations pauvres dans les limites de certains quotas. Il en va des hommes comme des éléphants: ils seraient une menace pour l'environnement; les équilibres "naturels" doivent donc être protégés à tout prix. A défaut de pouvoir contenir la croissance démographique chez les pauvres, il faudrait laisser périr ceux-ci. D'où, après le procès, instruit par Malthus, des "lois paroissiales" en faveur des pauvres, le procès, aujourd'hui, de l'aide. Le message de Malthus est toujours actuel: aider les pauvres, c'est enfreindre la morale naturelle; si Dame Nature est violente, la société doit elle aussi être violente.

L'exaltation de l'environnement a conduit à une radicalisation des écologies antérieures. Déjà la Conférence de Bucarest (1974) considérait que la croissance de la population affectait l'environnement et était devenue un problème international. L'"aide" dans ce but doit être renforcée.

Cette radicalisation est fort marquée lors de la Conférence d'Istanbul (1996), qui dégage le lien entre planification territoriale et planification des naissances. Désormais, selon ce que montre Luc Ferry, l'homme n'est plus le centre de l'univers: l'anthropocentrisme de la tradition occidentale, et en particulier cartésien, a fait long feu.5 L'homme ne transcende pas la nature matérielle; il est un être parmi d'autres, immergé dans l'univers. L'homme ne doit pas seulement se soumettre à l'État ou l'État aux organisations internationales. Il doit également reconnaître que les animaux ont eux aussi des droits. Il doit se soumettre à la Terre-Mère et, comme y pousse le New Age, révérer Gaïa.


L'idéologie de la sécurité démographique


Plus que jamais, les thèses malthusiennes sont réactivées et font l'objet de présentations diverses et d'accentuations variables. Sous des habillages différents réapparaît la cantilène malthusienne: le nombre excessif d'hommes est la cause première des malheurs qui affectent l'humanité.

Il faut donc augmenter l'aide affectée aux programmes de contrôle de la natalité et renforcer, dans ce but, les pouvoirs des organisations internationales, spécialement de l'ONU et de ses agences –ainsi que des ONG reconnues fiables-.

Les thèmes malthusiens s'entrelacent et donnent naissance à une idéologie scientiste caractérisée pas la monocausalité. Le paramètre démographique est tellement exalté qu'il est invoqué aussi bien pour éclairer le passé que pour légitimer des programmes d'action de plus en plus volontaristes, c'est-à-dire, en fait, imposés aux individus et aux États.

Nous avons appelé cette idéologie l'idéologie de la sécurité démographique, par analogie avec la "doctrine de la sécurité nationale". Cette dernière, dont se sont réclamés la plupart des régimes militaires latino-américains dans les années 60, considérait, à la suite de théoriciens nord-américains et européens, que l'antagonisme dominant était celui qui opposait l'Occident libéral et démocratique à l'Est totalitaire et communiste. Il fallait contenir, c'est-à-dire endiguer, la poussée venant de Est. Cet antagonisme se traduisait par une guerre totale, "justifiant" des régimes d'exception. Cette idéologie fascisante tablait donc sur la peur pour imposer à des populations, pourtant avides de développement et de liberté, des sacrifices assortis de répression et même de violence. Le salut de la Nation était censé légitimer un pouvoir conçu à la façon de Hobbes: pouvoir "pur" s'exprimant dans des lois qui sont l'expression de la volonté du Léviathan.

Les quatre composantes que nous avons analysées s'intègrent dans l'idéologie de la sécurité démographique. Celle-ci réinterprète l'antagonisme dominant en l'appliquant aux relations Nord-Sud, riches et pauvres. Selon cette idéologie, la plus grande menace qui pèserait sur le Nord, c'est celle qui viendrait du Sud, pauvre, mais beaucoup plus peuplé. D'où la nécessité impérieuse de contenir, c'est-à-dire brider la croissance démographique du Sud, sans lésiner sur les moyens. La formulation la plus cynique de cette idéologie se trouve dans le Rapport Kissinger (1974).6

La nouvelle idéologie table donc, elle aussi, sur la peur que le Sud, dit-on, doit inspirer. Notre programme d'action à nous, les riches, peut se réclamer des assises "solides", "scientifiques" même, fournies par Malthus et par ses continuateurs. Et puisque notre cause est "juste", nous sommes fondés –prétendent-ils– à recourir aux instruments d'action dont dispose l'ONU et même à renforcer ceux-ci.



Analyse critique de cette idéologie

Il est consternant d'observer le crédit accordé naïvement par un certain nombre de décideurs politiques à des constructions idéologiques dénuées de toute pertinence scientifique. De telles aides à la décision ne peuvent que conduire à des catastrophes. Nous allons passer en revue, une nouvelle fois, nos quatre composantes en évoquant ce qu'en disent des études scientifiques de qualité difficilement discutable.


Primauté du capital humain

Controuvées dès le XIXe siècle, les thèses de Malthus ont été démenties par les recherches et les réalisations de Norman Borlaug, père de la révolution verte en Inde et pour ce motif prix Nobel de la Paix en 1970. Toutes les famines actuelles ont leur origine dans des guerres, dans l'ignorance, dans de mauvais gouvernements ou encore dans les dysfonctions des systèmes de distribution. De même Julian Simon, "nobélisable" décédé prématurément, a-t-il montré que les ressources naturelles étaient loin de s'épuiser; la seule ressource qui risque de manquer, c'est l'homme lui-même; lui seul a le pouvoir de transformer une chose en ressource, et une ressource en richesse. L'homme est le premier capital à valoriser.

Il faut en outre remarquer que, depuis des années, les démographes les plus respectés ont attiré l'attention sur la chute généralisée des taux de croissance de la population et sur la baisse, parfois alarmante, des indices de fécondité. Ces tendances étaient déjà perceptibles il y a une trentaine d'années. Toutefois, comme elles contredisent la vulgate malthusienne, elles n'ont été admises et reconnues que très récemment par le FNUAP et les autres agences onusiennes concernées. Loin, d'ailleurs, d'en tirer comme conclusion qu'il faut mettre radicalement en cause les programmes de contrôle, ces agences prennent prétexte des anniversaires de la Conférence du Caire et de celle de Pékin pour réclamer plus de moyens pour le funeste "plan d'action".


Population et crédibilité nationale

Il faut donc relever ici que l'effectif et la structure par âge de la population importent à l'affirmation de la souveraineté d'une nation dans le contexte général des relations internationales. C'est ce qu'enseigne l'histoire et que l'actualité confirme chaque jour. L'état de la population d'une nation ne suffit certes pas à l'affirmation politique de cette nation, mais elle en est une composante nécessaire et ostensible. Ainsi, en dépit des différences idéologiques qui les séparent, aucune grande nation ne peut se permettre d'entretenir de mauvaises relations avec la Chine, ni d'ailleurs avec l'Inde.7. La crédibilité internationale des deux géants de l'Amérique latine, le Brésil et le Mexique, est lourdement hypothéquée par leur déficit démographique. Question Confused


Le globalisme

Les différentes conceptions du globalisme doivent être examinées avec beaucoup d'attention. Si le globalisme signifie que les hommes et les États sont responsables les uns des autres, si l'on signifie par là un sens plus aigu de la solidarité, on ne peut que s'en réjouir. Avec d'autres, Zbigniev Brzezinski a cependant ouvert la voie à une autre conception du globalisme. Selon cette conception, les États-Unis devraient prendre le leadership d'un directoire des pays riches afin d'éviter le chaos mondial. Cette prévention du désordre devrait comporter la "contention" des pays du Tiers-Monde, et la répartition des tâches selon l'esprit de John Stuart Mill.8

Appliqué aux relations entre États, ce globalisme-là signifie une mise en question radicale de la souveraineté des Nations. A cet égard, il est extrêmement préoccupant de voir les instances internationales –l'ONU surtout, mais aussi l'Union Européenne– grignoter l'autonomie des Nations souveraines auxquelles elles doivent pourtant leur existence et leur légitimité. Par le moyen, notamment, de conventions, les législations nationales sont débilitées. Ainsi naît un nouveau droit, qui est utilisé, en particulier, pour imposer aux nations pauvres des "nouveaux droits" en matière de population.9 La subsidiarité n'est donc plus honorée.


La famille

Il faudrait rappeler ici les effets dévastateurs de l'individualisme outrancier auquel conduit le néolibéralisme et la violence qui s'ensuit. Or le contrepoids à cette dérive nous est offert dans certaines études récentes concernant la famille.

Gary Becker a reçu le prix Nobel d'Économie en 1992 pour avoir montré le rôle capital de la famille et de l'éducation dans la société.10 C'est primordialement dans la famille que se forme le "capital humain", le seul qui importe en définitive, et qui risque de manquer. C'est dans la famille que se forme la personnalité de l'enfant. C'est là que l'enfant apprend le sens de l'initiative, de la responsabilité, de la solidarité, etc.: autant de qualités hautement appréciées dans la société.

Dans cette formation –ajoute Gary Becker– le rôle de la mère est essentiel: c'est elle qui éveille ces qualités et qui apprend à l'enfant à étudier, à ranger ses affaires, à être économe, etc. D'où la valeur spécifique de l'activité maternelle, qui devrait être reconnue dans et par la société. L'enfant n'est pas seulement un bien pour ses parents; c'est un bien pour la société. L'activité maternelle n'est pas simplement un bien "privé"; c'est un bien apporté à la société. D'où la nécessité d'offrir à la femme les conditions d'un choix vraiment libre: ou bien se consacrer à la famille, ou bien opter pour une profession, ou bien concilier les deux.

Ces conclusions sont corroborée a contrario par Claude Martin qui a étudié "l'après divorce". Le divorce augmente le risque de marginalisation et même d'exclusion du conjoint séparé le plus vulnérable.11 L'État-Providence crée lui-même des problèmes qu'il ne peut pas résoudre: en flattant les individus, il affaiblit l'institution familiale qui serait la première à remédier aux carences de l'État-Providence...

Bref, il est de l'intérêt de la société et de l'État de soutenir la famille et d'aider celle-ci à bien éduquer les enfants qui y naissent.


Gestionnaires responsables

Il en va du milieu ambiant en général comme des ressources qu'on y trouve: l'homme doit gérer le monde naturel de façon responsable. La responsabilité des agressions contre l'environnement se trouve chez des hommes ou des compagnies que dévore une rapacité sans limites, comme c'est le cas en Amazonie; ou qui déforestent et désertifient parce qu'ils n'ont pas accès à d'autres combustibles; ou qui, pour trouver de l'or, tuent la faune aquatique; ou qui prennent océans et lacs pour des égouts; ou qui ne veulent pas discipliner leur consommation, comme dans les pays riches; ou dont les industries sont polluantes, comme dans les pays de l'Est. Il est faux et malhonnête d'imputer à une "population excessive" la responsabilité de telles agressions. Evil or Very Mad


Contester: un droit politique essentiel


A la fin de cette analyse critique, il apparaît clairement que l'idéologie malthusienne introjectée par plusieurs publications d'agences de l'ONU fait peu de cas de l'homme, de ses capacités inventives, de sa liberté, de sa sociabilité. Selon cette idéologie, l'homme est l'objet de déterminismes inexorables, auxquels il est nécessairement soumis. Ces déterminismes s'observent dans la croissance fatale des pénuries, dans le caractère insurmontable des inégalités naturelles, dans l'asservissement irrémédiable de l'homme à ses passions, enfin dans l'impossibilité pour l'homme de se dégager de l'ancrage qui le rive tout entier au cosmos.

Le drame, c'est que dans la mesure où l'ONU a accueilli cette idéologie intégralement matérialiste, avec le déterminisme qui en est le corollaire incontournable, la même ONU risque de sombrer dans l'intolérance et le dogmatisme. Piégeant ses membres, l'ONU finit par être elle-même piégée par son idéologie. Se posant en dépositaire de la "vérité idéologique", elle doit devenir intolérante, rejeter toute critique, ignorer superbement le démenti des faits. D'où, dans les réunions internationales, son obsession pour le consensus et l'occultation systématique des réserves émanant de milieux "politiquement incorrects". Si le collège des nations membres ne reprend pas le contrôle de cette organisation, l'ONU pourrait mondialiser le modèle chinois: la production du cheptel humain serait planifiée par des technocrates idéologiquement "éclairés", dont il serait interdit de discuter les oracles. Si l'ONU veut garder sa crédibilité, elle n'y parviendra qu'en se libérant de cette idéologie ringarde, réactionnaire et paléo-impériale. Shocked

Prix Nobel d'Économie en 1998, Amartya Sen a élaboré une oeuvre jetant un éclairage neuf sur la pauvreté en général, les famines en particulier. Par d'autres voies que celles explorées par Borlaug, Becker et Simon, le célèbre économiste de Cambridge a montré que la pauvreté n'avait rien de fatal. C'est l'homme qui en est le grand responsable, non la nature. La pauvreté, précise-t-il, doit se mesurer en tenant compte non seulement du revenu, mais aussi de la scolarisation, de la facilité d'accès aux soins médicaux, des réformes agraires et fiscales, etc. La pauvreté est la conséquence de mauvaises gestions économiques, c'est-à-dire de mauvaises décisions prises par des hommes: elle est le visage d'un échec. Or pour corriger ces erreurs et remédier à ces échecs, un environnement politique favorable est indispensable. Il faut d'abord qu'existe pour tout le monde le droit à la liberté d'expression; il faut pouvoir critiquer de mauvaises mesures économiques. Car, là où existe le droit de tous à la parole critique, si des dirigeants commettent des erreurs et ne les corrigent pas, ils seront recalés aux prochaines élections.

En mettant vigoureusement en lumière le rôle de l'homme, Amartya Sen montre combien est étroit le lien entre l'économie et la politique. Il souligne en particulier que les famines sont dues au fait que ceux qui en souffrent n'ont pas de droits; ils ne peuvent notamment pas s'exprimer pour critiquer l'establishment.

La lecture qu'Amartya Sen donne de la famine peut être étendue à l'ensemble des paramètres caractérisant la pauvreté et le développement: revenu, certes, mais aussi santé, école, espérance de vie, etc. Impossible de lutter contre la pauvreté, impossible de procurer le développement si ne sont pas reconnus les droits de tous les hommes concernés. Autrement dit, pas de développement sans démocratie politique, ni de démocratie "sans la liberté de blâmer".

S'il en est ainsi, il se confirme que la tendance au dogmatisme idéologique que l'on constate parfois à l'ONU ne peut tolérer le droit des pauvres à la parole. Privés de parole, privés d'école, privés de santé –en un mot, privés de liberté-, les pauvres n'ont pas leur place au grand banquet de la nature. "La tentation d'imposer un contrôle obligatoire des naissances, écrit Amartya Sen, apparaît dès lors qu'un gouvernement a d'autres priorités que les familles elles-mêmes".12 Selon certains textes de l'ONU et de ses agences, la priorité est d'amener les pauvres à ingurgiter la potion idéologique, à y consentir, en aucun cas de la contester.

Si elle n'était pas stoppée, cette dérive, qui ne saurait se réclamer de la Charte de San Francisco (1945) et qui est carrément contraire à la Déclaration universelle des Droits de l'Homme (1948), aboutirait à un désastre économique et politique dont le "modèle chinois" n'est qu'une lugubre préfiguration. Shocked



Le démographe face au pouvoir


Au terme de cette revue, plusieurs enseignements se dégagent.

1. La science démographique a rendu et continue à rendre des services inestimables à la communauté humaine. Cependant, le décideur politique doit toujours avoir à l'esprit les limites inhérentes à cette discipline scientifique. Même faits dans les meilleures conditions, les recensements ne donnent que des estimations. Quant aux projections et aux prévisions, ainsi qu'il ressort des données mêmes de l'ONU, elles doivent être prises avec la plus grande circonspection et sont régulièrement désavouées. Nous ne disposons d'aucune méthode qui nous permettrait de dire avec certitude ce que sera le comportement reproductif des couples dans telle ou telle société.


2. Depuis le début de ce siècle, la science de la population a rendu de grands services à la société. Elle a permis d'étudier la morbidité et en particulier de mieux cerner les maladies infectieuses; par là elle a notamment été d'un grand secours pour les services d'immigration. Avec le perfectionnement des services d'état civil, la démographie a offert aux nations une meilleure connaissance de leur force de travail et de leurs capacités. A la suite des guerres, les gouvernements ont fréquemment promu des mesures natalistes.

3. Depuis les années 1960, les pouvoirs publics ont été de plus en plus influencés par l'idéologie malthusienne, avant tout divulguée à partir des pays anglo-saxons. Imprégnés de cette idéologie, et disposant de moyens de plus en plus considérables, les États, vigoureusement incités par les organisations internationales publiques, sont intervenus de plus en plus ouvertement et directement dans la planification autoritaire des populations. L'Inde et la Chine sont les cas les plus célèbres, mais un interventionnisme semblable s'observe en Amérique latine, en particulier au Mexique, et en Afrique. L'idéologie malthusienne est censée "légitimer" des campagnes ciblant préférentiellement –et "pour leur bien"– les populations sans défense. De nombreux témoignages attestent que ces populations ne sont pas "complètement informées" et qu'elles ne sont pas en état de donner un "consentement libre et éclairé" sur les mesures antinatalistes dont on leur "offre" de "bénéficier". L'idéologie malthusienne est ici au service de la ruse, de la coercition ou de la force. Exportée vers les pays en plein développement, elle est devenue l'arme la plus perfide qu'utilisent les pays riches dans l'affrontement sournois qu'ils ont entrepris vis-à-vis du Tiers-Monde.

4. Les interventions de plus en plus marquées des pouvoirs publics dans la dynamique démographique induisent des transformations radicales dans la société politique. Au nom de l'idéologie malthusienne, le comportement reproductif des citoyens et la cellule familiale sont de plus en plus exposés à l'intrusion de l'État. Mais les États particuliers sont de plus en plus exposés à des pressions venant de l'ONU, de ses agences et même de l'Union Européenne. L'aide aux pays du Tiers-Monde est de plus en plus conditionnée à l'acceptation de programmes malthusiens. La subsidiarité n'est donc plus respectée, puisque les couples sont de plus en plus "administrés" dans leurs décisions les plus intimes, et que les Nations voient s'éroder leur souveraineté au nom de "l'état de nécessité" créé par la soi-disant "explosion démographique".

5. L'impact produit par les métamorphoses du malthusianisme contraste avec la précarité des bases scientifiques sur lesquelles celui-ci repose. Ce contraste appelle la communauté démographique nationale et mondiale à un examen de conscience.

La plupart des grandes disciplines scientifiques entretiennent des rapports ambigus avec le pouvoir. Tantôt les gouvernants se servent de scientifiques pour gouverner; tantôt des scientifiques prétendent gouverner en vertu de leur savoir. Les savants oscillent ainsi souvent entre servilité et volonté de puissance. Des psychiatres se sont mis au service du régime soviétique; des médecins biologistes veulent actuellement participer au pouvoir et gérer la vie humaine au nom de critères "qualitatifs" définis par eux-mêmes.

L'idéologie malthusienne illustre de façon dramatique les risques de rapports ambigus que des démographes entretiennent avec l'establishment national et international. Considérons simplement ce qui se passe dans les agences de l'ONU. Celles-ci ont à leur service des démographes dont certains sont parfois utilisés essentiellement pour donner une pseudo-légitimation scientifique aux programmes de contrôle de la population. Tel fut le cas de Julian Simon avant son approfondissement de la réalité scientifique. D'autres démographes, extérieurs ou non à l'appareil onusien, participent au pouvoir en présentant leur scientisme démographique comme la panacée à tous les maux dont souffre la société humaine.

Ainsi s'est formée une technocratie internationale qui sert les intérêts des grandes puissances. Cette technocratie maquille ses visées inavouables sous le masque d'une frime démographique totalement insensible au démenti des faits. Il faut donc dénoncer l'abus de pouvoir scientifique, parfois poussé jusqu'à l'escroquerie, commis par une fraction significative de la communauté démographique.

Nul démographe n'est à l'abri de cette récupération humiliante. Certes, on trouve partout des démographes prêts à vendre n'importe quel produit répondant aux convenances gouvernementales du moment, par exemple en matière d'assurance-maladie, de sécurité sociale, de pensions de retraites. Mais il existe heureusement partout une communauté démographique alliant, à une autorité scientifique reconnue, une intégrité morale d'un aloi irréprochable. C'est à ces savants, qui connaissent le prix de la liberté académique, qu'incombe la tâche urgentissime de mettre nos communautés nationales et toute la communauté humaine à l'abri des métamorphoses du malthusianisme. C'est à eux d'abord qu'il échoit de presser l'ONU de rendre des comptes; c'est à eux de démystifier les "plans d'action" largement fondés sur un gigantesque bluff idéologique. Si le mensonge fait bon ménage avec la violence, la justice ne peut se faire que dans la vérité.


1."Celui qui naît dans un monde déjà occupé, s'il ne peut obtenir de quoi subsister de ses parents à qui il est en droit d'en demander, et si la société n'a pas besoin de son travail, n'a pas le moindre droit de prétendre à la plus petite portion de nourriture; et dans le fait il est de trop dans ce monde. Au grand banquet de la nature, il n'y a point de couvert pour lui. La nature lui signifie de s'en aller, et elle ne tardera pas à exécuter son propre commandement, s'il ne parvient pas à intéresser en sa faveur la pitié des convives. S'ils se lèvent et lui font place, bientôt d'autres intrus se présenteront pour demander la même faveur. Dès que la nouvelle se répandra qu'on accorde des secours à tout venant, la salle sera bientôt remplie d'une multitude qui en sollicitera. L'ordre et l'harmonie de la fête seront troublés; l'abondance qui régnait auparavant se changera en disette; et le bonheur des convives sera détruit par le spectacle de la misère et de l'humiliation qui s'offre de toutes parts dans la salle et par les clameurs importunes de ceux qui enragent avec raison de ne point trouver les secours qu'on leur avait fait espérer. Les convives reconnaissent trop tard leur erreur de s'être opposés à l'exécution des ordres stricts que la grande maîtresse de la fête avait donnés contre l'admission de tout intrus; car, voulant que l'abondance régnât parmi tous ses convives, et connaissant l'impossibilité de traiter un nombre illimité d'individus, elle avait, par humanité, refusé d'admettre de nouveaux venus à sa table déjà pleine." Le texte de l'"Apologue du Banquet" se trouve uniquement dans la deuxième édition de l'Essai sur le principe de population de Thomas-Robert Malthus.
1. Sur l'influence de ces idées en France, voir Anne CARO, Histoire de l'eugénisme en France. Les médecins et la procréation. XIXe-XXe siècle, Paris, Éd. du Seuil, 1995.
2.Un aperçu général sur l'action de l'ONU et de ses agences se trouve dans Stanley P. JOHNSON, World Population and the United Nations. Challenge and Response, Cambridge University Press, 1987.
3. Voir aussi Globalisation et économie politique.
4. Voir Luc FERRY, Le nouvel ordre écologique, Paris, Éd. Grasset/Livre de Poche, 1998, cf. par exemple pp. 26-29.
5. Cf. The Life and Death of NSSM 200 [«Kissinger Report»], publié par Stephen D. Mumford. Le texte du Rapport se trouve aux pp. 47-186. Ce livre peut être demandé au Center for Research on Population and Security, P.O. Box 13067, Research Triangle Park, North Carolina 27709, USA. Voir des extraits sur le site http://www.africa2000.com/SNDX/nssm200all.html
6.C'est ce qu'explique Gérard-François DUMONT, professeur de démographie à la Sorbonne, dans "Démographie et analyse stratégique", dans Défense (Paris), n° 83, mars 1999, pp. 76-80.
7. Sur les aspects économiques de la globalisation, voir l'ouvrage étonnant Mastering Global Business, Londres, Éd. Financial Times/Pittman Publishing, 1999.
8. Le passage du contrôle démographique aux "nouveaux droits" est finement analysé par Seamus GRIMES dans "From population control to 'reproductive rights': ideological influences in population policy", dans Third World Quarterly, 19, 3, 1998, pp. 375-393.
9.Voir Gary S. BECKER, A Treatise on the Family, Cambridge, Massachusetts, Harvard University Press, réédition 1994.
10. Telle est l'une des principales thèses développées par Claude MARTIN dans L'après divorce. Lien familial et vulnérabilité, Presses Universitaires de Rennes, 1997.
11.Cf. Amartya SEN, "Pas de bonne économie sans démocratie", dans Le Monde du 28 octobre 1998.


PUISSANTISSIME REFLEXION, qui éclaire bien des aspects, non seulement de la discussion dont il est question, mais de l'évolution actuelle de nos sociétés Shocked

Je n'ai pas grand chose à ajouter, si ce n'est des commentaires issus de l'observation, à mon humble niveau, de la réalité qui m'entoure :

Arrow de gigantesques campagnes de stérilisation forcée (ou faites en douce) ont été menées en Amérique Latine dans les dernières décennies, en particulier à PORTO-RICO (territoire US Shocked Evil or Very Mad ) et au Pérou. Au sein des populations INDIGENES, bien sûr... Evil or Very Mad Mad Evil or Very Mad

Arrow plus près de moi Sad , la MARTINIQUE sera bientôt le territoire colonisé par la France à la population la plus âgéeShocked Mad Evil or Very Mad Les politiques combinées de Génocide par substitution (entamées depuis les années 60), de planning familial et d'empoisonnement délibéré des populations (contamination des sols par un pesticide puissant, le Chlordécones, interdit dans toute la région depuis 30 ans, toléré par l'Etat français QUE pour les Antilles Evil or Very Mad Mad Evil or Very Mad ) semblent avoir porté leurs fruits.

A bon entendeur salut. Lisez ce texte, vous ne pourrez pas dire après que vous ne saviez pas. Ce qui, je l'espère, m'évitera à l'avenir de lire certaines inepties Arrow
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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MessagePosté le: Lun 12 Fév 2007 10:45    Sujet du message: Répondre en citant

Grand merci à toi, Chabine, pour nous avoir dégoté ce superbe article!!!
Pour y rapprocher certains faits tirés du contexte africain, entre autres :
- Si les cultures négro-africaines n'avaient pas été natalistes, ne trouvaient pas providentiel et bienheureux le fait même d'avoir beaucoup d'enfants ; aujourd'hui la population négro-africaine du continent tiendrait dans une petite réserve, sur une parcelle ingrate d'Afrique, dont les habitants seraient imbibés d'alcools, végétatifs, zombis. A l'image des autochtones d'Australie, de Nouvelle Zélande, des Etats-Unis, etc., de partout où les Européens ont réussi à les exterminer, et à occuper définitivement les terres des gens qu'ils y ont trouvés...
C'est donc bien grâce au dynamisme démographique des Africains que la population africaine a pu retrouvé si rapidement le niveau qu'elle avait (selon Diop-Maes) à l'orée de la traite atlantique : merci la polyginie, car la traite avait laissé beaucoup plus de femmes, et trop peu d'hommes valides dans certaines régions...
Et aujourd'hui que le nombre de femmes et d'hommes se rééquilibre, l'on observe une tendance longue d'évolution vers les modèles de familles monogames, qui au demeurant ont toujours été très majoritaires...

- La production agroalimentaire de l'Europe a cru de manière exponentielle, grâce aux progrès techniques et à une agriculture ultraproductiviste ; dans le même temps où la population européenne présente une tendance décroissante : le Malthusianisme est bien une escroquerie scientifique...

- Cette tendance décroissante n'est pas due exclusivement à l'accroissement de la richesse économique européenne ; elle est également très corrélée aux rythmes d'activités ("métro-boulot-dodo"), notamment au taux d'activité croissant des femmes en âge de procréer : toute une population active pressée comme du citron dans les activités économiques, de plus en plus mal rémunérées, n'a pas le temps de BAISER, et donc de se reproduire. Quand il faut commencer à chercher une place à la crêche avant même d'avoir trouver l'homme avec qui faire l'enfant, on comprend que les conditions socio-économiques générales découragent les comportements natalistes. D'ailleurs, ce sont les plus inactifs qui font le plus d'enfants, c'est-à-dire non seulement les pauvres sans emploi, mais aussi les riches bourgeoises qui ne sont pas obligées de se crever au métro-boulot-dodo pour vivre.
A cet égard, j'ai l'intuition que le record français en matière d'indice de fécondité atteint en 2006 est un effet partiel de la réduction du temps de travail intervenue ces dernières années, avec plein de RTT qui offrent la possibilité à certains couples de prendre de longs week-end tout en sexe (cf. le phénomène récent des sex toys)...

-etc.
_________________
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Umoja Ni Nguvu !!!

Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
comme Patrice Lumumba,
comme Walter Rodney,
comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
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MessagePosté le: Lun 12 Fév 2007 12:00    Sujet du message: Re: A ceux qui dénigrent la croissance démographique en Afri Répondre en citant

sobeck a écrit:
A ceux qui pensent que les Africains font trop d'enfants alors qu'ils sont trop pauvres pour les nourrir. Il existe en démographie un phénomène appelé transition démographique qui peut contribuer à leur faire comprendre pourquoi la croissance démographique reste si élevée en Afrique alors qu'en Occident et dans certains pays asiatiques (Japon, Corée du Sud), elle a fortement diminué.

Cliquez sur ce lien et ensuite sur la droite de l'écran, cliquez dans la rubrique video "Transition démographique".

http://www.ined.fr/fr/tout_savoir_population/videos/transition_demographique/

Il faudrait être prudent quant à l'interprétation uniforme des phénomènes démographiques sous l'emblème de la "transition démographique". C'est encore un effet de l'eurocentrisme épistémologique : on étudie un phénomène survenu en Europe, dont on tire une théorie générale sensée rendre compte de tout phénomène du même ordre, d'où qu'il survienne. Or, les modalités de l'évolution démographique européenne sont spécifiques à l'Europe, et ne peuvent pas à elles seules rendre compte de toute évolution démographique, partout, quel que soit l'espace-temps : cela rappelle "les étapes de la croissance économique", vaste tarte à la crème dont on nous a bassinée pendant les décennies de triomphe des théories du développement...

Citation:
Il existe 3 phases dans la transition démographique :
Première phase : Taux de natalité très élevé et taux de mortalité très élevé aussi. Cette phase a duré pendant des siècles et des siècles (voire des millénaires) en Europe et ailleurs dans le monde.

Heu : dans le cas de l'Europe, on dispose de séries démographiques depuis des siècles, notamment grâce aux registres paroissiales de baptême. Mais, dans le cas de l'Afrique ancienne, où sont les travaux de démographie ancienne permettant de valider cette phase ; sauf à la déduire de ce que l'on sait du cas européen?
Diop-Maes rappelle que certaines pratiques observées en Afrique étaient absentes ailleurs, et ont pu expliquer une évolution démographique différente de celle connue ailleurs : espacement traditionnel des naissances, ce qui permettait de réduire les risques de fausse couche, et préservait la santé des mères.
Certaines techniques obstétriques mises en oeuvre par les Africaines en France font souvent l'admiration des Sage-femmes professionnelles : le massage vigoureux du nouveau né, par exemple, qui en améliore précocement la tonicité et la motricité...
L'accouchement en position accroupie favorise une délivrance dans de meilleures conditions ; comparativement à l'accouchement en position couchée qui est la règle occidentale...
Bref, les modalités de l'évolution démographique sont étroitement liées aux cultures des sociétés considérées ; en sorte que les différences culturelles peuvent induire des différences démographiques dont ne rend pas compte un modèle explicatif unique, uniformiste...

Citation:
Deuxième phase : grâce aux progrès de la médecine, le taux de natalité reste élevé mais le taux de mortalité baisse petit à petit. La plupart des pays d'Afrique subsaharienne sont toujours à ce stade de leur démographie.

Bizarre : les progrès de la medecine sont encore moins répandus en Afrique, où la population croît beaucoup plus vite que les pays européens où la vie est entièrement médicalisée. Visiblement il faut au préalable une disposition culturelle à faire beaucoup d'enfants, dont les progrès de la medecine viendraient seulement favoriser l'expansion...
Citation:
Troisième phase : en raison de la hausse du niveau de vie liée à la révolution industrielle et au changement des mentalités, le taux de natalité baisse à son tour et le taux de mortalité continue aussi à baisser. La plupart des pays occidentaux ainsi que certains pays asiatiques se trouvent dans cette phase 3.

Ainsi toutes les démographies du monde évoluent selon ce schéma-type et il arrivera un jour où les démographies des pays d'Afrique subsaharienne passeront aussi par la phase 3 ! Cela dépend des pays car certains mettent plus de temps que d'autres pour atteindre la phase 3 ! Certains pays européens ont mis plusieurs siècles pour atteindre la phase 3 tandis que la Corée du Sud au mis seulement 50 ans !

En complément, voici un lien qui explique le phénomène de la transition démographique :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Transition_d%C3%A9mographique


Le taux de natalité est également fonction de la place des femmes dans les relations de production, et des rythmes globaux de ces relations : plus les gens consacrent de temps au travail, moins ils en ont à consacrer à d'autres activités sociales, notamment la reproduction (les funérailles, les festivités, les activités cultuelles, etc.).

Les modèles économiques contemporains sont encore marqués par les Fordisme et Taylorisme, des rythmes d'activité massifiés, contraingnants et horriblement stressants ; ce qui décourage à terme la natalité. Ce n'est pas parce que les gens sont riches qu'ils font moins d'enfants. C'est que pour devenir riches (pour pouvoir produire toujours plus) ils ont cru bon de faire moins d'enfants, afin de consacrer davantage de temps à se tuer au travail...

Bref, la déportation de millions d'Africains pendant des siècles, ou l'interdiction d'avoir plus d'un enfant en Chine pendant des décennies, n'ont pas exactement les mêmes conséquences démographiques. Ces faits sont recouverts par cette théorie des "trois phases". Il s'ensuit que ce qui est perçu comme des spécificités locales de la théorie générale, sont en réalité les caractéristiques intrinsèques de modèles structuralement différents de celui qu'on veut appliquer partout, à tout prix...
_________________
http://www.afrocentricite.com/
Umoja Ni Nguvu !!!

Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
comme Patrice Lumumba,
comme Walter Rodney,
comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
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Chabine
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MessagePosté le: Mer 14 Fév 2007 14:36    Sujet du message: Répondre en citant

Griotte a écrit:
Chabine en lisant (pas totalement, j'avoue) le texte que tu as posté, je me disais que le Pape n'aurait pas mieux fait, dans le style idéologique anti-idéologique, qui arrive par amalgame à culpabiliser féministes (il est vrai qu'elle noyautent les gouvernements de ce monde Smile ), divorcés et homosexuels. Je n'étais pas tombée loin puisque l'auteur est enseignant à l'université belge et très catholique de Louvain.
Si on l'écoute, il faut empêcher les femmes de travailler, de divorcer, bref d'être heureuses comme elles le peuvent (et pas un mot sur les hommes ou maris. Un hasard ?)
Au lieu de noyer le poisson dans un grand texte, il aurait pu résumer toute cette rhétorique en une phrase : Femmes, soyez des ventres au service de la nation et souffrez en silence, afin que s'accomplisse la parole de notre seigneur Jésus Christ : "Humains, croissez et multipliez-vous ! ". Cool

Ben voyons, parce que les femmes d'aujourd'hui, célibataires aigries ou divorcées désabusées, mères isolées (en 1ère ligne dans la paupérisation des classes modestes, où elles sont largement majoritaires) obligées de cumuler les petits boulots pour élever leur progéniture, ou quadragénaires déséspérées de pouvoir enfanter un jour (mais qu'adorent les entreprises car ils peuvent les exploiter à loisir, elles compensent dans leur boulot, en mettant de côté leur vie perso), ces femmes-là, sont VACHEMENT heureuses dans nos sociétés VACHEMENT libérées d'aujourd'hui... Mad Rolling Eyes

Enfin bref, je ne vais pas perdre mon temps avec toi sur ce sujet, par contre, je te recommande chaudement de faire l'effort de lire l'ensemble du texte, le féminisme qui t'es si cher n'en représente même pas 5%, par contre, les théories eugénistes en sont le coeur. Tu en penses quoi, de ces femmes latino-américaines pour qui l'homme n'est pas un ennemi, et qui sont stérilisées contre leur gré, hum ??? Shocked
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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Afrik 100 Fik
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MessagePosté le: Jeu 15 Fév 2007 15:02    Sujet du message: Répondre en citant

Pour revenir au titre du sujet, je tenais à vous faire partager un point de vu (auquel je souscris entièrement) d'un africain sur la prétendue surpopulation africaine. Face au fantasme des noirs qui font plein d'enfants véhiculé partout, au point que les africains eux même en sont convaincus. Notre faiblesse vient de notre sous-peuplement est une idée qui finira pas s'imposer j'en suis convaincu..

Afrik 100 Fric

=============================================
PAYS SUPERFICIE (km²) POPULATION

CAMEROUN 475 442,00 15 000 000,00
COTE D IVOIRE 322 462,00 16 000 000,00
GUIN2E BISSAU 32 125,00 1 300 000,00
MALI 1 240 192,00 11 700 000,00
R C A 622 984,00 4 000 000,00
TCHAD 1 284 000,00 8 000 000,00
BURKINA 274 000,00 12 000 000,00
CONGO 34 184,00 3 000 000,00
GABON 267 667,00 1 300 000,00
GUINEE EQUATO 28 157,00 531 000,00
NIGER 1 267 000,00 11 500 000,00
SENEGAL 193 000,00 10 000 000,00
TOGO 56 785,00 5 000 000,00

TOTAL 6 097 998,00 99 331 000,00

DENSITE 16 HABITANTS AU KM²

FRANCE 552 000,00 65 000 000,00
Allemagne 360 000,00 81 000 000,00

Total 912 000,00 146 000 000,00

DENSITE 160 HBTS AU KM²! et c'est en afrique qu'on fait trop d'enfants

Sur une superficie 6.5 fois supérieure on aurait dû avoir une population au moins 6.5 fois supérieure à celle de la france et de l'allemagne! non il n'y a 1.5 fois moins d'habitants dans toute la zone franc! Pour des agités de la bite (d'après les propos nauséeux de Pascal Sevran) on ne doit pas être terrible.

En fait nos bites contribuent à la misère de l'Afrique parcequ'on ne fait pas assez d'enfant.

POPULATION-PRODUCTION-CONSOMMATION sont les trois variables incourtanables pour une économie viable. Un déficit de démographique influe directement sur la consommation car il y aura pas de marché intérieur capable de soutendre la production, résultat le prix de nos produits sont fixés par le client c'est le cas du cacao du café et de la plupart de nos matières, si nous avions un marché intérieur il en serait autrement. Finalement on se trouve entrain de produire des biens de prmière nécessité. Toutes les grandes industries n'ont pour finalité que le maintient du confort de l'occident.

La zone franc sus citée devrait avoir au moins 720 millions d'habitants pour pouvoir compter sur l'échiquier économique mondiale, c'est à dire une moyenne de 60 millions d'habitants par pays ce qui serait encore loin. C'est vraiment une politique volontariste qu'il faut mettre sur pied de en explicant à tout le monde la profondeur de cette politique. Utopie ou réalité?!

Nous sommes un continent sous peuplé et curieusement chaque fois qu'on veut faire un sommet sur la surpopulation c'est toujours en Afrique qu'il se tient ce sommet...

http://www.cameroon-info.net/cin_reactions.php?s_id=18460
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Benny Da B'
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MessagePosté le: Jeu 15 Fév 2007 15:46    Sujet du message: Répondre en citant

Afrik 100 Fik a écrit:

En fait nos bites contribuent à la misère de l'Afrique parcequ'on ne fait pas assez d'enfant.



Moué...pour être précis je pense qu'en Afrique on fait pas mal d'enfants..mais qu'il en meurent beaucoup avant l'age de 5 ans. Y a des stats là dessus que j'avais vu qui sont interessantes.

Au final ca revient un peu au même, mais la fécondité par femme n'est pas faible. C'est le Niger qui a le plus fort taux de fécondité avec je crois un peu plus de 8 enfants par femme, mais c'est aussi ce pays qui a un des taux de mortalité avant 5 ans des plus fort.

Y a qu'à voir ces deux tableaux inversement proportionnel

Fécondité

http://www.studentsoftheworld.info/infopays/rankfr/fecondite2.html

Mortalité infantile

http://www.populationdata.net/palmares-mortalite-infantile.php
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