Et le fait que que personne ne s'en offusque montre bien que ça marche... Ce sont des images qui marquent l'esprit (il est déjà président)
Le français n'écoutent plus, ils regardent. Et ne leur demandez surtout pas de réfléchir, nous n'en sommes plus là.
SR doit le laminer (sans se montrer agressive) lors du débat, si non c'est mort...
C'est clair, ne demandez pas aux gens de réfléchir, nous n'en sommes plus là depuis un moment
Quand je dis "réfléchir", c'est réfléchir par soi-même, pas annoner intelligemment les rengaines de Capital, le Figaro ou Les Echos.
Spéciale dédicace pour ce pote, ancien Grioonaute , qui me vantait hier (tout en afffirmant soutenir SR) la meilleure qualité du programme économique du nabot : car, bien sûr, "libéraliser" à tout va, ça "nous" (sic) mettra au mêm niveau que la très brillante politique de Bush, et que LA, que dis-je, THE référence en la matière : les ETATS-UNIS d'AMERIQUE
Oui, "libérons" le travail (traduire : supprimons le Code du Travail, pour que le travail soit vraiment "libre"... c-à-d que le salarié soit libre de se faire exploiter librement par un patron libéré... ), on arrivera enfin à faire baisser le taux de chômage (le vrai, hein, pas celui traffiqué pour les élections...). Bon, faut pas être trop regardant sur la manière (paupérisation et précarisation accrue des petits salariés, aggravation des inégalités, creusement de la répartition de la richesse). Finissons de "libérer" les marchés financiers, ça ne pourra que booster la croissance... des stocks-options des grands patrons. Ah, zut, faut virer 10 000 employés pour faire plaisir aux (gros) actionnaires ? Oups, sorry, c'est le prix à payer pour se conformer au dictat du marché, de toutes façons, c'est ça ou on va en Chine (pardon ? on y va déjà ? autant pour moi... ). LIBERONS TOUT, et à nous LA croissance !!! Pardon, comment ça, pas "à nous", mais "A EUX" ??? Puisque je vous le dis que c'est LE SEUL système qui fonctionne ! ENRON, WORLDCOM, EADS, vous dites ? Connais pas !
Et bla bla bla et bla bla ba, bref, que de la fainéantise intellectuelle CRASSE dans les propos de ce pote, qui n'est pas un con (et même très loin de là ), mais qui ne se rend pas compte depuis combien de temps il a cessé de réfléchir par lui-même (excuse-moi de t'avoir planté là, mais, franchement, j'ai pas le temps pour ce genre de discussion, don't take it personnal ). Croyez-moi, ils sont nombreux comme lui, à réproduire sans une once de recul, mise en perspective et encore moins d'esprit critique, l'argumentation dogamatico-libérale selon laquelle il n'y a aucune alternative au marché. C'est ce qui fait qu'on se retrouve dans le "dilemne" actuel : de toutes façons, les gars, quel que soit le/la gagnant(e), ce sera régime libéral/que-le-meilleur-gagne (et merde pour les faibles), avec juste comme différence l'option vaseline ou à sec
(ps: je préfère quand même avec vaseline, donc votez Ségo, svp )
C'est ça le problème : plus personne n'envisage d'alternative. Même pas la vraie gauche, celle DES extrêmes, faudra qu'ils m'expliquent comment on peut faire croire aux gens qu'on a un autre projet de société quand on est infoutus de se mettre d'accord sur une candidature commune, avec les résultats qu'on sait (10% de voix au total avec presqu'autant de petites candidatures minables)
Bon, trève de sarcasmes, souffrez que je vous invite à un peu de réflexion (pour ceux que ça intéresse encore) à la lecture de cet article pas mal du tout, je rouve ces analyses très justes pour comprendre la situation politique actuelle en France
Tenez, juste cet extrait, pour illustrer mon propos précédent :
Citation:
Pour autant, loin de moi l'envie de piquer une crise d'anti-américanisme primaire : les USA sont une grande Nation, a Nation of joiners, personne de sensé ou de bonne foi ne peut le nier. Ce qui me turlupine, c'est plus notre position vis-à-vis d'eux : depuis grosso modo l'effondrement de l'URSS et la chute du Mur de Berlin, les États-Unis apparaissent comme le must, The modèle de référence à copier ou même à... copier-coller !
mardi 3 avril 2007, 15h55
Postures et imposture... à quand la rupture ?
Par Amazir Zali
Cet article a été rédigé par un reporter d'AgoraVox, le journal média citoyen qui vous donne la parole.
La posture est une maladie française endémique. Sur la scène du théâtre de la démocratie hexagonale, chacun a pris l'habitude de camper son rôle avec fougue et éloquence ; arc-bouté sur sa posture, chacun s'ingénie à faire porter le chapeau à l'Autre, en déplorant son « immobilisme » et sa position « idéologique », préférant le cloisonnement à l'échange, la polémique au débat.
Tout est grand dans la posture : grands concepts, grands mots, grands personnages ; des « droits de l'homme » par ci, des « Lumières » par là, et que je te mets du « 1789 » ou de « la grandeur de la France » dans la face, sans oublier évidemment de faire référence aux grands hommes (...la patrie reconnaissante !).
La Posture, majestueuse et grandiloquente, rechigne à s'abaisser au niveau des citoyens pour discuter du fond et du concret. Et quand elle le fait, elle parle moins des idées que des personnes qui les portent, les débats se réduisant alors à des querelles d'ego et de quéquettes (« qui a la plus grosse ? »).
La confrontation des postures, mélange explosif d'incompréhension, de parano et de dénigrement réciproques, finit ainsi souvent en queue de poisson... au grand dam des Français !
*
Une posture classique et très actuelle est celle qui veut opposer secteur privé au secteur public, marché à État. Elle affirme, plus ou moins explicitement, que ce qui est public est archaïque, inefficient et donc à réduire, alors que ce qui est privé est moderne, efficace et donc à développer.
Les difficultés récurrentes des derniers gouvernements français avec le mouvement des chercheurs mettent bien en lumière le caractère artificiel et stérile de cette posture.
Cette dernière se heurte en effet dans ce domaine de la recherche à une contradiction profonde : d'un côté, on voudrait, dans un souci d'économie, réduire le coût des chercheurs du secteur public dont beaucoup sont fonctionnaires et dont l'utilité économique ne se mesure souvent qu'à moyen et long terme, voire plus ; de l'autre, la recherche étant « le fondement de la compétitivité et de la croissance de demain » (Amen !), il faudrait augmenter massivement ses moyens, notamment ceux de la recherche publique fondamentale, celle qui n'est pas rentable à court terme mais qui peut aboutir à des ruptures technologiques importantes (« ceux qui ont découvert l'électricité ne cherchaient pas à améliorer la bougie » ), les seules qui permettront demain de se différencier et d'exister face à des puissances industrielles et technologiques montantes comme la Chine et l'Inde...
D'une certaine manière, les chercheurs ont été pour ces gouvernements à la fois leur meilleur allié objectif (source de croissance) et leur pire ennemi subjectif (salauds de fonctionnaires !). Pas étonnant que les décideurs publics aient été effectivement bien emmerdés et n'aient pas su comment s'y prendre : un gros coup de bâton, un petit coup de carotte ; un petit coup de bâton, un gros coup de carotte... Au final, la France est infoutue de mettre en place une politique de développement de la recherche à la hauteur des enjeux.
Paradoxalement, les États-Unis - soi-disant « patrie du libéralisme » - sont sur ce sujet beaucoup moins dans la posture : ils ont depuis longtemps compris le rôle stratégique de la recherche et y investissent massivement de l'argent public.
*
Une autre posture bien répandue consiste à opposer croissance économique et redistribution sociale (l'ensemble des aides et prestations sociales financées par des impôts ou des cotisations).
Il est de bon aloi à présent de considérer que ce qui est bon pour le social est forcément mauvais pour la croissance, voire même l'inverse : ce qui est mauvais pour le social est potentiellement bon pour la croissance ! Amis masochistes, welcome !
Dit plus crûment : s'il n'y a pas assez de croissance et d'emplois, c'est de la faute des personnes fragiles, en difficulté, âgées, dépendantes, etc. et du coût de leur « assistance »... Il faudrait ainsi fortement alléger le « fardeau » des dépenses sociales pour le bien de la croissance qui, comme chacun sait, amène la paix et la félicité partout où elle passe... (Amen !)
Cette opposition entre croissance et redistribution est plus idéologique que raisonnée. Pas besoin d'être économiste pour s'en rendre compte, de simples constats suffisent.
D'abord, une redistribution limitée n'est une condition ni nécessaire, ni suffisante de la performance économique. Ainsi, les dépenses sociales publiques deux fois plus élevées au Danemark et en Suède qu'aux USA1 n'empêchent aucunement ces pays scandinaves d'avoir des taux de chômage et de croissance n'ayant rien à envier à ceux des américains.
De plus, la réduction des dépenses sociales est loin de garantir la stimulation de l'économie : l'Allemagne en sait quelque chose, elle qui pendant l'ère Schröder a mis en œuvre des réformes draconiennes de ce type, sans pour autant renouer alors avec la croissance ou l'emploi.
Il semblerait en outre que cela soit moins le caractère « social » que « public » (et donc mutualisé) de ces dépenses qui suscite leur stigmatisation. Sinon, pourquoi parle-t-on si peu des dépenses sociales privées
Tout se passe comme si une dépense publique était par essence suspecte, au contraire des dépenses privées, forcément justifiées, quelle que soit leur nature ! ?On va reprocher aux gens de trop consommer de médocs s'ils sont remboursés par la Sécu, mais motus et bouche cousue quand ils les paient de leur poche...
Pourtant, fait peu connu et néanmoins remarquable, la somme des dépenses sociales publiques et privées nettes est du même ordre - autour d'un quart du PIB - pour de nombreux pays de l'OCDE aux politiques pourtant très différentes (Royaume-Uni, USA, Australie, Canada, Belgique, Autriche, Danemark, Pays-Bas, Italie,...)2.
Ce qui signifie que les besoins sociaux sont similaires d'un pays à l'autre (c'est rassurant !) mais que c'est la manière d'y répondre qui varie. Ce qui signifie aussi et surtout que comparer uniquement le niveau des dépenses sociales publiques brutes, en faisant abstraction à la fois de celui des dépenses sociales privées et de l'impact du système de fiscalité, n'a que peu de sens (c'est pourtant l'approche qui domine !)... D'autant plus que les dépenses privées tendent à croître au détriment des dépenses publiques, perçues comme ringardes, déresponsabilisantes et inefficaces... (à tort d'ailleurs3).
Si la croissance est à n'en pas douter très utile pour financer les dépenses sociales (pour pouvoir distribuer des richesses économiques, il faut déjà les créer !), ces dernières sont aussi un moteur à part entière du développement économique : en améliorant la santé, la formation et le bien-être de la population active ; en créant des emplois pour répondre aux besoins sociaux ; en soutenant la demande par l'augmentation du pouvoir d'achat des (nombreux...) ménages modestes.
*
Croissance et redistribution ne sont donc pas antinomiques mais complémentaires. Cette complémentarité se retrouve aussi dans les objectifs qu'elles poursuivent. La finalité de la croissance est économique alors que celle de la redistribution est sociale et politique, liée à un choix de société où égalité et solidarité ne sont pas des mots creux, un choix de société où, en fin de compte, on vit mieux ensemble.
Car quel que soit le taux de croissance, il n'y a pas de réduction durable des inégalités socio-économiques et de lutte efficace contre la pauvreté sans redistribution (pour peu bien sûr qu'elle soit menée efficacement, ce qui en France n'est pas vraiment le cas).
Le « rapport Hirsch » La nouvelle équation sociale ne dit pas autre chose : « Il n'y a aucun pays de l'Union européenne qui ait pu réduire la pauvreté avec un niveau de dépenses sociales faible 4. » Même écho dans le rapport Unicef La pauvreté des enfants dans les pays riches 2005 : « Aucun pays de l'OCDE consacrant 10 % ou plus du PIB aux dépenses sociales n'a un taux de pauvreté des enfants supérieur à 10 %. Et aucun pays consacrant moins de 5 % du PIB à de telles dépenses n'a un taux inférieur à 15 %5. » Implacable.
Ce constat peut aussi être illustré par la comparaison entre États-Unis et pays scandinaves, les premiers dépensant deux fois moins (en % du PIB) d'argent public pour le « social » que les seconds. Ainsi, aux USA, les 10 % les plus riches ont des revenus plus de seize fois supérieur aux 10 % les plus pauvres, soit un ratio trois fois plus élevé qu'au sein des pays scandinaves6.
Même observation sur le niveau de pauvreté : au classement de l'indice de pauvreté humaine et salariale « IPH-2 » du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement), indice qui mesure spécifiquement le niveau de pauvreté dans les pays riches, les pays scandinaves sont premiers (ils ont l'indice le plus bas) et les États-Unis bons derniers 7... Idem avec la pauvreté des enfants : dans le classement établi par l'Unicef pour les pays riches, les pays scandinaves ont le taux le plus bas tandis que les USA sont avant-derniers (avant le Mexique) avec un taux cinq à dix fois supérieur8, cet écart s'expliquant notamment par le différentiel de dépenses sociales publiques.
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Bon, j'arrête là le massacre, j'en entends déjà maugréer que je caricature, que je retiens volontairement les chiffres les plus négatifs ou que je me lance dans une sempiternelle rengaine anti-américaine...
Dieu sait pourtant que j'aurais pu continuer encore longtemps tant il me reste de chiffres dans ma besace (sur le niveau de santé, la qualité de l'emploi, l'égalité hommes-femmes, le niveau d'endettement, le taux d'incarcération, le taux de pollution,...).
Des chiffres qui témoignent d'une part, du décalage objectif entre la réussite économique des USA et sa réalité sociale 9 et d'autre part, de la possibilité de vivre bien mieux dans d'autres pays sans sacrifier pour autant la performance économique.
Pour autant, loin de moi l'envie de piquer une crise d'anti-américanisme primaire : les USA sont une grande Nation, a Nation of joiners, personne de sensé ou de bonne foi ne peut le nier. Ce qui me turlupine, c'est plus notre position vis-à-vis d'eux : depuis grosso modo l'effondrement de l'URSS et la chute du Mur de Berlin, les États-Unis apparaissent comme le must, The modèle de référence à copier ou même à... copier-coller ! À l'inverse des Français et plus généralement des Européens continentaux, spécialistes de l'autodénigrement et de l'autoflagellation, les USA sont très bons pour vendre leur modèle (pour le « marketer » diraient les professionnels du télé-achat)10.
Mais si ce modèle américain se caractérise par une forte efficacité économique, il s'accompagne aussi d'une toute aussi forte « inefficacité sociale »... si je peux oser ce barbarisme ! Accroître activement son PIB ne suffit pas à faire société (même si cela peut bien sûr y aider) : à quoi ça sert d'avoir une économie qui marche du tonnerre, si à côté on n'est même pas foutu de bien vivre ensemble ? Si l'exclusion, la pauvreté et les inégalités perdurent et même progressent ? Le modèle américain n'est donc pas la panacée, l'apothéose de modernité, l'horizon unique et indépassable vers lequel tous les pays devraient tendre.
Pour paraphraser la célèbre formule thatchérienne : there are alternatives 11 ! Comme par exemple celles (ce ne sont pas les seules) des pays scandinaves qui savent combiner performance économique et bien-être social, grâce notamment à une redistribution importante.
La France, elle, réussit l'exploit peu glorieux d'allier un haut niveau de dépenses sociales publiques, un chômage élevé et des inégalités persistantes. Beaucoup en concluent que le remède consiste évidemment à réduire les dépenses sociales qui seraient la source de tous nos problèmes. Pourtant, à la lumière de ce qui précède, il ne semble pas que cela soit la redistribution en tant que telle qui soit en cause : elle est indispensable pour assurer la « cohésion sociale » et pour éviter de sombrer dans une société du chacun pour soi où comme l'a dit Luis Rego dans un sketch fameux, « nous serions tous unis les uns contre les autres » ; elle n'est pas « l'ennemi » de la croissance, elle permet même de la soutenir et de la nourrir.
Ce qui devrait faire question en France, c'est plutôt l'efficacité de la redistribution, c'est-à-dire ses modalités et ses mécanismes de fonctionnement qui eux pourraient être grandement améliorés.
Mais la « posturemania » rend difficile une telle démarche : en France, on est soit « pour » soit « contre » les dépenses sociales publiques, mais posture oblige, on ne discute que rarement du « comment »...
*
Cette omniprésence de la posture est pour le moins paradoxale : alors que jamais autant d'analyses n'ont été produites et accessibles à qui le veut, les débats politiques et médiatiques demeurent souvent simplistes.
Tu es pour Bush : tu es impérialiste ; tu es contre : tu es anti-américain. Tu es pour le traité constitutionnel européen : tu es ultralibéral ; tu es contre : tu es anti-européen. Tu es pour l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne : tu soutiens les islamistes ; tu es contre : tu es xénophobe. Tu es pour l'OMC : tu es un suppôt des multinationales ; tu es contre : tu es un obscurantiste bolchevik, etc. On étouffe là-dedans ! Le doute, la nuance et la complexité ne sont pas de mise. Toute pensée politique doit pouvoir être exprimée en moins de trente secondes ou de trois phrases, spectacle médiatique oblige !
Dans ce contexte, le « débat » se réduit alors fréquemment à des questions fermées de type « pour » ou « contre ». Cette dérive est accentuée par le rôle prépondérant des sondages qui instaurent une sorte d'état de référendum permanent.
Tout cela est d'autant plus foireux que la prise de position « pour ou contre » se fait souvent sur des concepts fourre-tout aux contours approximatifs : pour ou contre la mondialisation, pour ou contre le capitalisme, pour ou contre la croissance, pour ou contre le travail, pour ou contre les services publics, pour ou contre le « modèle social français », pour ou contre la discrimination positive, etc.
Ces termes génériques sont en effet des contenants élastiques, à géométrie variable, où chacun y met un peu ce qu'il veut, en fonction de ses connaissances, de son expérience et de la mode du moment, rendant improbable l'hypothèse d'échanges sérieux et constructifs.
Mais peut-être que si l'habitude a été prise de s'étriper sur les « contenants », c'est justement pour éviter d'avoir à débattre des contenus, c'est-à-dire du fond, du réel. Ce qui conduit aussi parfois à un grand décalage entre le contenu objectif d'un terme et son utilisation concrète.
Marx a dit ironiquement (à la fin de sa vie) qu'il n'était pas « marxiste », pour souligner, de manière assez prophétique, le décalage entre sa pensée et l'usage qui pouvait en être fait...
Autre exemple avec le mot « communisme ». Ainsi, la Suède est incontestablement l'un des pays les plus avancés dans la mise en œuvre des idéaux communistes (« de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ») alors que le courant politique « communiste » y a toujours été marginal12. A contrario, en Chine, pourtant gouvernée par le « Parti Communiste », non seulement on pratique un capitalisme d'État féroce, mais en plus, la redistribution est très limitée. De quoi perdre son latin... Par ailleurs, quand l'affrontement ne met pas en jeu des concepts flous et pompeux, il porte souvent sur des questions qui prennent les problèmes par le petit bout de la lorgnette : « pour ou contre le voile à l'école » en est, sans mauvais jeu de mot, un cas d'école13...
*
Cette maladie de la posture cache en fait une grande... imposture qui est du reste un secret de Polichinelle. Il s'agit de la quasi-absence de représentativité et de légitimité de ceux qui sont supposés défendre nos intérêts et agir pour notre bien, à nous les grouillots de base.
La posture veut cacher l'imposture comme une fille qui aurait honte de sa mère : n'étant pas légitimement porteur de la voix des citoyens, la tentation est grande, dans une sorte de fuite en avant, de compenser ce manque par de la gesticulation, de la démagogie et de la surenchère - en un mot, par de la posture.
Si ce décrochage entre représentants et représentés n'est pas nouveau (et régulièrement remis au goût du jour pour être mieux oublié ensuite...), il s'est cependant notablement renforcé ces 25 dernières années. Le nombre d'adhérents dans les grands partis politiques a ainsi été divisé par deux en 25 ans 14. Aucun parti en France ne dépasse plus les 350 000 adhérents. De même, le taux de syndicalisation est tombé à environ 8 % (5 % dans le privé !), soit deux fois moins qu'il y a 25 ans15. Alors que la CGT comptait en 1945 près de 5 millions de membres, soit pratiquement un salarié sur deux16, aucun effectif syndicat n'excède plus de nos jours le million d'adhérents. Autre symptôme de cette crise de la représentativité : la trop forte homogénéité socio-culturelle des « professionnels de la profession » politique qui sont majoritairement des hommes, « blancs », de plus de 50 ans, fonctionnaires ou professions libérales 17...
Un bon contre-exemple de la France est donné par la Suède qui est en quelque sorte le pays de l'anti-posture (qu'il ne faut évidemment pas pour autant idéaliser). D'après Stéphane Boujnah, auteur d'une étude remarquée sur le modèle suédois, il existe dans ce pays « un sentiment généralisé selon lequel la décision publique est l'aboutissement d'un processus rationnel. La méfiance des Suédois pour le romantisme politique ou pour les idéologies lyriques a pour corollaire une obsession de la rationalité. On mesure le problème, on analyse les options, on pèse les alternatives, on consulte tout le monde, on atténue l'effet prévisible de la décision sur les minoritaires et l'on met immédiatement en œuvre sans revenir en arrière. Telle est la perception du processus de décision politique pour un très grand nombre de Suédois18. »
Le principal parti de gouvernement suédois, le parti social-démocrate, est puissant (ramené à la population française, il correspondrait à un parti socialiste d'un million d'adhérents...), tout comme LO, le syndicat le plus important (un syndicat français équivalent en taille compterait 13 millions d'adhérents...). De plus, le Parlement suédois (le Riksdag) a une composition bien plus représentative de la population que l'Assemblée nationale française, que ce soit en termes de sexe, d'âge, d'origine ethnique, géographique ou professionnelle.
Est-ce alors un hasard si la Suède, confrontée à de graves problèmes de chômage et de déficit public au début des années 90, a réussi, en une décennie, à surmonter ses difficultés sans remettre en cause son principe fondamental de redistribution ?
Probablement pas. On conviendra en effet aisément que plus les partenaires en charge de discuter, de négocier et d'appliquer les réformes sont représentatifs, crédibles et inspirent confiance, plus les solutions retenues auront la chance d'être efficaces, conformes à l'intérêt général et soutenues par une majorité de la population.
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on en est encore loin en France où comme le pointe avec humour Göran Persson, ancien Premier ministre suédois emblématique, « on fait plus facilement la révolution qu'on ne réforme 19 ».
La France gagnerait ainsi à apprendre de la Suède ; moins de ses réformes (s'inspirer de ce qui marche à l'étranger peut être utile, mais face à ses défis, chaque pays se doit d'inventer des solutions spécifiques à sa tradition, son histoire et sa culture) que de la façon dont elles sont réfléchies, construites et mises en œuvre - bref de son discours de la méthode20.
*
Le résultat du référendum du 29 mai 2005 et l'explosion des banlieues quelques mois plus tard ont remis (temporairement ?) sous les feux des projecteurs l'ampleur du « fossé entre peuple et élites » et l'imposture des « professionnels de la responsabilité » sur le plan de la représentativité et de la légitimité.
Tels des dommages collatéraux, la nécessité et la volonté de rupture ont alors fleuri dans tous les discours politiques, aussi bien à droite qu'à gauche ou au centre.
L'avenir nous dira si cette promesse de rupture sera tenue ou si elle n'était en fait qu'une énième... posture !
Amazir Zali
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1 Les dépenses sociales publiques représentent 14,8% du PIB aux USA contre 29,2% au Danemark et 28,9% en Suède. Source : OCDE, Panorama de la société. Les indicateurs sociaux de l'OCDE, 2005.
2 OCDE, Panorama de la société, Les indicateurs sociaux de l'OCDE, 2005.
3 Exemple : pour l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé), le système de santé français, (encore) essentiellement public, est globalement le plus performant du monde ; le système des USA, majoritairement privé, est lui classé 37ème. Et en plus d'être plus efficace que celui des américains, le système français est également moins coûteux : moins de 10 % du PIB en France contre 14 % aux USA. Source : OMS, Rapport sur la Santé dans le monde 2000, pour un système de santé plus performant. Rapport disponible sur http://www.who.int/fr/.
4 Rapport Hirsch, Au possible nous sommes tenus, la nouvelle équation sociale, 15 résolutions pour combattre la pauvreté des enfants, avril 2005. Rapport disponible sur http://www.ladocfrancaise.gouv.fr.
5 À l'exception du Japon où les transferts sont en pratique probablement considérablement plus élevés du fait que l'aide sociale est dans certains cas fournie par les employeurs. Source : Unicef, Rapport sur la pauvreté des enfants 2005. Rapport disponible sur http://unicef.fr.
6 Rapport de 5,4 en Suède, 5,7 au Danemark, 5,3 en Norvège, 5,1 en Finlande. Source : Jean Gadrey, Socio-économie des services, La Découverte, 2003. L'OCDE dresse un constat similaire à travers l'évaluation du coefficient de Gini, indicateur qui mesure le niveau d'inégalité dans la répartition des revenus (plus il est élevé, plus les inégalités sont fortes). Voir OCDE, Panorama de la société, Les indicateurs sociaux de l'OCDE, 2005. Autre exemple de l'inégale répartition des richesses aux USA : 50% du surcroît de richesses créées aux États-Unis entre 1983 et 1998 a bénéficié au % des ménages les plus aisés, et 90% de cette même richesse aux 20% des ménages déjà les plus favorisés (parmi les plus aisés). Source : travaux de l'économiste américain Edward Wolff (qui parle « d'un retour à Marie-Antoinette »), cités par Jean-Paul Fitoussi dans La démocratie et le marché, Grasset, 2004.
7 L'IPH-2 mesure la pauvreté dans les pays riches de manière plus spécifique, plus exhaustive, plus complexe (et donc plus proche de la réalité) qu'un simple indicateur de « pauvreté monétaire ». Voir Rapport mondial pour le développement 2004, PNUD. Rapport disponible sur http://hdr.undp.org/reports/global/2004/francais/.
8 Danemark 2,4 %, Finlande 2,8 %, Norvège 3,4 %, Suède 4,2 %, États-Unis 21,9 %. Source : Unicef, Rapport sur la pauvreté des enfants 2005, op. cit.
9 Sur le sujet de la « dérive » du modèle américain, voir (entre autres) Paul Krugman, L'Amérique dérape, Flammarion, 2004 et Emmanuel Todd, Après l'Empire : essai sur la décomposition du système américain, Gallimard, 2002.
10 Sur ce sujet (optimisme américain, pessimisme voire masochisme européen et réalité de la situation), voir Jeremy Rifkin, Le rêve européen, Fayard, 2005.
11 Voir Bruno Amable, Les cinq capitalismes, diversité des systèmes économiques et sociaux dans la mondialisation, Seuil, 2005. Dans ce livre, l'auteur met en évidence cinq types de capitalisme : libéral de marché (Australie, Canada, Royaume-Uni, USA) ; asiatique (Corée du Sud, Japon) ; européen continental (Allemagne, Autriche, Belgique, France, Irlande, Norvège, Pays-Bas, Suisse) ; social-démocrate (Danemark, Finlande, Suède) ; méditerranéen (Espagne, Italie, Grèce, Portugal). Chacun de ces modèles a en fait sa légitimité, son histoire et sa propre cohérence, ses avantages et ses inconvénients. Ainsi, il n'existe pas un modèle unique de capitalisme (en l'occurrence le modèle libéral) qui serait « meilleur » que les autres et vers lequel devraient tendre tous les pays capitalistes. En particulier, le modèle social-démocrate, qui peut être aussi performant économiquement que socialement, représente une réelle alternative pour la France comme pour l'Europe.
12 « Aucune société n'est probablement allée aussi loin dans le collectivisme librement consenti. En Suède, point de révolte des smicards contre les Rmistes. L'immense majorité de la population ne conteste pas le niveau élevé des prélèvements obligatoires, ni le niveau élevé des transferts sociaux, car chacun se perçoit comme un bénéficiaire en puissance du système. » Extrait de Stéphane Boujnah, L'inoxydable modèle suédois, du modèle de société au modèle de gouvernement, 2002. Étude disponible sur http://www.entempsreel.org.
13 En effet, la question du voile à l'école n'est qu'une des multiples facettes d'un sujet plus global, celui de la place des Français « issus de l'immigration » dans la société hexagonale. Or, ce sujet ne peut être traité de manière parcellaire, et surtout pas à travers le seul prisme du foulard, prisme aussi médiatique que réducteur
14 Le nombre de militants dans les grand partis politiques est passé de 900 000 en 1980 à environ 450 000 aujourd'hui (1% des électeurs). Chiffres officiels cités par Enjeux/Les Échos, Juillet-Août 2005.
15 Dares, Mythes et réalités de la syndicalisation en France, octobre 2004.
16 Dominique Andolfatto et Dominique Labbé, La CGT, organisation et audience depuis 1945, La Découverte, 1997.
17 Une analyse sociologique de l'Assemblée issue des législatives de 2002 donne des éléments de réponse cinglants : 1,6 % seulement d'employés et d'ouvriers (57 % des actifs), 36 % de fonctionnaires (14 % des actifs), 20,5 % de professions libérales (2 % des actifs) dont presque 7 % d'avocats (0,15 % des actifs), 12,3 % de femmes, 75 % de plus de 50 ans, moins de 6 % de moins de 40 ans et aucun député d'origine africaine... Bref, une photographie très fidèle de la société française... d'en haut ! Source : Nicole Catzaras et Mariette Sineau, « Douzième législature : quel renouvellement du personnel parlementaire ? », Le Bulletin Quotidien, n°7371, 07/02 (étude citée par le mensuel Alternatives Économiques, avril 2005).
19 Cité dans Magnus Falkehed, Le modèle suédois, Petite Bibliothèque Payot, 2005.
20 D'aucuns diront qu'on ne peut comparer un « grand pays » comme la France avec un « petit pays » comme la Suède. Pourtant, ces deux pays sont bien plus proches qu'on pourrait le croire, comme le souligne Stéphane Boujnah : « [...] très peu de nations européennes partagent tout à la fois un sentiment d'appartenance national fort conduisant parfois à des réflexes souverainistes, la conviction d'être porteur d'une voie morale universelle, source d'enseignement pour les autres peuples, une aspiration à préserver une certaine cohésion sociale grâce à un appareil redistributif puissant et enfin un attachement fort au rôle de l'État dans la construction européenne. Ces valeurs, même lorsqu'elles s'expriment à des degrés divers, fondent les identités politiques des deux nations. » Extrait de Stéphane Boujnah, L'inoxydable modèle suédois, op. cit.
_________________ "Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
Dernière édition par Chabine le Mar 24 Avr 2007 23:24; édité 1 fois
Merci Chabine je suis toujours admiratif devant ta clairvoyance....
Afrik 100 Fric
Merci, Afrik 100 Fric, pas trop de flatteries, stp, par les temps qui courent, c'est en permanence qu'il faut se surveiller soi-même pour ne pas sombrer dans l'abêtissement ambiant !
En termes de clairvoyance et de mordant, j'ai fait une belle pioche : Amazir ZALI, auteur de l'article que je vous ai posté un peu plus haut, par ailleurs artiste engagé, mais dont l'esprit d'analyse est si pointu qu'il a du certainement être autre chose dans une (récente) vie antérieure
Par ces temps d'abrutissement qui sent bon la pré-dictature, vous pouvez vous rafraîchir les neurones en écoutant ses chansons ici :
http://www.myspace.com/amazirzali
« Remettre les Français au travail » : paresse de l’esprit, ivresse de la matraque (1/2)
Rappelons d’abord une évidence : critique du travail n’est pas éloge de la paresse. Le questionnement du travail n’implique pas forcément la revendication d’une société de loisirs... Tout comme pour le « marché », on peut s’interroger sur la nature du travail et sa place dans nos sociétés, sans pour autant le diaboliser ou prôner son éradication.
Déjà, il ne faudrait pas confondre travail (au sens d’une activité rémunérée) et effort. S’il semble qu’il y ait une contestation croissante du travail, c’est en effet moins une contestation des efforts qu’il requiert que des conditions de son exercice, ces dernières se dégradant pour nombre de salariés, qu’ils soient employés, ouvriers, professions intermédiaires ou même cadres.
Qu’importe ! À notre belle époque de chômage de masse, travailler est devenu une sorte de faveur que le Dieu Marché, dans sa grande mansuétude, daigne nous accorder... Avoir un job est à présent un honneur dont il faut se montrer digne en avalant toutes les couleuvres possibles et imaginables : contrats précaires et statut « kleenex », salaires minables et horaires à rallonge, jobs stressants et abrutissants... Et avec le sourire, s’il vous plaît !
La règle du jeu devient en substance : « Si t’es pas content, tu prends la porte ! Y’a des centaines de milliers de Français qui sont prêts à prendre ta place... Si eux aussi se plaignent, et ben, on prendra des immigrés. Et si eux aussi font la fine bouche, on prendra des sans-papiers au black ! »
« Remettre les Français au travail » : paresse de l’esprit, ivresse de la matraque (2/2)
Le travail est l’un des thèmes récurrents de la campagne présidentielle de 2007. Mais son traitement prend la forme d’un drôle de discours qui a bien le vent en poupe, depuis grosso modo la réforme des 35 heures. Il s’agit du fameux sermon en forme de retour de bâton selon lequel il faudrait « réhabiliter la valeur travail » et « remettre les Français au boulot », étant donné que « les 35 heures les ont rendus fainéants »...
C’est devenu le leitmotiv de nombreuses personnalités en mal d’idées (voire d’idéaux... ). On se souvient par exemple des propos du député UMP Jacques Barrot (devenu commissaire européen aux transports) : « Nous sommes dans une société de pétanqueurs » ; ou encore de ceux d’Ernest Antoine Seillière, alors patron du Medef, qui félicitait le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin avec ces mots : « Après des années de propagande fallacieuse sur les loisirs, vous avez sifflé la fin de la récréation. »
Ces déclarations ne sont pas des actes isolés ou accidentels : je pourrais en tartiner des pages tant cette antienne a été reprise en chœur par toutes les voix matraquophiles de France.
[...]
Soit dit en passant, avez-vous remarqué que le « travaillez plus pour gagner plus ! » initialement promu par ce même gouvernement (et le suivant) s’est transformé par la suite en « travaillez plus ! » tout court puis en « travaillez gratuitement pour sauver la France ! » (suppression d’un jour férié pour financer l’aide aux personnes dépendantes)... À quand le « payez pour avoir l’honneur de travailler ! » ? On voudrait dévaloriser la valeur « travail », on ne s’y prendrait pas autrement !
Si les Français travaillent certes relativement moins longtemps que dans d’autres pays développés (2), ils travaillent surtout beaucoup mieux : leur productivité horaire est l’une des plus élevées au monde, équivalente à celle des Américains et très supérieure à celle des Britanniques (3) !
Pour des feignasses présumées, c’est plutôt pas mal, non ? Et comme diraient justement les Anglo-Saxons, l’efficacité d’une action ne se mesure pas au temps passé mais bien aux résultats obtenus... isn’t-it ? We have to be result-oriented : les Français semblent l’avoir bien compris.
Le travail reste en outre une valeur très importante à leurs yeux, après la famille, mais bien avant les amis, les loisirs et la politique. Dans les années 90, cette tendance s’est même accentuée, à l’inverse d’autres pays européens comme l’Irlande, le Danemark ou la Grande-Bretagne (4).
Et puis si la France était vraiment une patrie de tire-au-flanc, pourquoi figurerait-elle parmi les pays qui attirent le plus d’investissements étrangers (5) ?
Au fond, c’est juste une question de bon sens : s’il y a du chômage et une croissance molle, ce n’est assurément pas la faute des Français qui soi-disant rechigneraient à bosser plus... En réalité, c’est le contraire ! C’est parce qu’il y a du chômage et une croissance molle que les Français travaillent « si peu »... Créez de l’activité et de l’emploi, ceux qui ont déjà un job pourront alors travailler plus et les chômeurs pourront eux travailler tout court !
*
Les chômeurs, accusés de se complaire dans l’oisiveté grâce aux Assedic, constituent un gibier de premier choix, dans cette espèce de chasse aux sorcières paresseuses. Le député UMP Jean Auclair l’a résumé avec une grande finesse : « Les chômeurs ne veulent pas travailler ! Être payés à ne rien faire, voilà ce qui les intéresse (6) ! » (Reconnaissons-lui au moins le mérite de dire tout haut ce que beaucoup pensent tout bas ).
Une simple opération arithmétique, d’un niveau école primaire, suffit pourtant à montrer l’escroquerie intellectuelle.
D’un côté, il y a en France environ 230 000 offres d’emplois non pourvues (7). Admettons encore que ces emplois soient majoritairement des emplois temporaires, à temps partiel ou payés autour du Smic (BTP, restauration, hôtellerie, services aux personnes...). De l’autre, environ 2 700 000 chômeurs « officiels » en 2005 (plutôt 4 000 000 en fait... si on prend en compte les demandeurs d’emploi inscrits à l’ANPE mais non comptabilisés dans le chiffre officiel, comme ceux qui recherchent un CDD ou un temps partiel, ceux qui ont travaillé plus d’un mi-temps au cours du mois précédent...) et 1 200 000 RMIstes.
À ma droite donc, 230 000 offres non pourvues ; à ma gauche, au moins 3 900 000 personnes qui voudraient bien un emploi . Autrement dit, il y a dans le meilleur des cas 3 600 000 personnes pour qui, a priori, il n’y a pas d’emplois disponibles... Cette froide vérité mathématique nous rappelle une trivialité (pas si triviale visiblement) : les chômeurs ne sont responsables ni de leur état (on ne choisit pas d’être chômeur, on y est contraint) ni du fait qu’ils puissent galérer pour trouver du boulot.
Saviez-vous de plus qu’en France un tiers des créations d’entreprise est le fait de chômeurs ( ? Plutôt pas mal pour des « parasites » !
Surtout quand on connaît l’impact considérable de la création d’entreprises sur l’emploi (près de 600 000 emplois concernés en 2003). Ces créations auraient été beaucoup plus difficiles sans le soutien financier des Assedic que le chômeur entrepreneur peut continuer à toucher lorsqu’il prépare et démarre son projet de boîte. Réduire les Assedic implique donc paradoxalement de prendre le risque de compromettre ce potentiel d’entreprises et d’emplois.
Continuons. Un des versets essentiels de la Bible du citoyen moderne affirme que « la consommation est le moteur de la croissance et donc de l’emploi (9) ». Consommer devient une sorte de geste patriotique : tu aimes ton pays ? Alors dépense ton argent, tu soutiendras la croissance et l’emploi et tu généreras des recettes pour l’État (via la TVA). Amen !
Or, à ce jeu-là, les plus « patriotes » ne sont pas ceux que l’on croit. En effet, les ménages les plus modestes - dont font partie l’écrasante majorité des chômeurs - consacrent la quasi-totalité de leur revenu à la consommation, contrairement aux personnes aisées qui consomment beaucoup moins (en proportion de leur revenu) car épargnent beaucoup plus(10). Etant réinjectées dans la consommation, les Assedic (tout comme les autres aides sociales) ne sont donc pas des dépenses sèches et inutiles qui partent en fumée... bien au contraire !
Et si les gens aisés consommaient « autant » (c’est-à-dire dans la même proportion de leur revenu) que les chômeurs, l’économie se porterait formidablement mieux et le chômage diminuerait... De ce point de vue, les chômeurs sont ainsi de meilleurs patriotes !
*
« Les Français ne travaillent pas assez », « ils ne pensent qu’aux loisirs », « les chômeurs ne veulent pas bosser », etc. Ce discours sur le travail est aussi erroné que perfide.
Son matraquage n’a en effet rien d’innocent. Il arrive à faire d’une pierre deux coups, en permettant d’un côté de dédouaner les décideurs politiques et économiques, et de l’autre de nous faire culpabiliser : « Si vous êtes pauvre, chômeur, précaire, si vous avez du mal à joindre les deux bouts, s’il n’y a pas assez d’emplois pour tout le monde, s’il y a des déficits sociaux colossaux, non seulement ce n’est pas de notre faute, mais en plus, c’est de la vôtre ! »
Or, quand on culpabilise, on ne se plaint pas, on ferme sa gueule, on rase les murs... La culpabilisation comme stratégie de maintien de l’ordre et de la paix sociale... dans un contexte où justement les raisons de se mobiliser et de se révolter se multiplient !
Pourquoi accepter de jouer le rôle de bouc émissaire ? S’il faut remettre quelqu’un au travail, ce ne sont pas les Français mais plutôt ceux qui sont censés les gouverner. À eux d’imaginer et d’appliquer des solutions efficaces pour répondre aux problèmes chroniques de la France : créer des emplois durables et « décents », combler les « fractures sociales », réduire les déficits, etc.
Et s’ils n’en sont pas capables, par paresse ou par incompétence, qu’ils abandonnent leurs responsabilités et leurs privilèges et laissent leur place à d’autres, plus motivés par œuvrer pour l’intérêt général que par exhiber leur bouille à la télé...
Aouch !!! ça fait du bien par où ça passe, quand même, j'ai les sinus bien dégagés, maintenant !!! _________________ "Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
Je suis toujours aussi surpris quand au cours d'une discussion politique, je constate que pour mon interlocuteur, les grilles de lecture s'intéressant aux inégalités ou au rapport de force entre capital et travail sont caduques et ne s'appliqueraient plus au monde « moderne ».
Bienvenue donc dans le monde merveilleux des Bisounours ! Un monde d'égalité des chances où la lutte contre les inégalités et le combat pour les droits sociaux sont inutiles voire incongrus , surtout quand ils en viennent à troubler l'ordre public ; où les syndicats et les inspecteurs du travail sont superflus car tout s'y passe pour le mieux entre employeurs et salariés, assez forts pour tout négocier directement et individuellement ; où il suffit de vouloir travailler pour décrocher un emploi, qui plus est, stable, intéressant et bien payé ; où, plus généralement, il suffit de vouloir pour pouvoir et que si on ne peut pas, c'est simplement qu'on ne veut pas ; où toute dépense publique à vocation « sociale » est problématique ; où les origines géographiques ou sociales n'ont aucune incidence sur les trajectoires personnelles ; où tous les individus sont libres et responsables, autonomes et propriétaires, compétents et productifs, conquérants et entrepreneurs d'eux-mêmes ! Je caricature à peine...
Le plus cocasse (ou le plus pathétique), c'est que ces personnes qui croient vivre dans ce monde bisounoursien vous reprocheront, à la moindre critique, de « ne pas vivre dans le monde réel »…
*
Scoop : la « France réelle » n'est pas celle des Bisounours ! La France réelle (le constat serait similaire dans d'autres « pays riches ») est une contrée où il y a encore, selon les hypothèses retenues, entre 3,5 et 7 millions de pauvres dont 1 à 2 millions d'enfants 1 ; où 1 personne sur 10 environ doit (sur)vivre avec les minima sociaux 2 ; où plus de 3 millions de personnes sont sans logement ou très mal-logées 3 ; où 2,5 millions de personnes ont recours à l'aide alimentaire 4.
Certains répliqueront cyniquement qu'il y a toujours eu 5 à 10 % de la population en grande difficulté 5 et que cela sera toujours le cas : « C'est normal, c'est la vie ! » Pourtant, au vu de la forte croissance de la richesse économique du pays, ce qui serait « normal », c'est plutôt qu'il n'y ait plus de pauvres : depuis 1820, le PIB de la France a été multiplié par 30 alors que sa population a à peine doublé 6 !
Par ailleurs, si 5 à 10 % des Français sont pauvres, la majorité des autres ne baignent pas pour autant dans l'opulence, bien au contraire ! On surestime par exemple souvent le niveau de vie du « Français moyen »… La réalité est la suivante : 1 salarié sur 2 à temps complet a un salaire mensuel net inférieur à 1500 euros ; pour 9 salariés sur 10, il est inférieur à 2900 euros7 ; la moitié des ménages vit avec moins de 1900 euros par mois ; moins d'un ménage sur 10 vit avec plus de 3900 euros mensuels8… Et vous, où vous situez-vous ?
Bonne lecture, et bonne nuit à tous _________________ "Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
Merci Chabine je suis toujours admiratif devant ta clairvoyance....
Afrik 100 Fric
Merci, Afrik 100 Fric, pas trop de flatteries, stp, par les temps qui courent, c'est en permanence qu'il faut se surveiller soi-même pour ne pas sombrer dans l'abêtissement ambiant !
En termes de clairvoyance et de mordant, j'ai fait une belle pioche : Amazir ZALI, auteur de l'article que je vous ai posté un peu plus haut, par ailleurs artiste engagé, mais dont l'esprit d'analyse est si pointu qu'il a du certainement être autre chose dans une (récente) vie antérieure
Par ces temps d'abrutissement qui sent bon la pré-dictature,
un fil avait été initié ici, sur la "mort du Consensus de Washington". Je comprends que cela ne parle pas à grand monde, mais j'insiste :
La mort du consensus de washington c'est la fin officielle du monde économique forgé par M.Tatcher et R.Reagan et renforcé par Bush Père ("there is no alternative").
Le "Consensus de Washington" c' est la table de la loi énonçant les dix commandements du libéralisme qui déterminent depuis 20 ans les politiques économiques mondiales.
Aujourd'hui, la Banque Mondiale, jusqu'alors fervente adepte du dogme, nous annonce que, désolée, elle s'est trompée, que ces régles sont néfastes, et qu'il faut restaurer le rôle de la puissance publique.
Sarko se prépare à Faire exactement l'inverse.
Sauf à augmenter les pouvoirs du chef de l'état (pas folle la guèpe) et de sa police.
Citation:
Principes du Consensus de Washington
Le " Consensus " a ordonné une discipline budgétaire dirigé par une passion pour l'élimination du déficit et une application rigoureuse des doctrines néolibérales. Il repose sur 7 pilliers:
1. Discipline fiscale
Equilibre budgétaire
Baisse des prélèvements fiscaux sur les revenus pour privilégier la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée), ce qui a pour conséquence d'augmenter les inégalités, les plus pauvres payant la même quote part que les riches sur les produits achetés
Démantèlement des droits de douane des pays moins développés sans contrepartie de la part des pays riches
2. Libéralisation financière
Taux fixés par le seul marché des capitaux
Fin de l'autonomie financière des gouvernements
Pas de normes, ni de contrôles des gouvernements sur ce que font les multinationales
3. Libéralisation commerciale
Suppression des protections douanières
Ce qui a pour résultat l'erradication de l'industrie nationale naissante, ou peu adaptée au marché, au profit de l'investissement étranger (transnationales). A partir de là, dépendance aux produits importés (fin de l'auto-suffisance) et aux devises internationales ($ principalement) puisque les importations se payent en devises...
4. Ouverture totale des économies à l'investissement direct
Ce qui permet aux Multinationales d'investir un marché où les entreprises nationales ne sont pas encore concurrencielles... voir Libéralisation Commerciale
5. Privatisation de l'ensemble des entreprises
Pertes d'emplois énormes
Perte du contrôle de l'Etat sur les prix des services de bases comme l'eau, l'électricité, la téléphonie,... (exemple avec la guerre de l'eau en Bolivie)
6. Dérégulation
Elimination de tous les obstacles à la concurrence
Fin de la protection des industries émergeantes du pays
Diminution ou suppression des garanties de travail, contrôles sociaux et environnementaux
7. Protection totale des droits de propriété intellectuelle des multinationales
Problème des brevets posés par les industries sur des ressources naturelles industriellement inexploitées, comme sur la pharmacopée traditionelle andine (Amérique du Sud), pour ne citer qu'elle...
En gros, Nicolas Sarkozy et ses amis proposent aux français un modèle économique dont les théoriciens mêmes viennent d'admettre qu'il mène à plus de pauvreté.
Ceux qui vous promettent la rupture veulent vous ramener dans les années 80 à New York et London...
Le problème pour SR et les Socialiste c'est qu'ils ne doivent pas lire les journaux ou les rapport de la banque mondiale (chose étrange tout de même).
Pourquoi ne saisissent-ils pas la balle au bond ?
L'ultra libéralisme vient d'être enterré par ses pères-théoriciens et Sarko et sa bande (dans laquelle j'inclu Bayrou qui doit se demander ce qui vient de lui tomber sur la tête...) ont 30 ans (!!!!) de retard...
L 'élite politico-financiaro-formatée doit se dire que le ciel vient de lui tomber sur la tête.
30 années d'aliénation parties en fumée.
Pourquoi donc aucun média n'en parle !?
Fabius avait raison _________________ "Nous avons accepté l'inacceptable"
JP Bemba
Si, Katana, je l'avais vu et enregistré.
Un autre article du Monde vient conforter cette idée qu'il faut augmenter le rôle de l'Etat
Amen ma soeur !
Il faut répandre la bonne nouvelle !
Ce rapport de la banque mondiale donne un poids immense à toutes les personnes encore lucides qui depuis des années se battent et ne seront plus taxées de « gauchisme » et autres « anathèmes » insensés.
Ne boudons pas notre plaisir. L'espoir renait _________________ "Nous avons accepté l'inacceptable"
JP Bemba
Je ne comprends pas pourquoi on discute avec tant de passion de cette campagne électorale...Qu'est-ce qu'elle va apporter de bon aux Africains au final? L'Africain d'aujourd'hui est-il totalement soluble dans cette nation autoproclamée des droits de l'homme? L'Africain sortira t'il grandi et respecté si l'un des deux finalistes est élu? je pense sincèrement que non, les mentalités sont encore un peu trop rigides surtout avec la mauvaise réputation que trainent les immigrés Africains. Vive l'Afrique.
Une réflexion intéressante sur le point que tu soulèves, chez nos frères d' Afrikara :
(attention à éviter de reproduire la totalité de l'article, nos amis d'Afrikara n'aiment pas trop ) _________________ "Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
Je viens de recevoir ça par mail, Olky, c'est toi qui vas être content !!! Toi qui n'arrêtes pas marteler (avec raison ) que le "tout sauf SarKKKo" ne suffit pas, regarde, tu as été entendu !
Citation:
Enfin des arguments constructifs!
Marie P. a voté Sarkozy en 2007, deux jours plus tard sa maison a brûlé et tous ses enfants sont morts de combustion spontanée.
Pierre F. a voté Sarkozy lui aussi : il s'est noyé dans la mare aux canards de sa ferme, on n'a jamais retrouvé son corps.
Paul M. a regardé le blog de Sarkozy sur internet et depuis il erre dans les rues en répétant " laaapinnn.....laaaapinnnn ...." Navrant !
Catherine K. a voté UMP aux dernières législatives : une semaine plus tard, elle a dû se faire poser un anus artificiel.
Joseph D. a pensé à voter Sarkozy. Depuis, il purge une peine à vie dans les prisons turques. Le pire, c'est qu'il avait pris un billet d'avion pour Namur, il a été victime d'une erreur à l'embarquement.
Denise V. a rêvé qu'elle votait Sarkozy. Dans la semaine suivante, elle est devenue Soeur Denise au couvent de la Visitation, alors qu'elle devait épouser A.B. un jeune homme très bien membré.
Ne VOTE PAS SARKOZY, ou tu finiras comme eux.
Transfère ce message à 10 personnes que tu aimes sinon tes dents de devant tomberont et celles de derrière se feront la paire.
Si tu ne votes pas Sarkozy, tout ira bien, tout le monde te trouvera sexuellement désirable, et tu gagneras plein d'argent.
Dans le cas contraire les puces d'un million de chien galeux viendront te manger le cul et il te poussera des petits bras pour que tu ne puisses pas te gratter.
C'est bien compris ?
Vais envoyer ça à mes potes guadeloupéens, tiens... ça, ça devrait les convaincre... _________________ "Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
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2011, annee Frantz Fanon
Inscrit le: 16 Juin 2004 Messages: 121 Localisation: belgium
Posté le: Jeu 26 Avr 2007 19:34 Sujet du message:
Griotte a écrit:
Citation:
Ségolène Royal accuse l'UMP de pressions sur la presse régionale
PARIS (Reuters) - Ségolène Royal accuse Nicolas Sarkozy de faire pression sur le Syndicat national de la presse quotidienne régionale (SNQPR) pour empêcher la participation de François Bayrou à un débat avec elle lors d'un forum organisé vendredi par cette organisation.
Un forum de la presse quotidienne régionale est prévu vendredi avec la participation du candidat de l'UMP à 09h00 et de la candidate socialiste à 11h00. L'entourage de Nicolas Sarkozy a confirmé la participation du président de l'UMP.
La direction du SNPQR a refusé de donner la moindre information et de confirmer certaines informations selon lesquelles le syndicat refuserait d'élargir le forum à un débat entre Ségolène Royal et le candidat de l'UDF, arrivé troisième au premier tour de l'élection présidentielle.
"En France, la presse est libre, sauf lorsqu'elle subit quelques pressions, ce qui est dommageable", a déclaré la candidate socialiste en marge d'un déplacement à Paris.
"Ce n'est pas le président (du syndicat) de la presse quotidienne régionale qui a été reçu, paraît-il, par Nicolas Sarkozy, qui va empêcher le moindre débat", a-t-elle ajouté.
Le débat entre Ségolène Royal et François Bayrou aura lieu samedi 28 avril à 11 heures et sera retransmis sur i-Télé, Canal+ et France Inter, a annoncé Jean-Louis Bianco, codirecteur de campagne de la candidate socialiste.
Romano Prodi : après avoir soutenu Bayrou, souhaite une entente entre PS et UDF
Romano Prodi ne sera pas présent demain soir au meeting de Ségolène Royal à Lyon. Mais le chef du gouvernement italien et ancien président de la Commission européenne fera parvenir un enregistrement vidéo de soutien à la candidate socialiste. Avant le premier tour, et alors que les démocrates de gauche (DS) optaient pour Ségolène Royal, "Il Professore" avait affirmé sa préférence pour François Bayrou, défini comme le "plus européiste des candidats".
le président du syndicat de la presse regionale dit n'avoir pas été reçu par Sarkozy et avance un alibi il etait devant + de 500 temoins dans une conférence ...........alors segolène MENTEUSE ????
le président du syndicat de la presse regionale dit n'avoir pas été reçu par Sarkozy et avance un alibi il etait devant + de 500 temoins dans une conférence ...........alors segolène MENTEUSE ????
Ah ouais, ché vrai, cha, toto, euh pardon... tata, faut être un sacré menteur pour ne serait-ce qu'IMAGINER que SarKKKo puisse avoir une once d'influence sur les médias gaulois. Vraiment du n'importe quoi, les gens, arrêter de propager des mensonges sur le ouaïbe... _________________ "Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
Je m´attendais à une vidéo au niveau du dossier de Marianne sur le candidat du cac 40. Je dirais simplement aux charlattans, auteurs de ce machin, de respecter au moins la mémoire de ceux qui ne sont plus là.
le président du syndicat de la presse regionale dit n'avoir pas été reçu par Sarkozy et avance un alibi il etait devant + de 500 temoins dans une conférence ...........alors segolène MENTEUSE ????
Ah ouais, ché vrai, cha, toto, euh pardon... tata, faut être un sacré menteur pour ne serait-ce qu'IMAGINER que SarKKKo puisse avoir une once d'influence sur les médias gaulois. Vraiment du n'importe quoi, les gens, arrêter de propager des mensonges sur le ouaïbe...
J.F. Khan dans le Marianne de cette semaine, à propos du nabot :
Citation:
"Quant au candidat lui-même, il a déclaré, au Parisien, qu'il ne me connaissait pas et qu'il ne m'avait jamais rencontré (en fait, nous nous sommes rencontrés à plusieurs reprises, longuement, y compris avec ou devant témoins, et nous avons même ey un face à face d'une heuresur Europe 1 dont il existe une trace). Rappelons qu'il avait déjà affirmé n'avoir jamais rencontré Azouz Begag , qui siégeait avec lui au Conseil des Ministres. C'est grave, docteur ? Il a ajouté que jamais il n'a employé un gros mot. Hurlement de rire dans les rédactions et dans son entourage. "
Ils sont méchants, les gens, SarKKKo, c'est pas un menteur, il souffre juste d'Alzheimer précoce...
Sinon, y'a SarKKKo sur France 2, dans A vous de juger :
"Je crois que pas une fois, au cours de la Vè République, un nombre aussi important de voix, 11 millions (micro-orgasme à chaque fois qu'il revient dessus ), ne s'était porté sur un candidat, même sous Pompidou ou De Gaulle, et c'est une marque de confiance qui m'a beaucoup touchée, de la part des Français"
BREF
PS : il s'en sort pas super bien, pour l'instant, je trouve, pourtant c'est Carpette CHABOT qu'il a en face, et on dirait qu'il va lui sauter dessus à la moindre occasion Ca marche plus, le Lexomil, Nico, faut passer au Tranxène direct !!! _________________ "Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
Les propriétaires de Renault préfèrent Royal, ceux de Peugeot Sarkozy
Les propriétaires de voitures Renault ont davantage voté pour Ségolène Royal que pour Nicolas Sarkozy alors que les détenteurs de Peugeot et de Citroën ont fait l'inverse, selon un sondage sortie des urnes effectué par CSA pour l'Argus de l'automobile.
29% des propriétaires de Renault ont voté pour la candidate socialiste au premier tour, 25% pour le candidat de l'UMP, 20% pour François Bayrou et 10% pour Jean-Marie Le Pen, selon l'étude réalisée auprès de 5.009 personnes qui venaient de voter au premier tour de la présidentielle.
"Il persiste un effet Renault, une symbolique autour de la marque", souligne CSA dans le dernier numéro de la revue, à paraître jeudi. "L'automobile renvoie encore à un signe extérieur d'appartenance, de reconnaissance", ajoute l'institut.
32% des détenteurs de voitures Peugeot ont opté pour Nicolas Sarkozy, 28% pour Ségolène Royal et seulement 14% pour François Bayrou, à égalité avec Jean-Marie Le Pen.
PARIS (AFP)
Votre avis:
“J'ai une Peugeot et j'ai voté Ségolène Royal.Vous ne savez plus quoi inventer comme sondage.”
Anonyme
(1 commentaires)
_________________ "Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
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2011, annee Frantz Fanon
le président du syndicat de la presse regionale dit n'avoir pas été reçu par Sarkozy et avance un alibi il etait devant + de 500 temoins dans une conférence ...........alors segolène MENTEUSE ????
Franchement toto, t'aurais jamais du la ramener, sur ce coup là !
"La France n'a pas inventé la solution finale
La FRance est un des rares pays au monde a n'avoir jamais cédé à la tentation totalitaire
La France n'a jamais exterminé de peuples
La France n'a jamais commis de crimes contre l'Humanité
La France n'a pas commis de génocide"
Les (dans l'ordre cité) : 76000 déportés de la Seconde Guerre Mondiale, victimes des guerres napoléoniennes et du régime de Vichy, peuples caribéens, kanak, natifs américains (Québec, Guyane), africains (bamilékés, bacongo, etc, etc...), les esclaves des colonies américaines et leurs descendants, bref, tous ceux-là vous saluent, Mr le nabot amnésique !!!
"La France a inventé les Droits de l'Homme. La France est le pays du monde qui s'est le plus battu dans l'Univers au service de la liberté des autres"
Ah ouais, mais c'est vrai, c'est la Déclaration Universelle des DroAts de l'Homme et du Citoyen, donc ça concerne aussi nos amis de l'espace intersidéral !
BREF ! _________________ "Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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Posté le: Sam 28 Avr 2007 14:00 Sujet du message:
J'ai vu le dialogue entre Ségolène Royal et François et Bayrou. J'ai trouvé ça vraiment très intéressant. Cette façon de voir la politique, ce dialogue intelligent, apaisé. Avec Valerie Pecresse sur le plateau, ça donnait vraiment le contraste entre le sectarisme d'un côté et la modernité du dialogue politique de l'autre.
Les points de convergence sur les problèmes de la banlieue, évidemment. Sur ce sujet et sur d'autres, bien sûr.
Ils sont quand même incroyables ces gens de dire, Bayrou n'est pas au second tour, il faut qu'il dégage. Mais les gens sont demandeurs de débat, d'éclairiccement, de mise au point. Je pense que Sarkozy a eu tort de refuser le débat en s'attachant à retourner les élus. J'espère vraiment que les électeurs lui feront payer.
Je suis toujours assez pessimiste, devant notamment la sécheresse des chiffres, mais je garde une petite flamme d'espoir. Je trouve que Ségolène Royal à ce débat a gagné en crédibilité notamment sur le plan socio-économique.
Alors comme dit Jack Lang 2+2 peut faire 3 ou 5. _________________ Un ennemi intelligent est préférable
à un sot ami
agir en penseur, penser en homme d'action
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Posté le: Sam 28 Avr 2007 15:59 Sujet du message:
Quel bol d'air !!
Enfin!... nous avons eu droit à un débat plein de respect mutuel et de sérénité entre les deux tours (le seul depuis le début de la campagne) où les auditeurs/internautes ont pu éclaircir leur vision politique. Mme Royal et M. Bayrou ont su aborder les principaux thèmes politiques (sociétal et économique) sans langue de bois ni tentatives d'intimidation... bien au contraire. La qualité de ce débat prouve que l'attitude de M.Sarkozy est archaique voire méprisante à l'égard de l'electorat en voulant restreindre la parole aux seuls deux "gagnants" du premier tour. Je pense personnellement qu'il n'a pa eu le courage de Ségolène Royal pour affronter ses idées au pluralisme. En conclusion, Mme Royal, qui avait tout à craindre selon beaucoup, est ressortie grandie de ce débat grâce à son ouverture d'esprit et sa volonté affirmée de dialogue avec TOUS les français. Elle a offert ainsi, avec le concours de M. Bayrou, un grand bol d'air démocratique au pays. Bravo !
j'attends vos commentaires sur mon blog SVP
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le seul truc que je ne kiffe as en ce moment chez ségo c'est "je suis prete à compléter mon pacte" dans la tete de l'electeur moyen ça veut dire "elle n'est pas sur des idées qu'elle nous propose" ça nourrie le proces injuste en incompétence qui lui est fait... je sais qu'elle veut faire preuve de modestie et d'humilité... mais les etres humain sont ainsi faits que notre connerie cherche plutot l'homme providentiel qui va nous sauver en temps incertain et en general c'est homme providentiel on est pas toujours d'accord avec ce qu'il dit et souvent meme en opposition mais il donne l'impression de savoir ce qu'il fait et vers ou il nous guide... Nicolas Sarkozy c'est ça un mec que bien des francais trouvent inquietant, qui dit des choses ignobles mais qui donne l'impression de fermeté dans ses décisions et donc de savoir ou il va... je dis bien impression parce que le mec qui dit je fais 4% de PIB de baisse d'impot et je réduis la dette n sait pas ou il y va, mais le couillon le dit avec une force tel ke le pekin moyen y croit...
hmm! Je ne pense pas que ce soit désavantageux pour SR de dire qu'elle pourrait compléter le Pacte présidentiel. En effet, il s'agit ici, même si on ne le dit pas, de négociation pour un gouvernement majoritaire. Et ce discours est adressé aux centristes, ou autres en désaccord avec le volet économie du Pacte.
En ce qui concerne sa compétence, franchement vu ses réussites dans sa région et sa prestation face à Bayrou, elle gagne dans le domaine. Moi en particulier, j'ai apprécié qu'elle défende sa social-économie et surtout sa sa vision d'une France du "compromis social" et renvoie Bayrou dans les cordes lorsqu'il martellait que le Pacte est dépensier, alors que lui-même, paradoxalement, pense que l'augmentation de 5% des petites retraites proposée par SR est insuffisante.
Bref, après ce débat, je pense que:
1- Bayrou est LE vrai vainqueur de ces élections
2- Royal a marqué des points TRES importants dans ce 2nd tour, et précisé et défendu son projet et sa vision de la France. En plus, en principe, elle a tous les arguments pour se présenter cette dernière semaine comme la candidate du rassemblement et du changement.
3- Royal a réussi son match de préparation pour le 2 mai et gagné en assurance (si elle ne l'avait pas déjà). Et pourtant beaucoup se demandaient pourquoi se lancer dans un tel débat avec le "perdant"...
4- ce débat a mis le candidat de l'UMP sur la défensive et sur les nerfs, donc dans l'obligation d'attaquer, mais plus le Pacte Présidentiel, plutôt les personnes Bayrou et Royal; d'où donc ses invectives comme ce qu'on a entendu à Lille sur les 68tards, etc... Donc forcément il sort du débat de fond.
Vivement que ce débat marque le début d'une révolution politique en France.
Pour Sarkozy, Mai 68 est responsable de tout : du dénigrement de l'identité, du communautarisme, de la faillite de l'école, du cynisme des capitalistes et même des parachutes dorés ! De la campagne qui s'achève, Sarkozy dit carrément : «Ce fut une campagne aux prises avec une crise morale comme la France n'en a peut-être jamais connu, sauf peut-être au temps de Jeanne d'Arc.»
Le candidat de l'UMP tonne : «Les héritiers de Mai 68 avaient imposé l'idée que tout se valait, qu'il n'y avait donc désormais aucune différence entre le bien et le mal, aucune différence entre le vrai et le faux, entre le beau et le laid. Ils avaient cherché à faire croire que l'élève valait le maître [...], que la victime comptait moins que le délinquant.» «Il n'y avait plus de valeurs, plus de hiérarchie», lance-t-il, dénonçant la «gauche, héritière de Mai 68 [...]. Dans cette élection, il s'agit de savoir si l'héritage de Mai 68 doit être perpétué, ou s'il doit être liquidé une bonne fois pour toutes».
Le débat sur France3 avec Christine Ockrent (Fance Europe Express) spéciale présidentielle a été pour moi débat depuis longtemps. D'un côté Jean-Fançois Coppé et de l'autre Vincent Peillon. Tous deux assistés d'économiste et de d'anciens ministres. Mon verdict: l'economiste pro Ségo à démontré et démonté par A+B programme de Sarko. De plus je tenais à faire passer ce message: d'après les propos de Jean-François: je cite "Nous avons diminué les impôts sur le revenu de ceux qui travaillent" Bonne chose, je ne vais pas me plaindre. Je rappelle que les smicards ne payant pas d'împot mais la csg et d'autres taxes sont apparement pas considérés comme des travailleurs. Je ne sais pas quel est le taux de smicards en France, j'espère qu'ils se souviendront des propos de JFC: comme quoi, les smicards ne font pas partie des personnes qui travaillent!!!! A faire suivre.... Si quelqun a le lien sur ce sujet. ce serait fort appréciable. _________________ "La seule richesse naturelle d'un pays est son peuple"
S'adressant à Sarkozy, Henri Salvador parle de la France : c'est un «joyau que nous allons t'offrir le 6 mai, car toi seul sauras le faire briller».
Henri Salvador...
Je comprends maintenant pourquoi j'ai jamais pu blairer son sale petit rire de bwana.
Tu y vas un peu fort MJ. Salvador a dans les 90 ans, il a fait sa vie, si il y a quelqu'un sur qui il faut tirer, c'est pas forcement lui. Fais comme si tu n'avais rien vu
Posté le: Lun 30 Avr 2007 16:03 Sujet du message: Mais pourquoi est-il si méchant ?
Panafricain a écrit:
Maryjane a écrit:
Citation:
S'adressant à Sarkozy, Henri Salvador parle de la France : c'est un «joyau que nous allons t'offrir le 6 mai, car toi seul sauras le faire briller».
Henri Salvador...
Je comprends maintenant pourquoi j'ai jamais pu blairer son sale petit rire de bwana.
Tu y vas un peu fort MJ. Salvador a dans les 90 ans, il a fait sa vie, si il y a quelqu'un sur qui il faut tirer, c'est pas forcement lui. Fais comme si tu n'avais rien vu
Que cela veut-il dire ?
Qu'il est trop vieux pour être critiqué ?
Quel âge avait Philippe P. quant il a choisi de faire ami-ami avec son frère leuco Allemand ?
Je ne suis pas en train de dire autre chose que ce que j'écris; mais la connerie n'a ni âge, ni sexe,... et ni couleur, biensûr.
Moi non plus, je ne peux pas supporter son rire, tout comme le personnage lui-même, et ce depuis toujours. D'ailleurs, il m'est même arrivé de vouloir voir cet homme cassé sa pipe. Tu as vu comme l'être humain est mauvais ?
Dernière édition par Yugo2Bakel le Mar 01 Mai 2007 09:38; édité 1 fois
Arrivé à moins d'une semaine du scrutin et confronté à ce programme, une interrogation m'apparaît donc essentielle.
Elle concerne évidemment François Bayrou.
Je sais bien que tous les élus de l'UDF vont rejoindre le camp Sarkozyste. Mais je m'interroge encore sur François Bayrou. Sur lui.
Je veux donc lui demander publiquement comment, après tout ce qu'il a dit, expliqué, montré, donné même - à certains -, il se positionne personnellement face à un discours d'un néo-populisme et d'un conservatisme aussi virulents ? Annonciateur de tant de cassures ?
L'homme du centre qui s'est révélé, celui qui refuse le "bloc contre bloc", est, à mon sens, confronté dans les heures qui viennent à une responsabilité historique qui le dépasse.
Soit il condamne et attaque politiquement ces propos dangereux qui divisent et qui opposent, comme il l'a fait tout au long de sa campagne. Et alors, François Bayrou ne peut plus rester au milieu du gué. Feindre d'attendre le débat Royal/Sarkozy, pour ensuite botter en touche. François Bayrou doit choisir. Et parler.
Soit, il ne dit rien. Il laisse faire. En regardant ailleurs.
Et alors tout s'éclairera - tardivement pour moi -. François Bayrou n'aura joué depuis des semaines et des mois qu'une partition : celle du soliste (une sorte de caméléon ou de coucou...) qui aura dépecé et plumé la gauche, pour la liquider, puis la remplacer comme futur meilleur opposant du nouveau Président Sarkozy.
Tellement évident que je m'étonne que Guy Birenbaum ne se pause la question qu'àprès Bercy...
Un homme « responsable » de 7 millions de voix d'électeurs, qui constate un danger et ne donne aucune consigne de vote est un danger lui-même. _________________ "Nous avons accepté l'inacceptable"
JP Bemba
Dimanche lors de son meeting à Bercy, Nicolas Sarkozy a accusé « les héritiers de mai 68 », dont fait partie pour lui la gauche, d'avoir détruit les valeurs et la hiérarchie. « Ils avaient imposé l'idée que tout se valait, qu'il n'y avait donc désormais aucune différence entre le bien et le mal, aucune différence entre le vrai et le faux, entre le beau et le laid » .
« Ils avaient cherché à faire croire que l'élève valait le maître, qu'il ne fallait pas mettre de notes pour ne pas traumatiser les mauvais élèves, et que surtout il ne fallait pas de classement. Que la victime comptait moins que le délinquant » , avait-il encore ajouté, appelant les électeurs à trancher le 6 mai : « Dans cette élection, il s'agit de savoir si l'héritage de mai 68 doit être perpétué ou s'il doit être liquidé une bonne fois pour toutes » .
Cet homme est dangereux et pas seulement pour son peuple (qui méritera son président s'il l'élit).
Il me fait penser à Bush avant sa première investiture : « Ramener la morale à Washington ».
Bilan ?
Mensonges en pagaille, corruption des élites, déni de démocratie à son propre peuple, attaque crapuleuse de l'Irak sous des prétextes fallacieux, trahison de ses propres agents secrets, abandon des victimes de Katrina (logique l'état ne peut pas tout...), affaires douteuses dans lesquelles trempent ses plus proches collaborateurs ou conseillers (prostituées de luxe etc), ou amis etc.
Le tout avec, en musique de fond, les coeurs de l'Église et le nom de Dieu prononcé à hue et à dia.
À vomir...
Ne soyez pas surpris si un jour l'armée de Sarkozy-président va en Afrique pour « sauver » quelque peuple de côte d'ivoire ou d'ailleurs afin de le « libérer » de l'emprise de quelque « dictateur » et de lui apporter la «sainte démocratie » tout en pompant du pétrole et en stérilisant les populations au passage.
Et pour citer à nouveau Birenbaum :
« Personne ne viendra dire après qu'il ne croyait pas que Sarkozy serai comme ça ! » _________________ "Nous avons accepté l'inacceptable"
JP Bemba
l faisait chaud, dimanche 29 avril à Bercy, et Nicolas Sarkozy transpirait beaucoup. LCI diffusait en direct les images du dernier grand meeting du candidat UMP. "Mai 1968 nous avait imposé le relativisme intellectuel et moral. Les héritiers de mai 1968 avaient imposé l'idée que tout se valait, qu'il n'y avait donc désormais aucune différence entre le bien et le mal, le vrai et le faux, le beau et le laid. Ils avaient cherché à faire croire qu'il ne pouvait exister aucune hiérarchie des valeurs. D'ailleurs, il n'y avait plus de valeurs, plus de hiérarchie. Il n'y avait plus rien du tout !", disait-il. L'air est connu. Mai-68, voilà l'ennemi ! Tout cela, c'est chienlit et compagnie ! L'école de Jules Ferry est tombée par terre lorsque l'élève a contesté le maître, lorsqu'il ne s'est plus levé à l'entrée de ce dernier. Soudain, il n'y a plus eu de respect pour le savoir, plus de classement, et même plus de notes. C'était la revanche du mauvais élève sur le bon. Jusque-là, pas de surprise. Mais, à cette vieille chanson, Nicolas Sarkozy a ajouté dimanche des couplets nouveaux. Et là, il fallait se pincer pour le croire. L'orateur transpirait toujours autant. "L'héritage de mai 1968 a introduit le cynisme dans la société et dans la politique. Voyez comment le culte de l'argent roi, du profit à court terme, de la spéculation, comment les dérives du capitalisme financier ont été portées par les valeurs de mai 1968", disait-il. La spéculation boursière fille de Mai-68, il fallait oser cette filiation. Les manifestants de ce lointain mois de mai étaient allés à la Bourse pour y mettre le feu et non pour y acheter des "hedge funds", que l'on sache.
La suite était encore plus ébouriffante. "Voyez comment la contestation de tous les repères éthiques a contribué à affaiblir la morale du capitalisme, comment elle a préparé le terrain au capitalisme sans scrupule des parachutes en or, des retraites chapeaux, des patrons voyous", s'écriait-il. Le capitalisme était évidemment parfaitement moral avant 1968, et les patrons voyous ont manifestement lu leur feuille de route sur les murs de la Sorbonne ! Quant aux parachutes en or, c'est bien connu, ils ont été inventés sur les barricades de la rue Gay-Lussac. Pourquoi pas dans les usines occupées ?
Nicolas Sarkozy est passé à autre chose, mais c'était un curieux moment. Voilà un homme qui croit qu'on naît pédophile ou enclin au suicide. S'il est convaincu de telles sornettes, il peut tout aussi bien voir dans la morale du capitalisme une victime de Mai-68.
Vous imaginez la scène : la morale du capitalisme, plus très fraîche, presque quarante ans après l'agression dont elle a été victime, est venue déposer plainte auprès du commissaire Sarkozy.
Dominique Dhombres
Article paru dans l'édition du 02.05.07
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