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Koulibaly évoque une future monnaie ivoirienne
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Tii
Grioonaute


Inscrit le: 21 Mar 2007
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MessagePosté le: Mar 17 Avr 2007 13:57    Sujet du message: Répondre en citant

Salut,

Nino a écrit:
Comment expliques-tu que des produits à "forte valeur ajoutée" fabriqués en Chine coûtent bien moins chers que des produits à plus faible valeur ajoutée fabriqués en France ou en Allemagne ?
La valeur ajoutée est un coût interne à une entreprise (ou à un pays), ensuite, le taux de change fait le reste.

La valeur ajoutée est le coût de transformation d'un produit.
Dans le cas de la Chine, la valeur ajoutée coûte moins chère qu'en Europe du fait de la faiblesse des coûts de production liée (en grande partie) à la faiblesse des rémunérations. En plus il y a l'effet volume qui tire les prix vers le bas. Enfin, le taux de change a aussi un impact.

En fait au départ les produits chinois sont moins chers parce que les coûts de fabrication sont moins élevés qu'en Europe ou aux USA. Par conséquent même en cas de reévaluation du yuan par rapport au dollar $ et l'euro, les produits chinois resteraient compétitifs.

Nino a écrit:
Typiquement, je prends un morceau de bois, je le transforme en table au Japon et je paie le menuisier 10.000 €, eh bien, la valeur ajoutée sera peu ou prou de 10.000€
Je fais pareil au Cameroun, et je paie 100€, ça devient ça la valeur ajoutée.
Quand on finit tout ça, on calcule alors le PIB du Japon, on dit qu'il est 100 fois supérieur à celui du Cameroun....
La valeur ajoutée est un coût interne à une entreprise (ou à un pays), ensuite, le taux de change fait le reste.

Oui parce que le PIB est défini comme la somme des valeurs ajoutées. Je souligne au passage qu'en Afrique du fait du poids du secteur informel, le PIB est sous-estimé.

Nino a écrit:
Bon, c'est plus compliqué que ça je sais, mais l'explication seule sur les valeurs ajoutées en me satisfait pas complètement.

Je suis d'accord avec toi la VA n'explique pas tout, je transformais à ma manière la phrase d'OGOTEMMELI. Pour analyser la compétitivité externe des économies africaines il faudrait voir: la nature de la production, les coûts de production, le taux de change.

Cdlt.
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mar 17 Avr 2007 20:17    Sujet du message: Répondre en citant

Tii a écrit:

OGOTEMMELI a écrit:
En effet, la monnaie n'est pas une richesse en soit,
La monnaie est aussi un bien comme un autre, dans ce cas elle peut être demandée pour elle même et donc faire l'objet de spéculation. Actuellement le dollar US vaut 1,35 euros alors je peux acheter des dollars en espérant que le cours du dollar face à l'euro remontera (donc en spéculant à la hausse) d'ici quelques mois pour les revendre et empocher une plus-value.

Bon, tu soulignes un gros point de théorie monétaire qui pourrait nous emmener loin. En tout état de cause, personnellement je ne suis pas d'accord pour dire que "la monnaie est un bien comme un autre" ; même si ayant bien appris mes cours de science éco. je sais que c'est ce qu'il s'y dit...

La monnaie n'est pas un bien, c'est un étalon : une convention permettant de mesurer la valeur marchande des biens et services échangés/produits. Cette convention n'est pas à confondre avec les divers supports matériels ayant servi à la matérialiser au cours des siècles. D'ailleurs, on parle dorénavant de la dématérialisation progressive de tous les instruments monétaires...

En principe, le fait qu'un billet de banque valle tant d'unités de telle monnaie particulière consiste exclusivement en une convention politique garantie par la souveraineté de son émetteur (un Etat, ou groupement d'Etats). C'est une question de confiance (donc de CREDIT...) dans les capacités de l'émetteur à garantir les règles qu'il a prises pour mesurer les échanges sur son propre territoire de souveraineté politique...

Bien entendu, le principe de monnaie ainsi posé ne correspond pas exactement avec la réalité des phénomènes monétaires tels qu'on peut les observer. Ce n'est pas une raison pour confondre les faits et les principes sensés les gouverner. Bien au contraire...

Par exemple, si 1 mètre valait 100 cm ici/maintenant et 110 cm là/hier, ou 95 cm là-bas/demain ; alors les agents économiques pourraient tout aussi bien élaborer des stratégies de spéculation sur la valeur du mètre, en fonction des espace-temps de leurs transactions . Pareillement pour toutes les conventions de poids et mesures...

En conséquence, la possibilité de spéculer sur une monnaie ne réside pas dans le principe même de la monnaie. Elle réside plutôt dans les modalités d'application de ce principe, telles que la valeur de l'étalon de la valeur peut varier selon les lieux et le temps, contrairement à la valeur des étalons de poids et mesures : en principe, 100 tonnes de coton aujourd'hui à Bamako font rigoureusement 100 tonnes de coton hier ou demain dans le sud des EUA...

Si l'idée kantienne d'une monnaie universelle (une monnaie mondiale unique) se réalisait, alors la spéculation monétaire deviendrait sans objet : or, cette idée est bel et bien fondée en raison. Son principe est vrai, juste et souihaitable (à très long terme...).

Bref, pour moi la monnaie est seulement ce qui sert à mesurer la valeur. Elle ne peut donc pas gagner ou perdre de la valeur, c'est-à-dire ce en la mesure de quoi elle même consiste...
Il s'ensuit qu'idéalement, toutes les monnaies devraient être rigoureusement équivalentes ; chaque pays choisissant seulement les symboles et emblèmes pour matérialiser une convention monétaire unique mondiale...


D'ici à la réalisation de cet idéal, je reviens à nos moutons. Bientôt.
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Umoja Ni Nguvu !!!

Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
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Tii
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MessagePosté le: Mer 18 Avr 2007 11:38    Sujet du message: Répondre en citant

Salut,

OGOTEMMELI a écrit:

La monnaie n'est pas un bien, c'est un étalon : une convention permettant de mesurer la valeur marchande des biens et services échangés/produits.

Dans l'acte de vente et d'achat de devise, la monnaie est quoi alors ?

Cdlt.
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Nino
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MessagePosté le: Mer 18 Avr 2007 16:36    Sujet du message: Répondre en citant

Tii a écrit:
Salut,
OGOTEMMELI a écrit:

La monnaie n'est pas un bien, c'est un étalon : une convention permettant de mesurer la valeur marchande des biens et services échangés/produits.

Dans l'acte de vente et d'achat de devise, la monnaie est quoi alors ?
Cdlt.

Une réserve de valeur...
Il me semble qu'Ogo ne voit la monnaie que par une de ses fonctions...Or, il me semble qu'elle est aussi un intermédiaire d'échanges et une réserve de valeur.

En tout cas, Ogo parle de la monnaie au ses "philosphique" du terme, quand bcp ici comprennent tout simplement "l'argent"
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mer 18 Avr 2007 18:16    Sujet du message: Répondre en citant

Nino a écrit:
Tii a écrit:
Salut,
OGOTEMMELI a écrit:

La monnaie n'est pas un bien, c'est un étalon : une convention permettant de mesurer la valeur marchande des biens et services échangés/produits.

Dans l'acte de vente et d'achat de devise, la monnaie est quoi alors ?
Cdlt.

Une réserve de valeur...
Il me semble qu'Ogo ne voit la monnaie que par une de ses fonctions...Or, il me semble qu'elle est aussi un intermédiaire d'échanges et une réserve de valeur.

En tout cas, Ogo parle de la monnaie au ses "philosphique" du terme, quand bcp ici comprennent tout simplement "l'argent"

Oui, Nino : au sens philosophique du terme, ou plus simplement au sens politique du concept de monnaie.

L'argent est une quelconque quantité de monnaie, ce n'est donc pas la monnaie. Et en effet, l'argent peut être demandé pour lui-même, aux motifs de transaction, précaution, spéculation, etc. Mais une SICAV monétaire peut être détenue pour quelques uns de ces motifs. Une carte bancaire peut également servir comme moyen de transaction ; de même qu'un chèque à vue, une lettre de change, etc. Une obligation peut satisfaire au besoin de précaution, etc.

L'on voit par ces exemples que la monnaie ne peut pas être définie suivant des fonctions que l'argent partage avec d'autres actifs plus ou moins liquides, et autres instruments de paiement. Une tentative de définition doit viser ce que la monnaie est, et que seule elle est, qui donc la caractérise et la distingue de toute autre institution : c'est l'étalon de la valeur (des biens et services échangés ou produits)...

La possibilité d'acheter ou de vendre des devises réside dans la fluctuabilité des changes. Or, si une monnaie unique mondiale était adoptée, de surcroît dans un contexte dit de mondialisation, il n'y aurait plus de problème de change. Où l'on voit que cette question n'est inhérente au principe de monnaie ; mais qu'elle procède des modalités actuellement en vigueur quant à la mise en oeuvre internationale de ce principe...
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Tii
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MessagePosté le: Mer 18 Avr 2007 20:07    Sujet du message: Répondre en citant

Nino a écrit:
Tii a écrit:
Salut,
OGOTEMMELI a écrit:

La monnaie n'est pas un bien, c'est un étalon : une convention permettant de mesurer la valeur marchande des biens et services échangés/produits.

Dans l'acte de vente et d'achat de devise, la monnaie est quoi alors ?
Cdlt.

Une réserve de valeur...
Il me semble qu'Ogo ne voit la monnaie que par une de ses fonctions...Or, il me semble qu'elle est aussi un intermédiaire d'échanges et une réserve de valeur.

En tout cas, Ogo parle de la monnaie au ses "philosphique" du terme, quand bcp ici comprennent tout simplement "l'argent"


Nous y arrivons. Dans la fonction de réserve de valeur la monnaie est un bien. J'achète à une valeur et je revends à une autre valeur, exactement comme par exemple quand j'achète un appartement que je revendrai plus tard en espérant que sa valeur aura augmenté pour que je réalise une belle plus-value. En fait tout ce qui se vend et s'achète est un bien (matériel ou immatériel).

J'avais bien compris que OGO abordait la définition de la monnaie sous un angle, ce qui me gêne c'est le fait qu'il écrive que la monnaie n'est pas bien.

La particularité de la monnaie est qu'elle sert d'étalon pour les autres biens mais aussi pour elle-même.

Cdlt.
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Tii
Grioonaute


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MessagePosté le: Mer 18 Avr 2007 20:37    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:


La possibilité d'acheter ou de vendre des devises réside dans la fluctuabilité des changes. Or, si une monnaie unique mondiale était adoptée, de surcroît dans un contexte dit de mondialisation, il n'y aurait plus de problème de change.

Je suis d'accord avec toi. A côté des fonctions de la monnaie, il y a son utilisation qui en fait un bien de part sa multiplicité.
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Nino
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Messages: 603

MessagePosté le: Jeu 19 Avr 2007 10:40    Sujet du message: Répondre en citant

Tii a écrit:
La particularité de la monnaie est qu'elle sert d'étalon pour les autres biens mais aussi pour elle-même.


??? Comment cela se pourrait-il ?
Il y'a "la" monnaie interne à un Etat, mais dans le monde, il existe différentes monnaies.
Aujourd'hui, "la" monnaie universelle n'existe pas.
Parler de "monnaie" pour dire liquidités par exemple est un abus de langage.


L'unité monétaire est l'une des seules mesures qui varie dans le temps. Le kg, le m, la s, le J, le W, le C, aucune unité de mesure ne varie dans le temps.
Je n'imagine pas qu'on me dise que la Sanaga fai désormais 500 km et non 900km, parce que le Cameroun est plus pauvre que la France.....

Je m'étonne toujours devant ce que je perçois comme une arme capitaliste.
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owambo
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MessagePosté le: Jeu 19 Avr 2007 14:39    Sujet du message: Les méfaits du franc CFA à l'exemple du coton Répondre en citant

L’extraversion de la l’Afrique Zone Franc (AZF).

Par Nubukpo (1) (31-03-2007)


Il est de bon ton de fustiger à l’heure actuelle les subventions euro américaines qui seraient responsables de la paupérisation des producteurs de coton ouest africains. La revendication légitime d’équité à la base de la demande de suppression des subventions qu’accordent les pays du Nord à leurs producteurs de coton dans le cadre de l’Initiative Coton défendue par le C4 -Bénin, Burkina, Mali et Tchad-, ne saurait faire oublier les causes profondes des difficultés qu’éprouvent à l’heure actuelle les producteurs de coton de l’Afrique Zone Franc (AZF).


Ces difficultés sont de trois ordres, l’extraversion des filières cotonnières africaines, la répression monétaire exercée par les banques centrales de la zone Franc et un taux de change CFA/Euro grevant la compétitivité du coton africain.


1. Les filières cotonnières d’AZF s’inscrivent dans une trajectoire historique profonde d’extraversion. En effet, elles ont été développées pour alimenter les usines textiles de l’ancienne métropole, la France, à bas prix et de manière stable à la fin de la guerre de sécession en Amérique qui vit l’affranchissement des esclaves producteurs de coton dans le Sud américain. Ceci explique l’absence de développement d’industries de transformation du coton en AZF durant la période coloniale. M. Fok (1999, P.1)(2) explique que « la création de l’Association cotonnière coloniale en 1903 marqua le début du volontarisme de l’industrie textile française pour développer la production cotonnière dans les colonies. Ce volontarisme s’avéra insuffisant et les difficultés pour concrétiser les premières exportations ont été à l’origine de la décision de rendre la culture obligatoire en 1912, c’est à cette date que le coton acquit la caractéristique de la « culture du commandant » ».

La success story de l’or blanc en Afrique a aussi sa face noire, faite de travaux forcés, de stérilisation des semences de coton traditionnelles des producteurs africains afin de les asservir au système CFDT (aujourd’hui DAGRIS) (3) et de lutte acharnée contre les filatures traditionnelles, ainsi que l’explique T. Bassett (4) dans son excellent ouvrage. Cette logique ne s’est pas inversée avec les indépendances africaines, bien au contraire. Au Mali par exemple, la création de la société cotonnière nationale, la CMDT en 1974, n’a été qu’un paravent d’indépendance, le double monopsone CMDT/CFDT se réservant la totalité d’achat de la production du coton graine et de commercialisation du coton fibre sur les marchés internationaux. Il en a été de même dans toutes les autres filières cotonnières des pays AZF, avec la mise en place de prix au producteur dont le caractère garanti exonérait les sociétés cotonnières de toute justification relative à leur niveau d’instauration.


La question qui se pose dès lors est la suivante : « quels ont été les bénéficiaires du surplus dégagé par les filières cotonnières AZF durant les quarante dernières années ? » Les producteurs africains en ont-ils profité au prorata de leur contribution à la constitution de la valeur ajoutée de ces filières ? Les mutations institutionnelles en cours, suite à la crise du coton mondial, en font les premières cibles de l’inévitable ajustement des filières. Ont-ils été les principaux bénéficiaires des périodes de vaches grasses ? Les économistes et développeurs du coton ont beau jeu de comparer les cotonculteurs aux autres agriculteurs africains pour souligner les effets bénéfiques du coton. Il convient plutôt de comparer les revenus des cotonculteurs africains à ceux de la CFDT/DAGRIS, des sociétés cotonnières africaines et des pouvoirs publics africains pour avoir une idée précise du caractère équitable ou non de la répartition historique de la valeur ajoutée dégagée par les filières cotonnières d’AZF.


2. La destination privilégiée des devises provenant de l’exportation du coton africain est le Trésor Français, dans le souci de garantir la monnaie CFA (5) , liée par une parité fixe au franc Français (actuellement l’Euro), dans le cadre des conventions dites du « compte d’opérations ». En effet, en contrepartie de la garantie d’un taux de change fixe entre l’Euro et le franc CFA, utilisé par les pays d’AZF, ces derniers sont tenus de déposer une partie de leurs devises auprès du Trésor Français, à hauteur de 20% de couverture de l’émission monétaire. A l’heure actuelle, le taux de couverture de l’émission monétaire dépasse 110%, soit plus de 3000 Milliards de franc CFA pour la seule union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA). La question qui se pose ici est la suivante : « à quoi servent ces réserves ? » La réponse est édifiante : elles servent à garantir le taux de change CFA/Euro. Or, on voit bien que 20% de couverture de l’émission monétaire suffiraient à garantir cette parité, au regard des accords entre la France et les pays d’AZF. Les réserves excédentaires pourraient être utilisées pour financer la croissance et le développement en Afrique de l’Ouest. A l’attention des banquiers centraux en mal d’imagination, une partie de ces réserves pourrait financer le fonds de soutien des prix du coton réclamé à cor et à cri par les négociateurs du C4. Après tout, les devises proviennent de la sueur des producteurs africains. Il ne serait que justice qu’elles retournent à leurs créateurs. La détention de réserves excédentaires excessives valide le fait que la BCEAO n’a qu’un objectif de taux de change, au détriment des autres missions d’une banque centrale, notamment dans le souci d’apparaître comme une banque centrale « moderne », gérant une monnaie « forte », label s’il en est du monétarisme triomphant. C’est le nec plus ultra de l’extraversion monétaire. Ainsi, ce qu’on observe à l’heure actuelle, c’est une politique monétaire de la BCEAO ciblant un taux d’inflation de 2% comme principal objectif, la suppression de tout concours monétaire aux budgets des Etats de l’UEMOA, et une surliquidité bancaire de 400 Milliards de franc CFA dont la principale cause est une libéralisation du système financier mal préparée et la principale conséquence, l’indépendance de fait du cartel des banques (ayant souvent leurs maisons mères en France) installées en Afrique de l’Ouest de la tutelle de la BCEAO.


3. Les économies cotonnières africaines, du fait des inerties fondées sur leur extraversion (production et exportation de cultures de rentes vers l’ancienne métropole) ont du mal à utiliser l'agriculture comme moyen de développement, notamment du point de vue de la souveraineté alimentaire des populations, en dépit de certaines complémentarités coton/céréales. De fait, elles utilisent les devises issues de l'exportation des matières premières agricoles et minières (coton, cacao, or...) pour importer des produits alimentaires, indispensables pour combler le gap alimentaire. Ces importations sont d'autant plus facilitées que les économies de l'UEMOA disposent d'une monnaie CFA rattachée de manière fixe à l'Euro. Ainsi se referme le piège de la dépendance des pays de l'UEMOA, car le régime monétaire actuel ne sert pas à impulser un processus de développement, mais à entretenir le cycle de la dépendance vis-à-vis de l'ancienne métropole.

En outre, du fait de la dépréciation du dollar US vis-à-vis de l’Euro/CFA, les filières cotonnières d’AZF ont perdu entre 35 et 40% de compétitivité à l’export ces trois dernières années, ce qui est largement supérieur aux effets néfastes des subventions euro américaines. Ce constat est révélateur de la conspiration du silence qui existe autour du fonctionnement de la zone Franc : en effet, les rares économistes qui s’émeuvent de constater que les économies parmi les plus faibles du monde (AZF) sont rattachées à la monnaie la plus forte du monde (Euro), ne suggèrent qu’une dévaluation du franc CFA, à l’instar de celle de janvier 1994. Or, il a suffi que les économies concurrentes de celles des pays AZF, notamment anglophones d’Afrique et asiatiques disposant d’un régime de changes flottants, déprécient leur monnaie pour résoudre leur problème de compétitivité prix qui se profilait à l’horizon vis-à-vis des pays AZF. La principale réponse à la dévaluation de 1994 a été une explosion de la production du coton en AZF, issue de l’augmentation des superficies cotonnières, fruit de la rationalité des producteurs de coton, des sociétés cotonnières et des Etats concernés qui ont eu beau jeu d’anticiper des gains nouveaux, sans aucune contrepartie en termes d’effort à fournir pour accroître la productivité du coton. On est donc loin du compte car ce dont il s’agit, c’est moins d’une question de parité fût-elle rigide, que de la capacité de la politique monétaire des économies de la zone CFA à répondre aux chocs exogènes et donc du type idoine de régime monétaire. Le CFA devrait au minimum fluctuer (dans des proportions à déterminer) de sorte à jouer un rôle contra cyclique et servir de signal au secteur réel de l’économie du point de vue de ses performances. Il n’est pas concevable que la monnaie puisse être autant déconnectée des conditions effectives des économies d’AZF. Il convient de rappeler que le taux de change est un prix, qui lorsqu’il est fixe dans un environnement par ailleurs libéralisé après deux décennies d’ajustement structurel, est susceptible d’engendrer des effets pervers sur les économies. Il y va de la cohérence d’ensemble de l’architecture globale du système économique. Or, dans un contexte de libre circulation des capitaux et d’ancrage rigide avec l’Euro, le triangle des incompatibilités de Mundell montre l’impossibilité pour les autorités monétaires d’AZF de mener une politique monétaire indépendante, adaptée au cycle de leurs économies.

J.T. Pouemi dénonçait il y a déjà plus de 25 ans la répression monétaire de l’AZF(6) . Force est de constater que la situation ne s’est pas améliorée, les deux principales banques centrales de la zone Franc (BCEAO et BEAC) fonctionnant plus comme de simples caisses d’émission (dans la mesure où les taux de couverture de l’émission monétaire sont durablement supérieurs à 100%) que de véritables banques centrales de pays en développement nécessitant un minimum de 7% de croissance du PIB afin d’atteindre les objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Une réflexion d’urgence s’impose sur l’opportunité de disposer de réserves de change excessives, d’une monnaie très forte, d’une surliquidité bancaire avérée coexistant avec un sous financement chronique des activités économiques, un faible taux de croissance économique, une pauvreté galopante, une agriculture familiale aux abois.


La double extraversion des économies d’AZF, à savoir celle des filières de rente, notamment cotonnières (avec moins de 5% du coton transformé en AZF) et de la monnaie (avec des réserves de change excédentaires déposées auprès du Trésor Français et une politique monétaire paralysée par un taux de change fixe Euro/CFA) recèle en elle les germes d’une explosion sociale dont la principale soupape de sécurité, les vagues massives de migration de jeunes africains vers les pays du Nord, ne saurait constituer une réponse saine et durable pour l’avenir du continent. Il y a fort à craindre que ce ne soit au contraire le chant du cygne des espoirs fondés sur le continent africain par les pères de l’indépendance.


Bamako, le 22 janvier 2007.


1. Economiste au CIRAD, unité de recherche « Politiques et Marchés », en poste à l’Institut d’Economie Rurale du Mali (IER), Programme Coton, Bamako. Contact : nubukpo@cirad.fr


2. Michel FOK (1999) « Histoire du développement de la filière cotonnière au Mali », contribution au séminaire du CIRAD « Rôle et place de la recherche pour le développement des filières cotonnières en évolution en Afrique », Montpellier, 01-02 septembre 1999, 8P.


3. Compagnie Française de Développement des Textiles


4. Tom BASSETT (2002) « Le coton des paysans », IRD éditions, Paris, 2002, 292P.


5. Le franc CFA est le franc de la communauté financière africaine, appellation qui fait suite à « franc des colonies françaises d’Afrique ».


6. Joseph TCHUNDJANG POUEMI (1979) « Monnaie, servitude et liberté : la répression monétaire de l’Afrique »,


Editions Jeune Afrique, 1980
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Tii
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Messages: 55

MessagePosté le: Lun 23 Avr 2007 13:25    Sujet du message: Répondre en citant

Salut,

Nino a écrit:
Tii a écrit:
La particularité de la monnaie est qu'elle sert d'étalon pour les autres biens mais aussi pour elle-même.


??? Comment cela se pourrait-il ?

Quand j'achète ou je vends la monnaie (monnaie=bien) sa valeur est mesurée par une unité monétaire (monnaie=étalon).

Nino a écrit:
Il y'a "la" monnaie interne à un Etat, mais dans le monde, il existe différentes monnaies

Il y a différentes unités monétaires qui peuvent être spécifiques à un Etat (par ex. le yuan pour la Chine) ou utilisées par plusieurs Etats (l'euro par exemple).

Nino a écrit:
Aujourd'hui, "la" monnaie universelle n'existe pas.

Oui. Mais, il existe une monnaie (ou unité monétaire) de référence: le dollar US.

Nino a écrit:
Parler de "monnaie" pour dire liquidités par exemple est un abus de langage

Non. La monnaie est aussi définie comme l'ensemble des moyens de paiements en circulation dans un pays. Cet ensemble - encore appelé masse monétaire - est constitué entre autres des liquidités (ou avoirs liquides): monnaie divisionnaire, monnaie fiduciaire et monnaie scripturale.

Nino a écrit:
L'unité monétaire est l'une des seules mesures qui varie dans le temps. Le kg, le m, la s, le J, le W, le C, aucune unité de mesure ne varie dans le temps.

Oui.

Nino a écrit:
Je n'imagine pas qu'on me dise que la Sanaga fai désormais 500 km et non 900km

Tu as tort. La Sanaga du fait de la sécheresse peut bien rétrécir. L'objet mesuré peut varier mais pas la métrique, sauf comme tu l'as dit plus haut pour le cas de l'unité monétaire.

Cdlt.
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bamiléké
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MessagePosté le: Dim 13 Mai 2007 21:43    Sujet du message: Répondre en citant

Donnez moi le contrôle sur la monnaie d'une nation,
et je n'aurai pas à me soucier de ceux qui font ses lois."

Mayer Amshel Rothschild (1743-1812)
_________________
Mentalité de la cueuillette=sida économique

« nan laara an saara » :
"Si on se couche, on est mort" . Joseph Ki-Zerbo
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kapro
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Messages: 33

MessagePosté le: Ven 18 Mai 2007 17:12    Sujet du message: Le chantage à l'indépendance monétaire!!!! Répondre en citant

Salut à tous!

Je prends le tran en marche et j'espère apporter ma pierre à l'édifice.
LE fil est intéressant à coup sûr.
Bref, je pense que nous avons les moyens, pour autant que la volonté soit portée par les dirigeants de nos pays, de contraindre la France, et par delà même l'UE, à lâcher du lest.

Je suis d'accord que le principe de la solidarité peut être un plus dans le concept de ZMO, avec alors une application concrète en Afrique. Mais dans le même temps, je dois dire que les zones CFA sont les seules à s'être créées sans critères de convergence préalables, que ce soit sur le type d'économies des pays membres que sur la politique économique de ces pays, vue de l'intérieur!!!! Inutile de rappeler le seul désir de sécurisation des approvisionnements français qui ont présidé à la création dès 1948 du CFA!
En effet, on trouve au sein des zones CFA, des pays qui ont des économies disparates, certes surtout tournées vers l'export de matières premières et l'import de produits manufacturés, les denrées exportées ne sont pas rangées à la même enseigne, en plus du fait que leur prix sur le marché n'est nullement contrôlé par les pays exportateurs.
Le pétrole equato-guinéen, l'uranium nigérien, le coton malien, le beurre de karité burkinabè, le cacao ivoirien, le bois camerounais, ne sont pas des mêmes catégories.
Pire encore, la consommation interne n'est pas la même, et on peut déplorer uen absence totale de possibilité de stimulation de cette consommation, par le levier classique qu'est le taux d'intérêt! Quel est le taux directeur du CFA? Bien malin serait celui qui le donnerait, et ce n'est ni à la BEAC ou à la BCEA qu'on aura une réponse.
Et même si on en avait une, quelle est la politique bancaire dans les pays CFA quand on sait que l'informel l'emporte à tous les coups, avec moins de 10% de la population qui ont un compte en banque.
Et pour le crédit alors, inutile d'en parler car dans les pays CFA plus qu'ailleurs, les rares prêts consentis par les banques ou autres intitutions compétentes le sont uniquement pour le riches!!!!! Et bien sûr, on en voit jamais l'ombre d'un quelconque remboursement.


Bref, revenons au fil, avec un propos est simple.
Etant donné que le politique monétaire pour les zones CFA s'est toujours décidée à Paris, alors la France a une part de responsabilité dans les déboires des pays CFA, qui sont 12 sur 14 à figurer dans les PPTE. Or le lien entre la politique monétaire et l'économie d'un pays est trivial.

Nos banques centrales BCEO et BEAC sont factices, étant donné le peu de prérogatives qu'elles ont.

Donc soit la France lâche le lest, soit elle accepte de considérer les pays CFA comme territoires d'outre mer, avec liberté de circulation des citoyens CFA sur toute l'étendue du territoire français, y compris la métropole!!!!!

En effet, la France est aussi directement impliquée dans la politique des pays CFA, même quand ceux-ci ne sont pas francophones.

Voilà donc une possibilité de s'affranchir (enfin) de la tutelle d'usurier que la France a sur nos pays : faire un chantage à l'indépendance.
_________________
Après le barbarisme, le christianisme, l'esclavagisme, le colonialisme, le communisme, le capitalisme, l'islamisme et le mondialisme, l'heure du culturalisme arrivera bientôt...
Les notions d'exception et de diversité culturelles sont déjà en place, et nul doute que pour la suite de ce mouvement, l'Afrique aura beaucoup à apporter au Monde.

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MessagePosté le: Ven 18 Mai 2007 20:46    Sujet du message: Re: Le chantage à l'indépendance monétaire!!!! Répondre en citant

kapro a écrit:
Salut à tous!


Nos banques centrales BCEO et BEAC sont factices, étant donné le peu de prérogatives qu'elles ont.


C'est clair le système bancaire ne joue pas son rôle, il joue la carte de l'apathie, des besoins énormes existent en terme de creation de PME et PMI avec quasiment aucune chance d'obtenir des financements. Je crois que les banques se sont spécialisées dans les dépôts à vue et même là, le résultat reste mitigé quand on voit le pourcentage de la population urbaine disposant d'un compte en banque.

kapro a écrit:

Donc soit la France lâche le lest, soit elle accepte de considérer les pays CFA comme territoires d'outre mer, avec liberté de circulation des citoyens CFA sur toute l'étendue du territoire français, y compris la métropole!!!!!


Je ne le crois pas une seconde, ça ne marche pas comme ça et puis tu
as vu comment "l'immigration" en tout celle concernant les non blancs !! et en particuliers les immigrants magrhebins et sub-sahariens est devenue le principal sujet pour gagner les élèctions présidentielles en France. Alors de là à voir les cityoens de la zone CFA circuler librement en France... France qui d'ailleurs ne s'appartient plus complètement puisque étant désormais intégrée dans l'union européenne.

Il ne vont rien lacher du tout, il vont te dévaluer ton Francs CFA vite fait bien fait, histoire de racheter pour trois fois rien nos matières premières. On verra bien alors la réaction de nos PAYS, ça va être chaud. Moi je suis pour la création d'union(s) monétaire(s) de l'ouest et du centre qui ne soient pas arrimée(s) au Francs ni même à l'Euro (ce qui est une folie vue la force de la monnaie européenne).

Frankelin Roosvelt voyait en la France de De Gaule la pire des puissances impérialistes (heureusement qu'elle n'avait pas entièrrement les moyens de sa politique sinon...). La caricaturale zone CFA nous permet aujourd'hui de mieux apprécier cette remarque.

kapro a écrit:

Voilà donc une possibilité de s'affranchir (enfin) de la tutelle d'usurier que la France à sur nos pays : faire un chantage à l'indépendance.


Yep, devenir vraiment indépendant sinon c'est la mort assurée !!
_________________

"Un jour j'ai entendu ces noirs prendre la parole, ils m'ont transmis leur vécu, j'ai compris leurs aspirations et j'ai cessé d'être l'ombre de moi même"

Qu'est ce qu'un camerounais sinon un africain, qu'est ce que le cameroun
sinon un ensemble de frontières inutiles. Vive l'intégration continentale, les USA "united state of Africa" et tous nos enfants, pères et mères des caraïbes.
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MessagePosté le: Dim 20 Mai 2007 02:13    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.lequotidien.sn/articles/article.CFM?article_id=44313

Citation:
BCEAO - BATAILLE AUTOUR DU POSTE DE GOUVERNEUR : C’EST L’IVOIRE OU RIEN

BCEAO - En cas de retrait de la Côte-d’Ivoire : La zone Cfa perdrait beaucoup

Depuis que la Côte d’Ivoire s’arc-boute à «son» poste de gouverneur de la Banque, que d’autres partenaires veulent lui arracher, certains jusqu’au-boutistes n’hésitent pas à envisager l’éclatement de l’Union monétaire. Les conseillers à qui le président Wade avait demandé de lui présenter les scénarios possibles de la conséquence du retrait de la Côte d’Ivoire, ne lui ont laissé aucune illusion sur la viabilité de la monnaie ainsi amputée.

Le président de la République avait commandité une étude sur la situation de la zone monétaire Uemoa, dans une hypothèse de retrait de la Côte d’Ivoire. L’un des experts qui ont travaillé sur la question, le professeur d’université Moustapha Kassé, a expliqué, le mardi dernier, que les résultats de l’étude ne sont pas roses pour les pays de la zone monétaire. Si la Côte d’Ivoire décidait de se retirer de la Bceao, il n’est pas certain, en l’état actuel de la situation économique des sept pays restants, qu’ils puissent établir une banque qui ait la vigueur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest, telle qu’on la connaît actuellement.

Le Pr Kassé a indiqué que la majorité des avoirs de la Bceao, à savoir environ 1900 milliards des 3500 milliards de francs Cfa de réserve de devises de la banque, proviennent de la Côte d’Ivoire. «Or, en cas de séparation, chacun reprend ce qui lui appartient.» Ce qui ne laisse plus grand-chose au groupe restant. D’ailleurs, le Sénégal, qui est parmi les mieux lotis, ne possède que 700 milliards des avoirs de la Bceao. «Est-ce suffisant pour créer une banque ?», interroge le Pr. Kassé.

L’ancien doyen de la Faculté des Sciences économiques et de gestion (Faseg) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), s’exprimait le mardi dernier, à la Résidence hôtelière Le Ndiambour, lors d’un séminaire sur l’évaluation de l’étude prospective «Sénégal 2025». L’universitaire a voulu, en donnant l’exemple de la Bceao, démontrer le fait que le Sénégal, par ses élites et par sa classe dirigeante, est «incapable, dans les conditions actuelles, d’avoir une politique monétaire indépendante». Ce débat a été remis au goût du jour, comme l’a précisé le Pr Kassé, par la volonté exprimée par les dirigeants ivoiriens, de voir un de leurs ressortissants occuper le poste de gouverneur de la Bceao, à la suite du gouverneur sortant, Charles Konan Banny. Avant même l’hebdomadaire international Jeune Afrique, de nombreux organes avaient fait état de la volonté de dirigeants ivoiriens, dont le président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, de voir la Côte d’Ivoire sortir du Franc Cfa pour créer sa monnaie propre, en cas de divergences avec ses partenaires.

Il est vrai que si la Côte d’Ivoire est le partenaire le plus riche de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), elle est également l’un des plus endettés. Depuis le déclenchement de la crise politico-militaire qui a coupé le pays en deux, le gouvernement du Président Laurent Gbagbo, invoquant la situation du pays, a cessé de verser sa contribution aux différents organes de la banque. Si elle veut se retirer, elle ne pourrait le faire qu’après s’être acquittée de tous ses engagements et avoir régularisé sa situation. Mais, comme le dit un fonctionnaire togolais de la Bceao, il n’est de l’intérêt de personne, de pousser les Ivoiriens à se retirer de l’institution communautaire. «Si les gens mettent en avant le devenir de la banque et son renforcement, ils ne vont pas chercher à radicaliser la position des Ivoiriens, d’autant que même les rebelles n’imaginent pas que la direction de la Bceao puisse revenir à un non-Ivoirien. Qu’on le veuille ou pas, si la Côte d’Ivoire devait se retirer de l’Uemoa, la zone perdrait beaucoup de sa force et le processus d’intégration des pays de la Cedeao serait fortement retardé.»

DEVALUATION

En plus de permettre à ses membres de bénéficier d’une monnaie forte, la Bceao a l’avantage inestimable de permettre à certains Etats particulièrement dépensiers, de bénéficier de la mutualisation des résultats, que permet le compte d’opération communautaire. La solidarité de la banque, qui traite tous ses membres en un compte unique, permet à certains de faire des dépassements budgétaires ou de se payer des déficits quasi illimités dans leur gestion.

L’agent de la Bceao ajoute même par ailleurs que, «si la Côte d’Ivoire devait quitter la banque aujourd’hui, une autre dévaluation deviendrait absoulument inévitable», parce que les économies restant ne sont pas assez fortes pour supporter la monnaie commune à son taux actuel.

Le Pr Kassé pour sa part, indique que seule la présence d’un pays comme le Ghana aurait pu contrebalancer la prédominance de la Côte d’Ivoire dans la Bceao. «Malheureusement, au moment où le Ghana se préparait pour demander à intégrer la zone, il y a eu la dévaluation du franc Cfa. Cela les a refroidis, et ils ont préféré se préparer de leur côté, pour créer une autre zone monétaire avec le Nigeria et d’autres pays.»

Tout le débat sur la sortie éventuelle de la Côte d’Ivoire de la Bceao et, éventuellement, de l’Uemoa, se pose depuis que le gouverneur Charles Konan Banny a fait comprendre aux dirigeants de la zone qu’il ne souhaiterait pas retrouver le poste qu’il avait confié provisoirement, à son adjoint Damo Justin Barro. Alors que les dirigeants ivoiriens font clairement entendre qu’ils ne pourraient accepter, pour lui succéder à ce poste, qu’un autre Ivoirien. D’autres, comme le président Abdoulaye Wade, voudraient faire jouer le principe de la rotation.



Somebody needs to slap Wade!! Comme toujours il se prend pour le plus intelligent et se croit tout permis.
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Wade, une erreur dans l'histoire du Senegal!
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kapro
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MessagePosté le: Dim 20 Mai 2007 11:47    Sujet du message: Re: Le chantage à l'indépendance monétaire!!!! Répondre en citant

Concept a écrit:

kapro a écrit:

Donc soit la France lâche le lest, soit elle accepte de considérer les pays CFA comme territoires d'outre mer, avec liberté de circulation des citoyens CFA sur toute l'étendue du territoire français, y compris la métropole!!!!!


Je ne le crois pas une seconde, ça ne marche pas comme ça et puis tu
as vu comment "l'immigration" en tout celle concernant les non blancs !! et en particuliers les immigrants magrhebins et sub-sahariens est devenue le principal sujet pour gagner les élèctions présidentielles en France. Alors de là à voir les cityoens de la zone CFA circuler librement en France... France qui d'ailleurs ne s'appartient plus complètement puisque étant désormais intégrée dans l'union européenne.

Il ne vont rien lacher du tout, il vont te dévaluer ton Francs CFA vite fait bien fait, histoire de racheter pour trois fois rien nos matières premières. On verra bien alors la réaction de nos PAYS, ça va être chaud. Moi je suis pour la création d'union(s) monétaire(s) de l'ouest et du centre qui ne soient pas arrimée(s) au Francs ni même à l'Euro (ce qui est une folie vue la force de la monnaie européenne).


Salut Concept_

Justement, il ne faut jamais oublié que la première des difficultés à l'hgeure actuelle est celel de l'information...
Inutile de rvenir par exemple sur le Journal télévisé, point phare de l'actualité de toutes les chaînes généralistes pour constater non seulement que le traitement de l'information est quasiment identique sur les principaux médias, mais surtout que le contenu et l'ordre des rubriques y est similaire aussi.
Bien entendu tout cela manque de profondeur, et on recherche plus le sensationnel, l'info-spectacle, le cliché...

Donc, je pense que le français désormais décompléxé qui assume son vote d'extrême droite croit que l'immigré, et particulièrement Noir, est la source des ses problèmes.
Il est à mille lieux d'ignorer que la réalité peut être très différente, en terme de profit de l'un sur l'autre.
Voilà le travail que les associations qui se réclament pourfendeuses du droit et du respect des "minorit"s visibles" devraient faire: informer sur la vérité des chiffres, sans tabous, en remontant au besoin au passé" lointain pour mieux expliquer la réalité actuelle.

Après, je veux bien voir comment le peuple réagira.
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Les notions d'exception et de diversité culturelles sont déjà en place, et nul doute que pour la suite de ce mouvement, l'Afrique aura beaucoup à apporter au Monde.

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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mer 06 Juin 2007 09:08    Sujet du message: Répondre en citant

Voici un autre point de vue très informé sur ce sujet :


La BCEAO, l’Afrique de l’ouest et ses vieux démons

L’éclatement de la fédération de l’Afrique occidentale française à la faveur de la loi cadre du 23 juin 1956 à laissé à nos pères et à nos aînés le souvenir amer de l’amertume d’une balkanisation du continent africain et surtout l’échec d’une tentative africaine de regroupement qui aurait pu nous conduire avec plus de force vers l’indépendance réelle de notre continent.

Ainsi donc du 16 juin 1895 au 23 juin 1956, la fédération l’Afrique occidentale française a vécu sans préparer les peuples à affronter la difficile épreuve de l’indépendance. Il est bon ici de retourner en arrière pour comprendre l’esprit et le but de la création de cette fédération.

En procédant à cette vaste unification ouest africaine, le colonisateur français entendait rassembler les meilleurs conditions pour étendre et consolider son implantation dans la région, et exploiter celle-ci à son profit : il ne demandait aux enfants du pays que d’être des « bons africains » et de contribuer à la réalisation de cet objectif.

Aussi , lorsqu’il allait constater, à la veille des indépendances, que la fédération risquait de tomber aux mains des africains, ne ferait-il ( pour le moins) rien pour en empêcher l’éclatement : sa balkanisation ( tout comme celle de l’AEF) servirait mieux désormais les intérêts de la France .

Aujourd’hui encore il est mieux pour la France d’avoir à la tête de nos pays des Sassou Nguesso, des Idriss Deby, des paul Bya, des Compaoré, Bozizé, Faure Gnassingbé et autres El Hadj Omar Albert Bernard Bongo Odimba, que des dirigeants nationalistes attachés à l’indépendance réelle de nos pays.

Dans un contexte international où sont préconisées des intégrations régionales, l’Afrique est aujourd’hui encore habitée par ses vieux rêves d’unité et d’intégration que la création de nombreuses structures à l’échelle continentale, régionale, ou sous régionale n’a pu satisfaire.

Il ne s’agit pas ici pour le chercheur que nous sommes de réanimer les vieilles rancoeurs à propos d’un passé colonial désormais révolu, les manifestations anti-françaises d’Abidjan en novembre 2004 nous montrent clairement que cette période de soumission à plat ventre au colonialisme français est terminée.

Nous devons plutôt tirer les leçons de nos incohérences et des erreurs d’hier qui refont surface aujourd’hui pour empoisonner l’avenir commun, car sans y prendre garde nous avons laissé pousser les même plantes vénéneuses qui nous ont conduit à la balkanisation de l’Afrique.

En y réfléchissant, la BECAO est ce qui reste du vestige colonial, c’est la banque centrale et l’institut d’émission commun des huit pays membres de l’union monétaire ouest africaine ( UMOA).

Selon un accord entre les membres le siège est fixé à Dakar au Sénégal et le poste de gouverneur revient à la Côte d’Ivoire, le pays qui détient plus de la moitié des réserves monétaires de la banque centrale.

C’est la mise en cause par le président sénégalais Abdoulaye Wade, du poste de gouverneur dévolu à la Côte d’Ivoire qui pose aujourd’hui problème, le Sénégal soutenu par le Niger et d’autres pays membres souhaitent que l’occupation de ce poste soit de façon tournante, les ivoiriens répliquent en disant que c’est celui qui a plus d’argent dans la banque, qui doit la diriger.

Nous sommes devant une question éminemment sensible qui peut conduire à terme à la mort de la BCEAO, car la position ivoirienne ne manque pas de bon sens. Ils disent que : << la Banque mondiale est diriger par un américain depuis sa création car les USA représentent l’actionnaire majoritaire, nous sommes dans le même cas de figure >>.

Le président ivoirien complètement en phase avec les ivoiriens y compris les rebelle, enfonce le clou en disant clairement <>.

Chers compatriotes africains, nous sommes dans une situations critique et même grave, que deviendra le Franc CFA si la Côte d’Ivoire quittait demain la BCEAO ? est ce que les économies fragiles et fragilisées de cette sous régions pourront survivre à une absence si grande de réserve pour consolider la convertibilité du CFA et sa force sur le marché financier ? quel viabilité aura donc ce franc CFA amputé des réserves de la Côte d’Ivoire ? car les statuts de la banque que nous avons examiné sont formels, en cas de séparation, chacun récupère ses avoirs.

Sur les 3500 milliards de francs Cfa de réserve les ivoiriens détiennent 1900 milliards c'est-à-dire plus de la moitié. Dans quel entreprise au monde peut-on envisager une présidence tournante devant un actionnaire ayant plus de 60% des avoirs ?

Les ivoiriens disent que les Sénégalais poussés par la France cherche à affaiblir leur pays au sein de la banque. Mais dans quel but ? en vérité les ivoiriens n’ont jamais caché leur dégoût pour le compte opération que la BCEAO détient à la banque de France et au trésor français.

Ce compte oblige les pays membres de la BCEAO à y déposer la moitié de leur avoirs en devise. Les ivoiriens qui ont été profondément meurtris par la tuerie sanglante de leurs compatriotes en novembre 2004 devant l’hôtel ivoire par une l’armée française venue chez eux pour soit disant soutenir la paix, ne veulent plus de la tutelle monétaire française.

Les ivoiriens n’ont jamais caché leur opposition à la manière et à la façon cavalière dont ce compte opération est géré par la France de 1960 à nos jours, sans rendre compte aux pays membres de la BCEAO. ils n’apprécient pas surtout la présence des français au conseil d’administration de la BCEAO où les décisions sont prises à l’unanimité et non selon les avoirs de chacun. Et puis si la France n’est plus membre de la zone franc, que font ces représentant à la BCEAO ?

Les ivoiriens soupçonneux pensent que la France place les devises des pays africains en banque et utilise les intérêts pour éponger son propre déficit budgétaire.
Si tel est le cas il s’agit ici d’un vol et d’une mauvaise foi qui conduit nos malheureux pays à des restrictions budgétaires inacceptables. Quel est le pays européen qui accepterais aujourd’hui de fonctionner amputé de la moitié de ses recettes d’exportation? Pourquoi les africains doivent-ils accepter ce qu’un chien n’accepterait pas aujourd’hui ?

En plus quand une institution internationale ou un pays comme la Chine ou le Japon accordent un prêt à un pays membre de la BCEAO, cet argent doit transiter sur ce compte opération qui fait de nos pays des pourvoyeurs de devises du trésor français. C’est inacceptable.

Il faut franchement en finir avec cette vassalisation et détaché nos pays de la remorque française. Attention, Il ne s’agit pas ici d’être pour ou contre la France. La dignité et la souveraineté des Etats ne peuvent s’accommoder de pratiques qui font de nos pays des mineurs devant un tuteur, c’est une position de principe, elle est non négociable.

Aucun des autres pays membres ne veut aborder courageusement ces questions de simple bon sens qui conditionnent l’avenir de la banque centrale. Nous somme devant le fameux complexe du colonisé dont parlaient Albert Memmi et notre frère Frantz Fanon, ce médecin psychiatre, antillais qui en soignant les fous, voulait aussi sauver les hommes.

Quand un peuple n’a d’autres ressources que de choisir son genre de mort, quand il n’a reçu de ses oppresseurs qu’un seul cadeau, le désespoir, qu’est ce qui lui reste à perdre ? c’est son malheur qui deviendra son courage. les ivoiriens disent aujourd’hui avec un sans gêne qui fait frémir qu’ils ne veulent pas être la vache à lait de la BCEAO.

Nous voulons rappeler ici que dans le combat mené par nos pères contre la balkanisation de l’Afrique, Cette expression avait déjà été utilisé par Félix Houphouet-Boigny, le premier président de la Côte d’Ivoire, le 04 décembre 1958 << jamais la Côte d’Ivoire n’acceptera d’entrer dans une quelconque fédération. Nous ne voulons pas être la vache à lait de l’Afrique de l’ouest. >> .nous signalons que la contribution de la côte d’ivoire, représentait 50 % du budget de l’AOF,

Depuis lors toutes les tentatives de regroupements fédérales ont avortés sur le continent africain. De la fédération du Mali à la Sénégambie en passant par la République fédérale du Cameroun, ne parlons même pas de la géante fédération du Nigeria au pied d’argile qui arrive à peine à tenir debout malgré ses béquilles.

En définitive il ne nous reste que la voie difficile et malaisée des organisations régionales et sous-régionales qui s’assigneraient pour objectif l’intégration économique, puis à terme l’intégration politique.

Il faut malheureusement constater que les dirigeants politiques de l’Afrique occidentale semblent plus attirés par la coopération, qui préservent les souverainetés, que par l’intégration qui implique que les Etats soient décidés à abandonner à une organisation supranationale un pouvoir de décision dans un certains nombres de domaines.

En outre nous constatons que même une politique de coopération qui pourrait être un pas vers l’intégration, se heurte à de nombreuses difficultés. C’est cela qui nous fait dire ici que l’accent mis sur la supranationalité par les Etats membres de la CEDEAO à l’occasion de l’acte de révision de la fondation de la communauté en 1993. comme moyen de renforcer son rôle est pour nous douteux.

L’échec de la communauté économique de l’Afrique orientale ( Kenya, Ouganda, Tanzanie) est encore présent dans nos esprits pour nous rappeler qu’il ne suffit pas d’adopter des règles de droit, aussi perfectionnées et aussi contraignantes soient-elles pour garantir que la pratique sera nécessairement conforme au droit.

Dans cette voie, le juriste qu’est le président sénégalais Abdoulaye Wade, doit demeurer modeste, pour que la communauté et surtout la BCEAO atteignent leurs objectifs. Cela exige une combinaison effective du droit, du pouvoir, du politique et de l’économique. C’est une synthèse à vrais dire difficile à réaliser. Mais nous préférons cette difficulté surmontable que la mort de la BCEAO.
Les sénégalais à ce jour semble ne pas avoir tiré les leçons de l’éclatement de l’AOF et de la fédération du Mali.

Que reprochaient les autres africains aux dirigeants politiques sénégalais ? la colonie du Sénégal avait pour capitale la ville de Saint Louis, de 1902 à 1957. en transférant sa capitale à Dakar en 1957 le Sénégal s’est approprié les infrastructures de la fédération d’AOF. C’est ce qui a fait que d’autres pays ont refusés de se joindre à la fédération éphémère du Mali. Ils craignaient une colonisation sénégalaise. Est-ce vrais ?

Dans la crise qui a provoqué l’éclatement de la fédération du Mali, le Sénégal fut d’ailleurs le premier à proclamer son indépendance, laissant le soudan français porter aujourd’hui encore le nom de ce veille empire qui fut un des meilleurs exemples d’Etat décentralisé de l’Afrique de nos pères, le Mali.

Les ivoiriens reprochent aujourd’hui au Sénégal et à son président de rouler pour la France, de vouloir assumer la direction de la BCEAO alors que ce pays abrite déjà le siège de la Banque centrale. Vouloir instaurer une présidence tournante, c’est oublier les intérêts de celui qui a plus d’argent dans la banque. Comme nous le constatons les positions sont inconciliables et la rupture semble se dessiner à l’horizon.

Dans les sciences stratégiques, on enseigne aux étudiants en première année de ne jamais déclencher une épreuve de force sans être certains de remporter l’issue finale. Les ivoiriens étudient en ce moment la possibilité de quitter la BCEAO et de battre leur propre monnaie, les études de faisabilité sont déjà sur la table du président de l’assemblée nationale ivoirienne le Pr Mamadou Koulibaly, fervent partisan de la sortie de son pays de cette banque centrale inféodée à la France.

Les ivoiriens sont persuadés qu’une monnaie téléguidée de l’étranger n’a jamais fait le développement d’un pays dans l’histoire du monde. Tous les pays qui ont réussi à sortir du sous-développement l’ont fait grâce à une monnaie émise par leur propre banque centrale.

Du Japon à la Chine, du Canada à Taiwan, de l’Inde aux USA, de la Grande Bretagne à la Norvège etc.. ils disent par ailleurs que toutes les anciennes colonie anglaises ont leur monnaie. De la Gambie à la Sierra Leone du Ghana, au Nigeria, du Kenya à la Tanzanie en passant par l’Ouganda. Alors pourquoi s’encombrer d’une monnaie pilotée de l’étranger par une France profiteuse, vampire et indigne ?

Sortir de la colonisation monétaire française est le but avoué des ivoiriens. En adoptant une position intransigeante sur une question aussi sensible.
Le Sénégal et son président ont donné du grain à moudre au moulin des jusqu’auboutistes ivoiriens qui veulent constituer avec le Ghana voisin une monnaie forte à laquelle se joindraient sans doute les Togolais et Béninois qui comprendront très vite où se trouvent leurs intérêts.

Dans cette hypothèse qui est très plausible, que deviendront les pays comme le Niger, le Burkina Faso ou le Mali qui ont soutenu le Sénégal dans cette croisade pour un gouvernorat tournant qui en fin de compte sera contre productif et affaiblira encore plus cette sous région qui arrive à peine à relever la tête des soutes de son histoire récente ?

Qui est faite de rebellions, de sécheresses, de déficits céréaliers, de mutineries de méningite, de paludisme et de sida, sans parler de pays où l’Etat a du mal à payer les salaires de la fonction publique. Que deviendront les belles promesses de l’UEMOA ? ( l’union économique et monétaire ouest africaine).

Nous voulons rappeler ici le cas de la RAN, la régie de chemin de fer Abidjan Niger. Des problèmes de gestion et de personnes entre les burkinabés et les ivoiriens ont entraînés la mort de la RAN et la création de deux sociétés la SCFB société de chemin de fer du Burkina Faso et la société ivoirienne de chemin de fer, SICF devenu depuis la SITARAIL. Dans les fait le Burkina fut le principal perdant de cette opération car les ivoiriens grâce à leur réseaux routier n’étaient pas tributaires de la RAN.

Aujourd’hui les trains circulent de moins en moins sur cette ligne de chemin de fer Abidjan Ouagadougou. Pour le bonheur des transporteurs ivoiriens qui ont constitué une flotte de gros camions assurant pour leur profit une bonne partie du transport inter-Etat devenu florissant en cette période de récolte du coton au Mali et au Burkina Faso.

Ceux qui suivent aveuglement la France aujourd’hui ne doivent pas oublier que ce pays n’est plus une grande puissance, c’est une puissance moyenne dans les affaires du monde.
Si la Côte d’Ivoire, sous la pression de sa classe politique et de son opinion publique quittait demain la BCEAO, la France sera incapable avec ses 1500 milliards d’Euro de dette publique qu’elle a de trouver les 1900 milliards de Francs CFA pour permettre à la BCEAO de survivre.

Il est donc temps pour nos peuples et nos dirigeants politiques de la sous région ouest africaine de comprendre la nécessité d’atteindre des objectifs communautaires et surtout de savoir raison garder afin de nous éviter les querelles de leadership, les intérêts personnels, particuliers donc égoïstes mesquins, partiels et parcellaires, qui ont si souvent affaiblis nos peuples et empêché la construction d’une nation africaine digne de ce nom.

Cette situation générale de notre continent ressemble curieusement à l’état de Byzance à la fin du mois de mai 1453, les armées ottomans de Mehmet Fathi Sultan, dont le but avoué était la destruction de la chrétienté byzantine , se trouvèrent sous les murs de Constantinople, les théologiens partisans de Gustiniani et ceux qui défendaient les théories de Notaras continuaient à s’épuiser dans des discutions stériles.

Sur les murs ébréchés, l’empereur Constantin XI fit porter des icônes afin de faire reculer par magie les forces de l’antéchrist. Les africains aujourd’hui sont dans le même cas de figure. Alors que le continent est assiégé par toutes les maladies de la terre, alors que la famines fait rage et que même l’eau nous fait défaut, les dirigeants politiques s’épuisent à ne plus en finir dans les mots et autres discours mesquins qui nous font perdre notre temps dans notre marche commune vers la réalité.

Victor Hugo, écrivait : << le mot tient le globe sous ses pieds. Et l’asservit>> nos gouvernants africains semblent partager cet avis qui est une grossière erreur !
Merci de votre aimable attention.

Dr SERGE-NICOLAS NZI
Chercheur en communication
Directeur du centre africains d’études Stratégiques
CP. 66 VEZIA-LUGANO
CH-6843 SUISSE
Tel. 004179.246.53.53
nznicolas@yahoo.fr

_________________
http://www.afrocentricite.com/
Umoja Ni Nguvu !!!

Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
comme Patrice Lumumba,
comme Walter Rodney,
comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
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Nkossi
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MessagePosté le: Dim 14 Oct 2007 19:16    Sujet du message: Répondre en citant

La CEDEAO commande une étude sur le lancement de la monnaie susceptible de lui permettre de choisir l'option la plus efficace pour la mise en place d'une monnaie unique dans la région. 12/10/2007

Une réunion extraordinaire du Conseil de convergence --une structure regroupant les ministres des Finances et les gouverneurs de banques centrales des Etats membres de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), a convenu de lancer une étude susceptible de lui permettre de choisir l'option la plus efficace pour la mise en place de la monnaie unique de la région, indique un communiqué parvenu jeudi à la PANA.

La rencontre, qui s'est tenue pendant une journée à Ouagadougou, au Burkina Faso, est l'une des trois du genre prévues par la Commission de la CEDEAO en application de la directive des dirigeants de l'Afrique de l'Ouest préconisant une approche unifiée de l'intégration monétaire, plutôt que l'approche actuelle à deux volets.

L'approche à deux volets appelle l'introduction, en janvier 2009, pour une période intérimaire et par plusieurs Etats membres (Ghana, Guinée, Gambie, Nigeria et Sierra Leone) d'une deuxième monnaie, l'ECO, qui coexistera avec le franc CFA, utilisé par les huit autres pays membres. Aux termes de cette approche, il sera procédé à une fusion des deux monnaies pour donner une monnaie unique.

Le Conseil de convergence, placé sous l'autorité de la Commission de la CEDEAO, collaborera avec les institutions régionales compétentes en vue de formuler les termes de référence et proposer une liste de consultants à partir de laquelle sera sélectionnée l'équipe qui sera chargée de réaliser l'étude.

Cette dernière, ajoute le communiqué, doit prendre en considération diverses options pour l'introduction de la monnaie unique, notamment les trois proposées par la réunion du groupe technique inter-institutionnel, qui a eu lieu à Accra, du 25 au 27 septembre 2007.

Le groupe technique a recommandé l'adoption de l'option de la "masse critique", dans le cadre de laquelle l'union monétaire commencera dans la région d'ici le mois de décembre 2009, à condition que le critère de la convergence soit respecté par un groupe de pays représentant 75% au moins du PIB régional.

Les autres sont options sont l'approche du "big-bang" et l'approche “gradualiste”. Plusieurs autres mesures ont aussi été proposées, en particulier la création d'institutions crédibles et fortes avant le lancement de l'union monétaire, un accord sur le pacte de la croissance et de la stabilité, la poursuite de la mise en oeuvre de divers critères de convergence et leur harmonisation après le démarrage de l'union.

D'autres propositions ont aussi été faites par la réunion, notamment celles visant la mise en place d'un fonds de solidarité pour aider les pays les plus faibles et l'institutionnalisation d'un mécanisme conjoint de surveillance au niveau des institutions régionales légalement habilitées à mettre en œuvre le programme de coopération monétaire.

Ces recommandations avaient été adoptées par la réunion précédente du comité technique du programme de coopération monétaire de la CEDEAO, qui s'est réuni à Ouagadougou le 8 octobre. La réunion a également accepté que les huit Etats membres de l'Union économique et monétaire de l'Afrique de l'Ouest (UEMOA) soient traités comme un bloc à l'effet de déterminer la masse critique.

En outre, le Conseil de convergence a insisté sur la nécessité d'un pacte de croissance et de stabilité, tout affirmant que les mesures prises ont pour finalité de faire de telle sorte que la monnaie proposée soit "créée sur la base de fondamentaux de gestion macroéconomique cohérents".
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kapro
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MessagePosté le: Lun 15 Oct 2007 17:32    Sujet du message: Des mauvais mots contre de vrais Maux!!! Répondre en citant

Des mots, encore et toujours!

Une autre monnaie satellite à côté du CFA! M'enfin! Qu'en est-il de l'indépendane monétaire véritable, c'est-à-dire la liberté de définir la politique économie à travers l'existence d'une banque centrale véritable...
Evoquer l'ECO à côté du CFA c'est faire comme si ce dernier avait du bon, alors qu'il est en partie responsable de l'endettement des PAZF, avec la pratique du change fixe avec la monnaie mère le FF, devenue depuis lors l'Euro!!!

Il faut arrêter les discours plein de concepts destinés à distraire, pour aller enfin à l'essentiel, et oser prendre le taureau par les cornes!!!

L'abcès doit être crevé sinon les pays Africains dèjà PPTE pour la plupart, feront définitivement des frais des politiques protectionnistes des pays du Nord, qui pour maintenir leur niveau continueront à appauvrir tous ceux qui ne comprennent pas la nécessité d'une liberté de manoeuvre monétaire, avec la complicité de la BM et du FMI!!!
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Après le barbarisme, le christianisme, l'esclavagisme, le colonialisme, le communisme, le capitalisme, l'islamisme et le mondialisme, l'heure du culturalisme arrivera bientôt...
Les notions d'exception et de diversité culturelles sont déjà en place, et nul doute que pour la suite de ce mouvement, l'Afrique aura beaucoup à apporter au Monde.

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Nkossi
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MessagePosté le: Lun 15 Oct 2007 17:58    Sujet du message: Répondre en citant

Ogotemmêli a écrit:

De grâce, il faudrait arrêter de singer l'Union Européenne. Quelle est l'identité de ces "experts" qui ont préconisé tous ces artifices technocratiques : "critère de convergence", "pacte de stabilité et de croissance", etc. ?

Quels sont les critères de convergence ayant présidé à la création du France des Colonies d'Afrique? Aucun!!! Sinon, un seul : la décision politique de la France visant à contrôler les transactions monétaires dans ses (ex)colonies...

La monnaie est un attribut de la souveraineté, au même titre que l'armée, la police, la justice et la loi. Il suffit donc aux Etats de la CEDEAO de décider souverainement la création d'une monnaie pour qu'aussitôt cette monnaie puisse voir le jour ; sans aucun préalable de "critères de convergence", ni de "pacte de croissance" : exactement comme si Etats décidaient souverainement de mettre ensemble leurs moyens de Défense Militaire...

Par conséquent, assez des tergiversations! Allons vite créer une monnaie unique ouest-africaine : comme une décision politique volontariste, de souveraineté pleine et entière des Etats de la CEDEAO ; et non pas comme une mesure de technocratie économique artificieuse...

Les seules questions de modalités techniques sont :
- quel nom de langue africaine pour la future monnaie?

- quels signes et symboles négro-africains pour la future monnaie ?

- quelle parité avec les principales monnaies internationales (Yen, Wuan, Dollar, Euro, etc.) ? Je préconiserais que cette parité soit calculée en fonction du cours de la monnaie des 15 économies les plus performantes et les plus puissantes du monde. Et que celle-ci permettre d'acheter le moins cher possible (en valeur nominale) tous les équipements, machine-outils et technologies dont nous avons le plus urgent besoin. Pour des économies aussi dépendantes de leurs importations comme les nôtres, il est imérieux d'avoir une monnaie très forte, afin d'acheter à faible prix la production nationale des autres pays. Quant à nos matières premières, en en transformant le maximum sur place, nous favoriserons l'augmentation tendancielle de leurs cours internationaux...



afrobeat a écrit:


vraiment, il faut qu'ils arrêtent leurs singeries. On a l'impression que les aricins ont perdu tout leur repère et il leur est devenu impossible 'établir un raisonnement d'ordre politique, sociale ou économique, sans essayer de copier l'occident. Il faut que ces économistes réfléchissent sur la base des problèmes conctrets en rapport avec le contexte africain et les réalités aricaines, au lieu de venir nous pondre les bla bla bla de l'UE. Rien ne prouve que leurs problèmes seront les nôtres. Un peu de liberté d'esprit c'est ce qui manque actuellement à ces soi-disant intellectuel africains! rempli de diplômes, mais incapables de développer un esprit d'analyse et d'adapter les concepts à des réalités différentes. Lorsqu'on leur demande de réfléchir sur leur continent, ils sont incapable de dévelper des modèles économiques originaux et novateurs, il sont obligés d'aller pêcher des concepts en occident, qui en réalité n'ont souvent rien à voir avec le contexte africain. On en a assez des imbéciles diplomés!

bundu a écrit:


Voila une bonne nouvelle qui me réjouis.
Une fois dit que doivent faire les états de l'afrique de l'ouest ?
Pour ma part, je pense comme le premier intervenant nous devons finir avec les copies collées qui ne cadrent pas avec la réalité de nos économies. En plus je suis d'avis que la monnaie est source de souveraineté d'un pays de même que les autres domaines (la justice, l'armée, la police ect..) alors pourquoi tous ses détails unitiles du genre pacte de stabilité et critère de convergenge ?
Entre tous ses pays qui disons le, ils ont tous ou presque les mêmes difficultés économiques ? Pourquoi rendre difficile ce qui me parraît facile à faire ?
Oui, comme tu dis il faut aller vite et établir les critères de convertibilté avec les monnaies des principaux pays et surtout faire de tel sorte que la future monnaie puisse nous permettre de payer moins cher tous les biens d'équipement qui sont indispensables à notre déveleppement.
je pense que cette idée doit faire son chemin et surtout gagner toute l'afrique noire afin de créer et de former un espace économique très dense et riche ce qui à terme aura l'avantage pour toutes nos économies et aussi nous permettra de peser au niveau de l'OMC.
C'est du moins mon avis.


chikita a écrit:

je suis entièrement d'accord avec tous les trois!! des intellectuels idiots qui passent leut temps à faire du copier/coller, nous n'en avons pas besoin.
Il faut éviter toutes ces discussions sans tête ni queue et établir la monaie unique.
Ca ne paraît pas si compliqué que ça!!


La monnaie est certes un attribut de souverainté, mais pas seulelement, pcq tout attribut de souveraineté qu’elle soit, elle a des implications dans la marche de l’économie. La mise en place d’une monnaie est une décision politique souveraine qui a des répercussions sur la bonne marche ou non de l’économie.
Ce n’est pas pour faire joli que les Etats de l’UE sont passés par par des critères de convergence, c’est pcq l’adoption d’une monnaie unique implique une gestion commune et que les écarts de certains ont des conséquences sur toute la zone. Ce n’est pas pour rien que la France a reçoit une volée de bois vert pour ses déficits bidgétaires successifs, c’est pcq quand déficit, il y a, on a recours à l’emprunt sur les marchés financiers ce qui entraîne des tensions sur les taux d’intérêt et par corollaire sur la compétitivité de la zone commune, mis à part le fait que les agents économiques privés intra zone peuvent se retrouver pénalisés quand ils se portent à leur tour sur ces marchés sous tension..
Vous me direz que lorqu’on a instauré le CFA, il n ya pas eu de critères de convergence, c’est oublier que tous ces pays étaient des excroissances de la France et gérés comme telles.

On voit bien la césure entre les pays ayant un dégré d’indépendance élevé et les néocolonies françafricaines. En tout cas c’est une bonne chose pour les plus timorés car quand 1 pays de la zone CFA décidera d’abandonner le CFA (enfin !) il n’ira pas à l’aventure car en rejoignant la nouvelle monnaie, les plâtres seraient déjà essuyés et sera à l'abri d'eventuelles represailles sous le parapluie de la nouvelle monnaie commune.
Je pense que l'approche actuelle est la bonne car s'il faut attendre un big bang en incluant les neocolonies françaises, les inconditionnels de la Françafric saboteront le projet... ils ne seront jamis prêts.

Dire qu’il faut avoir une monnaie forte pour pouvoir importer facilement, c’est bien mais encore faut-il penser aux exportations aussi. Une monnaie forte pénalisarait ces dernières.
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mer 02 Jan 2008 08:48    Sujet du message: Répondre en citant

Ogotemmêli a écrit:

De grâce, il faudrait arrêter de singer l'Union Européenne. Quelle est l'identité de ces "experts" qui ont préconisé tous ces artifices technocratiques : "critère de convergence", "pacte de stabilité et de croissance", etc. ?

Quels sont les critères de convergence ayant présidé à la création du France des Colonies d'Afrique? Aucun!!! Sinon, un seul : la décision politique de la France visant à contrôler les transactions monétaires dans ses (ex)colonies...

La monnaie est un attribut de la souveraineté, au même titre que l'armée, la police, la justice et la loi. Il suffit donc aux Etats de la CEDEAO de décider souverainement la création d'une monnaie pour qu'aussitôt cette monnaie puisse voir le jour ; sans aucun préalable de "critères de convergence", ni de "pacte de croissance" : exactement comme si Etats décidaient souverainement de mettre ensemble leurs moyens de Défense Militaire...

Par conséquent, assez des tergiversations! Allons vite créer une monnaie unique ouest-africaine : comme une décision politique volontariste, de souveraineté pleine et entière des Etats de la CEDEAO ; et non pas comme une mesure de technocratie économique artificieuse...

Les seules questions de modalités techniques sont :
- quel nom de langue africaine pour la future monnaie?

- quels signes et symboles négro-africains pour la future monnaie ?

- quelle parité avec les principales monnaies internationales (Yen, Wuan, Dollar, Euro, etc.) ? Je préconiserais que cette parité soit calculée en fonction du cours de la monnaie des 15 économies les plus performantes et les plus puissantes du monde. Et que celle-ci permettre d'acheter le moins cher possible (en valeur nominale) tous les équipements, machine-outils et technologies dont nous avons le plus urgent besoin. Pour des économies aussi dépendantes de leurs importations comme les nôtres, il est imérieux d'avoir une monnaie très forte, afin d'acheter à faible prix la production nationale des autres pays. Quant à nos matières premières, en en transformant le maximum sur place, nous favoriserons l'augmentation tendancielle de leurs cours internationaux...


Nkossi a écrit:
La monnaie est certes un attribut de souverainté, mais pas seulelement, pcq tout attribut de souveraineté qu’elle soit, elle a des implications dans la marche de l’économie. La mise en place d’une monnaie est une décision politique souveraine qui a des répercussions sur la bonne marche ou non de l’économie.

...
Citation:
Ce n’est pas pour faire joli que les Etats de l’UE sont passés par par des critères de convergence, c’est pcq l’adoption d’une monnaie unique implique une gestion commune et que les écarts de certains ont des conséquences sur toute la zone.

Dire que désormais, la valeur d'échange des biens et services circulant dans tel espace régional (ex CEDEAO) sera mesurée avec le même étalon, c'est-à-dire avec une monnaie unique, cela n'a rigoureusement rien à voir avec la "non-convergence" des économies nationales. au contraire, cette décision peut à terme amener lesdites économies à converger pour ce qui concerne les pgénomènes monétaires et financiers...
Citation:
Ce n’est pas pour rien que la France a reçoit une volée de bois vert pour ses déficits bidgétaires successifs, c’est pcq quand déficit, il y a, on a recours à l’emprunt sur les marchés financiers ce qui entraîne des tensions sur les taux d’intérêt et par corollaire sur la compétitivité de la zone commune, mis à part le fait que les agents économiques privés intra zone peuvent se retrouver pénalisés quand ils se portent à leur tour sur ces marchés sous tension..

La réalité observable est la suivante : le déficit budgétaire chronique de la France (et de d'autres Etats occidentaux...) qui n'a cessé de s'aggraver depuis l'adoption de l'€uro n'a nullement empêché cette monnaie d'être l'une des plus fortes au monde, et de damer le pion au dollar. Preuve s'il en était besoin que les "critères de convergence" c'est un verbiage d'experts incontinents...
Citation:
Vous me direz que lorqu’on a instauré le CFA, il n ya pas eu de critères de convergence, c’est oublier que tous ces pays étaient des excroissances de la France et gérés comme telles.

Quels sont les critères de convergence ayant présidé à la création de la monnaie moldave ou lettone? De la même manière que la souveraineté politique de ces pays a suffit à les doter d'une monnaie, de la même manière cette souveraineté de l'ensemble des pays de la CEDEAO est une condition nécessaire et suffisante pour les doter d'une monnaie unique demain matin, s'ils en décidaient...
Citation:
Dire qu’il faut avoir une monnaie forte pour pouvoir importer facilement, c’est bien mais encore faut-il penser aux exportations aussi. Une monnaie forte pénalisarait ces dernières

Ce n'est pas exact de prétendre qu'une monnaie forte pénaliserait les exportations : il faut encore savoir qu'est-ce qui est exporté.

On observe aujourd'hui que quel que soit le prix du pétrole, les pays pauvres en pétrole dont l'économie en dépend sont obligés d'en acheter...jusqu'à ce qu'ils puissent changer la structure de leur économie : à très long terme...

Or, nos exportations actuelles consistent en ressources naturelles ou matières premières. Par conséquent, l'appréciation de leur valeur ne modifiera pas à court terme le niveau de leur demande mondiale, lequel est d'ailleurs en croissance rapide à cause de la Chine, Inde etc. Donc, avec une monnaie forte, nos exportations rapporteront encore plus d'argent : ce qui ne sera qu'un juste rattrapage du pillage monétaire de nos ressources déguisé en "déterioration des termes de l'échange". J'ajoute que si nous obligions les importateurs à régler leurs achats de nos matières premières dans notre propre monnaie régionale, nous augmenterions la demande mondiale (en devises) de cette monnaie ; ce qui la renforcerait...

Nota :
Le fait de posséder 45% des ressources naturelles de la planète pour seulement 15% de la population mondiale est comme une situation de QUASI MONOPOLE NATUREL de l'Afrique Noire en ce qui concerne les matières premières. C'est pourquoi les Blancs ont déployé tant de moyens (militaires, idéologiques, monétaires), depuis des décennies, pour récupérer le contrôle de ces ressources...
Mais, si demain une Afrique économiquement souveraine voulait tirer avantage de ce quasi monopole, les cours mondiaux de ses matières premières s'envolerait encore plus rapidement que ceux du pétrole. Le pouvoir de négociation économique, donc politique, des Etats africains solidaires (de la CEDEAO) serait au moins aussi important que celui de l'UE, EUA, et autres "Grandes" puissances...
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bamiléké
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MessagePosté le: Ven 15 Fév 2008 18:18    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

"La France exploite l'Afrique par le biais du franc CFA"




Mamadou Koulibaly, président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire et professeur d’économie, fait la lumière sur les dégâts causés dans les Etats membres de la zone franc en raison de l’indexation de leur monnaie sur le franc français, aujourd’hui sur l’euro. Dans cet entretien réalisé par Ruth Tete et Soh Tadhieu de New African, Mamadou Koulibaly ne mâche pas ses mots et appelle à la création d’une monnaie indépendante, sans lien avec le passé colonial.

Pourriez-vous expliquez à nos lecteurs quels sont les principaux mécanismes de la zone Franc ?

MK: La zone du franc CFA est une union de coopération monétaire dont les leviers de contrôle se situent à Paris où priment les intérêts de la France. Les Etats satellites, membres de cette zone, sont des pays d’Afrique occidentale et centrale. La logique qui sous-tend le fonctionnement de cette zone rappelle la manière dont les Etats de l’Europe de l’Est étaient liés à l’ex-Union soviétique par le biais du Pacte de Varsovie à l’époque de la Guerre froide.

Les principes de la coopération monétaire entre la France et les Etats membres de la zone franc ont été énoncés dès les années 1960 dans le cadre d’un pacte colonial. Ce pacte a été modifié par la convention de coopération monétaire du 23 novembre 1972 entre les Etats membres de la Banque des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC) et la France d’une part, et par l'accord de coopération du 4 décembre 1973 entre les pays membres de l'Union Monétaire Ouest-africaine (UMOA) et la République française d’autre part.

Juste avant que la France n’accède aux demandes d’indépendance des pays africains dans les années 1960, elle a obligé ces Etats à placer 65% leurs réserves de change sur un compte du Trésor français, après avoir défini un taux de change fixe du franc CFA.

Bien que la gestion de cette monnaie ait été confiée à des banques centrales communes [BEAC et BCEAO, ndlr], ces banques n’ont d’africain que le nom. En réalité, elles n’ont aucun pouvoir et ne sont rien de plus que de gigantesques institutions bureaucratiques qui ne décident pas des politiques monétaires. Elles sont là pour faire croire aux pays de la zone franc qu’ils sont maîtres de leur destinée.

Les pays de la zone franc continuent de perpétuer un système mis en place par l’ancien bourreau colonial.

Comment décririez-vous la situation financière des pays de la zone franc depuis qu’ils font partie de cette union monétaire ?

MK: La zone franc a engendré un long débat. D’une manière générale, il ne faut pas oublier que cette union a apporté à la France d’immenses avantages en termes de marchés pour ses biens et services. La situation monétaire des pays de la zone franc est une longue histoire de secrets jalousement gardés par la France, dont la seule préoccupation est de préserver ses intérêts.

Par exemple, les réserves de change des Etats de la zone franc sont placées sur un compte commun du Trésor français, mais aucun pays africain n’est capable de dire quelle partie de cet argent durement gagné lui appartient. Seule la France a le privilège d’accéder à ces informations.

Et pourtant ces fonds, placés sur des «comptes d’opérations», génèrent des intérêts à chaque fois que leur montant est supérieur aux besoins d’importation des pays africains concernés.

Ces comptes d’opérations, en vertu des accords de coopération monétaires signés par la France et les pays de la zone franc, sont en théorie assortis du principe de découvert illimité. Cependant, les autorités françaises ont inclus, dans les statuts des banques centrales africaines, des mesures, parfois préventives, destinées à éviter que les comptes d'opérations deviennent constamment débiteurs.

Les opérations liées au franc CFA sont secrètes et seul le Trésor français connaît montant des fonds appartenant aux pays de la zone franc placés sur les comptes d’opérations. Seul le Trésor français peut indiquer le niveau de rémunération ainsi que les frais de gestion de compte. Le système est donc opaque et autoritaire.

Les économies de la zone Franc sont très vulnérables. Les effets provoqués par le mécanisme de fonctionnement du franc CFA sont asymétriques. Les pays les plus dépensiers de la zone franc peuvent utiliser les réserves de change des pays qui ont une gestion plus prudente. De fait, l’unité monétaire profite aux pays les plus riches et encourage l’exploitation des pays les plus pauvres. L'existence d'un système monétaire stable et unifié n'a pas conduit à l'émergence d'un système bancaire et financier efficace dans les pays africains de la zone franc. Sur les 107 banques que comptent ces pays, 42 avaient fait faillite en 1990. Les réseaux bancaires, qui se sont constitués par la suite, dépendent fortement des banques françaises.

La France encourage les pays de la zone franc à vivre largement au-dessus de leurs moyens. Quelle différence y a-t-il entre le Gabon dont les réserves de change sont placées en France et le Ghana, qui possède sa propre monnaie? Ou entre le Cameroun et le Kenya ? Le Bénin et la Tunisie ? Ces questions suscitent des questions légitimes sur le bien-fondé de la zone franc.

La zone franc existe depuis plus de soixante ans. Comment expliquez-vous qu’elle perdure malgré les effets négatifs qu'elle continue de produire dans pays africains ?

MK: A mon avis, cela est dû à l’influence que la France exerce sur les pays d’Afrique francophone, même si les partisans utilisent les arguments suivants pour défendre leur position : garantie monétaire, qui génère un afflux de capitaux, mesures d’austérité limitant le risque d'inflation et permettant de maintenir l'équilibre de la balance extérieure, et crédibilité de la monnaie.

Les partisans du franc CFA font semblant de ne pas voir la répression politique et financière qu’ont exercée les présidents français successifs sur les pays africains qui ont tenté de se retirer de la zone franc. Nous avons été témoins de mesures répressives visant à couper court à toute velléité d’émancipation du système: la protection des intérêts français a engendré récemment des crises au sujet de l’uranium au Niger, de l’or au Mali, du pétrole au Tchad, des matières premières et du transfert des actions d’entreprises du service public en Côte d’Ivoire, auxquelles sont à ajouter d’autres crises au Rwanda, en République démocratique du Congo et au Sénégal.

Quand le Sénégal a annoncé récemment qu’il avait découvert du pétrole à Saint Louis, le pays a demandé au Vénézuela de l’aider dans son exploitation, et non à la France. Paris a perçu ce geste comme une trahison et une violation des accords de coopération liant la France aux pays de la zone franc et à leurs ressources.

Par ailleurs, les élites et la classe politique africaines n’ont fait qu’empirer la situation en prétendant qu’elles ne possédaient pas les compétences nécessaires pour gérer leur propre monnaie de manière responsable et efficace, à l’inverse des pays occidentaux ou asiatiques.

Elles se satisfont de voir Etats africains être réduits l’état de contribuables au profit de la France, avec les 65% de réserves de change qu’ils déposent chaque année auprès du Trésor français ! Et pourtant, nos citoyens n’ont pas la nationalité française, et non pas non plus accès aux services publics dont bénéficient les autres contribuables français. Cela conduit à une situation qu’on ne peut que qualifier d’asservissement volontaire, et qui a incité la population et les acteurs économiques à croire qu’ils ne pouvaient se passer de la France.

C’est bien dommage car cette idée est totalement fausse. Le monde est vaste : il suffit de vouloir s’y intégrer de façon libre et responsable par le biais du commerce et non de l’aide étrangère qui réduit les gens à la situation de mendiants. Chaque jour, la mondialisation crée des milliers d’opportunités dont nous ne tirons pas profit, parce que nous sommes piégés dans un système inefficace.

Une réunion des ministres des Finances des pays de la zone franc s’est tenue à Paris le 14 octobre 2007. Cette précède traditionnellement la conférence d'automne de la Banque Mondiale et du FMI. Vous avez été ministre des Finances de Côte d'Ivoire, et peut-être avez-vous eu l’occasion de participer à ces réunions. Beaucoup d’Africains que rien de positif pour le peuple africain ne ressort de ces réunions. Est-ce vrai ?

MK: Je n’ai jamais participé à ce type de réunion quand j’étais Ministre des Finances. Mais la plupart des pays de la zone franc sont faible. Avec des économies sous perfusion, ils n’ont aucun poids dans les décisions prises dans le cadre de ces réunions. On peut donc se demander pourquoi ils continuent de se rendre à ces réunions dans lesquelles ils n’ont aucune voix. En agissant ainsi, ces pays montrent qu’ils sont convaincus que la France peut tout faire pour eux. Nos pays préfèrent choisir la solution de la facilité même si elle met en danger l’emploi, les revenus, l’épargne et les investissements privés. Nous nous rendons complices du piège de la pauvreté dans lequel nous avons été poussés.

Pourriez-vous citer au moins trois raisons pour lesquelles les Etats africains devraient se libérer du franc CFA?

MK: En premier lieu, le franc CFA est coercitif, injuste et moralement indéfendable. Il a favorisé la corruption de l’Etat. Au moment des élections françaises, les pays de la zone franc sont sans cesse sollicités pour donner des dons aux hommes politiques français, une obligation qui ne peut se justifier. Ces «cadeaux» ont été à l’origine de nombreux conflits et ouvrent la voie à de nombreuses autres formes de corruption.

Ce sont ces relations qui perpétuent le monopole français dans les pays de la zone franc, malgré la mondialisation. Sous prétexte d’aider les pays pauvres avec l’argent du contribuable français, c’est la classe politique française et africaine qui s’enrichit de manière illicite. Cette réalité justifie à elle seule l’abandon de la zone franc.

La libéralisation économique et financière ne peut se produire avec un taux de change fixe et une zone d’influence économique créée artificiellement.

En fait, l’émergence de tensions apparues au sein du système monétaire international et les crises financières de ces dernières années portent à croire que le choix du régime de taux de change dépend du système d’engagements pris auprès des autorités monétaires. Et pourtant, la restriction de la liberté des pays de la zone franc dans le domaine de la politique monétaire ne protège pas du risque de dévaluation du franc CFA. Ainsi, dans les années 90, faisant fi de la clause de découvert illimité, la France a ordonné la dévaluation du franc CFA. Avant la dévaluation, 1 franc français s’échangeait contre 50 francs CFA. En 1994, après la dévaluation, 1 FF s’échangera contre 100 FCFA. Les autorités françaises sont pourtant arrivées à faire croire que le taux de dévaluation était de 50%, alors que nous venions de subir une dévaluation de 100% !

Après l’abandon du système, quel avenir monétaire proposez-vous aux pays africains du point de vue monétaire ?

MK: Etant donné les enjeux, il est nécessaire d’entreprendre des réformes financières et monétaires. La monnaie doit être au service de l’économie. Elle doit s’adapter au contexte économique actuel. A cet effet, il faut permettre aux pays de se prémunir contre les chocs asymétriques, d’améliorer la convergence et l’ajustement macroéconomiques et de financer le développement.

Il est vital aujourd’hui que le franc CFA acquière une autonomie, qu’il se libère du joug colonial. Il est grand temps que les pays africains assument les conséquences d’une politique macroéconomique librement choisie. Il n’y a pas de secret. Il suffit que nous décidions de nous choisir nos politiques et d’en assumer la responsabilité. La liberté n’a de sens que si elle est assortie de responsabilité.

Une fois la rupture accomplie, les pays de l’ex-zone franc devront créer leur propre système basé sur des principes simples : accès direct aux marchés internationaux sans tuteur, c'est-à-dire la France, mise en place d’un système fiscal simple sans règles d’imposition incompréhensibles, taux de changes flexible par rapport aux principales monnaies. Pour atteindre cet objectif, les pays concernés ont deux possibilités. La première consisterait à créer des monnaies nationales indépendantes, avec une parité flexible comme les monnaies de l’Union Européenne avant l’introduction de l’euro. Cette solution peut fonctionner uniquement si les banques sont privées et indépendantes et que les banques centrales ont la liberté de mettre en œuvre des politiques monétaires crédibles.

La deuxième option, c’est que les pays africains s’unissent et créer une monnaie commune, mais cela suppose un gouvernement unique, contrôlée par une banque centrale unique et indépendante du pouvoir politique, ainsi qu’une politique économique monétaire et budgétaire uniques.

Quelle que soit la solution adoptée, les Etats doivent être démocratiques. Ils doivent indiquer clairement à leurs citoyens leurs droits de propriété et leur accorder la liberté de décider s’ils veulent hypothéquer ces droits. Tout commence avec l’attribution du droit de propriété aux citoyens, un droit qui les fera émerger de la pauvreté. Le libre échange fera le reste.

En 2005, vous avez publié un livre intitulé «Les servitudes du pacte colonial». Pourriez-vous expliquer brièvement le sujet de cet ouvrage et le message qu’il transmet ?

MK: L’objectif de ce livre était de faire connaître au public le «pacte colonial», fondement des accords de coopération franco-africains. Il s’agit d’un modèle institué par la France sous De Gaulle à la veille de l’indépendance des Etats d’Afrique francophones, destiné à contrôler indirectement les affaires de ces pays de manière subtile, sans apparaître en première ligne comme pendant la longue période coloniale. Le livre publie les textes utilisés pour organiser les interventions de l’Etat français, malgré la fin de l’époque coloniale dans les années 1960. Selon ce pacte colonial, les présidents des Etats d’Afrique francophone doivent diriger leurs pays en fonction des intérêts de Paris.

L’indépendance s’est donc résumée au transfert de compétences de l’Elysée aux chefs d’Etat africains, qui doivent faire acte d’allégeance à la France, et non aux peuples qu’ils gouvernent.

Paris se charge de leur dicter les politiques à adopter. Ce livre révèle comment les accords de Défense sont en réalité que des accords commerciaux obligeant les Etats d’Afrique francophone à conserver des bases militaires françaises sur leur sol, avec des soldats prêts à intervenir pour chasser les dirigeants récalcitrants afin de les remplacer par des individus plus dociles.

Dans ce livre, on découvre que la France détient un monopole sur toutes les matières premières de l’Afrique francophone. On apprend comment la France a pris des mesures pour s’assurer qu’elle conserverait toutes ses prérogatives coloniales après avoir accordé «l’indépendance» aux pays africains.

Par le biais de ce pacte colonial, la France est demeurée omniprésente en Afrique francophone et a conservé les avantages d’hier. Paris a confisqué la véritable indépendance des pays d’Afrique francophone.

Nous nous devons de dénoncer collectivement ce pacte colonial. Lors de sa visite au Sénégal en juillet 2007, le fraîchement élu président français Nicolas Sarkozy a reconnu que la colonisation était un crime contre l’humanité, mais a refusé de se repentir. Les Africains doivent dénoncer tous les accords et systèmes qui éloignent l’Afrique des marchés. Le pacte colonial constitue une violation du droit de propriété africain.

Etes-vous parvenu à transmettre ce message à travers ce livre ?

MK: Je pense que oui. Je voulais partager mes convictions avec un grand nombre d’Africains. Et d’amis de l’Afrique, afin qu’ils soient dans une meilleure position pour mesurer les dangers du pacte colonial, du contrôle de l’Etat, et surtout de prendre conscience que la gestion de l’économie sous l’emprise du pacte colonial est une source de pauvreté dans nos pays. Nous ne voulons pas l’aumône ; notre problème n’est pas le manque d’argent. Je suis convaincu que nous devons avant tout revendiquer clairement nos droits de propriété sur nos terres et nos ressources, qui ont été aliénées par les colons, et dont le pacte colonial nous dépossède aujourd’hui. Enfin, je voulais dire que l’Afrique a un besoin urgent de libertés individuelles, d’un contrôle de l’Etat limité, de marchés libres, d’une société ouverte et de la paix, qui ne peuvent exister que si la liberté économique et politique est respectée.

In New African, Janvier 2008


Voilà qui a le merite d'ètre clair et précis...
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bamiléké
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MessagePosté le: Ven 15 Fév 2008 19:19    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Infrastructures: Le Ghana, au-delà de la CAN
La 26è Coupe d’Afrique des nations a permis de découvrir un pays qui se construit avec ardeur.

YAOUNDE - 14 FEVRIER 2008 : Dans le grand « Shopping Mall » à la sortie d’Accra, le visiteur émerveillé passe de boutique en boutique. Electronique, lunettes de luxe, prêt-à-porter, téléphone cellulaire… La plupart des grandes marques occidentales sont bien représentées. Et l’on se croirait facilement dans un de ces gigantesques centres commerciaux qu’on rencontre dans les grandes villes du monde. D’ailleurs, presque tous les Africains présents au Ghana à l’occasion de la Coupe d’Afrique des nations n’ont pas manqué de faire la comparaison. Et même si ce n’est pas encore le même niveau qu’en Europe ou en Amérique, il y a au moins un indice : le Ghana se développe. Et ça frappe.

D’ailleurs, avant d’atteindre le fameux centre commercial, on a arpenté les rues larges et propres de la capitale. On s’est extasié devant les échangeurs, les belles voitures, le Théâtre national, le tombeau de Nkrumah. On a marqué un temps d’arrêt devant le comportement quotidien des citoyens de ce pays. De la rigueur, du patriotisme. Les Ghanéens portent leur drapeau comme une seconde peau. En chemise, en pagne, sur une casquette, un foulard, un t-shirt… Et sur leurs voitures, il y a toujours un petit étendard rouge-jaune-vert frappé d’une étoile noire, qui flotte au vent. Ici, personne ne jette de saleté - même pas un bout de papier- sur la voie publique ; tous les automobilistes conduisent en se tenant toujours à 10 mètres de la voiture précédente, et les accidents sont rares en ville. Vous ne verrez pas d’homme ou de femme uriner en public dans l’herbe ou sur un mur.

C’est dans ce pays que l’Afrique s’est donné rendez-vous en ce début d’année 2008. La fête continentale du football a donné à voir, un peuple courtois, discret mais ô combien travailleur. Bien sûr, la Coupe d’Afrique des nations a permis d’améliorer les infrastructures. Mais comme le révèlent les citoyens, il n’y a pas eu de grand bouleversement dans la physionomie des villes devant abriter la compétition. Des quatre stades, deux seulement sont neufs. Celui de Tamale et celui de Sekondi, deux petits bijoux pleins de fonctionnalité, construits grâce à la coopération chinoise. A Accra et Kumasi, les stades ont juste été réfectionnés.

A Tamale, petite ville de moins de 500.000 habitants au Nord du pays, la CAN a surtout apporté l’éclairage public. Du coup, la vie a changé la nuit, même si les populations ici ne sont pas spécialement portées sur les virées nocturnes. En revanche, Tamale comme la plupart dans grandes villes ghanéennes, était déjà dotée d’une impressionnante infrastructure routière. Du bitume, il y en a partout, même dans les moindres recoins des « sous-quartiers.»

Ce ne sont que quelques clichés. Mais qui reflètent suffisamment les aspirations au développement du peuple ghanéen. Autre indicateur : le cours du Ghana Cedi, monnaie locale est actuellement supérieur au dollar américain. Soit environ 500 F Cfa. Avec ça, pas étonnant que le pays de Kwame Nkrumah, John Kufuor, ou Abedi Pelé ait réussi sa CAN, malgré quelques dysfonctionnements.


© Yves ATANGA, Cameroon Tribune


Je ne sais pas si l'on peut ecrire un article de ce genre sur un quelconque pays africain de la zone CFA... Rolling Eyes
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Nkossi
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Messages: 722

MessagePosté le: Mer 20 Fév 2008 19:52    Sujet du message: Répondre en citant

Ogo a écrit:

Nkossi a écrit:
Ce n’est pas pour faire joli que les Etats de l’UE sont passés par par des critères de convergence, c’est pcq l’adoption d’une monnaie unique implique une gestion commune et que les écarts de certains ont des conséquences sur toute la zone.

Dire que désormais, la valeur d'échange des biens et services circulant dans tel espace régional (ex CEDEAO) sera mesurée avec le même étalon, c'est-à-dire avec une monnaie unique, cela n'a rigoureusement rien à voir avec la "non-convergence" des économies nationales. au contraire, cette décision peut à terme amener lesdites économies à converger pour ce qui concerne les pgénomènes monétaires et financiers.....

Il ne faut pas oublier que cet étalon a de la valeur, il faut le gérer, le défendre sur les marchés.

Nkossi a écrit:
Ce n’est pas pour rien que la France a reçoit une volée de bois vert pour ses déficits bidgétaires successifs, c’est pcq quand déficit, il y a, on a recours à l’emprunt sur les marchés financiers ce qui entraîne des tensions sur les taux d’intérêt et par corollaire sur la compétitivité de la zone commune, mis à part le fait que les agents économiques privés intra zone peuvent se retrouver pénalisés quand ils se portent à leur tour sur ces marchés sous tension..

Ogo a écrit:

La réalité observable est la suivante : le déficit budgétaire chronique de la France (et de d'autres Etats occidentaux...) qui n'a cessé de s'aggraver depuis l'adoption de l'€uro n'a nullement empêché cette monnaie d'être l'une des plus fortes au monde, et de damer le pion au dollar. Preuve s'il en était besoin que les "critères de convergence" c'est un verbiage d'experts incontinents...

Est ce que cette situation enchante les exportateur ? L’€ est une monnaie forte, mais comme corollaire, on a une perte de compétitivité exportatrice de la zone provoquant les délocalisations vers les zones à monnaie et coûts plus abordables

Nkossi a écrit:
Vous me direz que lorqu’on a instauré le CFA, il n ya pas eu de critères de convergence, c’est oublier que tous ces pays étaient des excroissances de la France et gérés comme telles.

Ogo a écrit:
Quels sont les critères de convergence ayant présidé à la création de la monnaie moldave ou lettone? De la même manière que la souveraineté politique de ces pays a suffit à les doter d'une monnaie, de la même manière cette souveraineté de l'ensemble des pays de la CEDEAO est une condition nécessaire et suffisante pour les doter d'une monnaie unique demain matin, s'ils en décidaient...


Il y a une différence entre l’adoption par UN pays de sa monnaie et celle d’un groupe de pays avec des politiques différentes…


Nkossi a écrit:
Dire qu’il faut avoir une monnaie forte pour pouvoir importer facilement, c’est bien mais encore faut-il penser aux exportations aussi. Une monnaie forte pénalisarait ces dernières

Ogo a écrit:

Ce n'est pas exact de prétendre qu'une monnaie forte pénaliserait les exportations : il faut encore savoir qu'est-ce qui est exporté.
On observe aujourd'hui que quel que soit le prix du pétrole, les pays pauvres en pétrole dont l'économie en dépend sont obligés d'en acheter...jusqu'à ce qu'ils puissent changer la structure de leur économie : à très long terme...
Or, nos exportations actuelles consistent en ressources naturelles ou matières premières. Par conséquent, l'appréciation de leur valeur ne modifiera pas à court terme le niveau de leur demande mondiale, lequel est d'ailleurs en croissance rapide à cause de la Chine, Inde etc. Donc, avec une monnaie forte, nos exportations rapporteront encore plus d'argent : ce qui ne sera qu'un juste rattrapage du pillage monétaire de nos ressources déguisé en "déterioration des termes de l'échange". J'ajoute que si nous obligions les importateurs à régler leurs achats de nos matières premières dans notre propre monnaie régionale, nous augmenterions la demande mondiale (en devises) de cette monnaie ; ce qui la renforcerait...


Concernant le pétrole, tu le dis toi-même, ces pays n’ont pas le choix, s’ils en avaient, ils feraient autrement…

En ce qui concerne nos exportations, nos économies ne doivent pas être des éternelles pourvoyeuses de matières premières brutes, il est nécessaire de faire au moins une transformation intermédiaire avant leurs exportations, on ne va pas lancer une monnaie en s cantonnant là dessus. Cela dit, même sur ce terrain, on est pas les seuls, on a vu comment par exemple l’huile de palme de Malaisie a supplanté celle en provenance de l’Afrique…
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Tii
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MessagePosté le: Ven 22 Fév 2008 16:35    Sujet du message: Répondre en citant

bamiléké a écrit:
Citation:
Infrastructures: Le Ghana, au-delà de la CAN
La 26è Coupe d’Afrique des nations a permis de découvrir un pays qui se construit avec ardeur.


[...]Ce ne sont que quelques clichés. Mais qui reflètent suffisamment les aspirations au développement du peuple ghanéen. Autre indicateur : le cours du Ghana Cedi, monnaie locale est actuellement supérieur au dollar américain. Soit environ 500 F Cfa. Avec ça, pas étonnant que le pays de Kwame Nkrumah, John Kufuor, ou Abedi Pelé ait réussi sa CAN, malgré quelques dysfonctionnements.


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Je ne sais pas si l'on peut ecrire un article de ce genre sur un quelconque pays africain de la zone CFA... Rolling Eyes


Salut,

Effectivement on ne peut pas écrire un article pareil pour certains pays de la zone franc, pas parce qu'ils appartiennent à cette zone monétaire; mais tout simplement parce qu'ils sont mal gérés.

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Chabine
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MessagePosté le: Sam 02 Avr 2011 19:30    Sujet du message: Répondre en citant

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"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
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