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Les libanais au sénégal

 
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niamey93
Grioonaute


Inscrit le: 01 Mar 2007
Messages: 13
Localisation: region parisienne

MessagePosté le: Sam 03 Mar 2007 09:21    Sujet du message: Les libanais au sénégal Répondre en citant

Bonjour,

J'ai récemment croisé à un café via une amie une famille libanaise venant directement du Sénégal, sur Paris.
Ce qui m'a laissé perplexe Confused et m'a dérangée, d'autant plus qu'ils se revendiquaient sénégalais, parlaient du pays comme si les sénégalais avaient leurs facies.
Je ne connais pas reellement la place des libanais au Sénégal, leurs rapports avec les autochtones.
Avez vous des témoignages ou experiences ?
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Maryjane
Super Posteur


Inscrit le: 25 Mai 2005
Messages: 3244
Localisation: Derrière toi

MessagePosté le: Sam 03 Mar 2007 10:48    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Libanais d’Afrique (1) : Entre la gloire et le cliché

(MFI) Installés en Afrique depuis plusieurs générations, les Libanais suscitent chez leurs compatriotes des sentiments mitigés. Leur réussite économique fait des envieux, et l’attitude de certains, critiquable, rejaillit sur l’ensemble de la communauté. Les plus jeunes se sentent africains et veulent être jugés à l’aune de ce qu’ils font.


Leur histoire semble toujours commencer de la même façon : en quête d’une vie meilleure, leurs aïeux, parents ou grands-parents, ont quitté le pays d’origine pour aller vivre, dans les pays d’accueil, l’hospitalité des habitants autant que des débuts difficiles, la misère, parfois la guerre, et enfin la fortune et la gloire. L’histoire des Libanais d’Afrique est souvent ainsi faite.
Selon les sources, ils seraient sur ce continent entre 250 000 et 300 000 : de 50 000 à 80 000 en Côte d’Ivoire, 30 000 au Sénégal, 25 000 au Nigeria, moins de 10 000 en Sierra Leone, au Ghana, au Gabon… De confessions diverses, chrétiens maronites, musulmans sunnites et essentiellement chiites. En fait, le Liban a une longue tradition migratoire : le pays abrite aujourd’hui cinq millions d’habitants, alors que sa diaspora regroupe dans le monde douze millions de personnes.

Floués par les voyagistes

Une première vague d’émigration abandonne, dès le début du XIXe siècle, la région de la montagne libanaise pour se rendre en Egypte. La seconde conduit, entre 1850 et 1950, 400 000 Libanais vers le Nouveau monde. C’est à peu près à ce moment-là que les premiers émigrants débarquent aussi en Afrique. « Au début, c’est quasiment par "accident" qu’ils arrivent sur ce continent, explique Nadim Shehadi, chercheur au Centre d’études libanaises d’Oxford (Angleterre). Les premiers ont soit raté le bateau, soit été floués par les voyagistes qui leur promettaient les Amériques en les faisant passer par Dakar ou Marseille. »
La guerre du Liban (1975-1990) a aussi poussé un grand nombre d’habitants à l’expatriation. Peu après la fin du conflit, entre 1991 et 1995 – période qui a coïncidé avec les troubles des transitions démocratiques en Afrique – certains Libanais africains ont regagné le Liban où ils avaient beaucoup investi. « Mais ils ont vite été déçus par la situation économique et politique du pays. Ils se sont alors rendus compte qu’ils se sentaient plus africains que libanais », souligne Nadim Shehadi, co-auteur d’un remarquable ouvrage sur la diaspora libanaise (The Libanese in the World : a Century of Emigration, CLS/Tauris, Londres, 2002).

Une place importante dans le tissu économique

Paradoxalement, l’image que se font les Africains des Orientaux du Levant installés sur le continent n’est pas aussi rose que leur success story ne le laisse paraître. Pour nombre de gens, les Libanais « sont des mafieux, font dans la fausse monnaie et le trafic d’armes, et arrosent tous ceux qui ont une parcelle de pouvoir ». A tort ou à raison, le Libanais fait peur même quand il n’a, a priori, rien à se reprocher. Une chose est sûre : les communautés libano-africaines occupent de très larges pans de l’activité économique des pays d’accueil.
Au Sénégal, selon l’hebdomadaire français L’Express (24/10/2002), la communauté libanaise détient 60 % des PME-PMI. En Côte d’Ivoire, indique la même source, elle contrôlerait « 80 % du parc immobilier privé, les trois quarts de la distribution et 40 % de l’activité industrielle ». Les commerçants libanais auraient ainsi créé des dizaines de milliers d’emplois à travers le continent, grâce à 30 000 milliards de FCFA d’investissements, affirme pour sa part l’économiste ivoiro-libanais Jaber Bassim, cité par le quotidien ivoirien La Voie (20/04/1998).
S’ils sont redoutés, honnis ou objets de jalousie, c’est certes parce que les grands hommes d’affaires libanais disposent d’une force de frappe économique et financière, mais c’est surtout du fait de leurs liaisons, parfois dangereuses, avec les autorités politiques en place. Les noms de certains d’entre eux sont associés à ceux de responsables politiques et parfois aux dérives de leur pouvoir : celui de l’avocat Walid Koraytem, pour des investissements douteux au Gabon dans le cadre de l’affaire Elf, celui de Jamil Saïd, pour une implication politique et matérielle dans la guerre civile au Sierra Leone. Selon la journaliste belge Colette Braeckmann, certains Libanais auraient participé au financement de l’assassinat, en janvier 2001, du président congolais Laurent-Désiré Kabila. Celui-ci, écrit-elle, s’était « aliéné la puissante communauté libanaise lorsqu’il a imprudemment confié à la société israélienne IDI le monopole de l’achat des diamants » (Les Nouveaux prédateurs, Fayard, Paris, 2003).

Certains prennent fait et cause pour leur pays d’adoption

Il existe pourtant, à côté d’hommes d’affaires aux comportements fort divers, des médecins, des avocats, des enseignants, voire des hommes politiques – même si beaucoup demeurent de discrets conseillers des chefs d’Etats – ayant pris fait et cause pour leur pays d’adoption. Les Libanais de la deuxième, troisième ou quatrième génération parlent les langues locales, se marient parfois avec les habitants du pays d’accueil qu’ils considèrent comme le leur.
Ils se sentent ni plus ni moins sénégalais, maliens, ivoiriens, sierra-léonais, gabonais même s’ils ne perdent pas totalement attache avec le pays du Cèdre. Ils veulent avant tout être jugés à l’aune de ce qu’ils font et non de clichés. En dépit des marques de patriotisme dont ils peuvent faire preuve, un sentiment de suspicion pèse toujours sur eux. « On reste avant tout blanc et on est vu comme tel », regrette Mary Ambourouet, un Libanais né au Gabon il y a vingt-neuf ans, et qui se dit fier d’avoir « pris un nom de Libreville ».

Luc Ngowet



Citation:
Libanais d’Afrique (2) : Sénégal : Haïdar El Ali, « homme de l’année 2002 »

(MFI) Au Sénégal, on leur reproche de ne pas assez se mêler à la population locale, de chercher un peu trop à faire des affaires. L’exemple d’Haïdar El Ali coupe court aux idées toutes faites.


Les tempes grises, le regard vif et assuré, le visage marqué par le soleil, Haïdar El Ali est devenu, ces dernières années, une figure populaire au Sénégal. Cela peut ressembler à un exploit lorsque l’on connaît l’image négative dont souffrent habituellement ses compatriotes libanais. Il faut dire que l’homme sort de l’ordinaire et possède un état d’esprit particulier : « Je ne me considère pas comme un Libanais, ni comme un Sénégalais. Je suis un peu libanais, un peu sénégalais. Mais je suis surtout un citoyen du monde », annonce-t-il.
D’ailleurs, il aurait très bien pu ne jamais connaître le Sénégal : c’est par hasard que ses parents ont un jour débarqué sur le port de Dakar. « Ils étaient tout jeunes et ne comprenaient pas un mot de français. Depuis le Liban, alors sous protectorat français, ils avaient pris un bateau pour Marseille. De là, ils devaient en prendre un autre pour aller en Amérique », raconte Haïdar. Mais le destin leur joue un tour. Sans le savoir, les deux jeunes gens se retrouvent dans un bateau en partance vers le continent africain. « Au début, ils ne comprenaient pas ce qui se passait et s’étonnaient de voir que tous les Américains étaient noirs », s’amuse encore aujourd’hui Haïdar. N’ayant pas les moyens de retenter l’aventure américaine, le couple a dû s’installer définitivement au Sénégal.

Elu homme de l’année par les journalistes de la RTS

Finalement, leur histoire n’aura pas trop mal tourné : un peu plus de cinquante ans plus tard, leur fils Haïdar, né en 1953 à Louga, a en effet été élu « homme de l’année 2002 » par les journalistes de la Radio-Télévision sénégalaise (RTS). Et ce, pour avoir dirigé l’équipe de plongeurs partis à la recherche d’éventuels survivants au lendemain du naufrage du ferry sénégalais, le Joola, en septembre 2002.
Le Liban est désormais très loin. Haïdar n’y est d’ailleurs allé qu’une seule fois. Pour lui, aucun doute, les Libanais constituent une ethnie sénégalaise au même titre que les Diolas, les Wolofs ou les Lébous. « Les Libanais sont arrivés il y a si longtemps au Sénégal ! On vit en symbiose parfaite avec notre environnement », explique-t-il. La formule est particulièrement bien choisie pour lui : ni homme d’affaires, ni propriétaire d’un restaurant ou d’un magasin comme le sont beaucoup des 30 000 Libano-Sénégalais que compte le Sénégal, Haïdar consacre en effet tout son temps à la défense de l’environnement.
Tout a commencé par la découverte de l’océan alors qu’il était enfant et s’était perdu dans Dakar. Fasciné par ce nouvel univers, il ne l’a plus jamais quitté. Aujourd’hui à la tête de l’Océanium, une organisation non gouvernementale de protection de la faune et de la flore marine qu’il a rejointe un an après sa création, en 1985, l’homme est connu pour ses coups de gueule.

Une ethnie comme une autre

Le non-respect du repos biologique du cymbium, un mollusque utilisé dans le plat national, le thieboudien, la pêche à l’explosif, les licences de pêche délivrées en secret à des sociétés étrangères, la pollution industrielle, l’utilisation abusive du bois de dimb pour faire des djembes destinés à l’exportation, les règles commerciales inéquitables imposées par les multinationales… Ses sujets d’inquiétude et de révolte sont nombreux. Ses projets et ses réalisations aussi. L’Océanium est ainsi en train de mettre en place quatre aires maritimes protégées dans les eaux sénégalaises.
Depuis deux ans, Haïdar va plus loin : il fait désormais de la politique en occupant la place de numéro deux du Rassemblement des écologistes du Sénégal, « les Verts », nés fin 1999. « On ne peut pas atteindre de résultat concret sans faire de politique, sans entrer à l’Assemblée nationale pour décider des lois. Aujourd’hui, ceux qui décident sont incompétents et ne se rendent pas compte de la dégradation du milieu naturel. On ne peut plus attendre de voir le changement promis lors de l’élection d’Abdoulaye Wade. On veut aider à le provoquer », explique-t-il.
Un jour ministre de l’Environnement, Haïdar ? Ce n’est pas impossible ! Récemment, le Premier ministre Idrissa Seck lui a suggéré cette idée. Et Haïdar promet qu’il ne se défilera pas le moment venu. « Attention, ce sera pour travailler et pas pour palabrer dans un bureau climatisé, ni porter de jolis costumes ! », prévient-il. Si ce projet se réalisait, il serait le premier Sénégalais d’origine libanaise à occuper un ministère (la communauté libanaise compte jusqu’ici un maire ex-député, un ancien conseiller de l’ex-président Abdou Diouf et le responsable et l’initiateur d’un parti politique, Démocratie Citoyenne, né en 2000). Ce serait aussi la preuve que les Libanais constituent bien une ethnie comme une autre au Sénégal.

Fanny Pigeaud


+

Citation:
Libanais d'Afrique, ou en Afrique ?

Albert Bourgi
professeur à l’université de Champagne-Ardenne (Reims).


Il y va des incertitudes autour du nombre des Libanais installés en Afrique comme des chiffres très approximatifs de la population du Liban. Entre les statistiques le plus souvent datées, une mobilité qui est fonction de la situation politique des pays d’accueil, et des recensements pas toujours fiables, il est difficile de chiffrer avec précision la présence libanaise en Afrique. Il y a au moins deux certitudes à ce propos : d’une part, celle-ci est plus importante qu’à l’époque coloniale; d’autre part, elle est plus éclatée qu’à l’époque sur le continent. Naguère concentrés sur quelques pays aussi bien francophones qu’anglophones d’Afrique de l’Ouest (Sénégal, Guinée-Conakry, Sierra Leone, Liberia), les Libanais sont aujourd’hui présents sur l’ensemble du continent. En Afrique centrale, australe ou orientale, au gré des crises et des guerres qui ont frappé ces régions, les Libanais ont souvent repris la place occupée auparavant par d’autres communautés étrangères : française, anglaise, grecque ou indo-pakistanaise.

Aujourd’hui, et en tenant compte des Libanais en possession d’une double nationalité mais résidant toujours sur place, de plus en plus nombreux, la fourchette de cette population s’établit entre quatre cent et cinq cent mille personnes. Ce chiffre global dissimulant des écarts importants selon les pays. Si en Côte d’Ivoire, malgré les graves événements qui se déroulent dans ce pays depuis maintenant plus de trois ans, le chiffre de cent mille Libanais est le plus souvent avancé, ils ne sont en revanche que quelques milliers, voire quelques centaines dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest comme le Niger, le Burkina Faso, ou encore au Tchad, en Afrique centrale. Le redéploiement de la population libanaise procède le plus souvent de facteurs d’ordre politique (la stabilité) et/ou économique (la croissance et le développement) concernant les pays hôtes. C’est ainsi que les nouveaux eldorados pétroliers accueillent de plus en plus de Libanais, en amont comme en aval de cette nouvelle source importante de revenus, répartis dans tous les secteurs économiques et sociaux.

Présents, à l’origine, dans le commerce de détail où ils jouaient le rôle d’intermédiaires entres les grandes firmes européennes et les producteurs locaux, les Libanais se sont progressivement implantés dans le secteur industriel, notamment celui des petites et moyennes entreprises ainsi que dans le secteur tertiaire, plus particulièrement celui des services et des professions libérales. Leur intégration sociale est plus ou moins réelle en fonction des pays, et elle est en tout état de cause plus avérée avec les nouvelles générations. Il y a, en effet, une troisième, voire une quatrième génération, singulièrement dans des pays de vieille implantation (Sénégal, Côte d’Ivoire, Guinée-Conakry, Cameroun, Sierra Leone) qui n’envisagent pas leur avenir ailleurs qu’en Afrique. Cette installation géographique entraîne un intérêt croissant pour la vie politique nationale. Mais si l’on trouve nombre de responsables politiques africains d’ascendance libanaise (mariages mixtes) à des postes de responsabilité même élevée, les Libanais d’Afrique se tiennent à l’écart des joutes politiques nationales, contrairement à ce qui s’est produit en Amérique latine.

Une implantation ancienne

La saga des Libanais a débuté vers la fin du XIXe siècle avec les premières migrations, essentiellement vers l’Amérique du Nord, l’Amérique latine et l’Afrique. La petite histoire veut que les premiers Libanais d’Afrique aient été trompés sur leur destination finale. Ils pensaient partir vers « l’Amérique » et se retrouvèrent à Dakar, Conakry ou Freetown, en Sierra Leone. Une dizaine de personnes sur le continent africain dans les années 1890, ils étaient quelque trois cent mille à l’aube des indépendances. Il y a, aujourd’hui, plusieurs générations de Libanais dans nombre de pays africains. En 1936, c’est au Sénégal qu’on trouve la plus forte implantation. L’immigration libanaise a été, en général, régulière : des « pointes » dans les années qui suivirent la Première Guerre mondiale et le passage du Liban sous mandat français, la Seconde Guerre mondiale, enfin, quand éclata la guerre civile au Liban en 1975 provoquant un afflux d’immigrants, particulièrement en Côte d’Ivoire. Cette immigration a touché l’ensemble des aires linguistiques, y compris lusophones (Angola et Guinée-Bissau).

L’arrivée des Libanais a coïncidé avec la phase d’expansion des colonisations européennes en Afrique noire. Durant la période coloniale, ils ont joué un rôle modernisateur dans tous les pays où ils étaient installés, en introduisant la monnaie dans les campagnes, en développant un marché économique dans l’arrièrepays, en dynamisant les réseaux de communication, en contribuant à faire passer les territoires coloniaux d’une économie de subsistance à une véritable économie de marché.

Au Sénégal, par exemple, ils troquent contre des produits alimentaires ou manufacturés la production arachidière des paysans, qu’ils revendent ensuite aux établissements coloniaux de Dakar ou de Saint-Louis. En Côte d’Ivoire, une tâche identique leur est dévolue dans le circuit de commercialisation du café et du cacao; ils prennent surtout en charge la collecte des produits et les transactions avec les planteurs ivoiriens.

À l’origine concentrés dans l’import-export, comme le commerce de tissus et de produits manufacturés ou alimentaires, les Libanais se lancent dans le commerce de gros, l’hôtellerie, l’agro-alimentaire, le transport, la boulangerie, la confiserie, la parfumerie, le bâtiment et les travaux publics, etc., mais aussi dans le secteur tertiaire et les professions libérales (avocats, médecins et pharmaciens). Dans certains secteurs (le commerce de détail, par exemple), ils continuent de travailler traditionnellement en famille, mais s’appuient sur des nationaux dès que leur entreprise dépasse une certaine masse critique.

L’aisance financière de quelques familles ne doit pas conduire à ignorer, au bas de l’échelle sociale, de nombreux Libanais restés cantonnés, entre autres, dans le petit commerce de détail. Bon nombre de familles, au Sénégal, en Guinée notamment, vivent dans des conditions très précaires ou ne survivent, tout simplement, que par l’aide sociale, organisée généralement sous l’égide d’une autorité religieuse sunnite, chiite ou chrétienne maronite.

Une présence sujette à critique

Les Libanais d’Afrique n’ont pas toujours eu bonne presse. Présents dans toutes les strates de l’appareil économique, ils constituent des boucs émissaires tout désignés qui cristallisent, parfois avec le soutien des gouvernements, le mécontentement populaire. C’est ce qui se produit régulièrement, comme par exemple en Sierra Leone, lors des crises économiques à répétition. Ils ont souvent été accusés de stocker riz et autres denrées pour provoquer la hausse des prix, et leurs magasins sont mis à sac. On leur a imputé tous les maux : du marché noir au terrorisme en passant par la fraude fiscale ou douanière et le trafic de drogue; mais le reproche principal qui leur est adressé, c’est leur « réussite dans les affaires ». Cible naturelle du mécontentement populaire, ils peuvent lui être parfois jetés « en pâture » par des pouvoirs en déficit de légitimité.

Ce phénomène remonte d’ailleurs à l’époque coloniale. En 1935, Jean Paillard, membre du Conseil supérieur des colonies, demande une interruption de l’« invasion libanaise » en Afrique. Douze ans après, Maurice Voisin, rédacteur en chef des Échos d’Afrique (Dakar), lance une campagne de diffamation contre les communautés libanaises. Selon un rapport du patronat français publié à la fin des années 1980, le désinvestissement subi par les États africains est dû aux pratiques diverses (corruption, fraude douanière..) auxquelles se livreraient les milieux d’affaires libanais. En réalité, les hommes d’affaires et entrepreneurs français n’apprécient guère la concurrence de leurs homologues libanais en Afrique.

La prospérité générale qui leur est prêtée les expose, encore aujourd’hui à la critique, leurs intérêts entrant de plus en plus en conflit avec ceux d’une petite bourgeoisie nationale. Certains sont tentés de susciter et de manipuler contre ce « peuple-classe » des mouvements xénophobes, au nom du comportement « parasitaire » de quelques-uns. Ainsi, en 1979, au Liberia, on assiste à la mise à sac des boutiques des commerçants libanais. Au Ghana, ils sont souvent accusés de marché noir et de trafic de devises. Au Gabon, des Libanais ont été, il y a quelques années, inculpés dans une affaire de fraude douanière et de corruption de fonctionnaires. En Sierra Leone, des hommes d’affaires libanais sont régulièrement impliqués dans des scandales financiers. À la fin des années 1980, plusieurs dizaines de Libanais sont arrêtés pour des raisons analogues au Cameroun. Au Congo-Kinshasa, leur implication dans des affaires politicofinancières est régulièrement évoquée. Un groupe de Libanais a été mis en cause, dans des conditions demeurées obscures, dans l’assassinat du président Laurent-Désiré Kabila.

Tous ces faits illustrent le malaise qui s’instaure parfois dans les rapports entre Libanais et nationaux des pays d’accueil, en dépit des attentions constantes prodiguées par les communautés libanaises aux pays hôtes. Ces dernières ont su mobiliser des fonds pour construire des écoles, des dispensaires, des hôpitaux, voire des mosquées. Dans les périodes difficiles, elles se sont employées à manifester leur solidarité : en apportant un soutien financier à la réinsertion des Sénégalais expulsés du Congo-Brazzaville en 1967, du Nigeria en 1983, ou de Mauritanie en 1989.

Contrairement à leurs compatriotes établis sur le continent américain, les Libanais d’Afrique ne sont pas globalement intégrés aux pays d’accueil. Cette marginalisation est attestée, entre autres, par le nombre relativement faible de naturalisations. Dans l’ensemble, les communautés libanaises ont toujours observé une sorte de « devoir de réserve » vis-à-vis des pays hôtes, sans se désintéresser totalement du destin politique de ceux-ci. Dans nombre d’entre eux, elles ont soutenu financièrement les formations politiques qui ne leur étaient pas hostiles.

Une influence économique et sociale

Les Libanais ont un atout : pont culturel entre le monde arabe et l’Afrique tout comme entre l’Europe et l’Afrique, ils connaissent et sont même imprégnés des cultures africaines. Tout Libanais vivant en Afrique pratique, outre le français et sa langue maternelle, une, deux, voire trois langues nationales. Un sens des affaires aiguisé au fil des générations et des connexions familiales étendues à de nombreux pays leur conférant un poids économique et social non négligeable.

Mais les communautés libanaises sont traversées par certaines lignes de fracture confessionnelle, géographique (solidarités clanique ou villageoise), voire idéologique, identiques à celles qui existent au Liban. Ce qui explique les difficultés qu’elles ont à parler d’une « seule voix », notamment au sein de L’Union culturelle libanaise mondiale. Les Libanais organisent leur vie sociale et privée au sein de leur communauté de référence (maronite, sunnite ou chiite).

L’organisation communautaire des Libanais d’Afrique est un moyen d’affirmation de leur « libanité », un instrument d’entraide et de solidarité, en l’absence duquel ils n’auraient pu pérenniser leur fonction économique particulière et le lieu d’expression de leurs confessions. Il n’y a pas une mais des communautés libanaises en Afrique. Depuis la guerre du Liban, les émigrés libanais ont apporté une assistance constante à leurs compatriotes, mais sur une base purement confessionnelle.

Le malaise entre les Libanais d’Afrique et leur pays d’adoption pourrait peu à peu s’estomper. Les nouvelles générations partagent, pour la plupart de leurs membres, une communauté de destin avec les populations autochtones. Sur le plan de l’habitat, ils sont, comme l’ont été leurs parents, insérés parmi ces dernières : il n’y a pas, dans les villes africaines, de « quartier libanais ». Le nombre croissant des unions mixtes, entre Africains et Libanais, a progressé au cours des dernières années, ce qui contribue à faciliter l’immersion des communautés libanaises au sein des sociétés nationales, voire – et de plus en plus – leur apport au développement économique et social.

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Leviathan
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MessagePosté le: Sam 03 Mar 2007 20:58    Sujet du message: Répondre en citant

Merci infiniment pour les articles, Maryjane.
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"....a chaque fois qu'un pays africain achete une arme, c'est contre un Africain. Ce n'es pas contre un Europeen, ce n'est pas contre un Asiatique, c'est contre un Africain."-----Thomas Sankara, Addis-Abeba, le 29 Juillet, 1987
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Linguere
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MessagePosté le: Lun 05 Mar 2007 21:10    Sujet du message: Re: Les libanais au sénégal Répondre en citant

niamey93 a écrit:

Ce qui m'a laissé perplexe Confused et m'a dérangée, d'autant plus qu'ils se revendiquaient sénégalais, parlaient du pays comme si les sénégalais avaient leurs facies.


Bonjour Niamey,
Ils se revendiquent senegalais parce qu'ils sont nes sous le soleil senegalais, pour la plupart. Ils ont les meme droits et obligations que les autochtones. Ils sont comme les italiens a NY dans leur "Little Italia" ou les Cubains dans leur "Havana" a Miami.
Mais se sentent-ils vraiment senegalais? Je ne voudrai pas generaliser mais je reconnais qu'ils ont souvent ce sentiment de superiorite qu'ont les arabes par rapport aux noirs.
J'ai frequente une ecole privee catholique a Dakar et on avait le choix entre le "programme senegalais" et le "programme francais", et sur 100 libanais qui frequentaient cette ecole, roughly 2 seulement choisissaient le "programme senegalais"(bien sur, y avait des negres qui choisissaient le prog fr.). Un libanais qui prenait le "programme senegalais" etait souvent mal vu par ses pairs.
Les senegalais vivent leur specificite Wolof, Serere, Diola, Peul,...tout en se considerant comme des senegalais a part entiere ayant une vocation pour le Senegal. Pour les libano-senegalais, je ne pourrai pas en dire autant.
Je pense que les libanais au Senegal, c'est comme certains de nos compatriotes en France ou ailleurs, ils s'assimilent quelque peu mais pas totalement. Ils ont souvent tendance a mepriser leur terre d'accueil.
Anyway, leurs ancetres sont la-bas depuis des generations et ils ont investi en temps et argent dans les secteurs les plus attractifs, des secteurs ou nous n'avions pas juge utile d'investir. Ce qui fait qu'aujourd'hui, les libanais occupent presque tout Dakar-Plateau.
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Diali
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MessagePosté le: Mar 06 Mar 2007 18:00    Sujet du message: Répondre en citant

je suis entièrement d'accord avec toi, Linguere !
de ce que j'ai vu de mes différents séjours, il y a très peu de réels échanges entre Sénégalais et Libanais...
Les Libanais se sentent supérieurs et vivent leur vie au sein de leur communauté.
Du côté sénégalais, je n'ai pas non plus l'impression que les Libanais soient vraiment appréciés...
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Benny Da B'
Super Posteur


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MessagePosté le: Mar 06 Mar 2007 20:09    Sujet du message: Répondre en citant

Mouais c'est peut etre pas si "simple" qu'on le croit. Je me souviens avoir discuté avec des Libanais de CI qui me racontait qu'en vacances à Beyrouth ils jouaient au maracana (le foot sur petit poteau à l'ivoirienne) et qu'il s'etait organisé pour se faire de l'alloko.

Il semblait me dire que les libanais né dans les différents pays ont quand meme un truc particulier avec ce pays, que ce soit le senegal ou un autre. D'ailleurs quand ils y sont nés, ils se démmerdent pas mal dans nos langues.

Tout çà pour dire quoi...ben oui...ils font pas montre d'un grand désir de "s'intégrer" si tant est que ce mot veuille dire quelque chose...mais en meme temps je pense que certains businessmen que j'ai rencontré me semblait pas se concevoir ailleurs que dans le pays qui les a vu naitre, et y cherchait comment faire des sous. Ce qui après tout est une firme de "patriotisme"..je mets des guillemetts bien sur Smile
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Bonbagaye
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MessagePosté le: Sam 26 Mai 2007 01:43    Sujet du message: Répondre en citant

Les Libanais et surtout les Syriens sont aussi en Haiti,allies aux mulatres locaux,grands manitous du secteur economique connu en Haiti sous l'appelatif de "bord de mer" allant de la rue du Quai jusqu'au celebre marche en plein air connu comme la"Croix des Bossales" ou en bon creole comme "Croix Bossales " tout court.
Ce sont des gens qui vivent a part,se marient entre eux,et se retrouvent toujours dans tous les gouvernements comme supporteurs ou manipulateurs dans l'ombre.Generalement,ils ne paient rien au Fisc et s'arrangent toujours pour etre du cote des gagnants malgre la nature houleuse de la politique Haitienne.
Ils sont souvent detenteurs de passeports Americains,qoique l'ambassade Americaine en Haiti n'est pas exactement enthousiaste a l'egard de ces descendants arabes aux sympathies douteuses dont on dit que certains fussent les hotes a Port-au-Prince d'un certain Mohamed Atta...(Bonbagaye)
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ogunsiron
Grioonaute


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MessagePosté le: Sam 26 Mai 2007 05:02    Sujet du message: Répondre en citant

Bonbagaye a écrit:
Les Libanais et surtout les Syriens sont aussi en Haiti,allies aux mulatres locaux,
...

...

(Bonbagaye)


Une fois en sortant de l'université je marchais derrière un groupe de 3 ou 4 libanais (Y'en a plein a l'université ou j'allais ). En m'approchant un peu je les ai entendu parler en créole ! Ça devait etre des representants de cette classe , réfugiés ou en vacances á Montreal. J'ai aussi été abordé une fois dans la rue par un type que j'ai d'abords pris pour une sorte de gangster/clochard arabe, qui s'est mis a me parler en créole, disant " mwen mem se aysyen tou, m' se syrien .. ou ta remem on laptop ou kek bagaye pou fimen ? " (tu m'excuseras l'orthographe!) . Disons que celui la ne semblait pas rouler sur l'or Smile

Entre autres, ce qu'il faut en haiti c'est une classe d'entrepreuneurs noirs qui aspirent à autre chose que de devenir des mulatres . Il faudrait plus de gens comme (j'imagine ) Simeus . Il faudrait des haitiens noirs devenus riches aux USA ( ou ils ont la possibilité de devenir bcp plus riches que les mulatres en haiti) qui en viennent à fomer une sorte de caste . Ce n'est pas grave s'ils constituent une caste car s'ils sont noirs, ils se verront au moins comme les leaders du peuple noir d'haiti. En ce moment, il semble evident que pour les mulatres et les arabes, le peuple noir d'haiti n'est pas le leur, n'est pas leur famille. Ils n'ont donc pas le moindre scrupule a l'ecraser , le vendre en esclavage, ou a se tourner les pouces quand celui ci se fait massacrer, comme cela est arrivé en rep Dominicaine dans les années 30 * .
,
* des dizaines de milliers d'haitiens tués a la machette. Le gouvernement mulattre d'haiti à l'epoque n'a pas bougé le plus petit doigt.
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godless
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MessagePosté le: Sam 26 Mai 2007 17:30    Sujet du message: Répondre en citant

ogunsiron a écrit:
Ce n'est pas grave s'ils constituent une caste car s'ils sont noirs, ils se verront au moins comme les leaders du peuple noir d'haiti. En ce moment, il semble evident que pour les mulatres et les arabes, le peuple noir d'haiti n'est pas le leur, n'est pas leur famille. Ils n'ont donc pas le moindre scrupule a l'ecraser , le vendre en esclavage, ou a se tourner les pouces quand celui ci se fait massacrer, comme cela est arrivé en rep Dominicaine dans les années 30 * .
,
* des dizaines de milliers d'haitiens tués a la machette. Le gouvernement mulattre d'haiti à l'epoque n'a pas bougé le plus petit doigt.

Si c'est ça le problème, sache qu'il y a des "castes" bien noires en Afrique, qui sont les leaders des peuples noirs d'Afrique, et qui n'hésitent pas à écraser les leurs... Et pas besoin de remonter aux années 30, ça se passe aujourd'hui (RCD, Guinée, il n'y a pas si longtemps l'Angola, le Congo-Brazza, le Libéria, la Sierra Leone, les exemples ne sont pas rares...)
Mais peut-être vaut-il mieux se faire massacrer par celui qui a la même couleur que soi... Wink
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MessagePosté le: Sam 26 Mai 2007 17:54    Sujet du message: Répondre en citant

Bonbagaye a écrit:
Les Libanais et surtout les Syriens sont aussi en Haiti,allies aux mulatres locaux,grands manitous du secteur economique connu en Haiti sous l'appelatif de "bord de mer" allant de la rue du Quai jusqu'au celebre marche en plein air connu comme la"Croix des Bossales" ou en bon creole comme "Croix Bossales " tout court.
Ce sont des gens qui vivent a part,se marient entre eux,et se retrouvent toujours dans tous les gouvernements comme supporteurs ou manipulateurs dans l'ombre.Generalement,ils ne paient rien au Fisc et s'arrangent toujours pour etre du cote des gagnants malgre la nature houleuse de la politique Haitienne.
Ils sont souvent detenteurs de passeports Americains,qoique l'ambassade Americaine en Haiti n'est pas exactement enthousiaste a l'egard de ces descendants arabes aux sympathies douteuses dont on dit que certains fussent les hotes a Port-au-Prince d'un certain Mohamed Atta...(Bonbagaye)

Je me demande toujours pourquoi, pour dénoncer des comportements critiquables, il faut toujours y mettre une bonne louche de généralisation et indexer tout un groupe.
Mais bon, si ça peut nous donner matière à rallier tous les noirs, par opposition à ces "descendants d'arabes" (qui cumulent tous les défauts cités) et ces mulâtres (encore pire), ce sera toujours ça de gagné.

Mais le pire, c'est que non seulement on aura indexé TOUT un groupe (c'est connu, ils sont TOUS comme ça...) de personnes avec les risques que cela peut comporter, mais en plus on restera toujours aussi divisé, histoire de bien se taper dessus dès qu'on aura plus personne d'autre sur qui se défouler...

Au Cameroun, il n'y a pas de droit du sol, donc les libanais ou autres nationalités, même présents depuis longtemps, n'ont que rarement été naturalisés. La situation n'est donc pas comparable à celle du Sénégal. Néanmoins, comme l'indiquait un intervenant, les libano-sénégalais se retrouvent pour beaucoup dans le même cas que de nombreux africains en France naturalisés Français. A savoir qu'ils sont Français en France, mais continuent à se sentir Africains, et ne "s'intègrent" pas plus et pas moins que les libanais ne le font au sénégal. Mais vu comme les cas de figure des franco-africains en france sont divers, je suppose que c'est aussi le cas pour les libano-sénégalais au sénégal...
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MessagePosté le: Sam 26 Mai 2007 23:09    Sujet du message: Répondre en citant

godless a écrit:
ogunsiron a écrit:
Ce n'est pas grave s'ils constituent
...
* des dizaines de milliers d'haitiens tués a la machette. Le gouvernement mulattre d'haiti à l'epoque n'a pas bougé le plus petit doigt.




Premierement :
Je n'accepte pas l'idée selon laquelle on ne peut pas géneraliser. Pour moi elle est un outil valable de raisonnement . Que l'on critique ma conclusion, en se basant sur les faits et qu'on arrete de répeter la mantra de l'invalidité de la généralisation. Est-ce faux de dire que les russes sont un peuple extremement raciste, par example ? cela n'a rien de faux et cela n'empeche pas l'existence de russes non racistes.

Pour ce qui est des elites dont je parlais :
Rien n'est garanti evidemment mais il existe des pays bien dirigés dans ce monde n'est-ce pas ? Les pays en général sont dirigés par une élite , donc il en existe de bonnes .

Je pense tout simplement qu'il n'est pas du tout souhaitable qu'une minorité ethnique ou raciale ou religieuse domine completement le secteur économique ( et par de la, le secteur politique ) d'un pays dont elle n'est pas issue. Cela cause de sérieux problemes sociaux dans quasiment tous les cas .

Des examples ? Les chinois partout en asie-du sud, aux philippines . Les indiens en afrique de l'est il n'y a pas si longtemps. Les chinois au cameroun bientot ? Les Libanais un peu partout en afrique .

La domination partielle est bcp moins grave. Par example , les communautés juives exercent un pouvoir économique/mediatique/etc considérable aux USA, mais les autres americains se débrouillent tres bien eux aussi , ce qui empeche un antisémisisme a l'européenne de se developper.
Les libanais sud-americains réussissent *tres bien* (président argentin, président ecuadorien, business man carlos slim, shakira, etc) mais les autres sudamericains ( non indiens ) ne sont pas en reste .

Pour en revenir a ces communautés exogénes qui dominant totalement :
Je ne suis pas de gauche alors je ne crois pas forcement que la richesse de ces communautés provient du vol ou de l' "exploitation". La plupart sont devenus riches à l'origine à cause de leur talents pour le commerce et les affaires en général . Au début en tout cas ça a du commencer comme ça.

On sait que le pouvoir corompt alors il est facile d'imaginer que ces riches servent désormais leur propres interets de maniere politique et détournée , en instaurant par example des monopoles . Qui est supposé en béneficier ? Mon idée est que les gens votent et agissent politiquement pour le bénéfice de leur famille ou de ceux qui pourraient faire partie de leur famille. En haiti il s'agit donc des libanais en général et dans une certaine mesure des mulatres mais en aucun cas des haitiens noirs. Ils ne sont pas les bienvenus dans la famille .

Il existe des travaux/livres traitant de ce gende de situation et on ne peut que constater que ça marche tres mal dans les sociétés ou cohabitent une majorité economiquent impotente et une minorité insulaire qui domine tout. Il ne s'agit pas de faire de la morale , tout simplement de constater le resultat de ce qui tient sans doute de "lois" sociologiques . Les memes travaux brossent des portraits de societés (par example les usa) ou meme s'il existe des minorités économiques tres puissantes, la majorité tient bien en main son destin économique et politique .

Il me semble donc evident que pour les peuples africains et haitiens , il est extremement important que se developpent parmi eux des groupes economiquement tres performants . Meme si ceux si constituaient une classe , ils seraient endogenes et seraient forcement bcp moins fermés que les classes exogenes . Dans le meilleur des cas ces classes dynamiques agiraient de maniere a beneficier tout ce qui pourraient potentiellement faire partie de leur famille . Cette famille potentielle est bcp plus large que dans le cas des castes libanaises/etc .
Idéalement ces classes dynamiques s'elargiraient jusqu'a englober une majorité de la population, comme les classes moyennes en occident par example .

godless a écrit:


Si c'est ça le problème, sache qu'il y a des "castes" bien noires en Afrique, qui sont les leaders des peuples noirs d'Afrique, et qui n'hésitent pas à écraser les leurs... Et pas besoin de remonter aux années 30, ça se passe aujourd'hui (RCD, Guinée, il n'y a pas si longtemps l'Angola, le Congo-Brazza, le Libéria, la Sierra Leone, les exemples ne sont pas rares...)


Mais peut-être vaut-il mieux se faire massacrer par celui qui a la même couleur que soi... Wink


Ce que je dis en fait c'est qu'on a plus de chance d'etre bien dirigé par des gens ( compétents!!) qui se voient comme faisant partie du meme groupe que soi, que par des gens dont les allegiances sont ailleurs et bien loin . Aucune garantie, on parle seulement de ce qui est plus probable et il n'y a rien de mal a cela.
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godless
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MessagePosté le: Dim 27 Mai 2007 00:52    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir ogunsiron,
Je continue pour ma part à me méfier au plus haut point des généralisations, surtout quand elles ont pour but d'indexer des populations bien définies, quelle qu'elles soient. Même si je dois être taxé d'accro au "mantra de l'invalidité de la généralisation". Wink
Dire le "peuple russe" est raciste, c'est limite, mais déjà moins "généralisateur" que de dire "les russes" sont racistes. Donc "Les russes sont un peuple raciste", pour moi, c'est une phrase qui ne colle pas.
Cela dit, je pense comprendre ton idée, et suite à tes explications, elle me paraît mieux formulée et défendable que celle, par exemple, de notre collègue Bonbagaye. Mais ce n'est que mon avis.

J'aurais une petite remarque néanmoins. Entre Haïti (que je connais fort peu, je l'avoue) et le Sénégal, il me semble qu'il y a une petite différence: au moins politiquement, il n'y a pas une "classe mulâtre" qui dirige le pays à Dakar. Il s'agit bel et bien d'une classe dirigeante que tu as appelée "endogène". Par conséquent, si les mesures ne sont pas prises pour promouvoir une "élite" économique du "terroir" à côté des opérateurs économiques d'origines autres, qui pourra le faire?

Cela dit, je pense savoir quand même qu'au Sénégal, s'il y a beaucoup de Libanais qui ont une place importante dans le tissu économique du pays, les "afro-sénégalais" n'en sont quand même pas absents! Comme tu le disais, il y a, à côté de ces libanais qui se sont fait une place au soleil, d'autres "groupes ethniques" qui s'en sortent aussi pas mal. A la politique économique du pays (gérée par un groupe "endogène") de faire en sorte d'améliorer l'accès au "soleil" d'une frange plus importante des masses noires. Mais ça, c'est une autre histoire, l'histoire actuelle de l'Afrique, l'histoire d'une incapacité (au mieux d'une difficulté) de nos dirigeants à voir au-delà de la seule perpétuation de leur propre bien-être...

Si je peux me permettre un petit HS: tu dis que le fait que d'autres communautés réussissent comme les juifs aux Etats-Unis empêchent qu'un anti-sémitisme à l'européenne s'y développe. Je ne suis pas sûr que les juifs en Europe ait plus de poids sur l'économie et les média qu'aux Etat-Unis. Par conséquent, je suppose qu'il y a d'autres paramètres que le poids économico médiatique de ce "groupe exogène" pour expliquer la force plus ou moins conséquente de leur rejet entre les sociétés américaine et européennes. Mais bon, comme je le disais, c'est un HS, je m'arrête là.

Bonne soirée, ogunsiron, et à bientôt.
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MessagePosté le: Dim 27 Mai 2007 16:16    Sujet du message: Répondre en citant

C'est sous le President Haitien Dumarsais Estime (1946-1950) que germa l'idee d'une classe entrpreneuriale noire pour aider au relevement de la majorite silencieuse spoliee,manipulee et souffrante depuis notre indepenedance en 1804.Ce mouvement social,supprotee par les intellectuels de l'epoque,sera connu comme l'"Indigenisme" et verra l'emergence des Griots ,veritables chantres de nos racines Africaines et de l'unicite de notre condition de fils d'esclaves utilisant la langue de nos anciens bourreaux pour promouvoir une culture et une vision du monde differente de la leur !
Les hommes comme Carl Brouard,Emile Roumer,Jacques Stephen Alexis,Jacques Roumain,Roussan Camille,et meme Francois Duvalier furent obsedes par l'idee-mere de revaloriser nos racines veritables en produisant des oeuvres magitrales et contrebalancer l'imperialisme culturel Francais soutenu corprs et ame par la minorite mulatre dont nous parlons ici.
C'est sous Francois Duvalier qu'on vit l'emergenge d'une bourgeoisie noire en Haiti meme si les methodes employees utilisees par le regime furent loin d'etre orthodoxes.Papa Doc croyait que la classe mulatre,nantie et meprisante a l'egard de la majorite noire,etait une plebe a extirper et l'histoire rapporte encore une certaine nuit de 22 mai connue en Haiti comme"les vepres Jeremiennes",du nom de la ville de Jeremie dans le Sud conne comme la"Cite des Poetes".
Mon propos ici n'est pas d'etre un apologiste pour Papa Doc et de faire l'egoge de cette nuit sanglante ou perirent nombre de mulatres,mais plutot de montrer que les frictions noir-mulatre ne sont pas nouvelles en Haiti et ont parfois des consequences desastreuses.
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Steve Biko
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MessagePosté le: Dim 27 Mai 2007 19:16    Sujet du message: Répondre en citant

Ne vous trompez pas, ils sont aussi arabes comme les marocains, algériens et autres tunusiens qui nous détestent. J'ai lu un article ici qui disait qu'un cameraounais avait été battu à mort au liban parce que Noir.
Ils ont, en rapport avec les vallets locaux africains, installé une corruption qui menace les Etats aficains de disparition. Ils narguent les nationaux et corrompent les colonels et généraux africains de merde. Ma haine vis à vis de ces gens est infinie. Il est quand même curieux que le vent du nationalisme qui secoue le monde aujourd'hui laisse les africains indifférents. Croyez-moi, ils seront les premiers à dégager sans leurs biens. La fortune qu'ils ont accumulé aujourd'hui, ils l'ont volé au Congo-BZV et autres pays africains. Ils seront plus utiles au moyen orient avec leurs copains israéliens qu'en Afrique.
Nationalistes de tous les pays d'Afrique levez-vous.
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"Soit tu es vivant, soit tu es mort et quand tu es mort, tu ne peux plus t'en soucier. Et ta façon de mourir peut elle même être une chose politique (...) car si je n'arrive pas dans la vie à soulever la montagne de l'apartheid, sûrement, l'horreur de la mort y parviendra"
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MessagePosté le: Dim 27 Mai 2007 21:34    Sujet du message: Répondre en citant

Bonbagaye a écrit:

...
C'est sous Francois Duvalier qu'on vit l'emergenge d'une bourgeoisie noire en Haiti meme si les methodes employees utilisees par le regime furent loin d'etre orthodoxes.Papa Doc croyait que la classe mulatre,nantie et meprisante a l'egard de la majorite noire,etait une plebe a extirper et l'histoire rapporte encore une certaine nuit de 22 mai connue en Haiti comme"les vepres Jeremiennes",du nom de la ville de Jeremie dans le Sud conne comme la"Cite des Poetes".
Mon propos ici n'est pas d'etre un apologiste pour Papa Doc et de faire l'egoge de cette nuit sanglante ou perirent nombre de mulatres,mais plutot de montrer que les frictions noir-mulatre ne sont pas nouvelles en Haiti et ont parfois des consequences desastreuses.


Non, il ne s'agit pas de glorifier François Duvalier, d'autant plus qu'il s'est revélé n'etre qu'un profiteur qui se souciait bien peu de son peuple. Il n'avait d'autre préoccupation que sa propre personne. Quand à son gros bébé clown de fils, no comment .

La bourgeoisie noire devait quand meme exister depuis un bon bout de temps. J'ai recommencé à penser a ces choses lorsque recemment ma mère m'apprit que son propre grand pere etait un industriel noir . Je savais déja qu'elle venait d'une famille commerçante mais je ne connaissais pas ce pan de leur activités. Malheureusement, je crois que cette dynastie n'est plus car tout le monde est surement en exil au usa/canada/europe/etc . Cela dit , il ne devait pas y avoir bcp de telles familles. Au fil de l'histoire d'haiti, lorsque les noirs ont disposé du pouvoir, c'etait le pouvoir politique ou militaire , qui est le plus souvent à la merci du pouvoir économique .

A propos de libanais :
Il semble que durant les années 90, lorsque haiti était sous la coupe de Raoul Cédras (un libanais), il s'est carrément formé une mini-milice arabe appelée les "Ninja' qui formaient une garde rapprochée de Cédras . Voir cédras ninjas sur google.
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MessagePosté le: Dim 27 Mai 2007 22:57    Sujet du message: Répondre en citant

godless a écrit:
Bonsoir ogunsiron,
Je continue pour ma part à me méfier au plus haut point des généralisations, surtout quand elles ont pour but d'indexer des populations bien définies, quelle qu'elles soient. Même si je dois être taxé d'accro au "mantra de l'invalidité de la généralisation". Wink
Dire le "peuple russe" est raciste, c'est limite, mais déjà moins "généralisateur" que de dire "les russes" sont racistes. Donc "Les russes sont un peuple raciste", pour moi, c'est une phrase qui ne colle pas.
Cela dit, je pense comprendre ton idée, et suite à tes explications, elle me paraît mieux formulée et défendable que celle, par exemple, de notre collègue Bonbagaye. Mais ce n'est que mon avis.


Je pense que tu te méfies de la mésinterpretation . Pourtant, pour moi, il est evident que si je dis "les russes sont racistes", il y a des nuances implicites. Mais bon, ton intervention me confirme que je dois faire attention et j'essairai d'en tenir compte, ne serait-ce que pour pouvoir continuer a echanger et discuter avec les gens Wink

godless a écrit:


J'aurais une petite remarque néanmoins. Entre Haïti (que je connais fort peu, je l'avoue) et le Sénégal, il me semble qu'il y a une petite différence: au moins politiquement, il n'y a pas une "classe mulâtre" qui dirige le pays à Dakar. Il s'agit bel et bien d'une classe dirigeante que tu as appelée "endogène". Par conséquent, si les mesures ne sont pas prises pour promouvoir une "élite" économique du "terroir" à côté des opérateurs économiques d'origines autres, qui pourra le faire ?

Cela dit, je pense savoir quand même qu'au Sénégal, s'il y a beaucoup de Libanais qui ont une place importante dans le tissu économique du pays, les "afro-sénégalais" n'en sont quand même pas absents! Comme tu le disais, il y a, à côté de ces libanais qui se sont fait une place au soleil, d'autres "groupes ethniques" qui s'en sortent aussi pas mal.



Ce qu'on peut dire c'est que le Sénégal a 1 probleme de moins a gérer qu'Haiti. Il manque sans aucun doute d'autre ingrédients sociaux/historiques/politiques importants pour le decollage économique massif mais ils n'ont pas le frein que constitue une élite étrangere fermée .
En afrique on connait tous les petits commercçant sénegalais ou maliens mais qu'en est -il des acteurs économiques lourds et importants ?
J'ai lu recemment qu'en Côte d'Ivoire , le secteur du gros immobilier (rentable!) était quasiment un monopole libanais :
http://www.rfi.fr/fichiers/mfi/CultureSociete/952.asp

la situation est-elle similaire au sénégal ? C'est surement pareil en haiti. meme ci au Quebec ils sont tres fort dans le secteur des gros immeubles, ( mais ils ne dominent pas ). Serieusement, je ne nie pas du tout leur talents, c'est juste que je pense que les peuples africains seront mieux servis si ces levier économiques sont aux mains de leurs "freres" plus ou moins proches .

godless a écrit:

A la politique économique du pays (gérée par un groupe "endogène") de faire en sorte d'améliorer l'accès au "soleil" d'une frange plus importante des masses noires. Mais ça, c'est une autre histoire, l'histoire actuelle de l'Afrique, l'histoire d'une incapacité (au mieux d'une difficulté) de nos dirigeants à voir au-delà de la seule perpétuation de leur propre bien-être...

Si je peux me permettre un petit HS: tu dis que le fait que d'autres communautés réussissent comme les juifs aux Etats-Unis empêchent qu'un anti-sémitisme à l'européenne s'y développe. Je ne suis pas sûr que les juifs en Europe ait plus de poids sur l'économie et les média qu'aux Etat-Unis.

Par conséquent, je suppose qu'il y a d'autres paramètres que le poids économico médiatique de ce "groupe exogène" pour expliquer la force plus ou moins conséquente de leur rejet entre les sociétés américaine et européennes. Mais bon, comme je le disais, c'est un HS, je m'arrête là.

Bonne soirée, ogunsiron, et à bientôt.


[HS] : l'americain moyen a toujours eu devant lui des examples d'americains comme lui ( wasp ou autre ) a la tete de grandes compagnies, journaux et a la tete du gouvernement. On peut donc dire qu'il pouvait imaginer que lui meme ou ses enfants avaient la possibilité de faire partie de ces classes. En théorie au moins ! En revanche , à plusieure reprises, dans plusieurs pays européens , particulierement a l'est , l'indigene tres pauvre avait devant lui une classe marchande/financiere/medicale tres fortement juive , qui pour toutes sortes de raisons formait une communauté fermée . Resultat ? Jalousie [/HS]

Cette jalousie est- elle justifiable et excusable ? Peut-etre que non . Cependant, ce genre de reaction de la part d'une majorité impotente est *ultra prévisible et récurrent * .
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