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Un crime nazi: des milliers de soldats africains massacrés

 
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frantz
Grioonaute


Inscrit le: 08 Juil 2007
Messages: 2

MessagePosté le: Dim 08 Juil 2007 02:20    Sujet du message: Un crime nazi: des milliers de soldats africains massacrés Répondre en citant

Raffael Scheck, un chercheur americain, a publie un ouvrage intitule "Hitler's African Victims: The German Army Massacres of Black French Soldiers in 1940" (2006, Cambridge University Press) - une etude qu'on considere comme excellente, mais qui reste malheureusement tres mal connue dans les pays francophones. Dans ce livre tres fouille, il affirme entre autres qu'au moins 3.000 combattants noirs de l'armee francaise ont ete massacres par les troupes allemandes entre mai et juin 1940.

Les crimes de l'armee allemande etaient sans aucun doute racistes. Les cliches racistes qui existaient en Allemagne depuis l'epoque coloniale fussent encore renforces par la propagande nazie qui presentait les soldats noirs comme des "sauvages" et les accusait de nombreuses atrocites contre les soldats allemands. On accusait, entre autres, les combattants noirs de mutiler leurs ennemis a l'aide
des coupe-coupes - le nombre des cas de telles mutilations gut gonfle par la propagande allemande. De meme il arrivait souvent que des unites allemandes tuaient les soldats francais noirs blesses ou faits prisonniers pour se venger de leurs grandes pertes humaines - les combattants africains etaient en effet tres intrepides et opposaient une resistance farouche aux Allemands.

Pendant et apres la guerre, les autorites francaises faisaient malheureusement trop peu de cas des crimes commis contre les soldats noirs.

Je recommande a tous les interesses le compte-rendu du livre de Raffael Scheck (en anglais) - http://h-net.msu.edu/cgi-bin/logbrowse.pl?trx=vx&list=H-West-Africa&month=0707&week=a&msg=vG2Wxbw4huBLRnYXK1ovOw&user=&pw=


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owambo
Grioonaute 1


Inscrit le: 10 Oct 2005
Messages: 208

MessagePosté le: Lun 03 Sep 2007 16:06    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.imani.fr/component/option,com_content/task,view/id,94/Itemid,18/


« Ils n’étaient pas des camarades »

Par Raffael Scheck (08-02-2006)

Nous vous proposons ici une traduction d'une tribune offerte à l'historien Raffael Scheck par l'hebdomadaire allemand Die Zeit, paru le 12 janvier 2005 sur la place des "tirailleurs sénégalais" dans l'imaginaire allemand et la propagande nazi ainsi que leur conséquences lors des affrontements dans le cadre de la seconde guerre mondiale.

Une tribune qui annonce la sortie en mars 2006, aux Etats Unis, du livre "Hitler’s African victims: the German Army massacres of Black french soldiers in 1940." ( "Les victimes africaines d’Hitler: L’armée allemande et le massacre des soldats francais noirs en 1940"). Un livre qui s'inscrit dans la continuité du documentaire et du livre "Noirs dan les camps Nazi" de Serge Bilé et vient nourrir la mémoire des africains (et de l'humanité).
L’histoire qui veut que l’armée allemande ait mené une guerre « chevaleresque » sur le front Ouest est une légende tenace: Pendant leur campagne de France en 1940, les soldats d’Hitler commirent de nombreux massacres contre les prisonniers d’Afrique noire.

Après l’agression de la Pologne par la Wehrmacht au début du mois de septembre 1939, la situation à l’Ouest était d’abord restée étrangement calme. Bien que la Grande-Bretagne et la France aient promis leur aide à leur allié polonais et déclaré la guerre au Reich, on attendit longtemps à Paris avant de réagir.
Bien trop longtemps. Au printemps 1940, la machine militaire allemande se tourna vers l’ouest. La Wehrmacht attaqua les voisins neutres, les Pays-Bas, le Luxembourg et la Belgique. Peu de temps après, la plus grande partie des troupes anglo-françaises se retrouva encerclée dans le Nord de la France et en Belgique. Le 5 juin 1940 débute la deuxième offensive allemande. Cette fois, elle est dirigée contre le cœur des territoires français, contre Paris. Les Français constituent à la hâte une nouvelle ligne de défense sur la Somme.

Parmi les unités stationnées à cet endroit se trouvent de nombreux régiments constitués de recrues noires issues d’Afrique Occidentale Française. Le 24eme régiment de tirailleurs sénégalais (RTS) résiste avec acharnement près d’Amiens mais doit se replier après deux jours.

Dans la nuit du 8 au 9 juin, la plus grande partie de ce régiment est encerclée à environ 40 kilomètres au Sud dans un groupe de villages situés près Erquinvillers. La nuit suivante, il est affaibli et capturé. Ce qui se déroule par la suite est tiré des récits de guerre relatés par des officiers français blancs. «Après la capture », note le colonel Amadée Fabre, commandant du régiment, les Allemands se jetèrent sur les Sénégalais avec une brutalité encore jamais vue auparavant. Ils les poignardèrent avec leurs baïonnettes et les frappèrent avec la boucle de leurs ceinturons. […] Lorsque je protestai contre ces sévices à l’égard de soldats faits prisonniers, le colonel allemand me répondit: « Allons donc. Ce ne sont que des sauvages, non ?. »
Un autre officier relate les faits suivants: «les Européens durent s’asseoir sur un talus tandis que les quelques cinquante tirailleurs sénégalais qui avaient survécu furent exécutés à proximité au pistolet-mitrailleur.


Le mépris d’Hitler pour les Français, peuple « abâtardi par les nègres»

Le nombre de prisonniers d’Afrique noire assassinés cette nuit par les Allemands n’a jamais été établi. A Erquinvillers et dans les villages alentours, il y a des centaines de tombes de soldats français mais après la guerre il fut difficile de distinguer ceux qui étaient tombés lors de corps à corps sans merci de ceux qui avaient été exécutés après leur capture. Un document français très prudent mentionne l’exécution de 150 prisonniers d’Afrique noire et de 8 officiers blancs. D’autres enquêtes parlent de 400 à 600 soldats noirs assassinés.
Il est certain qu’il ne s’agit ici en aucun cas des seuls crimes commis par la Wehrmacht contre les troupes noires lors de la campagne de 1940. Plusieurs centaines d’Africains de l’Ouest furent exécutés du 5 au 7 juin près d’Airaines (à l’ouest d’Amiens). Les 19 et 20 juin également, après la demande d’un armistice par les Français, le commandement en chef allemand ordonna l’exécution de nombreux soldats noirs et de quelques officiers blancs près de Lyon.

Les archives font apparaître le meurtre d’environ 1500 soldats noirs pendant cette campagne. Mais le nombre de victimes devrait au moins atteindre le double car les sources comportent d’importantes lacunes. De plus, un nombre indéterminé de soldats noirs fut exécuté sans avoir eu l’occasion de se rendre. Souvent, lors des recherches de soldats noirs isolés, les Allemands ne faisaient « pas de prisonniers». Comment peut-on expliquer ces crimes restés ignorés chez nous jusqu’à aujourd’hui? Contrairement au début de la campagne d’extermination contre l’Union soviétique un an plus tard, il n’y eut en 1940 aucun ordre comme la directive tristement célèbre concernant les commissaires politiques, exigeant l’assassinat de certains groupes de prisonniers. Lors de la campagne de l’Ouest, la Wehrmacht respecta la Convention de Genève de 1929. Le mauvais traitement des prisonniers de guerre ne fut en aucun cas permis, y compris les actes de vengeance faisant suite à des infractions au droit de la guerre commises par l’adversaire.
Mais comment les officiers et les soldats allemands purent ils justifier l’exécution de soldats noirs prisonniers?

Il existait en Allemagne une tradition de stigmatisation des soldats noirs remontant au temps des grandes révoltes (de 1904 à 1907) dans les colonies allemandes du Sud-ouest et de l’Est de l’Afrique (Namibie et Tanzanie actuelles). A cette époque, la presse conservatrice répandit des histoires d’atrocités perpétrées par les rebelles pour justifier les mesures de répression brutales de l’armée impériale, allant jusqu’à la liquidation de groupes de population entiers. Bien que démasquée et critiquée par le SPD (Parti social-démocrate) et le Zentrum (Parti centriste), la propagande sur les prétendues atrocités connut un nouvel essor lorsque la France engagea des troupes coloniales sur le front Ouest durant la première guerre mondiale.

L’imagination des «correspondants de guerre» ne connut pas de limite. Selon eux, les soldats noirs, tranchaient les oreilles et la tète à des prisonniers allemands et se livraient même au cannibalisme sur les cadavres. Pourtant, bien qu’il y eut déjà des meurtres isolés à cette époque - des soldats allemands exécutant des prisonniers noirs et vice-versa allemands – il n’y eut jamais de massacres comme ceux de 1940. Après la première guerre mondiale, la propagande allemande se remit à nouveau à pied d’oeuvre, lorsque quelques régiments d’Afrique de l’Ouest participèrent de 1918 à 1920 à l’occupation de la Rhénanie par les troupes françaises. Soutenue par le ministère des Affaires Etrangères, la presse allemande déclencha une véritable campagne d’agitation, baptisée «Schwarze Schmach» (l’infamie noire), présentant le stationnement de troupes coloniales comme un crime et une provocation.
Tous les ingrédients étaient réunis à nouveau: «Les sauvages noirs» qui humiliaient « l’honnête homme allemand», «les femmes et les enfants allemands» violés par des «bêtes féroces», etc. La campagne d’agitation fut menée efficacement et les voix exprimant un point de vue critiques purent à peine se faire entendre.

C’est avec un enthousiasme particulier que les Nazis se joignirent à la campagne contre «l’infamie noire» et en entretinrent la mémoire même après 1933. De nombreux enfants nés de femmes rhénanes et de soldats coloniaux – stigmatisés par l’appellation «bâtards de Rhénanie» - furent fichés et secrètement stérilisés pendant le IIIe Reich. Dans son livre-programme Mein Kampf, Adolf Hitler lui-même avait consacré des passages haineux aux prétendues atrocités commises par les soldats noirs durant la première guerre mondiale et pendant l’occupation de la Rhénanie. Comme de nombreux autres auteurs et propagandistes de la droite nationaliste, Hitler considérait les Français comme un peuple «abâtardi par les nègres» qui essayait de compenser son faible taux de natalité par le mélange avec des «races inférieures».

L’image de l’ennemi incarné par les soldats noirs fut réactivée et renforcée lors de la campagne de 1940 grâce à une offensive propagandiste de grande envergure. Fin mai, soit quelques jours avant que le 24eme RTS ne subisse plusieurs centaines de crimes de guerre, Joseph Goebbels, chef de la Propagande, exigea lors d’une réunion ministérielle secrète, après concertation avec Hitler, le conditionnement de la population allemande. Il s’agissait ainsi dans un délai de 14 jours maximum d’attiser dans la population un fort sentiment de haine et de colère à l’égard de la France. Pour atteindre cet objectif, l’appareil de propagande devait pour répandre le souvenir de «l’infamie noire» et accuser les troupes coloniales françaises d’avoir commis des crimes de guerre.

Les journaux, la radio et les actualités mirent immédiatement en œuvre les directives de Goebbels. Dès le 31 Mai, le journal Völkische Beobachter (Observateur national, journal officiel du parti nazi) attise la haine avec l’article détaillé et illustré « So führt das verkommene Frankreich Krieg! » (La France est tombée bien bas: voila comment elle fait la guerre!) : «Aujourd’hui, encore une fois, la France a lâché sur nous ses cruelles bêtes féroces sorties de la jungle. Encore une fois, ils ont donné libre cours leurs instincts animaux». Un autre article menace ouvertement: Ces bêtes meurtrières ne doivent attendre à aucune pitié de notre part».


« On devrait gazer toute cette engeance »

La campagne fut victorieuse. Elle réveilla une envie décuplée de « représailles » meurtrières. Les agents du SS-Sicherheitsdienstes (Service de Sécurité SS) qui rédigeaient avec zèle des rapports sur l’ambiance au sein de la population, purent dès le début du mois de juin noter des commentaires à l’avenant : «On devrait gazer toute cette engeance car chaque soldat allemand est trop précieux pour être sacrifié au combat contre de cette bande ». Ou bien encore : « Il faut fusiller ces bêtes noires féroces immédiatement après leur capture».
On est en droit de supposer que la propagande a du agir sur la troupe de manière similaire que sur la population. En effet, dans des lettres de soldats ainsi que dans d’autres documents personnels de cette époque, on trouve de nombreux échos de l’atmosphère médiatique régnant à l’époque. On remarque également que la plupart des crimes contre les prisonniers noirs sont commis dans la période suivant le début de la campagne. Lorsque le journal officiel du NSDAP (parti national-socialiste) menace ouvertement d’exécuter ces prisonniers, il devient évident pour un soldat se trouvant au front que non seulement la plus grande brutalité est tolérée mais qu’elle est même souhaitée.

Cependant, de tels excès n’ont pas eu lieu de manière systématique. Le traitement des prisonniers noirs par la Wehrmacht fut extrêmement contradictoire. A Erquinvillers par exemple, un soldat allemand dissuada un camarade de commettre un massacre. La grande majorité des Africains fut acheminée au camp de prisonniers habituel. Tandis que maints soldats noirs eurent à subir des sévices lors du trajet vers le camp et plus tard lors de leur séjour dans le camp, on constate qu’un nombre non négligeable d’officiers et de médecins militaires français signalent le bon traitement des soldats africains par les Allemands.

Au-delà des motifs profonds, le caractère contradictoire du comportement des Allemands amène à poser la question sur l’existence de certains éléments déclencheurs de ces crimes. De nombreux officiers, comme par exemple le général Kurt Feldt, commandant de la 1ere division de cavalerie justifièrent l’exécution des Noirs par le fait que ces soldats avaient « mutilé » des prisonniers allemands. Apparemment, l’accusation ne fut pas toujours injustifiée. Car parfois, les tirailleurs sénégalais, ayant appris le sort de leurs camarades capturés, ne montraient plus aucune pitié. Un officier français raconte qu’il dut intervenir énergiquement pour empêcher l’un d’eux de trancher la tète de deux soldats allemands blessés.

Mais outre les «mutilations» abondamment invoquées, il y eut également une autre circonstance. Lors des combats rapprochés en terrain sans visibilité, beaucoup de soldats noirs utilisaient leur arme traditionnelle (et tout à fait légale) de corps à corps, le coupe-coupe. Ce coutelas long d’environ 40 centimètres, manié par un soldat pris par la peur de mourir dans un espace réduit, pouvait infliger de graves blessures à un adversaire. Lorsque des soldats allemands trouvaient un de leurs camarades portant de telles blessures, ils suspectaient immédiatement une mutilation. Car en effet, ils en avaient entendu parler et l’avaient lu partout: en règle générale, les «sauvages» mutilaient leurs victimes. Dans ce cas, on ne pouvait avoir «aucune pitié» avec eux. Cependant, dans le cas présenté au général Feldt, il s’avéra bientôt que le soldat soi-disant mutilé était tombé au cours d’un combat. Mais le général Feldt avait déjà ordonné des «actions de représailles». Afin de légitimer les exécutions, il fit pression sur le préfet du Département, le futur résistant Jean Moulin, afin de lui faire signer une déclaration accusant les soldats noirs d’avoir assassiné des civils français. Jean Moulin refusa de signer. Il fut torturé puis finalement libéré après une tentative de suicide.

Une deuxième raison au déchaînement de cette rage meurtrière vint s’ajouta au tableau. Depuis le 5 juin 1940, lorsque la Wehrmacht se mit à marcher sur Paris, l’armée française et les quelques unités britanniques rescapées appliquèrent une tactique de combat dictée par le despespoir. Ils formèrent des nids de résistance camouflés, appelés « hérissons». Ceux-ci laissaient passer les unités allemandes et les attaquaient par surprise sur les cotés et par l’arrière. Pour prendre ces positions, les Allemands durent mener des combats rapprochés, coûteux en temps et en pertes humaines. La colère déclenchée par ces attaques frappa surtout les adversaires noirs. Lorsque des soldats français ou britanniques blancs se trouvaient impliqués dans des combats en corps à corps meurtriers, se cachaient dans les arbres pour tirer ou tendaient une embuscade dans des ruines, on considérait cela comme légitime. Mais c’est uniquement quand il s’agissait de soldats noirs que les bulletins du front parlaient d’attaques sournoises.

Une fois de plus, il devient clair que le fait de devoir affronter un soldat noir était considéré comme un outrage en soi. Le soldat noir n’était pas un «camarade», c’était un «animal sauvage» qui attaquait par surprise, un «bête féroce» qu’il fallait anéantir.

Plus les Allemands se montrèrent brutal, plus la résistance se fit acharnée. Les tirailleurs sénégalais auxquels étaient parvenues les premières rumeurs d’atrocités opposèrent une farouche résistance, même lorsque Paris tomba le 14 juin et qu’à chaque instant on s’attendait à l’arrêt des combats. Les attaques menées contre leurs positions se firent au prix de nombreux blessés et morts. Et c’est ainsi que les soldats allemands, qui s’imaginaient déjà que la guerre était pratiquement finie et n’avaient plus rencontré de résistance depuis plusieurs jours, se vengèrent sans aucune retenue. Ce d’autant plus qu’ils n’avaient pas affaire à des blancs luttant encore héroïquement «pour l’honneur» alors que la situation était désespérée - avec ceux-ci on pouvait se montrer compréhensif et chevaleresque -, mais à des «nègres inhumains et insolents». Selon un officier allemands cité par Lucien Maurice Carrat, commandant du 3eme bataillon du 16.RTS, «une race aussi inférieure ne mérite absolument pas de combattre contre une race aussi civilisée que les Allemands».


Une nazification des troupes déjà bien avancée

La littérature historique concernant la campagne sur le front Ouest atteste dans l’ensemble d’un «comportement correct» de la Wehrmacht en France – ce qui contraste fortement avec la guerre menée par les Allemands sur le front de l’Est. Cette vision des chose ne peut être soutenue. Les massacres montrent à quel point le processus de nazification (endoctrinement) des troupes était déjà avancée en 1940.

Toutefois, ce processus n’a pas fonctionné sans difficulté. Souvent, comme on l’a décrit, les prisonniers noirs furent souvent traités correctement. Parfois, des officiers allemands, à l’instigation de commandants français, ne procédèrent pas aux exécutions. Dans d’autres cas, on vit même des Allemands venir en aide aux Africains. Pendant la préparation de la campagne contre l’Union soviétique, Hitler et le commandement de la Wehrmacht et des SS essayèrent dès le départ de ne laisser aucune place à ce genre «d’incohérence». Les ordres relatifs au traitement des prisonniers de guerre soviétiques comprenaient le meurtre de certains groupes ainsi que la mort par la famine de millions d’autres prisonniers. Les officiers et les soldats montrèrent de moins en moins de scrupules à exécuter des ordres criminels de ce genre. C’est ainsi que dès le départ, «l’opération Barabarossa » devint une guerre d’extermination et d’anéantissement. Les massacres perpétrés en France en furent cependant l’ouverture meurtrière.

Raffael Sheck
Traduit par Bazolo
Article original : http://www.zeit.de/2006/03/A-Gefangene ou au format PDF ici


L’auteur est professeur d’histoire européenne au Colby College dans le maine (USA). En mars paraît son livre: «Hitler’s African Victims: The German Army Massacres of Black French Soldiers in 1940» (les victimes africaines d’Hitler: les massacres commis par l’armée allemande contre les soldats noirs de l’armée française en 1940) (Cambridge University Press, New York; 212 pages, $ 65,–; ISBN 0521857996) © DIE ZEIT 12.01.2006 Nr.3
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