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La Françafrique selon SARKOZY : quelle rupture ?
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owambo
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Inscrit le: 10 Oct 2005
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MessagePosté le: Dim 02 Sep 2007 17:02    Sujet du message: QUI EST BOLLORE, L'AMI DE SARKOZY QUI FINANCE SES VACANCES ? Répondre en citant

Interview de Pierre CAMINADE sur Vincent BOLLORE, l'ami de SARKOZY...

Quans vousaurez vu cela, vous aurez un doute supplémentaire quant à la "rupture" de Sarkozy.

http://www.dailymotion.com/playlist/x1vvi_laVielesGens_nuit-contre-la-francafrique/video/x2lis2_bollore-et-cie_politics
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afrobeat
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MessagePosté le: Dim 02 Sep 2007 17:34    Sujet du message: Re: Réaction des filles de A. Kourouma Répondre en citant

sang froid a écrit:
Réaction des filles de A. Kourouma au discours de N. Sarkozy à Dakar

http://www.liberation.fr/rebonds/273089.FR.php

Citation:

En mémoire de notre père
L’histoire de l’Afrique ne commence pas au moment de la colonisation.
Par Nathalie et Sophie Kourouma, filles d’Ahmadou Kourouma, écrivain ivoirien décédé le 11 décembre 2003.
QUOTIDIEN : lundi 20 août 2007
Monsieur le Président, nous vous écrivons pour dire à nos amis, nos sœurs et frères d’Afrique que nous, Africaines de France, voulons faire entendre leurs gestes et leurs dits. Nous vous écrivons pour dire à nos amis de France de rester attentifs et fidèles à leurs idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité qui ont besoin, à nouveau, d’être affirmés.
Le 26 juillet dernier, à Dakar, vous nous avez annoncé que l’Afrique «n’est pas assez entrée dans l’histoire».
Nous voulons vous dire que nous, peuple d’Afrique, sommes des êtres humains. Nous voulons vous révéler que parce que nous sommes «assez» humains, nous sommes «assez» entrés dans l’histoire. L’histoire ne se nomme pas par sa quantité, l’histoire ne se compte pas. L’histoire, monsieur le Président, ne se monnaye pas. Et bien qu’elle raconte des rapports de force sociaux, politiques, culturels, l’histoire ne se comptabilise pas. Elle se dit par ceux qu’elle enfante et avec ceux à qui elle confère, de fait, le statut d’homme. Notre histoire n’existe pas seulement au regard de celle du peuple français et de son seul jugement. Notre histoire ne se dit pas seulement avec ce que la France nous a apporté ou enlevé.
Nous voulons vous dire notre histoire d’homme, de soumissions et de libérations.
Avant l’arrivée de vos pères, différents royaumes et de nombreux empires se sont partagé nos sols à travers les siècles et de multiples péripéties. Nous osons ­espérer que le débarquement des Malais à Madagascar (- 409 avant J.-C.), l’introduction du fer par les Bantous en Afrique centrale et méridionale (- 100 avant J.-C.), l’annexion par Rome du royaume de Maurétanie (1er siècle de notre ère), l’expédition abyssine au Yémen et en Arabie (549), la naissance du Zimbabwe (719), la fin de la conquête par les Arabes de la Berbérie (720), l’arrivée de Kaya Maghan Cissé au Ghana (789), la naissance de l’Empire Sanhadja au Soudan occidental (800), l’émergence de la dynastie des Fatimides en Tunisie (919), l’entrée des rois de Kouya à Gao (890), la fondation des cités Etats de Kano, Katsina, Zaria, Gobir (918), l’islamisation des Toucouleurs, des Soninkés, etc. (1040), l’expansion de l’Empire Yorouba et le déclin de l’Empire du Ghana (XIIe siècle), les grandes migrations bantoues (XIIe siècle), la scission du Maghreb en trois régions (Tunisie, Algérie, Maroc au XIIIe siècle), la victoire de Soudjata Keïta sur Soumaoro Kanté (1235), la prise de pouvoir des Songhaï au Mali (XIVe siècle), l’expansion du royaume du Bénin (XIVe siècle), la prise du pouvoir du royaume Haoussa par Amina (1425), notamment, sont des événements dont les noms au moins, vous évoquent quelque chose.
En 1442, la traite des Noirs par les Européens débute. Notre histoire ne commence pas parce que nous prenons, à vos yeux, une réalité économique. Sans vous, avec vous, contre vous, Européens, nos royaumes et nos empires ont continué à exister — Kongo (XVIe siècle), Ashanti (XVIIe siècle), Dioula de Kong (XVIIIe siècle), Bamoun (XIXe siècle). Parce que nous sommes des hommes, certains d’entre nous ont tenté de vous ignorer, d’autres de pactiser avec vous, d’autres encore de vous éliminer.
En 1830, vos pères ont pris Alger. En 1874, les Anglais se sont emparés de ­Kumassi. En 1899 l’empereur Samory a été fait prisonnier par vos concitoyens.
Au XXe siècle nous, peuple d’Afrique, avons connu la colonisation, les indépendances, la néocolonisation et les dictatures des tyrans que vos pères ont mis en place. La colonisation, monsieur le Président, n’a aucun aspect positif. La guerre n’a jamais, nulle part, d’aspect positif. Le peuple de France nous a apporté des ­routes dites-vous. C’est nous qui les avons construites. Des milliers d’hommes sont morts par les travaux forcés que vos pères avaient institués afin de nous «humaniser». Ces routes qui devaient nous rendre humains permettaient le convoiement des matières premières agricoles et ­minières que vos pères exploitaient (la culture du cacao a été introduite en Côte- d’Ivoire en 1919, les cours du cacao ont dés lors été établis sur les places financières européennes). Ces hôpitaux bâtis étaient réservés à vos compatriotes. Ces écoles que vous nous avez imposées ne nous permettaient pas de mener nos études à notre gré. C’était à vous, autorité coloniale, de décider et de nous autoriser ou non telle ou telle branche ou secteur ­d’activités.
Mais restons en là.
Nous voulons vous dire que nous, peuple d’Afrique, parce que nous sommes des êtres humains, nous sommes «assez entrés dans l’histoire».
Si la France assoupie en cette période estivale vous laisse croire que vous êtes son sauveur, nous, peuple d’Afrique, voulons vous dire que nous n’avons pas besoin de vous, pour être rassurés sur notre statut d’homme, pour être assurés de réaliser notre histoire.
Nous voulons vous dire que notre histoire s’est faite, entre autres, avec vos pères et que notre devenir se fera en dépit de vos amis, ces messieurs Bouygues, Bolloré, Elf, Total, Lafarge, etc. Qui aujourd’hui encore, se partagent nos terres, abusent de nos ressources et se payent certains de nos dirigeants, il est vrai, souvent, avec leur très bonne volonté et leur reconnaissance.
Nous voulons vous dire, monsieur le Président, qu’en tant qu’êtres humains, nous souhaitons échanger équitablement avec votre pays, nos biens, nos savoirs, nos joies, nos douleurs mais que nous n’avons pas besoin de vous comme sauveur, nous n’avons pas besoin de vous comme autorité, nous n’avons pas besoin de vous comme mandataire.
Nous voulions vous écrire en mémoire de notre père.



si seulement cet ignard de blanc bec avait lu ça!!!
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ARDIN
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MessagePosté le: Jeu 06 Sep 2007 01:08    Sujet du message: Re: Réaction des filles de A. Kourouma Répondre en citant

afrobeat a écrit:
si seulement cet ignard de blanc bec avait lu ça!!!

afrobeat, les injures ne sont pas autorisees sur ce forum, meme a l'egard de quelqu'un qu'on deteste ici. Merci donc de tenir des propos decents.
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Linguere
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MessagePosté le: Ven 07 Sep 2007 17:04    Sujet du message: Répondre en citant

ARDIN a écrit:

Boubacar Boris Diop: je t’invite a te procurer le livre d’Anne Cecile Robert intitule: L’Afrique au secours de l’Occident dont il est le prefaceur, preface d’ailleurs, qui est en totale decalage avec le propos de l’auteur, je te laisse le soin de decouvrir.
Lis le aussi dans le numero 20 de la revue «Africultures» de septembre 1999 consacre a l’esclavage, intitule: La traite: un tabou en Afrique?. Tu comprendras peut etre pourquoi je parle d’imposture.


Ardin, tu penses que c'est en lui demandant de lire une preface et un article dans une revue que ton interlocuteur pourra "decouvrir" Mr B.B. Diop et "simpregner de sa pensee"?
Ne serait-il pas plus fair de lui demander de lire les autres romans de Mr. B.B. Diop comme Kaveena ou il denonce les mefaits de la Francafrique(d'ailleurs c'est le premier livre dont on a parle dans le book club de grioo), ou Murambi, le livre des ossements ou il traite du genocide rwandais, ou encore son latest, l'Afrique au dela du mirroir, essai dans lequel il brise les cliches sur l'Afrique, et s'attaque au revisionnisme. Essai dans lequel aussi il rend hommage a Cheikh Anta Diop et Mongo Beti Tu pourrais aussi lui demander de lire Doomi Gollo, son roman ecrit en Wolof. C'aurait ete plus fair aussi de lui demander de lire sa participation dans Negrophobie aux cotes de Mme Tobner-Biyidi et feu Verschave. Tu pourrais aussi lui demander de lire Les tambours de la memoire, Le cavalier et son ombre, Les Chiens du crepuscule, Le temps de Tamango, les Traces de la meute.

Mais si tu ne les as pas lus, alors je peux comprendre que toute cette bibliographie ne soit pas ta reference premiere pour juger l'oeuvre et la pensee de cet illustre journaliste, essayiste, romancier.

C'est un faux-proces que tu fais a ces Messieurs et Dames qui, comme nous tous, fils et filles du Continent, sommes sentis blesses dans notre honneur, dignite et amour propre par les propos tenus par le President Francais lors de son passage a Dakar. Et qu'ils soient "superficiels" ou des "imposteurs" dans leur litterature n'enlevera en rien ce sentiment.
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ARDIN
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MessagePosté le: Sam 08 Sep 2007 04:15    Sujet du message: Répondre en citant

Linguere, encore une fois, tu passes a cote de l'essentiel .
Prenons le cas de Stephen Smith, il a ecrit Negrologie. Imaginons que ce soit encore lui qui ait ecrit Negrophobie. N'aurais tu pas trouve ca bizarre?
Si tu veux juger sur pieces a propos de B.B Diop, ouvres un autre topic et je te mettrai des extraits, peut etre que tu verras mieux...
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Linguere
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MessagePosté le: Lun 10 Sep 2007 02:48    Sujet du message: Répondre en citant

ARDIN a écrit:
Linguere, encore une fois, tu passes a cote de l'essentiel .
Prenons le cas de Stephen Smith, il a ecrit Negrologie. Imaginons que ce soit encore lui qui ait ecrit Negrophobie. N'aurais tu pas trouve ca bizarre?
Si tu veux juger sur pieces a propos de B.B Diop, ouvres un autre topic et je te mettrai des extraits, peut etre que tu verras mieux...


Ok, encore une fois, je suis passee a cote de l'essentiel.
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owambo
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MessagePosté le: Lun 10 Sep 2007 15:12    Sujet du message: Répondre en citant

Pour avoir vu Achille Mbembé lors de sa conférence au Club Millenium, je trouve qu'ARDIN n'a pas tort. Mbembé est un intellectuel, mais il lui manque la radicalité d'un Theophile Obenga.

Si je me suis senti en phase avec pas mal de propos et analyses de Mbembé, j'ai été fort déçu par son ton assez tiède et surtout par ses propos "universalistes" apaisants n'allant pas jusqu'au bout au niveau des consequences, à savoir UNE CONFRONTATION ET UNE RUPTURE RADICALE AVEC L'OCCIDENT OCCIDENTALO-CENTRISTE.

Je crois que Mbembé est encore très lié à l'Occident et qu'il ne se résout pas à une telle rupture et encore moins à la confrontation.
C'est pourtant cela qu'il faut précher aux masses africaines: LE REARMEMENT IDEOLOGIQUE ET PSYCHOLOGIQUE FACE AUX TENTATIVES NEOCOLONIALISTES DE LA FRANCE.

Je trouve qu'ils sont un peu xmou par rapport à la radicalité de la masse au sein de la quelle on sent monter un REJET de la France. Mes contacts en Afrique me relatent de plus en plus la montée d'un sentiment anti-français. Moi je dis que c'est tant mieux: après tant d'années d'aveuglement, enfin les africains ouvrent les yeux: La France n'est pas l'amie de l'Afrique, c'est son pire ennemi.
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mar 11 Sep 2007 08:19    Sujet du message: Répondre en citant

owambo a écrit:
Pour avoir vu Achille Mbembé lors de sa conférence au Club Millenium, je trouve qu'ARDIN n'a pas tort. Mbembé est un intellectuel, mais il lui manque la radicalité d'un Theophile Obenga.

Si je me suis senti en phase avec pas mal de propos et analyses de Mbembé, j'ai été fort déçu par son ton assez tiède et surtout par ses propos "universalistes" apaisants n'allant pas jusqu'au bout au niveau des consequences, à savoir UNE CONFRONTATION ET UNE RUPTURE RADICALE AVEC L'OCCIDENT OCCIDENTALO-CENTRISTE.

Je crois que Mbembé est encore très lié à l'Occident et qu'il ne se résout pas à une telle rupture et encore moins à la confrontation.
C'est pourtant cela qu'il faut précher aux masses africaines: LE REARMEMENT IDEOLOGIQUE ET PSYCHOLOGIQUE FACE AUX TENTATIVES NEOCOLONIALISTES DE LA FRANCE.

Je trouve qu'ils sont un peu xmou par rapport à la radicalité de la masse au sein de la quelle on sent monter un REJET de la France. Mes contacts en Afrique me relatent de plus en plus la montée d'un sentiment anti-français. Moi je dis que c'est tant mieux: après tant d'années d'aveuglement, enfin les africains ouvrent les yeux: La France n'est pas l'amie de l'Afrique, c'est son pire ennemi.

Achille Mbembé a un carnet d'adresses professionnelles à préserver et à développer ; toutes choses pas franchement compatibles avec ce que tu appelles "RUPTURE RADICALE", au regard de certains noms figurants à ce carnet : tu peux t'en rendre compte à travers son name droping édifiant dans l'article publié par Grioo où il réagissait au discours de Sarkozy...

Ce sont probablement ses relations intimes avec le milieu académique africaniste français qui lui valent de pouvoir intervenir assez régulièrement dans les revues scientifiques hexagonales, bien que travaillant désormais en Afsud : cela compte beaucoup dans une carrière universitaire...
Celles-ci pourraient également expliquer qu'il soit l'un des très rares universitaires africains invités à l'Université d'été du MEDEF 2007 (si, si...) : chose qui n'arriverait jamais à Obenga, par exemple (et dont je suis sûr que le Vieux se fiche carrément)...

La situation de Mbembé à l'égard du monde universitaire français (occidental) est assez analogue à celle d'un Elykia Mbokolo de l'EHESS : ils en font partie et tiennent fermement à y conserver leurs situations acquises de haute lutte...

Nonosbtant, ce sont tous deux de très bons universitaires, et devraient être reconnus comme tels, même par ceux qui comme moi ne partagent pas vraiment certaines de leurs positions. D'ailleurs, il ne serait pas avantageux que tous les auteurs africains fussent des clônes les uns des autres. La diversité des Obenga, Mbembé, Anselin, Lam, Mbokolo, est certainement une grande source d'émulation intellectuelle ; pourvu qu'on se garde des phénomènes de chapelle étriquée...

En tout cas De la Postcolonie, Essai sur l'imagination politique dans l'Afrique contemporaine (éd Karthala, 2000) est un très bel ouvrage de Mbembé, par lequel je trouve qu'il a frappé un grand coup dans la compréhension de l'Afrique actuelle...

NOTA : même sa maison d'édition, Karthala, n'est pas celle d'Obenga, L'Harmattan. La première est tenue par des pontes de l'africanisme français (Coppans, Perrot, Chrétien, Fauvelle-Aymar, etc.), qui ne ratent pas une occasion d'allumer Obenga (cf. Afrocentrismes...), et qui trouvent que l'Harmattan accepte n'importe quoi comme auteur...
_________________
http://www.afrocentricite.com/
Umoja Ni Nguvu !!!

Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
comme Patrice Lumumba,
comme Walter Rodney,
comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
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owambo
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MessagePosté le: Mar 11 Sep 2007 10:05    Sujet du message: EMMANUEL DONGALA REMET SARKOZY A SA PLACE Répondre en citant

Quand le Président de la France se trompe de génération


Par Emmanuel Dongala


Monsieur le Président,


« J’aime l’Afrique, je respecte et j ‘aime les Africains » avez-vous dit à Dakar devant ceux que vous qualifiez d’élite de la jeunesse africaine. Puisque parler avec «franchise et sincérité » est votre buzz word médiatique, permettez-moi de vous dire aussi avec franchise que la jeunesse africaine tout court, pas seulement son élite, n’a pas besoin de vos déclarations d’amour. Elle n’a pas besoin que vous les aimiez. La raison en est simple : vous vous trompez de génération.

Vous auriez tenu un tel discours il y a quarante ou cinquante ans auprès de certains de ces dirigeants de vos colonies françaises, ceux à qui on avait réussi à faire croire que la décolonisation et l’indépendance n’étaient pas le fruit de la lutte de leur peuple mais un don octroyé par la France dans sa générosité, que cela se comprendrait. Car ceux-là devaient tout à la France et celle-ci était leur horizon. On trouve encore des dinosaures de cette époque à la tête de certains pays mais les choses ont changé, l’Histoire est passé par là.

Penser comme vous le faites à force de citations que les projets de vie de la jeunesse africaine à l’aube du XXIème siècle se construisent autour de la pensée de Senghor ou de Camara Laye montrent clairement que vous n’êtes pas « assez entré » dans l’histoire africaine de ces cinquante dernières années. Nous ne renions pas Senghor mais nous sommes en droit de dire qu’il a aussi écrit beaucoup de sottises sur les Africains et leur essentialisme tout comme votre emblématique Voltaire en a écrit sur les Noirs et les Juifs. D’ailleurs, malgré les déclarations d’amour passionné pour la France et sa langue moult fois proclamées par Senghor, aucun dirigeant français d’envergure, en tout cas ni le Président de la République ni son Premier sinistre, ne l’ont jugé en fin de compte assez important pour daigner assister à ses funérailles.

Ce qui a changé c’est que la génération actuelle née bien longtemps après les indépendances ne doit rien à la France et n’attend rien d’elle non plus, surtout pas d’être accompagnée par elle. Bien au contraire, dans les rues de Brazzaville et de Kinshasa, elle rêve de plus en plus des espaces à grands potentiels que sont l’Afrique du Sud ou les grands marchés asiatiques qui sont en train de devenir la réalité économique première sur leur continent, et ce rêve se fait de plus en plus en anglais. Cette jeunesse ne se résume pas aux quelques milliers qui échouent sur vos côtes ou qui menacent votre identité nationale par l’immigration clandestine. La grande majorité lutte sur le terrain, chez elle, et n’ont pas attendu votre prêche pour faire la part de la responsabilité de l’Afrique dans leurs tribulations ; non seulement leurs aînés, les Mongo Beti, les Kourouma, les Sony Labou Tansi en ont déjà fait état, mais elle le vit au quotidien à travers les élections truquées, les dénis des droits fondamentaux, la corruption. Cependant, elle ne fera jamais l’impasse sur les méfaits de la colonisation pratiquée par vos pères. Elle attend aussi qu’avec votre franchise légendaire vous alliez à Berlin dire à l’élite de la jeunesse allemande de totalement ignorer les actes de leurs grands-pères nazis.
Vous avez déclaré que « la France n’a pas besoin économiquement de l’Afrique ». Je suppose que si vous vous battez pour maintenir vos grandes sociétés, entre autres Total au Congo, au Gabon, au Nigeria et en Angola, Bolloré dans les ports d’Abidjan et de Dakar, AREVA dans les mines d’uranium du Niger et de la Centrafrique, cela ne participe que d’un amour désintéressé et n’a rien à voir avec des intérêts bassement mercantiles.

Ainsi donc, Monsieur le Président, vous aimez l’Afrique et les Africains. Chiche ! Eux non plus.

Publié dans " Libération " (6/09/07)
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owambo
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MessagePosté le: Mar 11 Sep 2007 10:24    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
owambo a écrit:
Pour avoir vu Achille Mbembé lors de sa conférence au Club Millenium, je trouve qu'ARDIN n'a pas tort. Mbembé est un intellectuel, mais il lui manque la radicalité d'un Theophile Obenga.

Si je me suis senti en phase avec pas mal de propos et analyses de Mbembé, j'ai été fort déçu par son ton assez tiède et surtout par ses propos "universalistes" apaisants n'allant pas jusqu'au bout au niveau des consequences, à savoir UNE CONFRONTATION ET UNE RUPTURE RADICALE AVEC L'OCCIDENT OCCIDENTALO-CENTRISTE.

Je crois que Mbembé est encore très lié à l'Occident et qu'il ne se résout pas à une telle rupture et encore moins à la confrontation.
C'est pourtant cela qu'il faut précher aux masses africaines: LE REARMEMENT IDEOLOGIQUE ET PSYCHOLOGIQUE FACE AUX TENTATIVES NEOCOLONIALISTES DE LA FRANCE.

Je trouve qu'ils sont un peu xmou par rapport à la radicalité de la masse au sein de la quelle on sent monter un REJET de la France. Mes contacts en Afrique me relatent de plus en plus la montée d'un sentiment anti-français. Moi je dis que c'est tant mieux: après tant d'années d'aveuglement, enfin les africains ouvrent les yeux: La France n'est pas l'amie de l'Afrique, c'est son pire ennemi.

Achille Mbembé a un carnet d'adresses professionnelles à préserver et à développer ; toutes choses pas franchement compatibles avec ce que tu appelles "RUPTURE RADICALE", au regard de certains noms figurants à ce carnet : tu peux t'en rendre compte à travers son name droping édifiant dans l'article publié par Grioo où il réagissait au discours de Sarkozy...

Ce sont probablement ses relations intimes avec le milieu académique africaniste français qui lui valent de pouvoir intervenir assez régulièrement dans les revues scientifiques hexagonales, bien que travaillant désormais en Afsud : cela compte beaucoup dans une carrière universitaire...
Celles-ci pourraient également expliquer qu'il soit l'un des très rares universitaires africains invités à l'Université d'été du MEDEF 2007 (si, si...) : chose qui n'arriverait jamais à Obenga, par exemple (et dont je suis sûr que le Vieux se fiche carrément)...

La situation de Mbembé à l'égard du monde universitaire français (occidental) est assez analogue à celle d'un Elykia Mbokolo de l'EHESS : ils en font partie et tiennent fermement à y conserver leurs situations acquises de haute lutte...

Nonosbtant, ce sont tous deux de très bons universitaires, et devraient être reconnus comme tels, même par ceux qui comme moi ne partagent pas vraiment certaines de leurs positions. D'ailleurs, il ne serait pas avantageux que tous les auteurs africains fussent des clônes les uns des autres. La diversité des Obenga, Mbembé, Anselin, Lam, Mbokolo, est certainement une grande source d'émulation intellectuelle ; pourvu qu'on se garde des phénomènes de chapelle étriquée...

En tout cas De la Postcolonie, Essai sur l'imagination politique dans l'Afrique contemporaine (éd Karthala, 2000) est un très bel ouvrage de Mbembé, par lequel je trouve qu'il a frappé un grand coup dans la compréhension de l'Afrique actuelle...

NOTA : même sa maison d'édition, Karthala, n'est pas celle d'Obenga, L'Harmattan. La première est tenue par des pontes de l'africanisme français (Coppans, Perrot, Chrétien, Fauvelle-Aymar, etc.), qui ne ratent pas une occasion d'allumer Obenga (cf. Afrocentrismes...), et qui trouvent que l'Harmattan accepte n'importe quoi comme auteur...


Merci pour ces précisions utiles. J'avais effectivement senti le même décalage qu'on ressent lorsqu'on écoute M'Bokolo et qu'on le lit.
Pourtant, il serait bon que nos intellectuels aient un ancrage véritablement africain ne devant RIEN à la France et l'Occident, ce qui leur donnera les coudées plus franches.

Malheureusement, il faut bien constater - sauf pour l'Afrique du sud et encore - l'état de délabrement des états africains et du peu de moyens mis à disposition des institutions culturelles et universitaires ne permet pas encore d'atteindre cet objectif. Ce qui a pour conséquence, une certaine emasculation de nos intellectuels enfermés dans des stratégies personnelles et ô combien humaines.

Encore que si on regarde l'ancrage geopgraphique d'un Obenga ou d'un Dongala, qui sont basés aux USA où ils enseignent, ceal leur donne une lattitude plus grande pour critiquer la politique de l'Occident, en particulier de la France à l'égard de l'Afrique.

Alors je souhaite que nos intellectuels prennent davantage de distance avec la France pour pouvoir beneficier de celle liberté d'expression et que les masses puissent ensuite s'abreuver à des sources moins polluées par les interets français.
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afrobeat
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MessagePosté le: Mar 11 Sep 2007 12:24    Sujet du message: Répondre en citant

owambo a écrit:
OGOTEMMELI a écrit:
owambo a écrit:
Pour avoir vu Achille Mbembé lors de sa conférence au Club Millenium, je trouve qu'ARDIN n'a pas tort. Mbembé est un intellectuel, mais il lui manque la radicalité d'un Theophile Obenga.

Si je me suis senti en phase avec pas mal de propos et analyses de Mbembé, j'ai été fort déçu par son ton assez tiède et surtout par ses propos "universalistes" apaisants n'allant pas jusqu'au bout au niveau des consequences, à savoir UNE CONFRONTATION ET UNE RUPTURE RADICALE AVEC L'OCCIDENT OCCIDENTALO-CENTRISTE.

Je crois que Mbembé est encore très lié à l'Occident et qu'il ne se résout pas à une telle rupture et encore moins à la confrontation.
C'est pourtant cela qu'il faut précher aux masses africaines: LE REARMEMENT IDEOLOGIQUE ET PSYCHOLOGIQUE FACE AUX TENTATIVES NEOCOLONIALISTES DE LA FRANCE.

Je trouve qu'ils sont un peu xmou par rapport à la radicalité de la masse au sein de la quelle on sent monter un REJET de la France. Mes contacts en Afrique me relatent de plus en plus la montée d'un sentiment anti-français. Moi je dis que c'est tant mieux: après tant d'années d'aveuglement, enfin les africains ouvrent les yeux: La France n'est pas l'amie de l'Afrique, c'est son pire ennemi.

Achille Mbembé a un carnet d'adresses professionnelles à préserver et à développer ; toutes choses pas franchement compatibles avec ce que tu appelles "RUPTURE RADICALE", au regard de certains noms figurants à ce carnet : tu peux t'en rendre compte à travers son name droping édifiant dans l'article publié par Grioo où il réagissait au discours de Sarkozy...

Ce sont probablement ses relations intimes avec le milieu académique africaniste français qui lui valent de pouvoir intervenir assez régulièrement dans les revues scientifiques hexagonales, bien que travaillant désormais en Afsud : cela compte beaucoup dans une carrière universitaire...
Celles-ci pourraient également expliquer qu'il soit l'un des très rares universitaires africains invités à l'Université d'été du MEDEF 2007 (si, si...) : chose qui n'arriverait jamais à Obenga, par exemple (et dont je suis sûr que le Vieux se fiche carrément)...

La situation de Mbembé à l'égard du monde universitaire français (occidental) est assez analogue à celle d'un Elykia Mbokolo de l'EHESS : ils en font partie et tiennent fermement à y conserver leurs situations acquises de haute lutte...

Nonosbtant, ce sont tous deux de très bons universitaires, et devraient être reconnus comme tels, même par ceux qui comme moi ne partagent pas vraiment certaines de leurs positions. D'ailleurs, il ne serait pas avantageux que tous les auteurs africains fussent des clônes les uns des autres. La diversité des Obenga, Mbembé, Anselin, Lam, Mbokolo, est certainement une grande source d'émulation intellectuelle ; pourvu qu'on se garde des phénomènes de chapelle étriquée...

En tout cas De la Postcolonie, Essai sur l'imagination politique dans l'Afrique contemporaine (éd Karthala, 2000) est un très bel ouvrage de Mbembé, par lequel je trouve qu'il a frappé un grand coup dans la compréhension de l'Afrique actuelle...

NOTA : même sa maison d'édition, Karthala, n'est pas celle d'Obenga, L'Harmattan. La première est tenue par des pontes de l'africanisme français (Coppans, Perrot, Chrétien, Fauvelle-Aymar, etc.), qui ne ratent pas une occasion d'allumer Obenga (cf. Afrocentrismes...), et qui trouvent que l'Harmattan accepte n'importe quoi comme auteur...


Merci pour ces précisions utiles. J'avais effectivement senti le même décalage qu'on ressent lorsqu'on écoute M'Bokolo et qu'on le lit.
Pourtant, il serait bon que nos intellectuels aient un ancrage véritablement africain ne devant RIEN à la France et l'Occident, ce qui leur donnera les coudées plus franches.

Malheureusement, il faut bien constater - sauf pour l'Afrique du sud et encore - l'état de délabrement des états africains et du peu de moyens mis à disposition des institutions culturelles et universitaires ne permet pas encore d'atteindre cet objectif. Ce qui a pour conséquence, une certaine emasculation de nos intellectuels enfermés dans des stratégies personnelles et ô combien humaines.

Encore que si on regarde l'ancrage geopgraphique d'un Obenga ou d'un Dongala, qui sont basés aux USA où ils enseignent, ceal leur donne une lattitude plus grande pour critiquer la politique de l'Occident, en particulier de la France à l'égard de l'Afrique.

Alors je souhaite que nos intellectuels prennent davantage de distance avec la France pour pouvoir beneficier de celle liberté d'expression et que les masses puissent ensuite s'abreuver à des sources moins polluées par les interets français.



c'est ça il faut juste que cesgens prennent leurs distances avec la france et ils seront libre. La france a toujours voulu faire des élites africaines des bouffons, formés au larbinisme et même à l'idiotie. Il serait tant que ces gens se libèrent d'eux-mêmes, mais ça sera dificile pour certains tellement ils sont avilis par l'aliénation coloniale, et surtout ils sont animés par l'un des plus mauvais sentiment : la peur.

Ce qui a poussé NKWAME KRUMAH a déclarer que le secret de la vie c'est de n'avoir aucune peur!!
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Yedidia
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MessagePosté le: Mar 11 Sep 2007 20:10    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
Achille Mbembé a un carnet d'adresses professionnelles à préserver et à développer ; toutes choses pas franchement compatibles avec ce que tu appelles "RUPTURE RADICALE", au regard de certains noms figurants à ce carnet : tu peux t'en rendre compte à travers son name droping édifiant dans l'article publié par Grioo où il réagissait au discours de Sarkozy...

Ce sont probablement ses relations intimes avec le milieu académique africaniste français qui lui valent de pouvoir intervenir assez régulièrement dans les revues scientifiques hexagonales, bien que travaillant désormais en Afsud : cela compte beaucoup dans une carrière universitaire...
Celles-ci pourraient également expliquer qu'il soit l'un des très rares universitaires africains invités à l'Université d'été du MEDEF 2007 (si, si...) : chose qui n'arriverait jamais à Obenga, par exemple (et dont je suis sûr que le Vieux se fiche carrément)...

La situation de Mbembé à l'égard du monde universitaire français (occidental) est assez analogue à celle d'un Elykia Mbokolo de l'EHESS : ils en font partie et tiennent fermement à y conserver leurs situations acquises de haute lutte...

Nonosbtant, ce sont tous deux de très bons universitaires, et devraient être reconnus comme tels, même par ceux qui comme moi ne partagent pas vraiment certaines de leurs positions. D'ailleurs, il ne serait pas avantageux que tous les auteurs africains fussent des clônes les uns des autres. La diversité des Obenga, Mbembé, Anselin, Lam, Mbokolo, est certainement une grande source d'émulation intellectuelle ; pourvu qu'on se garde des phénomènes de chapelle étriquée...



Très juste Hogon !
Attention, c’est encore Mbokolo qui a le mieux conscience de ce dont tu parles. Il me souvient qu'il a sorti, un jour, à la fin d’un cours sur Nkrumah, cette phrase lumineuse qui est bien souvent revenue me travailler :

« Il est très difficile d’être à la fois un bon universitaire et un bon intellectuel… Le drame de Cheik Anta Diop par exemple c’est d’avoir voulu être les deux… »
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owambo
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MessagePosté le: Sam 15 Sep 2007 12:02    Sujet du message: Répondre en citant

QUAND SARKOZY DECLARE LA 'GUERRE ' A L'AFRIQUE





Le 26 juillet 2007, à Dakar (Sénégal), le Président Français Nicolas Sarkozy prononçait un discours injurieux sur l'Afrique. Le président Sarkozy, prétextant avoir le langage de vérité, a osé dévoiler le fond d'une pensée qui semble être la parole officielle française. Un mois après, ce discours continue de faire couler beaucoup d'encre et de salive en Afrique. Pour certains comme Jean François Bockel, secrétaire d'Etat à la francophonie, le discours du président français, permet de réactualiser le débat sur l'Afrique. Quant à Dominique de Villepin, ancien Premier ministre français, critique vis-à-vis de la politique africaine de Nicolas Sarkozy, trouve que certains propos « tenus à Dakar sur l'homme africain qui n'entrerait pas suffisamment dans l'avenir » sont affligeants. Au surplus, les vives réactions des intellectuels africains et l'émoi suscité par ce discours vont incontestablement le ranger dans les annales de l'histoire. L'arrière plan du discours au goût raciste, très nombriliste et plein de mépris mérite une réponse claire et musclée de la Nouvelle Jeunesse Africaine (NJA). Pour la France, l'Afrique est sous-développée à cause des nombreux conflits, de la corruption et du manque de savoir faire. Au regard de ce discours qui s'inscrit dans une anthropologie raciste où la France de Sarkozy méprise les africains, il convient de relever la gravité des allégations et les dispositions à adopter.

Le substrat idéologique du discours du 26 juillet

L'émotion passée, on se rend compte que le discours oh combien injurieux du président Français a un fond idéologique. Prétextant s'adresser aux "jeunes d'Afrique", Sarkozy, sans contrition, dans l'amphithéâtre de l'université Cheikh-Anta-Diop décide de proclamer ironiquement son amour du continent : "J'aime l'Afrique, j'aime et je respecte les Africains", a-t-il dit. La vérité c'est que le président Sarkozy ne respecte pas les africains, à commencer par notre culture. En choisissant de parler de « l'homme africain » dans une université qui porte le nom du savant africain, Cheikh-Anta-Diop, le Président Sarkozy tentait ainsi à travers des sentences définitives et globalisantes, à forte teneur culturaliste, voire essentialiste, remettre en question l'œuvre de ce savant. Or déjà Cheikh-Anta-Diop démontrait, avec brio, que l'Égypte antique était peuplée d'Africains noirs et que la langue et la culture égyptiennes se sont ensuite diffusées dans l'Afrique de l'Ouest. Ainsi, pour le professeur Jean Vercoutter : « l'Égypte était africaine dans son écriture, dans sa culture et dans sa manière de penser ». Le professeur Leclant a reconnu ce même caractère africain dans le tempérament et la manière de penser des Égyptiens. Selon Günter Bräuer , les fossiles humains sont d'autant plus anciens qu'ils se trouvent en Afrique, au cœur de l'Afrique. Si l'Afrique est « le berceau de l'humanité », alors non seulement l'Afrique a un passé, mais aussi l'histoire de l'Afrique serait inaugurale, voire matricielle. L'homme d'aujourd'hui y a expérimenté les plus anciennes techniques culturelles avant d'aller conquérir la planète. C'est ainsi que la fabrication d'outils (lithiques), la poterie, la sédentarisation, la domestication, l'agriculture, la cuisson, etc. sont attestées en Afrique antérieurement à tout autre endroit du monde. L'Afrique était au cœur de l'histoire lorsque les puissances esclavagistes d'Europe (Portugal, Espagne, Angleterre, France, Hollande, etc.) ont connu l'Afrique. Nous étions au cœur de l'histoire lorsque l'Europe, par une occupation coloniale, a balkanisé et émietté notre continent.
En affirmant : que « Le drame de l'Afrique, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire (...). Jamais il ne s'élance vers l'avenir (...). Dans cet univers où la nature commande tout (...), il n'y a de place ni pour l'aventure humaine ni pour l'idée de progrès. », C'est sous estimer les africains et leur riche histoire. Se peut-il que le président Sarkozy n'ait pas une vision nette de l'histoire de l'Humanité car notre histoire n'est pas celle qui est enseignée dans les écoles occidentales mais celle qui est écrite par les africains.

La justification de la colonisation

Avec habileté, le président Sarkozy insulte la mémoire de nos ancêtres, en justifiant son refus de repentance. Pour lui, « Le colonisateur est venu, il a pris, il s'est servi, il a exploité, il a pillé des ressources, des richesses qui ne lui appartenaient pas. Il a dépouillé le colonisé de sa personnalité, de sa liberté, de sa terre, du fruit de son travail.
Il a pris mais je veux dire avec respect qu'il a aussi donné. Il a construit des ponts, des routes, des hôpitaux, des dispensaires, des écoles. Il a rendu fécondes des terres vierges, il a donné sa peine, son travail, son savoir. Je veux le dire ici, tous les colons n'étaient pas des voleurs, tous les colons n'étaient pas des exploiteurs ». Dans son discours aux allures ostentatoires, superfétatoires, au delà des fastes cérémonials et du caractère incantatoire, c'est la volonté de tronquer et de travestir l'histoire qui irrite.

En falsifiant l'histoire, le président français, par un effort dont lui seul a le secret, arrive à transformer la victime en coupable, le bourreau en bienfaiteur. Cette manière indigne et malhonnête de traiter la colonisation finie par convaincre sur les motivations d'un personnage aux discours, parfois superficiels. Le président Sarkozy a oublié de citer Jules Ferry, pour qui, « la colonisation est fille de l'industrialisation ». La colonisation a permis à l'Europe de satisfaire ses besoins en matières premières et de trouver de marchés et d'espace d'investissement. L'Afrique devenait ainsi un réservoir de matières premières et un déversoir de produits manufacturés. C'est grâce à cette colonisation que le Sénégal se spécialisa dans la production de l'arachide pour alimenter les huileries et savonneries de Marseille. C'est la colonisation qui a fait de la Côte d'Ivoire, un pays producteur de café et de cacao, les matières premières indispensables à la fabrication du chocolat.
L'objectif premier de la colonisation n'était pas de construire des écoles et des hôpitaux à des « indigènes » mais de piller leurs ressources naturelles et minières. Pour transporter les ressources pillées, il fallait construire des ponts, des routes etc. Pour éduquer les traitres, les relais entre le colon et les populations locales, il fallait construire des écoles pour leur instruction. Pour donner les premiers soins aux colons sur place et leurs auxiliaires, le colonisateur construisit des dispensaires et des hôpitaux. S'il est vrai qu'après le départ des colons, ces infrastructures ont bénéficié aux populations locales, le terme d'effet positif de la colonisation est impropre. Dans ce cas, on parle plutôt d'externalité positive. Il est temps que monsieur Sarkozy laisse aux historiens la responsabilité d'évaluer l'impact de la colonisation sur le développement de la France et de l'Afrique, au regard des mutations sociales, politiques et culturelles qu'elle a induite dans les progrès économiques respectifs. Personne ne peut écrire l'histoire de l'Afrique à la place des Africains. L'heure est venue de repenser l'Afrique autrement qu'avec des rapports condescendants. Le locataire de l'Elysée gagnerait à lire Paul Bairock , pour qui le sous-développement est un phénomène historique car « jusqu'à la fin du 17e siècles, les écarts dans les niveaux de développement économiques et techniques des divers pays étaient peu important ». C'est la colonisation qui a désarticulé et retardé notre développement. Mieux vaut peut-être méditer sur les leçons de l'histoire car le voile des verbiages pleutres et intéressés est levé.


Les vraies causes du retard de l'Afrique

Nul ne peut contester, que l'Afrique a sa part de responsabilité dans son retard toutefois, les occidentaux n'ont pas de leçon à donner aux africains. Pour Sarkozy, l'Afrique est en retard parce que : « Le paysan africain [.] dont l'idéal de vie est d'être en harmonie avec la nature, ne connaît que l'éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n'y a de place ni pour l'aventure humaine ni pour l'idée de progrès. ». Une telle affirmation serait peut-être la preuve d'une ignorance complète de l'histoire économique et politique de l'Afrique. Pour Sarkozy, l'Afrique est la terre des « génocides » de la « corruption », de la « violence » et des « guerres ethniques ». Il est vrai que les conflits constituent une entrave importante au développement socio-économique des pays africains. Selon les spécialistes, l'Afrique a connu depuis 1945 environ 80 conflits et 53 coups d'états depuis 1952 ; au nombre des causes, il convient de noter que la décolonisation et la balkanisation de l'Afrique n'ont engendré que des micro-Etats, des États artificiels, sans cohésion, sans viabilité. Monsieur Sarkozy a oublié que les multinationales françaises instrumentalisent des conflits régionaux ou locaux pour obtenir ou conserver des marchés et des concessions. Coups d'Etat en Guinée-Bissau (septembre 2003) et à Sao-Tomé-et-Principe (juillet 2003), tentatives de putsch au Burkina Faso et en Mauritanie (octobre 2003), renversement de M. Charles Taylor par une rébellion au Liberia (août 2003), remous politiques au Sénégal (année 2003), déstabilisation de la Côte d'Ivoire (depuis septembre 2002)… Le président français a peut-être oublié qu'au nom des prétendus accords de défense signés au moment des indépendances ,dans le cadre de la coopération militaire entre la France et huit pays(Côte d'Ivoire (Avril 1961), Centrafrique (Août 1960), Djibouti (Juin 1977), Gabon (Août 1960), Sénégal (1960 et mars 1974), Cameroun (novembre 1960 et février 1974), Comores (1973 et novembre 1978), Togo (juillet 1963)), ses soldats agissent comme des mercenaires, pour imposer la majorité des satrapes au pouvoir en Afrique. Depuis des décennies, les compagnies pétrolières interviennent dans la vie politique et économique des pays concernés. Si ce n'est pas la mise en place ou le cautionnement des régimes responsables de violations massives des droits humains ou l'alimentation et encouragement des circuits de corruption, à l'étranger (surtout en France). Qu'a t-il à redire de la corrélation entre la volonté des nigériens de contrôler leur Uranium et la rébellion subite, étrange du nord du pays ? Qu'a t-il à redire de la guerre que la France fait subir à la Côte d'Ivoire ? En imposant des présidents corrompus au pouvoir, ces derniers qui n'ont de cesse de piller les ressources financières de l'Afrique au profit de comptes occultes et biens immobiliers somptueux, la France ne peut se placer en donneuse de leçon. Le président français a t-il oublié que le pillage organisé de nos ressources naturelles et minières nous prive de moyens de financement de nos économies ? Ne sait-il pas qu'Elf et le nouveau groupe TotalFinaElf tirent respectivement environ 70 % et 40 % de sa production sur le continent africain ? Le président est-il devenu amnésique au point d'occulter que les stars du CAC 40 s'enrichissent en Afrique ? Est-il besoin de rappeler que le monstre industriel Total-Fina-Elf est surtout actif en Asie (notamment en Birmanie) avec Total, en Afrique du Nord (particulièrement en Libye) avec Fina et en Afrique noire (Angola, Congo, Gabon, Cameroun, Tchad...) avec Elf. Alors que leurs richesses sont honteusement pillées, selon le classement des Nations unies, le Nigeria et l'Angola, les deux principaux producteurs africains de pétrole se trouvent actuellement au rang des nations les plus pauvres, plus précisément les plus appauvries par trois décennies d'exploitation pétrolière.

Sarkozy, défenseur de la Françafrique et de la Mafiafrique

Peut-on encore croire à monsieur Sarkozy qui, la main sur le cœur jurait en finir avec les réseaux occultes entre l'Afrique et la France. Lors de la présentation de son programme en matière de politique étrangère, monsieur Sarkozy déclarait : « L'Afrique n'est pas notre pré-carré " et " Il nous faut les (Africains) débarrasser des réseaux d'un autre temps, des émissaires officieux qui n'ont d'autres mandats que celui qu'ils s'inventent. Le fonctionnement normal des institutions politiques et diplomatiques doit prévaloir sur les circuits officieux qui ont fait tant de mal par le passé. Il faut définitivement tourner la page des complaisances, des secrets et des ambiguïtés, notamment avec nos partenaires africains et arabes ». Ses liens d'amitié avec M. Bongo, défenseur des intérêts pétroliers français mais peu soucieux de transformer les richesses de son pays pour son développement, accrédite le constat d'une certaine inertie de la politique africaine de la France, loin de la rupture revendiquée. Ses accointances avec M. Sassou Guesso, le dictateur congolais inquiète autant que ses relations avec M. Kadhafi. Les jeunes africains ne sont pas dupes, Sarkozy s'inscrit dans la Françafrique, cette coalition hétéroclite composée de présidents africains et de multinationales dont le but final est de maintenir au pouvoir des dirigeants corrompus afin d'orchestrer le pillage systématique des fabuleuses richesses de l'Afrique. Ce système d'origine réactionnaire, droitière, conservatrice, arrière-gardiste, qui est en vérité un instrument de la stratégie néocoloniale française, a la sympathie du Zorro français.








La nécessité d'un divorce entre l'Afrique et la France

Si les allégations du Président français ne témoignent pas d'une méditation attentive, il n'en demeure pas moins qu'elles doivent permettre à l'Afrique de prendre ses distances vis-à-vis de la France. Celui qui ose dire que « l'africain ne s'élance jamais vers l'avenir » a sans doute oublié que depuis l'aube de l'humanité jusqu'à l'orée du 3e millénaire et cela en passant par les grandes étapes de l'histoire et l'évolution des civilisations, « l'homme africain » n'a jamais fait l'économie de son génie. Certes, il faut négliger les observations pittoresques et les analyses simplistes d'un homme au caractère agité et impulsif toutefois, c'est l'occasion pour les Etats africains de montrer à la France qu'elle ne pèse pas un grain de sénevé sans l'Afrique. Dans sa volonté d'agonir l'Afrique d'injures, monsieur Sarkozy oublie de reconnaître que le pillage de nos ressources nous empêche d'investir dans l'éducation, la santé, la recherche et développement, facteurs essentiels à la croissance et le développement. Depuis les indépendances, l'élite africaine, cette élite à la conduite licencieuse, de connivence avec les milieux d'affaires français ont détourné les ressources financières destinées au développement. C'est donc le moment pour les pays africains, de remplacer les sociétés pétrolières et minières occidentales, par des sociétés nationales ou les nationaliser le cas échéant. C'est ce qu'ont fait les pays d'Amérique Latine, appelés aujourd'hui pays émergents. C'est ainsi qu'en dépit des prédictions apocalyptiques de monsieur Sarkozy, l'Afrique se positionnera durablement sur le chemin du développement. C'est en tournant le dos à la France que les pays africains établiront l'acte de naissance de leur développement. Il suffit de comparer les pays anglophones d'Afrique à leurs homologues francophones pour se rendre compte que leur mariage avec la France n'a apporté que désolation et malheur. L'Afrique doit aujourd'hui prouver son existence en marchant et non en regardant marcher, en se réappropriant de façon péremptoire son système de production, aux mains des nébuleuses occidentales.
Vive l'Afrique libre et prospère !
Prao Yao Séraphin
Président du MLAN
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Yedidia
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MessagePosté le: Jeu 20 Sep 2007 00:50    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.dailymotion.com/video/x2z970_conference-sarkozy-et-la-francafriq_politics
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owambo
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MessagePosté le: Mer 03 Oct 2007 15:04    Sujet du message: En saluant Foccart, Sarkozy renoue avec la Françafrique Répondre en citant

http://www.rue89.com/2007/10/02/en-saluant-foccart-sarkozy-renoue-avec-la-francafrique?page=1


En saluant Foccart, Sarkozy renoue avec la Françafrique
Par David Servenay (Rue89) 17H16 02/10/2007


Certains hommages passent inaperçus, d'autres pas. En épinglant la rosette de Chevalier de la Légion d'Honneur à l'avocat Robert Bourgi, Nicolas Sarkozy a salué les talents d'un mentor bien connu du village franco-africain. Un certain... Jacques Foccart.




La scène s'est déroulée jeudi 27 septembre à l'Elysée, devant les représentants de quelques-unes des grandes démocraties du continent: Angola, Congo-Brazzaville, Gabon, Guinée équatoriale... Dans le rôle du récipiendaire, le franco-libanais Robert Bourgi. Officiellement avocat, ce grand polyglotte est surtout, depuis des décennies, l'émissaire des petits et grands secrets du "village". En 1998, il avait constitué à la hâte l'Association internationale pour la démocratie, afin de recruter treize juristes chargés de valider la très régulière élection présidentielle gabonaise. Dans cette équipe, dont les frais étaient assumés par le régime de Libreville, on trouvait notamment les avocats Francis Szpiner et Gilles-William Goldnadel, sans oublier l'ancien magistrat reconverti en député UMP Georges Fenech.

Bref, un homme très utile, surtout lorsqu'il endosse sa casquette de conseiller personnel du président Bongo. D'après [url]Bakchich.info[/url], Robert Bourgi serait devenu sarkozyste en décembre dernier, quittant avec pertes et fracas les rangs villepinistes.

Quelques références obligées et une saillie

Après quelques références obligées -De Gaulle, Houphouët-Boigny et le très coopérant Michel Aurillac-, le président de la République livre une première indication sur sa (nouvelle?) politique africaine:


"Je veux le dire, cher Robert, car je sais combien la destinée du continent africain t'est chère: la France demeurera aux côtés de l'Afrique. C'est le sens très clair de la première grande visite internationale que j'ai effectuée, peu après mon élection, en Afrique. C'est également ce message que j'ai délivré au doyen des chefs d'Etat africains, le Président Omar Bongo, que je salue amicalement au travers de ses proches qui sont parmi nous."


Oublié le président sénégalais Abdoulaye Wade, hôte de la première étape du voyage. Enterrée l'Afrique anglophone, dont Sarkozy ne dit pas un mot. Mais le meilleur est pour la fin. N'y tenant plus, le Président trace en quatre phrases un merveilleux hommage que chacun a pu décrypter à son aise:


"Je sais, cher Robert, pouvoir continuer à compter sur ta participation à la politique étrangère de la France, avec efficacité et discrétion. Je sais que, sur ce terrain de l'efficacité et de la discrétion, tu as eu le meilleur des professeurs et que tu n'es pas homme à oublier les conseils de celui te conseillait jadis, de 'rester à l'ombre, pour ne pas attraper de coup de soleil'. Sous le chaud soleil africain, ce n'est pas une vaine précaution. Jacques Foccart avait bien raison."


Tous les observateurs ont compris le message. Fin de la partie de rigolade, revenons aux bonnes vieilles méthodes qui ont fait leur preuve. Pour les profanes (et les jeunes), Jacques Foccart fut "l'homme de l'ombre" du gaullisme en Afrique. Officiellement secrétaire général aux Affaires africaines et malgaches, "Binot", comme l'appelait les résistants de Mayenne, régna pendant des années sur le 11e Choc, service action du Sdece, les services secrets français. Tout en ayant une main sur le SAC (Service d'action civique). De 1958 à sa mort en 1997, pas un coup tordu ne lui aura échappé. En somme, la "rupture" africaine n'aura pas duré plus d'un été.
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bamiléké
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MessagePosté le: Mer 03 Oct 2007 20:35    Sujet du message: Re: En saluant Foccart, Sarkozy renoue avec la Françafrique Répondre en citant

owambo a écrit:
http://www.rue89.com/2007/10/02/en-saluant-foccart-sarkozy-renoue-avec-la-francafrique?page=1


En saluant Foccart, Sarkozy renoue avec la Françafrique
Par David Servenay (Rue89) 17H16 02/10/2007


Certains hommages passent inaperçus, d'autres pas. En épinglant la rosette de Chevalier de la Légion d'Honneur à l'avocat Robert Bourgi, Nicolas Sarkozy a salué les talents d'un mentor bien connu du village franco-africain. Un certain... Jacques Foccart.






La scène s'est déroulée jeudi 27 septembre à l'Elysée, devant les représentants de quelques-unes des grandes démocraties du continent: Angola, Congo-Brazzaville, Gabon, Guinée équatoriale... Dans le rôle du récipiendaire, le franco-libanais Robert Bourgi. Officiellement avocat, ce grand polyglotte est surtout, depuis des décennies, l'émissaire des petits et grands secrets du "village". En 1998, il avait constitué à la hâte l'Association internationale pour la démocratie, afin de recruter treize juristes chargés de valider la très régulière élection présidentielle gabonaise. Dans cette équipe, dont les frais étaient assumés par le régime de Libreville, on trouvait notamment les avocats Francis Szpiner et Gilles-William Goldnadel, sans oublier l'ancien magistrat reconverti en député UMP Georges Fenech.

Bref, un homme très utile, surtout lorsqu'il endosse sa casquette de conseiller personnel du président Bongo. D'après [url]Bakchich.info[/url], Robert Bourgi serait devenu sarkozyste en décembre dernier, quittant avec pertes et fracas les rangs villepinistes.

Quelques références obligées et une saillie

Après quelques références obligées -De Gaulle, Houphouët-Boigny et le très coopérant Michel Aurillac-, le président de la République livre une première indication sur sa (nouvelle?) politique africaine:


"Je veux le dire, cher Robert, car je sais combien la destinée du continent africain t'est chère: la France demeurera aux côtés de l'Afrique. C'est le sens très clair de la première grande visite internationale que j'ai effectuée, peu après mon élection, en Afrique. C'est également ce message que j'ai délivré au doyen des chefs d'Etat africains, le Président Omar Bongo, que je salue amicalement au travers de ses proches qui sont parmi nous."


Oublié le président sénégalais Abdoulaye Wade, hôte de la première étape du voyage. Enterrée l'Afrique anglophone, dont Sarkozy ne dit pas un mot. Mais le meilleur est pour la fin. N'y tenant plus, le Président trace en quatre phrases un merveilleux hommage que chacun a pu décrypter à son aise:


"Je sais, cher Robert, pouvoir continuer à compter sur ta participation à la politique étrangère de la France, avec efficacité et discrétion. Je sais que, sur ce terrain de l'efficacité et de la discrétion, tu as eu le meilleur des professeurs et que tu n'es pas homme à oublier les conseils de celui te conseillait jadis, de 'rester à l'ombre, pour ne pas attraper de coup de soleil'. Sous le chaud soleil africain, ce n'est pas une vaine précaution. Jacques Foccart avait bien raison."


Tous les observateurs ont compris le message. Fin de la partie de rigolade, revenons aux bonnes vieilles méthodes qui ont fait leur preuve. Pour les profanes (et les jeunes), Jacques Foccart fut "l'homme de l'ombre" du gaullisme en Afrique. Officiellement secrétaire général aux Affaires africaines et malgaches, "Binot", comme l'appelait les résistants de Mayenne, régna pendant des années sur le 11e Choc, service action du Sdece, les services secrets français. Tout en ayant une main sur le SAC (Service d'action civique). De 1958 à sa mort en 1997, pas un coup tordu ne lui aura échappé. En somme, la "rupture" africaine n'aura pas duré plus d'un été.


Citation:
En somme, la "rupture" africaine n'aura pas duré plus d'un été.


Les discours comme les promesses, n'engagent que ceux qui y croient...
Bockel (secretaire d'Etat à la coopération) vient d'annoncer au Cameroun la non intention de la France de démanteler ses bases militaires en Afrique...et sa volontée d'assurer encore plus étroitement la formation des forces de police dans son arrière cour françafricaine! Confused
Vous croyez que Sarko allait liquider son moignon d'empire d'outre mer?
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bamiléké
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MessagePosté le: Lun 08 Oct 2007 21:37    Sujet du message: Répondre en citant

Pendant que vous vous "agitez" sur Grioo, voilà ce qu'un journaliste camerounais pense à faire en voyant Sarko...

Citation:
Décidément on ne finira pas de si tot de parler de la 62eme assemblée générale des Nations Unies tenue a New York il y a quelques jours, et de ses effets collateraux.

Des histoires au sommet:

De la colere de Mahmoud Ahmadinejad qui se fait insulter par le président de l'Université de Columbia, a New York, aux coups de gueule de Robert Mugabe contre W. Bush, en passant par la rencontre Biya-Gbagbo et le spectacle de ces camerounais, visiblement affamés, tentant désespérement de rencontrer Paul Biya, leur président, au Waldorf Astoria a Manhattan, et finalement sommés de déguerpir du hall de l'hotel par les services de securite; Sans oublier les intrigues sur les 25.000 dollars du RDPC qui se seraient volatilises entre les gratte-ciels de Manhattan tant, en dehors des sandwiches et de quelques rafraichissements sortis des plastiques et distribues a la hate aux abords de l'hotel ou logeait le Chef de l'Etat, de nombreux camerounais s'interrogent sur la destination qu'a bien pu prendre cet argent cash alloue par le comite central et percu par les nouvellement installes responsables du RDPC aux USA, et destine a mobiliser les militants et sympatisants du parti des flammes pendant le séjour new-yorkais de leur président et de sa délégation..... Bien malheureux et tristes, ces autres camerounais des Etats Unis, nombreux, qui avaient naivement cru voir a New York le President de tous les camerounais et non celui des seuls militants du RDPC !

Et voici un autre incident du sommet, incident pour le moins anodin, mais qui fache:

Jean-Claude Mvodo, journaliste camerounais installé a New York, participe a la Conference de presse donnée par le président francais Nicolas Sarkozy, en marge du sommet des Nations Unies. Il en profite, au passage, pour demander au president, s'il accepterait de faire une photo avec lui a la fin de la conference. Le president francais surpris, n'y voit aucun inconvenient et posa par deux fois avec le journaliste. Des photos qui atterirent d'ailleurs chez certains media (y compris Cameroon-Info.Net) le lendemain.

Mais la television francaise etait la aussi, et n'a pas manque de capter et de diffuser quelques extraits de cet incident notamment au... Cameroun. Des extraits que n'a certainement pas rate Yves Atanga, l'un des "griffeurs" de Cameroon-Tribune qui commet, dans l'edition du 03 Octobre dernier, rien de moins qu'un "coup de griffe" a l'egard de son confrere de New York. Un coup de griffe qui fait mal et dont la reaction ne s'est pas faite attendre.

Nous vous proposons ici le "Coup de Griffe" de Cameroon-Tribune, ainsi que la reaction de Jean-Claude Mvodo adressee aux Medias le 3 Octobre dernier de meme qu'une des photos objets de la querelle:

================================================
Coup de Griffe: Conférence de mauvaise presse

Yves ATANGA (Cameroon-Tribune 03/10/2007)

Vous n’avez peut-être pas la chance d’assister à des conférences de presse. Privilège de journaliste ! Dommage, vous ne savez pas ce que vous ratez. Regardez quand même à la télé de temps en temps. Vous verrez que les journalistes camerounais sont très forts en la matière. Les questions à quatre volets, Ce sont eux. Les longs exposés ennuyeux, suivis de questions stupides, toujours eux. L’autre jour, c’était en direct sur le câble : Nicolas Sarkozy aux Nations unies. Et Jean-Claude Mvodo, un de ces baroudeurs produit par le journalisme camerounais a réussi à être la grande star.

Comment a-t-il fait ? Simple : une question à deux volets. Mais surtout une petite doléance à la fin : « Comme je n’ai pas l’habitude de voir des chefs d’Etat, puis-je faire une photo avec vous tout à l’heure ? » La question était si pertinente que « Sarko », si bavard d’habitude, n’a pas réussi à trouver les mots. Bravo au petit journaliste africain. Donnez-lui quand même une jolie photo dédicacée de Sarkozy !

==============================================


"New York, 03 octobre 2007


Att: Médias

PRECISIONS SUR L’ARTICLE DE CAMEROON-TRIBUNE

J’ai lu avec beaucoup d’attention dans la rubrique Coup de Griffe l’article intitulé: Conférence de mauvaise presse publié dans le quotidien gouvernemental Cameroon-Tribune, édition du Mercredi 03 Octobre 2007.

Cet article parle de tout et ne donne hélas aucune information sur les faits réels. Monsieur Yves Atanga son auteur ayant volontairement et pour des raisons inavouées ignoré la realite des faits. Ce que je regrette. Je voudrais donc apporter ici les précisions suivantes:


1.- Sur la Conférence de Presse du Président Nicolas Sarkozy à New York.
Pour y entrer, il fallait montrer pate blanche. Je l’ai fait

2.- Sur les propos que j’ai tenus.

Je n’ai jamais dit: «Comme je n’ai pas l’habitude de voir des chefs d’Etat, puis-je faire une photo avec vous tout à l’heure mais bien “Quand on est jeune journaliste comme moi on n’a pas l’occasion de se retrouver chaque jour en face d’un Président comme vous (Nicolas Sarkozy), pourriez-vous accepter que je fasse une photo avec vous à la fin de la Conférence?”

3.- Sur la réaction du Président Nicolas Sarkozy

Contrairement à ce que prétend Monsieur Yves Atanga en déclarant: La question était si pertinente que «Sarko», si bavard d’habitude, n’a pas réussi à trouver les mots. Il me plait de rappeler que le Président Nicolas Sarkozy dans un style plutot amical, a bien trouvé des mots en disant: “Je m’attendais à tout, sauf à ce que ça se termine comme ça”.

4.- Sur la photo elle meme.

S’agissant de la photo elle-meme, effectivement à la fin de la conférence le Président Nicolas Sarkozy a accepté ma demande et nous avons fait la photo.A la place d’une photo dédicacée, J’ai donc bien avec moi une photo poignets serrés avec le Président français Nicolas Sarkozy. Qu’importe ce que les uns et les autres pensent de lui. Ce que moi j’ai voulu, c’était une photo souvenir. Et je l’ai eue!


Le Cameroun, c'est le Cameroun comme dirait quelqu'un... Rolling Eyes
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bamiléké
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MessagePosté le: Lun 08 Oct 2007 21:49    Sujet du message: Répondre en citant

Ah..j'oubliais la fameuse photo...

http://www.cameroon-info.net/cmi_show_news.php?id=20686

Il a l'air fier notre "ami" journaliste...
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afrobeat
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MessagePosté le: Lun 08 Oct 2007 22:07    Sujet du message: Répondre en citant

bamiléké a écrit:
Ah..j'oubliais la fameuse photo...

http://www.cameroon-info.net/cmi_show_news.php?id=20686

Il a l'air fier notre "ami" journaliste...


CE journaliste excelle dans la bouffonnerie et le larbinisme!
et en plus il ose mettre ses références pour épater je ne sais qui! pauvre [Edité par la Modération : évitons les insultes ad nominem, svp (même si sur ce coup là, c'est vite parti... Rolling Eyes )]!
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WILDCAT
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MessagePosté le: Lun 08 Oct 2007 22:23    Sujet du message: Répondre en citant

afrobeat a écrit:
bamiléké a écrit:
Ah..j'oubliais la fameuse photo...

http://www.cameroon-info.net/cmi_show_news.php?id=20686

Il a l'air fier notre "ami" journaliste...


CE journaliste excelle dans la bouffonnerie et le larbinisme!
et en plus il ose mettre ses références pour épater je ne sais qui! pauvre con!


Tant que l'Afrique aura des bouffons de ce genre; on continuera à se faire humilier par les occidentaux. C'est un vendu. Il ferait mieux de de changer de lunettes ou se faire opérer des yeux car il est dans un aveuglement total.
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Maryjane
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MessagePosté le: Lun 08 Oct 2007 22:45    Sujet du message: Répondre en citant

bamiléké a écrit:
Pendant que vous vous "agitez" sur Grioo, voilà ce qu'un journaliste camerounais pense à faire en voyant Sarko...


On en avait déjà parlé là Wink :

http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?p=110943&highlight=#110943
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Deathrow
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MessagePosté le: Mar 09 Oct 2007 12:58    Sujet du message: Répondre en citant

Cessons de gémir.

L'unique faute que Sakorzy a fait c'est d'insulter les noirs en Afrique.

Les mepris que le dirgeants occidentaux prouve pour l'Afrique noire n'a rien a envier aux mempris que Sarkozy pouvre pour l'afrique.

Il n'a fait repeter les theories qui circulent dans les milieux academiques occidentales.

Ca m'etonne de la navaité dans laquelle certains de vour continue a lire la conception politique occidentale.

IL n'ya aucune difference dans la politique entre De gaule, Pampidou, Giscard, Miterrand, Chirac et Sarko...je m parie que me si Segolene ou Fabius, ou DSK auraient pu etre elus la situation aurait resté pareille.

Si La france recule en afrique c'est parceque elle n'a plus le moyen pas parceque elle manque d'ambition imperialiste commes des americains.


Si les occidentaux avaient laissé l'Afrique, c'est parceque la géopolitique de l'apres guerre europeene de 1939-45 avait changé la centre de la gravité etait autour de deux puissances antagonistes.

Je ne crois pas que les russes ou les americains ne sont moins colonialistes que les europeens.

Le jour ou vous allez comprendre que la politique occidentale est basée sur les idées hegomonistes vous allez cesser de gemir.

Si vous attendez la liberation de l'afrique pas leucodermes, on doit encore attendre l'anné 2900.
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ramses
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MessagePosté le: Mar 09 Oct 2007 15:57    Sujet du message: Répondre en citant

Laissons Sarkozy tranquille!!!
certains ont même proposé de faire un livre pour lui répondre...Mais c'est aux dinausaures d'Afrique centrale, aux hommes peu intègres d'afrique de l'Ouest, aux dirigeants d'Afrique australe que nous, jeunesse africaine devont nous adresser. On perd le temps à commenter des discours sans intérêts qui restent dans la continuité de ce qu'on a toujours entendu!!!
L'Occident nous méprise, nos chefs d'Etats, suppots des anciennes métropoles ne nous écoutent pas. sur lequel des deux points agir? Sur nos chefs d'Etats. Comment? Là est toute la question devant laquelle on bute depuis des decennies mais à laquelle notre absence de réponse autorise une partie de l'élite occidentale à nous mépriser (ce sont de bonnes guerres, ne jetons pas inutilement la pierre car à en croire certains comportements à l'intérieur de nos propres pays, personne ne sait si nous nous serions mieux comportés à leur place...) et une partie d'entre nous à nous décourager, attendant qu'un messie vienne sauver l'Afrique!
Faut-il descendre en masse dans les rues des capitales africaines?
Faut-il pour que cela pèse, que beaucoup de la diaspora rentrent pour gonfler encore plus le nombre?
Faut-il organiser une résistance dont il faudra trouver les sources de financement?
Je suis sur que tout le monde s'est posé ces questions voire des plus pertinentes encore...
Peut être devons nous d'abord commencer à nous réunir, la jeunesse africaine et à former Un. Un seul pays ne se relèvera pas tout seul...
des millions de menbres formant une fédération de la jeunesse africaine pourra adresser une pétition-moratoire à l'ensemble des chef d'états reprenant les idées de base que beaucoup partagent ( l'alternance du pouvoir, la création d'une monnaie africaine, la transformation des matières premières en Afrique, le refus de payer la dette, l'organisation de pôles universitaires de compétences sous régionales, l'enseignement de l'histoire africaine version Diop, Mbokolo...la refondation du système bancaire) une pétition reprenant une dizaines de propositions simples et claires et adressées à l'ensemble des gouvernements par des millions d'africains de tous pays. Ces propositions devront être débattues lors des prochains sommets de l'UA.
si les chefs d'Etats restent toujours sourds (ce dont ils sont capables au vu de certaines expériences passées) alors il reste la rue, la paralysie de nos pays jusqu'à ce qu'ils cèdent, avec le prix que cela coûtera. Soit nous sommes prêts à payer ce prix, soit nous, mais encore nos enfants seront d'éternels plaignards.
_________________
"Donnez-moi la foi sauvage du sorcier, donnez à mes mains puissance de modeler, donnez à mon âme la trempe de l'épée [...] Faîtes-moi rebelle à toute vanité mais docile à son génie, comme le poing à l'allongée du bras!" Césaire
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metis68
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MessagePosté le: Mer 10 Oct 2007 17:37    Sujet du message: Répondre en citant

Enfin un intellectuel francais qui denonce sarkozy et son discour en afrique , j etai pas un grand fan de BHL mais la il m etonne !

Lien video:

http://www.dailymotion.com/search/bernard+henry+levy/video/x36dza_polemique-bhl-guaino_politics


http://www.dailymotion.com/search/bernard+henry+levy/video/x3662v_bhl-traite-guaino-de-raciste
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owambo
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MessagePosté le: Mer 10 Oct 2007 18:02    Sujet du message: Répondre en citant

metis68 a écrit:
Enfin un intellectuel francais qui denonce sarkozy et son discour en afrique , j etai pas un grand fan de BHL mais la il m etonne !

Lien video:

http://www.dailymotion.com/search/bernard+henry+levy/video/x36dza_polemique-bhl-guaino_politics


http://www.dailymotion.com/search/bernard+henry+levy/video/x3662v_bhl-traite-guaino-de-raciste



Malheureusement tout cela n'est que poudre aux yeux car BHL a:

- d'une part l'anti-colnialisme/impérialisme sélectif puisqu'il apprecie Bush et l'invasion de l'Irak, est un soutien fidele d'USrael qui tue tous les joursdes palestiniens comme des animaux.

- d'autre part, sa fortune provient de l'exploitation colonialiste dans les années 50 des ressources forestieres de l'ancien empire colonial français. L'entreprise familiale a été rachetée par son bon ami François Pinaut qui possede le magazine L'express...

Alors STP ne soyons pas dupe, BHL appartient au systme et est du même acabit qu'un Finkelcrotte, d'un Jacques Marseille et d'un Bruckner, chantre du revisionnisme et du travail de mémoire selectif reservé aux victimes blanches de crimes contre l'humanité.
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owambo
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MessagePosté le: Jeu 11 Oct 2007 10:00    Sujet du message: La politique Africaine de la France: les errements de Sarkoz Répondre en citant

La politique Africaine de la France: les errements de Sarkozy


Les relations entre la France et l'Afrique passionnent tant par ses rapports historiques que par les chambardements qu'elles suscitent à travers le temps. Cette intimité qui, jadis existait entre ce grand contient et la France n'existe maintenant que de nom. L'attitude nombriliste de la France et le sort réservé aux africains en France ont fini par agacer les gouvernants africains et leurs populations. Les politologues s'accordent aujourd'hui pour reconnaître que la France a perdu de sa superbe et de son influence en Afrique. Les récentes sorties du président français, Sarkozy, au sujet de l'Afrique ne font qu'empirer une situation déjà délétère. Nous proposons de nous appesantir sur ce qu'il est convenu d'appeler « les trois errements de Sarkozy a propos de l'Afrique ». Il s'agit d'abord, de sa déclaration sur une France qui n'aurait pas besoin économiquement de l'Afrique, ensuite de ses accointances avec les dictateurs africains et enfin son discours sur l'homme africain du 26 juillet 2007 à Dakar. Cette dernière déclaration a fini par mettre le feu aux poudres. Ces propos à connotation raciste méritent une réponse claire car c'est avec l'expression d'un blâme qu'il s'adressa en ces termes à l'Afrique.

Les errements du président français

Ø L'Afrique ne représenterait que 2% dans ses échanges commerciaux avec l'hexagone



Le président français commence ses allégations à l'égard de l'Afrique par son discours à Cotonou(en mai 2006), où il déclare que "la France n'avait économiquement plus besoin de l'Afrique". Cette phrase est injurieuse en ce sens que l'auteur ne pense pas vraiment ce qu'il dit. Se peut-il qu'on puisse faire de telle déclaration alors que les multinationales(noyau dur du CAC40), ne s'enrichissent qu'en Afrique. La liste est longue mais on pourrait citer pêle-mêle le groupe TOTAL-FINA-ELF, Bouygues, AREVA, SDV, France Telecom, Bolloré etc.… nul n'est censé ignorer les profits colossaux que fait Total en Afrique. Quelles sont les entreprises françaises, du moins les plus importantes, qui ne sont pas résolument tourné vers l'Afrique ? Comme le rappelle le président du groupe Bolloré, « ce qui fait la spécificité de notre groupe, c'est son implantation en Afrique ». Il y compte pas moins de 70 sociétés, implantées dans 35 pays (21 francophones et 14 anglophones). Il emploie 15 000 personnes (parmi lesquelles 250 expatriés) dans le transport et la logistique, et 3 000 dans la branche tabac (en 1997). Dans les principaux pays où Bolloré est présent, on retrouve le même schéma d'implantation : des usines de cigarettes et parfois la culture du tabac, comme en Côte d'Ivoire, le contrôle des transports (le chemin de fer, la manutention portuaire, les activités de transit et les navires), les plantations (hévéa, caoutchouc, huile de palme, banane, coton et cacao) ; à quoi s'ajoute l'exploitation forestière en Afrique centrale. Ce groupe est présent partout sur le continent. Il est représenté en Côte d'Ivoire, au Gabon, au Burkina Faso, au Cameroun, au Mali, au Togo, au Bénin, au Congo-Brazzaville, au Nigéria, en Afrique du Sud, en Angola, en l'Afrique de l'Est avec le Kenya, en Madagascar et l'île de la Réunion, où il assure la moitié du trafic maritime. Et dire que Sarkozy explique que l'Afrique ne compte que pour environ 2% dans ses échanges commerciaux avec l'hexagone. Il a renchéri en disant que la France ne vend pas ses Airbus à l'Afrique. Ce que l'avocat des affaires, devenu président a oublié c'est que les africains sont libres de payer les avions qu'ils veulent. Il est de notoriété public que l'expulsion du patron d'Areva (c'est-à-dire de son directeur, Dominique Pin, le 25 juillet) au Niger, cache des arrières pensées mercantiles. Areva est accusé de soutenir les rebelles du Mouvement des Nigériens pour la justice (MNJ) en conflit ouvert avec Niamey depuis des mois. Partenaire privilégié du gouvernement nigérien il y a encore quelques mois, les Français subissent la concurrence des investisseurs chinois et du géant australien Rio Tinto. L'uranium nigérien est stratégique pour Areva. Avec une production, pour l'année 2006, de 4 000 tonnes sur ses sites d'Arlit et d'Imouraren, il représente plus de la moitié de la production totale du groupe. Nous savons de même que Nicolas Sarkozy et son homologue nigérien, Mamadou Tandja, se seraient expliqués au téléphone, le mardi 31 juillet. En outre, la visite à Niamey du secrétaire d'Etat à la coopération, Jean-Marie Bockel, le samedi 4 août, n'était rien d'autre qu'un voyage de négociation. Pourquoi courir si l'Afrique ne représente rien ?



Ø Son soutien aux dictateurs africains

Alors qu'on croyait à une bourde médiatique, aux lendemains de son élection, le président Sarkozy reçoit à l'Elysée, Omar Bongo et Sassou N'guesso. Peut-être, parce qu' ayant la mémoire courte, le président français tournait ainsi le dos à ses propres propos. En effet, il ne cessait de dire qu'il fallait « refonder la politique africaine de la France sur des relations transparentes et officielles entre pays démocratiques », et « tourner la page des complaisances, des secrets, des ambigüités » et donc «cesser de traiter indistinctement avec des démocraties et des dictatures». Bongo est-il un modèle ? Ce tyran domestique qu'est monsieur Omar Bongo (intronisé en 1967 par Jacques Foccart, l'homme de l'ombre du Général De Gaulle) est pourtant apprécié par le président français, qui trouve encore les ressources pour proclamer à l'ONU, son « new deal » pour le monde. Après le gendre, c'est le beau-fils, Denis Sassou Nguesso (dictateur du Congo-Brazzaville de 1979 à 1991 et depuis 1997), qui est reçu le 5 juillet 2007 à l'Elysée. Pourtant, l'hôte de l'Elysée n'est pas un sain. En 2006, la justice américaine donnait raison aux fonds d'investissement qui démontraient l'ampleur des détournements opérés par le régime Sassou sur les revenus pétroliers : environ 20% du budget parti se cacher, avec la complicité de banques et d'entreprises françaises, dans les circuits opaques de la finance mondiale. Un mécanisme parfaitement huilé décrit avec talent par Xavier Harel dans Afrique, pillage à huis clos (Fayard, 2006). Le 19 juin 2007, le Parquet de Paris donnait raison aux associations Survie, Sherpa et la Fédération des Congolais de la Diaspora (FCD) qui accusaient Sassou de profiter en France d'argent détourné au Congo, en ouvrant une enquête préliminaire sur son patrimoine immobilier en Île-de-France. Quelques jours plus tard, l'ONG Global Witness mettait à jour les dépenses somptuaires, financées par le pétrole, du fils du dictateur, Denis Christel Sassou Nguesso. A cela, il faut ajouter l'épineuse affaire des disparus du Beach, massacre perpétré en 2000 contre des civils congolais et pour lequel une instruction judicaire est en cour en France. En dépit de tous ces faits probants, le Zorro français a renié ses propres confessions.



Ø L'Afrique qui ne serait pas entré dans l'histoire….



En France, parler de « l'homme blanc » serait choquant. C'est pourtant à ce genre de généralisation abusive que s'est livré Sarkozy dans son discours de Dakar, le 26 juillet 2007. Certainement, n'ayant que des appendices de connaissances en Histoire, le président français a poussé son inculture jusqu'à nier que ce fameux «homme africain» ait pu avoir une histoire : «Le drame de l'Afrique, pérore-t-il, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'histoire. Jamais il ne s'élance vers l'avenir, jamais il ne lui vient à l'idée de sortir de la répétition pour s'inventer un destin.». Il n'est pas opportun d'épiloguer longuement sur ce sujet car le plus souvent, ceux qui font de la gesticulation intellectuelle sont ménopausés intellectuellement. Dire qu'un homme qui a fait les bancs, à qui, on a répété à l'école que l'Afrique est le berceau de l'humanité, avance de telles affabulations n'est que le reflet d'une civilisation complexée. Mon vœu c'est que la jeunesse africaine ne lui pardonne pas ses errements philosophico – anthropologiques sur l'âme noire. Après avoir débité des contre-vérités sur les Africains en terre africaine, il est temps que les historiens africains conformément à la proposition de Madame KONARE écrivent leurs parts de vérité sur l'histoire africaine. Dans tous les cas, dans ce débat, aucun jury ne donnera le verdict mais bien le tribunal de l'Histoire.



La France de Sarkozy : l'Afrique te tourne le dos !



On dit souvent que l'erreur est permisse mais lorsqu'on persévère dans l'erreur cela devient une faute. Trois fois, le président français a renié l'Afrique. Il n'aura jamais grâce aux yeux des jeunes africains. S'il est vrai qu'il fut vite amené à résipiscence par ses vaines tentatives d'édulcorer son langage à propos de l'Afrique, l'Histoire a déjà retenu ses errements. La France de Sarkozy doit savoir qu'elle a tout perdu en Afrique. La perte d'influence de la France est globale, générale, même dans toute l'Afrique. C'est justement ce qui pousse monsieur Sarkozy à lancer des diatribes à l'encontre de la Chine en ces termes « La Chine, engagée dans la plus impressionnante renaissance de l'histoire de l'humanité, transforme sa quête insatiable de matières premières en stratégie de contrôle, notamment en Afrique. » Qu'à cela ne tienne, point n'est besoin d'un Sarkozy pour défendre notre continent. L'Afrique est un grand continent qui a souffert des affres de la colonisation, elle n'est pas dupe pour se faire avoir une fois de plus, par n'importe quelle puissance. En réalité les attaques répétitives de monsieur Sarkozy ne sont que l'expression d'un désespoir. C'est un leurre pour celui qui continue de croire que la France est encore extrêmement influente en Afrique. Seule l'armée française est restée enfermée dans ses bases, garde prétorienne de régimes indéfendables. Cette armée qui se recycle en " gardien de la paix ". la France, déjà gênée aux entournures par le génocide au Rwanda, le scandale Elf, les turpitudes de la " Françafrique " par sa guerre en Côte d'Ivoire... a perdu " son " Afrique, Au moment où ce continent redevient un enjeu géostratégique. Ah La France de Sarkozy, les erreurs, les lâchetés et les ambiguïtés qui ont émaillé ta politique africaine te perdront.



Vive l'Afrique historique !



Prao YAO Séraphin

Président du MLAN

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MessagePosté le: Mar 16 Oct 2007 10:34    Sujet du message: Répondre en citant

Drones policiers, fichage biologique.. Une journée en Sarkoland !

http://miltondassier.over-blog.com/article-13096986.html


Ce pays est devenu extraordinaire ! Les atteintes aux libertés individuelles se multiplient, la situation économique ne semble pas prête de s’arranger, la police se voient doter de pouvoirs de plus en plus grands, la presse est sur le point d’être totalement muselée et la démocratie française resterait l’une des plus éclairées qui soit. Qu’on arrête de nous duper, on voit bien qu’il y a une réelle tentative de cadenasser toute velléité de contestation.





La technique est habile. Soit, on utilise des moyens fourbes qu’on habille d’une belle cravate juridique très serrée, garantissant que les principes et les valeurs de la république sont préservés et ainsi, la majorité de l’opinion ne se pose pas trop de questions. Soit on se réfère à un danger grandissant ou imminent, une grave menace pour le pays et sa sécurité : terrorisme, islamisme, délinquance et, ainsi, l’opinion apeurée se dit que c’est un mal pour un bien !

Et ainsi, on devrait voir le nombre de caméras de surveillance tripler, les regroupements familiaux des immigrés devenir impossibles, les tasers au main des polices municipales et des agents de sécurité privée, les mariages entre français et étrangers faire l’objet d’enquêtes et autres tests de sincérité, le renouvellement de sa carte d’identité un vrai parcours du combattant si on est né à l’étranger.
Ça c’est pour ce qu’on peut lire dans la presse et dans les médias. Cela concerne des gens qui adorent gloser sur les arguties politiques, morales et juridiques qui président à ce genre de décision.

Mais dans les faits, ça va donner quoi ?
Prenons la journée d’aujourd’hui, juste celle-là, qu’apprend-on de sources diverses ?


Les hypocrites du serment d’Hippocrate

Des médecins hospitaliers comme à Limoges sont réquisitionnés par les procureurs pour procéder à des expertises sur des jeunes gens étrangers qu’on souhaite expulser. Seulement, pour cela, on doit prouver qu’ils sont majeurs. Alors même s’ils ont des extraits d’acte de naissance de leur pays indiquant qu’ils ont moins de dix-huit ans, une expertise de datation des os, des poils et des dents doit le confirmer ou l’infirmer. Ce recours à la biologie n’est pas facultatif mais obligatoire… ça ne vous rappelle rien ? Mais si ! Le bétail, les esclaves ou les juifs sur le point d’être déportés. Des meubles, des animaux. Quand l’humanité et la dignité d’un être est niée, on appelle ça la chosification, . Au moins cela fera mentir Max Gallo, qui en bon néomaurassien, estime que tout cela est justifié mais très exagéré chez ceux qui les contestent et que cela ne préjuge en rien de dérives inquiétantes de la république !

Une lettre adressée en protestation par Europe Ecologie figure en bas de cette article*

Le Tigre et L’Euphrate coulent à Bondy

Le maire de Bondy vient de faire savoir qu’il s’oppose formellement à l’utilisation de drones par la police pour surveiller par voie aérienne sa ville. Vous savez, les drones, ce sont ces avions et hélicoptères en modèles réduits ultra-légers télécommandés à distance qu’utilise l’armée américaine pour faire de la reconnaissance. Le ministère de l’intérieur est prêt à investir 10.000 € par drone. Il voulait que la Seine-St-Denis puisse en voir évoluer au-dessus de ses quartiers difficiles pour prévenir tout rassemblement et évaluer les « forces » en présence avant intervention. Le drone qui s’appelle ELSA est fabriqué par qui ? Par EADS..! C’est drôle non ?


L’excès de caricature est préférable à l’absence de caricature


Vous vous rappelez, c’était les mots de Nicolas Sarkozy pendant sa campagne en 2007 !Quelle belle preuve de tolérance ! Quelle grandeur d’âme ! Comme c’était beau quand l’avocat de Charlie-Hebdo avait lu cette lettre généreuse de Nicolas Sarkozy ! Alors on a « oublié » les plaintes de Sarkozy, ministre de l’intérieur, envers ceux qui critiquaient la police dans des dessins ou des paroles de chanson.

Et puis là, ça y est, le loup est démasqué. Trois militants de l’UNEF l’ont appris à leurs dépend. L’UNEF lance une campagne et parmi les affiches, il y a celle-ci. Alors les trois militants ont été embarqués manu militari par la police et pourraient être poursuivis.





Là où c’est drôle c’est que l’excès de zèle est souvent mal récompensé, l’affiche va faire le tour du net à vitesse grand V. Vous aussi, participez à ce grand mouvement de défense de la liberté d’expression. Ne vous gênez pas, faites un clic droit dessus pour l’enregistrer, publiez-la sur vos blogs ou envoyez-la à vos amis.



Douce France, doux pays de mon enfance…


Tout ça, juste pour la journée de ce lundi 15 octobre 2007.. Au fait, il y a 365 jours par an et on va devoir se taper ça pendant 4 ans &1/2, soit 1643 jours !! 1643 jours d’arrestations, de rafles, d’expulsions, de contrôle d’identité au faciès, de discriminations, de Sarkozy à la télé, d’amendements réacs, de mal-logés matraqués, de fichage biologique, de vidéo-surveillance et... de délit d’initiés….

Pouvoir personnel, culte de la personnalité, état policier, presse commerciale presque soumise, entretien de la peur, biologisation des droits civiques, remise en cause de la nationalité, xénophobie et racisme pernicieux d’état, identité nationale, justice sous contrôle… Tous les ingrédients d’une dictature sont réunis. La grande différence est que pour durer, il faut que ça se voit le moins possible. Alors, quelques ministres d’ouverture, quelques opposants qu’on affirme respecter, quelques journaux indépendants, quelques paroles de tolérance juste pour rassurer le pékin qui pourrait s’inquiéter et avoir des scrupules.


*La lettre adressée en protestation par Europe Ecologie à propos des expertises biologiques sur de jeunes gens étrangers:


A l’attention expresse de Monsieur Philippe Vigouroux, directeur général du CHU de Limoges
avec copie à Mme Geneviève Lefebvre, directrice générale adjointe


Monsieur le Directeur Général,
Nous apprenons avec stupeur par le RESF 87 que des médecins du CHU de limoges se sont livrés à des expertises médicales pour le moins curieuses sur des jeunes mineures étrangères.
Nous étions déjà sceptiques sur l’utilisation éminemment contestée des expertises médicales osseuses et dentaires sur les mineurs étrangers arrivant en France à seule fin de décider arbitrairement qu’ils ont plus de 18 ans et donc de les juger expulsables.

Il nous est relaté que :
En réponse à la demande du procureur de « procéder à tout examen clinique et
radiologique » pour décider de l’âge de 2 jeunes filles congolaises, des médecins du CHU de Limoges auraient fait de l’excès de zèle.
En plus de la radio du poignet gauche, le médecin aurait procédé à « un examen approfondi du système pileux ».
Les jeunes filles auraient été déshabillées et le médecin aurait alors fait une description détaillée des poils sous les aisselles, de l’aréole des seins, des poils pubiens…, description écrite dont ont eu connaissance les avocates des 2 jeunes filles concernées.
Ces 2 expertises auraient conclu que les jeunes filles avaient plus de 18 ans.

La première jeune fille a été convoquée par la suite devant le tribunal correctionnel le 29 juin. Elle avait un acte de naissance indiquant sa minorité. Le tribunal s’est déclaré incompétent par rapport à l’expertise et a fait prévaloir l’acte de naissance.

La deuxième jeune fille était convoquée en octobre mais son audience est repoussée en janvier 2008. La préfecture bloque sa demande d’asile jusqu’à l’audience prévue, au motif qu’il lui faudrait ou non un administrateur ad-hoc, selon la décision du tribunal (plus ou moins de 18 ans)

Nous sommes scandalisés et nous dénonçons publiquement ces pratiques indignes pour les raisons suivantes :
1) Il ne s’agit pas à l’évidence de décider de la puberté des jeunes filles, en tant que médecin vous le savez.
2) En les obligeant (au nom de quelle science) à dévoiler leur intimité, ces examens ont porté atteinte à leur dignité.
Nous osons espérer qu’il ne s’agissait pas d’assouvir un malsain voyeurisme ou des penchants pervers et que des photographies ne seront pas retrouvées par ailleurs.
3) Ces pratiques indécentes et racistes évoquent un sinistre passé hautement condamnable.
Satisfaire une politique de rejet massif des étrangers ne saurait justifier ce genre de pratiques inqualifiables ni sur des mineurs ni sur aucun être humain.
Nous restons dans l’attente de votre réaction en espérant sincèrement que, au mieux, les faits rapportés sont faux.
Bien sincèrement
Philippe Valsing Debar
Président Europe Ecologie
Alternative Démocrate
.
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MessagePosté le: Lun 22 Oct 2007 15:19    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.afrology.com/edito/sept_2007.html

Septembre 2007

L'Afrique passe son permis de conduire

L'Afrique célèbre 40 ans d'indépendance, dans un désordre et une pénurie totale, avec des dirigeants en panne d'inventivité et de projet... On penserait à un exercice de conduite accompagnée depuis les indépendances. C'est dans ce cadre que Sarkozy arrive, tel un guide d'auto-école, avec son explication, sa vérité, ses techniques...Mais, volontairement aveugle devant la dérive totalitaire du pouvoir au Sénégal, empressé ensuite de partager le luxueux palais de Bongo (à la tête du Gabon depuis quatre décennies), Nicolas Sarkozy n'a pas été d'une franchise totale dans l'expression de sa fameuse vérité sur le continent. La visite officielle à Mr. Bongo, défenseur des intérêts pétroliers français mais très peu soucieux de transformer les richesses de son pays en sous-développement, confirme les craintes d'une certaine continuité de la politique africaine de la France, loin de la rupture revendiquée. "Le Sénégal et le Gabon sont deux partenaires extrêmement privilégiés de la France sur le continent africain et ce sera l'occasion pour le président de réaffirmer l'amitié profonde et sincère de notre pays pour l'Afrique et pour les Africains", a déclaré le porte-parole de Sarkozy. Comment, dans ces conditions, le président français aurait-il pu rendre crédible aux yeux des "jeunes d'Afrique" son appel à la "renaissance" solennellement adressé depuis Dakar, s'interroge à juste titre Philippe Bernard dans les colonnes du journal "Le Monde"? La dextérité de Sarkozy réside dans le décryptage habile de cette tendance, quasi universelle en Afrique, à conduire les yeux rivés sur le rétroviseur (se référer au passé pour éclairer et comprendre le présent). Et pourtant, cela fait bien longtemps qu'il n'y a plus personne derrière. Assez cynique, Sarkozy le reconnait et proclame la nécessité de regarder devant; reconnaissons lui au moins le mérite de la franchise. "Le drame de l'Afrique, déclare en effet Sarkozy, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire (...). Jamais il ne s'élance vers l'avenir (...). Dans cet univers où la nature commande tout, l'homme reste immobile au milieu d'un ordre immuable où tout est écrit d'avance. […] Il n'y a de place ni pour l'aventure humaine, ni pour l'idée de progrès". Notre orateur oublie de reconnaître qu'à chaque fois qu'il a tenté de s'exprimer, l'africain est fusillé dans son élan (Lumumba, Nkrumah, Olympio, Sankara). Désolé, je n'ai pas pu empêcher un coup d'oeil furtif dans le rétroviseur... C'est que je suis encore outré, devant l'audace de Sarkozy et la passion subséquente à son "discours sur le continent". Au-delà du contenu, au demeurant très banal (la nature commande tout ?...), je suis surpris de lire les réactions des différentes classes politiques et intellectuelles. J'ai du mal à imaginer le jeune Kabila Joseph, au sein de la prestigieuse Université de la Sorbonne, provoquer autant d'émoi dans un débat sur l'Europe. Son fameux discours devant le sénat belge [Lire] restera d'ailleurs dans toutes les anales un exemple brillant de platitude autocentrée. Le pari gagné de Sarkozy est de venir en Afrique, donner des leçons sur l'Afrique aux africains. Pour M. Sarkozy, le salut du continent ne pourra venir que du métissage, de l'assimilation avec une certaine civilisation européenne. On peut critiquer la forme et l'arrogance, mais de quel droit pourrait-on reprocher à un président en exercice de défendre les intérêts de son pays? Sarkozy est tout sauf un maladroit; il a été élu pour diriger la France et les français au mieux de leurs intérêts.Quelques semaines après son discours de Dakar, notre homme le prouve, s'exprimant en des termes beaucoup plus brillants devant le Medef. La Banque centrale européenne doit accepter le débat sur l'euro, a clairement affirmé Nicolas Sarkozy à l'Université d'été du Medef à Jouy-en-Josas. "Je crois en l'indépendance de la BCE", a-t-il assuré, mais "l'Europe est condamnée si l'euro n'est pas au service de l'économie", a-t-il déclaré. Si seulement notre bel exposant avait pu demander au rédacteur de ce dernier texte de revoir la copie du conseiller spécial Henri Guaino sur l'Afrique... On aurait alors pu l'entendre déclamer: "l'Afrique est condamnée si le CFA n'est pas au service de son économie". La France n'a jamais accepté de débat sur le CFA, et Sarkozy ne va pas militer pour la chose, cela ne va pas dans son intérêt.Après 40 ans d'indépendance, l'Afrique, toujours remplie d'une naïveté béate, a besoin d'un guide, d'un père. Pour ce dernier, on est prêt à sortir le tapis rouge, les plus hauts titres et distinctions, à trier les étudiants qui auront l'honneur de l'écouter. J'ai l'impression de retourner 30 années en arrière; le chant du colon a toute une autre sonorité, même s'agissant d'un plagiat du griot sérère. Il serait peut-être temps à mon sens de casser ce rétroviseur pour enfin regarder en face, l'Amérique latine, qui vient de dépasser le char africain. Ne plus se laisser imposer des choix, mais laisser libre cours à son expression...Gustav Ahadjipour Afrology
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"Le malheur de l’Afrique est d’avoir croisé l’Europe .." AIME CESAIRE

"Notre couplage avec l’Occident dure depuis le XIII-XIVe siècle ....J’affirme juste que le « mariage » avec l’Europe n’a rien donné, qu’il faut par conséquent passer à autre chose. Malheureusement, nos dirigeants ne l’ont pas encore compris. Beaucoup croient encore en l’Occident." Pr THEOPHILE OBENGA

"L'Afrique se sauvera par ses propres forces, ou elle périra. Personne ne la sauvera à sa place, et c'est bien ainsi" ACHILLE MBEMBE
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MessagePosté le: Lun 22 Oct 2007 15:48    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.afrology.com/edito/sept_2007.html






Septembre 2007
L'Afrique passe son permis de conduire


L'Afrique célèbre 40 ans d'indépendance, dans un désordre et une pénurie totale, avec des dirigeants en panne d'inventivité et de projet... On penserait à un exercice de conduite accompagnée depuis les indépendances. C'est dans ce cadre que Sarkozy arrive, tel un guide d'auto-école, avec son explication, sa vérité, ses techniques...

Mais, volontairement aveugle devant la dérive totalitaire du pouvoir au Sénégal, empressé ensuite de partager le luxueux palais de Bongo (à la tête du Gabon depuis quatre décennies), Nicolas Sarkozy n'a pas été d'une franchise totale dans l'expression de sa fameuse vérité sur le continent. La visite officielle à Mr. Bongo, défenseur des intérêts pétroliers français mais très peu soucieux de transformer les richesses de son pays en sous-développement, confirme les craintes d'une certaine continuité de la politique africaine de la France, loin de la rupture revendiquée. "Le Sénégal et le Gabon sont deux partenaires extrêmement privilégiés de la France sur le continent africain et ce sera l'occasion pour le président de réaffirmer l'amitié profonde et sincère de notre pays pour l'Afrique et pour les Africains", a déclaré le porte-parole de Sarkozy. Comment, dans ces conditions, le président français aurait-il pu rendre crédible aux yeux des "jeunes d'Afrique" son appel à la "renaissance" solennellement adressé depuis Dakar, s'interroge à juste titre Philippe Bernard dans les colonnes du journal "Le Monde"?

La dextérité de Sarkozy réside dans le décryptage habile de cette tendance, quasi universelle en Afrique, à conduire les yeux rivés sur le rétroviseur (se référer au passé pour éclairer et comprendre le présent). Et pourtant, cela fait bien longtemps qu'il n'y a plus personne derrière. Assez cynique, Sarkozy le reconnait et proclame la nécessité de regarder devant; reconnaissons lui au moins le mérite de la franchise. "Le drame de l'Afrique, déclare en effet Sarkozy, c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire (...). Jamais il ne s'élance vers l'avenir (...). Dans cet univers où la nature commande tout, l'homme reste immobile au milieu d'un ordre immuable où tout est écrit d'avance. […] Il n'y a de place ni pour l'aventure humaine, ni pour l'idée de progrès". Notre orateur oublie de reconnaître qu'à chaque fois qu'il a tenté de s'exprimer, l'africain est fusillé dans son élan (Lumumba, Nkrumah, Olympio, Sankara). Désolé, je n'ai pas pu empêcher un coup d'oeil furtif dans le rétroviseur...

C'est que je suis encore outré, devant l'audace de Sarkozy et la passion subséquente à son "discours sur le continent". Au-delà du contenu, au demeurant très banal (la nature commande tout ?...), je suis surpris de lire les réactions des différentes classes politiques et intellectuelles. J'ai du mal à imaginer le jeune Kabila Joseph, au sein de la prestigieuse Université de la Sorbonne, provoquer autant d'émoi dans un débat sur l'Europe. Son fameux discours devant le sénat belge [Lire] restera d'ailleurs dans toutes les anales un exemple brillant de platitude autocentrée. Le pari gagné de Sarkozy est de venir en Afrique, donner des leçons sur l'Afrique aux africains. Pour M. Sarkozy, le salut du continent ne pourra venir que du métissage, de l'assimilation avec une certaine civilisation européenne. On peut critiquer la forme et l'arrogance, mais de quel droit pourrait-on reprocher à un président en exercice de défendre les intérêts de son pays? Sarkozy est tout sauf un maladroit; il a été élu pour diriger la France et les français au mieux de leurs intérêts.

Quelques semaines après son discours de Dakar, notre homme le prouve, s'exprimant en des termes beaucoup plus brillants devant le Medef. La Banque centrale européenne doit accepter le débat sur l'euro, a clairement affirmé Nicolas Sarkozy à l'Université d'été du Medef à Jouy-en-Josas. "Je crois en l'indépendance de la BCE", a-t-il assuré, mais "l'Europe est condamnée si l'euro n'est pas au service de l'économie", a-t-il déclaré. Si seulement notre bel exposant avait pu demander au rédacteur de ce dernier texte de revoir la copie du conseiller spécial Henri Guaino sur l'Afrique... On aurait alors pu l'entendre déclamer: "l'Afrique est condamnée si le CFA n'est pas au service de son économie". La France n'a jamais accepté de débat sur le CFA, et Sarkozy ne va pas militer pour la chose, cela ne va pas dans son intérêt.

Après 40 ans d'indépendance, l'Afrique, toujours remplie d'une naïveté béate, a besoin d'un guide, d'un père. Pour ce dernier, on est prêt à sortir le tapis rouge, les plus hauts titres et distinctions, à trier les étudiants qui auront l'honneur de l'écouter. J'ai l'impression de retourner 30 années en arrière; le chant du colon a toute une autre sonorité, même s'agissant d'un plagiat du griot sérère. Il serait peut-être temps à mon sens de casser ce rétroviseur pour enfin regarder en face, l'Amérique latine, qui vient de dépasser le char africain. Ne plus se laisser imposer des choix, mais laisser libre cours à son expression...

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Dernière édition par owambo le Lun 22 Oct 2007 15:59; édité 1 fois
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MessagePosté le: Lun 22 Oct 2007 15:57    Sujet du message: Répondre en citant






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owambo
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MessagePosté le: Lun 22 Oct 2007 16:03    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.cellulefrancafrique.org/Balkany-et-Dutreil-pour-une.html

Mission d’information à l’Assemblée sur la politique africaine Balkany et Dutreil pour une mission de désinformation ? La composition de la mission laisse songeur
Le 7 octobre 2007, par Cellule,

Bonne nouvelle apparente, la création d’une mission d’information au parlement sur la politique africaine pourrait être une manoeuvre de diversion de Sarkozy.

Nous le disions ; Rue89 le confirme : l’Assemblée met son nez dans la politique africaine de la France. Rien que ça. C’est déjà, en apparence, une petite révolution concernant une politique réservée jusqu’alors à la cellule africaine. Une évolution qui ne manque d’ailleurs pas de surprendre alors que Sarkozy n’en finit pas de concentrer les pouvoirs.

Et si la création de cette mission d’information était une manoeuvre sarkozyenne pour entériner sa conception très personnelle de la "rupture" avec la Françafrique ? Un os à ronger pour les détracteurs de cette politique jusqu’alors sans aucun contrôle démocratique ?

Loin de nous l’envie d’enterrer cette mission avant même sa création. D’ailleurs son président, le député alsacien Jean-Louis Christ, pour qui ce titre doit tenir lieu de consolation pour mieux contrôler l’Alsacien d’ouverture Jean-Marie Bockel, part plein de bonnes intentions. Cité par Rue 89, il affirme "Nous travaillons en toute indépendance, nous n’avons reçu aucun ordre. (...) Nous allons peut-être, petit à petit, percer les secrets et l’hermétisme qui entourent ces relations."

Pourtant, les quelques noms de membres de la mission d’information qui nous sont parvenus ont de quoi rendre sceptique :

Renaud Dutreil, député de la Marne, ministre du commerce sous Villepin, n’est pas considéré comme un ponte de la Françafrique. Mais celui qui sera le rapporteur de la mission d’information a récemment brillé par la recommandation faite au président Sarkozy de décorer de la Légion d’honneur un certain Robert Bourgi... Cet avocat a fait ses classes auprès de Jacques Foccart, le père de la cellule africaine, avant de servir comme homme de l’ombre de la Françafrique, tantôt conseiller de Mobutu, tantôt intermédiaire de Villepin auprès d’Omar Bongo. Seul décoré de la journée [1]], Robert Bourgi a eu droit à un discours mémorable de Nicolas Sarkozy, vantant les mérites du bon père Foccart [2]. Qui a dit rupture ? Né en 1960, Renaud Dutreil n’a pas connu la colonie. Il têtait encore le sein de sa mère que déjà Foccart se croyait autorisé à choisir, au besoin en tuant les opposants, les dirigeants des tout nouveaux Etats africains. Peut-être est-ce son poste ministériel qui a mis Dutreil en relation avec tous les agents officieux, parfois verreux, prêts à promouvoir les intérêts commerciaux français contre rémunération ?

Patrick Balkany s’est rapidement imposé dans la cour des proches du président Sarkozy en matière africaine, puisqu’on la vu à ses côtés en visite chez Omar Bongo, fin juillet. Elève de Pasqua qui l’a initié aux méthodes de la Françafrique, le député des Hauts-de-Seine, accusé publiquement par sa maîtresse en 1997 d’avoir exigé d’elle une fellation en la menaçant avec un Magnum 357, est surtout une figure archétypique de la corruption dans la vie politique française, convaincu par la justice de détournements de fonds publics et usage particulier de personnel municipal. Plus récemment, le maire de Levallois s’est rendu célèbre pour avoir déclaré aux Yes Men qu’il n’y a pas de misère en France et que les pauvres y vivent très bien. Depuis cette interview, la mairie de Levallois fait le siège de sa biographie sur wikipédia pour lisser son image. Sans scrupule, le Sieur Patrick n’est probablement pas homme à craindre la Balkanysation de l’Afrique, pourvu que les compagnies et officines françaises y retrouvent leurs billes.
Post-Scriptum :
Au risque de paraphraser René Dumont, cette mission d’information semble... mal partie. A moins que Christ ne parvienne à convertir ses accolytes ?Notes :
[1] [Lire le récit de la cérémonie sur Rue 89->http://www.rue89.com/2007/10/02/en-saluant-foccart-sarkozy-renoue-avec-la-francafrique

[2] Télécharger le discours ci-joint
http://www.cellulefrancafrique.org/IMG/pdf/sarko_recompense_bourgi.pdf
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bamiléké
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MessagePosté le: Lun 22 Oct 2007 17:25    Sujet du message: Répondre en citant

owambo a écrit:






Notez sur la première photo "l'épaisseur des dossiers" de Sassou... Rolling Eyes
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Mentalité de la cueuillette=sida économique

« nan laara an saara » :
"Si on se couche, on est mort" . Joseph Ki-Zerbo
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owambo
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MessagePosté le: Lun 22 Oct 2007 17:42    Sujet du message: Répondre en citant

bamiléké a écrit:
owambo a écrit:






Notez sur la première photo "l'épaisseur des dossiers" de Sassou... Rolling Eyes



il parait que cet enfoiré souffrirait d'un cancer avancé de la prostate. Quelqu'un a t il des infos?
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safiyya
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MessagePosté le: Mar 30 Oct 2007 21:46    Sujet du message: Répondre en citant

Bon , c'est long mais ça vaut le coup d'oeil ...


Le philosophe et le président

Citation:

Réagissant au discours controversé de Nicolas Sarkozy, le 26 juillet 2007 (1), à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, l’intellectuel camerounais Achille Mbembe a récemment souligné (2) que le président français avait repris « presque mot à mot » des passages de la section consacrée à l’Afrique dans l’ouvrage du philosophe allemand Friedrich Hegel, La Raison dans l’histoire (3), considéré comme un des sommets de la pensée occidentale. On trouve effectivement certaines similitudes entre le chapitre en question et le discours rédigé par le conseiller spécial de M. Sarkozy, Henri Guaino — lequel a déclaré « assume[r] le discours de Dakar ligne à ligne, mot à mot, à la virgule près » (4) —, ainsi qu’avec les idées et la phraséologie hégéliennes. Cette « récupération » est d’autant plus étonnante que la « leçon » sur l’Afrique prononcée par Hegel à Berlin il y a près de deux siècles, fondée sur une connaissance parcellaire du continent (5), présente une vision eurocentriste de l’histoire et de la culture africaines et suscite d’importants débats : ne contient-il pas des éléments racistes (6) ? Nous nous proposons d’analyser ce chapitre afin de fournir des clés de compréhension et de mettre en lumière les présupposés philosophiques qui sous-tendent différents aspects du discours présidentiel, emblématique d’une approche essentialiste de l’Afrique.

Selon Hegel, représentant de la tradition dite « idéaliste », la nature, le monde, les individus et les sociétés sont gouvernés par l’« Esprit universel », ou « Esprit du monde » – appelé également « Idée », « Raison », « Dieu », etc. –, qui se manifeste et se réalise à travers l’histoire. Les différentes périodes historiques correspondent à des moments logiques, hiérarchisés, à l’issue desquels l’Esprit, suivant une évolution conçue en termes de processus rationnel, de mouvement et de progrès, parvient à la pleine conscience de lui-même. La longue marche de l’Esprit s’effectue au travers de « peuples historiques », guidés par l’action de « grands hommes » en lesquels il s’incarne à un moment donné, chacun de ces peuples illustrant « une étape, une époque de l’histoire universelle » et remplissant « la mission de représenter un principe ». Le monde constitue une totalité absolue dont la clef de voûte est l’« Etat du droit » (7), figure politique de l’Esprit et seul système juridique permettant de réaliser la liberté authentique, car c’est « seulement dans l’Etat que l’homme a une existence conforme à la Raison ».

Nicolas Sarkozy, désireux de voir « partout règne[r] l’Etat de droit, qui permet à chacun de savoir raisonnablement ce qu’il peut attendre des autres » — par opposition à l’« arbitraire », la « violence », les « féodalités » et le « parasitisme » accablant l’Afrique —, semble en faire une « mission historique » : « Jeunesse africaine, vous voulez la démocratie, vous voulez la liberté, vous voulez la justice, vous voulez le Droit ? C’est à vous d’en décider. La France ne décidera pas à votre place. Mais si vous choisissez la démocratie, la liberté, la justice et le Droit, alors la France s’associera à vous pour les construire. »

Opérant une synthèse entre l’héritage de la Grèce classique — « le point lumineux de l’histoire » — et le christianisme (Cool — « la religion absolue » —, qu’il définit comme les piliers fondamentaux de la culture européenne, Hegel voit dans l’Etat la fin ultime et supérieure de l’histoire, et dans la civilisation occidentale moderne, où règnent la pensée et la liberté — c’est-à-dire la philosophie —, le stade suprême de l’évolution humaine. L’Esprit est apparu à l’origine sous les traits de la civilisation orientale, qui vit émerger l’idée d’Etat (9) ; il parvient à son achèvement absolu sous la figure de l’Occident, qui en consacre l’accomplissement : « L’histoire universelle va de l’Est à l’Ouest, car l’Europe est véritablement le terme et l’Asie, le commencement de cette histoire ». Pour le penseur de Berlin, l’histoire prend fin avec son époque, personnifiée par Napoléon, qui représente à ses yeux l’« âme du monde », le type même du « grand homme historique », comme le fut en son temps Alexandre le Grand.

La délimitation du domaine de l’histoire implique une hiérarchisation des cultures et des sociétés qui ordonne la vision hégélienne de l’Afrique. Hegel la divise en trois parties totalement distinctes : l’Afrique du Nord, qui a toujours été « dépendante des grands bouleversements extérieurs », tournée vers la Méditerranée, et « devrait être rattachée à l’Europe » (10) ; l’Egypte, qui, bien que située sur le continent, [b]« ne relève pas de l’esprit africain » Shocked mais fait partie de ces « centres de civilisations grandes et autonomes », et constitue un cas à part (11) ; enfin la partie qui « se trouve au sud du Sahara : c’est l’Afrique proprement dite », autrement dit l’Afrique noire, qui « demeure inconnue et sans rapport avec l’Europe » (évoquant le projet d’Union méditérranéenne entre l’Europe et les pays du Maghreb promu par la France et fondé sur une alliance économique et sécuritaire, M. Sarkozy procède au même découpage géographique, qui consiste à séparer « les pays riverains de la Méditerranée », c’est-à-dire l’Afrique du Nord, du reste de « l’Afrique, qui s’étend au sud du Sahara »).
[/b]
Cette partie intérieure de l’Afrique forme selon le philosophe un ensemble impénétrable, « replié sur lui-même », sans passé ni avenir : c’est « le pays de l’enfance qui, au-delà du jour de l’histoire consciente, est enveloppé dans la couleur noire de la nuit » depuis des temps immémoriaux et se caractérise « par le fait que nous voyons l’homme dans un état de barbarie et de sauvagerie qui l’empêche encore de faire partie intégrante de la civilisation ». Hegel en explique l’immobilisme et le caractère « archaïque » par sa situation géographique et la nature tropicale de son climat, qui l’auraient maintenue depuis toujours isolée du reste du monde, interdisant aux populations qui y demeurent toute possibilité d’évolution (12) : « Le nègre représente l’homme naturel dans toute sa barbarie et son absence de discipline », de telle sorte qu’« on ne peut rien trouver dans son caractère qui s’accorde à l’humain ». Tout ce qui peut sourdre de ces terres reculées, composées de marécages, de hautes montagnes et de fleuves impraticables, porte la marque de « l’inhumanité la plus irréfléchie et la brutalité la plus répugnante », telles ces « hordes » venues de l’intérieur qui s’abattent parfois sur « les habitants paisibles des pentes et des régions côtières » (13). Ainsi, « dans cette partie principale de l’Afrique, il ne peut y avoir d’histoire proprement dite. Ce qui se produit, c’est une suite d’accidents, de faits surprenants ».

Examinant les caractéristiques de l’« esprit africain » — Nicolas Sarkozy parle, lui, d’« âme africaine » —, Hegel affirme que le Noir reste arrêté au stade de la conscience sensible, tel un enfant maintenu dans « ce que l’on a appelé l’état d’innocence, l’unité de l’homme avec Dieu et avec la nature », c’est-à-dire « l’état d’inconscience de soi ». Si les Africains ne peuvent participer à la construction de l’histoire, s’ils diffèrent « complètement de notre monde culturel », c’est parce qu’ils n’ont pas réalisé cette unité spirituelle leur permettant de s’élever du particulier, de la démesure et de l’accidentel, à l’universel (Dieu, la loi, le vrai, etc.) par le biais de la raison (14) : ils « ne sont pas encore parvenus à cette reconnaissance de l’universel. Leur nature est le repliement en soi. Ce que nous appelons religion, Etat, réalité existant en soi et pour soi, valable absolument, tout cela n’existe pas pour eux. Les abondantes relations de missionnaires mettent ce fait hors de doute ».

Pour M. Sarkozy, le « repliement sur soi » — il utilise les mêmes mots que Hegel — est également la caractéristique fondamentale de l’Afrique. Le drame de celle-ci, « c’est que l’homme africain n’est pas assez entré dans l’histoire », autrement dit qu’il est incapable d’évoluer et d’acquérir par lui-même « la compétence et le savoir » qui sont l’apanage de « l‘homme moderne ». Aussi somme-t-il les Africains d’entendre « l’appel à la raison et à la conscience universelles » lancé depuis l’Europe. L’Occident, érigé en modèle absolu, est le dépositaire de la science, du droit, de la démocratie, de la liberté et de la justice. La reconnaissance de ces valeurs et de ces principes, posés comme universels, est la condition nécessaire pour appartenir à la « civilisation » : « Le défi de l’Afrique, c’est d’apprendre à regarder son accession à l’universel non comme un reniement de ce qu’elle est mais comme un accomplissement. Le défi de l’Afrique, c’est d’apprendre à se sentir l’héritière de tout ce qu’il y a d’universel dans toutes les civilisations humaines. C’est de s’approprier les droits de l’homme, la démocratie, la liberté, l’égalité, la justice comme l’héritage commun de toutes les civilisations et de tous les hommes. C’est de s’approprier la science et la technique modernes comme le produit de toute l’intelligence humaine. Le défi de l’Afrique est celui de toutes les civilisations, de toutes les cultures, de tous les peuples qui veulent garder leur identité sans s’enfermer parce qu’ils savent que l’enfermement est mortel. »

Les « carences » constitutives de l’« esprit africain » se traduisent, selon Hegel, par le recours à l’explication imaginaire et l’usage de la magie (15) dans les relations des hommes entre eux et dans leur rapport à la nature, à laquelle ils demeurent aliénés. Cette forme de croyance — le fétichisme —, fondée sur la superstition et l’adoration d’objets naturels, est l’antithèse du sentiment religieux qui caractérise l’être moral, pour lequel il existe une loi éternelle et un Dieu transcendant : « La religion commence avec la conscience de quelque chose de supérieur à l’homme. Cette forme d’expérience n’existe pas chez les nègres ».

Pour le président français, la pensée magique — atavisme d’une mentalité primitive —, l’idolâtrie et une « mythologie [venue] du fond des âges » demeurent profondément attachées à la « culture africaine » et semblent condamner les Africains à rester de « grands enfants » : « L’Afrique a fait se ressouvenir à tous les peuples de la terre qu’ils avaient partagé la même enfance. L’Afrique en a réveillé les joies simples (…), ce besoin de croire plutôt que de comprendre, Shocked ce besoin de ressentir plutôt que de raisonner, ce besoin d’être en harmonie plutôt que d’être en conquête. Car chaque peuple a connu ce temps de l’éternel présent, où il cherchait non à dominer l’univers mais à vivre en harmonie avec l’univers. Temps de la sensation, de l’instinct, de l’intuition. Temps du mystère et de l’initiation. Temps mystique où le sacré était partout, où tout était signes et correspondances. C’est le temps des magiciens, des sorciers et des chamanes. » Et là résiderait sa faiblesse : « Le problème de l’Afrique, c’est de cesser de toujours répéter, de toujours ressasser, de se libérer du mythe de l’éternel retour, c’est de prendre conscience que l’âge d’or qu’elle ne cesse de regretter, ne reviendra pas pour la raison qu’il n’a jamais existé. Le problème de l’Afrique, c’est qu’elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l’enfance. »

Ce mode irrationnel d’existence, réglé sur la nature, explique également d’après Hegel le sous-développement technique des Africains et la pauvreté de leurs besoins, liés à une économie agricole de subsistance. Soumis à l’éternel recommencement du cycle des saisons, à la puissance des éléments et au climat, « ils en dépendent, et les forces naturelles sont terribles pour eux. Le fleuve peut les engloutir, le tremblement de terre peut détruire leurs demeures. L’abondance des moissons et des fruits dépend du temps. Ils ont tantôt trop de pluie, tantôt pas assez, ils ont besoin de la tempête, de la saison des pluies, de sa cessation ».

On retrouve un argument analogue dans le discours de Dakar. Au paysan africain, que le chef de l’Etat enjoint de s’éloigner de la nature, est reproché de perpétuer des traditions et des pratiques ancestrales qui l’empêchent d’emprunter la voie du « développement » et du « progrès » : « La réalité de l’Afrique, c’est le développement qui ne va pas assez vite, c’est l’agriculture qui ne produit pas assez (…). Le paysan africain, qui depuis des millénaires, vit avec les saisons, dont l’idéal de vie est d’être en harmonie avec la nature, ne connaît que l’éternel recommencement du temps rythmé par la répétition sans fin des mêmes gestes et des mêmes paroles. Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n’y a de place ni pour l’aventure humaine, ni pour l’idée de progrès. Dans cet univers où la nature commande tout, l’homme échappe à l’angoisse de l’histoire qui tenaille l’homme moderne mais l’homme reste immobile au milieu d’un ordre immuable où tout semble être écrit d’avance. Jamais l’homme ne s’élance vers l’avenir. Jamais il ne lui vient à l’idée de sortir de la répétition pour s’inventer un destin. »

Au plan des relations humaines, estime Hegel, l’absence de tout sentiment moral chez l’Africain entraîne « un mépris total » pour lui-même et pour autrui, qui justifie les pires cruautés : à cela, par exemple, « est lié le fait que l’usage de manger de la chair humaine est admis comme un usage licite et partout répandu ». Dans ces sociétés, marquées par la « dévalorisation de l’homme », le « fanatisme » et l’atomisation des individus, il n’y a ni famille — première forme de lien éthique —, ni Etat, « mais seulement une masse de sujets qui se détruisent ». Les rapports de pouvoir, au sein des multiples royaumes et tribus que compte le continent, s’organisent autour du « despotisme » d’un roi ou d’un chef qui a droit de vie ou de mort sur ses sujets. Mais « cette tyrannie n’est ni considérée ni ressentie comme une injustice », dans la mesure où l’Africain, n’ayant pas « conscience de soi », ne peut se rapporter à des règles de justice, valables universellement, lui permettant de distinguer le bien du mal, le juste de l’injuste.

Nicolas Sarkozy reprend à son compte l’image d’une Afrique naturellement violente, marquée par le « fanatisme » et prise dans « le cycle infernal de la haine et de la violence », minimisant au passage les conséquences de la colonisation, le rôle des pays occidentaux dans les conflits fratricides, l’instrumentalisation des régimes dictatoriaux et le poids des mécanismes de prédation mis en place par les anciennes puissance coloniales sur le continent : « Je veux m’adresser à tous les habitants de ce continent meurtri, et, en particulier, aux jeunes, à vous qui vous êtes tant battus les uns contre les autres et souvent tant haïs, qui parfois vous combattez et vous haïssez encore (…) On s’est entretué en Afrique au moins autant qu’en Europe. (…) La colonisation n’est pas responsable de toutes les difficultés actuelles de l’Afrique. Elle n’est pas responsable des guerres sanglantes que se font les Africains entre eux. Elle n’est pas responsable des génocides. Elle n’est pas responsable des dictateurs. Elle n’est pas responsable du fanatisme. »

Pour Hegel, l’« arriération » des sociétés africaines et « une telle dévalorisation de l’homme » expliquent, d’une part, que l’esclavage soit en Afrique « le rapport de base du droit » et que le commerce des esclaves — auquel sont étroitement liées les guerres et la polygamie (16) — y tienne un rôle économique de premier plan : « Dans tous les royaumes africains connus des Européens, l’esclavage est une institution indigène et domine naturellement » ; et qu’il constitue, d’autre part, l’axe autour duquel s’articulent les relations et les échanges que les Africains entretiennent avec les « Blancs » : « L’unique rapport essentiel que les nègres ont eu, et ont encore, avec les Européens, est celui de l’esclavage ». Les esclavagistes européens n’ont fait en somme que perpétuer une pratique ancrée depuis toujours dans les mœurs des Africains, la condition des esclaves dans les Amériques étant de surcroît moins « inhumaine », aux yeux du philosophe, que dans leur Afrique natale : « Pour les rois, en effet, il est d’importance primordiale de vendre leurs ennemis prisonniers ou même leurs propres sujets, et en ce sens l’esclavage a contribué à éveiller un plus grand sens de l’humanité chez les nègres. Ils sont réduits en esclavage par les Européens et vendus en Amérique, et pourtant leur sort dans leur propre pays est presque pire, dans la mesure où ils y sont soumis à un esclavage aussi absolu » (17).

Si le sort des esclaves américains s’avère « préférable » à celui des esclaves africains, estime par ailleurs Hegel, c’est parce que l’esclavage « prend place à l’intérieur d’un Etat », au sein duquel le Noir accède à la « conscience de soi » par le biais du travail, facteur d’humanisation et de socialisation : il doit donc être considéré comme une forme de « progrès par rapport à la pure existence isolée et sensible » que menait l’Africain parmi ses congénères, autrement dit comme « un moment de l’éducation, une sorte de participation à une vie éthique et culturelle supérieure ». C’est pourquoi, bien qu’étant une institution arbitraire, vouée à disparaître (1Cool, il ne doit pas être supprimé d’un seul coup mais progressivement, car il représente un « moment nécessaire » (19) dans le processus au cours duquel l’homme asservi apprend par le labeur à transformer la nature matérielle, à prendre conscience de lui-même en tant que sujet autonome, destiné à la liberté : « L’eslavage est une injustice en soi et pour soi, parce que l’essence de l’homme est la liberté. Mais pour arriver à la liberté, l’homme doit acquérir d’abord la maturité nécessaire. L ‘élimination graduelle de l’esclavage est, pour cette raison, plus opportune et plus juste que son abolition brutale » (20). Ainsi se trouvent justifiés philosophiquement, au moyen d’un habile arrangement conceptuel, à la fois l’esclavage, sa continuité et sa suppression, conformément à la dialectique du maître et de l’esclave sur laquelle repose la vision hégélienne de l’histoire et du monde.

Hegel dresse donc un tableau des plus sombres du monde africain, qu’il relègue hors du domaine de la civilisation, à de rares exceptions près — comme dans le cas d’une partie de l’Afrique septentrionale : là, à la faveur de la propagation de l’islam, « les coutumes sont plus douces. Les nègres avec lesquels les Anglais entrèrent en contact étaient eux aussi mahométans ». Mais, prise en elle-même, la condition des Africains « n’est susceptible d’aucun développement, d’aucune éducation. Tels nous les voyons aujourd’hui, tels ils ont toujours été ». C’est pourquoi l’Afrique ne saurait faire partie de l’histoire, mais plutôt de la préhistoire : « Celui qui veut connaître les manifestations épouvantables de la nature humaine peut les trouver en Afrique. Les plus anciens renseignements que nous ayons sur cette partie du monde disent la même chose ». Et le philosophe de conclure, par une formule en laquelle se trouve ramassée sa conception de l’« esprit africain » : « ce que nous comprenons en somme sous le nom d’Afrique, c’est un monde anhistorique non-développé, entièrement prisonnier de l’esprit naturel et dont la place se trouve encore au seuil de l’histoire universelle ».

Si l’on peut écarter, sinon nuancer, toute accusation de racisme biologique chez Hegel — il ne s’est jamais appuyé sur la « race » et a même fermement critiqué les travaux du médecin allemand Franz Joseph Gall, qui prétendait pouvoir expliquer les capacités intellectuelles d’un individu par l’anatomie de son crâne —, il n’en demeure pas moins qu’il fait preuve d’un racisme culturel, fondé sur une approche ethnocentriste et essentialiste de l’histoire. L’idée que l’Occident détient le monopole de la liberté et de la raison, qu’il est « le vrai théâtre de l’histoire universelle », conduit à penser qu’il peut et doit dominer le monde — ainsi la « destinée fatale » des civilisations et des sociétés inférieures est-elle « de se soumettre aux Européens », peut-on lire dans les Leçons sur la philosophie de l’histoire (21).

Il ne fait guère de doute que la pensée hégélienne a servi à fournir, parmi d’autres, les outils conceptuels et les principes théoriques qui ont permis de justifier le colonialisme occidental. Et qu’elle continue, à considérer la lettre et l’esprit du discours rédigé par Henri Guaino pour Nicolas Sarkozy — convaincu de la « mission civilisatrice » de certains colonisateurs « de bonne volonté [qui] croyaient briser les chaînes de l’obscurantisme, de la superstition, de la servitude » —, d’ordonner une certaine vision de l’Afrique : « La civilisation musulmane, la chrétienté, la colonisation, au-delà des crimes et des fautes qui furent commises en leur nom et qui ne sont pas excusables, ont ouvert les cœurs et les mentalités africaines à l’universel et à l’histoire », put ainsi déclarer le chef de l’Etat, ne suscitant, en France, que peu de réactions…
Olivier Pironet.


Source : http://www.monde-diplomatique.fr/2007/11/PIRONET/15274[/b]
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MessagePosté le: Mar 29 Juil 2008 18:09    Sujet du message: L'Afrique de Sarkozy, un déni d'histoire Répondre en citant

A l'heure où Henri Guaino fait une rechute (il est incurable !)

http://www.grioo.com/ar,henri_guaino_toute_l_afrique_n_a_pas_rejete_le_discours_de_dakar,14581.html

je voudrais signaler la parution le mois dernier de cet ouvrage sur le fameux discours qu'il a écrit à Sarkozy

http://www.karthala.com/rubrique/detail_produit.php?id_oeuvre=1918
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Tehuti
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MessagePosté le: Sam 30 Avr 2011 02:22    Sujet du message: Répondre en citant

SARKO DÉGAGE! TU ES UN CRIMINEL ET UN DANGER POUR LA STABILITÉ MONDIALE, TELLEMENT INSTABLE MENTALEMENT TU ES!

1er mai 2011 : Révolution Française version 2011

Un Seul mot d'ordre : SARKOZY DÉGAGE!


Une Méga-giga marche, sous la direction de Benjamin Ball, se prépare en ce moment en France pour exiger la démission au plus vite de Nicolas Sarkozy qui, depuis son élection en 2007 a créer en renforcer une oligarchie qui, selon le terme de Jean-Luc Melenchon (président du parti de Gauche), "se goinfre" avec l'argent du contribuable français. Mais cette grande manifestation, qui durera certainement plusieurs jours, et selon les organisateurs, est aussi l'occasion de demander des comptes à la nouvelle politique africaine de la France initié par le dictateur français créant en France comme ailleurs, des "républiques de copain".

La diaspora africaine de France y gagnera à y participer en soutenant et en amplifiant cette manifestation par sa présence. Cette marche, inspirée par les révolutions tunisienne et égyptienne, se fera ce 1er mai à Paris, sur l'Elysée, le lieu symbolique du pouvoir, pour aller prendre directement Sarkozy là où il est, pour le virer, pour lui dire," le peuple en a assez, vous devez démissionner, vous devez quitter le pouvoir". Le rendez-vous est donner pour 14h au lieu de la manifestation inter-syndicale pour les soutenir et ensuite se rendre directement à l'Elysée.

Faites relayer ce message.
L'heure de Sarkozy à sonnée.

Source http://okouetch.canalblog.com/archives/2011/04/index.html
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http://liberezlaurentgbagbo.blogspot.com/
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