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[Pierre]

Je vis actuellement à bamako et j'ai du mal à trouver des infos objectives sur le conflit avec les touaregs.
Quand j'en parle autour de moi, on me dit que ce sont des bandits, qu'ils veulent de l'argent, qu'ils veulent pouvoir gérer une zône de trafic d'arme et de drogue, qu'il faudrait nettoyer ça un bon coup plutôt que de leur donner régulièrement des millions.
Pour ma part, j'ai aussi entendu parler du fait que le niger et le mali freinent sur certains accords signés il y a pourtant quelques années quant à la décentralisation du pouvoir et la reconnaissance de la culture et de la langue touareg.
J'ai l'impression que ça ressemble un peu au problème des basques et à tant d'autres, l'oppression par un gouvernement, d'une entité culturelle et sociale pour la diluer et la contrôler.
Je me trompe peut-être, quelqu'un as-t'il des infos sur le déroulement de l'histoire touareg. J'ai déjà les infos de la position du gouvernement malien.

Pierre

[Dilo]

Pierre, tu voudrais en savoir sur "le déroulement de l'histoire des Touareg"? C'est tout un bouquin que tu demandes-là! Non sans aucun chauvinisme, il faut reconnaitre que dans le contexte de cette Afrique financièrement fragile, partout où des citoyens sont prêts à déstabiliser, embraser, faire souffrir les innocents pour leurs propres intérêts égoïstes ou comme mercenaires dans leur propre pays, eh bien, cela est condamnable.
Tu dis n'avoir que des infos du gouvernement, or tu nous écris certains arguments de ces déstabilisateurs invétérés:

Tu parles de freiner des accords signés et l'oppression de leur culture.
Comme tu vis actuellement à Bamako, tu dois d'abord t'enquérir de la situation financière du Mali et du Niger. La décentralisation est couteuse et requiert la paix, le sérieux, et surtout la participation de ceux qui ne connaissent d'autres language que celui des armes. Or ces accords ont été signés après justement ces rébellions absurdes et inutiles pour le progrès de ces zones désertiques et des pays.

Il est archi-faux que la culture touarègue soit opprimée. Au Niger et au Mali, il y a des ministères pour justement soutenir cette culture. Ceux qui ont quitté le désert durant ces derniers siècles, et se sont sédentarisés dans des zones où ils ont été bien acceuillis, ne peuvent imposer leur culture à la majorité qui les a acceuillis.
Mais quand des gens sont éternellement insatisfaits, ne veulent pas contribuer à l'élaboration patiente et durable d'une nation stable, démocratique et juste, alors ce n'est pas la Kalachnikov qui va arranger les choses pour les Touareg du désert, plutôt c'est l'éternel retour à la case départ.