Grioo.com   Grioo Pour Elle     Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  



grioo.com
Espace de discussion
 
RSS  FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

LA DIMENSION IMPERIALISTE DE LA DETTE AFRICAINE

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet       grioo.com Index du Forum -> Politique & Economie Africaines
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
owambo
Grioonaute 1


Inscrit le: 10 Oct 2005
Messages: 208

MessagePosté le: Jeu 25 Oct 2007 15:59    Sujet du message: LA DIMENSION IMPERIALISTE DE LA DETTE AFRICAINE Répondre en citant

http://www.alterinfo.net/LA-DIMENSION-IMPERIALISTE-DE-LA-DETTE-AFRICAINE_a12748.html?PHPSESSID=10411ec1cadffdb8343fba581ba9acd5

LA DIMENSION IMPERIALISTE DE LA DETTE AFRICAINE

Aujourd'hui, tous les experts s'accordent pour reconnaître que l'endettement des pays africains constitue pour eux un goulot d'étranglement sur le chemin du développement. Les tentatives de juguler cette bulle de la dette n'ont pas fait défaut. Il y a eu en 1985, le plan BAKER (le nom du secrétaire au Trésor américain), en 1989, le plan BRANDY jusqu'à l'initiative PPTE . En effet, rien que dans les années 1990, le continent africain a transféré en moyenne entre 13 et 14 milliards de dollars annuellement à ses “créanciers” bilatéraux et multilatéraux. Entre 1980 et 2000, l'Afrique a remboursé plus de 240 milliards de dollars au titre du service de la dette. Malgré cela, sa dette a été multipliée par 3,5 passant de 61 à 216 milliards durant cette période. Et pourtant, depuis 1988, la part des arriérés de paiements dans le nouvel endettement du continent est estimée à plus des deux tiers, au point que ces arriérés constituent près de 30 % du montant de la dette africaine. L'Afrique continue de souffrir de la dette. Ainsi entre 1970 et 2002, l'Afrique a reçu 540 milliards de dollars en prêts et en a remboursé 550 milliards. Le poids de la dette pénalise surtout les pays d'Afrique subsaharienne. Dans les conditions actuelles, il est illusoire, relève la CNUCED, d'espérer que l'Afrique puisse réduire la pauvreté de moitié d'ici 2015, conformément aux objectifs du Millénaire fixés par l'ONU. La dette étrangle pratiquement tous les pays pauvres : par exemple, l'Equateur consacre 50 % de ses ressources à rembourser sa dette, l'Afrique 40%, soit autant que ce qu'elle affecte à l'éducation et la santé. En dépit de l'effort des pays africains pour sortir du sous-développement, le remboursement de la dette constitue indéniablement un obstacle. Une étude attentive et féconde de cette thématique permet de conclure à un complot contre les pays pauvres. La dette est sans aucun doute un instrument de domination des pays industrialisés. L'enjeu de cet article est de mettre en exergue la dimension impérialiste de la dette.

Origine de la dette

De façon synoptique, la dette extérieure regroupe l'ensemble des emprunts des agents économiques d'un pays (Etat, mais aussi les entreprises) vis-à-vis de prêteurs étrangers. Dans le passé, les pays qui ne parvenaient pas à générer une épargne intérieure suffisante pour financer leur essor économique ont recherché des fonds auprès d'autres pays. Les Etats-Unis ont fait appel à l'épargne étrangère, en particulier pendant la période antérieure à la guerre de sécession, de 1835 à 1860. De la même manière, la Russie a eu besoin de fonds extérieurs pour assurer son développement dans les trois décennies qui ont précédé la première guerre mondiale et la révolution communiste. L'aide étrangère, telle qu'on la conçoit aujourd'hui, est l'émanation de la phase qui a suivi la seconde guerre mondiale. Son origine remonte au plan Marshall, dont l'application a amené les Etats-Unis à transférer 17 milliards de dollars en quatre ans à l'Europe, soit l'équivalent d'environ 1,5% du PNB américain, pour la reconstruction de l'Europe. La fin des années 60 a vu se développer une surabondance de dollars dans les circuits financiers occidentaux.

La reconstruction d'après-guerre des économies européennes stimulé par le plan Marshall avait injecté des quantités massives de dollars qui se voyaient inutilisées puisque cette période de reconstruction était terminée. Dès lors, il se créait ainsi un marché des eurodollars, lequel marché s'est accru de l'arrivé des « pétrodollars » issus des chocs pétroliers de 1973 et de 1979. Par ailleurs, la concurrence inter-impérialiste acharnée, à la recherche de nouveaux marchés afin de débrider des économies menacées d'engorgement ne manque pas validité. La crise de la dette va surgir avec le développement de la dette. Ces prêts étaient facilement accessibles sans conditions rigides et allaient quasiment dans les poches des bourgeoisies locales. Il s'agissait pour les américains de « contenir le communisme » autour du périmètre du bloc soviétique, tout en essayant d'assurer l'accès des Etats-Unis aux matières premières dont leur industrie avait besoin. On estimait en outre que le développement favoriserait à la fois la sécurité et les intérêts économiques, en réduisant l'instabilité et en associant les nouvelles nations à l'ordre du monde capitaliste. C'est à la suite des américains que les pays européens et en particulier la France et le Royaume-Uni apportent leur appui à leurs anciennes colonies.

Conséquences de l'endettement

La rareté des revenus par la faute des remboursements de la dette, les programmes de développement et les services sociaux ont été sérieusement perturbés. Les classes les plus pauvres paient le lourd tribut des PAS . En trente ans, les pays africains ont vu 400 milliards de dollars quitter le continent, alors que la dette globale de l'Afrique est de 215 milliards de dollars. Plus de 13 milliards de dollars par an ont fui, soit "un pourcentage vertigineux" de 7,6 % du produit intérieur brut (PIB) annuel, entre 1991 et 2004, ce qui fait de l'Afrique "un créancier net vis-à-vis du reste du monde", précise Janvier Nkurunziza, économiste à la Cnuced. Depuis vingt-cinq ans, la dette et l'ajustement structurel fracassent l'Afrique et la vie de la plupart des quelque 850 millions d'Africains. Entre 1997 et 2002, les pays africains ont envoyé l'équivalent de 45,5 milliards de dollars à leurs riches créanciers, dont 34,8 pour la seule Afrique du Nord. La dette provoque donc une véritable hémorragie de capitaux pour les pays les plus pauvres, les privant de ressources nécessaires à la satisfaction des besoins humains fondamentaux. La dette opère donc une ponction insupportable sur les budgets des pays du Sud, les empêchant de garantir des conditions de vie décentes pour leurs citoyens. En moyenne, 38 % des budgets des pays d'Afrique subsaharienne vont au remboursement de la dette. Il est immoral de demander en priorité le remboursement de la dette pour des créanciers aisés ou des spéculateurs plutôt que la satisfaction des besoins fondamentaux. Pour se procurer les devises nécessaires au remboursement de la dette ou se maintenir au pouvoir, les gouvernements sont prêts à surexploiter et à brader les ressources naturelles, à mettre en péril la biodiversité, à favoriser la déforestation, l'érosion des sols, la désertification. En Afrique, 65 % des terres cultivables ont été dégradées au cours des cinquante dernières années.

Dimension impérialiste de la dette

Depuis les années soixante, la France confisque l'indépendance de ses anciennes colonies africaines en y maintenant un système d'exploitation clientéliste et néocolonial. Entre l'Angola soutenu par Cuba et le Congo-Brazzaville marxiste des années 70, le Congo de Mobutu représente pour eux un allié stratégique face au bloc soviétique. Afin de sauver les apparences, Mobutu adopte un discours nationaliste et donne à son pays le nom de Zaïre, mais il est absolument soumis aux exigences des Etats-Unis et de leurs alliés. Ces derniers ferment les yeux devant les pratiques despotiques de Mobutu et ne reculent devant aucun sacrifice pour maintenir le Zaïre sous influence. L'aide « au développement » et les prêts au tyran vont bon train, peu importe l'usage qui en est fait. La dette du Zaïre et la fortune de Mobutu explosent simultanément. Le stock de la dette passe de 32 à 300 millions de dollars entre 1965 et 1970, près de 5 milliards en 1980 et environ 13 milliards en 1998. Dans le cas du zaïre, la dette de ce pays s'élevait en 1982 à 4,2 milliards de dollars, ce qui ,selon les chiffres officiels, est inferieur à la fortune personnelle du dictateur Mobutu et de son clan, laquelle représentait « entre 4 et 6 milliards de dollars soigneusement investis dans des comptes suisses ou en biens immobiliers à l'étranger » (revue de l'OCDE).


On profite ainsi de la dette pour recoloniser les secteurs clés, on privatise, on en fait profiter les mêmes entreprises (Bouygues, Bolloré et compagnie...). Et au passage, on efface des ardoises compromettantes, notamment, en Côte-d'Ivoire, le recyclage des fausses factures des HLM franciliennes vers les caisses du RPR. Des dictateurs ont été portés au pouvoir dans ces pays avec l'aide de la France, des USA et du Royaume-Uni. Pour les pays anglo-saxons, en ce qui concerne le continent africain, on peut citer les cas d'Abacha (Nigéria), de Mobutu (ex-RDC), d'Arap Moi (au Kenya) qui ont détenu pour certains le montant du PIB de leur pays dans des banques en Europe ou aux USA. Pour la France, les cas d'Houphouët Boigny mis en place par le système gaulliste (en Côte d'Ivoire), d'Omar Bongo (au Gabon), de Sassou Nguesso pour lequel la France et la compagnie Elf ont financé la reprise de pouvoir au Congo-Brazzaville en 1997 mais aussi de Mobutu soutenu par les réseaux françafricains dans les années 1990 alors que ce dictateur était lâché par les anglo-saxons. Les dictateurs françafricains pillent allègrement leur pays en investissant massivement cet argent détourné en Europe ou aux USA. Ils sont nombreux les « néogouverneurs françafricains » qui ont pu piller les richesses de leur pays avec les encouragements tacites de Paris : Bokassa, Patassé, Bozizé en Centrafrique, Bongo au Gabon, Houphouët Boigny en Côte d'Ivoire, Mobutu en RDC, Ismaël Omar Guelleh à Djibouti, Habyarimana au Rwanda, Sassou Nguesso au Congo-Brazzaville, Idriss Déby au Tchad, Eyadéma père et fils au Togo.... Soucieux de leurs intérêts économiques et géopolitiques, la France, les USA et le Royaume-Uni ont soutenu l'arrivée de ces dictateurs ou/et leur maintien au pouvoir. Le rôle de la France dans les organisations internationales lui donne des responsabilités écrasantes, par exemple au FMI et à la Banque mondiale. Pendant quatorze ans le directeur du FMI, a été par deux fois, l'ancien directeur du Trésor en France. On ne peut pas dire qu'il était contraint d'appliquer ces cyniques politiques contre son gré, la France a donc défendu, soutenu, mis en place des politiques ultra-libérales. Elle continue de jouer un rôle qui va au-delà de son poids financier dans ces institutions, directement et à travers l'Europe qui est l'actionnaire principal du FMI. A travers ses conditionnalités, le FMI prend le contrôle des économies africaines au profit des pays industrialisés et leurs multinationales. Les conditionnalités ne sont ni plus ni moins la prise en main de la politique économique d'un pays par les pseudos experts du FMI, remettant ainsi en cause l'indépendance et la souveraineté de ce pays. Le phénomène de la dette a accompagné le mouvement des différents impérialismes vers les conquêtes de nouveaux marchés pour y écouler leurs produits et y piller les ressources en matières premières des pays emprunteurs. Le développement de la dette a trouvé essentiellement son origine dans la caractéristique principale de l'impérialisme, à savoir la domination du capital financier, la prépondérance de l'exportation des capitaux sur celle des produits et surtout le caractère autonome des circuits financiers par rapport aux circuits de la production des marchandises. Au nombre de ces conditions, se trouve la privatisation, qui a dévasté des économies nationales. ''Des milliers de travailleurs ont été compressés et le redressement rentable et coûteux a conduit à l'exclusion de centaines de milliers de personnes des services. Par ailleurs, des flux d'investissements directs attendus et l'accès à la nouvelle technologie ne se sont pas concrétisées''. De plus, cette APD ne se dirige pas en priorité vers les pays qui en auraient le plus besoin et sert avant tout les intérêts géopolitiques du pays donateur : le principal récipiendaire de l'aide délivrée par les Etats-Unis était pendant longtemps l'Egypte, et l'Inde pour celle du Royaume-Uni. La CNUCED parle de « l'impératif moral d'une responsabilité partagée, si l'on considère en particulier que les institutions de Bretton Woods ont exercé la plus grande influence sur les politiques de développement dans le continent par le biais des programmes d'ajustement structurel et des prêts correspondants, lesquels n'ont pas donné les résultats escomptés en matière de croissance et de développement. De plus, les prêts publics étaient dans une large mesure aussi assujettis à l'exécution de ces programmes, et une très grande partie de la dette de pays qui présentaient un intérêt géopolitique ou stratégique » en plus ces dettes destinées à des régimes corrompus sont considérées comme "odieuses"." En définitive comme le rappelle la CNUCED, la responsabilité de dette est partagée : "l'idée couramment répandue que le surendettement de l'Afrique est tout simplement l'héritage de gouvernements africains irresponsables et corrompus. Si cette idée n'est pas entièrement dénuée de fondement, en particulier au regard de ce qu'a été la politique de la guerre froide, ce sont bien les chocs extérieurs, la dépendance à l'égard des produits de base, des programmes de réforme mal conçus et l'attitude des créanciers qui ont joué un rôle décisif dans la crise de la dette. Une analyse plus nuancée montre que le profil de la dette est passé de la "viabilité" dans les années 70 à la "crise" dans la première moitié des années 80, la majeure partie de la dette ayant été contractée entre 1985 et 1995 dans le cadre des programmes d'ajustement structurel et sous la surveillance étroite des institutions de Bretton Woods."


Une dette illégitime mérite une annulation pure et simple

La génération actuelle ne peut accepter cette commémoration du passé. Tout d'abord, l'argument “quand on a des dettes, on les paie” ne tient plus dans le cas des pays africains, car la situation de crise a été déclenchée par des facteurs extérieurs indépendants de leur volonté (hausse des taux d'intérêt, chute des cours des matières premières). De surcroît, cette dette est largement immorale car elle fut souvent contractée par des régimes non démocratiques, voire dictatoriaux, qui n'ont pas utilisé les sommes reçues dans l'intérêt de leurs populations. Les créanciers ont prêté en connaissance de cause, pour leur plus grand profit, ils ne sont donc pas en droit d'exiger des peuples qu'ils remboursent. Le prix Nobel Wangari Maathai, , déclarait ceci '' Ce n'est un secret pour personne qu'un grand nombre de prêts a été octroyé à plusieurs dirigeants dictateurs, irresponsables en Afrique et ailleurs, et que l'argent n'a jamais profité à ceux à qui c'était destiné''

''Comment pouvez-vous punir les pauvres citoyens, qui n'ont jamais été consultés au sujet des prêts, qui ont été utilisés pour les opprimer, pour renforcer les élites au pouvoir se montrant coopératives, et pour exploiter les ressources au détriment de la santé, de l'environnement et du bien-être des populations? Ces dettes ont été non seulement mal conclues, mais sont illégitimes''. La gestion de la dette, estiment des experts, a réduit les budgets des pays en développement. Il n'y a pas assez d'argent pour permettre aux gouvernements de fournir correctement les services de base dont l'éducation et la santé. Si les dettes sont annulées, l'Afrique et d'autres nations pauvres auront plus de souveraineté pour décider de leurs propres mécanismes de développement, étant donné que les conditions qui ont précédemment été liées aux prêts ont maintenu les nations pauvres à la merci des nations riches. Depuis 1980, la dette extérieure publique (c'est-à-dire contractée par les pouvoirs publics ou garantie par eux) à long terme de l'Afrique a continué sa progression effrénée. Celle de l'Afrique subsaharienne a été multipliée par 4, passant de 45 milliards de dollars en 1980 à 175 milliards en 2003. La dette extérieure publique de l'ensemble de l'Afrique est donc passée de 89 milliards de dollars en 1980 à 250 milliards en 2003. Suite aux plans d'ajustement structurel imposés par le FMI, l'essentiel de la politique économique des pays du Sud est décidée à l'extérieur du pays concerné, notamment à Washington, à Londres, à Paris ou à Bruxelles . Déjà, la dette a été remboursée plusieurs fois : pour 1 $ dû en 1980, les Etats africains ont remboursé 4 $ mais en doivent encore 2,5 ! Elle a donc cessé de faire l'objet d'un remboursement équitable dans des conditions régulières, pour devenir un instrument de domination implacable, dissimulant racket et pillage. Tout compte fait, la dette organise un transfert de richesses des populations du Sud vers leurs riches créanciers. Le droit international reconnaît la nécessité de prendre en compte la nature du régime qui a contracté les dettes, et l'utilisation qui a été faite des fonds versés. Cela implique une responsabilité directe des créanciers. Ainsi, si un régime dictatorial est remplacé par un régime légitime, ce dernier peut prouver que les dettes n'ont pas été contractées dans l'intérêt de la nation ou l'ont été à des fins odieuses. Dans ce cas, elles peuvent être frappées de nullité et les créanciers n'ont qu'à se retourner vers les dirigeants de la dictature à titre personnel. Dans tous les cas, les pays africains devraient cesser de payer ces dettes fallacieuses et immorales. Thomas Sankara rappelait à propos à la tribune de L'OUA le 29 juillet 1987 « Nous ne pouvons pas rembourser la dette parce que nous n'avons pas de quoi payer. Nous ne pouvons pas rembourser la dette parce que nous ne sommes pas responsables de la dette. Nous ne pouvons pas payer la dette parce qu'au contraire les autres nous doivent ce que les plus grandes richesses ne pourront jamais payer, c'est-à-dire la dette de sang. C'est notre sang qui a été versé. On parle du Plan Marshall qui a refait l'Europe économique. Mais l'on ne parle pas du Plan africain qui a permis à l'Europe de faire face aux hordes hitlériennes lorsque leurs économies étaient menacées, leurs stabilités étaient menacées. Qui a sauvé l'Europe ? C'est l'Afrique. On en parle très peu. »

L'antidote de la dette

Le service de cette dette extérieure publique est bien sûr très élevé au regard des capacités financières du continent : 20 milliards de dollars en 2003, dont 10,5 pour l'Afrique subsaharienne. Afin d'y faire face, les institutions internationales prônent sans relâche des réformes économiques pour attirer les investissements privés, provenant notamment des firmes multinationales, à travers des privatisations ou des prises de participation. Mais ces investissements conduisent souvent à une perte de souveraineté de l'Etat dans des domaines stratégiques (énergie, eau, télécoms, etc.) et génèrent des profits qui fuient très vite le pays pour gagner la maison-mère des grands groupes et leurs principaux actionnaires. Ces rapatriements de profits se sont élevés à environ 9 milliards de dollars en 2003 et sont encouragés par la libéralisation de l'économie imposée par les programmes d'ajustement structurel. Au même moment, les institutions internationales donnent des objectifs. Réduire des trois quarts, entre 1990 et 2015, le taux de mortalité maternelle. Réduire de moitié, d'ici 2015, la proportion de la population dans les campagnes et dans les villes privée d'un accès régulier à l'eau potable. Parvenir, d'ici à 2020, à améliorer sensiblement la vie d'au moins 100 millions d'habitants de taudis. Enrayer, d'ici à 2015, la propagation de la malaria et d'autres grandes maladies, et commencer d'inverser la tendance actuelle. Il est vraisemblable qu'avec la ponction du service de la dette sur leurs revenus, les pays africains ne pourront pas atteindre ces objectifs .Le recours à la dette doit être une solution ultime et non la solution prêt-à-porter des dirigeants africains. L'initiative PPTE n'est pas non plus la panacée. Entre 1998 et fin 2004, 28 pays, dont 24 en Afrique, avaient bénéficié du programme PPTE, pour un montant total de 33 milliards de dollars, soit une réduction «de plus de moitié par rapport aux exportations et aux recettes publiques». Mais, explique la Banque mondiale, «même si la dette extérieure de ces pays était intégralement annulée, la plupart d'entre eux auraient encore besoin d'une aide extérieure importante, puisque, depuis de nombreuses années, l'aide qu'ils reçoivent dépasse de beaucoup les paiements effectués au titre du service ». Le comble c'est que pour bénéficier de l'annulation de la dette dans le cadre de l'initiative PPTE, il faudra accepter le démantèlement de son économie par les apprentis sorciers du FMI. Cette fourberie de vouloir être condescendant avec leur initiative PPTE ne sied pas à l'Afrique. Emmurée dans sa grandeur sacrée, la thématique de la dette a pendant longtemps été manipulée par l'élite africaine sans résoudre le problème de l'endettement. Face à un problème aussi grave, il faut une réponse virile, peut-être celle adoptée ces dernières années par les pays d'Amérique Latine. Par exemple, le président de l'Equateur, Monsieur Correa a décrété le 4 octobre 2007, une reforme de loi sur les hydrocarbures. Le décret actuel de Correa vise à ce que la répartition se fasse sur la base de 99% pour l'Etat et de 1% pour les compagnies pétrolières, ce qui rapporterait à son pays 830 millions de dollars annuels. Il est donc temps que s'arrête les programmes de privatisation et même du paiement de la dette extérieure. N'est-il pas nécessaire de demander un moratoire sur le paiement de la dette des pays africains ? Dans le cas contraire, Il est temps de revoir de fond en comble les politiques d'emprunts extérieurs des pays africains et l'utilisation de ceux-ci. " Quand il s'agit d'y recourir, les institutions parlementaires doivent en être saisies et en délibérer ". La nécessité de l'adoption d'un mode de développement endogène est opportune. Réduire au minimum le recours aux emprunts extérieurs en mobilisant l'épargne domestique. Cela passe sans doute par une souveraineté monétaire. Adopter une " vision de développement inspirée par les valeurs de la Renaissance politique, sociale, culturelle, économique et scientifique africaines en développant un consensus des peuples d'Afrique. En accélérant l'intégration économique des grandes régions de l'Afrique, les pays africains pourront mettre en place des politiques de stabilisation des prix des matières premières par des cartels de producteurs comme l'OPEP. C'est in fine, une refondation des relations entre les pays du Nord et ceux du Sud qui est ainsi visée. Sans une réorganisation de nos économies et une vision endogène du développement, tout effort et gesticulation sur l'endettement des pays africains ne seront comme un simple cataplasme. Refusant le conformiste et l'immobilisme actuel, l'Afrique doit adopter une vision iconoclaste afin de montrer au monde qu'elle est capable de tracer les sillons de son destin.
Une attitude courageuse des pays africains est attendue car il s'agit de la défense de toutes les conquêtes sociales et la défense même de l'existence de nos pays et de leur souveraineté. Il est temps que s'éveille en nous la fièvre révolutionnaire. Lénine disait un jour à propos du laxisme de sa base « que personne ne vous donnera jamais rien si vous ne sachiez pas prendre vous-mêmes ». Que Dieu nous ouvre les yeux.
Ensemble, avec l'audace et la volonté, nous réussirons !


Vive l'Afrique libre et prospère !
Prao Yao Séraphin
Président du MLAN
www.mlan.fr
contact@mlan.fr

Mercredi 24 Octobre 2007
contact@mlan.fr
_________________
"Le malheur de l’Afrique est d’avoir croisé l’Europe .." AIME CESAIRE

"Notre couplage avec l’Occident dure depuis le XIII-XIVe siècle ....J’affirme juste que le « mariage » avec l’Europe n’a rien donné, qu’il faut par conséquent passer à autre chose. Malheureusement, nos dirigeants ne l’ont pas encore compris. Beaucoup croient encore en l’Occident." Pr THEOPHILE OBENGA

"L'Afrique se sauvera par ses propres forces, ou elle périra. Personne ne la sauvera à sa place, et c'est bien ainsi" ACHILLE MBEMBE
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Alex
Grioonaute régulier


Inscrit le: 05 Aoû 2005
Messages: 466

MessagePosté le: Mar 30 Oct 2007 09:04    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis depuis six ans dans l’une des six universités d’Etat de mon paix, un pays de plus de 20 millions d’habitants et jamais n’a été organisé une conférence sur la dette, jamais. Lorsqu’on parle de la dette à la télévision nationale cela ne dure pas plus de deux minutes. On m’a fait croire depuis des décennies que le malheur de mon pays était la corruption, le tribalisme et la mauvaise gérance. Depuis deux années, j’ai cherché désespérément sur le Net des réponses a un tel désoeuvrement, j’ai lu vos interventions sur Grioo et c’est seulement dernièrement qu’une sœur du forum me donne un lien où je découvre que tous les maux qu’on accuse de freiner le « développement » de notre continent ne sont qu’en fait des symptômes d’un mal plus grave qui est l’IGNORANCE. Je l’affirme une fois de plus que le mal de l’Afrique est la DETTE et l’IGNORANCE. Qu’est-ce que l’Occident à fait pour nous en débarrasser ? RIEN.

Le continent a dépensé une grande partie de son énergie a la recherche d’un luxe qu’il ne peux s’offrir vue son niveau de culture : la DEMOCRATIE. La France, nous a d’ailleurs fait croire durant les années 90 que c’était le remède à tous nos problèmes et aujourd’hui qu’est-ce qui a véritablement changé en Afrique ? Les ventres sont désespérément vides et le Gabon avec sa pseudo démocratie n’a rien à envier au Sénégal. Les divisions bien au contraire,ce sont accentuées entre les ethnies et les générations. Au Cameroun, le problème qui préoccupe tous le monde, c’est de savoir si le président Paul BIYA se présentera en 2011, violent ainsi la constitution en place avec sa limite de mandat. La plupart ignore que Paul BIYA où pas le Cameroun continuera payé ces 5.000 milliards de dette ou un peu moins, que le pays doit à ces créanciers occidentaux. On fait croire à nos peuples que nos chefs d’Etats et nos gouvernements sont les freins au développement de l’Afrique alors qu’ils ne sont que les boucs émissaires d’un système terriblement machiavélique que des groupes d’influences occidentaux entretiennent depuis 50 ans. On change des régimes mais tout ne fait qu’empirer .La Centrafrique et le Congo comme exemple, en n’ont gagné quoi , sinon plus d’ennuis dont la guerre civile.

Lorsqu’on se réveille un matin et qu’on apprenne sur les médias que le Cameroun à reçu une aide de 200 milliards par le Canada, tous les Camerounais jubilent. Une fois cet argent reçu, l’Etat achète des voitures de luxe de 80 millions pièces et ces agents détournent une grande partie de cet aide, les particuliers achètent des téléphones portables, des vêtements et des produits de consommations importés. Par la suite, il faudra rembourser cet argent qui est retourné en Occident en moins d’une semaine et de surcroît avec des intérêts et n’a presque pas servis à un véritablement développement du pays. On rend deux fois cet argent, je dis bien deux fois, une fois en consommant et une fois en remboursant.

Je ne suis pas venue sur Grioo pour être un bon posteur ou un super posteur ou encore pour faire montre de mes connaissances mais je suis venue apprendre et comprendre. En deux années, j’ai beaucoup appris et j’en remercie beaucoup d’entre vous. Je ne comprends pourtant pas que la plupart d’entre nous se disant pourtant Panafricaniste, Afro centriste, nationaliste ou patriote tremble dès qu’on parle de REVOLUTION. Pensez-vous qu’il y’a du Panafricanisme, du patriotisme en Afrique sans REVOLUTION ? Nous l’évitons tous adroitement ou lâchement en utilisant des arguments creux. Les grands technocrates africains nous parlent d’ ÉVOLUTION et non de révolution, évoluer vers quoi ? Vers le gouffre .Une révolution est une rupture avec la situation qui prévaut et c’est ce qui doit être le cas à l’heure actuel en Afrique. L’Afrique est saigné à blanc parce qu’elle doit payer la dette. Cette dette, il nous faut encore des décennies pour nous en acquitter. Elle ralentit énormément notre développement, elle empêche la plupart des pays africains de subventionner certains secteurs de leur économie alors que la France et les Etats-Unis en subventionnant les leurs nous torpillent dans le marché de la mondialisation.

Il est temps de tourner le dos à l’Occident et cela en favorisant ces points :

-une véritable éducation du peuple africain sur les facteurs qui influencent son destin.Les Africains doivent ouvrir les yeux face aux vrais maux qui sont la dette et l’ignorance. Mais je le redis, il est inadmissible que nos intellectuels écrivent des livres qu’ils disent devoir cultiver le peuple africain mais qu’on vend à 20 euros pièce. C’est de l’exploitation de notre misère pas seulement par l’Occident mais par nos propres frères.

-un véritable dynamisme de l’entreprenariat en Afrique, ceci afin de contenir la fuite des capitaux vers l’Occident. Il n’existe pas encore de véritable entreprenariat « noire » en Afrique subsaharienne car les Etats africains réclament des impôts exorbitants et les structures occidentales usent d’une concurrence déloyale pour éliminer les plus combatifs.

-le boycott des produits occidentaux et chinois, afin de protéger la consommation des produits réalisés sur le continent.

En ce qui concerne une monnaie unique,je n'ai pas les connaissances adequates pour dire si cela sera positif ou pas pour le contient.Quelqu'un d'autre aura surement plus d'arguments que moi.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
owambo
Grioonaute 1


Inscrit le: 10 Oct 2005
Messages: 208

MessagePosté le: Mar 30 Oct 2007 11:12    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour Alex,

Si la problématiquede la dette d'intéresse, tu peux aller sur ce site plein d'enseignements: http://www.cadtm.org/rubrique.php3?id_rubrique=3
_________________
"Le malheur de l’Afrique est d’avoir croisé l’Europe .." AIME CESAIRE

"Notre couplage avec l’Occident dure depuis le XIII-XIVe siècle ....J’affirme juste que le « mariage » avec l’Europe n’a rien donné, qu’il faut par conséquent passer à autre chose. Malheureusement, nos dirigeants ne l’ont pas encore compris. Beaucoup croient encore en l’Occident." Pr THEOPHILE OBENGA

"L'Afrique se sauvera par ses propres forces, ou elle périra. Personne ne la sauvera à sa place, et c'est bien ainsi" ACHILLE MBEMBE
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Alex
Grioonaute régulier


Inscrit le: 05 Aoû 2005
Messages: 466

MessagePosté le: Mer 31 Oct 2007 15:58    Sujet du message: Répondre en citant

Merci frère,j'ai tout simplement Exclamation Exclamation Exclamation Exclamation Exclamation Exclamation le site.C'est déjà au Exclamation Exclamation Exclamation Exclamation Exclamation Exclamation.La dette n'aura désormais plus de sécret pour mes potes du quartier.

En parlant d'audit sur la dette,pensez-vous qu'une telle mesure peut aboutir si il est mis en place par un pays africain à la suspension pure et simple de la dette contracté par un pays sous la coupole d'un regime dictatoriale.Selon les informations,la démarche juridique est longue car il faut rassembler des preuves au niveau du créancier et du créditeur.Cela semble selon vous possible Question Où,c'est tout juste une manoeuvre pour faire croire à la bonne intention juridique de l'Occident vis à vis de la dette Question
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
ARDIN
Super Posteur


Inscrit le: 22 Fév 2004
Messages: 1863
Localisation: UK

MessagePosté le: Mer 31 Oct 2007 17:39    Sujet du message: Répondre en citant

Alex a écrit:
Je suis depuis six ans dans l’une des six universités d’Etat de mon paix, un pays de plus de 20 millions d’habitants et jamais n’a été organisé une conférence sur la dette, jamais. Lorsqu’on parle de la dette à la télévision nationale cela ne dure pas plus de deux minutes. On m’a fait croire depuis des décennies que le malheur de mon pays était la corruption, le tribalisme et la mauvaise gérance. Depuis deux années, j’ai cherché désespérément sur le Net des réponses a un tel désoeuvrement, j’ai lu vos interventions sur Grioo et c’est seulement dernièrement qu’une sœur du forum me donne un lien où je découvre que tous les maux qu’on accuse de freiner le « développement » de notre continent ne sont qu’en fait des symptômes d’un mal plus grave qui est l’IGNORANCE. Je l’affirme une fois de plus que le mal de l’Afrique est la DETTE et l’IGNORANCE. Qu’est-ce que l’Occident à fait pour nous en débarrasser ? RIEN.

Alex, La dette n'est qu'un parmi les mecanismes mis en place par l'Occident pour paralyser l'Afrique. Le mal de l'Afrique n'est pas la dette.
"L'IMAGINAIRE COLLECTIF VIOLE" est "La Veine ouverte" par laquelle tous les maux s'infiltrent. Le mal de l'Afrique, pour etre decent, c'est le mimetisme paradigmatique.
_________________
l'Hommage a Cheikh Anta Diop sur PER-ANKH
l'Hommage a Mongo Beti sur PER-ANKH
l'Hommage a Aime Cesaire sur PER-ANKH

LPC-U : CONSTRUIRE LE CONGO POUR L'UNITÉ DE L'AFRIQUE
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
Alex
Grioonaute régulier


Inscrit le: 05 Aoû 2005
Messages: 466

MessagePosté le: Jeu 01 Nov 2007 07:49    Sujet du message: Répondre en citant

ARDIN a écrit:
Le mal de l'Afrique, pour etre decent, c'est le mimetisme paradigmatique.


Tu peux être plus précis,le le mimetisme paradigmatique,c'est quoi contrètement Shocked .
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Concept
Grioonaute 1


Inscrit le: 30 Avr 2006
Messages: 124

MessagePosté le: Ven 02 Nov 2007 20:36    Sujet du message: Répondre en citant

Alex a écrit:
ARDIN a écrit:
Le mal de l'Afrique, pour etre decent, c'est le mimetisme paradigmatique.


Tu peux être plus précis,le le mimetisme paradigmatique,c'est quoi contrètement Shocked .


Evil or Very Mad Sans doute la tentation du copier coller et ce dans tous les domaines que l'on puisse imaginer.
_________________

"Un jour j'ai entendu ces noirs prendre la parole, ils m'ont transmis leur vécu, j'ai compris leurs aspirations et j'ai cessé d'être l'ombre de moi même"

Qu'est ce qu'un camerounais sinon un africain, qu'est ce que le cameroun
sinon un ensemble de frontières inutiles. Vive l'intégration continentale, les USA "united state of Africa" et tous nos enfants, pères et mères des caraïbes.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet       grioo.com Index du Forum -> Politique & Economie Africaines Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum



Powered by phpBB © 2001 phpBB Group