Grioo.com   Grioo Pour Elle     Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  



grioo.com
Espace de discussion
 
RSS  FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

"Du racisme français": le dernier livre d'ODILE TO

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet       grioo.com Index du Forum -> Racisme & Mixité
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
owambo
Grioonaute 1


Inscrit le: 10 Oct 2005
Messages: 208

MessagePosté le: Mar 13 Nov 2007 15:55    Sujet du message: "Du racisme français": le dernier livre d'ODILE TO Répondre en citant

"Du racisme français": le dernier livre d'ODILE TOBNER

Depuis le Code noir (1685), rares sont les intellectuels français qui ont remis en question le socle raciste sur lequel repose notre regard sur "les noirs", africains ou antillais.


Les récentes saillies négrophobes d'Hélène Carrère d'Encausse, Alain Finkielkraut ou Nicolas Sarkozy ne sont pas de malheureux dérapages mais la continuité désolante de préjugés nourris depuis quatre siècles.

Qui, en France, sait que Saint-Simon, Bossuet, Montesquieu ou Voltaire ont commis, sur ces questions, des pages monstrueuses? Que Renan, Jules Ferry, Teilhard de Chardin, Albert Schweitzer ou encore le général De Gaulle leur ont emboîté le pas?

Le pays des Lumières et des Droits de l'homme n'aime pas se voir en ce miroir-là. Odile Tobner révèle que la négrophobie fait pourtant partie de notre héritage.

Il est temps de décoloniser les esprits. Enfin.



Date de publication : novembre 2007
260 pages
Prix : 19,80 € (- FF)
Format : 140 x 205 mm
Disponible
_________________
"Le malheur de l’Afrique est d’avoir croisé l’Europe .." AIME CESAIRE

"Notre couplage avec l’Occident dure depuis le XIII-XIVe siècle ....J’affirme juste que le « mariage » avec l’Europe n’a rien donné, qu’il faut par conséquent passer à autre chose. Malheureusement, nos dirigeants ne l’ont pas encore compris. Beaucoup croient encore en l’Occident." Pr THEOPHILE OBENGA

"L'Afrique se sauvera par ses propres forces, ou elle périra. Personne ne la sauvera à sa place, et c'est bien ainsi" ACHILLE MBEMBE
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
ARDIN
Super Posteur


Inscrit le: 22 Fév 2004
Messages: 1863
Localisation: UK

MessagePosté le: Dim 18 Nov 2007 20:57    Sujet du message: Re: "Du racisme français": le dernier livre d'ODIL Répondre en citant

Quand on m'en a parlé, je me suis dis: Vu que c'est Odile Tobner, ca ne peut etre que bon!
En effet, je ne suis pas déçu!!! L'introduction et l'avant-propos annoncent les couleurs dans un style propre à l'auteur. Je ne suis pas allé au bout, car j'ai des lectures sur d'autres thèmes qui me préoccupent le plus en ce moment.
Il est disponible chez Anibwé où je me le suis procuré le hier.
_________________
l'Hommage a Cheikh Anta Diop sur PER-ANKH
l'Hommage a Mongo Beti sur PER-ANKH
l'Hommage a Aime Cesaire sur PER-ANKH

LPC-U : CONSTRUIRE LE CONGO POUR L'UNITÉ DE L'AFRIQUE
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
OGOTEMMELI
Super Posteur


Inscrit le: 09 Sep 2004
Messages: 1498

MessagePosté le: Dim 18 Nov 2007 21:38    Sujet du message: Re: "Du racisme français": le dernier livre d'ODIL Répondre en citant

ARDIN a écrit:
Il est disponible chez Anibwé où je me le suis procuré le hier.

Yes, RE-FRE, on y était ensemble ; ça m'a fait grand plaisir de te rencontrer. Comme d'hab'...

J'ai plutôt choisi d'autres ouvrages plus anciens, et si rares qu'ANIBWE est l'un des derniers endroits où on peut les trouver. Mais, bien entendu, je ne manquerai pas le nouvel opus de BIYIDI AWALA TOBNER, qu'en feuilletant simplement, vite fait, j'ai senti que c'était encore une livraison incisive de la vaillante épouse de son génialissime mari : Mongo Beti...

Pourras-tu nous en faire un bon topo sur Iphri-Net???
Oh oui! Oh oui! Oh oui!
_________________
http://www.afrocentricite.com/
Umoja Ni Nguvu !!!

Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
comme Patrice Lumumba,
comme Walter Rodney,
comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
ARDIN
Super Posteur


Inscrit le: 22 Fév 2004
Messages: 1863
Localisation: UK

MessagePosté le: Lun 19 Nov 2007 13:30    Sujet du message: Re: "Du racisme français": le dernier livre d'ODIL Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
ARDIN a écrit:
Il est disponible chez Anibwé où je me le suis procuré le hier.

Yes, RE-FRE, on y était ensemble ; ça m'a fait grand plaisir de te rencontrer. Comme d'hab'...

J'ai plutôt choisi d'autres ouvrages plus anciens, et si rares qu'ANIBWE est l'un des derniers endroits où on peut les trouver. Mais, bien entendu, je ne manquerai pas le nouvel opus de BIYIDI AWALA TOBNER, qu'en feuilletant simplement, vite fait, j'ai senti que c'était encore une livraison incisive de la vaillante épouse de son génialissime mari : Mongo Beti...

Pourras-tu nous en faire un bon topo sur Iphri-Net???
Oh oui! Oh oui! Oh oui!

Salut Frangin,
Je ferai un topo sur Iphri, mais pas dans l'immediat car j'ai déja d'autres en préparation depuis un moment. Le livre vient de sortir, j'attends les réactions de la prétendue intelligentsia francaise, et m'appuyerai sur celles des cibles d'Odile Tobner, notamment Pascal Bruckner et Helène Carrère d'Encausse, entre autres, dont elle a brillamment étalé l'étendue de l'idiotie et du racisme. J'èspère qu'ils auront le courage et l'honnéteté intellectuelle de répondre.
_________________
l'Hommage a Cheikh Anta Diop sur PER-ANKH
l'Hommage a Mongo Beti sur PER-ANKH
l'Hommage a Aime Cesaire sur PER-ANKH

LPC-U : CONSTRUIRE LE CONGO POUR L'UNITÉ DE L'AFRIQUE
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
Didier_Daan
Bon posteur


Inscrit le: 16 Mai 2006
Messages: 569

MessagePosté le: Lun 19 Nov 2007 16:27    Sujet du message: Re: "Du racisme français": le dernier livre d'ODIL Répondre en citant

ARDIN a écrit:
Quand on m'en a parlé, je me suis dis: Vu que c'est Odile Tobner, ca ne peut etre que bon!
En effet, je ne suis pas déçu!!! L'introduction et l'avant-propos annoncent les couleurs dans un style propre à l'auteur. Je ne suis pas allé au bout, car j'ai des lectures sur d'autres thèmes qui me préoccupent le plus en ce moment.
Il est disponible chez Anibwé où je me le suis procuré le hier.

Le titre est clair et dit tout. Même si je pronostique qu´il ne plaira pas à certains frère/s de ce forum...
Dieudonné, dans ses "Excuses", revisitait déjà quelques "humanistes" francais.
A lire absolument!
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Bahia
Grioonaute 1


Inscrit le: 09 Fév 2005
Messages: 122
Localisation: Somewhere over the rainbow

MessagePosté le: Dim 25 Nov 2007 10:30    Sujet du message: Répondre en citant

Sauf changement de programme, RENCONTRE DEBAT AVEC L'AUTEUR DE L'OUVRAGE
le samedi 8 décembre de 16H à 18H chez le grand frère Kassi.

Librairie Anibwé
52, rue Greneta
Paris II

Tél : 01 45 08 48 33 et 06 74 97 79 69
_________________
Andu, saa andi, andinn !
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Bahia
Grioonaute 1


Inscrit le: 09 Fév 2005
Messages: 122
Localisation: Somewhere over the rainbow

MessagePosté le: Ven 30 Nov 2007 12:19    Sujet du message: Répondre en citant

Lecture de l’ouvrage par Claude Ribbe

“La France - pays des droits de l’homme - est viscéralement négrophobe et cela ne date pas d’hier. Négrophobe, elle l’est, par nécessité, depuis qu’elle exploite l’Afrique, des razzias d’esclaves aux rapts d’ «orphelins», du code noir au paternalisme humanitaire. Les nuits de cauchemar, je me demande parfois si un plan de déportation systématique aux Antilles et l’empoisonnement au chlordécone de tous les « Nègres » de France ne traînait pas dans quelque bureau, d’où l’actuelle obsession du « comptage ethnique » pour préparer la rafle. Seulement, jusqu’ici il ne fallait pas parler de cette négrophobie nationale. Celui ou celle qui avait le malheur de rappeler l’évidence se faisait aussitôt estampiller «anti-français» par le chien de garde de service (d’autant plus féroce s’il avait lui même honte de ses origines). J’en sais quelque chose, moi dont l’essentiel des activités consiste à traquer ce travers dont les esprits bornés ayant voix au chapitre n’imaginent pas à quel point il dessert le pays, malgré notre tradition antiraciste très honorable qui finira par prendre le dessus.

Dans Les nègres de la République, je crois l’avoir expliqué : la prétendue « question noire » dont certains médias essaient de nous gaver à toutes les sauces depuis trois ou quatre ans signifie simplement qu’une poignée de bouffons complexés croient la chasse au nègre de nouveau ouverte, en France, en Afrique ou en Haïti. Mais gare si le prétendu « gibier » devient chasseur. Je constate en tout cas avec plaisir qu’on m’emboîte le pas. J’en veux pour preuve l’essai d’Odile Tobner, Du racisme français, quatre siècles de négrophobie (éditions des Arènes, sortie le 8 novembre) qui, c’est sûr, ne réjouira ni le dépressif Olivier Pétré-Grenouilleau, (aujourd’hui promu négrologue dans les pages littéraires du Figaro après une première tentative de suicide journalistique en chroniquant au Monde), ni l’atrabilaire Pascal Bruckner (inventeur de l’expression « concurrence victimaire » reprise en chœur par tous les crétins, ni aucun de leurs émules auxquels France Culture (que les « sauvages » des DOM n’ont toujours pas le droit de capter) offre un porte-voix permanent. M’étant déjà occupé du cas Pétré-Grenouilleau dans Les Nègres de la République, je pensais avoir fini le travail. Mais j’avoue que la dame lui met un coup de grâce définitif (pp 264-282). Hmmm, que c’est bon !

Après Négrophobie où, avec le regretté Verschave, elle avait magistralement mouché Stephen Smith, l’auteur, dans un style agréable et sans avoir la prétention d’épuiser le sujet, fait la synthèse de ces vérités jamais bonnes à dire. On retiendra son analyse - à mon sens désopilante - de la manière dont Lagarde et son copain Michard, reprenant une thèse de Condorcet, ont inventé la lecture «ironique » de la charge négrophobe et esclavagiste de l’Esprit des lois de Montesquieu. (De l’esclavage des nègres). Nul doute que le magistrat bordelais s’exprimait au premier degré, hélas, comme Voltaire et tant d’obscurantistes des Lumières. Le fait d’être sot n’empêche ni d’être français ni d’être un grand écrivain (mais d’aucuns devraient comprendre que ça ne suffit pas). La manière dont Senghor est remis à sa place n’est pas mal non plus. « Il a eu un enterrement de laquais ». Qui dit mieux ?

L’ouvrage aurait peut-être gagné à nous donner une définition plus claire du racisme en jetant d’emblée aux tinettes le concept méphitique de « race humaine», que des psychopathes essaient aujourd’hui de nous re-parfumer. Mais l’ancienne compagne de Mongo Beti n’a sans doute pas osé crier haut et fort que les « noirs » d’un côté les « blancs » de l’autre, c’est une jolie foutaise. Cela conduit à utiliser de temps en temps - malgré elle - ces catégories douteuses tout en les récusant. Elle est bien indulgente, aussi, pour Jean-Paul Sartre, digne neveu d’Albert Schweitzer. On lui pardonnera parce qu’en refermant son ouvrage (j’ai commencé par la fin – l’exécution de Pétré-Grenouilleau - sans m’apercevoir qu’elle me rendait hommage au début) on a le sentiment que la brèche est ouverte.

Ce qui donne une furieuse envie d’en remettre une couche.”

Lu dans le Gri-Gri international du 8 novembre, n°81, page 8 et intitulé : Une France pas toute “blanche”
Tous les gras et les italiques sont ceux du Gri-Gri.
_________________
Andu, saa andi, andinn !
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Bahia
Grioonaute 1


Inscrit le: 09 Fév 2005
Messages: 122
Localisation: Somewhere over the rainbow

MessagePosté le: Ven 30 Nov 2007 15:40    Sujet du message: Répondre en citant

C’est principalement le passage sur l’invention de la lecture ironique par Lagarde et Michard qui m’a interpellée, me renvoyant directement à mon année de seconde où je rencontrai, à l’insu de mon plein gré, Montesquieu et son désormais célèbre texte sur l’esclavage des nègres. Ca ne s’oublie pas. On n’oublie pas un texte pareil à 15 ans, surtout quand on n’y a pas été préparé.

Le voici pour ceux qui ne le connaîtraient pas ou l’auraient oublié :

-------------------------

De l’esclavage des nègres
Livre XV, chapitre V

Si j’avais à soutenir le droit que nous avons eu de rendre les nègres esclaves, voici ce que je dirais :

Les peuples d’Europe ayant exterminé ceux de l’Amérique, ils ont dû mettre en esclavage ceux de l’Afrique, pour s’en servir à défricher tant de terres.

Le sucre serait trop cher, si l’on ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves.

Ceux dont il s’agit sont noirs depuis les pieds jusqu’à la tête ; et ils ont le nez si écrasé, qu’il est presque impossible de les plaindre.

On ne peut se mettre dans l’esprit que Dieu, qui est un être très sage, ait mis une âme, surtout une âme bonne, dans un corps tout noir.

Il est si naturel de penser que c’est la couleur qui constitue l’essence de l’humanité, que les peuples d’Asie, qui font des eunuques, privent toujours les noirs du rapport qu’ils ont avec nous d’une manière plus marquée.

On peut juger de la couleur de la peau par celle des cheveux, qui chez les Égyptiens, les meilleurs philosophes du monde, était d’une si grande conséquence, qu’ils faisaient mourir tous les hommes roux qui leur tombaient entre les mains.

Une preuve que les nègres n’ont pas le sens commun, c’est qu’ils font plus de cas d’un collier de verre que de l’or, qui chez des nations policées, est d’une si grande conséquence.

Il est impossible que nous supposions que ces gens-là soient des hommes, parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens.

Des petits esprits exagèrent trop l’injustice que l’on fait aux Africains : car, si elle était telle qu’ils le disent, ne serait-il pas venu dans la tête des princes d’Europe, qui font entre eux tant de conventions inutiles, d’en faire une générale en faveur de la miséricorde et de la pitié.
---------------------------

C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles je suis parfois très mal à l’aise avec ce procédé, l’ironie, cette écriture oblique qui demeure un confortable alibi pour certains.
_________________
Andu, saa andi, andinn !
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
ARDIN
Super Posteur


Inscrit le: 22 Fév 2004
Messages: 1863
Localisation: UK

MessagePosté le: Ven 30 Nov 2007 19:09    Sujet du message: Répondre en citant

Bahia a écrit:
Lecture de l’ouvrage par Claude Ribbe
[...]
Après Négrophobie où, avec le regretté Verschave, elle avait magistralement mouché Stephen Smith, l’auteur, dans un style agréable et sans avoir la prétention d’épuiser le sujet, fait la synthèse de ces vérités jamais bonnes à dire.

Sur le style: Chaque phrase de ce livre est un regal. Tres souvent, il m'arrive de relire, deux a plusieurs reprises, un livre interessant, pour des besoins de comprehension, mais ce livre est sans doute celui que j'ai le plus relu par simple attachement au plaisir procure par le style, avec Negritude et Negrologues de Stanislas Spero Adotevi
Citation:
La manière dont Senghor est remis à sa place n’est pas mal non plus. « Il a eu un enterrement de laquais ». Qui dit mieux?


Citation:
Elle est bien indulgente, aussi, pour Jean-Paul Sartre, digne neveu d’Albert Schweitzer. On lui pardonnera parce qu’en refermant son ouvrage (j’ai commencé par la fin – l’exécution de Pétré-Grenouilleau - sans m’apercevoir qu’elle me rendait hommage au début) on a le sentiment que la brèche est ouverte.

Je pense qu'elle a ete plutot indulgente envers Senghor que Sartre, mais c'est pas bien grave, d'autres, dont son mari, ont fait le boulot qu'il fallait.
Citation:
Mais l’ancienne compagne de Mongo Beti n’a sans doute pas osé crier haut et fort que les « noirs » d’un côté les « blancs » de l’autre, c’est une jolie foutaise. Cela conduit à utiliser de temps en temps - malgré elle - ces catégories douteuses tout en les récusant.
Ce qui donne une furieuse envie d’en remettre une couche.”

Heuh! Je ne vois pas ou est ce que Mr Ribbe veut en venir...
_________________
l'Hommage a Cheikh Anta Diop sur PER-ANKH
l'Hommage a Mongo Beti sur PER-ANKH
l'Hommage a Aime Cesaire sur PER-ANKH

LPC-U : CONSTRUIRE LE CONGO POUR L'UNITÉ DE L'AFRIQUE
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
Bahia
Grioonaute 1


Inscrit le: 09 Fév 2005
Messages: 122
Localisation: Somewhere over the rainbow

MessagePosté le: Mer 05 Déc 2007 12:19    Sujet du message: Répondre en citant

Mme Odile Tobner s’est imposée depuis de longues années de collaboration avec la plume rebelle de son époux feu Mongo Beti comme une personnalité engagée dans les combats pour l’égalité et la dignité de tous les citoyens du monde. Sa vie aux côtés du remuant et insoumis Mongo Beti l’a trempée dans les tourments et tribulations de la condition des Africains et des Noirs, sur le continent africain et en diaspora. Militante active de l’association Survie qui a dévoilé et continu de décrypter, déshabiller les crimes, ruses et faux-semblants de la Françafrique, elle a succédé à François-Xavier Vershave à la présidence de cette association d’une utilité établie.

Faisant face à des discours de légitimation, des pratiques et actions françafricaines et françaises désormais dites "décomplexées", alors que les politiques anti-immigrationnistes, sécuritaires et autoritaires paraissent trouver un terrain d’application de prédilection sur les populations noires, l’agrégée de lettres donne la réplique. Elle pétitionne, déconstruit les bruits d’Etat passés pour arguments infaillibles, martèle les trahisons, le paternalisme français, les dominations cachées qui entretiennent les néocolonialismes. Au cœur de ces discriminations, paroles haineuses et stigmatisations, le racisme français, "ancien", "atavique", "une tradition".

La couverture de "Du racisme français" annonce les couleurs avec les portraits de Louis XIV, de J.B Bossuet, de C. De Montesquieu, de Ernest Renan, de Charles De Gaulle, de Nicolas Sarkozy, de Hélène Carrère D’Encausse, de Pascal Sevran et de l’inénarrable Alain Finkielkraut… illustrant une thèse qui n’avance guère masquée.

La présidente de Survie, animatrice de la Société des Amis de Mongo Beti et de la "Librairie des Peuples noirs" de Yaoundé, léguée à la jeunesse d’Afrique et du Cameroun par feu son mari, a accordé un entretien riche et décontracté à la rédaction d’Afrikara.com au sujet de la sortie de son ouvrage "Du racisme français" paru aux Arènes (Novembre 2007).


Odile Tobner, quelle est la genèse de votre ouvrage très attendu "Du racisme français" ?
Odile Tobner : Tout est parti de l’ouvrage co-écrit avec François-Xavier Vershave et Boris Boubacar Diop "Négrophobie" [2005, Les Arènes], en réponse au livre "Négrologie" de Stephen Smith. Déjà à ce moment, je pensais que Smith n’était que le dernier d’une longue chaîne de préjugés. Et que si son propos marchait si bien c’était parce que, dans le substrat culturel français, il y avait des choses qui étaient en écho, qui étaient acquises, prêtes à recevoir ce que disait Stephen Smith. Ce que je voulais c’était mettre en relief cet atavisme culturel qui n’a jamais été critiqué en France. Il n’y a jamais eu de véritable critique de cet héritage en France, au mieux on le raye, on en parle pas, au pire on le récupère ; donc il fallait mettre hors d’état de nuire ces préjugés.

Atavisme culturel ou pratiques de domination, comment les choses s’articulent-elles ?
O.T : Là c’est le jeu de l’infrastructure et de la superstructure. Quand on a une pratique coloniale, il faut avoir un discours de justification. Si on tue des Noirs c’est parce que ce sont des êtres inférieurs, on justifie ainsi des pratiques.

Dans votre ouvrage, vous prenez un horizon de quatre siècles …OT : C’est effectivement très ancien, toute la période de l’esclavage est concernée. Elle a donné lieu à des pratiques et des discours de justification, qui étaient plus franchement "décomplexés " comme on le dirait aujourd’hui. Chez le père Labat, il n’y a aucune instruction, critique de ce qu’il a fait. Il y a toujours eu ce double enjeu des faits de domination, de déportation et des discours pour imprégner l’idéologie.

Quelle actualité de cette "tradition", puisque vous utilisez le terme de tradition de racisme ?
OT : Aujourd’hui c’est pour justifier le néocolonialisme qui a quand même entraîné l’échec des indépendances, le non-développement voire l’effondrement des sociétés africaines. Le discours actuel vise à dire "c’est de leur faute, c’est parce qu’ils sont paresseux, parce qu’ils sont ceci et cela ", et non parce que nous les avons maintenu sous notre domination.

Il y a aussi des discours racistes franco-français, des discours visant les Noirs et Africains vivant en France …
OT : Absolument, là le racisme rejoint la ségrégation. La chasse aux Noirs immigrés c’est la politique de Sarkozy. C’est très clair pour le conseiller du président Sarkozy, Guaïno qui dit qu’avec l’immigration, la mondialisation, la désintégration du travail, il y a un problème identitaire. Mais il ne dit pas aujourd’hui qu’on a un président d’origine hongroise il y a un problème identitaire. Qui vise t-il ? Pas le Hongrois ni ceux qui lui ressemblent, derrière cela il y bien un problématique raciste.

On en vient à tous les discours que l’on entend depuis 2005, avec Hélène Carrère d’Encausse, Georges Frêche, Finkielkraut, …
OT : Mon livre s’ouvre justement sur tous ces propos scandaleux qui ne scandalisent personne. Malgré une certaine médiatisation à l’arrivée c’est dans Libération qu’une tribune dédouane Pascal Sevran.

Que défendent finalement les Sevran, Carrère d’Encausse, Finkielkraut, etc…
OT : L’identité française disent-ils. Mme Carrère d’Encausse est russe d’origine mais elle peut être française puisqu’elle est blanche. C’est pareil pour Finkielkraut. Ils tiennent des positions purement racistes, les Noirs sont des gens inassimilables pour eux. Le terme inassimilable est utilisé, on parle aussi d’émeutes ethniques et non pas sociales.

Tout au long de l’ouvrage "Du racisme français" on est dans deux ordres distincts. Celui de la réplique à des idées évaluées racistes, et en même temps celui de la pédagogie. "Démonter et démontrer" dirions-nous…
OT : Je suis d’abord un professeur qui écrit, fondamentalement. Je ne suis pas une romancière ni autre chose. C’est toujours pour faire un exposé pédagogique que j’écris. De l’autre côté avec Mongo Beti, nous avons toujours eu une approche pamphlétaire, de démontage des discours stéréotypés de domination. On a toujours eu cette position dans la revue "Peuples noirs, Peuples africains". On nous l’a souvent reproché, mais c’est notre fonction. Il ne suffit pourtant pas de démonter pour être crédible, il faut par conséquent démontrer. A l’inverse ceux qui tiennent des propos racistes et discutables ne sont pas soumis à l’obligation de démonstration, on les croit sur parole. Il n’est que de voir, pour s’en convaincre, le dernier ouvrage de Pascal Bruckner, "La tyrannie de la pénitence", les affirmations ne sont presque jamais étayées mais comme les gens ne demandent qu’à le croire, ils avalent ces propos touts crus. Ce que nous disons, nous, doit être fortement étayé, c’est pourquoi je cite systématiquement ceux que je démonte et critique.

Quelles seraient les têtes de pont de cette histoire, cette tradition de racisme français ?
OT : Celui que je voulais vraiment mettre en avant c’est Montesquieu, qui est le type même de la mystification. On ne lit pas ce qu’il a écrit, on prétend donner à des fragments de phrases ou d’idées un sens contraire à celui contenu dans ses écrits. Montesquieu était un Machiavel français en politique, ce n’est pas un tenant de la vertu. En faire un droit-de-l’hommiste comme on dit aujourd’hui, c’est se tromper totalement, telle n’était pas sa préoccupation. Il a été extrêmement utilisé à l’école, médiatisé. Je voulais ensuite mettre à la lumière du jour des choses qui ont été passées sous silence, le père Labat est très peu connu pourtant il a produit de nombreux ouvrages et a été très lu. C’était une source importante pour tout le XIXe siècle. Mon travail tend aussi à démystifier, ainsi que Césaire l’a si bien fait dans "Toussaint-Louverture, la révolution française et le problème colonial", tous les amis des Noirs qui n’étaient pas favorables à leur émancipation immédiate. C’est du paternalisme, ce sont des faux-amis. A partir de 1935-1940, il n’y a plus eu que des faux amis pour l’Afrique et les Noirs, Leiris en était un. Les affirmations de Finkielkraut sur l’assistanat des Antillais sont du même acabit.

La difficulté de parler du racisme ne provient-elle pas du fait que beaucoup de figures emblématiques françaises tombent sous le coup du racisme ?
OT. : Peut-être, Il y aura une désacralisation à faire. Mais il faut se fier aux textes, à la réalité. Attaquer le racisme du beauf de service c’est confortable mais voir la genèse de l’attitude raciste dans l’élite intellectuelle c’est autre chose. Il y a eu aussi beaucoup de lâcheté de la part des élites française vis-à-vis du racisme, il n’y a pas eu de Herskovits en France, quelqu’un qui s’est engagé à fond dans la destruction des préjugés. On n’a pas eu de telles figures d’intellectuels, au contraire on a le crypto-racisme de gens "bien comme il faut" maintenant en France.

Les grands intellectuels ont contribué à la culture française, il est donc difficile de les désacraliser
OT. : C’est vrai et on me reproche mon indulgence par rapport à Sartre, mais c’est la toute petite exception qui a très vite eu la parole juste, qui a préfacé Fanon, Lumumba, qui a écrit dans la revue Présence Africaine. Mais il a évolué, il a commencé par adopter la même position que Senghor sur l’art noir, ensuite il a vu que politiquement il y avait un autre discours à tenir. A l’arrivée ça n’a pas été un de ses grands combats. Ponctuellement il a quand même eu des paroles assez justes. Quelques intellectuels se sont aussi engagés, c’est une toute petite minorité. Des gens que j’admire beaucoup comme Deleuze ne se sont jamais engagé dans les questions néocoloniales. La France est très franco-centriste, en dehors d’elle rien n’existe, mais elle ne se rend pas compte qu’elle n’est pas franco-française puisqu’elle prétend diriger l’Afrique. Il faut bien regarder un plus loin que Paris.

Il y a 20 ans des gens comme Georges Frêche n’auraient pas pu dire les énormités que l’on sait …
OT. : Premièrement la proportion de Noirs en France a augmenté, ceux qui étaient admis après la guerre étaient peu nombreux. Maintenant qu’il y a une vraie composante migratoire en France les choses ne sont plus pareilles. Les Antillais ont été massivement transplanté en France et on vite senti ce problème dont plusieurs de leurs auteurs ont parlé. Je me rappelle d’une anecdote parmi une quantité, qui date des années 78-80 où à la préfecture de Police on a voulu dissoudre une association antillaise parce que à ce moment là les étrangers n’avaient pas le droit de créer des associations. Une association antillaise était ainsi considérée comme une association étrangère, alors que c’était des citoyens français. Il y a cette ignorance crasse du fonctionnaire de base de la préfecture de police de Paris, mais il y a aujourd’hui Sarkozy qui dit de Condoleezza Rice qu’elle est étrangère aux Etats-Unis ! On se demande pourquoi se sent-il obligé d’en parler puisque ce n’est pas le sujet. A part un site Internet qui en a parlé, c’est passé inaperçu.

Est-ce que le racisme français est fondamentalement une question d’élite ou y a t-il selon vous une osmose entre le peuple et les élites ?
OT. : Je crois qu’il y a une imprégnation du peuple qui vient des élites. Il faut attaquer à la tête, à la racine.

On ne comprend pas la popularité des personnalités comme Zidane ou Noah qui ont des origines africaines
OT. : Ce sont des exceptions, ce sont des idoles du sport.

On dirait de cet ouvrage qu’il est à la fois réplique, argumentation, fourni de beaucoup de références diverses : journalistiques, philosophiques, littéraires, … Est-ce un livre facile ?
OT : J’ai voulu le rendre facile, ce n’est pas un ouvrage savant, volontairement je n’ai pas mobilisé toute ma documentation sur ces questions. J’ai choisi des exemples très accessibles. La thèse est accessible, le discours va à l’essentiel.

Comment situer ce livre ?
OT : C’est effectivement une intervention pour rendre la dignité à une population diffamée, une pratique d’égalité citoyenne. Le but recherché est d’attaquer les discriminations, les processus insidieux qui empêchent l’égalité citoyenne de fonctionner, en cela c’est un ouvrage républicain. Un ouvrage pour les jeunes de la diaspora africaine, je crois, pour qu’ils retrouvent leur dignité, qu’ils évitent les dérives sectaires et de haine.

Peut-on être optimiste ?
OT. : Les jeunes générations de Français vivent avec leurs camarades de toutes origines. Les couples mixtes passent inaperçus aujourd’hui, il restera du racisme mais les jeunes générations fraternisent au-delà des couleurs et origines.

Pourquoi un travail sur le racisme contre les Noirs ?
OT : Pour l’islamophobie le travail a déjà été fait. Mon histoire personnelle me pousse à parler du racisme frappant les Noirs. Sur l’Antisémitisme il n’y a pas de vide sur le sujet, le terrain est même très occupé alors que la Négrophobie est sous-dite, c’est ça le racisme fondamental en France. C’est ce racisme, le moins décrit, le moins analysé, le moins connu, le plus proscrit avec des interdits d’expression, on parle de dolorisme, ce racisme est lui-même stigmatisé par des quantités de mots, des pures machines de guerre verbales voulant empêcher de le dire.

Dans les statistiques sur le racisme en France les premiers rapports ne mentionnaient même pas le racisme frappant les Noirs…
OT. : Alors que c’est le premier racisme en France : les insultes dans les commissariats, les meurtres non élucidés, les autres discriminations visibles et non visibles. La négrophobie est le racisme le plus ancien et le plus solide dans l’idéologie. Pourtant le Noir est celui qui a été le plus assimilé au Français, il est en cela, souvent, le Français le plus pur, et il est le moins accepté, c’est du racisme. Culturellement Mongo Beti était dix fois plus français que Sarkozy, qui connaît peu d’auteurs français … »

Propos recueillis le 13.11.07 par Ze Belinga pour la rédaction Afrikara.com
_________________
Andu, saa andi, andinn !
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
afrocalipse
Grioonaute 1


Inscrit le: 10 Mai 2005
Messages: 178
Localisation: courbevoie

MessagePosté le: Dim 09 Déc 2007 17:51    Sujet du message: Répondre en citant

Du racisme français, quatre siècles de négrophobie : Conférence de Odile Tobner
Odile Tobner analyse et décortique quatre siècles de négrophobie. Une conférence organisée par la librairie Anibwé et www.afrikara.com le 08.12.07

http://www.thotep.com/article.php3?id_article=468
_________________
De dire que je suis Africain relève pour beaucoup de l'hérésie, du mensonge, d'affirmer que mes racines sont en Afrique demeure une ineptie. Les juifs survivants de Auschwitz n'en sont pas ressortis Polonais. Alors moi je suis et resterais Africain et c'est en tant que tel que je serais soumis à la critique ou à l'approbation.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
GrandKrao
Bon posteur


Inscrit le: 17 Fév 2005
Messages: 889

MessagePosté le: Lun 31 Mar 2008 11:45    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:


http://www.bakchich.info/article3160.html

Carrère-d’Encausse, légionnaire « libre »

Ode à Hélène Carrère d’Encausse, dont le si sympathique franc-parler, notamment sur l’immigration, se voit enfin récompensé, avec une promotion au grande d’officier de la Légion d’honneur.

De la même façon, exactement, que les fiers paysans de la Beauce aiment à proclamer chaque année qu’après l’hiver le printemps vient, Hélène Carrère d’Encausse, de l’Académie française, a très longtemps prédit au doigt mouillé l’effondrement de l’URSS. Et, en effet, le Mur de Berlin est finalement tombé – lui gagnant des galons de pythie, de Nostradamusse, d’experte ès-toutes-les-Russies.

Aussi fut-ce de Moscou, enfin libérée du joug du soviétisme, qu’elle délivra au monde, et au mois de novembre 2005, alors qu’une longue révolte soulevait nos banlieues, sa nouvelle vaticination – non plus, cette fois, sur les ravages du collectivisme rouge, mais bien plutôt sur la sauvagerie coutumière des Noirs des cités françaises.
Un message plus que douteux

« Ces gens », expliqua-t-elle pour une chaîne de télévision russe, et dans un débondage d’un autre siècle, « ils viennent directement de leurs villages africains. Or, la ville de Paris et les autres villes d’Europe, ce ne sont pas des villages africains. Par exemple, tout le monde s’étonne : pourquoi les enfants africains sont dans la rue et pas à l’école ? Pourquoi leurs parents ne peuvent pas acheter un appartement ? C’est clair, pourquoi : beaucoup de ces Africains, je vous le dis, sont polygames. Dans un appartement, il y a trois ou quatre femmes et 25 enfants. Ils sont tellement bondés que ce ne sont plus des appartements, mais Dieu sait quoi ! On comprend pourquoi ces enfants courent dans les rues »…

Lancée, elle ajouta : « La télévision française est tellement politiquement correcte que cela en est un cauchemar. Nous avons des lois qui auraient pu être imaginées par Staline. Vous allez en prison si vous dites qu’il y a cinq Juifs ou dix Noirs à la télévision. Les gens ne peuvent pas exprimer leur opinion sur les groupes ethniques, sur la Seconde guerre mondiale et sur beaucoup d’autres choses. On vous juge tout de suite pour infraction ».


(Elle se garda cependant, et prudemment, de mieux préciser quelles opinions, précisément, les gens ne pouvaient pas exprimer, sur la Seconde guerre mondiale, sans être aussitôt poursuivis pour infraction par une justice tatillonne…)
Belles récompenses

Les amis de la digne femme s’empressèrent, cela va de soi, de souligner qu’elle n’était bien sûr pas raciste, qu’allez-vous imaginer là, mais que son coming out était le signe, rafraîchissant, d’une belle indépendance d’esprit : Hélène Carrère d’Encausse, justifièrent-ils, ne se laisse pas intimider par les mièvreries de la bien-pensance droits de l’hommiste.

On constate qu’il y avait là, comme en condensé, toute la crâne philosophie du sarkozysme : cela ne pouvait pas ne pas être au plus tôt récompensé par l’un ou l’autre des hochets par quoi l’État UMPisé distingue ses intellectuels de chevet. Pour l’académicienne : ce fut l’un, puis l’autre. Coup double.

Dans un premier temps, Hélène Carrère d’Encausse fut en effet, au mois de juillet 2007, conviée à déjeuner, en son élyséen palais, par le nouveau chef de l’État – en même temps qu’un autre penseur de gros niveau, et non le moindre, puisqu’il s’agissait d’André Glucksmann.

Ce n’était cependant pas suffisant : le régime restait redevable d’honneurs supplémentaires à la théoricienne, délicieusement décomplexée, de la polygamie ravageuse des « Africains » des quartiers difficiles. Ainsi, Hélène Carrère d’Encausse a été, la semaine dernière, élevée au grade, envié, de grand officier de la Légion d’Honneur – qui récompense une « conduite civile irréprochable et méritante » : c’est, pour tous les clercs anonymes qu’insupporte le primitivisme des villageois noirs du 9-3, un merveilleux message d’espoir.

Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
TjenbeRed
Super Posteur


Inscrit le: 10 Aoû 2004
Messages: 1214
Localisation: Paris-RP

MessagePosté le: Lun 21 Avr 2008 22:26    Sujet du message: Répondre en citant

Bahia a écrit:
Les grands intellectuels ont contribué à la culture française, il est donc difficile de les désacraliser
OT. : C’est vrai et on me reproche mon indulgence par rapport à Sartre, mais c’est la toute petite exception qui a très vite eu la parole juste, qui a préfacé Fanon, Lumumba, qui a écrit dans la revue Présence Africaine. Mais il a évolué, il a commencé par adopter la même position que Senghor sur l’art noir, ensuite il a vu que politiquement il y avait un autre discours à tenir. A l’arrivée ça n’a pas été un de ses grands combats. Ponctuellement il a quand même eu des paroles assez justes.


Mince j'en ai manqué des choses intéressantes en quelques temps d'absence !!!

Un(e) Grioonaute peut-il m'en dire plus sur les dérives de Sartre ? Est-ce détaillé dans le livre d'Odile TOBNER ? Il va peut-être falloir que je modifie ma citation.
_________________
"Qui a peur de peuples noirs développés ?"
(Mongo BETI, La France contre l'Afrique)


Pour éviter tout malentendu, je précise que je suis blanc.
Pour les "anciens" du Forum, mon prénom n'est pas François. Enfin, je ne suis pas lié à l'association "Tjenbé Rèd".[/color]
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Envoyer un e-mail MSN Messenger
Black Shadow
Grioonaute 1


Inscrit le: 24 Nov 2005
Messages: 201

MessagePosté le: Sam 17 Mai 2008 20:37    Sujet du message: Répondre en citant

ARDIN, Je suis un peu effaré du peu de cas que fait Odile TOBNER du magnifique ouvrage de SALA MOLINS qui lui a valu toutes les excommunications du monde académique dans les années 80, "Les misères des lumières, sous la raison l'outrage" et qui était quasi introuvable dans les bibliothèques et librairies de France et Navarre et qui vient heureusement de faire l'objet d'une reédition.
http://www.amazon.fr/gp/product/images/2915129320/sr=1-2/qid=1211051572/ref=dp_image_0?ie=UTF8&n=301061&s=books&qid=1211051572&sr=1-2

Dans sa bibliographie Odile TOBNER cite "le code noir" de SALA MOLINS, mais silence radio pour "les misères des lumières" au coeur de sa problématique.
Je suis un peu perplexe face à cet oubli (volontaire) d'une oeuvre qui mériterait d'être connu de nous tous.[/url]
_________________
Il dit
le griot à la langue pendante
" vous irez plus loin encore
dans la forêt blanche
des bétons entassés
et vous pleurerez
dans les quartiers boueux
d'une ville sans refuge "
Il dit aussi
le griot nouveau
" regardez !
il est des hommes
que les révoltes étreignent ".

Véronique Tadjo, Laterite, Paris, Hatier, coll. "monde noir", 1984.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
ARDIN
Super Posteur


Inscrit le: 22 Fév 2004
Messages: 1863
Localisation: UK

MessagePosté le: Dim 18 Mai 2008 15:54    Sujet du message: Répondre en citant

Black Shadow a écrit:
ARDIN, Je suis un peu effaré du peu de cas que fait Odile TOBNER du magnifique ouvrage de SALA MOLINS qui lui a valu toutes les excommunications du monde académique dans les années 80, "Les misères des lumières, sous la raison l'outrage" et qui était quasi introuvable dans les bibliothèques et librairies de France et Navarre et qui vient heureusement de faire l'objet d'une reédition.
http://www.amazon.fr/gp/product/images/2915129320/sr=1-2/qid=1211051572/ref=dp_image_0?ie=UTF8&n=301061&s=books&qid=1211051572&sr=1-2

Dans sa bibliographie Odile TOBNER cite "le code noir" de SALA MOLINS, mais silence radio pour "les misères des lumières" au coeur de sa problématique.
Je suis un peu perplexe face à cet oubli (volontaire) d'une oeuvre qui mériterait d'être connu de nous tous.[/url]

Salut!

Louis Sala Molins, a expose sur les Lumieres de facon generale, tandis que Odile Tobner, s'est contente, entre autres, notamment d'un cas particulier qui a fait ecole dans la banalisation des prejuges racistes envers nous. Le cas de Montesquieu par exemple, philosophe des Lumieres, est representatif de l'objet meme de son propos. Sala Molins l'ayant aussi souligne dans son livre Le Code Noir ou le Calvaire de Canaan. Cette reference a suffi; et il n'etait pas necessaire d'en mettre d'autres, aussi pertinentes soient elles. Elle est passe a l'essentiel, et je pense, si ma memoire est bonne, qu'elle l'a explique dans le livre.

Au dela de cette anecdote, la question fondamentale que pose cet ouvrage, celle du combat contre le racisme. Doit il rester un combat unilateral?
Il parait que l'histoire de l’esclavage serait enseignee a l’ecole primaire a la rentree scolaire prochaine en France? Si tel est le cas, il ne faut pas douter et etre surpris des orientations qui lui seraient donnees , tant que ce livre sera ignore. Si les autorites de ce pays sont sinceres dans leur volonte de combattre le racisme, ce livre, est exactement l'outil pedagogique qu'il faut.

Bien a toi.
_________________
l'Hommage a Cheikh Anta Diop sur PER-ANKH
l'Hommage a Mongo Beti sur PER-ANKH
l'Hommage a Aime Cesaire sur PER-ANKH

LPC-U : CONSTRUIRE LE CONGO POUR L'UNITÉ DE L'AFRIQUE
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet       grioo.com Index du Forum -> Racisme & Mixité Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum



Powered by phpBB © 2001 phpBB Group