Posté le: Ven 27 Juin 2008 11:31 Sujet du message: Biocarburant Ivoirien
A l'heure des biocarburants, la Côte d'Ivoire se lance dans le jatropha
AFP
Par Christophe KOFFI AFP - il y a 15 minutes
ABIDJAN (AFP) - La Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao, se met à l'heure des biocarburants grâce à des investisseurs étrangers qui ont lancé sur des dizaines de milliers d'hectares la culture de jatropha, une plante d'où est extrait une huile pouvant servir de carburant.
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"Tous les pays tropicaux, y compris la Côte d'Ivoire, sont propices à la culture du jatropha", explique Roger Anet, un horticulteur venu en Côte d'Ivoire pour se lancer dans cette culture.
La pourghère ou jatropha curcas, souvent appelée "l'or vert du désert" en raison de sa résistance à la sécheresse, "c'est l'avenir", affirme M. Anet, qui se présente comme un "jatrophaculteur".
En novembre 2007, ce Français d'origine ivoirienne a créé en compagnie d'un compatriote, Francis Gutmacher, la "Jatroci", première unité agricole de jatropha de Côte d'Ivoire.
La Jatroci, qui dispose aujourd'hui d'une représentation à Paris et emploie 51 personne, a déjà planté 5.000 ha de jatropha dans les régions de Toumodi, Taabo et Dimbokro (centre de la Côte d'Ivoire), dont 100 ha servant de "banques semencières".
Les "banques semencières" visent à fournir en plants les 10.000 ha de plantations qui doivent être réalisées d'ici fin 2008 pour alimenter une unité de transformation d'huile encore en projet.
"Nous sommes en discussions pour l'+acquisition+ de 100.000 hectares dans la région", ajoute M. Anet. La Jatroci passe des contrats avec des communautés villageoises pour autoriser sur leurs terres des plantations de jatropha dont elles auront la charge.
"La hausse du coût du pétrole et sa raréfaction provoquent un essor croissant des carburants verts qui, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), devrait être multiplié par 5 voire 7 d'ici 2030", rappelle un de ses associés, Jean Malan.
La Jatroci est déjà en contact avec de nombreuses firmes européennes intéressées par l'achat d'huile de jatropha, affirme-t-il.
L'engouement est aussi du côté des paysans ivoiriens même si ces derniers sont également surpris.
"Ils sont très étonnés car cette plante n'avait aucune valeur marchande: elle servait à clôturer les cours dans les villages", explique Michel Akloan, un retraité du secteur pétrolier reconverti dans la culture de "carburant vert" à Fêtêassou (près de Dimbokro).
Tous les promoteurs de la jatropha n'imaginent pas toutefois de faire de cette plante un produit d'exportation pour la Côte d'Ivoire comme pour le cacao, l'hévéa ou encore l'huile de palme.
La société pétrolière canadienne Independence Oil and Gas, déjà implantée en Côte d'Ivoire via sa filiale Green Oil, vise plutôt le marché local.
"Il y a beaucoup de villages ivoiriens dans le noir alors que la loi autorise aux privés de produire l'électricité", explique Abel Deschamps Tia, directeur de Green Oil qui espère vendre de l'huile de jatropha pour alimenter des groupes électrogènes.
"Nous voulons aider à l'électrification rurale", ajoute-t-il en revendiquant la "dimension sociale" du projet.
Green Oil travaille déjà avec "100.000 paysans repartis dans une dizaine de coopératives", selon lui, précisant que ces derniers ont versé 10.000 FCFA (15,25 euros) en échange d'un lot de semences pour pouvoir cultiver un hectare de jatropha, avec en plus une assistance technique.
Les promoteurs de la jatrophaculture s'inquiètent en revanche de l'absence de législations sur les biocarburants: "C'est maintenant que l'Etat doit prendre les textes qui vont régir le secteur", plaide M. Malan.
"Si on produit le biocarburant, il faut bien le distribuer", ajoute-t-il en réclamant une autorisation de l'Etat pour l'usage de biocarburants en Côte d'Ivoire.
Posté le: Ven 27 Juin 2008 21:25 Sujet du message: Et si on produisait à manger plutot?
Très belle initiative, mais que diriez vous si on produisait à manger plutot?
il me semble que la majorité des pays africains n'ont pas encore atteint l'autosuffisance alimentaire et on pense déjà à donner à manger aux voitures! _________________ "Tant que les lions n’auront pas leur propre historien, les histoires de chasse continueront a glorifier le chasseur". Proverbe africain
Posté le: Sam 28 Juin 2008 10:39 Sujet du message: Re: Et si on produisait à manger plutot?
chikita a écrit:
Très belle initiative, mais que diriez vous si on produisait à manger plutot?
il me semble que la majorité des pays africains n'ont pas encore atteint l'autosuffisance alimentaire et on pense déjà à donner à manger aux voitures!
Entouka!!!!
Le retraitement des déchets domestiques en bioénergie : OK.
Mais gaspiller des hectares de terre pour fabriquer du carburant avant même d'avoir acquis les véhicules qui vont le consommer, et sans avoir réaliser une autosuffisance alimentaire, je trouve cela complètement bidon...
Par ailleurs, quand on dispose de 5 milliards d'années d'énergie solaire, il vaudrait mieux prioriser les technologies à base de cette énergie, et installer une technopole consacrée au développement de ses applications dans tous les domaines socio-économiques : ça c'est de la prospective énergétique capable de modifier les fondements technologiques de notre auto-épanouissement...
Le reste est accessoire, ou comme ici dérisoire ; même s'il s'agit d'une initiative privée contre laquelle les autorités peuvent difficielement agir : mais ne surtout pas dérouler le tapis rouge public à de tels projets sans grands lendemains chez nous... _________________ http://www.afrocentricite.com/ Umoja Ni Nguvu !!!
Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
comme Patrice Lumumba,
comme Walter Rodney,
comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
Posté le: Dim 27 Juil 2008 03:31 Sujet du message:
Salut Adina,
C’est gentil de nous partager ce genre d’infos, mais toi, sœur (frère) qu’en penses-tu ? Je considère les forums comme des lieux de partage où l’on apporte certes de l’info, si on la juge pertinente, mais où nos avis peuvent nous édifier au mieux.
Les biocarburants ? Pourquoi pas ? Mais pour quoi faire ? C’est l’une des questions que je me pose souvent lorsque l’on m’apporte quelque chose, lorsqu’on me propose ce que je n’ai pas et surtout ce que je n’ai pas demandé.
Comme tout ce qui est nouveau (ou paraît nouveau), on entend tout et son contraire.
Je disais donc, « les biocarburants, pourquoi faire ? »
- Pour gagner de l’argent ? Oui ! c’est sûr que ça rapporte, et ça rapporte même beaucoup de sous. Sur les 322.462 km2 de superficie que compte ce beau et merveilleux pays, il y aurait de quoi faire en effet, pour donner un véritable coup de fouet à la politique énergétique du pays. En plus de la manne que cela pourrait éventuellement rapporter, l’indépendance énergétique du pays… le temps que cette source existera pourra peut-être être assurée. Tout le monde sait que pour assurer l’indépendance énergétique de la France, de Gaulle mit sur pieds sur ce qui est devenu avec le temps Total, ex-Total Fina Elf, ex-Elf Aquitaine et ex-ERAP… Malgré le lourd tribu que nos pays paient, il faut reconnaître que la réussite est éclatante pour les Français.
- Pour « faire comme les autres » ? Je ne suis pas de cet avis. E effet, depuis que ce mot est à la mode, à la page plutôt, il ne se passe pas une journée sans qu’on nous sorte une success-story qui n’y soit liée : les généraux brésiliens, l’île Maurice etc. On ne lance pas une politique d’une telle envergure sans en mesurer l’impact. Il faut que nos Etats (c’est valable non seulement pour la CI, mais aussi pour les autres) pèsent bien le pour et le contre avant de se lancer là-dedans ou de subventionner éventuellement les privés qui s’y risqueraient :
o J’ai suivi un reportage il y a quelques mois de cela à TV et comme nombre de ceux qui l’ignoraient sûrement, j’ai découvert avec effroi combien la production d’éthanol dans la région de Sao Paulo, par une famille brésilienne d’origine italienne, pouvait polluer. Quand je parle de pollution, c’est une pollution à une échelle effrayante. En effet, après avoir récolté la canne, il faut brûler une grande quantité pour assécher la canne. Et ce qui est dégagé dans l’atmosphère une quantité incroyable de fumée polluante. On pourra me rétorquer « on ne fait pas d’omelette sans casser les œufs ». Certes, mais c’est une porte que l’on pourra rouvrir plus tard ;
o Lors du dernier sommet de la FAO, les biocarburants ont été cloués au pilori comme un des responsables de la flambée des prix de l’agroalimentaire. Lula (et pour cause) fut un défenseur acharné de la chose. On peut trouver cette accusation excessive, mais je pense que faire les biocarburants pour nos pays, en l’état actuel des choses revient pratiquement à faire la même chose que ce qui nous est reproché aujourd’hui à grands cris. Comme le dit Ogo, on ne peut mettre à disposition des millions d’hectares pour une telle activité alors que cette terre pourrai servir à faire enfin de l’agriculture vivrière, en lieu et place de l’agriculture de rente. C’est comme si, encore une fois on investissait des milliards et des milliards dans le caco, le café, la vanille, l’hévéa (quoi que…).
Pour ne pas être trop long :
- Assurons d’abord notre autosuffisance alimentaire en investissant massivement pour nous nourrir ;
- Regardons ensuite ce qu’on peut exporter pour nous rapporter de l’argent ;
- Que ceux d’entre nous qui ont du pétrole le vendent aux pays frères et voisins à des prix raisonnables et voir par la suite ce que ces pays non pétroliers ni gaziers peuvent apporter aux autres. Pourquoi ne pas s’inspirer de l’échange « médecins contre pétrole » effectué entre Cuba et le Venezuela ?
Allez, @+, M82 _________________ Tambola na mokili, o mona mayandzi
C’est gentil de nous partager ce genre d’infos, mais toi, sœur (frère) qu’en penses-tu ? Je considère les forums comme des lieux de partage où l’on apporte certes de l’info, si on la juge pertinente, mais où nos avis peuvent nous édifier au mieux.
Les biocarburants ? Pourquoi pas ? Mais pour quoi faire ? C’est l’une des questions que je me pose souvent lorsque l’on m’apporte quelque chose, lorsqu’on me propose ce que je n’ai pas et surtout ce que je n’ai pas demandé.
Comme tout ce qui est nouveau (ou paraît nouveau), on entend tout et son contraire.
Je disais donc, « les biocarburants, pourquoi faire ? »
- Pour gagner de l’argent ? Oui ! c’est sûr que ça rapporte, et ça rapporte même beaucoup de sous. Sur les 322.462 km2 de superficie que compte ce beau et merveilleux pays, il y aurait de quoi faire en effet, pour donner un véritable coup de fouet à la politique énergétique du pays. En plus de la manne que cela pourrait éventuellement rapporter, l’indépendance énergétique du pays… le temps que cette source existera pourra peut-être être assurée. Tout le monde sait que pour assurer l’indépendance énergétique de la France, de Gaulle mit sur pieds sur ce qui est devenu avec le temps Total, ex-Total Fina Elf, ex-Elf Aquitaine et ex-ERAP… Malgré le lourd tribu que nos pays paient, il faut reconnaître que la réussite est éclatante pour les Français.
- Pour « faire comme les autres » ? Je ne suis pas de cet avis. E effet, depuis que ce mot est à la mode, à la page plutôt, il ne se passe pas une journée sans qu’on nous sorte une success-story qui n’y soit liée : les généraux brésiliens, l’île Maurice etc. On ne lance pas une politique d’une telle envergure sans en mesurer l’impact. Il faut que nos Etats (c’est valable non seulement pour la CI, mais aussi pour les autres) pèsent bien le pour et le contre avant de se lancer là-dedans ou de subventionner éventuellement les privés qui s’y risqueraient :
o J’ai suivi un reportage il y a quelques mois de cela à TV et comme nombre de ceux qui l’ignoraient sûrement, j’ai découvert avec effroi combien la production d’éthanol dans la région de Sao Paulo, par une famille brésilienne d’origine italienne, pouvait polluer. Quand je parle de pollution, c’est une pollution à une échelle effrayante. En effet, après avoir récolté la canne, il faut brûler une grande quantité pour assécher la canne. Et ce qui est dégagé dans l’atmosphère une quantité incroyable de fumée polluante. On pourra me rétorquer « on ne fait pas d’omelette sans casser les œufs ». Certes, mais c’est une porte que l’on pourra rouvrir plus tard ;
o Lors du dernier sommet de la FAO, les biocarburants ont été cloués au pilori comme un des responsables de la flambée des prix de l’agroalimentaire. Lula (et pour cause) fut un défenseur acharné de la chose. On peut trouver cette accusation excessive, mais je pense que faire les biocarburants pour nos pays, en l’état actuel des choses revient pratiquement à faire la même chose que ce qui nous est reproché aujourd’hui à grands cris. Comme le dit Ogo, on ne peut mettre à disposition des millions d’hectares pour une telle activité alors que cette terre pourrai servir à faire enfin de l’agriculture vivrière, en lieu et place de l’agriculture de rente. C’est comme si, encore une fois on investissait des milliards et des milliards dans le caco, le café, la vanille, l’hévéa (quoi que…).
Pour ne pas être trop long :
- Assurons d’abord notre autosuffisance alimentaire en investissant massivement pour nous nourrir ;
- Regardons ensuite ce qu’on peut exporter pour nous rapporter de l’argent ;
- Que ceux d’entre nous qui ont du pétrole le vendent aux pays frères et voisins à des prix raisonnables et voir par la suite ce que ces pays non pétroliers ni gaziers peuvent apporter aux autres. Pourquoi ne pas s’inspirer de l’échange « médecins contre pétrole » effectué entre Cuba et le Venezuela ?
Allez, @+, M82
Salut M82
Si je préfère juste passer l'info, c'est parce que je trouve que certains grioonautes sont beaucoup plus pertinents niveau analyses que moi mais j'ai une opinion bien sûr, qui est quasiment la même que celle de plusieurs ici: puisqu'il est certain qu'on ne va pas se passer d'automobiles en Afrique et qu'il faudra donc encore et toujours du carburant, autant en produire qui soit aussitôt utilisable, contrairement au pétrole; MAIS comme les biocarburants malheureusement augmentent la pollution et détériorent durablement le sol, ils contribuent à la famine en causant mécaniquement l'augmentation des prix des matières premières, so...tout ce verbiage pour te dire que je suis contre...voilà
A+ _________________ Mu mpenda mu dangwanè kanga...
Si je préfère juste passer l'info, c'est parce que je trouve que certains grioonautes sont beaucoup plus pertinents niveau analyses que moi mais j'ai une opinion bien sûr, qui est quasiment la même que celle de plusieurs ici: puisqu'il est certain qu'on ne va pas se passer d'automobiles en Afrique et qu'il faudra donc encore et toujours du carburant, autant en produire qui soit aussitôt utilisable, contrairement au pétrole; MAIS comme les biocarburants malheureusement augmentent la pollution et détériorent durablement le sol, ils contribuent à la famine en causant mécaniquement l'augmentation des prix des matières premières, so...tout ce verbiage pour te dire que je suis contre...voilà
A+
Merci
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mais j'ai une opinion bien sûr, qui est quasiment la même que celle de plusieurs ici: puisqu'il est certain qu'on ne va pas se passer d'automobiles en Afrique et qu'il faudra donc encore et toujours du carburant, autant en produire qui soit aussitôt utilisable, contrairement au pétrole; MAIS comme les biocarburants malheureusement augmentent la pollution et détériorent durablement le sol, ils contribuent à la famine en causant mécaniquement l'augmentation des prix des matières premières, so...tout ce verbiage pour te dire que je suis contre...voilà 
