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Africanisme, La Crise d'une illusion, de Ch. Didier Gondola

 
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ARDIN
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MessagePosté le: Jeu 04 Sep 2008 18:27    Sujet du message: Africanisme, La Crise d'une illusion, de Ch. Didier Gondola Répondre en citant



Paru en octobre 2007, le livre de Charles Didier Gondola, intitulé Africanisme, la crise d’une illusion est un chef d’œuvre, qui vient de faire son entrée au musée de la littérature exégète africaine, aux cotés de "Nations Nègres et Culture", "Négritude et Négrologues","Cheikh Anta Diop Volney et le Sphinx", etc.…

Africanisme, La crise d’une illusion, est le livre qui dissèque la caste d’intellectuels racistes et leur idéologie qui enveloppe les rapports entre européens et africains, celle qui alimente le discours sur l’Afrique et l’influence qu’elle exerce sur une partie des élites africaines.

L’exercice s’exécute dans un style fluide, alléchant et percutant, ou se décèle l’influence de Théophile Obenga; celui qui avec Cheikh Anta Diop, a amorcé l’abattage de l’Africanisme.
Charles Didier Gondola vient dans cet ouvrage, donner le coup de grâce à la suite de "Le Sens de la lutte contre l’Africanisme eurocentriste".

Ce livre, c’est la pièce manquante du puzzle qui nous fallait pour renforcer dans nos esprits, "l'imperatif afrocentrique", l'urgence d'une rupture systématique avec le paradigme eurocentriste pour couronner la conviction affirmée de Frantz Fanon, l’érudition de Cheikh Anta Diop, Théophile Obenga, Joseph Ki-Zerbo, Jean Marc Ela, etc…, la dénonciation d’Aimé Césaire et la colère de Mongo Beti afin que le Nègre cesse d’être «l’être aux multiples visages, qui se prête à toutes les…sauces, à tous les usages, à toutes les interprétations, à toutes les évaluations» [1].

[1]Oscar Pfouma, «Le Nègre de Velasquez et le Miroir de l’histoire» Page 50.
_________________
l'Hommage a Cheikh Anta Diop sur PER-ANKH
l'Hommage a Mongo Beti sur PER-ANKH
l'Hommage a Aime Cesaire sur PER-ANKH

LPC-U : CONSTRUIRE LE CONGO POUR L'UNITÉ DE L'AFRIQUE


Dernière édition par ARDIN le Mar 18 Nov 2008 00:40; édité 2 fois
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Yedidia
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MessagePosté le: Jeu 04 Sep 2008 20:04    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, faites d’ores et déjà une place dans votre bibliothèque pour le Gondola… et de préférence, pas très loin de votre "Damnés de la terre" et de votre "Négritude et négrologues."

C’est, pour sûr, un ouvrage qui compte.
Avec un serein auquel l’"autre" africanisme (qui soit dit en passant couve aussi une crise) ne nous avait pas habitués- l’auteur plante un miroir des plus justes devant L’Africanisme classique de tradition française. Inutile de dire que ce qui peut s’y voir est des moins supportables...
Ainsi, l’autre africanisme qui, bouté hors de l’université, avait fini par prendre le langage de la rue, semble retrouver ici une voix neuve et claire qui réintroduit quelques conditions de la possibilité d’un débat... Reste à espérer, que ceux d’en face trouveront le courage da garder les yeux ouverts…
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Mayombe82
Grioonaute 1


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MessagePosté le: Sam 06 Sep 2008 11:16    Sujet du message: Répondre en citant

Hamjambo,

C’est avec un réel plaisir d’ogre et de vorace réunis que j’ai malaxé, pétri, lu, dévoré, avalé, trituré et commencé à digérer ce bouquin. Ce livre est simplement à classer au panthéon des livres des afrocentristes.
Je sais qu’un long débat a impliqué sur ce site divers frères qui se sont plus ou moins opposés sur ce concept qui fait couler tant d’encre, tant de salive : l’afrocentricité.

Charles-Didier Gondola est un Kemite originaire de l’actuelle RDC. Il connaît bien le système universitaire français, ce qui lui donne beaucoup de crédibilité lorsqu’il tape dessus. Et lorsque je dis qu’il « tape dessus », ce n’est pas comme un bourrin qui a un marteau dans la tête et voit tous les problèmes du monde comme des clous sur lesquels il faut cogner, peu importe le résultat. Non, pour Charles-Didier Gondola, l’Université française et les africanistes ne sont pas ce clou sur lequel il taperait, ce n’est pas le punching-ball sur lequel il cognerait pour se faire plaisir.
Pour avoir étudié en France, plus précisément en région parisienne, l’histoire ; pour avoir côtoyé certains enseignants français qui lui ont transmis une partie de leur savoir ; pour avoir vécu la condition de Kémite dans ce pays, pour toutes ces raisons et bien d’autres, l’homme a de la crédibilité lorsqu’il balaie nombre de poncifs érigés en dogme depuis la nuit des temps en Occident, par des « chercheurs », « spécialistes », « experts » occidentaux de tous poils, en mal de compétences, en panne de reconnaissance, au sujet de notre Alma mater. Charles-Didier Gondola n’est pas le Nègre qui a passé 2 jours ou 3 semaines logé dans un palace francilien et est parti en Afrique ou aux USA pondre tout et n’importe quoi sur les africanismes. Non, et 77 fois 7 fois non, il les a lus, il les a étudiés, il les a côtoyés. Mieux, depuis qu’il vit aux USA, il a pu comparer, faire la différence et mettre en évidence le hiatus immense qui existe entre les africanismes européens et ceux d’outre atlantique par exemple. Il nous démontre par a+b, comme dans les maths que pendant que ceux d’Europe participent + ou – délibérément à l’enfoncement perpétuel de ce que la France considère comme sa chasse gardée (son ex-empire colonial de l’AOF aux Comores et à Madagascar en passant par l’AEF et le Territoire de Afars et des Issas), les africanistes d’Amérique du Nord, sans être pour autant des enfants de cœur ont compris depuis un petit moment qu’il n’est pas possible de parler d’un continent sans donner la parole aux femmes et hommes dudit continent ! Elémentaire, mon cher Watson, aurait dit l’autre. Pourtant, ce n’est pas ce qui s’observe en France. Quand les africanistes français (entendre par là « blancs », car Gondola ne mâche pas ses mots) donnent la parole à un Nègre (historien, sociologue etc.) travaillant sur l’Afrique et/ou les Africains, il doit systématiquement s’aligner sur leurs vues. Sinon, il aura beau être brillant, major de ceci, lauréat de cela, il aura au mieux, droit à un poste de prof de lycée voire de collège. Oh ! on lui donnera peut-être quelques miettes appelées « heures de TD » dans un université de province (Paris est trop sacrée), et la messe sera dite.

Dans ce livre, les comparaisons entre les africanistes américains et ceux d’Europe (entendre par là, « blancs » de France) est édifiant. Vraiment édifiant ! En Amérique, ils ont compris qu’il fallait impliquer au maximum les ressortissants de ce continent car cela donne de la crédibilité aux travaux et c’est aussi très enrichissant pour eux, c’est d’un pragmatisme à nul autre pareille dont les africanistes français ne veulent pas. Absolument pas ! Un peu comme dirait Th. Obenga, « C’est le retour de l’homme pressé ! » Je mets personnellement l’accent à dessein sur ce parallèle car, je suis souvent dépité de voir que nombre de frères et sœurs vivant en Europe continuent à croire aux mythes des différents « chercheurs » et « experts » qui vont chez nous, qui dorment au PLM du coin, au Méridien, 1 semaine ou 1 mois, qui discutent avec des ministres, des directeurs, et qui rentrés en Europe lâchent des pavés de 300 ou 500 pages truffés de mensonges, de grossièretés, d’approximations rédhibitoires. Ces frères et sœurs achètent ces livres, les dévorent, s’en délectent et croient ainsi garder une attache avec le continent père ! Combien même ceux et celles qui font des 3èmes cycles leur racontent les calvaires subis, les invraisemblances qu’ils rencontrent, rien à faire, le poids de l’esclavage et de la colonisation sont trop lourds et les africanistes européens ont toujours la côte. Ils sont magnifiés !

Charles-Didier Gondola lui, les remet à leur place. Sans la moindre injure, et comme le dit si bien Ardin, ce livre est vraiment dans la lignée de « Le Sens de la lutte contre l’Africanisme eurocentriste » à n’en pas douter. Ce jeune kémite (il est dans 40 aine) lance par ce livre une belle invitation à l’appropriation de notre histoire, de nos cultures. Il détaille par le menu comment faire pour enseigner dans le système universitaire US, et ce n’est pas la tarte normande que veulent nous faire croire certains ici, en France. Si les études africaines aux USA ont une telle ampleur, ce n’est pas parce que ces gens auraient des sous à ne plus savoir qu’en faire. Non, il y a un réel intérêt à investir autant et surtout, contrairement à la France, les études africaines ne sont pas la chasse gardée d’une caste d’hommes et de femmes qui font la pluie et le beau temps et qui balancent constamment que « sans eux, le déluge »*.

Rarement les africanistes européens ont été attaqués de front comme le fait Gondola. Cela dénote d’une véritable prise de conscience de sa part. quand un homme vous explique pourquoi il a dit « non » à un de ses profs qui lui proposait un sujet sur l’histoire de France, et qu’il l’explique le plus clairement possible, avec des évidences que nous laissons parfois passer telles des balles de tennis, cela force le respect. Quand un homme rappelle sur papier que l’étudiant africain en Europe côtoie quasiment tout le monde (ses enseignants, donc une partie de l’élite quand même ; le boulanger ou autre chef d’entreprise où il va faire ses petits boulots ; ses voisins de la cité où il demeure ; ceux et celles qui prennent les transports en commun comme lui) tandis que l’Européen qui va chez nous… bref ! Qui connaît vraiment l’autre ? Qui s’intéresse réellement à l’autre ? Qui est mieux fondé à parler de l’autre ?

Grioonautes, lisez ce livre et faites le lire autour de vous. Discutez en. N’hésitez pas à le critiquer nul n’est parfait, n’est ce pas).
@+, M82

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*: Moi-même quis abonné depuis des années à l'hebdomadaire Jeune Afrique, je n'ai pas été surpris de voir que dans leur dernir numéro, ils donnaient encore la part belle à notre très cher "ami" Jean-Pierre Chrétien pour parler du Rwanda, qui fait partie de sa chasse gardée...
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Mayombe82
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MessagePosté le: Sam 06 Sep 2008 11:23    Sujet du message: Répondre en citant

En attendant que nous ayons le plaisir de le recevoir en France, http://www.iupui.edu/featured/gondola.html. Ceux et celles qui voudraient lui adresser une critique, surtout ne pas hésiter, il est de prime abord sympa et fourmille de projets pour son continent.

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bamiléké
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MessagePosté le: Dim 07 Sep 2008 13:30    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
*: Moi-même quis abonné depuis des années à l'hebdomadaire Jeune Afrique, je n'ai pas été surpris de voir que dans leur dernir numéro, ils donnaient encore la part belle à notre très cher "ami" Jean-Pierre Chrétien pour parler du Rwanda, qui fait partie de sa chasse gardée


Abonné à Jeune Afrique ????? Rolling Eyes ... Tu m'étonnes ...
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« nan laara an saara » :
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Mayombe82
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MessagePosté le: Dim 07 Sep 2008 15:18    Sujet du message: Répondre en citant

bamiléké a écrit:
Citation:
*: Moi-même quis abonné depuis des années à l'hebdomadaire Jeune Afrique, je n'ai pas été surpris de voir que dans leur dernir numéro, ils donnaient encore la part belle à notre très cher "ami" Jean-Pierre Chrétien pour parler du Rwanda, qui fait partie de sa chasse gardée


Abonné à Jeune Afrique ????? Rolling Eyes ... Tu m'étonnes ...


Comme tu dsi, mais vu que je n'ai aucun autre journal papier qui puisse m'informer sur mon continent, je fais avec les moyens de bord. Le temps où je me délectai des analyses fines d'un Sennen Andriamirado (1945-1997) est largement révolu. Quand je lis ce genre de canard, ce ne sont plus les analyses fines, saillaintes que je cherche, mais l’info tout simplement. « Faute de grives, on mange des merles ».

Il y avait L'Autre Afrique, de Jean-Baptiste Placca (un ancien du 57 Bis rue d'Auteuil), mais faute de sous, il a mis la clé 2 fois sous le paillasson... Crying or Very sad
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Dim 07 Sep 2008 19:33    Sujet du message: Répondre en citant

Didier Gondola a écrit:
L'incarcération du savoir africain dans le moule de la penséeoccidentale constitue l'obstacle majeur à la renaissance africaine.

[...] L'heure est venue pour la nouvelle génération d'intellectuels africains de questionner une discipline dont les déclamations ex professo cultivent une vision passéiste de l'Afrique.

(p.24)

Gondola rapporte, entre autres :

* Qu'environ 3/4 des doctorants en études africaines des universités françaises sont des Africains (Continent + Diaspora, notamment antillaise). Pourtant, les nouveaux enseignants en Etudes Africaines sont recrutés quasi-exclusivement parmi le dernier quart de doctorants, à savoir les non-Nègres, plus précisément les Blancs : en France, la discrimination à l'embauche des Nègres serait encore plus sévère dans les fac et institutions de recherche que sur les chantiers clandestins de BTP...

Comme les crédits de recherches sur le terrain africain sont de plus en plus rares, on se retrouve avec des enseignants blancs - des Africanistes - n'ayant quasiment jamais rencontré (de visu) leur objet d'étude, et qui se spécialisent dans l'étude des publications de leurs maîtres à penser, dont certains sont ainsi devenus de véritables gourous, au fil des décennies...

Donc une connaissance (?) africaniste de l'Afrique devenue quasi-exclusivement livresque, puisée à des ouvrages parfois anciens (dépassés), d'une négrophobie épistémologique souvent "enragée". Dans ce contexte de décrépitude scientifique, les 3/4 de doctarants africains servent comme des apporteurs de matériau. En effet, à l'occasion de leurs vacances en Afrique, ou grâce à leurs contacts familiaux avec le Contient-Mère, et des régions diasporales, les doctarants africains-antillais irriguent leurs profs blancs d'informations " de terrain": ils apportent de la matière à penser mais ,sont subrepticement exclus des processus d'élaboration de la pensée africaniste...


* Les gourous africanistes sont souvent des universitaires médiocres auxquels leurs collègues des autres domaines de recherche auraient abandonné le terrain africain, tenu pour parent pauvre de la recherche universitaire française. Ce qui explique que l'on y trouve des nigauds façon Bernard Lugan tenant une place exorbitante malgré leur imbécilité abyssale. Cela explique également la place particulièrement prépondérante qu'y tiennent des Français blancs d'origine étrangère (Sophia Mappa, Coquery-Vidrovitch, etc.), notamment les femmes ; puisque la concurrence y est moins âpre entre Blancs, en raison du caractère peu prestigieux des perspectives de carrière, comparativement aux autres domaines de recherche universitaire...

On comprend alors pourquoi un jeune chercheur africain talentueux (autrefois Ama Mazama, puis déosrmais Didier Gondola, etc.) qui s'immisce dans un tel milieu de cancres universitaires blancs soit regardé comme une très grave menace des situations professionnelles et académiques usurpées. Sauf si (comme Achille Mbembe, Elykia Mbokolo?) ces talents africains parviennent à cultiver une docilité épistémologique compatible avec (ou s'accommodant de) la négrophobie généralisée en africanisme...
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Mayombe82
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Inscrit le: 28 Aoû 2005
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MessagePosté le: Dim 07 Sep 2008 19:52    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Donc une connaissance (?) africaniste de l'Afrique devenue quasi-exclusivement livresque, puisée à des ouvrages parfois anciens (dépassés), d'une négrophobie épistémologique souvent "enragée". Dans ce contexte de décrépitude scientifique, les 3/4 de doctarants africains servent comme des apporteurs de matériau. En effet, à l'occasion de leurs vacances en Afrique, ou grâce à leurs contacts familiaux avec le Contient-Mère, et des régions diasporales, les doctarants africains-antillais irriguent leurs profs blancs d'informations " de terrain": ils apportent de la matière à penser mais ,sont subrepticement exclus des processus d'élaboration de la pensée africaniste...


* Les gourous africanistes sont souvent des universitaires médiocres auxquels leurs collègues des autres domaines de recherche auraient abandonné le terrain africain, tenu pour parent pauvre de la recherche universitaire française. Ce qui explique que l'on y trouve des nigauds façon Bernard Lugan tenant une place exorbitante malgré leur imbécilité abyssale. Cela explique également la place particulièrement prépondérante qu'y tiennent des Français blancs d'origine étrangère (Sophia Mappa, Coquery-Vidrovitch, etc.), notamment les femmes ; puisque la concurrence y est moins âpre entre Blancs, en raison du caractère peu prestigieux des perspectives de carrière, comparativement aux autres domaines de recherche universitaire...


Il faudrait que ces choses soient dites plus souvent, et pourquoi pas tout le temps diffusées. Un frère devait entamer il y a quelques années une thèse d’histoire. Il vit en province et la dame avec qui il était censé « travailler » (sic!) lui proposa un sujet qui nécessitait d’aller obligatoirement chercher le matériau au pays. Il posa clairement la question des revenus (bourse), elle lui fit comprendre qu’il n’y avait aucun financement de prévu. Lorsqu’il renonça à ce sujet, elle vit rouge. Je ne vous raconte même pas ses propos. Elle passe la plupart de son temps à Paris, descend dans les deux villes de province où elle est « la spécialiste » de l’Afrique centrale, 2 jours/mois (1 jour/ville). Elle rencontre vite fait ses thésards, ramasse tout ce qu’elle peut et va en récolter les lauriers à Paris lors des conférences, séminaires et autres symposiums sans citer ses étudiants. La dernière fois qu’elle a mis ses pieds tout propres, bien nettoyés en Afrique centrale ? Ouh ! la la, je me demande même si mon arrière arrière grand père était programme de son père… Shocked

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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mar 09 Sep 2008 10:02    Sujet du message: Répondre en citant

La négrophobie académique de l'africanisme français avait été déjà bien analysée par Cheikh Anta Diop, Mongo Béti, Théophile Obenga, Jean-Marc Ela et beaucoup d'autres auteurs africains...

Mais l'une des valeurs ajoutées de Didier Gondola consiste dans cette sociologie des acteurs et institutions africanistes français, qui nous rappelle clairement que ce n'est pas seulement le discours africaniste qui est viscéralement négrophobe ; ce sont d'abord et surtout les auteurs de ce discours qui sont racistes, profondément imbus de la suprématie blanche sur les nations colonisées/esclavagisées, manifestant si rarement quelque sympathie pour leur objet d'étude (l'Afrique) qu'ils considèrent souvent de très haut, depuis leur piédestal de gens civilisés, de surcroît (prétendument) érudits...

D'où cette réticence du contact avec le terrain (en dehors des palaces et autres palais de dictateurs africains patronnés par leur pays), avec les gens africains tenus fermement à distance par une recherche essentiellement effectuées dans les archives (coloniales) françaises. Or, ces archives disent principalement le point de vue des colons, de l'administration coloniale, plutôt que celui des colonisés : c'est donc une perspective "colonialocentrée", un discours hétérodoxe sur l'Afrique...

Gondola insiste bien sur le fait qu'un tel discours a sa propre légitimité, et ne saurait être condamné a priori ; sauf qu'en l'occurrence il se prétend être LE discours par excellence sur l'Afrique, le seul possible/admissible, qui proteste sempiternellement de sa sacro-sainte scientificité, et dont les gourous ont vite fait de vilipender les rares auteurs africains qui travaillent à s'en émanciper : c'est donc l'hégémonie du discours africaniste sur l'Afrique, au moins autant que l'aridité dudit discours, que fustige Didier Gondola ; lequel considère que cette hégémonie est illusoire, car on ne saurait empêcher indéfiniment les Africains de parler eux-mêmes pour leur propre compte. A cet égard, la section intitulée "L'africanisme contre l'afrocentrisme" (pp 99-103) m'a paru particulièrement savoureuse...

Didier Gondola a écrit:
Les africanistes ont tué dans l'oeuf le courant afrocentriste tant en France qu'en Afrique en brandissant le spectre du racisme, incarné, selon eux, par Chiekh anta Diop. Ils ont, selon ela, réduit au silence jusqu'au nom de l'auteur de Nations nègres et cultures (Ela 1989 : 57). Aujourd'hui ils continuent de tenir sous surveillance, voire censurer, toute parole non encadrée parmi les intellectuels africains. Mais voici qu'épouvantés par les vigoureux développements de l'afrocentrisme outre-atlantique, ils s'évertuent d'amorcer non pas un dialogue avec mais un monologue institutionnel contre un courant auquel ils ont refusé au préalable non pas seulement le sceau de scintificité mais aussi le simple droit de cité dans les études africanistes.

(p.100)

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OGOTEMMELI
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Messages: 1498

MessagePosté le: Mar 09 Sep 2008 10:41    Sujet du message: Répondre en citant

Didier Gondola a écrit:
L'Amérique, on en dira tout le mal qu'on voudra, n'est pas frileuse, elle. Aujourd"hui ses universités ouvrent leurs portes à plusieurs jeunes historiens francophones d'Afrique qui y occupent des postes de Professor, Associate professor tandis que d'autres sont en voie de titularisation en tant que Assistant Professor. Pourquoi vouer l'Amérique aux gémonies alors que la France refuse d'incorporer ces chercheurs africains? Comment en même temps s'offusquer que l'amérique recrute ces chercheurs et leur barrer l'entrée dans les universités et les intitutions de recherche en france? Prenez le cas d'achille Mbembe, un chercheur apprécié par les africanistes, avec un talent énorme, il fautle reconnaître, même si, farouchement carriériste, il participe du discours afropessimiste du CAF.

Mbembe a su cultiver des attaches solides au sein du CAF. Entre lui et le politologue Jean-François Bayart, par exemple, naquit très tôt, écrit-il dans son récit biographique, "une collaboration et un appui décisif et jamais démenti". [...]

Son entregent au sein du CAF et ses entrées dans les milieux académiques français ne l'aideront guère à trouver un poste dans une France, écrit-il, a posteriori, où "les perspectives pour un Africain de trouver un travail dans le système universitaire étaient négatives [...]" Quitter cette france intolérante pour un historien africain de l'Afrique formé en France et qui n'aspire à autre chose qu'à apporter sa contribution à ce vaste champ de recherche est plus qu'un exil. On se sent littéralement , comme un boxeur en détresse et sans recours, bousculé, poussé dans les cordes, sans issue, sonné, K.O. C'est un échec personnel pour tous ceux qui contrairement à Mbembe ou à moi-même n'ont pas eu la bonne fortune de trouver un poste ailleurs. Mais c'est aussi une déréliction collective. On sent l'Afrique s'effriter sous nos pieds comme engloutie dans un gigantesque vortex, trahie, aphone, paralysée par l'énormité du crime auquel elle succombe.

Demandons-nous dans quel état se retrouvent ceux qui, comme des souris entre les griffes du chat, restent sous la botte des africanistes. Ceux qui restent sont réduits à une condition aiguë d'aphasie intellectuelle. Ne rien entendre, ne rien voir, ne rien dire, quand les africanistes sacrifient l'Afrique sur l'autel de l'érudition. Le chercheur africain en France souffre d'une sorte de schizophrénie inetllectuelle. A froce de jouer les béni-oui-oui, mais les coeurs remplis de frustation, nos jeunes chercheurs se retrouvent en déphasage avec la réalité, dans une impasse intellectuelle qui ne leur permet plus de se prononcer avec lucidité et sincérité sur les questions ondamentales de notre discipline.

(pp.135-136)

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Didier_Daan
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Messages: 569

MessagePosté le: Mar 09 Sep 2008 13:54    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
Didier Gondola a écrit:
(p.24)

en France, la discrimination à l'embauche des Nègres serait encore plus sévère dans les fac et institutions de recherche que sur les chantiers clandestins de BTP...

La comparaison est absolument inappropriée. Tellement c'est lapalissade....
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ARDIN
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Messages: 1863
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MessagePosté le: Mar 09 Sep 2008 14:53    Sujet du message: Répondre en citant

Didier_Daan a écrit:
OGOTEMMELI a écrit:
Didier Gondola a écrit:
(p.24)

en France, la discrimination à l'embauche des Nègres serait encore plus sévère dans les fac et institutions de recherche que sur les chantiers clandestins de BTP...

La comparaison est absolument inappropriée. Tellement c'est lapalissade....

Qu'est ce qui fait de ca une comparaison inappropriee? Ou situes tu cette lapalissade...
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Merikama
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Inscrit le: 07 Sep 2008
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MessagePosté le: Mar 09 Sep 2008 21:26    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
Les gourous africanistes sont souvent des universitaires médiocres auxquels leurs collègues des autres domaines de recherche auraient abandonné le terrain africain, tenu pour parent pauvre de la recherche universitaire française.

Tout à fait d'accord avec toi, le frère. Et ce qui est insupportable pour nous, c'est le style arrogant, ironique, moqueur, ricaneur, de ces Africanistes incompétents et foncièrement Racistes, qui ne maîtrisent rien de ce qu'il écrivent. Il suffit de lire toutes les "critiques" contre l'historiographie diopienne émanant de ces Africanistes depuis Raymond Mauny, Jean Suret-Canal jusqu'à : François-Xaviez Fauvelle-Aymar, Jean-Pierre Chrétien, Henry Tourneux ou Pascal Vernus pour s'en rendre compte.

Alors même qu'ils ne produisent aucun argument digne de ce nom pour détruire les thèses des chercheurs Africains, ces Africanistes critiquent avec condescendance, mépris, ironie, railleries, ricaneries, tous les travaux des disciples de Cheikh Anta Diop.

L'affreux livre : Afrocentrismes. L'histoire des Africains entre Égypte et Amérique, Paris, Karthala [qui est la maison d'édition de ces boni menteurs, incompétents et Racistes], 2000 en est le parfait exemple.

J'ai adoré la réponse cinglante de Théophile Obenga à ce torchon, dans son : Le sens de la lutte contre l'Africanisme eurocentriste, Paris, Khepera/L'Harmattan, 2001. Et plus particulièrement, le passage sur les fameux isoglosses lexicales et grammaticales de Pascal Vernus (Agrégé de lettres classiques, docteur d'État et directeur d'études en linguistique égyptienne et en philologie à l'École pratique des hautes études à la Sorbonne depuis 1976), dans ses "démonstrations" de l'existence (hypothétique) d'une famille linguistique Chamito-sémitique (ou Afro-Asiatique).

T. Obenga a écrit:
Vernus ne comprend pas bien la signification du mot isoglosse en linguistique. Pour lui, les isoglosses sont des faits de langue : "isoglosses lexicales", c'est-à-dire des faits lexicaux, "isoglosses grammaticales", c'est dire des faits grammaticaux, morphologiques, syntaxiques (que Vernus se garde bien de traiter). Il est le seul linguiste au monde à employer le mot [b]isoglosse dans ce sens qui est évidemment faux.[/b] Quel esprit singulier !

Le mot isoglosse est un terme technique propre à la linguistique géographique, à la dialectologie :

a)- "Each feature of linguistic differences will tend to have its own boundary, which is technically known as an isogloss (E. H. Sturtevant, An introduction to Linguistic Science, New Haven, Yale University Press, 1947, 1956, 1960, p. 33, § 50)

b)- "Isogloss is a term used for a line drawn form location to location along the outer limits of characteristic features" (Winfred P. Lehmann, Historical Linguistics : an Introduction, New York, Holt, Rinehart & Winston, 1962, p. 118)

J'espère que Pascal Vernus, directeur d'études à l'École pratique des hautes études, IVe section (Paris), auteur de nombreux travaux en philologie et en linguistique, connaît désormais le sens technique, scientifique, linguistique du mot qu'il adore : isoglosse, c'est-à-dire une ligne de frontière géographique délimitant l'aire dans laquelle un fait linguistique donné apparaît.
Le sens de la lutte contre l'africanisme, P. 24-25

Les Africanistes ré-inventent, transforment, dévoient, des termes pourtant clairement établis pour donner une "houra" à leurs rêveries. C'est ainsi encore que Pascal Vernus décrète unilatéralement des concepts pompeux sans aucun sens, du genre : "communauté linguistique de nature aérale".

T. Obenga a écrit:
Qu'est ce qu'une communauté linguistique de nature "aérale" ? (p. 172 et sv. de la contribution de Vernus).

Les Anglais (et Américains) parlent de "aerial photography", "aerial roots", quand la langue française normative dit "photographie aérienne", "racines aériennes" : aréal, féminin aréale ne semble pas être vraiment courant. Si Vernus est un savant pompeux, c'est pour cacher la faiblesse notoire de ses prétendues comparaisons linguistiques
Le sens de la lutte, P. 25

Il est donc clair pour nous que tous les Africanistes ont des compétences douteuses au regard de la position qu'ils occupent dans les centres de recherche français dont le prestige voudrait nous dissimuler la réalité. Il ressort de l'analyse pertinente de T. Obenga de la contribution de Vernus, que ce monsieur n'a aucune maîtrise de l'égyptien ancien alors qu'il use du titre d'égyptologue. C'est pathétique …

OGOTEMMELI a écrit:
Didier Gondola a écrit:
Les africanistes ont tué dans l'oeuf le courant afrocentriste tant en France qu'en Afrique en brandissant le spectre du racisme, incarné, selon eux, par Chiekh anta Diop. Ils ont, selon Ela, réduit au silence jusqu'au nom de l'auteur de Nations nègres et cultures (Ela 1989 : 57).

Aujourd'hui ils continuent de tenir sous surveillance, voire censurer, toute parole non encadrée parmi les intellectuels africains. Mais voici qu'épouvantés par les vigoureux développements de l'afrocentrisme outre-atlantique, ils s'évertuent d'amorcer non pas un dialogue avec mais un monologue institutionnel contre un courant auquel ils ont refusé au préalable non pas seulement le sceau de scientificité mais aussi le simple droit de cité dans les études africanistes.

(p.100)

Merci frère OGOTEMMELI, pour ces extraits du livre de Gondola. Ce livre est essentiel. Il fera sûrement partie de mes prochaines acquisitions.

Jean-Marc Ela a tout à fait raison sur ce point. Ce qui est proprement inadmissible, c'est cette propension qu'ont les Africanistes anciens (Mauny et consorts) et nouveaux (Fauvelle-Aymar et alii) de sans cesse taxer Cheikh Anta Diop, et les Afrocentristes/Afrocentriques de Racistes.

Lorsque nous savons dans quelles conditions est né l'Africanisme, on ne peut qu'être étonné. L'Africanisme, n'est rien d'autre qu'un terme plus enjolivé pour ne pas dire ethnologie, c'est-à-dire la simple description des"ethnies" en Afrique. Discipline pseudo-scientifique qui est la cause principale de tous les maux de l'Afrique d'aujourd'hui. Il s'agissait pour le pouvoir colonial, de décrire les "ethnies" pour mieux diviser les Africains et l'Afrique, avec ses conséquences de guerres civiles, de coups d'État, de corruption, de fuite de capitaux vers l'étranger, de destruction et d'assassinat de nos langues, de notre spiritualité. Il est par conséquent très déplacé, dégueulasse, abjecte, de la part de ces Ethnologues des temps modernes (idéologues et incitateurs de tous les génocides en Afrique), de se poser en donneur de leçon de l'Anti-Racisme.

Après avoir reconnu (à demi-mot) que les Anciens Égyptiens ne pouvaient êtres des Blancs, les Africanistes nous pondent aujourd'hui le Mythe du Métisse civilisateur. On essaye de nous faire croire que le génie égyptien serait dû au métissage dès l'origine de sa population. Sans nous démonter scientifiquement en quoi au 3e millénaire av. J.C. (à une époque où tout ce que nous admirons en Égypte était déjà en place), la population égyptienne était-elle métisse.

C'est ainsi que nous pouvons lire des escroqueries du genre : "L'Égypte prédynastique : terre de métissages", titre de la contribution de Béatrix Midant-Reynes à l'ouvrage collectif Afrocentrismes aux éditions Karthala Alors que dans ce même article l'auteur nous dit ceci :

Béatrix Midant-Reynes a écrit:
Les études récentes menées à Adaïma sur environs 200 sujet nagadiens ont montré une population plus proche des séries de références africaines qu'européennes.
Afrocentrismes, P. 164

On est alors en droit de se demander ce qu'entend Midant-Reynes par métissage ? A moins de nier purement et simplement l'existence des Races humaines ou alors de décréter comme Fauvelle-Aymar que l'homme est un Métisse dès les origines, on ne voit où veut en venir l'égyptologue.

Midant-Reynes prétend des "invasions orientales élamites" en Égypte prédynastiques sans nous présenter aucune preuve archéologique comme précédemment pour ce qui est des "études récentes menées à Adaïma sur environs 200 sujet nagadiens". Ce sont ces affirmations gratuites pour discréditent ces Africanistes.

C'est quand même étonnant, cette apologie effrénée du métissage, la nouvelle mode des Africanistes. De sorte que refuser cette idée, c'est rejeter le métissage entant que tel, c'est-à-dire aux yeux des nouveaux Africanistes, refuser le "brassage des cultures", le "village planétaire", l'apologie de l'absence des Races, l'idée de l'existence d'une unique Race humaine (comme si Race = Espèce). Autant alors accepter l'absence de Races chez les autres êtres vivant de la terre et remettre en cause la classification des espèces des naturalistes tels que Linné par exemple.

En clair, pour le "nouvel" Africanisme, rejeter l'idée même du métissage (même si cela est une escroquerie intellectuelle) des Anciens Égyptiens, c'est en somme prôner le Racisme et le communautarisme : Les Afrocentristes/Afrocentriques seraient des Racistes communautaristes aux yeux des Africanistes.

Comme il le montre lui-même dans cette article : Naissance d'une nation noire François-Xavier Fauvelle-Aymar est contre la Renaissance Africaine, contre l'idée même de promouvoir une Identité Noire, une communauté noire comme aux USA.

Pour les Africanistes, les Nègres devraient se contenter de leur situation et se fier à eux seuls (les Africanistes) pour sensibiliser les décideurs occidentaux quand aux problèmes de l'Afrique et des Noirs. Les Nègres devraient fermer leur gueule et les laisser (eux les Africanistes) travailler pour eux, écrire leur propre histoire, décider quelle politique appliquer à l'Afrique et tout cela au nom du métissage, du "village planétaire" et de la "Race humaine" …

Didier Gondola a écrit:
Prenez le cas d'Achille Mbembe, un chercheur apprécié par les africanistes, avec un talent énorme, il faut le reconnaître, même si, farouchement carriériste, il participe du discours afropessimiste du CAF.

Mbembe a su cultiver des attaches solides au sein du CAF. Entre lui et le politologue Jean-François Bayart, par exemple, naquit très tôt, écrit-il dans son récit biographique, "une collaboration et un appui décisif et jamais démenti". [...]

L'extrait de Gondola que tu as reproduit ici, OGOTEMMELI est très émouvant pour le Nègre que je suis et qui ressent dans sa chair, cette souffrance qu'a subit l'auteur.

Les Achille Mbembé, Elikia M'Bokolo (quand je pense que ce dernier a osé préfacer le torchon de François-Xavier Fauvelle-Aymar : l'Afrique de Cheikh Anta Diop, Histoire et idéologie, Karthala, 1996. Un recueil de bavardages inutiles), participent clairement, au même titre que les Bongo, au retard de l'Afrique. C'est vraiment dommage.
_________________


"L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir". THOMAS SANKARA

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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mer 10 Sep 2008 19:37    Sujet du message: Répondre en citant

Merikama, je voudrais te souhaiter la bienvenue sur ce forum à titre personnel et en tant que modo. C'est un grand plaisir d'observer à quel point nous sommes très en phase sur nombre de sujets concernant notre chère patrie Kama ; particulièrement dans ce topic et celui sur l'afrocentricité...

Pour en revenir à l'ouvrage de Didier Gondola, ce serait vraiment super que tu te le procures dès que possible. Je n'ose rêver qu'il soit inclus incessamment dans les programmes d'enseignement universitaire africains, afin d'édifier tant de nos soeurs et frères qui continuent de considérer les gourous africanistes avec dévotion...

L'un des points cruciaux relevés par Gondola consiste au fait qu'environ 80% des travaux scientifiques ayant l'Afrique pour objet sont réalisés hors du continent, par des non-Africains : notre patrie est le seul continent dans ce cas Exclamation Exclamation Exclamation

En d'autres termes, les Africains sont ceux sur cettet Terre qui ont le moins de connaissance scientifique d'eux-mêmes, de leur histoire, géographie, faune, flore, ressources énergétiques, démographie, santé, etc. Cette méconnaissance radicale de soi est l'une des plus grosses carences de l'Afrique, qui l'expose encore à tous les risques (naturels, économiques, militaires, stratégiques, etc.), dans une sorte d'impuissance collective, d'atonie généralisée, voire de cécité épistémologique...

Ainsi , au delà de l'illusion africaniste, il y a ce manque abyssal d'une connaissance de soi par les Africains, manque entretenu par ceux qui y oont le plus grand intérêt ; et surtout manque qui désormais s'auto-entretient. En effet, une belle brochette d'intellectuels africains (Ouologem, Axelle Kabou, Ka Mana, etc.) participent depuis des décennies à ce dévoiement de soi, à travers une production bibliographique souvent inconséquente, superficielle, voire niaise ; production récupérée dérechef par les Africanistes et autres Afropessimistes professionnels (Stephen Smith...) qui la balancent à la face des Africains tentant de proposer un autre discours...

A ce propos, j'ai beaucoup aimé la contribution de Boubacar Boris Diop dans "L'Afrique répond à Sarkozy" :
Boubacar Boris Diop a écrit:
De façon moins élaborée, mais souvent mus par la même volonté de favoriser un électrochoc, les romanciers [africains] faisaient de leur côté, avec la démesure et les effets de dilatation que seule autorise la fiction, le procès des systèmes politiques postcoloniaux. Les uns et les autres avaient malheureusement tendance à confondre Etat africain et société africaine. Celle-ci était soupçonnée de couver, par le simple fait qu'elle restait elle-même, les germes de sa propre destruction, plusieurs fois annoncée à l'époque - puis aussitôt reportée sine die. C'était là l'exemple achevé d'une vision purement essentialiste de la réalité afroicaine, tournant autour d'elle même, comme le serpent qui se mord la queue, avec une lassante monotonie.

Négligeant les rapports de force politiques réels et l'impact décisif de l'Etat français sur les luttes de pouvoir dans chaque pays de son ex-Empire d'Afrique subsaharienne, la réflexion se polarisait, avec une singulière obstination, sur les effets visibles du désatre au détriment de ses causes profondes, moins spectaculaires il est vrai. Cette littérature, en principe destinée aux Africains, a été en réalité beaucoup plus lue par les Occidentaux. Ceux-ci en ont fait leurs délices et elle leur a procuré un exquis sentiment d'innocence.

Ces auteurs balisaient à leur insu la voie à une négrophobie que l'on voit chaque jour un peu plus paisible et décomplexée, mais qui sait être vulgaire et injurieuse à l'occasion. [...] En France et dans le reste de l'Occident, des essayistes africanisants s'en sont largement servis pour donner une seconde vie aux préjugés les plus incongrus sur le continent.
[p.144]

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ARDIN
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MessagePosté le: Mer 10 Sep 2008 20:40    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
Merikama, je voudrais te souhaiter la bienvenue sur ce forum à titre personnel et en tant que modo. C'est un grand plaisir d'observer à quel point nous sommes très en phase sur nombre de sujets concernant notre chère patrie Kama ; particulièrement dans ce topic et celui sur l'afrocentricité...

Pour en revenir à l'ouvrage de Didier Gondola, ce serait vraiment super que tu te le procures dès que possible. Je n'ose rêver qu'il soit inclus incessamment dans les programmes d'enseignement universitaire africains, afin d'édifier tant de nos soeurs et frères qui continuent de considérer les gourous africanistes avec dévotion...

Merikama, Bienvenu a toi sur ce forum. Il faut en effet se procurer ce bouquin pour soi et pour d'autres. Je reviendrai plus tard pour la suite des echanges. Il y a tant a dire sur ce bouquin.

A bientot.
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Jeu 11 Sep 2008 20:55    Sujet du message: Répondre en citant

Cheikh Anta Diop a écrit:
[...] s'il faut en croire les ouvrages occidentaux, c'est en vain qu'on chercherait jusqu'au cœur de la forêt tropicale, une seule civilisation qui, en dernière analyse, serait l'œuvre de Nègres. [...]Pourtant toutes ces théories "scientifiques" sur le passé africain sont éminemment conséquentes ; elles sont utilitaires, pragmatistes. La vérité, c'est ce qui sert, et, ici, ce qui sert le colonialisme : le but est d'arriver, en se couvrant du manteau de la science, à faire croire au Nègre qu'il n'a jamais été responsable de quoi que ce soit de valable, même pas de ce qui existe chez lui.

[...] L'usage de l'aliénation culturelle comme arme de domination est vieux comme le monde ; chaque fois qu'un peuple a conquis un autre, il l'a utilisée. [...] On saisit le danger qu'il y a à s'instruire de notre passé, de notre société, de notre pensée, sans esprit critique, à travers les ouvrages occidentaux. [...]

Compte tenu de ce qui précède, ces théories [occidentales sur l'Afrique] sont, ''a priori'', fausses, parce qu'elles ne cherchent pas à atteindre la vérité. Si quelqu'une d'entre elles se souciait de le faire, une éducation occidentale faussée depuis des générations la priverait de la force nécessaire pour y parvenir.

Il devient donc indispensable que les Africains se penchent sur leur propre histoire et leur civilisation et étudient celles-ci pour mieux se connaître : arriver ainsi, par la véritable connaissance de leur passé, à rendre périmées, grotesques et désormais inoffensives ces armes culturelles.

Cf. Nations nègres et culture, éd. Présence Africaine, Tome I, Préface de la première édition.

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Chabine
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MessagePosté le: Ven 12 Sep 2008 23:14    Sujet du message: Répondre en citant

Merikama a écrit:
Après avoir reconnu (à demi-mot) que les Anciens Égyptiens ne pouvaient êtres des Blancs, les Africanistes nous pondent aujourd'hui le Mythe du Métisse civilisateur. On essaye de nous faire croire que le génie égyptien serait dû au métissage dès l'origine de sa population. Sans nous démonter scientifiquement en quoi au 3e millénaire av. J.C. (à une époque où tout ce que nous admirons en Égypte était déjà en place), la population égyptienne était-elle métisse.

C'est ainsi que nous pouvons lire des escroqueries du genre : "L'Égypte prédynastique : terre de métissages", titre de la contribution de Béatrix Midant-Reynes à l'ouvrage collectif Afrocentrismes aux éditions Karthala Alors que dans ce même article l'auteur nous dit ceci :

Béatrix Midant-Reynes a écrit:
Les études récentes menées à Adaïma sur environs 200 sujet nagadiens ont montré une population plus proche des séries de références africaines qu'européennes.
Afrocentrismes, P. 164

On est alors en droit de se demander ce qu'entend Midant-Reynes par métissage ? A moins de nier purement et simplement l'existence des Races humaines ou alors de décréter comme Fauvelle-Aymar que l'homme est un Métisse dès les origines, on ne voit où veut en venir l'égyptologue.

Midant-Reynes prétend des "invasions orientales élamites" en Égypte prédynastiques sans nous présenter aucune preuve archéologique comme précédemment pour ce qui est des "études récentes menées à Adaïma sur environs 200 sujet nagadiens". Ce sont ces affirmations gratuites pour discréditent ces Africanistes.

C'est quand même étonnant, cette apologie effrénée du métissage, la nouvelle mode des Africanistes. De sorte que refuser cette idée, c'est rejeter le métissage entant que tel, c'est-à-dire aux yeux des nouveaux Africanistes, refuser le "brassage des cultures", le "village planétaire", l'apologie de l'absence des Races, l'idée de l'existence d'une unique Race humaine (comme si Race = Espèce). Autant alors accepter l'absence de Races chez les autres êtres vivant de la terre et remettre en cause la classification des espèces des naturalistes tels que Linné par exemple.

En clair, pour le "nouvel" Africanisme, rejeter l'idée même du métissage (même si cela est une escroquerie intellectuelle) des Anciens Égyptiens, c'est en somme prôner le Racisme et le communautarisme : Les Afrocentristes/Afrocentriques seraient des Racistes communautaristes aux yeux des Africanistes.


Je pronostique la prochaine orientation de ces "chercheurs" Africanistes :
L'Egypte Antique = Terre de créolité Laughing Laughing Laughing

En cherchant bien, on devrait pouvoir trouver quelques pyramides aux Antilles, qui sait ? Mr. Green

Bon, trève d'âneries, merci de me donner un livre de plus à ajouter à ma liste, les gars, je ne vous remercie pas Razz

Et bienvenue 10 fois sur ce forum, Merikama Wink
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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Mayombe82
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MessagePosté le: Sam 13 Sep 2008 18:31    Sujet du message: Répondre en citant

Hamjambo,

De passage, juste pour dire que c’est un plaisir de voir que ce sujet attire du monde.
Un plaisir, un vrai de vrai ! C’est orgasmique, je dirai même…

Citation:
Didier Gondola a écrit:
Prenez le cas d'Achille Mbembe, un chercheur apprécié par les africanistes, avec un talent énorme, il faut le reconnaître, même si, farouchement carriériste, il participe du discours afropessimiste du CAF.

Mbembe a su cultiver des attaches solides au sein du CAF. Entre lui et le politologue Jean-François Bayart, par exemple, naquit très tôt, écrit-il dans son récit biographique, "une collaboration et un appui décisif et jamais démenti". [...]

L'extrait de Gondola que tu as reproduit ici, OGOTEMMELI est très émouvant pour le Nègre que je suis et qui ressent dans sa chair, cette souffrance qu'a subit l'auteur.

Les Achille Mbembé, Elikia M'Bokolo (quand je pense que ce dernier a osé préfacer le torchon de François-Xavier Fauvelle-Aymar : l'Afrique de Cheikh Anta Diop, Histoire et idéologie, Karthala, 1996. Un recueil de bavardages inutiles), participent clairement, au même titre que les Bongo, au retard de l'Afrique. C'est vraiment dommage.


En effet, j’ai pas mal ricané quand j’ai lu les mots d’Achille Mbembe* au sujet de ce M. Bayart. Je n’ai pas les mots exacts, puisque le livre n’est pas sous ma main (il m’avait été prêté, je n’ai pas encore acheté le mien… Embarassed ), mais ce doit être une chose comme : C’est celui qui a le mieux parlé de l’Afrique. {Les frères Ardin, Hannibal et Ogotemmeli pourront mettre la citation exacte}

Merikama,

Yambi**

Pose-toi la question de savoir (si tu as déjà les réponses, ou si tu t'es déjà posé la question, tant mieux):
- Que fait Elikia M’bokolo pour la Renaissance africaine ?
- Quel est le lien entre cet historien et les milieux africanistes français ?

Je suis désolé, mais dans nos combats quotidiens, nous ne pouvons compter sur un homme comme lui. Malgré son talent et sa culture.

@+, M82
*********************************
*: juste pour notre culture, "mbembe", en langue kuyu (Congo-M'foa) signifie la rougeole. En basa (langue d'Achille, je crois), je ne sais pas ce que ça signifie.
**: si tu ne comprends pas le lingala, je te donnerai la signification plus tard, si tu le souhaites bien entendu... Rolling Eyes
_________________
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Merikama
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MessagePosté le: Dim 14 Sep 2008 18:27    Sujet du message: Répondre en citant

Force et Vitalité aux Ancêtres,

Je vous remercie pour l'accueil. Il ne fait aucun doute que le forum de Grioo.com fait partie des plus grands forums Africains sur la toile. Si ce n'est le plus grand. C'est donc avec joie que je me joins à vous pour apporter ma contribution à une œuvre immense, titanesque : La conscientisation de nos peuples pour la Renaissance Africaine.

Mayombe82 a écrit:
Pose-toi la question de savoir (si tu as déjà les réponses, ou si tu t'es déjà posé la question, tant mieux):
- Que fait Elikia M’bokolo pour la Renaissance africaine ?
- Quel est le lien entre cet historien et les milieux africanistes français ?

En effet, c'est assez rageant tout cela mon frère. Pour un Africain comme moi, né en Côte d'Ivoire et ayant grandi dans les années Houphouët, l'ex-grand manitou de la Françafrique (titre aujourd'hui occupé par son altesse sérénissime Omar Bongo), années d'une aliénation totale sur tous les plans (culturelle, politique, économique) dont nous en mesurons les conséquences aujourd'hui, cette rage est forte.

Houphouët et Senghor ont tué l'Afrique en bloquant son unité pour les beaux yeux de la France. Houphouët et Senghor ont tué l'Afrique en promouvant la francophonie pour les beaux yeux de la France. Houphouët et Senghor ont tué l'Afrique en déroulant le tapis rouge à l'ethnologie coloniale et encore pour l'amour de leur mère patrie : la France. Et la liste est bien longue. Tant que nos intellectuels et leaders ne s'affranchiront pas de la tutelle occidentale dans tous les domaines, jamais l'Afrique ne se redressera..

Aujourd'hui encore en Afrique Il existe des instituts d'ethnologie, des cours d'ethnologie, des thèses de doctorat en ethnologie. Aujourd'hui encore en Afrique, on continue d'utiliser le vocable d'"ethnie" pour qualifier nos langues et on s'étonne comme par enchantement des massacres "inter-ethniques" à la machettes.

Le seul mérite que l'on peut accorder à Elikia M'bokolo, c'est d'avoir déconstruit avec Jean-Loup Amselle, le concept même de l'"ethnie" en Afrique. En effet, il n'y a jamais eu d'"ethnies" en Afrique, il n'y a que des langues africaines. Avant de pouvoir parler d'"ethnies", il faudrait déjà déceler scientifiquement des différences culturelles profondes entre ces soi-disant "ethnies". Au lieu de différences profondes, ce sont plutôt des identités profondes qu'il faut avoir l'honnêteté intellectuelle de reconnaître.

En Europe, en France par exemple, il y a des langues différentes, pourquoi ne parle-t-on pas d'"ethnies", mais seulement de langues régionales ou de patois ? Et pourquoi ne parle-t-on pas d'"ethnies" en Bosnie ou au Kosovo pour désigner les langues dans ces contrées mais de "nettoyages ethniques" lorsqu'il y a des massacres entre communautés ?

C'est quand même curieux. D'un côté (en Afrique), on nous dit qu'il y a des "ethnies" et des "nettoyages ethniques", des "massacres ethniques", des "guerres tribales", alors qu'en Europe, on nous parle de "langues régionales", de "patois", de "communauté" mais de "nettoyages ethniques" (une barbarie made in Africa ?) pas entre "ethnies" mais entre "communautés". Mais quels sont les paradigmes qui sous-tendent tous ces concepts ?

Malgré ce travail de dé-construction, peut-on pour autant dire qu'Elikia M'bokolo ait rompu avec les fondements de l'ethnologie coloniale ? Elikia M'bokolo critique Cheikh Anta Diop par François-Xavier Fauvelle-Aymar interposé. Mais que veut-il réellement pour l'Afrique ? Une Afrique Unie, indépendante culturellement, politiquement, économiquement ou une Afrique "développée" sous l'égide de la France ou de l'Europe ?

En réalité ce que recherchent les intellectuels Africains Eurocentriques, tels que les M'bokolo, ceux que les Africanistes européens, qualifient d'Africanistes Africains (ce qui est honteux comme qualificatif), c'est de pouvoir trouver du travail, un poste pour subvenir aux besoins de leur famille, leur clan, mais aussi ... rouler carrosse. Mais le jeu mérite-t-il la chandelle ?

Dois-je renier mon identité, mon pays, ma culture, mon nom Nègre, dois-je renoncer aux aspirations d'indépendance et de dignité de mon peuple, dois-je tourner le dos à Kama (= Mama Africa) pour un simple poste à l'université ?

Les peuples d'Afrique Noire pour leur bien être, pour leur dignité pour leur condition d'êtres humains tout simplement, ont besoin de :

1- L'Unité totale de l'Afrique Noire et de sa diaspora éparpillée aux Amériques dans la douleur, le chagrin, les larmes et le sang (reconnexion physique, spirituelle et mentale, conscience profonde d'appartenir à un seul et même peuple).
2- La création d'un État Fédérale d'Afrique Noire et du Programme Nucléaire Africain.
3- La mise en place institutionnelle d'une Langue et d'une Monnaie Commune d'Afrique Noire.

Certains esprits malsains tels que Fauvelle-Aymar diront qu'il y a trop de "Noir", dans tout ceci. Et bien je leur répondrai et alors ? Y aurait t-il des Noirs dans le futur État Fédéral Européen ? Alors en quoi, cela dérange-t-il Fauvelle-Aymar que les Nègres veuillent s'unir pour leur dignité après près de 600 ans d'humiliation, d'insultes, de massacres, de négation de leur humanité ? Est-ce Raciste de réclamer cela ? Elikia M'bokolo pourrait-il assumer d'être traiter de Raciste ?
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Benny Da B'
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MessagePosté le: Dim 14 Sep 2008 19:10    Sujet du message: Répondre en citant

Merikama a écrit:

Le seul mérite que l'on peut accorder à Elikia M'bokolo, c'est d'avoir déconstruit avec Jean-Loup Amselle, le concept même de l'"ethnie" en Afrique. En effet, il n'y a jamais eu d'"ethnies" en Afrique, il n'y a que des langues africaines.


Honnetement, ce n'est déjà pas rien que de s'attaquer à un des concepts les plus ancrés et les plus à la base de pas mal des problèmes.

Celui de l'ethnie.

A ce titre, le libre de M'bokolo et Amselle (Au coeur de l'ethnie) est vraiment à conseiller. Il remet bien en persepective je trouve le dessein derrière l'attribution du qualificatif "ethnique".

Par la suite, un long débat a eu lieu dans le "milieu" là dessus. Et il est clair aujourd'hui que le concept d'ethnie est un concept à la base raciste.

En effet, l'ethnie a été construit comme un sous produit de la Nation. Les Européens arrivant en afrique et partout ailleurs, et pour légitimer une oeuvre coloniale, ne pouvait avoir en face d'eux des Etats Nations (tels que ceux desquels ils venaient en europe). Je veux dire, ils n'en voulaient pas, car avoir à faire à des Etats Nations auraient signifier se comporter autrement.

Or en réduisant à des sous Nations = Les ethnies, la légitimation de toute oeuvre coloniale est des plus aisée.

C'est un peu le meme schéma que la controverse de Valladolid, si c'est hommes ont une âme alors ca pose un problème de "conscience" de les réduire en esclave, s'ils n'en on pas...alors tout devient plus simple.

A ce titre, il faut donc lutter, le plus profondément possible contre l'utilisation des vocables ethniques, ethnies, etc...qui ne sont que l'archétype d'une pensée coloniale du 18 ème siècle.

Et il faut se méfier dans la vie quotidienne actuelle des délires marketing "ethnic". C'est devenu à la mode de se désigner ethniquement, comme si ca renvoyait à une authenticité...ou ca rapprochait d'une source réelle ou imaginaire.

Alors que l'ethnie est un concept construite socialement, il n'y a pas si longtemps et qui est plus avec un dessein clair.

Pour conclure, je ne réduirais même pas l'ethnie à la langue, là encore c'est pas aussi simple.

Non ce mot ne doit tout simplement plus être utilisé selon moi. Je ne parle pas mon ethnie, je parle une LANGUE (patois et lui aussi un concept discriminant, qui s'est en revanche appliqué en interne à la france par contre).

Je ne suis pas de tel ethnie, mais de tel peuple, culture, etc...
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Merikama
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MessagePosté le: Dim 14 Sep 2008 21:09    Sujet du message: Répondre en citant

Benny Da B' a écrit:
Pour conclure, je ne réduirais même pas l'ethnie à la langue, là encore c'est pas aussi simple.

Les ethnologues belges avec à leur suite Jean-Pierre Chrétien, ont créée de toute pièce des "ethnies" au Rwanda/Burundi au sein de populations qui parlent la même langue en se basant sur le physique des gens et recourant à la théorie Raciste des Hamites ou Chamites orientaux qui seraient selon eux des Blancs à la peau noire créateurs de toutes les grandes civilisations en Afrique Noire.

L'ethnologie a fait trop de mal à l'Afrique pour continuer à l'accepter aujourd'hui encore dans nos universités. Étudions plutôt l'histoire africaine, la linguistique africaine, la sociologie africaine, le système politique traditionnel africain, le droit africain en lieu et place des cartons de l'ethnologie coloniale.

Citation:
Non ce mot ne doit tout simplement plus être utilisé selon moi. Je ne parle pas mon ethnie, je parle une LANGUE (patois et lui aussi un concept discriminant, qui s'est en revanche appliqué en interne à la france par contre).

Je ne suis pas de tel ethnie, mais de tel peuple, culture, etc...

Je suis tout à fait en phase avec toi. En effet, nous devons bannir cette hérésie de notre vocabulaire. Ce concept fait tellement peur, qu'en Afrique aujourd'hui, il est impossible de discuter de la promotion de nos langues africaines sans qu'on nous balance à la figure le risque d'une éventuelle guerre "inter-ethnique".

La norme aujourd'hui en Afrique est Langue = ethnie = tribalisme = risque de guerres inter-ethniques. Donc pour éviter les problèmes, on devrait se contenter du français comme langue nationale. Voilà où nous en sommes dans les mentalités aujourd'hui. Tout cela du fait des Africanistes/Ethnologues Coloniaux et Néo-coloniaux Eurocentristes et Racistes.
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"L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir". THOMAS SANKARA

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ARDIN
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MessagePosté le: Lun 15 Sep 2008 14:12    Sujet du message: Répondre en citant

Mayombe82 a écrit:
Hamjambo,

De passage, juste pour dire que c’est un plaisir de voir que ce sujet attire du monde.
Un plaisir, un vrai de vrai ! C’est orgasmique, je dirai même…

Citation:
Didier Gondola a écrit:
Prenez le cas d'Achille Mbembe, un chercheur apprécié par les africanistes, avec un talent énorme, il faut le reconnaître, même si, farouchement carriériste, il participe du discours afropessimiste du CAF.

Mbembe a su cultiver des attaches solides au sein du CAF. Entre lui et le politologue Jean-François Bayart, par exemple, naquit très tôt, écrit-il dans son récit biographique, "une collaboration et un appui décisif et jamais démenti". [...]

L'extrait de Gondola que tu as reproduit ici, OGOTEMMELI est très émouvant pour le Nègre que je suis et qui ressent dans sa chair, cette souffrance qu'a subit l'auteur.

Les Achille Mbembé, Elikia M'Bokolo (quand je pense que ce dernier a osé préfacer le torchon de François-Xavier Fauvelle-Aymar : l'Afrique de Cheikh Anta Diop, Histoire et idéologie, Karthala, 1996. Un recueil de bavardages inutiles), participent clairement, au même titre que les Bongo, au retard de l'Afrique. C'est vraiment dommage.


En effet, j’ai pas mal ricané quand j’ai lu les mots d’Achille Mbembe* au sujet de ce M. Bayart. Je n’ai pas les mots exacts, puisque le livre n’est pas sous ma main (il m’avait été prêté, je n’ai pas encore acheté le mien… Embarassed ), mais ce doit être une chose comme : C’est celui qui a le mieux parlé de l’Afrique. {Les frères Ardin, Hannibal et Ogotemmeli pourront mettre la citation exacte}

Voici les mots d'Achille Mbembe:
Citation:
Dès mon arrivée en France, j'avais collaboré, en effet, à l'hebdomadaire de la gauche catholique, Témoignage chrétien. J'avais aussi, presque aussitôt, publié dans Le Monde diplomatique. Ensuite la <<nébuleuse>>. Ce fut par ce biais que je rentrai fermement en contact avec les milieux académiques, et pas seulement français(Mbembe 1993: 92) page 135.

Gondola a vraiment raison de dire qu'Achille Mbembe est apprécié par les africanistes. Dans l'ouvrage collectif qui est récemment paru, intitulé L'AFRIQUE DE SARKOZY, Un déni d'histoire , sous la direction de Jean-Pierre, celui-ci figure aux côtés d'Ibrahima Thioub, Jean-Pierre Chrétien, Pierre Boilley........et Jean-François Bayart dans ce qu'ils considèrent comme une opposition au discours de Dakar de Sarkozy...
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ARDIN
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MessagePosté le: Sam 08 Nov 2008 16:13    Sujet du message: Répondre en citant

Retour sur ce livre, pour rapporter la conversation entre un étudiant et un africaniste. Anédocte raconté par l’auteur pour illustrer le Paternalisme qui caractérise l’africanisme français :

Demandons-nous dans quel état se retrouvent ceux qui, comme des souris entre les griffes du chat, restent sous la botte des africanistes. Ceux qui restent sont réduits à une condition aiguë d’aphasie intellectuelle. Ne rien entendre, ne rien voir, ne rien dire, quand les africanistes sacrifient l’Afrique sur l’autel de l’érudition. Le chercheur africain en France souffre d’une sorte de schizophrénie intellectuelle. A force de jouer les beni-oui-oui, mais les cœurs remplis de frustration, nos jeunes chercheurs se retrouvent en déphasage avec la réalité, dans une impasse intellectuelle qui ne leur permet plus de se prononcer avec lucidité et sincérité sur les questions fondamentales de notre discipline. Ecoutez, pour preuve, ce petit dialogue entre un étudiant africain et sa directrice de thèse à Paris-1 :

L’africaniste : Vous avez vu ce que Obenga vient de publier ?

L’étudiant : Oui madame, en effet, je viens d’en lire quelques passages.

L’africaniste : De toute façon, c’est normal, il enseigne dans une université des Noirs.

L’étudiant : Mais madame, il ya peut-être un problème qui vous échappe. C’est un peu surprenant de la part de Monsieur Obenga. Vous ne croyez pas ?

L’africaniste : Non ! non, il a été toujours comme ça, virulent !

SILENCE.


Page 136
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Mère Evé
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MessagePosté le: Sam 08 Nov 2008 19:09    Sujet du message: Répondre en citant

Quand j'ai lu ce passage dans le livre de Gondola, je me suis souvenue d'une étudiante qui s'est approchée du professeur Obenga à la fin d'une conférence qu'il faisait à Toulouse en janvier dernier. Je crois qu'elle faisait une thèse sur l'afrocentrisme.
Elle rapporte au Vieux qu'elle est très étonnée et enchantée par son intervention, d'autant que ses profs lui avaient dit qu'il était violent.

Fidèle à lui-même, l'œil pétillant, il lui répond : "Vous a-t-on dit que j'étais incompétent ?"
"Non" répond la jeune femme. "C'est l'essentiel !" rétorque le professeur Obenga, pince-sans-rire.
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MessagePosté le: Mer 28 Jan 2009 19:04    Sujet du message: Répondre en citant

Mayombe82 a écrit:
Hamjambo,

C’est avec un réel plaisir d’ogre et de vorace réunis que j’ai malaxé, pétri, lu, dévoré, avalé, trituré et commencé à digérer ce bouquin. Ce livre est simplement à classer au panthéon des livres des afrocentristes.
Je sais qu’un long débat a impliqué sur ce site divers frères qui se sont plus ou moins opposés sur ce concept qui fait couler tant d’encre, tant de salive : l’afrocentricité.

...


+ UN Wink

Il va bientôt devenir un classique incontournables...
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samuel
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MessagePosté le: Jeu 29 Jan 2009 10:21    Sujet du message: Répondre en citant

Ogo, Merikama, je suis chaque fois impressionne par vos impressions et pour moi l'espoir pour l'Agrique demeure dans le fait qu'il y a encore des intellectuels comme vous (sans flagornerie).

Toutefois je me dois de dire que j'ai ete surpris de certains passages des posts de Merikama qui a mon avis meritent une reflexion plus profonde car ce sont des conclusions hatives, sinon fausses. Si nous voulons etre pris au serieux, il faut eviter de dire des mensonges ou de se mettre en porte-a-faux avec les verites scientifiques etablies:

1. Merikama affirme par exemple: 'Les ethnologues belges avec à leur suite Jean-Pierre Chrétien, ont créée de toute pièce des "ethnies" au Rwanda/Burundi au sein de populations qui parlent la même langue en se basant sur le physique des gens et recourant à la théorie Raciste des Hamites ou Chamites orientaux qui seraient selon eux des Blancs à la peau noire créateurs de toutes les grandes civilisations en Afrique Noire.''

Or justement Jean-Pierre Chretien a ete l'un des tout premiers africanistes a mettre en evidence la ''construction de l'ethnie'' au Rwanda dans l'ouvrage collectif ''Les Ethnies ont une histoire''. Il a ete l'un des tout premiers en France a denoncer la ''fabrication des ethnies'' par le colonialisme belge. L'affirmation meme que tu brandis pour le refuter ne vient pas de toi mais de... Jean-Pierre Chretien. Comment donc lui opposer ses propres dires? Je suis d'accord qu'on peut critiquer sa conception de l'ethnicite africaine mais pas sous cet angle-la a moins de suppoer que, du seul fait qu'il est blanc, il ne saurait dire rien de vrai sur l'Afrique. Or l'arme me que tu emploies pour le combattre c'est lui qui a invente cette arme-la. Cela denote, de ta part, une meconnaissance notoire de son travail. Je me demande si tu l'as vraiment lu car tu n'aurais pas ose dire ce que tu dis si tu l'avais lu. Je suis peut-etre cruel mais c'est la verite.

2. Quand Merikama reaffirme l'existence des races, je tombe litteralement des nues. Ceci est un fait que les geneticiens du monde entier ont fini par admettre car il n'a ete possible a personne de pouvoir demontrer le contraire dans l'etat actuel des connaissances scientifiques. Il n'y a pas de races humaines mais une seule race humaine. Cac c'est la trealite genetique que personne ne peut serieusement dementir aujourd'hui. Mais les ''races'' ne sont pas seulement pas seulement pretendument ''biologiques''. Ce sont surtout des constructions sociales. Je medemande donc si tu n'es pas en train de confondre ''la race'' en tant que construction sociale et ''la race'' comme supposee realite biologique car, au regard des connaissances scientifiques actuelles, ton affirmation est proprement ''monstrueuse'', au sens d'aberration. On peut meme dire: tu ne sais pas de quoi tu parles sinon tu n'aurais pas fait cette affirmation.

3. Je ne crois pas non plus qu'il faille mettre M'bokolo et Xavier Fauvelle-Aymart dans le meme sac. Je suis d'accord avec toi pour dire que M'bokolo est un carrieriste capable de tout pour conserver la paosition qu'il occupe dans les cercles africanistes francais mais il est loin de partager les vues de Fauvelle-Aymart sur certaines questions.

4. Enfin je ne comprends pas pourquoi Achille Mbembe est mis sur un piedestral. Pour moi c'est un essayiste habile, c'est tout. Il a fait peu de recherches empiriques et je ne crois pas que ses travaux puissent etre qualifies de ''scientifiques''.
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samuel
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MessagePosté le: Jeu 29 Jan 2009 10:36    Sujet du message: Répondre en citant

Dans la premiere phrase de mon post je voulais dire:'' je suis chaque fois impressionne par vos interventions et non ''impressions''.

S'agissant d'Achille Mbembe, je m'explique. A mon avis c'est un ''armchair anthropologist'' ou ''sociologist'' ou ''political scientist'' au sens ou on parle de generaux de salon. Leurs travaux ne sont presque jamais le resultat de recherches sur le terrian et la methodologie en est la plus faible partie. C'est comme quelqu'un qui pense qu'il suffit de prendre une feuille blanche et de s'asseoir autour d'une table pour ecrire un livre sans souci de referents empiriques. Je ne suis pas loin de penser que c'est de cette facon-la que travaille Achille Mbembe et bien d'autres ''politologues'' africanistes, particulierement ceux de ''L'Ecole de Bordeaux'' (CEAN-Centre D'Etudes d'Afrique Noire de Bordeaux).
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